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Les Particularités du Chiisme
Bien que ces particularités soient l’objet d’étude de la deuxième étape, nous les avons mises à la fin de la discussion, car elles sont les dernières choses que les wahhabites peuvent comprendre du Chiisme.
Ces particularités se divisent en trois parties:
1 L’attitude positive du Chiisme imâmite à l’égard de la Famille du Prophète (Que le salut de Dieu soit sur lui).
2 Le réalisme du Chiisme vis-à-vis des Compagnons du Prophète (Que le salut de Dieu soit sur lui)
3 L’occultation du douzième Imam, Que Dieu hâte sa venue, du point de vue chiite.
Ce sont les étapes que doit franchir tout chercheur sur le Chiisme. Cet ordre est recommandé et même exigé dans la présentation de la pensée chiite, aux wahhabites.
Pour donner une idée plus claire de cette méthode de présentation du chiisme, nous avons pensé présenter les différentes étapes sous forme d’une pyramide (voir p 103)
Cette pyramide expose clairement la méthode que nous avons adoptée pour présenter le Chiisme. Elle montre aussi que, pour aborder la deuxième étape relative à la connaissance du Chiisme, il faut au préalable, franchir la première étape relative à la connaissance historique de l’apparition du Chiisme qui permet de sortir les wahhabites de la confusion qu’ils entretiennent entre le Chiisme et les sectes extrémistes.
La première étape est au sommet de la pyramide, telle qu’on la voit sur le schéma, pour montrer l’importance qu’elle a dans l’évolution correcte du débat avec les wahhabites.
La deuxième étape concerne la connaissance précise du chiisme sous la pointe de la pyramide, l’ordre ne doit en aucun cas être changé.
La troisième étape comme chaque étape, comporte des vérités qui ne peuvent être vérifiées qu’à ce niveau de la discussion.
Cet ordre étant respecté, la discussion concernant les principes du chiisme, qui est la dernière étape, interviendra en dernier lieu, afin que la compréhension de ses sujets soit complète et précise.
En un mot, chaque étage de cette pyramide montre le degré d’importance de l’étape.
Nous n’avons placé la première étape au sommet de la pyramide que pour mettre l’accent sur la priorité qu’elle exerce sur les autres étapes.
Nous avons placé la discussion sur “La Divinité et la Prophétie” dans le Chiisme, juste au début de la deuxième étape pour montrer que les autres vérités ne peuvent être saisies qu’après avoir bien compris et assimilé cette première vérité qui consiste à considérer la Divinité qui est le Créateur, et le serviteur qui est la créature, comme deux entités totalement distinctes.
Le plus remarquable est que, malgré son importance, qui exigerait qu’elle soit abordée en premier lieu, la discussion sur “La vérité de l’Imâmat et l’Occultation du douzième Imam” a été placée dans les dernières étapes. En tant qu’ancien wahhabite, j’ai constaté qu’il n’est pas si facile qu’on pourrait le penser, de faire assimiler ces deux principes à un wahhabite, sans qu’il ait été préparé à cette question dans les étapes précédentes.
Je fais cette remarque pour éviter qu’on s’imagine que je n’accorde pas assez d’importance à la question de l’Imâmat et de l’Occultation du douzième Imam.
Les lignes tracées du sommet à la base de la pyramide reflètent la corrélation étroite qui existe entre les différentes étapes de la recherche, et entre les vérités propres à chaque étape.
Chaque étape est le résultat de l’étape précédente et il est nécessaire de progresser pas à pas, dans cette recherche.
La cohésion qui existe entre les différents degrés de la pyramide exprime l’harmonie qui règne entre les croyances du Chiisme et montre que le chercheur doit considérer ces vérités comme les parties d’un ensemble homogène. Il doit éviter de les considérer de façon isolée, car dans ce cas, il ne serait pas en mesure de saisir la grandeur de cet édifice idéologique.
L’une des causes des erreurs des wahhabites dans leur approche du Chiisme, est de considérer séparément chacune des vérités et des croyances chiites.
Le choix de la pyramidale montre l’enchaînement et l’ordre à donner aux discussions. Chaque étape ou discussion, résulte de l’étape et de la discussion précédente, de telle manière qu’en admettant la première vérité, nous sommes naturellement conduits à admettre la seconde et ainsi de suite jusqu’à la dernière.
Les lignes horizontales de la pyramide montrent que chaque étape doit être minutieusement et profondément étudiée, sans être confondue avec l’étape suivante. Chaque étape nécessite une recherche profonde et méticuleuse. On ne peut aborder l’étape suivante avec succès, si l’on n’a pas accompli la recherche de l’étape précédente. Cette pyramide est un ensemble homogène dont les éléments sont harmonieusement liés.
Le sommet pointu et la large base de la pyramide montrent que toute erreur, même infime, dans les premières étapes aboutira à une catastrophe dans les étapes suivantes.
