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Le Prophète Muhammad (P) et sa méthode politique
Introduction générale.
Si la politique se définit comme l’art et la pratique du gouvernement des sociétés, le prophète avait sa méthode. Cependant, c’est à la première année de l’hégire que le prophète de Dieu (pslf) a mis en place un état islamique, tout en le considérant comme parmi les priorités, après la construction de la première mosquée qui était le siège des institutions. Non seulement l’islam est une religion, mais aussi un système politique. Le prophète Muhammad (pslf) en était le fondateur par la volonté de Dieu le Très-Haut, il a proposé des théories juridiques et politiques, car la nature et l’essence des lois qu’il avait reçues apparaissent comme une preuve de la nécessité d’établir un gouvernement islamique. Ces lois ont été conçues par Dieu pour permettre la création d’un état, dans divers domaines : gestion politique, économique et culturelle de la société. Ainsi le prophète Muhammad (pslf) possédait des connaissances parfaites de ces lois, avait sa méthode de diriger, ce que nous allons montrer dans notre bref exposé. Dans les lignes qui suivent nous allons montrer que l’islam, en dehors de son aspect religieux, est aussi un système politique, puis comment le prophète (pslf) avait organisé, ou sa méthode quant à la politique intérieure qu’extérieure.
Une courte biographie du Prophète Mohammad (P)
Le Prophète de l’islam est né en 570 (« l’année de l’Eléphant » ‘Am al-Fîl) à La Mecque et décédé en 632 (11ème année de l’hégire) à Médine. Il est le dernier des prophètes dits Ulu al-‘Azm (dotés de résolution ferme) au sein de la lignée prophétique.
Le Coran fut son miracle principal, son message était une invitation à l’unicité divine (Tawhîd). En plus de son rôle de guidance, durant sa vieil fut gouverneur, législateur et réformateur social ainsi que commandant de guerre.
Bien qu’il soit né dans la société polythéiste de l’Arabie préislamique, il n’a jamais adoré des idoles et a évité les manières inappropriées des cultes idolâtres de cette société. Il a été choisi par Dieu pour devenir Son messager à l’âge de quarante ans.
Son message le plus important fut l’invitation au monothéisme (Tawhîd) et le but de sa mission, comme il l’a dit lui-même, était la perfection des vertus morales de l’humain. Bien que les polythéistes de La Mecque aient persécuté lui et ses partisans pendant de longues années, ni lui, ni ses compagnons, n’ont jamais renoncé à leurs conviction et activités pour la diffusion de l’islam.
Hégire
Après treize ans d’activités à La Mecque, il a été obligé d’émigrer à Médine. Cette émigration (hijra) marque le début du calendrier musulman.
Hégire à Médine est l’émigration du Prophète (s) et des musulmans de La Mecque à Médine (Yathrib), 13 ans après la prophétie du Prophète (s). Les musulmans quittèrent La Mecque à cause des persécutions des mécréants.
De plus, les gens de Médine, annoncèrent qu’ils feront allégeance au Prophète (s) s’il émigre à Médine. Lors du califat de Umar, l’événement de l’Hégire a été défini comme le début de l’ère des musulmans.
