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Le Coran et la Sunnah sont les deux Sources de la Législation dans l’Ecole d’Ahlul-Bayt
Pour découvrir l’orientation (spirituelle ou culturelle) d’une Ecole de pensée, il faut faire des recherches dans ses sources. Comme l’exige l’objectivité scientifique, nous devons passer en revue les sources de l’étude chez les partisans de l’Ecole d’Ahlul-Bayt comme nous l’avons fait avec l’Ecole des califes.
Les Imams d’Ahlul-Bayt ne se sont pas basés pour cerner les lois islamiques sur l’opinion personnelle appelée Ijtihâd dans la terminologie de l’Ecole des califes mais sur leurs propos livres qu’ils ont hérité du Messager d’Allah (SAW).
Les Imams d’Ahlul-Bayt (a. s.) ne se basent pas sur l’opinion personnelle pour la clarification des lois
Un homme questionna Abû ‘Abdillah (l’Imam Ja’far As-Çâdiq). Quand il lui eut répondu, l’homme demanda: «Supposons qu’il y ait ceci ou cela, quel sera alors la réponse? – Arrête! Quelque réponse que je te donne, c’est à partir du Messager d’Allah que je le fais. On n’a rien à faire des suppositions!».(1)
Les récits des Imams (a. s.) sont rapportés à partir d’Allah et de Son Messager
Dans Baçâ’irud-Darajât l’Imam dit: «Quelle que soit la réponse que je te donne sache qu’elle émane du Messager d’Allah. Nous n’avançons rien de notre opinion personnelle». (2)
En commentant ce hadîth, Al-Majlisî dit: «Puisque le demandeur voulait savoir si le choix de l’Imam fut arrêté sur Ijtihâd et conjecture, l’Imam (a. s.) lui expliqua qu’ils (les Imams) n’avançaient que ce qui était basé sur la certitude de son origine: ce qui leur est parvenu du Maître des Messagers (S; Al- Wasâ’il, 3/391, h/ 19 AW)». (3)
L’auteur de Baçâ’irud-Darajât rapporte aussi ce récit à partir d’Al-Fudayl b. Yasâr citant l’Imam Mohamed al-Bâqir (a. s.) qui dit: «Si nous avions enseigné les gens selon notre opinion personnelle, nous nous serions égarés comme s’étaient égarés ceux qui étaient avant nous. Mais nous avons enseigné de par la Preuve du Seigneur descendue sur Son Prophète qui nous l’a transmise». (4)
Un autre récit similaire est rapporté à partir de l’Imam As-Çâdiq (a. s.) par Al-Fudayl. (5) A son tour Samâ’ah rapporte ce récit à partir d’Abû al-Hassan (a. s.): «Tout ce que tu dis, existe-t-il dans le Livre d’Allah et dans la sunnah de son Prophète ou le dites-vous selon votre opinion? – Non, répondit l’Imam, tout ce que nous disons vient du Livre d’Allah et de la sunnah du Prophète». (6)
Les Imams d’Ahlul-Bayt (a. s.) héritent de leurs sciences
Dâûd b. Abî Yazîd al-Ahwal rapporte à partir d’Abî ‘Abdillah l’Imam As-Çâdiq: «Si nous enseignions les gens selon notre opinion personnelle et notre propre désir, nous serions alors perdants. Non, ce sont des traditions du Messager d’Allah, un patrimoine scientifique dont nous héritons de père en fils (et que nous thésaurisons) comme les gens thésaurisent leur or et leur argent». (7) Il dit aussi d’après trois chaînes de transmission: «Si Allah n’avait pas institué l’obéissance qu’on nous doit, notre souveraineté et notre amour, nous ne vous aurions pas laissés vous tenir à nos portes ni entrer dans nos demeures. Par Allah, nous ne parlons pas selon nos passions ni d’après nos opinions personnelles. Nous ne disons que ce que dit notre Seigneur: des legs que nous thésaurisons comme ces gens thésaurisent leur or et leur argent. (8)
Les Imams (a. s) rapportent les hadîths à partir du Messager, leur grand-père (SAW)
Samâ’ah b. Mahrân rapporte le récit suivant à partir de l’Imam As-Çâdiq (a. s.): «Certes, Allah enseigna le licite, l’illicite et l’interprétation à Son Messager. Celui-ci, à son tour, a transmis toute sa science à ‘Ali». (9)
Un récit similaire est rapporté selon quatre chaînes de transmissions, par Himrân b. A’ayan, par Abî Baçîr, Abîl A’az et Hammâd b. ‘Uthmân. (10)
D’autres récits similaires sont rapportés par Ya’qub b. Shu’ayb et Mohamed al-Halabî, Salîm b. Qays rapporte ce récit à partir du prince des croyants ‘Ali (a. s): «Quand je me renseignais auprès du Messager d’Allah (SAW) il me répondait! Quand je manquais de questions, il en trouvait pour moi de telle sorte que ne fût descendu un verset, de nuit ou de jour, en ciel ou sur terre, relatif à ce bas monde ou à l’au-delà, au paradis ou à l’enfer, dans une plaine ou sur une montagne, dans la lumière ou dans l’obscurité, qu’il ne m’a pas appris. Sous sa dictée, j’écrivais à la main, j’apprenais son interprétation, son explication, ce qui en est confirmé et ce qui est “obscur”, ce qui est particulier et ce qui est général, comment, où et à propos de qui il (le verset) était descendu et ce jusqu’au jour de la Résurrection. Il (le Prophète) invoqua Allah pour qu’il me donne la compréhension et la mémorisation de telle manière que je n’ai oublié aucun verset ni à propos de qui il fut descendu. Sinon, le Prophète me l’aurait dicté». (11)
Corroborent le hadîth précédent les trois récits rapportés par l’auteur d’At-Tabaqât, Ibn Sa’d, de l’Ecole des califes:
Selon Mohamed b. ‘Umar b. Ali b. Abî Tâlib, on demanda à ‘Ali: «Pourquoi as-tu plus de hadîths que les autres Compagnons du Messager d’Allah (SAW)?». «Parce qu’il me répondait quand je lui demandais, et quand je me taisais, il me renseignait», répondit-il.
Selon Sulayman al-Ahmasî citant son père: ‘Ali dit: «Par Allah, n’eût été de verset que je ne sache son contenu, le lieu de sa révélation et à propos de qui il fut révélé: Allah me donna un cur éveillé, une raison et une langue déliée».
Abût-Tufayl dit: ‘Ali dit: «Demandez-moi à propos du Livre d’Allah car, de tout verset je sais s’il a été révélé de nuit ou de jour dans une plaine ou sur une montagne». (12)
Selon l’auteur de Baçâ’ir Ad-Darajât, Zayd b. ‘Ali rapporte que le Prince des croyants (a. s.) dit: «Le sommeil ne pouvait gagner ma tête avant que je sache par le Messager d’Allah, lui-même ce que Jibrîl avait descendu ce jour là comme licite ou illicite, sunnah ou ordre ou prohibition, à propos de quoi et à propos de qui (la révélation était descendue)». Quand nous étions sortis (de chez le narrateur) nous rencontrâmes les Mu’tazilites et nous leur rapportâmes le récit: «Ce que vous dites est trop fort! Comment était-ce possible? Alors que l’un d’eux s’absentait loin de l’autre?», s’exclamèrent-ils. Quand nous fûmes revenus chez Zayd pour l’informer de leur réplique, il dit: «Il (‘Ali) comptait les jours pendant lesquels il était loin du Messager d’Allah (SAW) et quand ils se rencontraient, celui-ci (SAW) lui apprit jour par jour les révélations qu’il avait reçues». Nous l’avons alors rapporté aux Mu’tazilites». (13)
Corroborent le hadîth de Zayd trois récits rapportés dans chacun des recueils suivants: sunan An-Nasâ’î; Ibn Mâjah; Al-Musnad d’Ahmed b. Hanbal, tous de l’école des califes.
