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Les événements de sixième jour de Muharram
Le sixième jour du mois de muharram، fut le témoin de nombreux événements, dont le plus important: L’appel d’Habîb b. Muzâhir au Banî Asad à rejoindre l’Imam Husayn (a) à Karbala, 61 H.
Les troupes d’Ibn Ziyâd assiègent l’Euphrate, lors de l’évènement de Karbala, 61 H.
Cet événement eut lieu quand l’Imam al-Husayn (a), sa famille et un groupe de ces compagnons avait quitté Médine pour répondre à l’appel des gens de Koufa, qui ne voulant pas faire allégeance avec Yazid, fils de Muawiya après la mort de ce dernier, l’avaient sollicité.
Gouvernement de Muawiya
L’Imam al-Husayn (a) fut la personne la plus compétente pour prendre la direction de la société après le martyre de son frère, l’Imam al-Hasan (a).[1] Mais, comme nous l’avons mentionné plus haut, il resta fidèle au pacte que son frère avait conclu avec Muawiya, et demeura silencieux malgré le fait que les gens sollicitèrent sa réaction (par des lettres adressées à lui) contre le gouvernement. Il n’a, néanmoins, jamais reconnu la légitimité du gouvernement de Muawiya sur les musulmans et a toujours insisté sur la nécessité du djihad contre les oppresseurs.
Muawiya redoutant la révolte d’al-Husayn (a) après le martyre de al-Hasan (a), lui demanda d’éviter le conflit. L’Imam al-Husayn (a) lui répondit par un rappel de sa fidélité envers le pacte signé par son frère; et répondit également à ceux qui sollicitaient sa réaction ainsi :
« Je n’ai pas aujourd’hui l’intention (de me révolter); que Dieu vous soit miséricordieux; restez calme chez vous et évitez les malentendus lorsque Muawiya est en vie; le jour où Dieu lui voudra autre chose (la mort), je vous ferai part de ma pensée si je serai en vie à ce moment-là. »[2]
L’Imam al-Husayn (a) exprima, durant cette période, tantôt explicitement tantôt discrètement, les sentences et les préceptes de l’Imamat et du califat tout en expliquant les caractéristiques du calife juste. Son discours lors de la grande assemblée du pèlerinage (hajj) à Minâ, et ses nombreuses réunions secrètes à La Mecque sont les exemples de ses démarches pédagogiques auprès des croyants.
Pendant ces dix années de l’Imamat de l’Imam al-Husayn (a), de nombreuses correspondances ont été effectuées entre lui et Muawiya. A travers ces lettres nous pouvons comprendre la position de l’Imam al-Husayn (a) contre Muawiya. Il dénonçait et accusait, à travers ces lettres adressées à Muawiya, sa moindre acte contradictoire aux préceptes islamiques, et le critiquait. Parmi ses accusations les plus graves nous pouvons citer la mise à mort en martyre de Hujr b. ‘Adî, ‘Amr b. Hamiq al-Khuzâ’î, ainsi que celle de al-Hadramî et ses compagnons.
Muawiya fit un voyage à Médine, afin de rencontrer les personnalités importantes de cette ville, y compris l’Imam al-Husayn (a), et demander leur allégeance et ainsi approuver le passage du pouvoir à son fils, Yazid. Il rendit alors visite à l’Imam al-Husayn (a) et essaya de lui parler de son objectif et lui demanda son accord. Mais, l’Imam (a) n’hésita pas de le critiquer gravement, de mettre sérieusement en question les incompétences et les caprices de Yazid et de l’avertir par impertinence de son idée. L’Imam al-Husayn (a) fut un des rares personnes à ne pas faire l’allégeance avec Yazid; il accusa même très sérieusement Muawiya, lors d’un discours public à ce propos.
