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La loi divine
La loi divine ou la «charia» ne comprend qu’une seul partie des enseignements islamiques à savoir les enseignements mystiques, philosophiques, historiques ou moraux. La loi divine, c’est-à-dire les lois de jurisprudence et du droit et les ordres divins s’appliquent aux actes volontaires et visibles de l’homme. Ces ordres, prescriptions ou interdictions sont l’expression authentique de la volonté divine concernant la vie humaine ici-bas. L’obéissance à ces ordres est la clef de bonheur de l’homme dans ce monde et dans l’autre.
Les ordres de la «charia» concernent le moindre «acte volontaire» et l’ensemble des comportements individuels et sociaux de l’homme. Les musulmans croient fermement que ces lois régentent et ordonnent leur vie tout entière, elles purifient et sanctifient leur existence et contribuent à l’équilibre de la société. Cependant, obéir aux lois religieuses et obtenir la satisfaction de Dieu ne sont que les premiers pas sur le chemin de la félicite. Un musulman peut aller au-delà de la charia en se dirigeant sur la voie mystique (la tariqa, le chemin en parcourant ses différentes étapes ésotériques pour atteindre l’ultime «vérité».
Si nous nous permettons de comparer la tradition islamique a un cercle, la charia serait la circonférence (à savoir la limite au-delà de laquelle nous ne devons pas aller), la tari’a serait les rayons de ce cercle et la vérité serait le centre à égale distance de tout point de la circonférence. Le terme «charia» provient de la racine «charia» qui signifie «la voie» car c’est en effet le chemin qui mène les croyants à la félicité et à aucun instant ils ne doivent en dévier. La charia guide l’homme dans ses actes volontaires, dans ses relations avec Dieu, avec les hommes et avec la nature; les préceptes de la charia coincement les prières quotidiennes, les droits, la partage des biens etc ….
Les enseignements religieux se divisent en deux principaux groupes:
- Les rites (surérogatoires ou obligatoires)
- Les contrats synallagmatiques qui incluent tous les traites qu’ils soient politiques, économiques ou sociaux.
L’obéissance aux lois divines n’est aucunement en contradiction avec la liberté de l’être car une partie minime de ces instructions seulement, est obligatoire et le reste concerne le domaine du licite ou l’homme est libre de juger en fonction de son intelligence et de son expérience. Cette liberté offre à l’homme l’opportunité d’utiliser sa science, son esprit et son pouvoir de décision.
En dépit des limites, des lois et des restrictions qu’elle définit, la charia laisse l’homme choisir parmi les différentes voies qui se présentent à lui. En d’autres termes, même à l’intérieur de ces frontières délimitées, il nous est possible de vivre à notre manière, à condition de ne pas vivre en contradiction avec la religion.
Un bon comportement religieux implique de s’astreindre aux règles imposées par la charia. Cependant il se peut qu’on ait une autre sorte de comportement en fonction des conditions et des circonstances du moment, ce qui ne signifie pas forcèrent qu’on contredise les principes religieux; donc un comportement religieux est propice pour aider l’homme à atteindre son but.
Selon les croyances musulmanes, les préceptes de la charia sont constants et éternels (ce qui est licite pour Mahomet est licite jusqu’ à la fin des temps) et tous sont inscrits dans le Coran. C’est avec le soutien de la Tradition de Mahomet, des imams immaculés (du point de vue chi’ite) et de l’exégèse du Coran pratiquée par un docteur chi’ite, qu’il est possible de comprendre les nuances de ces préceptes et les appliquer à la situation présenté.
L’ensemble de la charia est évoqué dans le Coran, mais pour en saisir les nuances, il faut recourir à l’interprétation la plus parfaite que sont les paroles et la conduite du prophète. C’est pour cette raison que la Tradition prophétique est considérée comme la deuxième source principale de la charia.