Passons à présent, à une brève étude de chacune de ces étapes
Étape 1: Il n’existe aucune relation entre le Chiisme imâmite et les sectes extrémistes
La première règle à observer par un chercheur non-chiite avant toute investigation, est de bien considérer cette étape afin de ne pas se méprendre sur les principes de cette école.
A cette étape, il est indispensable de comprendre qu’il existe une véritable différence entre le Chiisme imâmite et les sectes extrémistes, et entre la pensée théologique et islamique du Chiisme et les idéologies humaines des zoroastriens par exemple.
Et n’enrobez pas de faux la vérité.(1)
A cette étape délicate, nous sommes mis au courant des événements qui furent à l’origine d’une confusion entre la pensée islamique du Chiisme et la pensée extrémiste, confusion qui a conduit les wahhabites à attribuer au Chiisme des idées qui lui sont totalement étrangères.
Cette étape est importante car elle montre l’intérêt de la méthode dont il est question dans ce livre, et explique pourquoi les wahhabites ont pu injustement imputer au Chiisme, des relents du Mazdéisme, du Judaïsme et du Christianisme, et présenter de façon erronée les principes de cette école.
Je pense que les vérités et les principes du Chiisme ne peuvent être compris dans leur authenticité qu’en tenant compte de cette étape importante et fondamentale.
Dans ce livre, nous avons choisi de nommer cette étape “Connaissance historique du Chiisme “, car nous pensons qu’avant de commencer toute recherche sur le Chiisme, il est indispensable de dissocier le Chiisme de l’idéologie des sectes extrémistes, un amalgame qui a conduit les wahhabites à attribuer au Chiisme des idées mensongères, empruntées aux sectes extrémistes.
A cette étape, nous devons étudier les questions qui concernent les idées extrémistes faussement attribuées au Chiisme. Cette étape est celle de la connaissance de la référence islamique du Chiisme et de la distinction entre les principes du Chiisme imâmite tirés du Saint Coran et de la Noble Tradition du Prophète, que la paix de Dieu soit sur lui et sur ses descendants, et des idées impies ou polythéistes, héritées du Mazdéisme, du Judaïsme et du Christianisme.
Il est impossible de corriger les méthodes de recherche des wahhabites sur le Chiisme, s’ils persistent à confondre le Chiisme et l’Extrémisme.
A cette étape, nous tenterons d’abord d’élucider le problème des wahhabites, puis nous entreprendrons une recherche sur leurs motivations cachées.
Rappelons que les sunnites, aussi bien aujourd’hui que dans le passé, ont réussi à régler ce problème, défendent le Chiisme duodécimain et s’opposent énergiquement à ceux qui persistent dans cette confusion.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous devons faire une remarque importante sur notre méthode de recherche:
Comme nous l’avons dit, cette méthode de recherche comporte trois étapes dont le respect de l’ordre est formellement recommandé et le moindre changement prohibé. Je suis convaincu que si cet ordre n’est pas respectée, notre méthode perdra son efficacité et échouera dans son objectif qui est de rectifier la méthode de recherche des wahhabites sur le Chiisme et de mettre en lumière la différence qui existe entre leur méthode et celles des savants sunnites. Certes, les écrits des wahhabites ne sont pas à l’abri d’extensions et d’ajouts, et pour mener une recherche correcte sur le Chiisme, il vaut mieux suivre exactement notre méthode.
Si la majorité des sunnites dans la passé et de nos jours, ont mieux réussi dans leur approche du Chiisme, que les wahhabites dans des études similaires, c’est qu’ils ont évité de faire un amalgame entre l’idéologie du Chiisme et celle des sectes extrémistes.
Cette étape est à la fois importante et nécessaire, d’autant plus qu’elle a pour but de corriger les erreurs des wahhabites. Une fois ces erreurs corrigées, la méthode d’investigation se fondera sur la réalité et sera conforme aux normes d’une recherche scientifique.
Se fiant aux méthodes de leurs prédécesseurs mieux informés du danger des erreurs de cette étape, les sunnites actuellement commentent différemment les principes chiites. Ils négligent volontairement les commentaires wahhabites au sujet du Chiisme et fondent leurs recherches sur des règles scientifiques auxquelles les wahhabites devraient normalement aussi se conformer avant d’entamer toute recherche.
Par conséquent, cette étape est indispensable aussi pour les sunnites ordinaires, qui doivent éviter la méthode des wahhabites, incapables d’appréhender les vérités du Chiisme.
Nous souhaitons que le lecteur ne se contente pas d’une lecture superficielle, mais s’adonne à une étude profonde et minutieuse de cette discussion afin d’arriver au but souhaité.
Nous espérons également que la conscience des wahhabites se réveillera, car la moindre erreur à cette étape, est à l’origine de toutes les autres erreurs que commettront les wahhabites, par la suite, dans leur interprétation du Chiisme imâmite.
En proposant de passer par cette étape, nous souhaitons que les wahhabites choisissent une méthode adéquate dans leur étude du Chiisme, méthode à laquelle les sunnites de toutes les époques, se sont conformés et qui est reconnue par l’islam.