‘Abdullah b. Najî rapporte que ‘Ali (a. s.) dit: «J’avais auprès du Messager d’Allah (SAW) le rang que personne d’autre n’avait: je me rendais chez lui chaque aube et je dis “Assalâm ‘Alayka, ô Messager d’Allah!”. S’il toussotait, je m’en allais, sinon j’entrais chez lui».
‘Ali dit aussi: «J’avais régulièrement une heure auprès du Messager d’Allah (SAW). Quand je demandais l’autorisation d’entrer chez lui, s’il toussotait, je savais qu’il était en prière; s’il était disponible, il m’autorisait à entrer».
‘Ali dit: «J’avais chez le Messager d’Allah (SAW) deux entrées, l’une la nuit, l’autre le jour …» (14)
Le Prophète (SAW) ordonna à ‘Ali (a. s.) d’écrire pour ses associés les Imams (a. s.)
Selon les auteurs d’Al-Amâlî, de Baçâ’ir Ad-Darajât et de Yanâbî’ul-Mawaddah, Ahmed b. Mohamed b. ‘Ali al-Bâqir rapporte à partir de ses pères (a. s.): Le Messager d’Allah (SAW) dit à ‘Ali:
– Écris ce que je vais te dicter!
– Ô Messager d’Allah! Crains-tu que j’oublie?, demanda ‘Ali.
– Non, car j’avais invoqué Allah pour qu’il t’apprenne et ne te fasse pas oublier seulement écris pour tes associés!, ordonna le Prophète (SAW).
– Qui sont mes associés? ô Messager d’Allah!, demanda ‘Ali.
– Ce sont les Imams parmi tes descendants; c’est par eux que ma Communauté reçoit la pluie, se voit exaucer son invocation et s’écarter l’épreuve (difficile). C’est par eux que descend la grâce du ciel, répondit le Prophète (SAW).
En montrant Al Hassan du doigt, il dit: «Voici le premier d’entre eux et, en montrant Al-Hussayn (a. s.), les Imams seront parmi ses descendants».
C’est dans ce sens qu’il convient de comprendre le récit de l’Imam ‘Ali à Maskan, rapporté par Abû Arâkah: Nous étions avec ‘Ali (a.s) à Maskan. Un jour, nous parlions de ce qu’il avait hérité du Messager d’Allah. Certains disaient l’épée, les autres la mule. ‘Ali (a. s.) sortit et nous dit: «Par Allah, si je m’active et qu’on m’y autorise, je vous parlerai l’année durant sans me répéter. Par Allah, j’ai plusieurs écrits, fiefs du Messager d’Allah et de sa famille. Parmi ces écrits il y en a un qu’on appelle Al-‘Abîtah; rien de plus dur pour les Arabes qu’elle. D’après elle, soixante tribus arabes d’apparence trompeuse n’ont aucune part dans la Religion d’Allah». (15)
Les Imams descendants de l’Imam ‘Ali héritèrent effectivement de ces écrits, de père en fils, comme le confirment les récits suivants:
Abû Ja’far al-Bâqir dit: «J’ai une Çahifah qui contient dix-neuf écrits, accordée par le Messager d’Allah». (16)
Il dit aussi: «Ô Fudayl! Nous avons le livre de ‘Ali soixante-dix coudées, y est tout ce dont on a besoin sur terre (en science) même le prix d’une égratignure».
Il dit aussi (rapporté par Himrân b. A’yan) en montrant une grande pièce: «Ô Himrân! Dans cette pièce, il y a une Çahifah de soixante-dix coudées de long, écrite de la main de ‘Ali sous la dictée du Messager d’Allah. Si nous avions le pouvoir nous jugerions selon ce qu’Allah avait descendu, rien qui échappe à cette Çahifah». (17)
Mohamed b. Hakîm rapporte à partir d’Abûl-Hassan (a. s): «Les gens avant vous ont péri à cause du Qiyâs (déduction par analogie). Allah – gloire à Lui – n’a repris l’âme de Son Prophète qu’après avoir parachevé Sa religion, le licite et l’illicite y sont clairs. De son vivant, il vous a apporté tout ce dont vous avez besoin; après sa mort, réfugiez-vous auprès de lui et auprès de sa famille. ‘Ali dispose de la Çahifah (Al- Jâmi’ah) qui comporte tout, même le prix d’une égratignure. Malgré cela, Abû Hanîfah ose dire: «’Ali dit ceci et moi je dis cela». (18) Ainsi, les Imams d’Ahlul-Bayt (a. s.) se sont démarqués de tout jugement d’après l’opinion personnelle et reposent dans leurs propos sur cette chaîne de transmission. L’imam à partir du Prophète à partir de Jibrîl, à partir d’Allah – gloire à Lui -.
Le Livre d’Al-Jafr et le Muçhaf de Fâtimah
D’après certains hadîths, les Imams avaient hérité de deux livres de leur père l’Imam ‘Ali (a. s.): Al- Jâmi’ah (manuel du licite et de l’illicite) et Al-Jafr (livre des grands événements de l’histoire).
L’autre livre hérité de leur mère Fâtimah, Al- Muçhaf, comportait aussi des événements de l’histoire (en rapport avec ses descendants). Les trois livres étaient de l’écriture de l’Imam ‘Ali (a. s.).
Abû Maryan, d’après Baçâ’ir Ad-Darajât, rapporte Abû Ja’far (a. s.) me dit: «Nous avons Al-Jâmi’ah, soixante-dix coudées de longueur, qui contient tout (en matière de science religieuse) même le prix d’une égratignure, dictée par le Prophète (SAW) et écrite par la main de ‘Ali (a. s.). Nous avons aussi Al-Jafr, un parchemin rempli d’écriture qui parle des événements présents et à venir jusqu’au Jour de la Résurrection. (19)
Un hadîth similaire est rapporté à partir de l’Imam As-Çâdiq (a. s.) parlant en plus du Muçhaf de Fâtimah qui n’était pas du Coran. (20)
Abân b. ‘Uthmân rapporte à partir de ‘Ali b. al- Hussayn citant Abû ‘Abdillah As-Çâdiq (a. s.):
– ‘Abdullah b. al-Hassan (le cousin de l’Imam) affirme qu’il n’a de science que ce qu’il y a chez les gens.
– Oui, il a dit vrai, il n’a de science que ce que les gens ont. Mais, nous, par Allah, avons Al-Jâmi’ah, comportant le licite et l’illicite; nous avons Al-Jafr. ‘Abdullah b. Al-Hassan sait-il ce que veut dire Al Jafr? Est-il de peau de chèvre ou de peau de brebis? Et nous avons le Muçhaf de Fâtimah qui, par Allah, ne contient point de Coran. Un texte dicté par le Messager d’Allah à ‘Ali. Comment ferait alors ‘Abdullah (le cousin) si les gens venaient de tous les horizons pour lui poser des questions? (21)
Comment les Imams s’étaient-il transmis la science?; Les Imams ‘Ali, Hassan, Hussayn, As-Sajjâd, et Al-Bâqir (a. s.)