Comme nous l’avons vu précédemment, l’islam en tant que dernière religion divine, a été révélé pour les hommes de toutes les époques, toutes les générations et pour toutes les situations. Par conséquent, avoir les compétences nécessaires pour commenter parfaitement le Coran sans incohérence, exige l’utilisation d’une troisième source, «l’intelligence», qui prend en considération à la fois le Coran et la Tradition en regard des situations présentés et ainsi, érige la vie religieuse de l’homme dans toutes les circonstances.
Au deuxième siècle de l’hégire, l’imam Ja’far Sadeq, descendant du prophète et maitre de l’imam Abfi Hanifeh, fonda la religion de jurisprudence «Ja’fari» et fut le premier grand maitre de la chari’a. Après lui, quatre schismes de jurisprudence sunnites virent le jour:
- Le schisme malékite dont les disciples se trouvent au nord et à l’ouest de l’Afrique.
- Le schisme hanbalite dont le fondateur est l’imam Ahmad ibn Hanbal. La majorité des habitants de la Syrie et de l’Arabie suivent cette doctrine.
- Le schisme chaféite que suivent la majorité des égyptiens et les musulmans du sud-est de l’Asie.
- Le schisme hanafite pratique par la plus part des turcs et des indiens.
En Iran, en Irak et au Liban la religion majoritaire est la doctrine chi’ ite «ja’ fan» et au Yemen, la doctrine «Zeydi».
Ainsi que nous l’avons dit, les instructions de la charia se divisent en deux parties: le rituel et les transactions. «Les rites» sont consacrés à la relation entre l’homme et Dieu, aux lois et aux différentes parties qui traitent des conditions de l’adoration de Dieu; “des transactions» se rapportent plutôt aux relations entre les hommes, aux convenances des gouverneurs et aux clauses des négociations du point de vue religieux.
Les rites principaux en Islam sont les prières, le jeûne, le pèlerinage, l’Impôt religieux et le jihad. Dans les ouvrages de jurisprudence religieuse (qui sont de nos jours vulgarises sous forme de traites pratiques) de nombreux chapitres sont consacrés à la prière, un des piliers de l’islam. Car, dans la tradition islamique, aucun rituel n’est autant recommande que la prière et ses modalités, si bien que «si les prières sont acceptées par Dieu, tous les autres actes de dévotion sont également acceptés. .
Notons qu’il existe de légères différences dans la manière de faire la prière selon les doctrines islamiques.
A part les cinq prières quotidiennes matin, midi et soir, il existe d’autres prières particulières comme la prière du Vendredi, la prière de la fête de Fetr à la fin du mois de Ramadan et la prière des ayat (les signes).
Hors les prières, la jurisprudence islamique insiste sur le jeûne du mois de Ramadan pendant lequel les musulmans du monde entier jeunent, c’est-à-dire qu’ils s’abstiennent de manger, de boire et d’accomplir certaines actions depuis le moment de l’appel à la prière jusqu’au coucher du soleil afin de combattre l’esprit tentateur et se rapprocher davantage de Dieu. Les détails et les conditions du jeûne sont indiqués dans les ouvrages de jurisprudence, en particulier les modalités du jeune pour les voyageurs et les personnes malades.
De surcroit, l’importance du jeûne réside dans le fait que le musulman s’abstient de pécher: c’est en réalité tout son être qui doit «jeûner». Ainsi pendant les nuits de Qadr au cours desquelles il communique avec son Seigneur, il peut tracer sa destinée.
Chaque année les musulmans s’assemblent autour de la maison de Dieu, la Kaaba pour accomplir le Hadj, acte de dévotion envers Abraham. De nombreux chapitres des ouvrages concernant la charia décrivent ce rite et ses cérémonies: tourner autour de la Kaaba, s’arrêter à Arafat, lancer des pierres à Jamarat, courir entre Safa et Marveh ainsi que pratiquer les sacrifices.
Ce rite n’est une obligation qu’à condition d’avoir les ressources nécessaires pour faire le voyage à la Mecque, et se procurer de quoi subsister pendant un an.
