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La nécessité de la connaissance de l’Imâm du Temps et les devoirs vis-à-vis de lui dans la pensée chiite
(1ère partie)
Zeinab Moshtaghi
L’Imâm, à la fois dans sa dimension physique et métaphysique, est une dimension centrale de la spiritualité chiite. Le 12e d’entre eux, l’Imâm Al-Mahdi, y occupe une place particulière. Nous allons ici retracer l’importance de cette personnalité dans la conscience des chiites, en se basant essentiellement sur des hadiths (paroles du prophète Mohammad et des Imâms), ainsi que des extraits de ziyârat, qui sont des textes de prières chiites récités lors de visites pieuses à des sanctuaires de personnalités religieuses.
D’après un hadith du prophète Mohammad, “Celui qui meurt sans connaître son Imâm, meurt de la mort des ignorants. » [1] En outre, une invocation à propos de l’époque de l’Occultation de l’Imâm du Temps citée par l’Imâm Sâdeq contient les éléments suivants : « Ô Allah ! Fais-moi Te connaître, car si Tu ne me fais pas Te connaître, je ne connaîtrais pas Ton Messager ; Ô Allah ! Fais-moi connaître Ton Messager, car si Tu ne me fais pas connaître Ton Messager, je ne connaîtrais pas Ta Preuve ; Ô Allah ! Fais-moi connaître Ta Preuve, car si Tu ne me fais connaître Ta Preuve, je dévierais de ma Religion… ». Dans le chiisme, la Preuve (al-hujja) est l’autre nom de l’Imâm du Temps. La connaissance de ce dernier est conditionnée à la connaissance de Dieu et du Prophète tandis que l’ignorance de la Preuve de Dieu entraîne une déviation vis-à-vis de sa religion.
Comment, dès lors, les chiites envisagent-ils la possibilité d’accéder à la connaissance de cet Imâm ? La réponse à cette question est liée à celle du but de la création de l’homme. Selon les versets 56-57 de la sourate Adh-Dhariyat (51, Qui éparpillent), l’homme a été créé en vue de l’adoration de son Créateur : “Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent. Je ne cherche pas d’eux une subsistance ; et Je ne veux pas qu’ils me nourrissent.” En d’autres termes, le but de la création de l’homme est de se perfectionner et de s’élever au plus haut degré de la dignité et de la proximité vis-à-vis de Dieu. En outre, selon le verset 30 de la sourate Baqara (2, La vache), lors de la création de l’homme, Dieu dit aux anges qu’Il veut créer un vicaire, un Lieu-tenant (khalifa) sur terre. Pour lui faire atteindre cette position sublime et pour guider les hommes dans cette voie, outre l’intellect (aql) qui est qualifié de « prophète interne », Dieu a envoyé plusieurs prophètes dont le dernier est Mohammed. Avec lui, le cycle de la prophétie est clos. Mais après lui, qui poursuivra sa mission ?
Selon le chiisme, Dieu est doté d’une Sagesse absolue, et comme tous Ses actes sont rationnels et dénués de toute dimension vaine, Il a placé une personne qui assume la fonction de Prophète et accepte la responsabilité de guider les hommes et la société. A l’inverse, s’il n’existait pas une telle personne, les actes et la mission du Prophète resteraient incomplets. Par ces raisons, jamais la Terre ne pourra être privée d’un tel guide, qu’il soit connu publiquement ou qu’il vive dans l’occultation. Cette personne est celle de l’Imâm. Après le Prophète, c’est lui qui assume ses responsabilités et a la charge d’aider l’homme à atteindre les objectifs mentionnés en haut. En fait, le cycle de l’Imâmat se situe dans la continuité de la prophétie, et l’Imâm est l’héritier spirituel du Prophète.