Mu’allâ b. Khunays rapporte à partir d’As-Çâdiq (a. s) «Ces livres étaient chez ‘Ali (a. s.); avant d’aller en Iraq, il les déposa chez Umm Salamah (l’épouse du Prophète). Après ‘Ali, les livres étaient chez Al-Hassan. Après sa mort, Al-Hussayn les avaient. Après lui, ‘Ali b. al-Hussayn les avaient puis étaient chez mon père, l’Imam Al-Bâqir». (22)
L’Imam ‘Ali b. al-Hussayn, en particulier
Al-Fudayl rapporte d’après plusieurs sources: Abu Ja’far, l’Imam al-Bâqir (a. s), me dit: «Avant de partir pour l’Iraq, Al-Hussayn (a. s.) déposa chez Umm Salamah, l’épouse du Prophète (SAW) le testament, les livres et d’autres affaires en lui disant: «Si l’aîné de mes fils vient, remets-lui le dépôt . Après le martyre d’Al-Hussayn (a. s.), son fils ‘Ali s’est rendu chez Umm Salamah qui lui remit tout ce qu’Al-Hussayn (a. s.) lui avait laissé». (23)
Un hadîth similaire est rapporté par Abû Bakr al- Hadramî à partir de l’Imam As-Çâdiq (a. s.) (24)
L’Imam Mohamed Al-Bâqir (a.s.) en particulier
D’après plusieurs sources, (25) ‘Issâ b. ‘Abdillah rapporte à partir de son père et de son grand-père qui dit: «Quand ‘Ali b. al-Hussayn allait mourir et que ses fils étaient réunis chez lui, il tourna la tête vers son fils Mohamed b. ‘Ali et lui dit: «Ô Mohamed! Emporte cette malle chez toi». Ensuite ‘Ali b. al-Hussayn dit (à ses fils): «elle ne contient ni dinar (or) ni dirham (argent) mais de la science!».
Dans un autre récit similaire, la malle fut transférée par quatre hommes, et les frères de Mohamed b. ‘Ali lui dirent après la mort de leur père: «Donne-nous notre part de la malle!
– Par Allah, répondit M. al- Bâqir (a. s.) vous n’avez rien dedans, si vous y aviez eu quelque chose, il ne me l’aurait pas offerte
– Dans la malle, il y avait l’arme du Messager d’Allah et ses livres. (26)
L’Imam Ja’far As-Çâdiq (a. s.): Zurârah rapporte à partir d’As-Çâdiq (a. s.): «Les livres me sont revenus avant la mort d’Abî Ja’far». (27)
Abû Baçîr rapporte ceci: J’ai entendu As-Çâdiq dire: «Abû Ja’far ne fut mort qu’après qu’Abû ‘Abdillah eut pris le Muçhaf de Fâtimah». (28)
‘An-basâh Al-‘Abid rapporte le récit selon lequel “le titre” d’un terrain hérité était écrit chez Abû Abdillah». (29)
Himrân rapporte aussi ce récit: «J’ai demandé à Abû Ja’far ce qu’il en était de l’écrit scellé chez Umm Salamah.
– Oui quand le Prophète (SAW) fut mort, ‘Ali (a. s.) hérita de sa science et de ses armes etc., puis Hassan (a. s.), puis Hussayn (a. s.). Lorsque nous avons craint d’être envahis, il (Hussayn) les déposa chez Um Salamah puis ‘Ali b. al-Hussayn (a. s.) les a repris, répondit-il.
– Puis tu en as hérité après la mort de ton père?
– Oui, répondit-il. (30)
L’Imam Mûsâ b. Ja’far (a. s.)
Al-Mufaddal b. ‘Umar rapporte (selon Hammâd Asçâ’igh) le récit selon lequel Abû ‘Abdillah (a. s.) demanda à Al-Mufaddal:
– Aimes-tu voir le nouveau dépositaire des livres de ‘Ali?
– Oui, répondit Al-Mufaddal, y a-t-il quelque chose de plus important?
– Voici le dépositaire des livres de ‘Ali, en montrant Abûl-Hassan Musa al-Kâdzim, qui venait d’entrer. (31)
L’Imam ‘Ali b. Mûsâ Ar-Ridâ (a. s)
‘Ali b. Yaqtîn rapporte ceci: Abûl Al-Hassan (Al-Kâdzim) me dit: «Ô ‘Ali! Voici le plus savant de mes fils (en montrant son fils ‘Ali Ar-Ridâ), je lui ai remis mes livres». (32)
Mu’aym al-Qâbûsî rapporte à partir d’Al-Kâdzim (a .s): «Mon fils ‘Ali, l’aîné de mes fils, le plus agréé et le plus aimé parmi eux. Il scrute Al-Jafr(33) que ne peuvent consulter qu’un Prophète ou un Dépositaire de Prophète.
Ainsi les Imams (a. s.) se sont transmis les livres de père en fils et, de génération en génération, ils en puisaient la science et les lois.
Les plaintes de l’Imam ‘Ali (a. s) à cause de l’altération de la sunnah prophétique
Les Imams d’Ahlul-Bayt n’avaient pas toujours la possibilité de montrer aux gens ce qu’ils avaient comme prescriptions islamiques héritées du Messager d’Allah (SAW), contrairement à l’Ecole des califes (qui en avait tous les moyens).
Abû ‘Abdillah As-Çâdiq dit, par exemple, que son père donna un avis religieux (une fatwa) au sujet de la chasse par le biais des rapaces, en conformité avec les lois en vigueur dans l’Ecole des califes, parce qu’à cette époque la dissimulation (la taqiyyah) était de mise (vu la terreur des dirigeants). Or, maintenant, plus de peur. Qu’on sache alors que le gibier capturé par un rapace n’est licite que si on l’a immolé après l’avoir pris vivant. Dans le Livre de ‘Ali (a. s.), Allah – gloire à Lui – dit: «Les proies saisies pour vous par les animaux – chiens – que vous avez dressés». (34) (V. 4/V)
L’Imam As-Çâdiq (a. s.) voulait dire que vers la fin de l’époque Umayyade et au début de l’ère abbasside, Ahlul-Bayt n’avaient pas peur de la persécution dont ils étaient les victimes auparavant. Ils pouvaient donc librement parler des livres de l’Imam ‘Ali (a. s.) et des jugements religieux qu’ils contenaient. Avant, Ahlul-Bayt ne pouvaient donner d’avis religieux qu’en conformité avec les choix de l’Ecole des califes, sauf peut-être, à l’époque où l’Imam ‘Ali (a. s.) était calife. Selon plusieurs sources (Al-Kâfî, Al-Ihtijâj, Al-Wasâ’il et Mustadrak al-Wasâ’il) l’Imam ‘Ali (a. s.) et sa shi’ah (groupe) parmi les Compagnons (r. d.) n’hésitaient pas à clarifier la loi et à donner les versions authentiques de l’exégèse prophétique et de la sunnah comme le rapporta Salîm b. Qays al-Hilâlî dans ce récit: J’ai dit au Prince des croyants (a. s):
– J’ai entendu Salmân, Al-Miqdâd et Abû Dhar, dire des choses en exégèse et en Sunnah différents des récits communs, puis j’ai entendu de toi ce qui soutient les dires de ces compagnons. Les gens mentent-ils exprès sur le compte du Prophète (SAW). Expliquent-ils le Coran selon leur opinion personnelle? Sont-ils dans le faux?