Le livre “La relation intrinsèque entre le Chiisme et l’Extrémisme” que j’avais entrepris d’écrire quand j’étais wahhabite, et dans lequel je confondais l’Extrémisme et le Chiisme, et plaçais les chiites au nombre des impies, était le résultat de mon incapacité de dissocier le Chiisme de l’Extrémisme, parce que pour connaître le Chiisme, je me référais uniquement aux textes wahhabites, sans consulter les avis des savants sunnites. C’est pour cette raison que j’ai placé cette étape au sommet de la pyramide de la connaissance du Chiisme.
Avant ma prise de conscience, j’attribuais au Chiisme la plupart des opinions idolâtres du Mazdéisme, les contes de l’époque préislamique, les mythes soufis et les idées extrémistes imprégnées de polythéisme, que j’avais entassées en vrac dans cet ouvrage.
Dans ce livre, j’attribuais au Chiisme toutes les idées polythéistes des extrémistes et pensais avoir bien agi. Cependant c’est en franchissant cette étape, que je pris conscience de mon erreur et du fait que je n’avais jamais jusqu’alors, dissocié le Chiisme des idéologies extrémistes. En corrigeant cette erreur, je suis arrivé à distinguer le Chiisme authentique et à repérer les idées qui lui étaient faussement attribuées, et c’est pourquoi j’ai brûlé ce livre peu avant sa publication.
Quand j’étais wahhabite, je pensais qu’on pouvait considérer les chiites comme des zoroastriens, des juifs ou des soufis, mais après avoir pris conscience de mon erreur, je compris que ces épithètes convenaient mieux aux sectes extrémistes égarées, qu’aux chiites.
Cette prise de conscience, due à l’attention portée à cette étape, m’a obligé à abandonner les méthodes de recherche wahhabites et à choisir les méthodes adoptées par les grands savants sunnites, et m’a permis de réviser ma vision du Chiisme et de me débarrasser de cette confusion très dangereuse.
L’atmosphère intellectuelle dans laquelle je fus élevé, était sans doute à l’origine de cette idéologie pernicieuse. J’ai fait des études “religieuses” à Sana, capitale du Yémen, dans des écoles wahhabites qui publiaient des livres sur le Chiisme et dont les écrivains confondaient tous, l’Extrémisme et le Chiisme. Ces écrivains attribuaient aux chiites toutes sortes d’hérésies et d’idées polythéistes. Ces écrits m’avaient beaucoup influencé. Dans ces écoles, on se contentait de lire les livres wahhabites et l’on n’autorisait pas la publication des livres sunnites qui n’adoptaient pas les mêmes méthodes.
Puis j’ai eu l’occasion de lire les ouvrages de grands écrivains sunnites sur le Chiisme et je fus étonné de constater la différence fondamentale qui existait entre leur méthode et celle des wahhabites. S’étant rendus compte de l’erreur des wahhabites, ces écrivains sunnites critiquaient sévèrement leurs méthodes de recherche qui ne reflétaient aucunement les réalités de cette école.
L’écrivain sunnite contemporain, Hâmid Hanaf, (2) dit à ce propos: “J’ai passé beaucoup de temps à étudier les principes des Imams des Ahl ul-Bayt en particulier, et ceux des savants chiites en général, à travers les écrits de leurs détracteurs, mais je n’y ai rien trouvé qui me permette de repousser cette école. (3)”
Les penseurs sunnites estiment que les wahhabites ne se rendent pas compte de leur erreur à cette étape de la connaissance des origines du Chiisme, et qu’il est naturel qu’ils n’arrivent pas à dissocier le Chiisme de l’Extrémisme.
Le penseur sunnite d’origine égyptienne, Anwar Djundî, a écrit à ce sujet: “Les chercheurs doivent faire une distinction entre les chiites et les extrémistes, attaqués par les oulémas et contre qui les musulmans doivent être mis en garde (4)”
Un autre penseur égyptien, Alî Abdu l-Wâhid Wâfî écrit: “Beaucoup de nos écrivains ont confondu le Chiisme Dja’farite avec d’autres sectes “chiites”.(5)“
Muhammad Ghazzâlî, imam actuel des sunnites, a énormément lutté pour corriger les méthodes d’investigation wahhabites sur le Chiisme. Il s’est opposé énergiquement aux sunnites qui suivaient les méthodes wahhabites et n’a épargné aucun effort pour informer les gens qui faisaient la même confusion: “Ayant assimilé le Chiisme à l’Extrémisme, certains de ces menteurs sont même allés jusqu’à répandre la rumeur que les chiites seraient les adeptes d’Ali tandis que les sunnites seraient ceux de Mohammad, que les chiites croyaient que la prophétie revenait à Ali et qu’elle savait été “par inadvertance”, confiée à quelqu’un d’autre. Ce sont des calomnies ignobles qui ne peuvent venir que d’extrémistes”.
