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« ‘Alî était le cousin de Mohammad et le mari de sa fille bien-aimée, Fâtimah. Le droit de succession sur la base de la consanguinité revenait à ‘Alî, dont les vertus et les services rendus lui donnaient plus d’un titre à la succession au Prophète. Dans la première explosion de son zèle, lorsque l’Islam était encore une religion tournée en dérision et persécutée, il avait été déclaré, par Mohammad, frère et lieutenant. Depuis toujours il était dévoué à Mohammad en paroles et en actions. Il avait honoré sa cause par sa magnanimité aussi bien qu’il l’avait défendue par son courage». (W. Irving)
«Sa naissance, son alliance et son caractère, qui le plaçaient au-dessus du reste de ses compatriotes, devaient justifier suffisamment sa revendication du trône vacant de l’Arabie. Le fils d’Abû Tâlib était de facto le Chef de la famille de Hâchim, et le prince héréditaire ou le gardien de la cité et du temple de la Mecque. La lumière de la prophétie avait été éteinte, mais le mari de Fâtimah pouvait s’attendre à l’héritage et à la bénédiction de la fille du Prophète, car les Arabes avaient parfois accepté le règne d’une femme, et d’autre part ils avaient souvent vu les deux petits-fils du Prophète, caressés par lui sur ses genoux, ou assis sur sa chaire, et présentés comme étant l’espoir de sa vie et les deux Maîtres de la Jeunesse du Paradis.
»Depuis la première heure de sa Mission jusqu’aux derniers rites de ses funérailles, le Messager n’avait jamais été délaissé par cet ami généreux qu’il aimait à appeler son frère, son lieutenant et le fidèle Aaron d’un second Moïse». (Gibbon abidged by W. Smith, p. 466)
Les mérites de ‘Alî et les paroles prononcées par le Prophète de Dieu en sa faveur suscitèrent la jalousie des contemporains. L’ascendance familiale du jeune héros et, plus encore, les déclarations du Prophète le désignant comme étant son lieutenant, hissant sa position auprès de lui au niveau de celle d’Aaron par rapport à Moïse, déplaisaient à l’aristocratie aisée, désireuse de détenir elle-même le sceptre. La prééminence des Hâchimites, qui avait atteint son zénith avec l’avènement de Mohammad (Que la Paix soit sur lui), était trop incontestable pour être écrasée.
La mort du Prophète permit à la longue à; l’aristocratie de s’exprimer, et de raviver par conséquent l’ancienne discorde tribale. Quelques jours plus tard, ‘Omar avoua que Quraych ne pourrait jamais se réconcilier avec la fière prééminence de la lignée hâchimite.(1) Ainsi toute l’aristocratie cherchait à arracher à ‘Alî l’occasion de succéder au Prophète de Dieu, et à détruire par là même la prééminence des Hâchimites. A peine le Prophète avait-il fermé les yeux que les adversaires des Hâchimites, sans même attendre son enterrement, se réunirent à Saqîfah Banî Sâ’îdah pour discuter de l’élection de quelqu’un qui assumerait l’autorité du Prophète, et priver ainsi ‘Alî de son droit à la succession.
L’Election à Saqîfah
Alors que l’irréprochable lieutenant du Prophète d’Allâh était occupé aux préparatifs de l’enterrement du défunt, les Muhâjirîn de la Mecque et les Ançâr de Médine faisaient parade de leurs mérites respectifs à Saqîfah. Les Muhâjirîn réclamaient pour eux la préférence en raison de leur antériorité dans l’Islam, leur parenté avec le Prophète et leur émigration avec lui au risque manifeste de leur vie et de leurs biens. Les Ançâr firent valoir (par la voix de leur porte-parole, Hobâb) qu’ils avaient autant de droit que qui que ce fût, vu qu’ils avaient accueilli le Prophète lorsqu’il avait fui ses ennemis mecquois, qu’ils l’avaient protégé au moment de l’adversité et qu’ils l’avaient aidé en tenant tête à ses puissants adversaires, ce qui lui avait permis en fin de compte d’établir sa force et son autorité éminentes.
Ils alléguèrent(2) même qu’ils craignaient qu’on se vengeât(3) d’eux si l’autorité tombait entre les mains de ceux dont ils avaient tué les pères et les frères en défendant le Prophète. (Il est à noter ici que c’est dans ce propos que réside le fond de la tragédie de Karbalâ’ dont parlait Hobâb, un porte parole prudent et à l’esprit alerte, des Ançâr. Ses craintes s’avéreront justifiées lors du massacre vengeur de la descendance de ‘Alî ou du Prophète – dont un bébé de six mois – à Karbalâ’, et lors des crimes hideux perpétrés contre les Ançars à Harra). Lorsque Hobâb exprima cette opinion, ‘Omar répliqua avec indignation: «Vous devriez mourir si le Califat tombait entre les mains de telles gens que vous craignez».