L’Imam ‘Ali (a. s) vint alors vers moi et dit:
– Tu as demandé, comprends alors la réponse: entre les mains des gens il y a certes actuellement du vrai et du faux, ce qui est juste et ce qui n’est qu’imposture ce qui abrogeant et ce qui est abrogé, du général et du particulier, des jugements confirmés et d’autres équivoques, des choses bien assimilées et d’autres seulement conjecturées. A l’époque même du Messager d’Allah (SAW), on avait menti sur son compte jusqu’à ce qu’il décidât de sermonner ainsi: «Ô les gens! Beaucoup de mensonge s’est propagé à mon détriment! Mais sachez que quiconque ment exprès sur mon compte, l’enfer sera son lot». Après sa mort on a menti également à son détriment. Sachez donc que les narrateurs de hadîths sont de quatre catégories pas plus: 1)- Il y a l’homme hypocrite qui montre de la foi, manifeste l’Islam mais ne soucie guère de mentir exprès au détriment du Prophète (SAW). Si les gens avaient su qu’il était hypocrite, ils n’auraient rien accepté de lui mais ils se sont dit: «celui-là avait tenu compagnie au Prophète (SAW), l’avait vu et entendu», alors ils se sont renseignés auprès de lui sans avoir connu son état réel. Toutefois, Allah avait informé sur les hypocrites et les avait décrits dans le Coran: «Lorsque tu les vois, leurs personnes te plaisent; s’ils parlent, tu écoutes ce qu’ils disent …» (V. 4/LXIII). Ces hypocrites ont survécu au Prophète (SAW) et se sont rapprochés des imams de l’égarement, qui dirigent les gens par le mensonge et l’infamie vers l’enfer. Ces imams leur ont confié des postes de responsabilités; ils en ont fait des gouverneurs qui décident du sort des gens, ce qui leur permet d’assouvir leurs désirs en ce monde. Ainsi les gens sont avec les rois et la fortune sauf ceux qu’Allah à protégés. Voilà le portrait de l’une des quatre catégories d’hommes.
2)- L’autre, un homme qui a réellement entendu le Messager d’Allah (SAW) mais qui a mal appris ce qu’il disait et s’en est abusé. Il n’est point menteur. Il croit disposer d’une vérité. Il la proclame en disant: «J’ai entendu le Messager d’Allah parler ainsi». Si les Musulmans avaient su qu’il se trompait, ils n’auraient pas accepté ses dires et si lui l’avait su il se serait lui-même démenti.
3)- Le troisième est un homme qui a entendu le Prophète (SAW) ordonner une chose, qu’il a interdite par la suite sans que celui-ci ne s’en rende compte; ou bien qu’il l’a entendu défendre quelque chose, puis la permettre, sans qu’il en fût au courant. Il connaît ce qui est abrogé et ignore l’abrogeant. S’il était au courant des décisions abrogeantes il aurait fait amende honorable, et si les Musulmans savaient, eux aussi son erreur, ils n’auraient pas ajouté foi à ses dires.
4)- L’autre, le quatrième, un homme qui ne dit pas de mensonge sur Allah ni sur Son Messager, détestant le mensonge par crainte d’Allah et par respect pour Son Messager. Il garde en mémoire intact ce qu’il a entendu. Il le répète comme il l’avait entendu sans rien y ajouter ou en retrancher quoi que ce soit. Il connaît les textes abrogeants et les applique et est au courant de ce qui a été abrogé et s’en éloigne. Car l’ordre prophétique est comme le texte coranique, comportant l’abrogeant et l’abrogé, ce qui a un caractère général et ce qui a un caractère particulier, ce qui est précis et confirmé et ce qui est ambigu. Mais Allah dit: «Prenez ce que le Messager vous donne et abstenez-vous de ce qu’il vous interdit» (V. 7/LIX)
Certains l’ont entendu, sans comprendre ce que Allah et Son Messager voulaient dire exactement. Il n’est pas dit que tous les Compagnons du Prophète le questionnaient constamment et lui demandaient des éclaircissements. Il leur arrivait même d’aimer le fait de voir un bédouin ou un autre interlocuteur lui poser à l’improviste des questions dont ils écoutaient les réponses.
Quant à moi, j’avais deux entrées chez le Prophète (SAW) l’une pendant la journée l’autre pendant la nuit. J’allais avec lui où il allait. Les Compagnons du Messager savent qu’il n’a donné ce droit à personne d’autre que moi. Souvent il venait me voir chez moi. Quand il m’arrivait d’aller le voir chez lui, il renvoya dans leurs chambres ses épouses et se consacra à moi. Mais quand il me rendait visite, ni Fâtimah ni mes fils ne devaient s’en aller. Il me répondait lorsque je le questionnais et quand je me taisais par manque de questions, c’était lui qui m’en trouvait de telle sorte qu’il m’a appris tout verset coranique révélé, me l’a dicté en m’expliquant sa signification et son interprétation, ce qui est abrogeant et ce qui est abrogé, ce qui est précis et ce qui est équivoque, ce qui relève du général et ce qui est particulier. Il a aussi invoqué Allah pour qu’IL me dotât l’intelligence de comprendre et de mémoriser. Je n’ai alors depuis son invocation, oublié ni verset coranique ni science prophétique. Il n’a pas omis de m’apprendre ce qui lui fut révélé de licite ou d’illicite, d’ordre ou de prohibition, de la sagesse de l’Ecriture antérieure. Je n’ai rien oublié de ce qu’il m’avait appris. C’est qu’il avait posé la main sur ma poitrine en invoquant Allah de remplir mon cur de science de compréhension, de sagesse et de lumière. Par la suite je lui ai dit: «Ô Prophète d’Allah! Depuis que tu as invoqué Allah pour moi, je n’ai rien oublié et rien ne m’a échappé de ce que je n’avais pas noté; crains-tu que l’oubli m’atteigne par après, lui ai-je demandé.
– Non, répondit-il, je n’ai pas peur que tu oublies ou que tu ignores». (35)
De ce récit, on comprend que l’Imam ‘Ali et les Imams après lui, en particulier Al-Bâqir et As-Çâdiq, avaient dans le domaine de l’exégèse et de la sunnah des choses qui ne correspondaient pas aux connaissances répandues dans l’Ecole des califes. Cela était dû au fait que beaucoup d’altération atteignit la science religieuse islamique depuis que les trois califes (guidés) empêchèrent la diffusion du hadîth prophétique et permirent aux conteurs (comme Tamîm Ad-Dârî le chrétien et Ka’b al-Ahbâr le juif(36)) de répandre les récits judéo-chrétiens parmi certains Compagnons. En revanche, l’Imam ‘Ali, sa Shi’ah- comme Salmân, Abû Dhar, ‘Ammâr et Al-Miqdâd uvraient pour diffuser les hadîths du Messager d’Allah (SAW). D’où les divergences qui se sont manifestées entre les deux Ecoles, la persécution qui s’en est suivie avec son lot de meurtres et de bannissement et la propagation de l’Ijtihâd qui altéra la sunnah, consolida la politique des dirigeants, en rendit difficile voire impossible la tâche de l’Imam ‘Ali qui, malgré le pouvoir qu’il avait, ne réussit pas à ramener la Communauté islamique à la Sunnah du Messager.