Politique de Muawiya contre l’Imam al-Husayn (a)
Muawiya, tout comme les trois califes précédents, gardait un grand respect (en apparence) pour l’Imam (a); Et cela surtout parce qu’il était conscient de la place qu’il occupait auprès des gens de La Mecque et de Médine. En même temps, il voyait très bien combien l’Imam al-Husayn (a) lui faisait des obstacles dans sa conduite de gouvernement et s’inquiétait constamment d’une révolte de sa part. Il prit donc, pour toutes ses raisons, une politique très flexible vis à vis de lui. Il ordonnait également à ces agents de le respecter et de ne pas lui poser de problème. Il le surveillait, par ailleurs et sans cesse, dans tous les aspects de sa vie, que ce soit de l’ordre privé ou public, en n’hésitait pas de le lui faire entendre afin de le contraindre dans ses éventuelles tentations de révolte.
Muawiya avait conseillé à son fils, Yazid, également de le craindre et de ne pas insister sur son allégeance.
Gouvernement de Yazid
Yazid, avant la prise du pouvoir, avait une réputation péjorative à cause de ses excès dans les plaisirs mondain et ses états d’ivresse. Il était tellement excessif dans ses habitudes que même son père, Muawiya, lui le reprochait et essayer de l’abstenir. Ainsi, afin de réparer l’image de son fils et le rendre légitime pour la prise de pouvoir, Muawiya l’envoya en tant que responsable des pèlerins de Châm à La Mecque, en 51e année de l’Hégire. Mais, Yazid, ne put pas s’abstenir, lors de ce voyage non plus, et exagéra encore dans la consommation du vin, il se rendit également aux réunions de plaisir mondains dès son retour à Médine.
Yazid a pris, en 52e année de l’Hégire, le chemin de Rome, accompagné de l’armée de Châm, sous l’ordre de son père, Muawiya. La troupe de Châm prenait le chemin vers les territoires romains, tandis que Yazid et sa femme, Umm Kulthûm, s’arrêtèrent à Dayr Murrân, pour afin d’orgie et de débauche. Ce fut à ce moment-là, qu’il fut informé que la troupe de l’islam est attrapé par des maladies (le choléra et la variole), dans un endroit nommé Ghazqazuna, et qu’elle subit de lourdes pertes.
En dépit de cela, et avec l’obscénité totale et en récitant des poésies, il exprima qu’il n’avait pas de crainte que les soldats souffrent de la variole et le choléra, et qu’ils meurent. Ces propos remontèrent même Muawiya contre lui, et firent qu’il ordonna à Yazid de rejoindre le camp de l’armée musulmane. Yazid obéit son père avec l’amertume, rejoignit la troupe et alla avec eux à la conquête de Constantine. Mais, ils ne purent pas évidement conquérir cette ville et retournèrent. Des personnages importants comme Ibn Abbas, ‘Abd Allah b. Zubayr et Abû Ayyûb al-Ansârî furent présents dans cette bataille.
Malgré tous ces faits ainsi que la contestation de nombreux musulmans et personnages importants de La Mecque et Médine, Muawiya insista sur la passation du pouvoir à Yazid, et réussit enfin, en l’an 56 H, de prendre l’allégeance du peuple pour le gouvernement de Yazid.
Condition socio-politique durant le gouvernement de Yazid
La courte période de gouvernance de Yazid b. Muawiya , fut une période de fortes tensions. Durant son gouvernement de trois ans et quelques mois, il dépensa ses efforts surtout pour calmer les révoltes et les guerres civiles dans la terre de l’islam. La période de son gouvernement est très réputée par la forte oppression. Al-Mas’ûdî écrit à ce propos :
« Le sîra (manière de gouverner) de Yazid fit comme Pharaon, même pire, puisque ce dernier était plus juste à l’égard de son peuple, et plus loyal à l’égard de ses élites ».
Tandis que Yazid tua l’Imam al-Husayn (a), Ahl al-bayt, et leurs compagnons durant la première année de son gouvernement; il brisa la révérence de la mosquée de l’Envoyé de Dieu (s) à Médine durant la deuxième année de son gouvernement ; il attaqua et brula la Ka’ba durant la troisième année de son gouvernement !