La pensée spirituelle de l’islam
La tariqa
Ne limitons pas l’islam à une doctrine prescrivant lois, règles, principes stricts et sans âme, car à côté de la charia, il comporte de fortes vérités spirituelles et d’immenses voies mystiques. Nous pouvons même affirmer que la pensée spirituelle islamique possède une place particulière dans la connaissance de Dieu car elle offre les moyens de s’approcher de Dieu de le voir et de lui parler.
Les enseignements ésotériques de l’islam puisent leurs sources dans les versets du Coran, la Tradition du prophète et les paroles des douze imams.
Au début de l’histoire de l’islam, cet aspect de la tradition islamique était connu sous l’appellation de «tariqa ila-Allah» (le chemin qui mène à Dieu), et plus tard, au deuxième siècle de l’hégire, il prit le nom de «tasavvof» (mysticisme). Cependant il faut se garder de limiter la spiritualité islamique aux seuls couvents des derviches car elle a évolué sous plus d’une forme au cours de l’histoire. Dieu lui-même a exposé à l’homme les différentes étapes du mysticisme dans le cadre de la chari’a, le hadith «Les chemins qui mènent à Dieu sont aussi nombreux que les créatures» y fait allusion.
La dimension ésotérique de l’islam se manifeste jusqu’ à un certain point dans les enseignements mystiques et plus tard chez les sages de l’islam. Quelques-uns de ces enseignements comme la théocratique chi’ite et le commentaire ésotérique du Coran ont connu un grand développement. Les douze imams et plus particulièrement l’imam Ali et l’imam Ja’far Sadeq sont les plus grands maitres de la pensée ésotérique et mystique de l’islam.
Les enseignements ésotériques de l’islam concernant la connaissance de Dieu, sa miséricorde et la façon de s’approcher de Lui grâce à la charia sont en réalité pareils à un souffle qui anime le stricte cadre des actes extérieurs.
Le mysticisme islamique présente un plan classique et ordonne des différentes étapes qui mènent à Dieu avec les conditions pour les franchir et les obstacles qui se rencontrent
Le principe de la pensée mystique est fonde sur le «Zekr» (invoquer Dieu par la parole et par la pensée et se présenter au seuil de la Divinité), sur le fait d’agir en fonction des exigences de ces invocations, mais aussi sur la présentation d’une certaine «connaissance» car l’homme doit préparer son âme et son esprit pour l’invocation du Seigneur et pour le voyage qui aboutit à Lui.
Tous les croyants mais en particulier les mystiques ont choisi comme modèle la vie du prophète qui fut tout le long, faite de piété, d’amour, d’invocations au Seigneur et d’acheminement spirituel et incessant vers Lui. Les mystiques ne cessent d’affirmer leur amour pour le prophète et ils prétendent qu’ils ont touché, plus que tout autre, la profondeur des enseignements et de la conduite de Mahomet.
Parmi les actes du prophète, celui que les mystiques vénèrent le plus est son voyage nocturne et spirituel (l’Ascension) qui est considère comme le parfait exemple du voyage spirituel que tout mystique doit accomplir en purifiant son âme. Après le décès du prophète, les enseignements ésotériques de l’islam furent transmis à un petit nombre de ses compagnons dont le plus éminent était son gendre et élève, Ali.
Ali est l’intermédiaire entre le prophète et la plupart des sectes ou des mouvements spirituels. Toutes les lignées mystiques s’efforcent de prouver leur attachement à Ali et ainsi prouver la véracité de leur tariqa. Après Ali, quelques personnes comme Salman Farsi et Abu Baler ont joué un rôle important, pendant les premières années de l’élaboration et de la propagation des enseignements ésotériques de l’islam et du mysticisme. Après eux, Hassan Basari a joué un rôle très important dans l’éducation des disciples et dans la corrélation des cercles mystiques.