Cette réalité est l’objet de nombreuses paroles d’Imâms chiites. Ainsi, l’Imâm Mohammad Bâqer, le 5e Imâm des chiites a dit : “J’atteste par Dieu que depuis la mort d’Adam, Dieu n’a jamais permis qu’il existe de monde sans qu’il y ait en lui un Imâm qui guide vers Dieu ; c’est lui le Répondant pour Dieu devant Ses serviteurs, et jamais le monde terrestre n’a été laissé sans un Imâm qui soit ce Répondant et ce Guide pour les hommes.” [2] En outre, selon l’Imâm Ali Naqi, “Le monde terrestre n’est jamais vide d’un Répondant et d’un Guide, et j’en atteste par Dieu ! Je suis présentement celui-là.” [3] Selon la même thématique, Abou Hamzeh a un jour demandé à l’Imâm Ja’far al-Sâdeq : “La Terre peut-elle rester sans un Imâm ?” L’Imâm lui répondit : “Si la Terre restait sans Imâm, elle serait engloutie.” [4] L’Imâm Bâqer dit encore : “Si l’Imâm était absent de la Terre une seule heure, elle frémirait de vagues qui emporteraient ses habitants comme la mer emporte dans ses vagues les êtres qui l’habitent.” [5]
Ces déclarations, qui nouent un lien mystérieux et ontologique entre la présence de l’Imâm et la continuation du monde terrestre des hommes, entraînent un certain nombre de conséquences. Selon le premier Imâm, Ali : “Jamais le monde terrestre ne reste privé de quelqu’un qui assume la tâche de répondre pour Dieu, que ce soit en public et en étant reconnu des hommes, ou en secret et en demeurant inconnu d’eux, afin que jamais les indices de Dieu et sa manifestation ne disparaissent de la Terre.”
Par conséquent, selon le chiisme, après la clôture de la prophétie législatrice, le cycle de l’Imâmat persistera et continuera jusqu’au jour de la Résurrection, que les hommes le reconnaissent ou le rejettent. En effet, l’Envoyé de Dieu reste un Envoyé même si personne ne croit en son message ; de même, l’Imâm reste un Imâm même si personne d’entre les hommes ne le reconnaît. En tout état de cause, l’Imâm reste l’Imâm, même s’il doit exercer son Imâmat en secret.
Le Prophète et l’Imâm n’ont pas pour seule raison d’être le fait que les hommes ont besoin d’eux pour la bonne marche de leurs affaires religieuses et temporelles. Certes, cette bonne marche présuppose leur existence, mais en réalité, si le monde terrestre subsiste par l’existence de l’Imâm, c’est par une raison métaphysique et mystique. C’est parce que son degré d’existence est celui de l’Homme Parfait, et que l’Homme Parfait est la raison d’être et la finalité du monde terrestre, que le monde des hommes ne pourrait pas même persévérer dans l’être sans l’existence de l’Homme Parfait.
L’Imâm Bâqer a également dit : “Nous sommes les premiers et Nous sommes les Derniers. Nous sommes le Logos de Dieu. Nous sommes les bien-aimés de Dieu. Nous sommes la Face de Dieu. Nous sommes les trésoriers de la révélation divine. Nous sommes les templiers du Mystère divin. Nous sommes la mine de la Révélation. En nous est la signification du ta’wil.” [6] En outre, selon la parole de l’Imâm Ali : « Si Allah le voulait, Il se serait fait connaître aux serviteurs. Mais Il a fait de nous Ses portes, Sa Voie, Son Chemin, le moyen menant vers Lui. Donc quiconque ne nous suit pas et préfère quelqu’un d’autre à nous, aura dévié la Voie d’Allah ». [7]
Par conséquent, ce qu’entendent les Immaculés par « connaissance obligatoire de l’Imâm de l’époque », est en avoir une connaissance suffisante pour les guider vers leur félicité dans le monde d’ici-bas et dans l’Au-delà, et pour les éloigner de la voie de l’égarement et des doutes. Ainsi, tout chiite se doit de connaître les qualificatifs et les traits caractéristiques de l’Imâmat et de tout Imâm en général. Et lorsqu’il aura ainsi connu ces nobles traits propres à tous les Imâms, il connaîtra par-là, même la personnalité de l’Imâm du Temps, car les Quatorze Infaillibles sont issus d’une même et seule lumière.
Après la connaissance générale de l’Imâm, il est nécessaire de connaître les mérites et les vertus propres au douzième et dernier Imâm ; l’Imâm du Temps, celui qui, selon les différents hadiths, vit derrière le voile de l’Occultation et réapparaîtra au moment où ce monde sera rempli d’injustice. Selon l’Imâm Sâdeq, la moindre des choses devant être connue de l’Imâm est qu’il est pareil au Prophète, sauf qu’il n’est pas prophète, qu’il est son héritier, que lui obéir équivaut à l’obéissance à Allah et à Son Prophète, qu’il faut s’en remettre et se référer à lui dans toute affaire, et s’en tenir toujours à ce qu’il dit.