Batailles tribales à Yathrib (Médine)
Avant l’émigration du Prophète (s), des batailles tribales à Yathrib avaient lieu des années durant, surtout entre deux tribus nommées ‘Aws et Khazraj. La bataille de Bu’âth (dernier conflit entre ‘Aws et Khazraj) avait fatigué les gens de Médine et ils étaient psychologiquement prêts à accueillir le Prophète (s) et les enseignements de l’islam. [1]
A partir de cette guerre, pendant trois ans, ils rencontraient le Prophète (s) à La Mecque au cours du pèlerinage et lui prêtaient allégeance. Ce fut suite à ces rencontres et leur allégeance, que le Prophète (s) accompagné des nouveaux musulmans émigrèrent à Médine. [2]
Emigration à Yathrib
Après le pacte de ‘Aqaba (le pacte entre les gens de Médine et le Prophète (s), à la Mecque), les Qurayshites apprirent que les gens des tribus ‘Aws et Khazraj, avaient invité le Prophète (s) à émigrer à Médine. Donc, ils augmentèrent les persécutions contre les musulmans de sorte qu’il leur devenait impossible de rester à la Mecque. De ce fait, ils demandèrent l’autorisation du Prophète (s) pour émigrer à Médine. Après les avoir encouragé de partir, le Prophète (s) leur dit :
« Allah, Exalté soit-Il, vous a accordé des frères et un lieu sécurisé à Médine ». [3]
D’après les rapports, les musulmans émigrèrent, l’un après l’autre, à Médine, mais le Prophète (s) resta à la Mecque en attendant l’ordre divin. Le début de l’émigration des musulmans, fut le mois de Dhu al-Hijja en 13ème année de la révélation/621. [4]
Hégire dans le Coran
Il y a des versets coraniques qui parlent de l’hégire du Prophète (s) à Médine, comme les suivants :
(Prophète !, rappelle-toi) quand ceux qui sont infidèles machinaient contre toi pour t’affermir ou te tuer ou t’expulser ! Ils machinaient alors qu’Allah machinait, mais Allah est meilleur en Sa machination. [5]
(Toutefois), parmi les Hommes, il en est qui vouent leur personne (à la cause d’Allah), recherchant l’agrément d’Allah. Allah est Bienveillant envers Ses serviteurs. [6]
Nous avons mis devant eux une barrière et derrière eux une barrière et Nous les avons entourés de sorte qu’ils ne voient point. [7]
Si vous ne le secourez point, Allah (en revanche) l’a secouru quand, expulsé par les Infidèles, avec un seul compagnon, il disait à celui-ci alors qu’ils étaient tous deux dans la grotte :
« Ne t’attriste point ! Allah est avec nous ! » Allah fit descendre sur lui Sa Présence Divine (Sakîna) et le soutint de légions que vous ne voyiez point. Allah fit de l’arrêt des Infidèles celui qui a le dessous, tandis que l’arrêt d’Allah fut celle qui l’emporta. Allah est puissant et sage. [8]
A ceux qui, injustes envers eux-mêmes, seront rappelés à Allah, par les anges, ceux-ci demanderont : « En quel sort étiez-vous sur la terre » ? Et ces gens de répondre : « Nous étions abaissés sur la terre ». Alors les anges diront : « La terre d’Allah n’était-elle point assez vaste pour que vous puissiez émigrer (à Médine) ? » L’asile de ces gens sera la Géhenne et quel détestable « Devenir » ! [9]
Premiers émigrants
Il y a des narrations différentes au sujet des premiers émigrants. Apparemment, la première personne (parmi les compagnons du Prophète (s) ) qui émigra à Médine, fut le cousin du Prophète (s), Abû Salama. Il rentra d’abord de Habasha (Ethiopie) à la Mecque. Puis lorsqu’il vit les persécutions de la part des mécréants et qu’il sut que plusieurs personnes à Médine s’étaient converties à l’islam, il y émigra, un an avant le deuxième pacte de ‘Aqaba.
Après lui, ‘Âmir b. Rabî’a et sa femme, Laylâ, ainsi qu’Abd Allah b. Jahsh et sa famille émigrèrent à Médine. [10]
Désormais, les musulmans de la Mecque commencèrent à émigrer à Médine l’un après l’autre. [11]
Complot contre le Prophète (s)
Après l’allégeance des gens de Médine au Prophète (s) en 13ème année de la révélation/621, les mécréants de la Mecque surent que plusieurs musulmans avaient émigré à Médine et que cette ville serait bientôt le refuge des musulmans. Ils eurent peur de l’émigration du Prophète (s). De ce fait, le dernier jour du mois de Safar de l’an 14, ils décidèrent de se réunir à Dâr an-Nadwa et ils choisirent une personne de chaque tribu pour prendre une décision collective. En arrivant à Dâr an-Nadwâ, un vieil homme se tenait debout devant l’entrée et leur demandait de leur donner son avis. Ils acceptèrent, entrèrent et commencèrent à discuter ensemble. Ils décidèrent d’abord de déporter le Prophète (s).
Le vieil homme leur dit alors : « La déportation n’est pas une bonne décision. Si vous le déportez, il va réunir ses compagnons et va vous combattre ».