Critiquant vivement les sunnites qui avaient adopté les méthodes wahhabites, il écrit: “Certains d’entre eux vont même jusqu’à dire que les chiites croient que des versets ont été supprimés du saint Coran !” (6)
Certains penseurs sunnites sont d’avis que les wahhabites exagèrent beaucoup dans leurs déclarations sur le Chiisme et qu’ils ont dévié de la voie qui leur permettait de le connaître véritablement.
Mohammad Bahî, savant égyptien, écrit: “Les wahhabites ont agrandi le fossé qui séparait le Chiisme et le Sunnisme et sont responsables d’une grande partie des divergences doctrinaires qui, ayant débuté au 18ième siècle de l’ère chrétienne, ne cessent, jusqu’à ce jour, de s’amplifier et de séparer ces deux écoles officielles de l’islam. Ceci est une des conséquences néfastes de la propagande des wahhabites”.
Un autre savant sunnite, Abdu l-Halîm Djundî, déclare: “Imputer aux chiites la responsabilité d’actes extrémistes a faussé la vision que les autres musulmans avaient du Chiisme. On a attribué aux chiites des fautes qu’ils n’ont jamais commises comme la croyance en la divinité de l’Imam qui est une hérésie qui conduit à la mécréance”. (7)
Le docteur Tâhâ Hussayn écrit quant à lui: “Leurs ennemis attribuent n’importe quoi aux chiites, non seulement ils ne contentent pas de ce qu’ils entendent et voient, mais vont même jusqu’à les calomnier et les accuser de tous les crimes. Comme des cambrioleurs, ces ennemis sont à l’affût et surveillent à la loupe, tout ce que disent et font les chiites, et leur attribuent des actes et des paroles étranges qu’ils n’ont jamais dites” (8)
Faisant allusion à ces problèmes créés par les wahhabites dans son livre “Bayna sh-Shîcati wa Ahli s-Sunna“, le docteur Alî Abdu l-Wâhid Wâfî, déclare:
“Quelles que soient les dimensions qu’elle atteindra, la divergence entre les sunnites et les chiites ne sortira jamais du cadre de l’Idjtihâd légale”. (9)
Ayant compris comme les autres, que la condamnation continuelle des Chiites par les wahhabites (11)venait de la confusion qu’ils faisaient entre le Chiisme et l’Extrémisme, le chercheur sunnite Fahmî Huwaydî dit alors: “Jeter l’anathème sur les Chiites est le souci majeur des wahhabites”. (12)
Tous ces penseurs sunnites sont d’avis que cette méthode d’investigation sur le Chiisme a conduit les wahhabites à confondre cette école de pensée islamique avec l’Extrémisme, et les a grandement égarés.
Certains penseurs sunnites estiment que l’image du Chiisme, présentée par les wahhabites, est en tout point contraire à la réalité et concerne plutôt les sectes extrémistes.
Nous voyons cette opinion dans les écrits de Sâlim Bihansâvî qui, ayant étudié le livre “al-Sunnat ul-Muftarâ Alayhâ”, insiste sur la nécessité de corriger les méthodes d’étude wahhabite sur le Chiisme. Il a mis en évidence l’écart de la méthode des wahhabites de celle des savants sunnites et a critiqué les inepties, développées par les théoriciens wahhabites. S’opposant violemment à leurs accusations aux chiites de posséder un autre Coran, il écrit: “Le Coran des sunnites est exactement le même que celui que l’on trouve dans les mosquées et les maisons des chiites”.
Bon nombre de penseurs sunnites estiment que les idées des wahhabites sur le Chiisme, proviennent d’écrits extrémistes ou d’écrivains juifs, chrétiens, zoroastriens ou d’orientalistes occidentaux. Faire confiance à ces sources ne peut qu’engendrer une confusion dangereuse entre le Chiisme et les sectes extrémistes.
Anwar Djundî, savant égyptien, est l’un de ces penseurs dont nous avons rapporté les paroles.
