- Islam
- Le Saint Coran
- Prophète et Ahl-ul-Bayt (P)
- À propos d’Ahl al-Bayt (P)
- L’Imam Ali (P)
- La vénérée Fatima Zahra (P)
- L’Imam Hassan (P)
- L’Imam Hussein (P)
- L’Imam al-Sajjad (P)
- L’Imam al-Baqir (P)
- L’Imam al-Sadiq (P)
- L’Imam al-Kadhim (P)
- L’Imam al-Ridha (P)
- L’Imam al-Jawad (P)
- L’Imam al-Hadi (P)
- L’Imam al-Askari (P)
- L’Imam al-Mahdi (P)
- Les prophètes d’Allah
- Les imamzadehs honorés
- Hadiths thématiques
- Al -Shia
- À propos du Chiisme
- Histoire du chiisme
- Géographie chiite
- Les chiites dans les hadiths
- Gouvernements chiites
- Les particularités du chiisme
- Rationalisme
- L’Imâmat et l’Obéissance envers Ahlul-Bayt
- Le refus de l’injustice
- Compassion et bienveillance
- L’ijtihâd
- Éthique et mysticisme
- À propos de l’éthique
- Les vertus moraux
- Les vices moraux
- Mysticisme et Spiritualité
- Culture et civilisation chiites
- Tafsïr et les sciences du Coran
- Hadithologie
- Jurisprudence et Ilm Oṣûl al-fiqh
- Histoire 23
- Éthique et mystique
- dogme
- Littérature
- Sciences expérimentales
- L’art et l’architecture
- Centres scientifiques
- Mosquées
- Personnalités
- Les Érudits religieux
- Les poètes
- Les convertis
- Orientalistes
- Scientifiques
- Personnalités du rapprochement
- La famille et la société
- L’institution Familiale
- Femme et Hidjab
- Droits et devoirs des parents
- Droits et devoirs des époux
- Droits et devoirs des enfants
- Conflits familiaux
- Éducation islamique
- Mode de vie
- Sectes et religions
- Le besoin humain de religion
- Critique du pluralisme
- Religions Généralités
- Étude comparative des religions
- L’Islam et les autres religions
- L’athéisme
- Judaïsme
- Christianisme
- Zoroastrisme
- Bouddhisme
- Hindouisme
- Bahaïsme
- Autres religions
- Sectes Généralités
- Étude comparative des Sectes
- Chiisme et les autres sectes
- Sunnite
- Wahhabisme
- Ismaélisme
- Soufisme
- Critique du faux mysticisme
- Critiques de Pensées
- Frères musulmans
- Takfirisme
- Le rapprochement des écoles islamiques
- Questions et réponses
- Nos questions
- Dogmatique 221
- Historique 123
- Hadith 123
- Coranique 123
- Dogmatique 123
- Réponses aux ambiguïtés 123
- Historique 123
- Hadith 123
- Coranique 123
- Juridique 123
- Juridique 123
- Temps d'étude: 13 minutes
- 0 Avis
L’Unité Islamique, principes et pratiques
Etablir l’unité au sein des musulmans à travers le monde est l’un des grands objectifs de l’islam. La cohésion islamique compte parmi les principes stratégiques auxquels le Coran et la sirah du Prophète (psl) et des imams saints (as) accordent un intérêt spécial. Au cours des siècles, l’homme a saisi l’importance de la vie sociale et a compris que la convergence et l’unité renforcent les nations. Il sait que c’est une nation unie qui peut toujours sortir victorieuse des défis.
Pour former une communauté musulmane, sur la base des enseignements coraniques, le Prophète de l’islam (psl) a procédé à reformer la vision de son peuple et pour cela, il a changé les concepts et employant les termes existant, a créé au fur et à mesure de nouveaux concepts chez les croyants.
L’un des concepts existant dans la culture islamique et qui manifeste la cohérence, la convergence et la sympathie au sein de la communauté musulmane est celui d’ « Ansar ». Le meilleur exemple pour mettre en place une communauté coranique par le Prophète (psl) est la sympathie et la convergence qui ont donné naissance à « Ansar » à Médine.
Pour le Coran, l’un des objectifs du Prophète (psl) est la formation d’une communauté et il considère la communauté islamique du temps du Prophète comme la meilleure oummah et société. L’un des traits caractéristiques cités par le Coran pour la oummah est que les gens y supervisent les œuvres des uns des autres, qu’ils recommandent le bien et interdisent le mal sur la base de la bonté et de la vertu.