Le hadîth suivant, accordé par l’Imam ‘Ali (a. s.) aux plus intimes de ses compagnons, le montre clairement:
«La Fitnah a surgi quand les passions des gens furent suivies et des lois furent inventées en opposition avec le jugement d’Allah, car les uns et les autres cherchaient à avoir des alliés. Si le vrai s’identifie comme tel et se sépare du faux, il n’y aura pas de divergence et le faux n’échappera pas à l’intelligent. Mais on prend un faisceau du vrai et un autre du faux et on en fait un. Ainsi le vrai et le faux se trouvent cachés. Là Satan s’empare de ses alliés mais sont sauvés ce qui “auront déjà reçu la belle récompense d’Allah”. J’ai entendu le Messager d’Allah (SAW) dire: «Comment serez-vous quand une Fitnah se sera emparée de vous? Le petit enfant y grandira et l’adulte y vieillira. Les gens iront selon ses lois, la considéreront comme une Sunnah à tel point que si on y change quoi que ce soit, on dira: tu as altéré la sunnah et tu as fait quelque chose d’abominable! Ensuite l’épreuve sera plus difficile à tel point que les enfants iront en captivité. La Fitnah ravagera les gens comme fait le feu des morceaux de bois et le moulin des grains. Les gens alors apprendront le Fiqh (la science religieuse) pour quelqu’un d’autre qu’Allah, chercheront le savoir et non la pratique, la vie d’ici-bas par les actes religieux qu’ils accompliront».
Ensuite l’Imam ‘Ali envisagea l’assistance (sa famille, sa Shi’ah et ses proches) et leur dit:
«Les gouverneurs avant moi avaient accompli des actes en opposition flagrante avec le Messager d’Allah (SAW), rompant ainsi son pacte et altérant sa sunnah. Si je venais à obliger les gens à laisser leurs habitudes, à ramener la sunnah à sa place comme elle avait été à l’époque du Messager d’Allah (SAW), je verrais donc mes soldats se séparer de moi et me verrais seul ou avec peu de ma Shi’ah qui reconnaissaient mon mérite et mon droit à l’Imamat de par le Livre d’Allah – gloire à Lui – et la Sunnah de Son Messager (SAW). Voyez-vous, que se passerait-il si j’ordonnais qu’on remît la station d’Ibrâhim(37) à la place fixée par le Messager d’Allah (SAW), si je rendais Fadak aux héritiers de Fâtimah (a. s) (38); si je rendais à la mesure du Messager sa valeur, (39) si je concédais les terres accordées par le Messager d’Allah à certaines personnes éconduites après lui et rendais à ses héritiers la maison de Ja’far annexée à la Mosquée, (40) si je cassais des jugements tranchés injustement, (41) si je séparais des femmes de certains hommes les ayant épousées illégalement pour les rendre à leurs véritables époux, (42) si j’appliquais aux enfants de Banî Taghlib la loi de la captivité, (43) si j’annulais le jugement par lequel la terre de Khaybar fut partagée, si j’effacais les recueils des dons obligés, (44) si je donnais comme le Messager d’Allah (SAW) faisait, c’est-à-dire également pour que cela ne soit pas dévolu aux riches, si j’annulais l’arpentage(45) et rendais égaux les mariages (arabes et non arabes), (46) si je mettais en application la loi du Khums telle qu’Allah – gloire à Lui – l’a descendue, et prescrite, (47) si je rendais la Mosquée du Messager d’Allah (SAW) comme elle était, (48)
fermais les portes qui donnent sur elle, et ouvrais celles qui furent fermées, si j’interdisais (en matière d’ablutions) qu’on essuie les pantoufles, si je sanctionnais la boisson du nabîdh, (49) rendais licites les deux Jouissances, obligeais les gens à dire cinq takbîrât sur leur mort (au lieu de quatre) et à dire la basmalah à haute voix, (50) si je sortais de la Mosquée du Prophète ceux qu’on y a entrés et y entrais ceux qu’on en a sortis, si j’assignais les gens à l’application du Coran et à divorcer selon les termes de la sunnah, (51) si je collectais les Zakât d’après ses espèces et ses limites, (52) si je rendais les ablutions, le lavage et la prière à leurs conditions premières et à leurs places, (53) si je rétablissais les habitants de Najrân dans leurs lieux, (54) si je ramenais les captives de la Perse et des autres nations aux lois du Livre d’Allah et de la sunnah de Son Prophète (SAW), ils se disperseraient alors loin de moi. Par Allah, j’avais ordonné aux gens de ne se réunir (pour la prière) dans le mois de Ramadan que pour l’accomplissement d’une prière obligatoire, et les a informés qu’autrement leur réunion serait une Bid’ah (une innovation), alors l’un de des soldats et combattants s’écria: «Ô les Musulmans, la sunnah de ‘Umar vient d’être changée, il (l’Imam ‘Ali (a. s.) nous interdit de faire la prière facultative dans le mois de Ramadan!» Oui, j’avais peur d’un soulèvement perpétré quelque part dans mon armée(55) ce que j’ai enduré de cette communauté dans sa division et son obéissance à des imams …». (56)
Dans cette plainte de l’Imam ‘Ali (a. s.) il déclara qu’il n’a par réussi à ramener la Communauté islamique à la sunnah de son Prophète, que cela l’a fait beaucoup souffrir à tel point qu’il souhaitait souvent la mort en disant: «Qu’est-ce qui empêche le plus misérable parmi vous de venir me tuer? Ô Seigneur! Ils me répugnent et je leur déplais; soulage-les donc de moi et soulage-moi d’eux!». (57)
Il disait aussi: «Quand est-ce que son misérable (de la Communauté) viendra-t-il?». Il le disait parce que le Messager d’Allah (SAW) lui avait demandé un jour:
«Ô ‘Ali! Sais-tu qui est le plus misérable des Anciens et des derniers humains à venir?
– Non.
– Allah et Son Messager savent mieux, répondit-il. Eh bien ce sera celui qui ensanglantera celle-ci de celle-ci (sa barbe de sa tête)». (58)
Quand Ibn Muljam eut soulagé l’Imam ‘Ali (a. s.) et que Mu’âwiyah se fut emparé du pouvoir, il rendit au sein de la Communauté toutes les coutumes des califes que l’Imam ‘Ali avait combattues et y ajouta celles du tribalisme jâhilîy. La situation s’aggrava encore plus quand il eut désigné un ensemble de compagnons et de Tâbi’îne pour la narration des hadîths conformes à sa politique, à partir du Messager d’Allah (SAW). Deux motivations étaient derrière cette politique: consolider le caractère héréditaire du pouvoir politique en faveur de sa descendance et l’animosité qu’il avait à l’égard de Banî Hâshim. Le prouve ce récit rapporté dans Al-Muwaffaqiyat d’Az-Zubayr b. Bakkâr, par Al-Mutarraf b. al-Mughirah b. Shu’bah: «Je suis entré un jour avec mon père chez Mu’âwiyah car mon père lui rendait souvent visite pour discuter avec lui. Au retour chez moi, mon père citait toujours Mu’âwiyah et admirait son intelligence et son action. Mais un soir, quand il est rentré, il était pensif et s’abstenait de dîner. Croyant qu’il s’inquiétait pour quelque affaire qui nous concernait, je l’ai attendu une heure puis, je lui ai demandé:
– Pourquoi es-tu si pensif cette nuit?