Tout le monde fut d’accord avec lui. Ils décidèrent alors de mettre le Prophète (s) en prison.
Le vieil homme leur dit donc :
« La prison non plus n’est pas une bonne décision. Muhammad est un homme éloquent et doux. Si vous le mettez en prison, il va influencer progressivement vos enfants et vos esclaves et dans ce cas, à quoi servira la prison? ».
Ils décidèrent finalement de l’assassiner. Ils choisirent donc un jeune homme de chaque tribu pour tuer le Prophète (s). [12]
Laylat al-Mabît
La veille d’un jeudi du premier du mois de Rabî al-Awwal de la 14ème année de la Révélation/622, le Prophète (s) quitta la Mecque pour Médine, tandis que l’Imam Ali (a) se couchait dans le lit du Prophète, afin de tromper les mécréants et qu’ils pensent que le Prophète (s) était toujours chez lui. Cette nuit est appelée «Laylat al-Mabît (la nuit du sommeil)».
Une des raisons de cet acte est que le Prophète (s) était conscient du complot des mécréants de Quraysh. D’après certains savants, le verset ci-dessous fut révélé à ce propos
(Prophète !, rappelle-toi) quand ceux qui sont infidèles machinaient contre toi pour t’affermir ou te tuer ou t’expulser ! Ils machinaient alors qu’Allah machinait, mais Allah est meilleur en Sa machination. [13]
Allah a glorifié l’Imam Ali (a) dans le verset ci-dessous pour ce qu’il avait fait pour protéger le Prophète (s) :
(Toutefois), parmi les Hommes, il en est qui vouent leur personne (à la cause d’Allah), recherchant l’agrément d’Allah. Allah est Bienveillant envers Ses serviteurs. [14]
Dans la grotte de Thawr
La première nuit du mois de Rabî al-Awwal, le Prophète (s) et Abû Bakr allèrent vers la grotte de Thawr. Ils y restèrent pendant trois jours et le quatrième jour, ils partirent vers Médine.
On ignore comment Abû Bakr rencontra le Prophète (s) et le joignit dans cet événement ? D’après un rapport, ils se rencontrèrent par coïncidence et le Prophète (s) l’emmena avec lui. [15] D’après un autre rapport, la nuit de l’attaque des mécréants, le Prophète (s) alla chez Abû Bakr et ils quittèrent la Mecque ensemble. [16] Il y a un autre rapport qui dit qu’Abû Bakr vint chez le Prophète (s), lors qu’il était déjà parti. L’Imam Ali (a) qui était à la maison du prophète, le dirigea vers le Prophète (s). [17]
Actes de l’Imam Ali (a)
La nuit suivante le départ du Prophète (s), l’Imam Ali (a), accompagné de Hind b. Abî Hâla, alla rejoindre le Prophète à la grotte de Thawr. Ce dernier ordonna à Hind d’acheter deux chameaux pour lui et Abû Bakr.
Abû Bakr lui dit :
« Ô l’Envoyé d’Allah, j’ai déjà préparé deux montures pour aller à Médine ».
Le Prophète (s) lui dit : « Je ne les accepterai pas sauf si je te les paye ».
Abû Bakr accepta et le Prophète de manda à l’Imam Ali (a) de les payer, ainsi que de régler les affaires des dépôts et des engamantes du Prophètes à la Méque. L’Imam Ali (a) resta ainsi encore trois jours à la Mecque pour rendre les dépôts des gens, qui se trouvaient chez le Prophète (s). Puis, il quitta la Mecque pour Médine et résida auprès du Prophète (s) chez Kulthûm b. Hadm. [18]
A la poursuite du Prophète (s)
Les Qurayshites ne réussirent pas à assassiner le Prophète (s) à la Mecque. Ils décidèrent donc de le trouver avant qu’il arrive à Médine. Ils trouvèrent les traces des pieds du Prophète (s) et les suivirent jusqu’à la grotte de Thawr. Une personne qui était là, leur dit :
« Il n’y a plus de traces. Ils n’ont pas quitté cet endroit. Ils ne sont pas passés par ici! soit ils sont allés sous le sol, soit vers le ciel ».