Pour réfuter(4) les revendications des Ançâr, ‘Omar dit: «J’ai désiré moi-même faire un discours que j’avais spécialement élaboré dans mon esprit – ayant présumé qu’Abû Bakr manquerait l’occasion(5) – mais Abû Bakr m’a arrêté et j’ai pensé alors qu’il n’était pas convenable de désobéir au Calife deux fois(6)en une seule journée. Toutefois, à mon grand soulagement, je l’ai trouvé à la hauteur de la tâche. Il argua que les Quraych ne niaient pas les services rendus par les Ançâr pour promouvoir la cause de l’Islam, mais malgré tous ces services méritoires, ils ne devaient pas croire avoir un titre quelconque pour aspirer à une entière autorité sur les Quraych. Concernant les appréhensions dont avait parlé Hobâb, ils ne devaient pas, dit-il, avoir de telles craintes, surtout en raison de la possibilité qui leur était offerte de participer au gouvernement, par le poste de Ministère. Les Ançâr dirent alors qu’il acceptaient qu’il y eût deux Califes, représentant les deux parties, pour exercer l’autorité conjointement, (7) et ils nommèrent même Sa’d Ibn ‘Obâdah, leur dirigeant, pour être leur élu. Mais Abû Bakr et son parti ne pouvaient d’aucune façon approuver une telle proposition, et persistèrent à affirmer que le gouvernement devait rester entre les mains des Quraych, et que les Ançâr devaient se contenter du Ministère.
Abû Bakr “Elu” à la Succession du Prophète
Les Ançâr ayant refusé de céder, la tension monta tellement qu’ils faillirent en venir aux coups(8)lorsqu’Abû Bakr intervint et leur demanda s’ils n’avaient pas entendu le Prophète dire que “personne d’autre qu’un Quraychite n’est apte à exercer l’autorité sur les Quraych”.
Bachîr B. Sa’d, l’un des Ançâr qui partageait les vues des Muhâjirîn répondit sur le champ en faveur de ceux-ci. Encouragé par cette intervention Abû Bakr déclara avec détermination que jamais les Quraych n’accepteraient qu’un non-Quraychite les gouvernât, et il s’avança afin qu’ils choisissent l’un des deux comme Calife.
Là, les Ançâr commencèrent à dire qu’ils préféreraient prêter allégeance à ‘Alî, (9) le meilleur des Quraych. A ce moment critique ‘Omar, perdant patience, s’écria: «Tends ta main, Ô Abû Bakr! Je te prêterai sûrement serment d’allégeance». Abû Bakr répondit: «Tu es plus ferme que moi», en le répétant. ‘Omar, tenant alors la main d’Abû Bakr, dit(10): «Tu es plus convenable que moi, et tu as sûrement ma fermeté sans parler de tes autres mérites personnels. Je jure allégeance envers toi».
Ainsi, ‘Omar déclara à haute voix qu’il reconnaissait Abû Bakr comme Chef, et lui fit serment de fidélité. Abû ‘Obaydah et quelques autres Muhâjirîn qui les avaient accompagnés à Saqîfah suivirent son exemple. Bachîr et un autre Ançârî de son parti prêtèrent serment d’allégeance à Abû Bakr et la confusion prit ainsi fin. Hobâb(11) eut une altercation avec Bachir pour sa conduite traîtresse en préférant Abû Bakr à Sa’d B. ‘Obâdah, mais avec l’intercession de certains autres Ançâr, la tension fut apaisée.
Sa’d Ibn ‘Obadâh, le chef des Ançâr, fut profondément chagriné d’être évincé de la sorte. Aussi ne prêta-t-il pas serment d’allégeance à Abû Bakr. Il quitta par la suite Médine pour se retirer, écuré, en Syrie où il sera assassiné abominablement, (12) dit-on, à l’époque du califat de ‘Omar, en l’an 15 H.
L’Installation d’Abû Bakr
Ayant obtenu la convention à Saqîfah, Abû Bakr s’assit le léndemain sur la chaire au Masjid où les gens avait été rassemblés pour lui prêter un serment d’allégeance général et pour ratifier l’allégeance prêtée à Saqîfah afin de prévenir tout revirement. A la vue de l’assemblée ‘Omar était convaincu qu’Abû Bakr assurerait cette succession sur un pied solide. La deuxième chose était de prendre garde à une sérieuse rupture qu’il craignait de la part de ‘Alî, si ce dernier obtenait le suffrage des siens de la même manière(13) dont avait procédé Abû Bakr à Saqîfah.
C’est pourquoi, avant qu’Abû Bakr ne prenne la parole, ‘Omar s’était montré assez prudent pour prendre les mesures nécessaires pour mettre en échec toute éventuelle rupture en menaçant de la peine capitale quiconque ferait ce qu’avait fait Abû Bakr la veille à Saqîfah, c’est-à-dire obtenir un suffrage sans le consentement de tous les Musulmans. Debout à côté de la chaire, ‘Omar(14) fut le premier à s’adresser à l’assemblée.