Hassan al-Bannâ’, chef de file du mouvement islamique d’Egypte, est l’un de ceux qui ont, avec beaucoup d’ardeur, déployé leurs efforts pour corriger les méthodes de recherche des wahhabites sur le Chiisme. Il s’est violemment opposé aux théoriciens qui assimilent le Chiisme à l’Extrémisme, se demandant comment ils avaient pu commettre une telle erreur alors que les bibliothèques du monde entier regorgent d’œuvres monumentales héritées des savants chiites. (12)
Le grand écrivain égyptien, Abbâs Mahmûd Aqqâd, s’est aussi rendu compte de l’égarement des théoriciens wahhabites. Le célèbre écrivain égyptien, Anîs Mansûr, le cite en disant: “Si le temps le lui avait permis, il aurait entrepris une recherche approfondie sur le Chiisme, car les inepties qu’on attribue au Chiisme en donne une image incorrecte auprès de beaucoup de gens. Hélas ! Il ne vécut pas assez pour accomplir cette tâche.” (13)
L’écrivain sunnite, Muhammad Kurd Alî, critique également avec sévérité les gens qui ne font pas de différence entre le Chiisme et l’Extrémisme et écrit: “L’opinion à laquelle adhèrent certains penseurs, que le Chiisme serait une innovation d’Abdullâh bin Sabâ, est une erreur qui résulte de leur incompétence et de leur ignorance. Quiconque connaît l’avis des chiites sur d’Abdullâh bin Sabâ, sait très bien qu’ils rejettent ses actes et ses paroles, et quiconque a lu les écrits des savants chiites sur Abdullâh bin Sabâ, comprendra combien cette opinion est incorrecte”. (14)
Umar Tilmasânî, chef de file des Frères musulmans, s’étonne aussi de la confusion faite par les wahhabites entre le Chiisme et les sectes extrémistes, (15)alors que selon lui, le fiqh (jurisprudence islamique) chiite a beaucoup contribué à enrichir la pensée du monde musulman. (16)
Le guide actuel des sunnites, Faqî Muhammad Abû Zuhri, (17) horrifié, a violemment critiqué la façon incorrecte dont les wahhabites interprètent certains termes chiites et affirme à propos du mot “taqîyya” dont les wahhabites n’ont jamais compris le sens, que les chiites l’ont tiré du Coran même. Il précise que: “la Taqîyya est le fait qu’un croyant cache certaines de ses opinions pour échapper à la torture ou pour atteindre un but sublime qui sert la religion de Dieu” et que “ce sens découle directement d’une interprétation du verset: (18)
Que les croyants ne prennent pas pour amis, des incrédules de préférence aux croyants ! Celui qui agirait ainsi n’aurait rien à attendre de Dieu, à moins que ces gens-là ne constituent un danger pour vous. Dieu vous met en garde contre Lui-même. Et c’est vers Dieu qu’est le retour final. (19)
Répondant aux wahhabites qui assimilent la croyance des chiites au sujet de l’Imam, à celle des extrémistes, il écrit “Les chiites imâmites n’ont jamais élevé la dignité de l’Imam à celle du Prophète”. (20)
Cheikh Mahmûd Shaltût, grand doyen sunnite et recteur de l’université d’Al-Azhar, est au nombre de ceux qui ont adhéré à la méthode traditionnelle des sunnites dans l’interprétation de la pensée chiite, et s’est attaqué vigoureusement aux méthodes des wahhabites qui, d’après lui, sont tombés dans l’erreur dans leur présentation du Chiisme et l’amalgame qu’ils ont fait entre les partisans du Chiisme et les extrémistes.
Il a déployé d’immenses efforts pour ramener les wahhabites à la méthode traditionnelle des sunnites et pour faire disparaître les tensions entre sunnites et chiites qui étaient apparues, suite aux déclarations wahhabites. C’est pour cela que les wahhabites se sont opposés à lui et lui ont reproché de vouloir rapprocher les sunnites des sectes extrémistes. Cheikh Mahmûd Shaltût voulait leur faire comprendre que les idées qu’ils attribuaient aux chiites étaient, en réalité, les idées des Sabâïs, des Khattâbîs et des Banâïs que les chiites eux-mêmes considéraient comme des mécréants, et qu’il était convaincu que l’amalgame entre le Chiisme et ces croyances impies, venait du fait que les wahhabites considéraient à tort le Chiisme comme une secte extrémiste.
Mahmûd Shaltût fut obligé de s’attaquer à certains sunnites de son époque, influencés par les wahhabites et qui critiquaient les positions de leurs prédécesseurs vis-à-vis des chiites et selon lui, représentaient le plus grand obstacle au rapprochement entre chiites et sunnites. Il avait déclaré: “Des gens ignobles et armés de mauvaises intentions, comme il en existe partout, ont commencé à s’opposer à l’idée de l’entente car ils savent que leur survie dépend de la division, ce sont des malades mentaux qui suivent leurs passions et des buts spéciaux. Ce sont des mercenaires qui rendent service aux séparatistes et résistent de façon directe ou indirecte à tout mouvement réformateur qui veut mettre un terme à la division des musulmans et renforcer leur union.” (21)
Après avoir fait un amalgame entre le Chiisme et l’Extrémisme, les wahhabites nomment les chiites, les “râfizîs”, un titre qui, d’après les livres de science des religions, correspond beaucoup mieux aux sectes extrémistes qu’aux savants chiites, des sectes que les savants chiites avaient condamnées bien avant les sunnites. C’est pour cette raison qu’Anwar Djundî a déclaré que les râfizîs n’étaient en fait, ni chiites ni sunnites.
Des centaines de témoignages de ce genre existent dans les écrits et les discours des grands religieux sunnites qui ont mis en garde la communauté musulmane contre le danger d’une confusion entre le Chiisme et l’Extrémisme. Il serait vraiment trop long de les citer tous.