D’après certains rapports, Allah avait ordonnait à une araignée de couvrir l’entrée de la grotte sa toile. Regardant la toile d’araignée, ils pensèrent que c’était impossible que le Prophète (s) soit dans la grotte. Déçu de ce fait, ils arrêtèrent de poursuivre le Prophète (s). [19]
Arrivée à Médine
A midi du 12 du mois de Rabî al-Awwal, le Prophète (s) arriva à Yathrib. Il s’arrêta à Qubâ’ et fit sa prière. Il y resta pendant dix jours chez Banû ‘Amr b. ‘Awf. Les gens de cette famille proposèrent d’y construire une maison pour le Prophète (s), mais ce dernier n’accepta pas et leur dit qu’il attendait l’Imam Ali (a). [20]
Dans les livres de narrations des événements du début de l’Islam, l’arrivée du Prophète à Médine est très précisément décrite. Il est rapporté par exemple que certains hommes de Médine, étant informés de son départ de la Mecque, sortaient chaque jour après la prière du matin, et l’attendaient à l’entrée de la ville.
Le jour même de l’arrivée du Prophète (s) à Médine, certains l’attendaient pendant toute la matinée, puis désespérés et fatigués par la chaleur, ils étaient rentrés chez eux. Le Prophète (s) arriva quand les gens étaient chez eux. La première personne qui le vit, fut un juif. Etant au courant de l’attente ardente des fidèles, dès qu’il vit le Prophète (s), il s’écria et appela les gens en disant « Ô gens de Bnu Qila, votre bonheur arrive »! En l’entendant, tout le monde se précipita pour le rencontrer et l’accueillir, alors qu’ils ne l’avaient jamais vu et qu’il ne le reconnaissent pas encore. Ils disent qu’il était accompagné de Abu Bakr, et lors que ce dernier se leva pour faire de l’ombre sur le Prophète sous le soleil ardent, ils ont su lequel des deux était le Prophète.
Il résida ensuite chez Sa’d b. Khaythama, qui était un célibataire, pour recevoir les nouveaux convertis. [21]
Début de l’ère musulmane
L’émigration du Prophète (s) fut tellement importante qu’elle devint le début de l’ère des musulmans. Concernant celui qui choisit ce jour comme le début de l’ère des musulmans, il y a deux hypothèses :
D’après Tabarî, ce fut le Prophète (s) lui-même qui ordonna aux hommes de lettre d’écrire l’histoire. Il existe des lettres du Prophète de cette période, dans lesquelles là date hégirienne est indiquée. [22]
D’après certains, l’Imam Ali (a) le proposa et ‘Umar b. Khattâb l’effectua, lors de son califat (l’époque du deuxième Calife). [23]
- L’Islam comme système politique.
Compte tenu de la largeur de vues de l’Islam et de son approche qui font de lui un modèle de vie complète, évidemment, la politique est une articulation majeure de sa conception générale et il serait donc aberrant de faire une quelconque distinction entre la politique et l’éducation morale, l’éducation de l’individu et celle de la société. Car ces notions se rejoignent dans le cadre de l’unité islamique et son appréhension globale de la vie des hommes, des communautés et de l’univers. L’islam qui est à la fois une croyance et une charia (disposition légale et réglementaire) règles de vie spirituelle et matérielle. Il est foi et action, éthique et conduite. Il a établi des règles générales qui embrassent tous les volets de la vie, est le principe qui heurte l’essence même de la religion. Islam érige Dieu en possesseur de cet univers. Homme, vie et univers sont la propriété incontestée de Dieu. L’islam n’a pas abandonné la vie dans l’ici-bas à l’anarchie et n’a pas laissé la communauté des hommes sans des règles qui régissent leurs vies et confortent les fondements de la vie communautaire. Il a, en effet, veillé à des relations sociales au sein de la communauté et de la société, c’est dans cet esprit que le prophète Muhammad (pslf) a assis les piliers de la première société musulmane. Ainsi naquit un état islamique, avec pour constitution les commandements du saint coran d’abord, puis les règles générales. La révélation faite au prophète (pslf). Et les enseignements tirés de sa vie de tous les jours montrent la prime jeunesse de la société islamique. Investi de plusieurs pouvoirs politique, financier et judiciaire, le prophète (pslf) a été, outre sa mission d’envoyé