L’Imâm Sâdeq a dit : « Connais ton Imâm, car si tu avais une profonde connaissance de lui et que l’ordre de son avènement se rapproche ou est retardé, cela n’aurait aucune conséquence sur toi [et sur ta foi]. » [8] Par conséquent, la voie droite et le seul moyen de parvenir à la félicité et au salut est de bien connaître l’Imâm, de croire en lui, de l’aimer, et de lui obéir.
Comme nous l’avons souligné, les chiites croient que le douzième Imâm, né en l’an 255 de l’Hégire, est vivant, qu’il est le fils de l’Imâm Hassan `Askari, et que son nom est Mohammad. Plusieurs hadiths du prophète Mohammad et des Imâms abordent la question de sa naissance et de son avènement, comme cette parole de l’Imâm Bâqer : « …Que mon père et ma mère soient sacrifiés pour cette personne qui porte le même nom que moi et qui a reçu le même titre que moi ; il est la septième personne (de ma progéniture) après moi… » [9] Ainsi, c’est lui la « Voie droite » d’Allah et « Sa Preuve » auprès de Ses créatures. Il vit derrière le voile de l’Occultation et brille comme le soleil derrière les nuages ténébreux. [10]
Selon les différents hadiths, l’Imâm Mahdi vit en occultation depuis des siècles (l’occultation mineure et majeure). Il reviendra pour établir la paix et la justice dans le monde. Il est un pilier fondamental des croyances chiites. L’horizon de son retour constitue pour les chiites non seulement un objectif proche et toujours actuel, mais aussi une orientation, une méthode et un programme qui permet de faire face aux adversités et aux difficultés.
Selon les croyances chiites, hâter cette réapparition implique de faire disparaître l’ensemble des obstacles, dont le plus important est l’oppression vis-à-vis des gens – l’un des objectifs centraux de l’Imâm du Temps est ainsi de s’opposer à l’injustice et à l’arrogance qui sont le prélude à la spiritualité pure, la guidance et la foi. L’objectif de l’Imâm est donc de purifier la terre des oppresseurs et des injustes pour empêcher qu’ils se corrompent et corrompent les autres, jusqu’à ce que se réalisent les conditions nécessaires permettant aux hommes de se parfaire dans différents domaines.
Dans une invocation de l’Imâm Reza adressée à l’Imâm du Temps au temps de l’Occultation, l’Imâm est présenté en ces termes : “Mon Dieu, défends Ton Wali, Ton Lieutenant, Ton Argument envers Tes créatures, Ta langue qui T’énonce, qui parle selon Ta sagesse, Ton œil qui regarde avec Ton Autorisation, Ton Témoin envers Tes serviteurs, le noble Seigneur, le Combattant, celui qui s’est réfugié auprès de Toi, l’Adorateur auprès de Toi… Il est Ton serviteur que Tu T’es réservé pour Toi-même, que Tu as choisi pour Ton Mystère, que Tu as immunisé des péchés, que Tu as exempté de défauts, que Tu as purifié de la souillure, que Tu as préservé des impuretés !… Il est le Guide, le Bien-dirigé, le Pur, le Pieux, l’Immaculé, le Satisfait, le Pur !” [11]
“Ô Seigneur ! Par cette nuit et celui qui y est né, lequel représente Ta Preuve (Hujjataka) et la Promesse qu’elle incarne, et dont la naissance rajoute à la vertu de cette nuit, et montre ainsi la Véridicité et la Justice de Ta Parole que rien ne peut modifier ni ne commenter. Celui qui constitue Ton Halo lumineux, Ta Lumière brillante et le Phare illuminant dans les nuits ténébreuses, et qui est absent et occulté, celui dont la naissance est auguste, dont le lignage est noble, celui dont les assistants sont les Anges et dont le soutien et l’appui est Allah ; et lorsque l’Heure de sa réapparition arrivera, les Anges seront ses renforts. Il est l’épée frappante et indestructible d’Allah et Sa Lumière inextinguible. Il fait partie de ceux dont la mansuétude est sans duplicité ; ceux qui savent ce que le Temps cache et constituent le plus profond des secrets de la Vie ; ceux qui détiennent l’autorité…” [12]