L’amalgame entre le Chiisme et l’Extrémisme est une propagande que les ennemis de l’Islam ont lancée pour affaiblir l’union des musulmans. Le grand danger est que ce plan est caché et invisible, au début du travail de recherche. Il s’agit d’un problème opaque que les ennemis de l’Islam ont développé et répandu dans la communauté musulmane. Certains sunnites trop crédules, ont été trompés par les théoriciens wahhabites dont ils ignorent les mauvaises intentions, mais les savants sunnites ont réussi à discréditer ce groupe qui est en train de décliner et ont empêché la propagation de la pensée wahhabite dans les milieux intellectuels sunnites.
Les wahhabites qui pensent que les chiites ont des idées extrémistes, ignorent que les chiites ne sont jamais tombés dans l’exagération, alors qu’au contraire, les wahhabites qui recherchent les causes du fanatisme dans le Chiisme, ignorent qu’ils doivent les chercher dans leurs propres structures. Par ailleurs, les chercheurs sunnites contemporains ont compris que les wahhabites avaient été trompés, pour ne pas avoir correctement étudié les livres sunnites des siècles précédents. C’est pourquoi les penseurs sunnites ont dénoncé les raisons de cet égarement chez les wahhabites et ont expliqué clairement que les chiites n’étaient sous l’influence d’aucun fanatisme et que cela n’était qu’une invention fantaisiste des wahhabites qui découlait de leur confusion entre le Chiisme et les sectes extrémistes.
Après mes recherches, j’ai compris qu’il n’existait que trois manières d’étudier le Chiisme:
- I. Celle des groupes wahhabites.
- II. Celle des penseurs sunnites.
III. Celle des savants chiites.
Au début de mon travail, je m’appuyais sur les travaux des wahhabites, puis après quelques temps, j’ai découvert la méthode des sunnites et celle des oulémas chiites. Je me suis alors retrouvé face à des contradictions incontestables entre la méthode des wahhabites et celle des sunnites. Il était donc logique de supposer que tous les résultats des wahhabites n’étaient pas justes. Reconnaître les méthodes des wahhabites, malgré ces contradictions, revenait à réfuter les deux autres voies de recherche. Il était impossibles d’employer à la fois, les méthodes de recherche wahhabites et les méthodes sunnites, car les commentaires sunnites étaient plus impartiaux que les commentaires wahhabites qui déformaient la vérité et présentaient très mal les particularités du chiisme.
Les recherches des wahhabites sont incapables de nous éclairer sur les croyances chiites. Le Chiisme dont parlent les wahhabites est tout à fait différent de celui des penseurs sunnites. les interprétations wahhabites sont très étranges et ne ressemblent pas du tout à l’image que les grands savants sunnites et chiites nous donnent du chiisme. Les wahhabites sont incapables d’accéder au sens de la Divinité et de la Prophétie ainsi qu’aux autres principes du Chiisme, car les wahhabites sont aveuglés par leur égarement.
Il est étonnant de voir certains sunnites naïfs, accepter le point de vue des wahhabites sur le Chiisme, et se moquer de l’avis de leurs penseurs, alors que les deux groupes parlent de la même chose. Ces gens ne sont pas informés des grandes différences qui existent entre les sunnites et les wahhabites, sur ce sujet. Des divergences qui sont à l’origine d’un grand égarement et viennent d’un manque de connaissances sur les origines du Chiisme.
Les divergences d’opinions entre chiites et sunnites sont apparues au XVIII° siècle, avec la naissance du Wahhabisme. Ces divergences se sont étendues aujourd’hui entre les wahhabites et les sunnites, et il est nécessaire de connaître l’origine cachée de ce problème.
Beaucoup de points qui étaient à l’origine des divergences entre chiites et wahhabites, sont devenus aujourd’hui des causes de divergences entre sunnites et wahhabites.
Les sunnites connaissent bien la différence fondamentale qui existe entre le Chiisme imâmite et l’Extrémisme, et ont souligné à maintes reprises, que les critiques des wahhabites pour discréditer le Chiisme, s’appliquaient en fait, aux idéologies extrémistes et à leurs adeptes, et non au Chiisme.
Si les wahhabites sont responsables des divergences entre chiites et sunnites, ils sont aussi responsables de leurs propres conflits avec les sunnites. Les avertissements des penseurs chiites et sunnites sont compréhensibles et nous ne pourrons arriver à une entente entre ces trois groupes, que quand ce problème aura été résolu.