de Dieu, le fondateur et le chef de l’état. C’est ainsi que le premier état islamique de Médine est resté un modèle à suivre pour les musulmans de tous les âges. Bien que dépositaire d’un système de vie globale, le coran n’en a pas pour autant proposé des règles détaillées du mode de gouvernement de l’état et de son dispositif économique, social et administratif, il a seulement décrété les principes généraux, les dispositions légales et les orientations dont l’observation mène tout droit à la félicité dans le monde d’ici-bas et de l’au-delà. De ce fait, l’islam a garanti à l’homme la liberté de pensée et lui permet de construire des théories et d’imaginer des plans d’action pour la gestion de sa vie et des affaires de la société, en conformité avec les prescriptions générales de la religion. C’est là une forme d’hommage rendu à l’homme en lui donnant toute la latitude de déployer son imagination et sa créativité et de prendre en charge les particularités de son temps et l’importance de ses ressources propres. Le prophète (pslf) a jeté les bases d’une société unifiée et charpentée par un système de gouvernement qu’il a mis en place, qui a servi de plate-forme aux gouvernements qui lui avaient succédé en s’inspirant de ce modèle pionnier. L’approche islamique de la vie se caractérise par la flexibilité qui est en harmonie avec l’essence de la religion, c’est pourquoi l’islam s’est gardé d’imposer aux hommes un système figé pour la gestion des affaires générales et un canevas de gouvernement réducteur. En se défendant également de constituer des règles pour l’organisation des états et des gouvernements, il s’est suffi à instance un cadre général de la société. Ce schéma s’inspire des principes intangibles de la charia islamique, dans le saint coran et la sunna avérée du prophète à instaurer la justice, la choura (consultation) et l’égalité dans l’exercice des droits et l’accomplissement des devoirs. Dans le même ordre d’idées, l’islam a donné aux hommes toute la latitude de régler leur conduite en fonction des intérêts des individus et de la communauté, à la lumière de ces principes génériques. C’est pour cela que la pensée politique islamique doit être vivacée et évolutive pour pouvoir s’adapter aux circonstances du temps, tout en s’inspirant du cadre général islamique. Parce qu’elle découle de cette matrice des principes, la conception islamique de la politique, qui vise l’instauration de la justice au sein des sociétés islamiques, et empreinte d’humanisme d’ouverture de la flexibilité. Elle se caractérise par sa capacité à se renouveler en permanence et à suivre les évolutions qui rythment la vie sur terre.
- Le Prophète Muhammad et sa politique.
Le prophète Mohammad (pslf) a instauré et mis en place un état qui était pour le bien-être de tout le monde, sans distinction de races, des religions et origines. Un gouvernement de la loi qu’il recevait de Dieu. Dans cette partie nous allons montrer sa façon de diriger, de gouverner, et sa politique aux circonstances de sa société, mais tout en choisissant ce que nous trouvons indispensable dans la société.
a)Sa politique pour la défense de l’état islamique La défense de l’état islamique, le service militaire et la sécurité étaient confiées uniquement aux musulmans, conduits par le saint prophète lui-même. Et les pratiquants d’autres religions vivant dans la société islamique y étaient dispensés, mais en retour ils payaient une taxe. Les enfants, les femmes, les nécessiteux, les invalides et les hommes de religion ne payaient pas cette taxe. Le prophète (pslf) dit ceci dans ses paroles : «… les chrétiens et leurs possessions sont assurés donc de ma protection, et ma charte leur assure leur sûreté contre tout ce qu’ils peuvent haïr. Il n’est parvenu à les obliger au voyage ou à la guerre. Les musulmans doivent observer cette promesse jusqu’au jour du jugement dernier’’[24]Ici, il faut préciser que l’armée qu’avait organisée le saint prophète (pslf) n’était pas dans le but de conquérir le monde ni non plus le coloniser C’est ainsi qu’on peut voir à travers l’histoire que la plupart des guerres du Prophète étaient défensives.