«Bien que ‘Omar eût été le premier à proposer Abû Bakr à l’assemblée et à le reconnaître comme Calife, il n’approuva pas par la suite ce choix dont la nécessité avait été commandée par une conjoncture critique. Cela apparaît donc dans ce qu’il dit lui-même à ce propos: “Je prie Dieu pour qu’IL prévienne les mauvaises conséquences à craindre d’un tel choix. Aussi quiconque ferait une chose pareille mériterait la peine de mort, et si jamais quelqu’un prêtait serment de fidélité à un autre sans le consentement du reste des Musulmans, tous deux… devraient être mis à mort». (S. Ockley, “History of Saracens”, p. 82, d’Abulfaragius)
Selon Sir W. Muir, ‘Omar s’adressa à l’assemblée dans les termes suivants: «Ô gens! Ce que je vous ai dit hier n’était pas la vérité. En fait, je trouve qu’il n’est corroboré ni par le Livre que le Seigneur a révélé ni par la convention que nous avons faite avec Son Messager. En ce qui me concerne, j’ai souhaité vraiment que le Messager du Seigneur restât avec nous encore plus longtemps et qu’il nous ait dit à l’oreille un mot qui puisse lui sembler bon et nous être un perpétuel guide. Mais le Seigneur avait choisi pour Son Messager la portion qui est avec Lui-même de préférence à celle qui est avec nous. Et vraiment le mot inspiré qui a dirigé notre Prophète est toujours avec nous. Prenez-le donc pour votre guidance, et vous ne serez jamais égarés. Et maintenant, vraiment, puisque le Seigneur a placé l’administration de vos affaires entre les mains de celui qui est le meilleur d’entre nous, le Compagnon de Son Prophète, le seul compagnon, le second des deux qui se trouvaient seuls dans la grotte, levez-vous et prêtez-lui serment de fidélité». (W. Muir, “Life of Mohammad”).
Les gens prêtèrent ainsi un serment d’allégeance général à Abû Bakr. Ceux qui avaient prêté serment d’allégeance à Saqifah ratifièrent leur allégeance.
Le Premier Discours public d’Abû Bakr du Haut de la Chaire
«Citant al-Hassan al-Baçrî, Ibn Sa’d note que lorsqu’on prêta serment d’allégeance à Abû Bakr, il se leva et dit: “Et maintenant, je suis chargé de cette autorité, bien que j’aie une aversion pour elle, et par Allâh! j’aurais été heureux si quiconque parmi vous avait pu convenir à cette tâche à ma place; même si vous me chargiez d’agir envers vous comme l’a fait le Messager de Dieu, je ne pourrais pas l’entreprendre, car le Messager de Dieu était un serviteur que le Seigneur a honoré de Son Inspiration et préservé par là-même de toute erreur, et je suis vraiment un mortel et je ne suis pas meilleur qu’aucun d’entre vous. Pour cela, surveillez-moi, et lorsque vous aurez constaté que je suis ferme, obéissez-moi alors, et lorsque vous aurez remarqué que je dévie du droit chemin, remettez-y moi. Et je sais qu’un diable m’accapare. Donc, lorsque vous me trouverez enragé, évitez-moi, car en ces moments-là je ne pourrais pas écouter vos conseils ou vos bonnes salutations». (“History of Califat”, p. 72, traduc. ang. Major Jarret de “Târîkh al-Kholafâ'” d’al-Suyûtî)
L’Absence d’Abû Bakr et de ‘Omar aux Cérémonies Funéraires du Prophète(15)
Depuis la mort du Prophète le lundi midi, jusqu’à la dernière partie de la nuit du mardi au mercredi, Abû Bakr et ‘Omar étaient occupés(16) aux affaires de l’élection et ne purent donc assister(17) aux cérémonies de funérailles du Prophète qui avait été enterré avant qu’ils ne se libèrent pour pouvoir rejoindre ces cérémonies. En réalité, ils voulurent éviter de rencontrer ‘Alî jusqu’à ce qu’ils s’assurent complètement la mainmise sur le Califat. Après avoir réussi dans leur dessein, bien au-delà de leurs prévisions, ils se montrèrent, mais ils étaient bien entendu, trop tard, les cérémonies étaient déjà terminées.
Le Père Surpris par l’Election de son Fils
Dans son “Mustadrak” (Appendice), al-Hâkim, citant Abû Horayrah, écrit que lorsque le Messager de Dieu mourut, la Mecque fut ébranlée par un tremblement de terre qui suscita l’interrogation et la réaction suivante d’Abû Quhâfah (le père d’Abû Bakr): «Que se passe-t-il?», demanda-t-il. «Le messager de Dieu est mort», lui répondit-on. «C’est un événement monumental. Qui est chargé alors de l’autorité après lui?» dit-il. «Ton fils», lui fit-on savoir. «Est-ce que les Banû Abd Manâf et les Banû al-Moghîrah ont consenti à ce choix?» s’étonna-t-il. «Oui», lui assura-t-on. «Personne ne démolit ce qui a été élevé, et personne n’exalte ce qui a été humilié». (“History of Califat”, p. 188, traduc. angl. de M. Jarret de “Târîkh al-Kholafâ'” d’al-Suyûtî)
L’Attitude de ‘Alî après l’Election d’Abû Bakr
Bien que le Califat fût effectivement détenu par Abû Bakr, il n’en restait pas moins un bon nombre de gens insatisfaits de cette élection. Ainsi, aucun Hâchimite n’avait été présent à Saqîah ni lors de la prestation du serment d’allégeance générale au Masjid.