L’écrivain wahhabite, le professeur Nâsir Qafârî, qui se montre très excessif à l’égard des chiites et les place au banc des athées, a présenté un rapport intéressant sur l’opposition entre les wahhabites et les sunnites au sujet du Chiisme imâmite: “Le lourd dossier des divergences contemporaines au sujet du Chiisme imâmite a attiré mon attention. Certains écrivains comme Muhibb ud-Dîn-i Khatîb, Ihsân Ilâhî Zahîr ou Ibrâhîm Djabhân considèrent les chiites comme des athées, d’autres comme Nashâr, Sulaymân Dunyâ et Mustafâ Shak présente le Chiisme comme une secte modérée qui n’a aucune tendance extrémiste et un certain nombre de penseurs, comme Bihansâvî, sont dans un si grand doute, qu’ils demandent aux savants chiites des explications sur les textes des Muhibb ud-Dîn-i Khatîb et Ihsân Ilâhî Zahîr au sujet du Chiisme ! La vérité se perd ou perd de son éclat dans un tel tourbillon et un si grand vertige” (22)
Mon insistance à connaître l’origine de telles divergences m’a conduit à préparer ma thèse de doctorat sur “Le problème des wahhabites et leur confusion entre les chiites et les extrémistes” et dans cet écrit, j’ai montré que le problème venait d’une simple différence d’interprétation.
Après une recherche sur la façon d’étudier le Chiisme, je me suis rendu compte qu’on ne pouvait employer celle des wahhabites et qu’il existait de grandes divergences entre les wahhabites et les sunnites dans leur présentation du Chiisme.
En employant la méthode des wahhabites pour étudier le Chiisme, nous sacrifions une grande partie du domaine de la recherche et des vérités du Chiisme. Le sujet est abordé dans leurs textes comme si les adeptes des Gens de la Famille prophétique étaient totalement incapables d’expliquer leurs principes. Pour sortir de l’antagonisme entre les sunnites et les wahhabites au sujet des croyances chiites, la meilleure solution est de se référer aux commentaires et aux explications de chiites, comme le docteur Qafârî l’a expliqué au sujet de Sâlim Bihansâvî:
“Lorsqu’il se rendit compte des divergences d’opinions entre Ihsân Ilâhî Zahîr et Mustafâ Shak’a au sujet du Chiisme duodécimain, il se tourna vers les grands savants chiites pour découvrir la vérité et rassembla les résultats de ses entretiens dans le livre “al-Sunnat ul-Muftarâ Alayhâ”. C’est ainsi qu’il se rendit compte que les sunnites étaient plus près de la vérité que les wahhabites”.
Même le grand penseur wahhabite, le docteur Hâmid Hafnî Dawûd, recommanda aux sunnites d’abandonner la méthode des wahhabites et de suivre celle des chiites pour éclairer de leur pensée. Dans l’introduction du livre “Aqâyid ul-Imamiya” du feu Muzaffar, il écrit: “Ceux qui pensent être informés sur les croyances, les sciences et la culture chiites par les écrits des ennemis du Chiisme, se trompent, même si ces écrivains semblent compétents, modérés et sincères dans leurs citations et leur recherche sur la pensée chiite”.
Je dois avouer que je n’ai rien trouvé d’intéressant dans les œuvres des historiens et des critiques du Chiisme malgré le temps que j’ai passé à y chercher des explications sur les enseignements des Imams et des membres de la Famille prophétique, et les croyances des chiites en général. J’avais commencé ces recherches avec enthousiasme pour connaître le Chiisme, mais cela n’a fait que m’éloigner de la vérité du chiisme. Les écrits des détracteurs du chiisme ont égaré ma recherche sur ce groupe de musulmans dispersés dans le monde entier. Cette recherche est restée incomplète et stérile. Pour trouver la vérité, j’ai réexaminé une nouvelle fois le dossier de mes recherches et j’ai décidé de connaître cette branche de la religion musulmane en me référant directement aux écrits des chercheurs et des savants chiites. Me disant que leurs savants devaient mieux connaître leurs croyances que leurs ennemis, même si ces ennemis étaient des orateurs habiles et des écrivains de talent.
De plus, un chercheur doit être objectif, c’est une qualité que j’ai tenté d’observer dans toutes mes recherches et tous mes écrits. Cela oblige le chercheur à citer minutieusement les faits. Comment se peut-il qu’un chercheur, même très intelligent, puisse comprendre correctement le Chiisme sans se référer directement aux sources chiites ? Ce serait une méthode très peu scientifique et c’est pour cela que j’ai concentré mes études sur le Chiisme à partir des textes chiites dont j’ai extrait les croyances et l’idéologie, en évitant de tomber dans la même erreur que mes prédécesseurs.
Un chercheur qui travaille sans se référer aux textes de premier degré, effectue à mon avis, un travail non-scientifique, comme ce fut le cas du docteur égyptien, Ahmad Amîn, dans ses écrits à propos du Chiisme qui s’efforçait d’éclaircir quelques points du Chiisme en en faisant une espèce de judaïsme dans l’Islam et en présentant le chiisme comme une invention d’Abdullâh bin Sabâ. Cette théorie est absolument invalide, puisque les chiites détestent ce personnage contre lequel les oulémas chiites ont écrit beaucoup de livres, comme la recherche complète de Muhammad Hussayn Âl-i Kâshif ul-Ghitâ’ intitulée “Asl ush-Shî’a Wa Usûlihâ”.