b) Sa politique économique Les auteurs définissent l’économie de manière assez diverse. Etymologiquement, le terme économie signifie la gestion d’une maison, car il était tiré de deux racines grecques Oïkos qui signifie maison et nonos qui veut dire norme, règle, lois. La gestion de la maison exprime dans le langage courant l’idée d’une organisation attentive et efficace des moyens et des ressources dont on dispose. Ainsi, la majorité des auteurs classiques et contemporains définissent l’économie comme : une science ayant pour objet l’étude de l’emploi des ressources rares susceptibles d’être affectées à des fins multiples[25]L’économie, est un besoin de l’homme de la liberté, l’incarnation de l’idéal humain, elle satisfait ses besoins en obtenant l’objet dont il a besoin. Lorsque cette possession est permanente lui donne le titre de propriétaire. Le prophète Muhammad (pslf) avait une politique qui diffère de tous les autres systèmes notamment :
1) Le prolétariat : prônant la propriété privée et la bourgeoisie, la séparation de classe sociale y apparut parce qu’il a été accompagné de beaucoup de maux. En pratiquant l’exploitation de l’homme par l’homme.
2) Le communisme : l’on a prétendu empêcher l’exploitation de l’homme par l’homme. Aussi, ils prétendaient pouvoir résoudre les problèmes économiques du monde par la suppression de la propriété privée et grâce à l’égale répartition de l’ensemble des moyens de production[26]. Ils croient avoir unifié les classes sociales en abolissant le système du grand capital aux mains de propriétaires pour les nationaliser parce que ce système était accompagné de beaucoup de maux.
3) Le capitalisme : qui ne supprime la propriété privée, mais il accorde un minimum de moyens, aux classes défavorisées en vue d’équilibrer le niveau du travail et du salaire, dans le but de limiter la dissemblable des classes[27]Dans les régimes socialistes et capitalistes, les critères de base ne sont que des critères matériels. Les problèmes économiques et sociaux sont étudiés indépendamment des valeurs spirituelles et du comportement humain[28]Mais le gouvernement qu’avait mis en place le prophète Mohammad (pslf) voyait l’homme dans tous ses aspects. Il lui a apporté le changement dans sa vie matérielle que spirituelle. Il a consacré la justice dans tous les domaines de l’économie. La propriété privée étant innée, et qu’on ne peut empêcher parce qu’il est en relation avec les instincts de l’homme, l’islam l’a laissée pour encourager la créativité, et le prophète n’a dépossédé aucun propriétaire de bien, quelle que soit sa croyance pour le mettre à la disposition de la nation. En se caractérisant par des idées justes à propos de l’égalité, l’islam oblige aux richesses de s’acquitter de l’aumône pour éviter l’entassement de riche ordre dans le partage, à ce sujet le coran dit : « Nous avons établi un ordre de partage et de distribution de richesses d’entre vous » [29]Le riche en s’acquittant de son aumône, permet de réduire un peu dans ses moyens en donnant à ceux qui en manquent et cela aide à diminuer l’écart entre riche et pauvre. Puis le prophète a pris en charge seulement les grandes plantations, ainsi que d’autres importantes ressources pour garantir la justice sociale.
- c) le prophète et son régime politique Le prophète Muhammad (pslf), avait mis en place un régime constitutionnel.
III. Le Prophète et sa méthode politique extérieure.
Dans cette partie nous allons montrer sa politique extérieure donc sa façon de traiter avec les états voisins et comment il procédait à la gestion des conflits. Sa politique avec les états voisins était de créer un climat de paix, et un pas un climat de peur causé par les guerres d’agression qu’occasionnent les groupements humains. Comme nous pouvons le constater à travers la lettre qu’il avait envoyé aux moines du couvent sainte Catherine au mont Sinaï et dans lequel il a dit : ‘’ Ce message envoyé par Muhammad serviteur de Dieu constitue la promesse que nous nous engageons à respecter envers les chrétiens qui vivent parmi nous ou loin de nous. Personnellement, je m’engage à les défendre et d’épargner tout ce que je possède pour les assurer dans leur propre vie. Mon peuple et mes partisans s’engagent sur la même voie. Les chrétiens ne sont-ils pas une partie chère de nous-même.’’ [30]Il nous est encore rapporté que le prophète (pslf) avait signé un pacte avec les Quraychites de Mecque, et il est connu sous le nom de ‘’Hudaybiya’’, dans lequel, le prophète (pslf) et sa communauté étaient venus pour le pèlerinage. Les mecquois ne les ont pas laissés entrer à la Mecque cette année-là, tout en leur promettant d’y revenir l’année prochaine et il y avait beaucoup de choses sur la façon de vivre entre ces deux états. Ces deux exemples ne sont que des gouttes puisées dans le grand océan qui a constitué la vie du saint prophète.