L’Imam Al Hussein et son mouvement de réforme
L’Imam al-Hussein (Psl) a dit: » Je ne me suis pas soulevé de gaité de cœur, ni pour une quelconque insatisfaction personnelle, ni par subversion et ni injustement. Je me suis soulevé pour réformer la Oumma de mon grand-père, le Messager de Dieu, pour commander le bien et interdire le mal, et pour suivre les traces de mon grand-père et de mon père… » [3]Depuis que l’Homme existe sur terre, le bien et le mal, la justice et l’injustice, le vrai et le faux sont en continuelle confrontation, et de chaque côté ses représentants. Par exemple, le Prophète Ibrahim (Psl) fut confronté à Nemroud et à son peuple aussi, qui représentaient l’injustice et le polythéisme, Moussa (Psl) avec Pharaon, Dawoud (Psl) avec Jâlout, Souleimân (Psl) avec la reine de Saba, Sâlih (Psl) avec son peuple, ‘Issa (Psl) avec les romains, notre Prophète (Pslf) avec les Qoraichs, etc…
Nous savons tous à travers les textes que ces saintes personnes (Ibrahîm, Moussa, Mohammed, …) sont venues avec un message réformateur, c’est-à-dire, sauver les gens de la servitude des tyrans, et instaurer à la place la justice divine qui est basée sur le respect, la liberté, la paix, et le bienêtre de l’Homme.
L’Imam al-Hussein, malgré qu’il n’est pas un Prophète, fait partie de ces réformateurs, car à travers son soulèvement contre le pouvoir de l’époque, il voulait réinstaurer la justice perdue du message de son grand père (Pslf).
Notre Prophète (Pslf) a été envoyé à une époque où l’humanité vivait dans un obscurantisme à tous les niveaux (dogmatique, éthique, social et politique). L’Europe chrétienne vivait dans un archaïsme total, tandis que l’Empire perse lui vivait dans la débauche et le totalitarisme, et que les arabes vivaient ce qu’on appelle la » Jahiliya « .
Et c’est dans ce contexte désolant que le Prophète (Pslf) vient avec cette miséricorde qui est l’islam, et invite les gens à l’embrasser, car le but de la prophétie est de sauver et guider les gens vers la bonne voie (Sirâtul Moustaqîm). Un nombre important de gens de la région entrent dans cette nouvelle religion, et quelques dizaines d’années plus tard, une grande partie du monde embrasse l’islam.
Mais 50 ans après la mort du Prophète (Psl), vient au pouvoir de l’état islamique un homme qui selon al-Hussein (petit-fils du Prophète) ne mérite pas d’être à ce poste, car comme il le cite: » Nous sommes la famille du Prophète. C’est par nous que Dieu a débuté (le Message) et c’est par nous qu’Il l’a parachevé. Par contre Yazîd est un libertin qui ne cache pas son libertinage, un alcoolique et un assassin de l’âme innocente que Dieu a interdit de tuer. Quelqu’un comme moi ne saurait donc prêter serment d’allégeance à quelqu’un comme lui » [4] Et il cite dans un autre discours: » J’en jure par ma religion: l’Imam ne peut être que celui qui gouverne selon le livre, qui établit l’équité, qui a pour religion la Religion Vraie et qui s’en tient scrupuleusement aux prescriptions divines… » [5]
A travers ces discours, nous percevons mieux le « pourquoi « de son soulèvement, en un mot, remettre les pendules à l’heure, en réinstaurant la justice et les principes prophétiques, et le Prophète (Psl) cite à ce sujet: » Celui qui voit un Sultan injuste, qui rend légal ce que Dieu a interdit, qui transgresse le pacte qu’il a conclu devant Dieu, qui dévie la Sunna du Messager de Dieu, qui agresse les Musulmans et commet des péchés contre eux, sans qu’il ne s’oppose à lui, ni par une parole, ni par une action, Dieu lui réservera obligatoirement le même traitement qu’Il réserve à ce Sultan » [6]
Par conséquent, pour cette noble cause, al-Hussein (Psl) a donné sa vie en contrepartie, car les réformateurs sincères et véridiques sont prêts à tous les sacrifices pour concrétiser ce noble but, qui est d’instaurer la justice divine, la paix, l’amour, l’harmonie et le bienêtre de l’Homme sur cette terre. Selon nos croyances, c’est le Mahdi (Psl) qui accomplira cette noble et difficile tâche.