Jusqu’au deuxième siècle de l’hégire, les disciples de la tariqa qu’on appela «soufis» plus .tard, devaient se rassembler autour de leurs maitres spirituels et chercher à s’écarter d’une vie de luxe et de volupté ce qui était chose courante au temps des Omeyyades, pour mener une vie simple et pieuse. C’est à l’époque des invasions ou la vie de luxe devenait un véritable fléau pour les musulmans que les mouvements mystiques pieux virent le jour au cœur de la communauté islamique. C’est pourquoi vouloir rapprocher le mysticisme islamique des enseignements mystiques bouddhistes ou hindouistes est une interprétation totalement inacceptable.
Un des plus célèbres cercles mystique du IXe siècle Jésus-Christ., s’appelait le cercle de «Jonayd Bagdadi». Il rassembla autour de lui de nombreux adeptes très connus tel que «Mansour Hallaj», célèbre pour avoir été pendu car il avait commis le crime de prononcer la fameuse phrase «Ana alhaqq» (je suis Dieu).
Dans la voie mystique de Khorasan, sont apparus de grands soufis comme Yazid Bastami qui enseigna à ses nombreux disciples, l’ésotérisme mystique.
Au XIe siècle Jésus-Christ, les mystiques dont Mohammed Abu Hamed Ghazali, se heurtèrent aux docteurs de la jurisprudence et durent défendre avec logique leurs principes et leur enseignement. Ce n’est qu’après cette date que le mysticisme acquit un certain ordre.
Trois éléments composent la tariqa:
- La doctrine concernant l’essence de la vérité.
- La manière d’atteindre cette vérité.
- La connaissance de l’âme et la manière de l’embellir grâce à la vertu et à la perfection, ainsi qu’au dévoilement de ce qui recouvre le cœur de l’homme afin de contempler Dieu et de voir toute chose comme la manifestation de Dieu.
Ce n’est qu’au XIIIe siècle Jésus-Christ que ces doctrines, grâce au fondateur de la théorie mystique du monde arabe, Mohyi al-din ibn Arabi, trouvèrent un ordre systématique.
De toute manière, au cours des siècles, ce mouvement spirituel et intériorité a exposé aux musulmans du monde entier, la métaphysique, le système de compréhension de l’univers, celui des anges, de l’âme et de la résurrection.
Au cours de la planification de ce système intellectuel et spirituel, les mystiques ont été plus ou moins influences par les philosophies néoplatoniciennes, les pensées hermétiques, la philosophie de l’Iran ancien et aussi par les doctrines artistiques. Cependant la source principale de leur système de pensée se trouve au profond des enseignements spirituels du Coran, du concept du monothéisme au sens propre ainsi que des textes des hadiths du prophète et d’Ali.
Dans la philosophie soufi, l’outil principal pour atteindre la vérité est le «zekr», Ce concept est accepté par toutes les lignées mystiques, cependant chaque cercle possède ses propres manières de méditation, de réflexion intérieure et ses prières spécifiques enseignées par le maitre.
Toutes les lignées mystiques ont insisté sur le concept de la connaissance de l’âme, le développement des qualités spirituelles ainsi que sur la purification de l’âme. Bien sûr, ces enseignements ne sont acceptables que s’ils rentrent dans le cadre de la chari’a et à condition que le maitre spirituel n’appelle à lui ses disciples sans autre raison que l’enseignement. Un maitre religieux, à toute époque, est celui qui guide le peuple vers Dieu tout comme l’a fait le prophète, il ne ressemble en rien ni à un tyran ni à un dictateur. Les dangers des cercles de zekr et des réunions mystiques se trouvent dans la propagande religieuse qu’ils se font. Les fidèles de Dieu ne doivent pas oublier qu’ils ne sont que les serviteurs de Dieu et qu’il est le seul à qui on ne demande pas la raison de ses actes et le seul qui n’ait aucun devoir envers personne. Tous les hommes, quels qu’ils soient, sont les serviteurs de Dieu et sont responsables de leurs actes. C’est en respectant ces deux assertions que l’homme est protège du danger d’appartenir à un cercle ferme.