Zobayr, Miqdâd, Salmân, Abû Thar al-Ghifârî, ‘Ammâr Ibn Yâcir, Barra B. Azhab, Khâlid Ibn Sa’îd, Abû Ayyûb al-Ançârî, Khazimah B. Thâbit et bien d’autres, tout comme les Hâchimites, s’en tinrent à l’écart, (18) car étant d’avis que le droit à la succession du Prophète revenait exclusivement à ‘Alî, ils ne voulurent pas rendre hommage à Abû Bakr.
‘Alî était naturellement chagriné par le tournant qu’avaient pris les événements, mais il ne bougea pas. S’il avait eu recours aux armes pour s’opposer à ceux qui n’avaient jamais osé faire face aux héros des Infidèles, lesquels avaient été systématiquement vaincus par ‘Alî, il les aurait certainement vaincus, comme en témoigne l’ensemble de sa vie de combattant mais une telle victoire aurait été obtenue au détriment de la Religion, laquelle n’aurait pas pu, dans ce stade précoce de sa vie, survivre à une guerre civile. C’est pourquoi il s’enferma, en s’armant de patience, chez lui, pour sauvegarder l’intérêt de l’Islam à l’établissement duquel il avait si longtemps contribué au risque de sa vie, et il concentra son attention sur la collection du Coran que d’aucuns pensent qu’il aurait écrit selon l’ordre de ses révélations. Mohammad Ibn Sîrîn dit: «Si on pouvait tomber sur ce Livre-là, il aurait été très instructif». (“History of Califat”, p. 188, tradu. ang. par M. Jarret d’al-Suyûtî, op. cit.)
Le Nom et les Titres Originels d’Abû Bakr
A l’époque de son élection, Abû Bakr avait environ soixante ans. Il était le fils d’Abû Quhâfah un Quraychi éparé dans ses origines au niveau du septième aïeul de la lignée ou des ancêtres du Prophète. Abû Bakr était le septième dans la descendance de Taym, le fils de Morrah, le septième ancêtre du Prophète. Le Clan auquel il appartenait se dénommait Banû Taym du nom de Taym. Sa mère Salmâ était une fille de l’oncle de son père, Saqr. Bien qu’Abû Bakr fût reconnu comme étant l’un des premiers à se convertir à l’Islam, son père Abû Quhâfah n’embrassa cette religion que deux décennies après le début de la mission du Prophète. Le nom originel d’Abû Bakr avait été ‘Abdul-Ka’bah. Il s’appelait également ‘Atîq.
«Sa mère n’avait aucun fils survivant, et lorsqu’elle avait mis au monde Abû Bakr, elle l’amena au temple et s’exclama: “Ô Déité! Si celui-ci est immunisé contre la mort, alors donne-le moi”. Par la suite il s’appellera ‘Atîq, c’est-à-dire “Libéré”». (Ibid., p. 27)
«Concernant son titre d’Aç-Çiddîq, on dit qu’il avait été surnommé ainsi à l’Epoque de l’Ignorance, parce qu’il s’était distingué par son amour de la vérité”. (“Ibn Mondah”, p. 28)
Moç’ab B. al-Zabayr et d’autres ont dit que les gens s’accordaient à lui donner le nom d’Abû Bakr Aç-Çiddîq (c’est-à-dire “témoin de la vérité”), parce qu’il s’était empressé de témoigner en faveur du Messager de Dieu, et qu’il avait adhéré fermement à la vérité… ” (Ibid., p. 25)
A sa conversion à l’Islam, à l’âge de trente-huit ans, Abû Bakr prit le nom de ‘Abd-Allâh. Après le mariage de sa fille vierge, ‘Âyechah avec le Prophète, il s’appela Abû Bakr (le père de la vierge), celle-ci étant la seule des femmes du Prophète à s’être mariée avec lui alors qu’elle était encore vierge tandis que les autres étaient des veuves.
Les Habitudes et la Profession d’Abû Bakr
Abû Bakr était un généalogiste versé dans la recherche de l’ascendance des Arabes, et plus particulièrement de celle des Quraych. «Ibn ‘Asâkir, citant Al-Miqdâd, note (…) qu’Abû Bakr était connu aussi bien comme un grand insulteur que comme un grand généalogiste». (“History of Califat”, p. 54, op. cit.)
Abû Bakr avait pris goût au commerce des vêtements. Le lendemain matin de la prestation de serment d’allégeance qui lui avait été faite, il se leva et se dirigea vers le marché avec quelques manteaux sur le bras. ‘Omar lui demanda: «Où vas-tu?» «Au marché», répondit-il. ‘Omar dit: «Est-ce que tu fais cela même après avoir été chargé de gouverner les Musulmans?» «Et comment donc ma famille sera-t-elle nourrie?» répliqua-t-il. ‘Omar dit: «Viens! Abû ‘Obaydah va t’approvisionner». Et ils allèrent chez Abû ‘Obaydah (le Trésorier du Bayt-al-Mâ1 ou Trésor Public). On lui y octroya deux mille dirhams, mais il dit: «Augmentez la somme, car j’ai une famille et vous m’avez employé dans un autre travail que le mien». On lui donna alors un supplément de cinq cents dirhams. (“History of Califat”, p. 79, op. cit.)