Le Saint Coran et la Sunna insistent sur l’unité et la fraternité de la communauté musulmane
يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا أَطِيعُوا اللَّـهَ وَأَطِيعُوا الرَّسُولَ وَأُولِي الْأَمْرِ مِنكُمْ فَإِن تَنَازَعْتُمْ فِي شَيْءٍ فَرُدُّوهُ إِلَى اللَّـهِ وَالرَّسُولِ إِن كُنتُمْ تُؤْمِنُونَ بِاللَّـهِ وَالْيَوْمِ الْآخِرِ ذَٰلِكَ خَيْرٌ وَأَحْسَنُ تَأْوِيلًا
O, les croyants ! Obéissez à Dieu, et obéissez au messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le devant Dieu et le messager, si vous croyez en Dieu et au Jour dernier. C’est la meilleure chose, et le plus beau refuge. (4:59)
Le verset 59 de la sourate IV appelle les croyants à obéir à Dieu, à son messager, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), ainsi qu’à ceux d’entre eux qui détiennent le commandement.
Mais qui sont ces gens-là à qui le noble Coran nous appelle à obéir ? Ce sont les dirigeants spirituels de la communauté musulmane, à qui l’on doit confier également la responsabilité de diriger les affaires matérielles de la communauté des fidèles.
Dans la vision coranique, ces leaders sont considérés, les successeurs des prophètes, ce sont les Imams qui se chargent de guider la communauté musulmane, et qui doivent, certes, avoir, des conditions requises pour se charger de cette grande tâche.
Ce verset nous apprend que dans l’obéissance au Seigneur et à Ses messagers, il n’y a aucune condition.
En d’autres termes, cette obéissance doit être absolue et totale. En ce qui concerne les prophètes, il faut pourtant tenir compte du fait que leur mission avait deux aspects particuliers.
En premier lieu, ils invitaient les gens à connaître leur Créateur et à lui obéir, et en second lieu, ils se chargeaient de guider la communauté, d’établir un Etat conformément aux ordres divins et de gouverner.
Après le décès du dernier messager de Dieu, le vénéré Mohammad, le Coran nous dit que ce dernier aspect de la mission des prophètes, c’est-à-dire le leadership de la communauté des croyants, doit être confiés aux leaders religieux pieux, capables de gouverner la société musulmane.
Par ailleurs, ce verset 59 de la sourate IV nous dit que lorsqu’il y aura des divergences de vue parmi les différentes confessions musulmanes, sur l’interprétation des instructions religieuses, les gens doivent se référer d’abord au noble Coran et ensuite aux traditions sacrées du messager de Dieu, le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants).
Dans les passages précédents, nous avons lu ensemble le verset 59 de la sainte sourate Les Femmes qui appelait les gens à se référer au noble Coran et aux traditions du vénéré messager de Dieu, Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) pour résoudre les problèmes ou les divergences qui pourraient se produire parmi eux, et de juger les actes ou les dires des gens, selon la justice. Nous lisons maintenant le verset 60 de la sourate IV qui parle de ceux, parmi les gens du Livre qui oubliaient le Livre et les traditions prophétiques, pour demander aux injustes et aux rebelles, à savoir les ennemis déclarés du Seigneur de juger parmi les gens.
