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Les nouveaux musulmans de Grande-Bretagne recherchent dans l’islam un abri contre le monde matérialiste
En dépit des efforts déployés par les médias occidentaux en vue de défigurer et de générer une image standardisée de l’islam et des musulmans, injustement associée au terrorisme, à la brutalité et au mal, il n’en reste pas moins que l’islam demeure la religion à laquelle affluent les Occidentaux, individuellement et collectivement. Ce faisant, ils recherchent dans cette religion un havre de paix psychologique et la sérénité, et combler le vide spirituel qui les envahit. L’islam en Occident représente, en fait, l’une des religions célestes où le nombre des nouveaux convertis continue de croître, sans discontinuer, surtout pendant ces trois dernières décennies.
Des psychologues et des sociologues occidentaux attribuent ce phénomène à tout une panoplie de raisons, sans lien aucun avec l’aspect spirituel. Ils estiment que la conversion des Occidentaux à l’Islam en nombres croissants découle de l’instabilité matérielle, de l’inquiétude fonctionnelle et de la dislocation familiale sous les pressions matérielles et le sentiment d’insécurité. Ces raisons conjuguées ont poussé ces Occidentaux à troquer le matériel contre le spirituel à la recherche de la vérité et de la quiétude. Ils ont alors cherché refuge dans l’islam contre ce maelstrom, après l’avoir comparé aux autres religions et doctrines et constaté que celui-ci est une authentique issue de secours.
Dans le présent ouvrage sur “Les nouveaux musulmans”, nous passerons en revue la vie de ces musulmans qui sont entrés dans la religion de Dieu, d’aucuns parmi les gens célèbres, et d’autres parmi le commun du peuple.
D’aucuns s’interrogent en Occident sur les motifs qui poussent les gens à embrasser, en nombre croissant, l’islam en dépit de l’image dénaturée que leurs médias organisés véhiculent et de l’islam et des musulmans.
Répondant à cette question, Kathleen Roshee-Nagui (nom composé mi-irlandais mi-égyptien), l’une des femmes occidentales converties à l’islam, nous parle de son périple religieux : “J’ai rencontré quelques musulmanes au siège de l’Institut islamique de Mark Field, près de Leicester, au centre de l’Angleterre, qui venaient participer à un programme consacré aux nouvelles converties. C’est là que j’ai fait mes premiers pas vers l’islam.”
Batoul Altoma, irlandaise, de son prénom Marie, avant sa conversion et qui porte désormais le voile, raconte : “La plupart des nouvelles femmes musulmanes sont âgées de 35 à 55 ans ; elles sont parmi celles qui ont fini d’élever leurs enfants, ou qui cherchent à surmonter leur veuvage ou leur divorce, ou encore celles qui cherchent une voie meilleure qui les délivre d’un milieu en pleine détérioration.”
Il n’y a pas de statistiques officielles sur le nombre de britanniques qui se sont convertis récemment à l’islam. L’Institut islamique de Mark Field, fondé par des Pakistanais du Parti du Groupement islamique du Pakistan, estime qu’environ 80 individus adoptent l’islam annuellement. Cet Institut, que quelques pays du Golfe soutiennent financièrement, pense que la plupart ont adhéré à l’islam après des études dans l’art, l’architecture ou les langues islamiques, ou la visite rendue à un pays islamique ; certains s’y sont convertis après leur rencontre avec d’autres musulmans. Un petit nombre aurait choisi cette religion par la voie du mariage.
Il a été constaté, en outre, que la majorité des nouvelles musulmanes d’Angleterre ont ceci de commun, qu’elles étaient à l’origine des catholiques.
Et Kathleen Roshee-Nagui d’ajouter : “J’ai été élevé au sein d’une famille de conservateurs catholiques où toute autre religion est exclue. J’ai découvert, cependant, que la pratique des rites cultuels islamiques ne diffère pas beaucoup de celle du catholicisme. L’islam partage avec le catholicisme un grand nombre de valeurs. Or, beaucoup de ceux qui se sont tournés vers l’islam étaient insatisfaits des changements apportés par le Concile Vatican II concernant le remplacement du latin par les langues vernaculaires, considéré comme une révolution dans l’interaction de l’église avec le monde contemporain.”
Batoul Altoma souligne, pour sa part, que “les enseignements de l’église catholique commencent à changer alors que les religions ne peuvent changer selon les caprices de leurs adeptes. Car Dieu a révélé une religion immuable qu’il ne nous appartient pas de changer. Or ceux qui n’ont pas accepté cette orientation se sont tournés vers l’islam.
Les proches et les parents des convertis, ajoute Batoul, se considèrent probablement les causes qui sous-tendent cette conversion et se demandent : Pourquoi le catholicisme ne te contente-t-il plus ?
“Quant à ma mère, elle contemple notre mode de vie et notre façon d’élever nos enfants après notre conversion. Elle admet que c’est la manière qu’elle, ainsi que mon père, auraient voulu adopter pour nous élever.