Mais cette somme étant encore insuffisante pour ses dépenses personnelles et celles de sa famille, on lui accorda une allocation annuelle de six mille dirhams (ou de huit mille selon d’autres sources) pour les charges de la maison. (19)
‘Alî Soumis à l’Humiliation
«Abû Bakr envoya ‘Omar à la maison de Fâtimah où ‘Alî et quelques-uns de ses amis s’étaient rassemblés, avec l’ordre de les obliger – par la force s’il le fallait – à venir lui prêter serment de fidélité. ‘Omar allait mettre le feu à la maison lorsque Fâtimah lui demanda ce que cela signifiait. Il lui dit qu’il brûlerait certainement la maison s’ils n’acceptaient pas de faire ce que tout le monde avait fait». (20) (“History of Saracens”, p. 83 de S. Ockley)
Connaissant le tempérament de ‘Omar, les hommes sortirent de la maison. Il y avait là, ‘Alî, ‘Abbâs et Zubayr. S’adressant aux adversaires, ‘Alî dit:
«Ô vous les Muhâjirîn! Vous avez revendiqué la succession du Prophète de Dieu en mettant en avant vos avantages sur les Ançâr, soit votre antériorité dans l’islam et votre lien de parenté avec le Messager de Dieu. Maintenant je mets en évidence les mêmes avantages que j’ai sur vous. Ne suis je pas le premier d avoir cru d la Mission du Prophète, et avant qu’aucun d’entre vous n’ait embrassé sa Religion? Ne suis je pas plus proche parent du Prophète que vous tous? Craignez Dieu si vous êtes de vrais Croyants, et n’arrachez pas l’autorité du Prophète de sa maison pour la faire vôtre».
Debout derrière la porte, Fâtimah s’adressa aux assaillants ainsi: «Ô gens! Vous avez laissé dernière vous et pour nous le corps du Prophète, et vous êtes partis pour extorquer le Califat à votre profit en abolissant nos droits». Puis elle éclata en sanglots et s’écria, plaintive: «Ô père! Ô Prophète de Dieu! Les ennuis s’abattent sur nous si vite après ta disparition, par la volonté du fils de Khattâb et du fils d’Abû Quhâfah! Comment ont-ils oublié si vite tes paroles de Ghadîr Khum et ton affirmation que ‘Alî était à toi ce que fut Aaron à Mûsâ!».
Entendant les gémissements de Fâtimah, la plupart des gens du groupe de ‘Omar ne purent retenir leurs larmes et rebroussèrent chemin. (21) ‘Alî fut cependant conduit chez Abû Bakr, où on lui demanda de prêter serment d’allégeance à ce dernier.
Il demanda: «Et si je ne lui rends pas hommage?» On lui répondit: «Par Allâh nous te tuerons si tu ne fais pas ce que les autres ont fait». Sur ce, ‘Alî dit: «Comment! Allez-vous tuer un homme qui est serviteur du Seigneur et le frère du Prophète du Seigneur?». Entendant ces propos, ‘Omar s’exclama: «Nous n’admettons pas que tu sois un frère du Prophète du Seigneur», et s’adressant à Abû Bakr qui avait gardé le silence jusqu’alors, il lui demanda de se prononcer sur son sort (de ‘Alî). Mais Abû Bakr dit que tant que Fâtimah serait vivante, il ne contraindrait d’aucune manière son mari. ‘Alî put ainsi repartir et il se dirigea directement à la tombe du Prophète(22) où il s’écria: «Ô mon frère! Tes gens me traitent maintenant avec mépris et ont tendance à vouloir me tuer». (23)
Fâtimah Réclame son Héritage
Fâtimah – la seule enfant survivante du Prophète, et sa fille très aimée – réclama son héritage de la propriété qui pouvait lui être lotie dans les terres de Médine et de Khaybar ainsi que de Fadak. Cette propriété faisant partie des terres acquises sans 1’usage de la force, son père (le Prophète) la lui avait donnée pour en vivre, et ce conformément aux commandements de Dieu (Sourate Banî Isrâ’îl, verset 26).
Mais Abû Bakr refusa d’admettre sa revendication, disant: «Mais le Prophète a dit: “Nous, le groupe des Prophètes, n’héritons pas ni ne laissons d’héritage; ce que nous laissons est pour l’aumône”».
Entendant cette affirmation attribuée au Prophète et contraire à la version du Coran, Fâtimah fut chagrinée et si mécontente d’Abû Bakr qu’elle ne lui adressera plus la parole le restant de sa vie. Et lorsqu’elle mourut, six mois après la disparition de son père, Abû Bakr ne fut pas autorisé, conformément à sa volonté, à assister à ses funérailles. Il est significatif de noter qu’Abû Bakr était le seul narrateur de l’affirmation attribuée ci-dessus au Prophète. (24)
«Abû Bakr était un homme de jugement et de sagesse dont la circonspection et l’adresse fleuraient parfois la ruse. Son dessein semble avoir été honnête et désintéressé, visant le bien de la cause, et guère son propre intérêt». (W. Irving)
«Abû No’aym, citant Abû Çâleh, écrit dans son “Holyah” que lorsque les gens du Yémen étaient venus écouter le Coran à l’époque d’Abû Bakr, ils se mirent à pleurer, et Abû Bakr dit: “Ainsi nous étions, mais par la suite nos coeur s se sont endurcis”». (M. Jarret, “History of Califat”, op. cit.)