Détails et informations sur l’événement
Muawiya avait transformé le califat islamique en une monarchie despotique et héréditaire, et il avait désigné son fils, Yazid, comme son successeur.
Or, Yazid n’avait aucune qualité religieuse – ni même en apparence– et se comportait comme un hypocrite. En réalité, le fils de Muawiya passait le clair de son temps à s’amuser avec la musique, boire du vin, s’occuper des femmes et regarder les jongleurs faisant danser les singes. Yazid n’avait aucun respect pour les principes et les lois de la religion.
Le règne de Yazid était, en réalité, la continuation des politiques de son père, Muawiya. Par conséquent, ce qu’il entendait faire avec l’Islam et avec les Musulmans, était tout à fait évident. En outre, il était clair, dès le départ, que la politique de Yazid, comme celle de son père, consistait à essayer de couper les liens entre les membres de la sainte famille du Prophète, et les musulmans, surtout leurs amis, c’est-à-dire les Chiites, afin de jeter aux oubliettes le nom de l’Ahlulbeit.
Dans un tel contexte, aux yeux de Yazid et des Omeyyades, la voie la plus efficace, et d’ailleurs la seule, qui existait pour entraîner la chute définitive des descendants du vénéré Prophète de l’Islam, et pour mettre fin au chemin de la justesse et de la vérité, consistait à obliger le vénéré Imam Hossein, le prince des martyrs, à prêter un serment d’allégeance avec Yazid, reconnaissant ainsi son statut, en tant que calife et successeur du vénéré Prophète de l’Islam (que la paix divine soit sur lui et sur ses proches).
Le vénéré Imam Hossein _béni soit-il_ et l’idée d’allégeance à Yazid :
En tant que le vrai guide des musulmans, le vénéré Imam Hossein ne pouvait pas accepter l’idée de prêter un serment d’allégeance à Yazid. En réalité, il savait parfaitement qu’en franchissant un tel pas, il bafouerait la vérité et la religion. Ceci étant dit, le vénéré Imam Hossein n’avait d’autre choix que de refuser l’allégeance à Zazid, car c’était la chose que Dieu lui demandait.
Les conséquences du refus de l’allégeance à Yazid :
Cependant, le refus de prêter le serment d’allégeance avec Yazid aurait de lourdes conséquences amères et tragiques. En réalité, Yazid était le représentant d’un immense pouvoir effrayant et intense, et il avait déployé tous ses moyens pour obtenir ou bien l’allégeance du vénéré Imam Hossein _béni soit-il_ ou bien sa tête. Yazid n’avait admis aucune autre solution intermédiaire. Par conséquent, il était clair, dès le début, qu’en refusant de prêter un serment d’allégeance à Yazid, l’Imam Hossein, le prince des martyrs, risquerait sa vie.