De manière similaire, dans la visite pieuse (ziyarat) de l’Imâm du Temps citée par Seyed ibn Tavousse, il est décrit de cette façon : “Que la Paix soit sur le Droit nouveau et le Savant dont le savoir ne disparaît pas ! Que la Paix soit sur celui qui donne vie aux croyants et qui fait périr les mécréants ! Que la Paix soit sur le Bien-dirigé des peuples et le Rassembleur de la parole ! Que la Paix soit sur le Successeur des prédécesseurs et le Maître de la noblesse ! Que la Paix soit sur l’Argument de Celui qui est adoré et la Parole de Celui qui est Digne de Louanges ! Que la Paix soit sur celui qui raffermit les amis/alliés et qui rabaisse les ennemis ! Que la Paix soit sur l’héritier des Prophètes et les Sceaux des légataires ! Que la Paix soit sur l’Investi [du Commandement de Dieu] attendu et la Justice connue ! Que la Paix soit sur l’Epée tirée de son fourreau, la Lune brillante et la Lumière qui éblouit ! Que la Paix soit sur le Soleil des obscurités et la pleine Lune ! Que la Paix soit sur le Printemps des créatures et le Fleurissement des Jours ! Que la Paix soit sur le Maître du sabre tranchant et le Fendeur de têtes ! Que la Paix soit sur la Religion transmise et le Livre écrit ! Que la Paix soit sur le Subsistant de Dieu dans ses pays et Son Argument envers Ses serviteurs, le Terme des héritages des Prophètes, chez qui sont présentes les traces des purs Élus ! Que la Paix soit sur le Dépositaire des Secrets et le Tuteur de l’Ordre (Wali al-amr) ! Que la Paix soit sur celui qui est bien dirigé, que Dieu a promis aux peuples pour unifier la parole, rassembler ce qui est dispersé, [pour] remplir la terre de justice et d’équité, renforcer pour lui et accomplir par lui la promesse [faite] aux croyants ! … Mon Dieu, prie sur Ton Argument sur Ta terre et Ton Lieutenant dans Ton pays, celui qui appelle à Ta voie, qui se dresse selon Ta Justice, qui remporte la victoire par Ton Ordre, le Maître des croyants, celui qui anéanti les incroyants, celui qui éclaircit l’obscurité et clarifie la Vérité, celui qui parle à haute voix avec sagesse, bonne exhortation et véracité, Ta Parole, Ton Réceptacle, Ton Œil sur terre,… le Wali, le Conseiller, le Vaisseau du Salut, l’Etendard de la bonne Direction, la Lumière des regards des hommes,… celui qui soulage l’affliction, fait disparaître les soucis et dissipe les calamités…”. [13]
Les devoirs des chiites envers l’Imâm
L’un des plus importants devoirs des chiites vis-à-vis de l’Imâm du Temps est de chercher à le connaître et le reconnaître à travers des preuves instrumentales et rationnelles – notamment afin de pouvoir distinguer l’Imâm d’une personne qui ne l’est pas.
Le second consiste en une obéissance absolue en l’Imâm, qui repose sur l’amour. Les chiites se fondent notamment sur le verset 31 de la sourate Al-Imran, où Dieu dit au Prophète : “Dis : Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera alors et vous pardonnera vos péchés. Allah est Pardonneur et Miséricordieux“. L’amour pour une personne implique de la suivre et de se conformer à ses souhaits. Etant donné que la personne du Prophète est à la fois la manifestation de l’obéissance absolue à Dieu et de Ses perfections, l’aimer et le suivre équivaut à aimer Dieu. Aimer l’Imâm, qui manifeste à l’homme la plus haute réalisation humaine des perfections divines et du sens profond de la religion, signifie en réalité aimer Dieu qui en est la source. Loin d’être de l’idolâtrie ou de l’associationnisme, l’amour voué à un prophète ou à un “saint homme” est le meilleur moyen de se rapprocher de Dieu, à condition de ne pas considérer cette personne comme une réalité indépendante mais comme un signe (ayat) et une épiphanie (mazhar) du Créateur.