“Pour les nouveaux musulmans, c’est la réaction de l’environnement extérieur qui représente le plus grand problème, surtout pour les musulmanes portant le voile. L’hostilité vient des collègues sous forme de questions brutales telles que “Pourquoi tu mets ce vieux chiffon sur ta tête?”. Certaines musulmanes asiatiques s’étonnent : “Pour qui se prennent ces femmes blanches qui portent le voile?”
Batoul pense que les Britanniques ont une préférence pour le voile selon son type. Elle se rappelle, par exemple, un incident où, dans un point de contrôle de sécurité en Irlande, la police a cru qu’elle était une nonne locale et l’a laissé partir même si deux autres musulmans étaient assis à l’arrière du véhicule qu’elle occupait. Ainsi, la majorité de ses concitoyens ne peuvent même pas concevoir l’idée de musulmans blancs parmi eux.
“Dès qu’une femme blanche met le voile, conclue-t-elle, elle devient le point de mire des gens en Grande-Bretagne. Elle doit faire la sourde oreille devant des gens qui la traitent de ridicule étrangère.”
Sarah Parker estime qu’il est aberrant que les Britanniques traitent leurs concitoyennes comme des étrangères pour la seule raison qu’elles portent le voile. Et d’ajouter : “Le policier demande à voir votre passeport… mais vous ne risquez aucun problème si vous êtes nu-tête et vêtue d’une robe courte.”
Elle souligne que l’islam est incompris par l’Occident qui le voit sous une fausse perspective, en ce sens qu’il représente l’extrémisme politique et religieux, associé à la cruauté. Les nouveaux musulmans blancs ne partagent pas cette fausse perspective, car c’est la tolérance, la probité et la délivrance qu’ils voient en l’islam.
Kathleen affirme que : “L’image d’un islam qui réprime les femmes est une pure invention de l’imaginaire médiatique occidental. En tout état de cause, ce n’est pas le cas dans la région de Grimsby où j’habite.” Elle est convaincue que ses deux filles, seules musulmanes de leur école, partagent ce sentiment. Kathleen insiste sur le fait que ces filles n’épouseront que des musulmans, même si la Charia islamique autorise son fils à épouser une non musulmane.
Les nouveaux musulmans s’attellent à défendre l’islam, mettant l’accent sur la nécessité de séparer entre les enseignements de l’islam et les coutumes et les cultures du sous-continent indien, dont se composent la majorité des musulmans britanniques.
Sarah : “Dans les pays du Golfe, la femme se couvre de la tête jusqu’aux pieds. Cela ne les empêche pas de suivre des études supérieures. Or les Occidentaux ont peine à croire que les femmes du Golfe jouissent d’un très haut niveau d’éducation et que l’islam incite tout autant l’homme que la femme à s’instruire.”
Batoul, qui fut introduite à l’islam grâce à des musulmanes malaisiennes, dit : “J’admets que l’islam que j’ai embrassé invite à la science et à l’action et n’a rien de répressif ou de dogmatique. Il affirme l’égalité entre l’homme et la femme. Aussi faut-il édifier davantage et convaincre ceux qui ne connaissent pas bien l’islam, d’autant que le saint Coran et les hadiths du Prophète comportent un grand nombre d’arguments convaincants.”
“Les minorités radicales ne représentent pas l’islam, affirme Kathleen, et prétendre que les musulmans sont des extrémistes revient à proclamer que ce sont tous les catholiques qui lancent les bombes de l’Armée républicaine irlandaise. “Sarah va encore plus loin lorsqu’elle parle des inquiétudes de l’Occident vis-à-vis de l’islam, soulignant que “les musulmans sont à présent en état d’autodéfense après avoir perdu confiance en eux-mêmes, et c’est le colonialisme qui en est partiellement responsable. La plupart ignorent les réalisations que la culture islamique a apportées dans les domaines de la philosophie, des mathématiques et de la médecine alors que l’Europe vivait encore dans l’obscurantisme médiéval.”
Il est vrai que l’islam est très mal compris de l’Occident, même pour Sarah qui ne l’a embrassé que depuis seulement quelques années. Son refus de partager la vision de sa communauté laïque à l’égard de l’islam a suscité en elle de profondes perturbations. La Charia islamique n’est perçue par l’Occident que comme synonyme de “décapitation et de flagellation, d’où la nécessité de l’étudier pour en comprendre l’essence. Mais si l’on considère l’époque où la culture islamique était dominante, l’on s’aperçoit que la Charia allait au-devant de son temps. Car la Charia islamique, dans sa substance, n’a d’autre objectif que de fortifier les valeurs et d’assurer la paix et la sécurité des individus.”
Sarah : “L’islam m’a apporté la liberté et affranchi des tensions morales que j’endurais avant de le connaître et de l’embrasser. Depuis, j’ai la paix dans l’âme.”
Kathleen assure que l’islam lui a procuré la sérénité, la béatitude et la satisfaction. “Depuis ma conversion, j’ai le sentiment d’être au volant d’une voiture conduisant au milieu d’une pluie battante et ininterrompue, l’islam étant comme l’essuie-glace qui dégage la pluie de mon pare-brise.”