– Ecoute mon fils! Je reviens de chez le plus impie perfide des gens.
– Quoi donc?, lui demandai-je.
– Une fois seul- avec lui, je lui ai dit: «Ô prince des croyants! Tu as avancé dans l’âge; si tu manifestes de l’équité! Si tu étends du bien! Parce que je vois que tu vieillis! Si tu te penches sur la question de tes frères Banî Hâshim pour rétablir les liens de la parenté que vous avez ensemble! Car, par Allah, ils n’ont rien aujourd’hui de ce que tu peux craindre. Si tu le fais, tu en seras rétribué et ton nom sera gardé dans la mémoire du temps!». «Loin de cela! Loin de cela, répliqua Mu’âwiyah, quel souvenir restera-t-il de moi! Le fils de Taym (le 1e calife) s’était emparé du Royaume, il avait fait preuve de justice et avait fait ce qu’il avait fait. Quand il est mort, son souvenir est mort avec lui sauf peut-être qu’on dise: Abû Bakr. Ensuite le fils de ‘Adîy ( le deuxième calife) s’est emparé du Royaume, a fourni des efforts après avoir retroussé les manches, pendant dix ans. Quand il est mort son souvenir est mort aussi avec lui sauf peut-être qu’on dise: ‘Umar. En revanche le nom d’Ibn Abî Kabshah (Muhammad (SAW) ) est crié cinq fois par jour (Ashadu Anna Muhammadan-Rasûlullah) quelle action me resterait-elle à faire? Quel souvenir sera-t-il gardé à côté de celui-là? Non, par Allah, ce qu’il faut c’est l’enterrement, l’enterrement!». (59)
C’est pour cela que beaucoup de hadîths furent inventés et beaucoup de calomnies propagées. Pire encore était la vision qu’avaient les Musulmans du statut du califat considéré comme la pierre de touche du principe de l’obéissance aux dirigeants, instituée dans ce verset:
«Ô vous qui croyez! Obéissez à Allah, obéissez au Messager et à ceux d’entre vous, qui détiennent l’autorité». (V. 59/IV)
Les gens furent épris des califes à tel point que toute violation par ces derniers des prescriptions coraniques et prophétiques était qualifiée d’Ijtihâd. A leurs yeux, le statut du califat était tellement grandiose que le pouvoir détenu par le calife équivalait non plus à la succession du Prophète mais au califat d’Allah sur terre.
Ainsi, par exemple, Marwân b. Mohamed qui était gouverneur d’Arménie, écrivit un message de félicitations à Al-Walîd b. Yâzid b. ‘Abdil Malik le pervers qui venait d’accéder au califat. Il le félicita pour son nouveau statut de “calife d’Allah sur Ses serviteurs”. Pervers? C’était son frère Sulayman qui dit après avoir cherché à le tuer: «J’atteste qu’il était grand buveur de vin, dissolu, pervers et p…», c’était lui qui voulait une fois boire du vin sur la Ka’bah. Par après quand, dans la cour du calife abbasside Al- Mahdî, on eut dit qu’Al-Walîd était un hérétique, Al-Mahdî répliqua: «Le califat d’Allah (sur terre) est trop grand pour qu’IL l’accorde à un hérétique!». (60)
Dans ses Sunan, Abû Dâûd rapporte ceci à partir de Sulaymân al-A’mash: «J’ai assisté à la prière du vendredi avec Al-Hajjâj (le gouverneur du calife Umayyade ‘Abdel Malik b. Marwân). Dans son sermon, il dit: «Éécoutez donc et obéissez au calife d’Allah Son élu ‘Abdul Malik b. Marwân». (61)
Le même Hajjâj écrivit à ‘Abdul Malik une lettre flatteuse dans laquelle il prétendit que les cieux et la terre ne tenaient que par le califat, que le calife était auprès d’Allah plus important que les anges les plus proches, que les prophètes et les messagers parce qu’Allah avait créé Adam par Ses Mains, lui avait fait prosterner ses anges et l’avait fait habiter Son Paradis. Ensuite IL l’a descendu sur terre, a fait de lui Son calife; et des anges, IL a choisi des messagers envoyés à lui». A la lecture de sa lettre, ‘Abdul Malik la trouva admirable et souhaita pouvoir l’utiliser comme argument à l’encontre des Kharijites …». (62)
Une fois seulement, Al-Hajjâj abaissa le rang du calife au niveau de celui d’un prophète. Abû Dâûd (Sunan) et Ibn ‘Abdil-Rabbih (Al-‘Iqd al-Farîd) rapportent son propos: «Il en est de ‘Uthmân comme de Jésus auprès d’Allah. Allah dit: «Ô Jésus! Je vais, en vérité, te rappeler à Moi, t’élever vers Moi, te délivrer des incrédules. Je vais placer ceux qui t’ont suivi au-dessus des incrédules jusqu’au Jour de la Résurrection…». (V. 55/III)
D’après Al-‘Iqd al-Farîd, l’orateur récitait le verset et quand il arriva à «ceux qui t’ont suivi» il montra du doigt du côté des Syriens comme pour dire qu’Allah les a élevés au-dessus des incrédules c’est à dire les Irakiens.
A son tour Al-Walîd b. Abdil Malik ordonna à Khâlid b. ‘Abdillah al-Qasrî de creuser un puits à Makkah. Quand il l’avait fait le puits s’est avéré d’eau douce et bonne à boire. Les gens appréciaient – Khâlid dit alors dans son sermon sur la chaire de Makkah: «Ô les gens! Sachez qu’Ibrâhîm, l’Ami d’Allah Lui avait demandé de l’eau et Allah lui donna un puits d’eau salée et amère. Mais quand le calife lui eut demandé de l’eau, IL lui donna un puits d’eau douce». L’orateur se moquait donc de Zam-Zam. Il faisait aussi transporter l’eau du puits “califal” dans un bassin en cuir tout près du puits Zam-Zam pour qu’on en remarquât la différence». Le narrateur ajouta néanmoins ceci: «ensuite l’eau de ce puits, s’est perdue dans la terre et il fut effacé de telle sorte qu’on ne sait plus aujourd’hui où il était». (63)
Ainsi, la clique califale s’est abaissée à ce niveau dégradé dans sa direction de la Communauté. Ceci était l’aboutissement de la politique qui s’était installée dans la Ummah relativement à la mystification du statut califal, en particulier celui d’Abû Bakr et de ‘Umar (r. d.). L’éducation dans ce sens de la pensée au sein de la Communauté était telle que vers la fin du califat de ‘Umar, l’ensemble des Musulmans et en particulier les Compagnons du Prophète (SAW) acceptèrent de joindre à la Sîrah du Messager celle des deux premiers califes pour en faire une constitution ou un modèle dans la société islamique. Ainsi, ‘Uthmân ne pouvait accéder au califat qu’à la condition d’agir selon la sunnah du Prophète et la sîrah des deux premiers califes. Or, on a vu qu’ils faisaient intervenir leur opinion personnelle dans la législation Shar’î: ils avaient supprimé la part d’Ahlul-Bayt et de Banî Hâshim dans les recettes du Khums malgré l’existence des textes confirmatifs. Abû Bakr avait annulé l’application de la loi du talion et la sanction de la lapidation au profit de Khâlid b. al-Walîd en opposition aux textes Shar’î et en conformité avec son opinion personnelle. ‘Umar avait prohibé arbitrairement le pèlerinage de jouissance et le mariage de jouissance et avait créé le système de classe par la distribution inéquitable des deniers du trésor public. Bref, ils avaient, pour servir des intérêts particuliers ou l’intérêt général, altéré beaucoup de jugements islamiques. En ceci, ‘Uthmân leur a emboîté le pas. Quand vint le tour de l’Imam ‘Ali, il s’est plaint de cette altération des lois islamiques mais n’a pas pu (radicalement réformer le système) de façon à le ramener à son état initial de l’époque prophétique. Quand le calife Mu’âwiyah eut pris le pouvoir, il accentua encore plus l’altération de la Shari’ah.