Un autre devoir est de prier pour la santé et l’apparition prochaine de l’Imâm du Temps. Dans le Du‘â’ du temps de l’Occultation, l’Imâm Reza le prie par ces mots : ” …place-le dans Ton Dépôt qui n’égare pas, dans Ton Entourage inviolable, dans Ta Place forte et Ta Puissance invincible, assure-le de Ta Sécurité solide qui n’abandonne pas celui que Tu as assuré avec, place-le sous Ton Egide sous laquelle est protégé celui qui s’y trouve, secours-le de Ton Puissant Secours, soutiens-le de Ton Armée victorieuse, renforce-le de Ta Force, fais-le suivre par Tes Anges, sois l’Ami/Allié de celui qui lui prête allégeance et l’Ennemi de celui qui lui est hostile, revêts-le de Ta Cuirasse protectrice, entoure-le totalement des Anges !… Mon Dieu, donne-lui pour lui, pour sa famille, ses enfants, sa descendance, sa Nation, ses ouailles, ce qui fait plaisir à ses yeux et contente son âme, et rassemble pour lui le royaume de tous les royaumes, proches et lointains, puissants ou abaissés, jusqu’à faire passer son jugement sur tout jugement et vaincre tout faux par Sa Vérité.” [14]
De même, dans l’invocation appelée Iftitâh, le croyant le confie à Dieu en ces termes : “…Ô Mon Dieu ! Prie également sur le Tuteur de Ton Commandement, le Redresseur espéré et la Justice attendue. Entoure-le de Tes anges les plus proches de Ta Gloire, et soutiens-le par l’Esprit Saint, ô Seigneur des mondes ! Ô mon Dieu ! Fais de lui celui qui appelle à Ton Livre et qui redresse Ta Religion ; fais de lui Ton Lieutenant sur la Terre, comme Tu le fis pour ceux qui vécurent auparavant. Établis fermement la Religion que Tu as agréée pour lui !… Ô mon Dieu ! Fais de lui le puissant et donne la Puissance par lui (à ceux qui vont avec lui) ; fais de lui le victorieux et donne la Victoire par lui. Accorde-lui une victoire décisive et une conquête évidente. Ô mon Dieu ! Rends par lui évidentes Ta Religion et la Sunna (la Tradition) de Ton prophète afin qu’il ne cache rien de la vérité par crainte de l’une de Tes créatures. Ô mon Dieu ! Nous désirons de Ta part un Etat honorable par lequel Tu rends puissants l’Islam et ses adeptes, humiliés l’hypocrisie et ses adeptes, et dans lequel Tu nous places parmi ceux qui appellent à Ton obéissance, qui conduisent vers Ta Voie ; et grâce auquel Tu nous accordes l’Honneur de ce bas monde et de l’au-delà. … Ô mon Dieu ! Rassemble-nous par lui (l’Imâm Caché) et mets par lui un terme à notre dispersion, colmate par lui notre brèche ; rétablis par lui notre intégrité, accrois par lui notre petit nombre ; transforme par lui notre humiliation en puissance ; et assure par lui nos moyens de subsistance ; acquitte par lui notre obligation ; mets fin par lui à notre pauvreté ; subviens par lui à ce qui nous manque, simplifie par lui nos difficultés, purifie par lui nos faces ; affranchis-nous par lui de notre captivité ; fais aboutir par lui notre demande ; fais nous tenir, par lui, nos promesses ; réponds, par lui, à notre appel ; accède, par lui, à notre demande ; réalise, par lui, tous nos espoirs dans ce monde et dans l’Au-delà ; et donne-nous, par lui, plus que nous ne pourrions désirer ! Ô Toi, le Meilleur des responsables, le plus Généreux des donateurs ! Et guéris, par lui, nos poitrines ; éloigne, par lui, la haine qui ronge nos cœurs, et guide-nous, par lui, si Tu le permets, vers la Vérité lorsque le bon droit est controversé, car Tu conduis qui Tu veux vers le droit chemin. Et fais nous triompher, par lui, de Ton ennemi et notre ennemi, Ô Dieu de Vérité ! Amen !” [15]
elon les différents hadiths, un autre devoir des croyants pendant l’Occultation est de ressentir une Crainte révérencielle (taqwâ) vis-à-vis d’Allah. L’Imâm Sadeq a ainsi dit : « Le Détenteur de ce pouvoir (l’Imâm Mahdi) partira certainement en occultation. Le serviteur devrait donc ressentir la Crainte révérencielle (taqwâ) d’Allah durant la période de l’occultation et devrait se tenir fermement à sa religion. » [16]
Un autre devoir consiste à attendre la Parousie (l’apparition) de l’Imâm et d’être prêt à l’aider. Il doit aussi préparer le terrain de l’apparition de l’Imâm avec la croyance et ses bonnes œuvres. Cette idée est liée à une parole du Prophète citée dans la tradition chiite, selon laquelle « Attendre le secours est (une forme d’) adoration », « Attendre patiemment le
soulagement est un acte d’adoration. » [17]
Sources :
Kolayni, Abi Ja’afar Mohammad Yaghoub ibn Eshâgh, Osoul Kâfi, avec le commentaire de Seyyed Mahmoud Ketâbtchi, Enteshârât Elmiyeh Eslâmieh, vol. 1 et 2.