Offre d’Ouvrir les Hostilités, Rejetée par ‘Alî
Abû Sufiyân B. Harb vint voir ‘Alî et lui dit: «Comment se fait-il que le plus insignifiant des Quraych et le plus bas d’entre eux détienne l’autorité? Par Allâh si tu voulais j’inonderais Abû Bakr de chevaux et d’hommes». (25) ‘Alî lui répondit: «Ô Abû Sufiyân, tu étais depuis longtemps hostile à l’Islam, mais cela ne le froissa guère». (M. Jarret, “History of Califat”, p. 66, op. cit.)
Selon le Dr. Weil, Abû Sufiyân et quelques parents de ‘Alî avaient offert à ce dernier de recouvrer ses droits par l’épée, mais ‘Alî, soucieux avant tout de la sauvegarde de l’Islam, rejeta fermement leurs offres. Quant à Abû Sufiyân étant un homme puissant, il fut alléché par des perspectives prometteuses pour ses fils, et son fils Yazîd étant promu plus tard Général d’une Division des forces armées d’Abû Bakr, il se transforma en un chaud partisan du Calife.
Abû Bakr Prétend Vouloir Renoncer au Califat
Après la mort de Fâtimah, lorsqu’Abû Bakr vint voir ‘Alî, celui-ci lui reprocha son manque de franchise et de bonne foi en ayant conduit les affaires de l’élection sans l’en avoir mis au courant. Abû Bakr, niant l’existence de toute intrigue, dit que la situation avait exigé qu’il fit rapidement ce qu’il avait fait, et que s’il avait tardé à le faire, le gouvernement lui aurait été arraché par les Ançâr. Toutefois, pour pacifier ‘All, il exprima son désir de se décharger du Califat en sa faveur.
La date et le lieu de la déclaration publique de ce Renoncement furent fixés. Ils devraient avoir lieu au Masjid lors des prières de midi. Au moment de l’exécution, Abû Bakr monta sur la chaire, et demanda à l’assemblée la permission de se retirer et de transférer sa charge à une personne plus méritante. Et pour conclure, il dit: «Retirez de moi votre allégeance, car je ne suis pas le meilleur tant que ‘Alî est parmi vous».
Les gens n’étaient évidemment pas préparés à accepter une telle proposition, faite si brusquement. ‘Alî n’était disposé à provoquer aucun trouble. Aussi se retira-t-il chez lui. Il est cependant certain qu’il n’avait pas prêté serment d’allégeance à Abû Bakr, au moins, comme certains l’affirment, jusqu’à la mort de Fâtimah.
L’Admonestation Faite par al-Hassan
Selon une tradition, al-Hassan, le fils de Alî, était allé voir un jour Abû Bakr qui se trouvait alors assis sur la chaire du Messager de Dieu, et il lui dit: «Descends de ce siège de mon père». Abû Bakr lui répondit: «Tu dis vraiment la vérité car c’est bien le siège de ton père», et il le fit asseoir dans son giron et versa des larmes. ‘Alî dit à ce propos à Abû Bakr: «Par Allâh, il (al-Hassan) n’a pas fait cela sur mon ordre». Abû Bakr répondit: «Ce que tu dis est vrai, par Allâh, je ne t’ai pas soupçonné». (M. Jarret, “History of Caifat”, p. 81, op. cit.)
Quelques Récits du Califat d’Abû Bakr
N’étant ni 1’héritier légal du Prophète, ni même considéré comme un membre de son clan (les Hâchimites), Abû Bakr n’était pas reconnu universellement comme le successeur légitime du Prophète. Par conséquent, beaucoup de tribus de la Péninsule Arabe cessèrent de régler la zakât payable au gouvernement. Les légats du Prophète, les collecteurs de zakât furent expulsés; de toutes parts, des nouvelles parvinrent, qui faisaient état de désaffection à l’égard du Califat. Il faudrait ajouter à ce motif d’inquiétude, l’attitude dangereuse des imposteurs Musaylamah et Tulayhah qui menaçaient la sécurité même de l’Islam au centre, au nord et à l’est de la Péninsule.
Faisant appel donc, à toutes les forces disponibles, Abû Bakr, les divisa en onze colonnes indépendantes, commandées chacune par un dirigeant distingué. Les commandements reçurent l’ordre de réclamer les provinces auxquelles ils avaient été assignés. On leur donna comme instructions de sommer, une fois arrivés à leur destination respective, les apostats de se repentir et de proclamer leur soumission au Califat. S’ils acceptaient ces conditions, ils devraient être pardonnés et réadmis en Islam. Et s’ils les refusaient, ils seraient attaqués, leurs combattants taillés en pièces, et leurs femmes et enfants pris comme prisonniers. On devrait faire les Athân (ou l’Appel à la prière) pour tester la foi des gens de ces provinces. Si ces gens écoutaient cet Appel et y répondaient, ils ne devraient pas être molestés; sinon, ils seraient traités en apostats, et attaqués en tant que tels. Avec ces instructions, Khâlid B. al-Walîd fut envoyé vers Tulayhah, alors que ‘Ikrimah et Charhabh furent désignés pour punir Musaylamah, Khâlid B. Sa’îd affecté à la frontière syrienne, Muhâjir au Yémen, ‘Alâ’ à Bahrein, Hothayfah B. Mohsen et Arfajah à Mahra.