﴿وَمَا كَانَ لِمُؤْمِنٍ وَلَا مُؤْمِنَةٍ إِذَا قَضَى اللَّهُ وَرَسُولُهُ أَمْرًا أَن يَكُونَ لَهُمُ الْخِيَرَةُ مِنْ أَمْرِهِمْ ۗ وَمَن يَعْصِ اللَّهَ وَرَسُولَهُ فَقَدْ ضَلَّ ضَلَالًا مُّبِينًا﴾
الأحزاب: 36
“Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et Son messager ont décidé d’une chose d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, s’est égaré certes, d’un égarement évident. “[Al-Ahzab: 36]
وَاعْتَصِمُوا بِحَبْلِ اللَّـهِ جَمِيعًا وَلَا تَفَرَّقُوا وَاذْكُرُوا نِعْمَتَ اللَّـهِ عَلَيْكُمْ إِذْ كُنتُمْ أَعْدَاءً فَأَلَّفَ بَيْنَ قُلُوبِكُمْ فَأَصْبَحْتُم بِنِعْمَتِهِ إِخْوَانًا وَكُنتُمْ عَلَىٰ شَفَا حُفْرَةٍ مِّنَ النَّارِ فَأَنقَذَكُم مِّنْهَا كَذَٰلِكَ يُبَيِّنُ اللَّـهُ لَكُمْ آيَاتِهِ لَعَلَّكُمْ تَهْتَدُونَ
“Attachez-vous fermement tous ensemble au lien de Dieu, au Coran, au prophète et à la révélation, et ne vous divisez pas. Souvenez-vous du bienfait que Dieu vous a accordé. Quand vous étiez ennemis. Il a réconcilié vos cœurs et vous êtes devenus frères par Sa grâce. Vous étiez au bord d’un abîme de feu et Il vous en a sauvés. Dieu vous explique ainsi clairement Ses signes, peut-être serez-vous guidés.” (3:103)
On peut utiliser des versets Coraniques et des Récits du Saint Prophète (que le salut de Dieu soit sur Lui et sur sa Famille) que l’attachement au Livre d’Allah et à la Famille Infaillible du Saint Prophète (que le salut de Dieu soit sur Lui et sur sa Famille) peut éloigner l’homme de la désunion et d’approcher d’Allah.
Allah, qu’Il soit glorifié, dit-il :
وَاعْتَصِمُوا بِحَبْلِ اللهِ جَمِیعاً وَلا تَفَرَّقُوا
« Et cramponnez-vous tous ensemble au ‹Habl› (câble) d’Allah et ne soyez pas divisés; et rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous: lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui réconcilia vos cœurs. »
Et on peut utiliser du hadith al-Thaqalayn que le Saint Coran et la Famille du Noble Prophète (que le salut de Dieu soit sur Lui et sur sa Famille), comme deux câbles d’Allah Tout-Puissant, peuvent sauver l’homme de l’égarement et lui conduire vers le droit, la vérité et le visite d’Allah.
Al-Tarmathî a cité par son Sanad (la chaîne de transmission) de Jabir Ibn Abdullah : Dans le hadj d’Adieu, au jour de ‘Arafh, je vis le Messager d’Allah (que le salut de Dieu soit sur lui et sur sa Famille) qui était monté sur un chameau, et prononça un discours. J’ai entendu, que Sa Sainteté (que le salut de Dieu soit sur lui et sur sa Famille) dit-il : « Ô gens ! Je vous laisse les deux choses. Tant que vous vous y attacherez, vous ne serez jamais égarés. Le Livre d’Allah et ma Famille, les Gens de ma Maison. »
Le Livre d’Allah et la Famille Infaillible du Saint Prophète (que le salut de Dieu soit sur Lui et sur sa Famille), tous les deux, sont le câble de la conduite vers Allah, qu’Il soit Exalté. L’un de deux est comme le Coran silencieux (le Livre du Saint Coran) et l’autre est le Coran parlant (les Ahl-Ul-Bayt (que la paix soit sur eux)), et il est Obligatoire pour la Nation Musulmane se sauve de l’égarement et guide soi-même vers la conduite Divine, avec l’attachement à ces deux choses.
Et pour cette raison, dans certains Récits, l’interprétation « Tant que vous vous y attacherez » a été utilisée et dans les autres le mot « Habalayn » (deux câbles) a été utilisé à la place du mot de « Thaqalayn » afin qu’il soit d’accord avec ce verset Coranique (Et cramponnez-vous tous ensemble au ‹Habl› (câble) d’Allah et ne soyez pas divisés…).
On peut acquérir le sens de l’Infaillibilité et le câble d’Allah pour le Livre d’Allah et la Famille du Noble Prophète (que le salut de Dieu soit sur Lui et sur sa Famille) :
Allah, qu’IL soit Glorifié, dit à propos du Saint Coran :
لاٰ يَأْتِيهِ اَلْبٰاطِلُ مِنْ بَيْنِ يَدَيْهِ وَ لاٰ مِنْ خَلْفِهِ تَنْزِيلٌ مِنْ حَكِيمٍ حَمِيدٍ
Le Faux ne s’y glisse par aucun côté. [C’est] une Révélation (tanzîl) émanant d’un [Seigneur] sage et digne de louanges.