En donnant la priorité aux intérêts de l’Islam et des musulmans, le prince des martyrs a définitivement décidé d’insister sur le refus de prêter le serment demandé par Yazid, en préférant la mort à une telle vie. En réalité, il savait que son devoir envers le Seigneur consistait à faire ce choix difficile : rejeter le serment d’allégeance et être martyrisé. Certains récits nous relatent que le vénéré Imam Hossein avait vu dans son rêve, le vénéré Messager de Dieu, lui disant : « Dieu veut voir ton martyr dans le chemin de l’islam. » En effet, à ceux qui lui demandaient de ne pas se soulever contre Yazid, le vénéré Prince des martyrs avait répondu : « Dieu veut me voir martyrisé dans son chemin. » En tout état de cause, ce qui est en jeu ici, c’est la providence divine, c’est-à-dire le sage gouvernement de Dieu. Mais ici, cette providence intervient sous sa forme législative, et non pas sous sa forme créative. Car, comme nous l’avons déjà démontré, la providence créative de Dieu n’intervient pas directement dans ce qui est lié à la volonté et aux actions des créatures.
Préférer la mort à la vie :
Oui, le Prince des martyrs était fermement décidé à refuser la prestation de l’allégeance à Yazid, et par conséquent, d’être tué, en préférant la mort à la vie. D’ailleurs, le cours des événements a montré plus tard qu’il avait entièrement raison dans son choix. En réalité, le martyre, les supplices et l’oppression qu’il a subis ont prouvé la justesse des descendants du vénéré Prophète, l’Ahlulbeit. Par ailleurs, après le martyre du vénéré Imam Hossein, les soulèvements et les conflits ont duré pendant douze ans. Après cette période difficile, la situation a changé : la maison du vénéré Imam Baqer _béni soit-il_ qui était inconnue de tout le monde, est devenue le centre des rassemblements des chiites, venant de différents territoires islamiques pour le rencontrer. Le nombre des Chiites a augmenté de jour en jour, car les gens avaient de plus en plus pris conscience de la justesse de l’Ahlulbeit _que la paix soit avec eux_. La lumière de l’Ahlulbeit se propageait dans les quatre coins du monde, et les populations comprenaient que les descendants infaillibles du Prophète étaient soumis à une oppression injuste. Certes, le vénéré Imam Hossein _béni soit-il_ a été le pionnier de cette voie. Une comparaison entre la situation de la sainte famille du prophète à l’époque du martyre du vénéré Imam Hossein, et la situation de l’Ahlulbeit, quatorze siècle après le martyre de l’Imam Hossein, nous prouve que le Prince des martyrs avait exactement fait le bon choix. Selon certains récits, le vénéré Imam Hossein avait dit :
و ما ان طبنا جبن و لكن
منايانا و دولة آخرينا
C’est la raison pour laquelle, Muawiya avait conseillé à son fils Yazid de ne pas trop insister, au cas où le vénéré Imam Hossein refuserait de lui prêter le serment d’allégeance. Il avait demandé à son fils de ne pas obliger l’Imam Hossein de lui prêter son allégeance. Certes, ce conseil de Muawiya ne provenait pas de sa sympathie pour l’Imam Hossein, mais des discernements politiques, car il savait que le vénéré Hossein, fils de l’Imam Ali, n’accepterait pas de donner son allégeance à Yazid. Il savait que si l’Imam Hossein était tué par les Omeyyades, ce serait très préjudiciable pour le pouvoir omeyyade, et en même temps, cela serait le meilleur moyen de propagande et du progrès pour l’Ahlulbeit _que la paix soit avec eux_.
Les indices donnés par l’Imam Hossein à propos de sa mission :
Le vénéré Prince des martyrs connaissait parfaitement la nature de sa mission divine de refuser de prêter son allégeance à Yazid. En outre, il connaissait mieux que quiconque la puissance irrésistible des Omeyyades, ainsi que l’esprit et la mentalité de Yazid. Il savait donc que son refus de prêter l’allégeance à Yazid finirait par causer sa mort par les soldats de Yazid. Le vénéré Imam Hossein _béni soit-il_ savait que pour accomplir sa mission divine, il devait être prêt à mourir. Dans ses propos, le vénéré Imam Hossein a donné donc des indices qui montrent cette prise de conscience.