Sa mère a dû ressentir un semblable effet avant son décès. En effet, elle ne cessait de lui demander d’enlever le voile. “Je croyais qu’elle ne se réconciliera jamais avec ce voile, jusqu’au jour où nous étions, ma sœur et moi, à son chevet au moment de son décès. Ma sœur portait une robe courte. Ma mère se tourna vers elle et lui dit : “Pourquoi ne t’habilles-tu pas de façon plus décente, comme ta sœur Kathleen ? “Ce fut une sorte de réconciliation entre ma mère et le voile. La société britannique a un grand écart à combler avant d’accepter enfin le voile.”
Des milliers de femmes britanniques embrassent l’islam, ce qui tend à troubler les mouvements féministes en Grande-Bretagne et à inquiéter les milieux chrétiens. L’on estime que plus de dix mille femmes ont adopté l’islam au cours de siècle dernier, en majorité des célibataires instruites. Il s’agit, en l’occurrence, de femmes médecins, de conférencières, d’avocates qui se sont tournées vers l’islam, que l’Occident qualifie – calomnieusement – d’être une religion qui réprime les femmes.
Muira Nicholmin descend d’une famille irlandaise catholique conservatrice. Elle se rendit un jour au Speakers’ Corner (lieu d’expression libre) de Hyde Park à Londres où elle engagea un dialogue religieux avec un groupe de musulmans. De retour chez-elle, elle se mit à repasser dans son esprit une multitude de questions pour conclure, en fin de compte, que cette religion qu’elle venait de connaître, représente une délivrance psychique et lui permet de retrouver la paix et la quiétude. Aussi est-ce avec conviction qu’elle l’embrassa.
Informer sa famille de sa conversion n’a pas été chose aisée. Mais Nicholmin ne regrette pas le choix qu’elle a fait, pas plus qu’elle ne crainte de l’annoncer à qui veut l’entendre. “J’aime les valeurs islamiques et la sécurité que procure l’islam. L’individu connaît sa position ainsi que ses droits en l’islam, alors que dans le catholicisme, l’approche à la réalité suscite bon nombre de problèmes, comme celui, par exemple, où toute relation sexuelle est rendue rédhibitoire avant le mariage ; en islam, les choses sont d’une simplicité déconcertante : la femme ne peut fréquenter autre que son époux.”
L’islam définit clairement les relations qui doivent exister entre l’homme et la femme. En d’autres termes, il n’y a pas de conflit entre les sexes, chacun d’eux étant conscient de ses obligations et de ses droits.
Nicholmin, qui a épousé un musulman par le biais d’une agence matrimoniale musulmane, explique que le mari doit subvenir aux besoins de son épouse et assurer sa protection. “Je suis, en vérité, émerveillée par cette définition islamique qui régit harmonieusement les responsabilités qui incombent aux deux époux.”
Un porte-parole de l’Union des musulmans britanniques souligne que “en dépit de l’absence de statistiques officielles, la moyenne des Britanniques, hommes et femmes confondus, qui embrassent l’islam ne cesse de croître. Pour beaucoup, il est un refuge qui procure la paix spirituelle.”
Une autre femme, Rosaire Owen, qui suivait les enseignements d’une école relevant de l’église d’Angleterre et travaille dans une société d’investissements à Londres, raconte : “Je ne me couvre pas les cheveux au travail. Autrement, je serais renvoyée. Mais je ne fréquente pas mes collègues et j’évite les bars. Pas plus que je ne déclare ouvertement mon islamité. Je pense que les gens doivent supposer que je suis une conservatrice.”
Des chercheurs du Centre d’Etudes islamiques de l’Université de Wales ont effectué des études sur les tendances des Britanniques à se convertir à l’islam pour appréhender les causes qui les sous-tendent, en particulier au niveau des femmes.
Le Directeur du Centre, Mushawaq Ben Ali, pense que “la laïcité accrue qui caractérise désormais les églises britanniques a probablement contribué à l’abjuration des gens de leur religion et amené certains à choisir l’islam. Il convient de noter que les nouvelles musulmanes britanniques appartiennent au monde des affaires et de la classe moyenne, et ce, à un moment où les mouvements féministes appellent à l’émancipation de la femme et à l’égalité des droits, mouvements qui se distinguent, de surcroît, par l’image négative qu’ils ont de l’islam en Occident.”
Il est, par ailleurs, des nouveaux musulmans qui souhaiteraient que l’islam européen posséda sa propre identité. Rabea Limahew-Evans raconte que certains musulmans lui font grise mine parce qu’elle ne couvre pas les cheveux, mais elle estime que cela ne diminue en rien son islamité. Evans naquit en Belgique et embrassa l’islam après une visite en Inde. “Je ne vois pas pourquoi je ne serais pas semblable à une femme occidentale tout en étant une musulmane. Je ne veux pas me détacher du monde occidental dont je suis issue.”