Et IL dit quant à la Famille du Noble Prophète (que le salut de Dieu soit sur Lui et sur sa Famille) dans le Saint Coran :
} إِنَّما یُرِیدُ اللهُ لِیُذْهِبَ عَنْکُمُ الرِّجْسَ أَهْلَ الْبَیْتِ وَیُطَهِّرَکُمْ تَطْهِیر{
« Restez dans vos foyers; et ne vous exhibez pas à la manière des femmes avant l’Islam (Jahiliyah). Accomplissez le Salat, acquittez la Zakat et obéissez à Allah et à Son messager. Allah ne veut que vous débarrasser de toute souillure, ò gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement. »
Les Imams d’Ahl-ul-Bayt ont montré à maintes reprises leur souci de préserver l’unité de l’Islam, de sauvegarder sa force et la cohésion de ses rangs, et d’œuvrer en vue d’effacer les rancœurs entre les Musulmans. On connaît l’attitude très positive de l’Imam Ali ibn Abi Tâleb vis-à-vis de ses prédécesseurs, qu’il n’a pas hésité à soutenir, à aider et à assister, bien qu’au fond de lui-même il éprouvât de l’amertume à leur égard et qu’il fût convaincu qu’ils avaient usurpé son droit au Califat. Il poussa même son souci de préserver l’unité islamique jusqu’à s’abstenir d’annoncer publiquement que le Texte l’avait désigné pour la Succession du Prophète tant que ses prédécesseurs occupaient encore le poste de Calife, et il n’a fait valoir son droit légitime usurpé, de façon publique, que lorsqu’il eut accédé au Califat(1). C’est à ce moment-là seulement, le risque de contestation des dirigeants de l’Etat islamique étant écarté, qu’il s’est permis de rassembler ceux qui restaient des Compagnons du Prophète afin qu’ils témoignent publiquement et pour l’Histoire d’une vérité que tous les Musulmans, et notamment les nouvelles générations, ne connaissaient pas, à savoir que le Prophète avait désigné formellement et publiquement l’Imam Ali comme étant son Lieutenant, son Héritier présomptif, et son Successeur au Califat, dans son célèbre sermon du Ghadîr.
Avant son accession au Califat donc, l’Imam Ali n’avait pas hésité un moment à apporter ses conseils aux trois Califes qui l’avaient précédé, chaque fois qu’il s’agissait de sauvegarder les intérêts des Musulmans. Plus tard, il justifiera son attitude de cette époque vis-à-vis de ceux qu’il estimait avoir usurpé son droit, dans ces termes :
«Je craignais que, si je ne coopérais pas (avec les Califes) l’Islam eût été affaibli par d’éventuelles dissensions et désunions» (2).
C’est pourquoi, tout au long de la période du Califat de ses trois prédécesseurs, il ne prononça jamais une parole de nature à affaiblir leur pouvoir, porter atteinte à leur prestige, ou entamer leur crédibilité. Il préféra rester enfermé chez lui et se taire, même lorsqu’il constatait dans leurs actions ce qu’il n’approuvait pas. Mais chaque fois que les trois Califes avaient besoin de lui, et qu’il estimait que son concours servait l’intérêt général de l’Islam, il le prêtait très volontiers. Le Calife Omar, reconnaissant pour ce concours précieux apporté par l’Imam Ali et son attitude on ne peut plus positive, répétait souvent : «Que je ne sois jamais confronté à un problème complexe sans trouver Aboul-Hassan (l’Imam Ali) pour le résoudre”(3), ou “Si Ali n’avait pas été là, Omar aurait péri» (4).