Tulayhah, l’Imposteur
Député par le Calife, Khalid marcha vers Tulayhah, l’imposteur. Sa colonne, de loin la plus importante des onze était composée d’un grand nombre de Compagnons du Prophète la fleur des Muhâjirîn. Par la suite, les Banî Tay, persuadés par ‘Alî, se joignirent à Khâlid avec mille cavaliers. Ainsi renforcé, le contingent de Khâlid continua sa marche en avant. La rencontre entre les deux armées eut lieu à Bozakhah, où après une longue bataille, Tulayhah prit la fuite avec sa femme et se dirigea vers la Syrie. Khâlid resta près des Banî ‘Âmir pendant un mois. Les Banû Hawâzin rentrèrent, offrirent leur soumission et payèrent la zakât.
Mâlik Ibn Nowayrah et son Sort Cruel
Ayant subjugué les tribus habitant les hauteurs et le désert du nord-ouest de Médine, Khâlid se dirigea vers le sud pour s’attaquer aux Banî Yerbi’. Mêlik B. Nowayrah, leur chef, était un homme d’allure noble, de grande valeur, un excellent cavalier, connu pour sa générosité et ses vertus princières ainsi que pour ses talents poétiques. Bref un homme dont toutes les qualités faisaient l’admiration des Arabes. A tous ces atouts s’ajoutait l’enviable chance – qui lui sera fatale – d’avoir pour épouse la plus belle femme de toute l’Arabie célèbre pour sa grâce royale, appelée, Om Tamim ou Om Motamim ou Layla.
Les hommes de Médine s’opposèrent d’abord au projet, alléguant que Khâlid n’avait pas autorité pour attaquer les Banî Yerbi’. Mais pour une raison quelconque, Khâlid y était résolu. Ainsi il leur répondit hautainement: «Je suis le Commandant, en l’absence des ordres, c’est à moi de décider. Je marcherai sur Mâlik Ibn Nowayrah avec les hommes de la Mecque et avec tous ceux qui choisiront de me suivre. Je n’y obligerai personne». Et il se mit en marche.
Ayant appris que Khâlid s’approchait à la tête d’une armée forte de quatre mille cinq cents hommes, Mâlik se résolut à une soumission immédiate. (26) Il était au courant de l’ordre d’Abû Bakr, selon lequel quiconque répondait volontiers à l’Appel à la prière ou n’opposait pas de résistance ne devrait pas être molesté. Mais Khâlid traita la région directement en territoire ennemi et envoya des groupes un peu partout pour tuer et faire prisonniers tous ceux qui hésitaient à se soumettre.
Parmi bien d’autres, Mâlik fut emmené, avec sa femme, comme captifs. La beauté de cette dernière éblouit les yeux du rude soldat et durcit son coeur contre son mari. «Refuses-tu de payer la zakât?» demanda Khâlid sèchement à Mâlik: «Ne puis je pas prier sans toutes ces exactions?» lui répondit celui-ci. «La prière sans aumône n’est pas valable» rétorqua Khâlid. «Est-ce l’ordre de ton maiître?» dit Mâlik hautainement. «Oui, mon maître et le tien» hurla Khâlid, furieux. Et d’ajouter: «Par Allah, tu mérites la mort». «Est-ce là aussi l’ordre de ton maître?» répliqua Mâlik avec un sourire de mépris. «Encore! Coupez la tête de ce rebelle», s’écria Khâlid dédaigneusement.
Ses officiers intervinrent. Abû Qatadah et ‘Abdullâh B. ‘Omar témoignèrent que Mâlik avait tout de suite répondu à l’Appel à la prière et qu’il était un Musulman. La femme, le visage dévoilé et les cheveux ébouriffés, se jeta aux pieds de Khâlid, implorant pitié pour son mari qui, remarquant le regard admiratif de Khâlid sur la beauté charmeuse de sa femme s’écria: «Hélas! C’est là le secret de mon malheur! Sa beauté est la cause de ma mort!» «Non! C’est à cause de ton apostasie que Dieu te tue!» cria Khêlid. «Mais je ne suis pas un apostat! Je professe la vraie foi», protesta Mâlik.
Toutefois la rage feinte de Khâlid ne put être apaisée. Aussi donna-t-il le signal de la mort. A peine la profession de foi se dessina-t-elle sur les lèvres du malheureux, sa tête passa par le cimeterre de Dharar B. Azwar, un homme aussi brutal que Khâlid.
Khâlid, non content d’une telle brutalité, ordonna que les têtes des tués fussent jetées dans le feu brûlant sous les marmites. La tête de Mâlik avait une masse de cheveux avec des boucles flottantes, ce qui rendit le brûlant du crâne très difficile. (27) Dans la même nuit, alors que le sol était encore trempé de sang de Mâlik, sa femme fut jetée dans l’étreinte lascive de Khâlid. (28) Elle lui fut remariée un jour ou deux plus tard, sur place, et ce malgré le délai fixé par le Prophète pour le remariage d’une veuve.
Notes:
- “Tabaqât Ibn Sa’d”; “Ibn Hichâm”.