A titre d’exemple, au gouverneur de Médine, qui lui avait demandé de prêter serment d’allégeance à Yazid, le vénéré Prince des martyrs avait dit : « Un homme comme moi ne prêtera pas son allégeance à un homme comme Yazid. »
La nuit où il quittait Médine, il a cité un hadith de son grand-père, le vénéré Prophète, qui lui avait dit dans son rêve : « Dieu veut te voir martyrisé (en accomplissant ton devoir divin, dans le chemin de l’islam) ».
Plus tard, quand le vénéré Imam Hossein quittait la ville sainte de la Mecque, il a prononcé un sermon, et en réponse aux gens qui voulaient le dissuader de quitter la Mecque pour l’Irak, il a répété ce qu’il avait dit au gouverneur de Médine.
Sur sa route vers l’Irak, de nombreuses personnalités arabes de différentes villes lui ont demandé de ne pas se rendre à Koufa, au risque d’être tué par les soldats de Yazid. Le vénéré Imam Hossein leur a répondu : « Cette vérité ne m’est pas cachée, mais ils ne me laisseront pas tranquille. Où que j’aille et où que je sois, ils me chercheront et me tueront. »
Certains de ces récits ne sont peut-être pas assez fortement confirmés par les documents historiques, mais dans tous les cas, il faut admettre que la situation qui prévalait à l’époque, et l’analyse du contexte historique du mouvement du Prince des Martyrs, confirme en général leur contenu.
Les changements tactiques de l’Imam Hossein, pendant les différentes étapes de son mouvement d’insurrection :
Lorsque nous disons que le martyre était la finalité de la révolte de l’Imam Hossein _béni soit-il_ et que Dieu voulait son martyre, cela ne signifie pas du tout que le Seigneur lui avait demandé de refuser de prêter son serment d’allégeance à Yazid, et de se croiser ensuite les bras pour permettre aux soldats de Yazid de l’assassiner. En réalité, si le vénéré Imam Hossein avait entrepris une telle démarche, nous n’aurions pas pu dire aujourd’hui qu’il s’était révolté contre l’injustice.
Par contre, la mission divine du vénéré Imam Hossein consistait à se soulever activement contre le néfaste califat de Yazid, à refuser de lui prêter son allégeance – ce qui aboutirait certainement à son martyre – et à utiliser tous les moyens possibles pour faire avancer ce mouvement de révolte.
En réalité, nous pouvons voir clairement qu’aux différentes étapes de son mouvement, et en fonction de la situation et des évolutions, le vénéré Imam Hossein _béni soit-il_ adoptaient des méthodes et des tactiques différentes :
Au début de son soulèvement, lorsqu’il se trouvait sous les pressions intenses du gouverneur de la ville de Médine, le vénéré Imam Hossein a préféré quitter cette ville pour se rendre à la Mecque, qui était selon la religion l’endroit le plus sûr pour tous les musulmans. Ainsi, l’Imam et les siens ont passé plusieurs mois dans la ville sainte de la Mecque.
Mais pendant son séjour à la Mecque, le vénéré Imam Hossein a été constamment sous la surveillance des agents secrets du calife omeyyade. Ces derniers avaient décidé d’envoyer un groupe de leurs mercenaires à la Mecque pendant les cérémonies du pèlerinage annuel, le hadj, pour assassiner l’Imam Hossein, ou de l’arrêter et l’expédier vers Damas. Dans le même temps, le vénéré Imam Hossein recevait des milliers de lettres de la part des habitants de la ville de Koufa en Irak, lui promettant leur soutien. Après avoir reçu la dernière lettre de soutien de la part des habitants de Koufa, qui constituait en quelque sorte l’annonce d’un soutien total – ce qui est d’ailleurs confirmé par les historiens – le vénéré Imam Hossein a décidé de se mettre en route et d’entamer son mouvement d’insurrection, qui l’a conduit finalement vers le martyre.