L’attitude de l’Imam al-Hassan vis-à-vis de Mo`âwiyah(5) ne fut pas moins constructive. En effet, l’Imam al-Hassan accepta de signer un traité de réconciliation avec celui qui s’était rebellé contre son Califat, et de mettre un terme aux hostilités, ayant réalisé que la poursuite de ce conflit fratricide risquait de faire disparaître l’Etat islamique, ou même d’effacer à jamais le nom de l’Islam de la surface de la Terre, de détruire la Chari`ah et d’exterminer ses Gardiens, c’est-à-dire le reste des Ahl-ul-Bayt. Il préféra donc préserver les apparences de l’Islam et le nom de la Religion, même au prix d’une réconciliation coûteuse avec Mu`âwiyah, l’ennemi le plus acharné de la Religion et de ses véritables défenseurs, et l’adversaire le plus haineux des Ahl-ul-Bayt et de leurs partisans, même en prévoyant que l’accession de Mu`âwiyah au Califat ne lui apporterait, à lui et à ses adeptes, qu’humiliation et injustice, et même si les épées des valeureux Banî Hâchem et de ses partisans étaient dégainées et prêtes à défendre sa cause jusqu’au bout. Mais l’intérêt supérieur de l’Islam était, pour lui, au-dessus de toutes ces considérations. C’est pourquoi il accepta ce qui était normalement inacceptable pour lui.
Si, par la suite, l’Imam al-Hussayn adoptera une attitude différente de celle de son frère, l’Imam al-Hassan, et s’il se soulèvera contre le régime Omayyade, dirigé par Yazîd, c’est parce que la situation avait changé. Son soulèvement héroïque, loin de représenter un risque pour l’existence de l’Islam, visait au contraire à rappeler aux Musulmans les Principes et les Enseignements authentiques de l’Islam, que Yazîd, le fils de Mu`âwiyah, un alcoolique débauché et sans scrupules, était en train de piétiner. En se soulevant, en acceptant de s’engager dans un combat désespéré et de se sacrifier, l’Imam al-Hussayn a voulu montrer aux Musulmans que ceux qui se trouvaient à la tête de l’Etat islamique n’avaient rien à voir avec l’Islam. Sans son soulèvement et le Sacrifice de sa vie, l’Islam aurait été vidé de son contenu(6).
En se soulevant, l’Imam al-Hussayn n’a fait courir à l’Islam aucun risque. Il a seulement offert sa vie pour que la Vérité triomphe et que l’injustice soit désignée du doigt. Son combat est devenu le symbole du refus de l’injustice.
Le souci constant des Imams d’Ahl-ul-Bayt de voir l’Islam préserver sa gloire(7), même lorsque les gouvernants de l’Etat islamique les traitaient avec la plus grande cruauté et les soumettaient à toutes sortes de tortures, de vexations et d’humiliations, a été illustrée par l’attitude de l’Imam Zayn al-`Abedîn vis-à-vis des rois Omayyades. En effet, bien que ceux-ci aient violé ses droits les plus élémentaires, et l’aient privé de sa liberté de mouvement, et bien qu’il ait vécu dans l’affliction à cause du massacre sauvage que les Omayyades avaient perpétré contre son père, l’Imam al-Hussayn, et sa famille, lors de la Tragédie de Karbalâ’, il n’a jamais cessé de prier dans son intimité pour la victoire des armées Musulmans et pour qu’Allah accorde la Paix aux Musulmans. Et on sait déjà que le seul moyen qu’il lui restait pour répandre le Savoir et la Science islamiques était la Supplication. Or, justement, dans ces Supplications, il enseignait à ses adeptes comment prier pour l’ensemble des Musulmans et pour la victoire des armées Musulmans. Ainsi, dans sa Supplication appelée “Du`â’ Ahl-ul-Thoghour” (Les Frontaliers) (8), on lit :
«O Allah! Que la Paix et la Miséricorde soient sur Mohammad et sa Progéniture! Augmente le nombre et la force de leurs adeptes, aiguise leurs épées, protège leurs territoires, consolide leurs rangs, dote-les de l’esprit de solidarité, assure- leur les moyens de subsistance, couvre leurs dépenses, arme – les de puissance, de patience et d’endurance, préserve-les et inspire- leur les mesures stratégiques à prendre pour vaincre l’ennemi».
Et un peu plus loin :
«O Allah! Consolide de cette façon les moyens des Musulmans, fortifie leurs territoires, fais fructifier leurs biens, sors-les de l’état de guerre pour qu’ils s’occupent de Ton adoration, et mets fin aux hostilités internes qui les opposent afin qu’ils puissent Te prier dans la solitude et en paix, et afin qu’ils ne se prosternent devant personne autre que Toi» (9).