Mustadrak Safinat al-Bihâr, tome 2
Majlessi. Mohammad Bâqer, Bihâr al-Anwâr, vol. 13, 51, 52, et 97.
Ziyârat Jâme’, Rajab Borsi, Mashâriq al-Anwâr, éd. Beyrouth, chap. XX, p. 39.
–Misbâh al-Mutahajjid.
Kamâl al-Din wa Tamâm al-Ni’ma.
Qomi, Abbâs, Kollyât-e Mafâtih al-Jinân, Enteshârât Mashreghayn, Qom, 1384.
Kamâl al-Din, vol. 2. Wassa’il al-Shi’a, vol. 7.
Notes
[1] Kolayni, Abi Ja’afar Mohammad Yaghoub ibn Eshâgh, Osoul Kâfi, avec le commentaire de Seyyed Mahmoud Ketâbtchi, Enteshârât Elmiyeh Eslâmieh, vol. 1, p. 527, 88 ; Mustadrak Safînat al-Bihâr, tome 2, p. 147.
[2] Kolayni, Osoul al-Kâfi, avec le commentaire de Seyyed Mahmoud Ketâbtchi, éd. Elmiyeh Eslâmieh, vol. 1, hadith no. 8, p. 252.
[3] Ibid., hadith no. 9, p. 252.
[4] Ibid., hadith no. 10, p. 252.
[5] Kolayni, Osoul al-Kâfi, avec le commentaire de Seyyed Mahmoud Ketâbtchi, éd. Elmiyeh Eslâmieh, vol. 1, hadith no. 12, p. 252
[6] Ziyârat Jâme’ ; Rajab Borsi, Mashâriq al-Anwâr, éd. Beyrouth, chap. XX, p. 39.
[7] Kolayni, Osoul al-Kâfi, avec le commentaire de Seyyed Mahmoud Ketâbtchi, éd. Elmiyeh Eslâmieh, vol. 1, p. 184.
[8] Majlessi, Mohammad Bâqer, Behâr al-Anwâr, vol. 52, p. 135.
[9] Misbah al-Mutahajjid, p. 680.
[10] Kamâl al-Din wa Tamâm al-Ni’ma, tome 4, p. 483.
[11] Qomi, Abbas, Kolyât-e Mafâtih al-Jinân, Enteshârât Mashreghayn, Qom, 1384, p. 883.
[12] Mafâtih al-Jinân, Du‘â’ Nimeh Shabân, p. 296.
[13] Ibid. pp. 863-864.
[14] Qomi, Abbâs, Kolyât-e Mafâtih al-Jinân, Enteshârât Mashreghayn, Qom, 1384, pp. 883-887.
[15] Qomi, Abbâs, Kolyât-e Mafâtih al-Jinân, Enteshârât Mashreghayn, Qom, 1384, pp. 320- 322.
[16] Majlessi, Mohammad, Bâqer, Behâr al-Anwâr, vol. 52, p. 135.
[17] Ibid. vol. 52, p. 145.