En tant que dernier argument, le vénéré Prince des martyrs a envoyé son cousin, Moslem ibn Aqil, à Koufa. Quelque temps plus tard, l’Imam Hossein a reçu une lettre de Moslem ibn Aqil, confirmant que la situation de Koufa était favorable à ce que le soulèvement soit poursuivi et développé dans cette ville.
Ces deux facteurs c’est-à-dire l’arrivée des agents secrets de Damas à la Mecque pour assassiner ou arrêter l’Imam Hossein, malgré le respect de la Maison de Dieu en tant d’endroit sûr, et la situation favorable de Koufa pour le soulèvement contre les Omeyyades, ont favorisé la décision du vénéré Imam Hossein pour se rendre finalement à Koufa, en Irak.
Le vénéré Imam Hossein était sur la route vers l’Irak, lorsqu’il a reçu la nouvelle de l’assassinat violent et brutal de Moslem ibn Aqil et de Hani, à Koufa. A partir de ce moment, il a décidé de changer de tactique pour remplacer son mouvement offensif par un mouvement défensif. C’est la raison pour laquelle il a décidé de demander aux gens qui l’accompagnaient de le quitter et de rentrer chez eux, et il n’a gardé que ceux qui voulaient rester à tout prix avec lui pour le soutenir, en sacrifiant la dernière goutte de leur sang.
L’armée conduite par ‘Ubayd Allah rencontre le camp de al-Husayn et ses compagnons à Karbala ; ils n’étaient très nombreux par rapport à l’armée de ‘Ubayd Allah. ‘Ubayd Allah exige que al-Husayn fasse l’allégeance à Yazid.
al-Husayn obtient le sursis d’un jour pour donner sa réponse. Etant sur de sa décision pour ne pas donner le serment d’allégeance à Yazid, pendant cette journée il prépare sa famille et ses compagnons pour une décision ultime ; un combat dont le résultat pouvait être facilement prévisible.
Un regard sur les événements du sixième jour de Muharram
Selon les récits, le sixième jour de Muharram 61AH, fut le témoin de nombreux événements, dont le plus important fut:
Le rassemblement des armées de trente mille soldats.
Les troupes d’Ibn Ziyâd assiègent l’Euphrate, lors de l’évènement de Karbala, 61 H.
L’appel d’Habib bin Mazâhir lancé à la tribu des Bani Asad le sixième jour du mois de Muharram.
Habib bin Mazâhir était un compagnon du prophète (p) et après cela, parmi les alliés fidèles du prince des croyants Ali ibn Abi Talib (as)[7], il était parmi les spéciaux.[8]
Lorsque Muslim ibn Aqil était venu à Kuffa, Habib et son ami intime Muslim ibn Awsajeh s’étaient précipités vers lui afin de l’aider, cependant après l’arrivée d’Ubaydullah à Kuffa suivie du martyre de Muslim ibn Aqil, ils avaient été caché pendant un certain temps par les hommes de leur tribu.[9] Puis ils avaient eu l’honneur de se présenter à leur Imam à Karbala. Lorsqu’ils avaient témoigné de leurs propres yeux l’exil et la solitude de l’Imam, ils avaient été très affectés et abattus.[10]
Entre temps, Habib avait dit à l’Imam, « Dans cette région, vit un clan de la tribu des Bani Asad. Si vous permettez, alors je parlerai avec eux afin qu’ils viennent à Karbala pour vous aider »[11] et l’Imam avait accepté. A minuit, Habib s’était rendu auprès d’eux et ils l’avaient accueilli chaleureusement. Habib avait dit : « Je vous invite à la gloire et à la noblesse que vous auriez le jour de la résurrection. Le fils de la fille de votre prophète, seul et opprimé, a été assiégé dans le dessert de Karbala. Les gens de Kuffa l’ont invité afin de l’assister, maintenant qu’il est venus à eux, ils l’ont laissé tomber et s’apprêtent à lui livrer bataille. Par Dieu, quiconque parmi vous est tué aux côtés de l’Imam Hussein (as), sera dans la meilleure des places au paradis et sera également l’ami et le compagnon de Mohammad (p). »[12]
Abdullah ibn Bashar s’était levé dans l’assemblée et avait dit : « J’accepte cette proposition », puis il dit :[13] « Ceux-là qui se sont retirés, verront que la prestance de ces agresseurs sera brisée. Moi, je suis un audacieux, un héros du champ de bataille qui se bat comme un lion féroce ».[14]
Le manque de volonté de la tribu des Bani Asad pour assister Imam Hussein (as).