Dans cette Supplication, la plus longue de toutes celles qu’il a composées, l’Imam Zayn-al-Abidîne les incite à s’armer de bonnes mœurs, tout en les prévenant de la nécessité de se préparer à faire face à l’ennemi. Il y réunit ainsi les instructions militaires du Jihâd islamique et l’explication du but et de l’utilité de celui-ci. Il attire aussi l’attention des Musulmans sur le genre de précautions à l’égard de leurs ennemis, et les mesures à adopter dans leurs relations avec eux et dans la lutte qu’ils engagent contre eux.
L’illustration de ce souci de la sauvegarde de l’Etat islamique se trouve clairement dans le testament que l’Imam Mousâ al-Kâdhem a laissé à ses Chiites : “Ne vous exposez pas à l’humiliation en vous révoltant contre votre dirigeant Musulman. S’il est juste, priez Allah qu’il reste vivant, et s’il ne l’est pas, priez Allah pour qu’il se réforme. Car votre réforme dépend de cette de votre dirigeant. Le dirigeant juste est comme un père miséricordieux. Aimez donc pour lui ce que vous aimez pour vous-même, et détestez pour lui ce que vous détestez pour vous-même» (10).
Les Enseignements que les chiites ont reçus de leurs Imams leur interdisent de trahir, de tromper, et de répandre le sang d’un Frère Musulman, de quelque secte qu’il soit, et quelque École juridique Musulmane qu’il suive. Pour eux, tout Musulman qui prononce les Chahâdatayn (la Profession de Foi musulmane : Lâ ilâha illa-llâh, Mohammadan Rassoul-ollâh = Il n’y a de dieu qu’Allah, Mohammad est le Messager d’Allah) doit avoir la vie, les biens et l’honneur saufs, “il est illicite de disposer du bien d’un Musulman sans son libre consentement”(11).
Ils croient fermement qu’un Musulman est le Frère d’un autre Musulman, qu’il soit Chiite ou non, et qu’il a envers lui les devoirs de la Fraternité, comme nous allons le voir ci-après.
Notes:
1- “Mosnad Ahmad”, 1/48; “Fadhâ’el Ahmad”, 77/115; “Al-Sonnah” d’Ibn Abî `Açem, p. 593, H. 1372, 1373, 1374; “Mochkel al-Athâr”, 2/307; “Khaçâ’eç al-Nasâ’î”, p. 100, H. 85-87; “Al-Mo`jam al-Çaghîr” d’al-Tabarânî, 1/65; “Al-Mo`jam al-Awsat”, 2/68; “Holyat al-Awliyâ'”, 5/26; “Al-Manâqeb” d’Ibn al-Maghâzelî, p. 20, H. 27; “Kanz al-`Ommal”, 13/157, H. 36485, 36486 et p. 17, H. 36514, 36515; “Osod al-Ghâbah”, 3/321 et 4/28.
2-“Nahj al-Balâghah”, Lettre No. 62 (Lettre aux Gens de Baçrah).
3-Voir : “Tabaqât Ibn Sa`d”, 2/339; “Fadhâ’el Ahmad”, p. 155,H. 222; “Ansâb al-Achrâf” d’al-Balâtharî, 2/99, H. 29; “Charh Nahj al-Balâghah” d’Ibn Abil-Hadîd, 1/18; “Al-Manâqeb” d’al-Khawârezmî, pp. 96-97, note des Hadith 97 et 98; “Osod al-Ghâbah”, 4/22; “Kefâyat al-Tâleb”, p. 217; “Al-Eçâbah”, 2/509; “Thakhâ’er al-`Oqbâ”, p. 82; “Tahthîb al-Tahthîb”, 7/296; “Tathkerat al-Khawâç”, pp. 134, 137; “Al-Riyâdh al-Nadherah”, 3/161: “Farâ’ed al-Samtayn”, 1/344, H. 267.
4-Voir : “Al-Manâqeb” d’al-Khawârezmî”, p. 80, H. 65; “Tathkerat al-Khawâç”, p. 137; “Charh Nahj al-Balâghah” d’Ibn Abil-Hadîd, 1/18 et 141, ainsi que 12/179 et 223; “Kefâyat al-Tâleb”, p. 219; “Thakhâ’er al-`Oqbâ”, p. 82; “Al-Riyâdh al-Nadherah”, 3/161.