Conclusion.
Dans cette brève étude qui est basée sur le prophète Muhammad et sa méthode politique. Nous pouvons conclure, en disant que le prophète (pslf) a construit la Umma islamique de Médine, une Umma forte et soudée. Le prophète Muhammad (pslf), appelé par une voix céleste à répandre parmi son peuple et même dans tout l’univers, le message qui lui avait été confié, après dix années de prédication mecquoise, ajouta une autre tâche d’envergure à l’apostolat qui semblait pourtant devoir se limiter au domaine de la foi : les responsabilités d’un homme d’état, avec toutes ces implications d’ordre militaire, politique et social. Et personne pas même lui, n’aurait pu prévoir que ses nouvelles charges, pourtant déjà définies dans leurs grandes lignes lors des entretiens avec les médinois avant l’hégire, prendraient des proportions telles qu’elles allaient faire naître un état théocratique authentique gouverné par Allah à travers son messager appelé à deux missions, qui étaient différentes, mais par la nature même de l’islam, indissociables et réciproquement complémentaires. Le prophète Muhammad (pslf) devait mener à bien deux lourdes tâches, mais le tout-puissant, selon la tradition veillait à en alléger le poids, lui dont la transcendance et l’immanence s’équilibraient, et qui par l’intermédiaire des révélations restait en rapport constant avec son envoyé. Ces ordonnances célestes comprenaient, outre les règles spirituelles, morales et théologiques, indispensables à la règlementation de la vie, l’état naissant de Médine[31]
Notes :
1-Mu’jam Ma-stu’jim min ‘Asmâ’ al-Bilâd wa al-Mawâdi’, v 1 p 260
2-Tabaqât al-Kubrâ, Ibn Sa’d, v 1 p 219-220
3-Tabaqât al-Kubrâ, Ibn Sa’d, v 1 p 226
4-Sîra an-Nabawîyya, Ibn Hishâm, v 2 p 76
5-Sourate al-Anfâl, v 30
6-Sourate al-Baqara, v 207
7-Sourate Yâ Sîn, v 9
8-Sourate at-Tawba, v 40
9-Sourate an-Nisâ’, v 97
10-Târîkh al-Islam, Dhahabî, v 1 p 312
11-At-Tanbîh wa al-Ishrâf, Mas’ûdî, p 200
12-Al-Kâmil, Ibn Athîr, v 2 p 936
13-Sourate al-Anfâl, v 30
14-Sourate al-Baqara, v 207
15-Târîkh at-Tabarî, v 2 p 374
16-Ansâb al-Ashrâf, Baladhurî, v 1 p 260
17-Al-Bidâya wa an-Nihâya, Ibn Kathîr, v 3 p 179
18-At-Tanbîh wa al-Ishrâf, Mas’ûdî, p 200
19-Tafsîr al-Qummî, v 1 p 273-276
20-Rawda al-Kâfî, p 280
21-Târîkh Ya’qûbî, v 2 p 41
22-Târîkh at-Tabarî, v 2 p 388
23-Târîkh Ya’qûbî, v 2 p 145
24- Ali Zahi Ramadhan, l’attitude de l’islam à l’égard des religions divines, dar Al-kitab Allubnani, 2e édition juillet 1976, Béirut Liban p. 8
25- KIKA Mavunda , cours d’économie rurale générale, 1998-1999 p.2
26- Seyyed Mojtaba Mussawi Lari, l’islam et la civilisation occidentale, centre de la diffusion des connaissances islamiques, 1993, p. 118
27- Idem p. 199
28- Idem
29- Coran sourate Ashr v.7
30- Ali Zahi, op.cit p.7
31- Umberto Rizzitano, Mahomet, Edition simery somogre, 1973 Paris France p. 148.