De plus en plus, les Musulmans avec cette mystification des califes et à cause du travestissement des lois islamiques, ne pouvaient rien faire pour ramener la shari’ah à leur société. Face à cette situation que devaient faire les Imams d’Ahlul-Bayt? Comment ont-ils pu ramener de nouveau les jugements islamiques à la société? C’est ce que nous allons voir dans le champ de recherche suivant.
Notes:
- Abû Ja’far Mohamed al-Kulaynî, Al-Kâfî, (Uçul), 1/58; Al-Fayd al-Kâshânî, Al-Wâfî, 1/59
- Mohamed b. al-Hassan As-Çaffâr, Baçâ’irud-Darajât, p. 301
- Al-Majlisî, Mir’âtul-‘uqûl, “L’explication du dit-hadîth”
- As-Çaffâr, Baçâ’ir Ad-Darajât, p. 299, h/ 2
- As-Çaffâr, Baçâ’ir Ad-Darajât, p. 301, h/ 9
- Ibid, p. 301, h/ 1
- As-Çaffâr, op. cit., p. 299
- As-Çaffâr, Baçâ’ir Ad-Darajât, pp. 300-301, h.5, 7, 10.
- Idem, p. 290, chap.: “Le Prophète apprit à Amir al-Mu’minine la science”; Al-Wasâ’il, éd. 1323-1324 h., tom. 3/391, h/ 19; Mustadrak al-Wasâ’il, éd. de 1321 h., tom. 3/192, h/ 28.
- Idem, pp. 290-292, h/ 6, 7, 11.
- As-Çaffâr, Baçâ’ir, p. 198, h/ 3
- Ibn Sa’d, At-Tabaqât, “Biographie de l’Imam ‘Ali”, 2/10. Voir aussi le manuscrit d’Ahmed b. Hanbal: “Les mérites de ‘Ali b. Abî Tâlib”.
- As-Çaffâr, Baçâ’ir …, p. 197, h/ 4
- An-Nasâ’î, Sunan, 1/178; Ibn Majah, Sunan, h/ 3708; Ahmed, Al-Musnad, 1/85, h/ 647, 1/107 et 1/80
- As-Çaffâr, Baçâ’ir Ad-Darajât, pp. 149, 159, h/ 15
- As-Çaffâr, Baçâ’ir …, p. 144
- Idem, et p. 143
- As-Çaffâr, Baçâ’ir Ad-Darajât, p. 150. Voir aussi p. 146
- As-Çaffâr, Baçâ’ir…, p. 160
- As-Çaffâr, Baçâ’ir Ad-Darajât, p. 156
- As-Çaffâr, Baçâ’ir Ad-Darajât, pp. 157-158
- As-Çaffâr, Baçâ’ir…, p. 162
- At-Tûsî, Al-Ghaybah, éd. Tabrîz, 1323 h.; Ibn Shahr Ashûb, Al-Manâqib, 4/172; Al-Majlisî, Al-Bihâr, 46/18
- Al-Kulaynî, Al-Kâfî, 1/304; A’lâm al-Warâ, p.152; Al-Majlisî, Al-Bihâr, 46/16; Ibn Shahr Ashûb, Al-Manaqîb, 4/172; Uçul Al-Kâfî, 1/305; A’lâm al-Warâ, p. 260; Baçâ’ir…, p. 44; Al-Bihâr, 46/229; Al-Wâfî, 2/83
- Al-Kulaynî, Al-Kâfî, 1/305; A’lâm al-Warâ, p.260; Al-Majlisî, Al-Bihâr, 46/229, h/1; Baçâ’ir…, p. 44; Al-Bihâr, 46/229; Al Wâfî, 2/82
- Al-Kulaynî, Al-Kâfî, 1/305, h/1; A’lâm al-Warâ, p.260; Al-Majlisî, Al-Bihâr, 46/229, h/1; Baçâ’ir…, p. 165; Al-Bihâr, 46/229; Al-Wâfî, 2/82
- As-Çaffâr, Baçâ’ir Ad-Darajât, p. 158 et pp. 180, 181, 186
- As-Çaffâr, Baçâ’ir Ad-Darajât, p. 158.
- As-Çaffâr, Baçâ’ir Ad-Darajât, pp. 165, 166.
- Al-Kulaynî, Al-Kâfî, 3/48; Baçâ’ir…, pp. 177, 186, 188; Al- Wâfî, 2/132.
- An-Nu’mânî, Al-Ghaybah, p. 177; Al- Bihâr, 48/22, h/34.
- As-Çaffâr, Baçâ’ir Ad-Darajât, pp. 164, h/7, 8, 9.
- Al-Kulaynî, Al-Kâfî (Uçul), 1/311-312; At-Tûsî, Al-Ghaybah, p. 28; Al-Mufîd, Irshâd, pp. 285-286; Al-Bihâr, 49/27; Al-Kishî, Rijâl, p. 382
- Al-Kulaynî, Al-Kâfî, 6/207; At-Tahdhib, 9/33; Al-Wasâ’il, 16/207
- Al-Kulaynî, Al-Kâfî, 1/62-63; Al-Hurr al-‘Amilî, Al-Wasâ’il, p. 394, h/ 1; At-Tabarsî, Al-‘Ihtijâj, p. 134; Al-Majlisî, Mir’âtul- ‘Uqûl, 1/215 …
- Avant de manifester leur conversion à l’Islam l’un était chrétien, l’autre juif.
- La station d’Ibrâhim (a. s.) était contiguë à la Ka’bah mais ‘Umar l’en a séparée (Ibn Sa’d, Tabaqât, 3/284); As-Suyûtî (Târîkh Al-Khulafâ’, p. 137); Ibn Hajar (Fath al-Bârî, 9/236); Ibn al-Athîr (Al-Kâmil, 2/439). On dit aussi que ‘Umar l’a remise là où elle était à l’époque anté-islamique.
- Voir, chapitre précédant de dans ce livre: “Le patrimoine du Messager…”
- L’auteur dit As-Ça’ = 4 Amdâd. Et le Mudh = 2 ritl pour les juristes de l’Irak. Et 1,5 ritl pour les Shi’ites. Ce qui fait que la mesure du Çâ’ pour les Shi’ites = 6 Artâl (la mesure de Médine).