Je vous cite ici un exemple qui montre bien le problème de confusion des wahhabites dans leurs écrits: “Les chiites pensent que l’Imam Ali (Que le salut de Dieu soit sur lui) est au milieu des nuages et ils n’aident personne à se révolter à moins que l’Imam Ali ne leur crie (du ciel) de l’aider”.
Or ce sont les partisans des sectes extrémistes qui pensent que l’Imam parle au peuple, du haut des nuages.
Après les entretiens que j’ai eus avec de grands oulémas chiites à Qom, le plus grand centre international scientifique chiite, j’ai compris qu’ils refusaient ces élucubrations et qu’ils admettaient les mêmes choses que les sunnites. Par exemple, le fait que quand l’Imam Mahdî (Que Dieu hâte sa venue) sur qui les sunnites et les chiites sont tous d’accord, lancera sa révolution mondiale, il est dit qu’un ange du ciel “clamera son nom et appellera les peuples à l’aider”. Cet exemple montre bien qu’il est impossible de se référer aux textes wahhabites pour avoir une connaissance exacte du chiisme.
Les citations des penseurs sunnites que nous avons données, nous aideront à comprendre la raison de l’échec des wahhabites dans leur approche du Chiisme et les divergences profondes qui existent entre les wahhabites et les sunnites dans ce domaine. La principale raison est l’erreur des wahhabites dans leur interprétation des origines du Chiisme et leur confusion entre le Chiisme et l’Extrémisme.
A partir des citations de ces penseurs sunnites, je voudrais développer maintenant quelques points:
- I. La nécessité d’expliquer l’influence de ce problème dans l’aggravation des divergences entre les chiites et les sunnites, d’une part, et entre les sunnites et les wahhabites, d’autre part.
- II. la part de cette question dans l’égarement et l’échec des wahhabites dans leur étude du Chiisme.
III. La recherche d’une solution à ce problème pour rétablir l’entente entre ces trois groupes islamiques.
- IV. La nécessité d’une présentation de l’image véritable du Chiisme imâmite.
Le plus grand ennemi extérieur de la religion divine est le matérialisme qui développe des idées antireligieuses mais je pense que le plus grand ennemi intérieur est le fait d’inventer et d’ajouter des idées injustes et des concepts incorrects ou contradictoires, qui séparent la raison, la science et la religion, et poussent les gens à l’athéisme. La confusion entre le Chiisme et l’Extrémisme est un exemple d’amalgame de vérités et d’inventions.
- V. Cette confusion est la cause majeure qui empêche les wahhabites de faire une distinction entre le Chiisme et l’Extrémisme, alors que les oulémas chiites rejettent toutes les sectes extrémistes, en particulier celles des soufis.
Voilà en gros l’explication de la première étape de la connaissance du Chiisme.
La connaissance des causes de l’erreur des wahhabites à cette étape, est un point très important de la démarche.
Nous pouvons distinguer deux facteurs principaux qui sont à l’origine de cette confusion:
- I. L’ignorance des wahhabites des vérités du Chiisme qui résulte de
– L’ignorance des wahhabites sur le sens exact du mot “Extrémisme”.
– L’incompréhension des wahhabites de la philosophie du Chiisme duodécimain.
– L’ignorance des wahhabites de l’opposition chiite à l’Extrémisme.
- II. La méthode d’étude des wahhabites qui découle de
– La manière de penser des wahhabites.
– L’abandon des wahhabites de la méthode traditionnelle sunnite de recherche sur le Chiisme imâmite.
Je tiens ici à prévenir le lecteur du danger d’un examen superficiel et à le mettre en garde contre les erreurs qui peuvent apparaître à cette étape.
Notes:
- – Sourate Baqara (la vache) verset 42.
- – Chef du département de littérature arabe à l’université Ayn ush-Shams.
- – Fî Sabîl il-Wahdat il-Islâmîyya Murtazâ al-Razawî p.45.
- – Al-Islâm Wa Harkat it-Târîkh p.421.
- – Bayn ash-Shîca Wa Ahl is-Sunna p.11.
- – Ar-Risâlat ut-Taqrîb/ nº 3/ p.250.
- – Al-Imam Djafar Sâdiq p.235.
- – Ali wa Banûh p.35.
- – Effort de déduction des règles juridiques à partir des sources légales.
- – Takfîr: accusation d’athéisme – anathème.
- – Irân Min al-Dâkhil p.322.
- – Zikrayât La Muzakkarât p.250.
- – La allaka Tazhak p.201.
- – Khutat ish-Shâm vol.6 p.251.
- – Jurisprudence religieuse.
- – Le magazine d’al-Alam il-Islâmî nº 91.
- – Jurisconsulte musulman.
- – Al-Imam as-Sâdiq p.22.
- – Sourate Al-e-Imran (la famille d’Emran) verset 28.
- – Al-Imam Sâdiq p.151.
- -Le magazine Risalt ul-Islam.
- – Usûl-I Mazhab ush-Shî at ul-Imamîyyat ul-Ithnâ asharîyya vol.1 p.10.