Les mots ou les paroles épiques de cet homme avaient poussé les autres à se joindre à eux. Soixante-dix personnes étaient prêtes, mais pendant ce temps, l’un des espions d’Ubaydullah ibn Ziyad avait informé ibn Saad de la situation et ce dernier envoyé Ozreq ibn Harath à la tête d’un bataillon de quatre cent soldats afin de faire obstruction à l’entrée de la tribu des Bani Asad à Karbala.[15]
Les deux groupes s’étaient rencontrés la nuit près de l’Euphrate et s’étaient livrés une bataille sans merci. Quelques membres de la tribu des Bani Asad avaient été tués et les survivants s’étaient dispersés. Habib lui était retourné à Karbala et avait relaté les faits à l’Imam (as). L’Imam Hussein (as) avait dit : « Je rends beaucoup grâce à Dieu, car il n’y a nulle force si ce n’est [venant] de Dieu ! »[16],[17]
Le sixième jour, la lettre de l’Imam (as) de Karbala pour son frère Muhammad ibn Hanafiyah et les Bani Hâchim.
Le sixième jour du mois de Muharram de l’an 61 A.H., l’Imam Hussein (as) à partir de Karbala avait adressé une lettre à son frère Muhammad ibn Hanafiyah et aux Bani Hâchim. Il avait écrit : « …Cette conception du bas-monde ne conduit qu’à la destruction et l’au-delà est et a toujours été.»[18]
A cet égard, l’Imam Baqir (as) dit : « L’Imam Hussein (as) avait expédié une lettre à son frère Muhammad ibn Hanafiyah de Karbala dans laquelle il avait écrit : « Par le Nom de Dieu le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux ! D’Hussein ibn Ali à Mohammad ibn Ali et à d’autres membres de la tribu des Bani Hâchim. Cependant, « …Cette conception du bas-monde ne conduit qu’à la destruction et l’au-delà est et a toujours été.» (Ce monde est éphémère alors l’au-delà est éternel !) ». »[19]
Notes:
1-Cheikh al-Mufîd, Al-Irshâd, vol.2, p. 32; Ibn Shahrâshûb, Manâqib Âl abî Tâlib, vol. 4, p.87
2-Al-Bulâzarî, Ansâb al-Ashfâf, Vol. 3, p. 152; Ad-Dinuri, Abû Hanifa Ahmad b. Dâwûd, Al-Akhbâr al-tawâl, p.222
3-Bihâlul Anwâr-v.44, p.329
4- Al Foutouh-v.5, p.14.
5-Bihârul Anwâr-v.44, p.335
6-Târikhou Tabari-v.4, p.304
7- Achoura, ses racines, ses motivations, ses évènements et ses conséquences, p. 451.
8- Ibid, p. 452.
9- Ibid, p. 453.
10- Ibid.
11- Ibid.
12- Ibid.
13- Ibid.
14-Ibid.
15- Ibid, p. 454.
16- Futouh ibn A’thim, vol. 5, p. 91 – 92 ; Maqtalul-Hussein Khurazmi, vol.1, p. 243 – 244 ; Insaabul-Achraaf, vol. 3, p. 388.
17- Achoura, ses racines, ses motivations, ses évènements et ses conséquences, p. 454.
18- Les déclarations et les explications de son excellence Ayatollah Makarem Shirazi, Cours de moral ou d’éthique, http://makarem.ir
19- Ibid.