5-Il est à noter que le Traité de l’Imam al-Hassan avec Mo`âwiyah n’était pas une capitulation, comme certains se plaisent à le croire, mais une continuation du combat contre la déviation par d’autres moyens, ni une renonciation au Califat, mais seulement au pouvoir. L’Imam al-Hassan et l’Imam al-Hussain livrèrent le même combat contre la déviation omeyyade, mais de deux façons différentes, dictées par les conjonctures politiques et sociales de leurs époques différentes.
Pour avoir une idée précise et complète de l’attitude de l’Imam al-Hassan face à Mo`âwiyah, voir notamment en français : “Pour une lecture correcte de L’imam Al-Hassan et de son traité de Réconciliation avec Mu`âwiyah” d’Abbas Ahmad al-Bostani, Publication du Séminaire Islam. Voir, pour plus de détails sur les raisons du soulèvement de l’Imam al-Hussayn : “L’Imam al-Hussayn et le Jour de `Achourâ'”, Ed. B.A.B., Traduction A.A. al-Bostani, Paris, 1984.
Voir aussi (en arabe) : “Çolh al-Hassan” d’al-Cheikh Râdhî Ale Yassîn”; “Al-Majâles al-Fâkherah fî Ma’âtem al-`Otrah al-Tâherah”; “Charh Nahj al-Balâghah”, Tom. IV; “Al-Imâm al-Hussain (P)” d’Abdullâh al-`Alâyelî; “Mokhtaçar Târîkh Demachq”, 25/43; “Târîkh al-Tabarî”, 5/162; “Al-Kâmel fil-Târîkh” d’Ibn al-Athîr, 3/404; “Târîkh al-Islâm” d’al-Thahabî, 4/5; “Târîkh al-Kholafâ'” (al-Imâmah wal-Siyâsah) d’Ibn Qotaybah, 1/164
6-Voir, pour plus de détails sur les raisons du soulèvement de l’Imam al-Hussayn : “L’Imam al-Hussayn et le Jour de `Achourâ'”, Ed. B.A.B., Traduction A.A. al-Bostani, Paris, 1984.
7-La gloire de l’Islam signifie : adorer Allah, obéir aux Lois religieuses, au gouvernement islamique et aux dirigeants religieux, défendre les droits des gens, établir la justice individuelle et sociale, l’égalité, et la liberté de pensée et de parole, et inculquer aux gens l’esprit de la fraternité islamique.
Les Saints Imams d’Ahl-ul-Bayt ont voué leur vie à la protection et à la préservation des Principes de l’Islam, du Saint Coran et des Traditions du Saint Prophète. Ils ont éduqué les gens au respect de ces nombreux Principes.
Celui qui les transgresse et usurpe les droits des gens, qui viole la sainteté de la Justice, et établit son propre système d’administration, qui supprime la liberté de l’homme et se comporte comme Pharaon, est appelé “Tâghout” (transgresseur) par le Saint Coran; et celui qui souffre de l’oppression des transgresseurs et qui est privé des Bienfaits qu’Allah lui a accordés est appelé “Mostadh`af” (opprimé et privé de ses droits).
Les adeptes du Prophète de l’Islam et de ses Descendants Élus ne reconnaissent comme Super-Puissant qu’Allah, et sont prêts à affronter de tels transgresseurs et à défendre les opprimés, étant donné qu’ils sont armés des Principes de leur Foi. Lorsqu’ils récitent la “Kalemah Tayyebah” (Lâ Elâha ella-llâh), ils expriment leur foi à l’attachement à ces mêmes Principes. Le Séminaire Islamique
8-“Al-Çahîfah al-Sajjâdiyyah”, Du`â’ No. 27.
9-N’est-ce pas un excellent Du`â’ pour tous les Musulmans de notre époque, afin qu’ils en tirent des leçons et qu’ils implorent Allah pour les conduire à unifier leurs rangs et à éclairer leurs esprits dans ces jours difficiles?
10-“Amâlî al-Çadouq”, p. 277, H. 21; “Wasâ’el al-Chî`ah”, 16/229, H. 21406.
11-Voir : “Al-Faqîh”, 4/66, H. 195; “`Awâlî al-La’âlî”, 3/473, H. 3; “Tohaf al-`Oqoul”, p. 34; “Wasâ’el al-Chî`ah”, 5/120, H. 6089; “Sonan al-Dâr-Qotnî”, 3/26, H. 91, 92; “Kanz al-`Ommal”, 1/92, H. 397.