- Le calife ‘Umar élargit la Mosquée du Prophète en y annexant quelques maisons (As-Suyûtî, Târîkh Al-Khulafâ’, p. 137)
- Comme la question du ‘Awl et celle du Ta’çîb dans le partage de la masse successorale, l’ablation de la main du voleur (ou du rebelle) à partir du poignet et celle du pied à partir de la cheville contrairement aux prescriptions prophétiques selon lesquelles il faut laisser intacts le creux de la main et le talon du pied et, en outre, la question de la répudiation par trois considérée par le calife ‘Umar comme répudiation irréversible contrairement à la sunnah du Prophète.
- Comme la femme répudiée sans la présence de témoins ou sans s’être purifiée auparavant (du flux menstruel).
- Comme les Banî Taghlib furent dispensés de payer la jizyah (le tribut) ils devaient être assignés aux lois de la guerre y compris celles relatives à la captivité. On rapporte à partir d’Ar-Ridâ (a. s.) que les Banî Taghlib refusèrent par orgueil de payer le tribut et demandèrent à ‘Umar de les en dispenser et de prendre double la Zakât (qui n’est obligatoire que pour les Musulmans). Craignant qu’ils ne rejoignent le camp de Byzance, ‘Umar répondit positivement à leur quête.
- Cette Bid’ah, de ‘Umar consistait à ce que les cultivateurs, les artisans et les commerçants payaient régulièrement et en dehors de la zakât un impôt spécial au profit des hommes de science, de l’administration, aux chefs “locaux” et aux soldats. Des registres pour l’application de cette loi furent composés, comprenant les noms des débiteurs et des créditeurs. L’administration de ces registres était payée des recettes du nouvel impôt. Rien de cela n’était à l’époque du Prophète (SAW) ou d’Abû Bakr.
- C’était l’une des Bida’ de ‘Umar d’avoir décidé de convertir (le ‘Ushur (1) et sa moitié 1) sur les produits agricoles en impôt liquide appelé Kharâj. Pour ce faire, il a envoyé dans beaucoup de contrées ses mandataires pour arpenter les terres et calculer ce que devaient payer les propriétaires. Finalement, en Irak et en Egypte, on devait payer des sommes respectivement aux Rois de la Perse et aux Rois de l’Alexandrie. Or les savants de l’Ecole des califes (comme Al-Baghawî) ont rapporté des hadîths selon lesquels l’Islam avait effacé ce genre d’imposition au profit, notamment, des habitants de l’Irak et de l’Egypte.
- Le Prophète (SAW) présidait aux mariages “mixtes” c’est-à-dire d’époux de conditions différentes: Miqdâd, par exemple, épousa la cousine du Prophète (SAW). ‘Umar empêchait les non-quraishites de prendre épouse dans la tribu de Quraïsh ou les (Musulmans) non-arabes de se marier chez des Arabes.
- Allusion à la privation d’Ahlul-Bayt de leur droit au Khums.
- En sortant de l’enceinte de la Mosquée, les terres qui lui ont été annexées et en fermant les portes qui donnaient sur la Mosquée conformément à l’ordre divin apporté par Jibrîl (a. s.) stipulant de fermer toutes ces portes à l’exception de celle de ‘Ali (a. s.). Il semble qu’après la mort du Prophète (SAW) on a fait le contraire.
- ‘Umar avait autorisé, en ablutions, qu’on passât la main mouillée sur les pantoufles au lieu des deux pieds (trois jours successifs pour le voyage et 24 heures (un jour) pour le résident) alors que dans le hadîth il est dit: «Au Jour de la Résurrection, l’homme le plus acculé à la lamentation est celui qui verra ses ablutions tracées sur la peau (allusion aux pantoufles en cuir) de quelqu’un (ou quelque chose) d’autre que lui». Pour ce qui est du Nabîdh (sorte de bière), certains Musulmans à cette époque là, croyaient qu’il était licite d’en boire.
- Beaucoup de Musulmans (non partisans de l’Ecole d’Ahlul-Bayt) récitent, à voix basse la Basmalah (Au Nom d’Allah, Clément, Miséricordieux) au début de la Fâtihah (Al- Hamdu) même si la prière accomplie doit être à voix haute. Certains ont même annulé le devoir de réciter la Basmalah suivant peut-être une ”sunnah” connue du calife Mu’âwiyah (voir l’exégèse d’Az-Zamakhsharî, sourate Al-Hamdu).
- ‘Umar le calife et les partisans de l’Ecole des califes agirent, en matière de divorce, selon des opinions différentes des jugements islamiques.
- Les neufs espèces de la zakât sont l’or, l’argent, le blé, l’orge, les dattes, le raison sec, les chameaux, les bovins, et les ovins (et caprins). Mais certains ont imposé aussi l’espèce chevaline (voir As-Suyûtî, Târîkh …, p. 137).
- Dans le domaine de la prière, beaucoup de bida’ furent inventées en opposition avec la sunnah prophétique: en ablutions (al-Wudû’) ils essuient les oreilles, lavent les pieds et essuient le turban, les pantoufles. Ils annulent le Wudû’ par le seul fait de toucher les femmes, de toucher à son sexe, d’avoir mangé quelque chose (viande) de cuit par le feu. Ils ont fait abstraction, dans l’appel à la prière, de la locution “Hayya ‘Alâ Khayril-‘Amal“, mais ajoutèrent celle-ci: “Açalâtu Khayrun minan-Nawm“. Ils ont aussi avancé, dans les salutations médianes (At-Tashahhudu), le Taslim (Assalâmu ‘Alayka Ayyuhan-Nabî’u) alors que cela fut institué pour mettre fin à la prière. Ils ont aussi inventé le Qalbd (mettre une main sur l’autre) dans la station debout en prière. Ils ont réuni (obligatoirement) les gens dans les prières surérogatoires, et inventé la prière d’Ad-Duhâ … etc. (voir le livre Ash-Shâfî de Sayyid Al-Murtadâ).
- Najrân, deux lieux différents (l’un du Yaman, l’autre près de Khûfah) portent ce nom. ‘Umar expulsa les habitants de Najrân, du côté du Yaman où se trouvait le temple (l’église, le monastère?) Des Assayid et Al-‘Aqib deux prêtres chrétiens qui, en compagnie de leurs ouailles, se rendirent auprès du Prophète (SAW). Suite à une polémique avec ces chrétiens, il les appela à Al-Mubâhalah (l’appel de l’anathème sur l’imposteur) (concernant la cause de la façon dont ‘Umar les expulsa, voir Al-Balâdhurî dans Futuh Al-Buldân, pp. 77-79
- Voir les “primautés” de ‘Umar dans Târikh al-Khulafâ’ d’As-Suyûtî, p. 136
- Al-Kulaynî, Rawdatul-Kâfî, p. 58-63
- Al-Majlisî, Al-Bihâr, 42/196
- Al-Majlisî, Al-Bihâr, 42/195
- Az-Zubayr b. Bakkâr, Al-Muwaffaqiyat, pp. 575-576; Ibn Abîl-Hadîd, Sharh An-Nahj, 2/176.
- Ibn Kathîr, Târikh…, 10/7-8
- Abû Dâûd, Sunan, 4/210, h/ 4645
- Ibnu-Abdi Rebbih, Al-‘Iqd Al=Farîd, 5/51
- At-Tabarî, Târîkh, 5/67; Ibn Al-Athîr, Al-Kâmil, 4/205; Ibn Kathîr, Târîkh, 9/76