2. “Tabaqât Ibn Sa’d”.
3. “Tabaqât Ibn Sa’d”; “Ibn Hichâm”.
4. Ibid.
5. 1- Burkhard a affirmé que le niveau de Zam-Zam reste le même quelle que soit la quantité d’eau qu’on y puise, et que cela peut être constaté par la comparaison de la longueur de la corde du seau, le matin et le soir. Les Turcs considèrent ce phénomène comme un miracle étant donné que l’eau de ce puits est utilisée non seulement par la foule innombrable des pèlerins, mais aussi par chaque famille de la ville pour la boisson et l’ablution, bien qu’elle soit trop sacrée pour servir à des fins culinaires. Il a appris de quelqu’un qui était descendu pour examiner la maçonnerie que l’eau coulait au fond et qu’elle est par conséquent fournie par un ruisseau souterrain. L’eau a un goût lourd et sa couleur ressemble parfois au lait, mais elle est parfaitement douce et diffère beaucoup de celle des puits saumâtres dispersés partout dans la ville. L’eau puisée au début, est un peu tiède, ressemblant en cela à celle de beaucoup d’autres fontaines du Hijâz. (Travers, p. 144, “Life of Muhammad” de W. Muir)
2- ‘Ali Bey dit: Le puits a un diamètre de 7 pieds 8 pouces, et une profondeur de 56 pieds jusqu’à la surface de l’eau qui est plus chaude que l’air tout de suite après son puisage… Elle est potable et si abondante que pendant la saison du pèlerinage son niveau ne diminue pas sensiblement, bien que des milliers de personnes y aient puisé. (W. Muir, op. cit., vol. II, p. 81)
3- Sale, citant al-Idrisi, affirme que le puits de Zam-Zam mis à part, les fontaines de la Mecque sont amères et imbuvables. (Prel. Disc., p. 3, op. cit.)
6. “Tabaqât Ibn Sa’d”; “Ibn Hichâm”.
- L’Imâm al-Hussayn, le petit-fils du Prophète Mohammad se sacrifiera en l’an 61 de l’Hégire pour préserver l’intégrité de l’Islam. (N.D.T.)
- W. Irving écrit: «Sa mère n’a senti aucune des douleurs de l’enfantement. Au moment de sa venue au monde une lumière céleste a illuminé la région environnante, et le nouveau-né a levé les yeux vers le Ciel en s’exclamant: “Dieu est Grand! Il n’y a pas de dieu si ce n’est Dieu, et je suis Son Prophète”». (“Life of Muhammad”, p. 13)
- D’autres passages de l’Ecriture que Musulmans considèrent comme concernant leur Prophète sont:
– “Deutéronome”, XXXIII, 2: «Alors que Sinaï est dit pour Judaïsme, Séïr (en Galilée), Christianisme, et Paran (en Arabie), Islam».
– “Isaïe”, XXI, 6: «Alors que “celui qui est sur l’âne” est Jésus, “celui qui est sur le chameau” est Mohammad».
– “Matthieu”, XX, 1-6: «Où le matin, le midi et le soir sont Judaïsme, le Christianisme t l’Islam».
– “Jean”, IV, 2-3: «Où on dit que Mohammad est “l’esprit qui celui de Dieu” parce qu’il proclama que Jésus avait été vrai homme et non pas Dieu». (Rodwell’s Kor., p. 445 et Habak, III, 3).
- “Tabaqât Ibn Sa’d”.
- “Tabaqât Ibn Sa’d”; “Ibn Hichâm”; “Rawdhat al-Ahbâb”.
- “Al-Tabarî”; “Ibn Hichâm”; “Ibn Sa’d”.
- “Al-Tabarî”; “Ibn Hichâm”; “Ibn Sa’d”.
- “Ibn Hichâm”.
- Al-Tirmithî, cité dans “Uswât al-Raçûl”, vol. II, p. 167.
- “Ibn Hichâm”; “Al-Tabarî”; “Ibn Sa’d”.
- “Ibn Hichâm”; “Al-Tabarî”; “Ibn Sa’d”.
- “Al-Tabarî”; “W. Irving”.
- “Tabaqât Ibn Sa’d”.
- “Ibn al-Athîr”; “Al-Tabarî”.
- “Al-Zarqânî”; “Rawdhat a-Ahbâb”.
- “Al-Tabarî”; “Ibn al-Athîr”.
- “Sîrah al-Halabiyyah”; “Tanqîd al-Kalâm”.
- “Al-Tabarî”; “Ibn Jâbir”.
- “Hayât al-Qulûb” (source Shî’ite); “Al-Mawâhib al-Laduniyyah”, “Al-Muntaqî” (sources Sunnites).
- “Al-Istî’âb”; “Tafrîh al-Azkiyâ'”; “Bahjat al-Mahâfil”; “Ibn Hichâm”; “Al-Tabarî”; “Rawdhat al-Ahbâb”; Abul-Fidâ'”; “Ibn Athîr”.
- Ahmad Hanbal dans son “Manâqib”; Al-Nasâ’î dans ses “Khaçâ’iç”; Al-Hâkim dans son “Mustadrak”; Qotayabah dans ses “Ma’ârif”.
- “Ibn Athîr”.