Hamza Ibn Abdul Muttalib
Biographie de Hamza l’oncle du Prophète Mohammad (P)
Introduction
Hamza ibn Abd al-Muttalib, membre éminent de la tribu Quraysh, a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de l’islam en tant que compagnon dévoué du Prophète Muhammad (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille.) tombé en martyre lors de la bataille d’Uhud. On le nomme également Asad Allah, Asad-rasûl Allah, et Sayyid ash-Shuhadâ (le Seigneur des martyrs).
Hamza défendait le Prophète (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille.) contre les harcèlements des idolâtres, même quand il n’était pas encore devenu musulman. Comme il était un des nobles de Quraych, quand il est devenu musulman, Quraych harcelait le Prophète (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille.) moins qu’avant.
Il a accompagné les musulmans dans le Shi’b d’Abi Tâlib. Hamza a participé à un certain nombre de batailles, y compris la bataille de Badr et la bataille d’Uhud où il a été martyrisé. Cet article explore la vie de Hamza, son rôle dans l’islam naissant, et son statut particulier en tant que martyr de l’islam.
Noms, surnoms et titres
Il s’agit de Hamza ibn ‘Abd al-Muttalib ibn Hâchim ibn ‘Abd Manâf ibn Qusay ibn Kilâb ibn Murra ibn Ka’b ibn Lu’ay ibn Ghâlib ibn Fahr ibn Mâlik ibn al-Nadr ibn Kinâna, le Lion d’Allah, l’oncle paternel du Prophète (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille.) Hamza est tombé en martyre dans la bataille d’Uhud. Ses Kunya (surnom) étaient Abû ‘Umâra et Abû Ya’lâ.[1]. Sa mère fut Hâla bt. Uhayb (Wuhayb) b. ‘Abd Manâf b. Zuhra.[2]. Son nom Hamza, signifie « lion » [3] ou « l’intelligence pointue » [4].
Hamza a été surnommé Asad-Allah et Asad-Rasûl-Allah.[5] Selon un hadith, il a été béni par Dieu, après avoir été martyrisé et a été surnommé Sayyid ash-Shuhadâ. [6]
Date de sa naissance
Il y a des récits disant que Thu’wayba, la servante d’Abû Lahab a allaité le Prophète (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille) ainsi que Hamza[7] et que Hamza était le frère Rida’î (le frère du lait) du Prophète (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille)depuis qu’il a reçu du lait de la même femme.[8]
Hamza était au moins deux ans plus âgé que le Prophète (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille). Certains ont même considéré cette différence d’âge d’environ quatre ans [9] ce qui peut être encore plus, car certains chercheurs ont douté que Thu’wayba ait même allaité le Prophète (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille).[10] En tout cas, il doit être né au moins deux ou quatre ans avant l’Année de l’éléphant (l’année de la naissance du Prophète).
Jeunesse et Valeurs de Hamza
Dans sa jeunesse pré-islamique, Hamza se distinguait par sa bravoure, sa noblesse, et sa générosité. Il était reconnu comme l’un des jeunes les plus forts de la tribu Quraysh et avait joué un rôle actif dans la guerre de Fijar entre les tribus de Kinana et Qays Aylan.
Ses enfants
Hamza avait trois fils nommés :
‘Amâra
Ya’lâ
‘Âmir.[11]
‘Amâra (son fils aîné) était présent dans la conquête de l’Irak.[12] Ya’lâ, son deuxième fils, avait lui-même cinq fils.[13] Malgré ce qu’on dit, dans les sources, que la descendance de Hamza n’a pas continué,[14] certaines personnes ont été reconnues au 10ème / 16ème siècle, comme de sa descendance.[15]
Il a eu également plusieurs filles, dont une est connue : Umâma. Son nom apparaît parmi ceux qui ont rapporté l’événement de Ghadir Khumm.
La relation entre le prophète et Hamza ibn abd al muttalib
En effet, une fois devenus grands, les deux hommes, prirent de toute évidence, des chemins différents. En d’autres termes, Hamza suivit sa passion de la chasse et des choses de la vie mondaine. Alors que Muhammad (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille) s’éloigna peu à peu des préoccupations des gens de sa ville, afin de suivre ce que lui destinait la providence divine.
Cela étant dit, même si les deux hommes empruntèrent des chemins fort bien différents, il subsistait quoi qu’il arrive entre eux, une grande estime et un profond respect.
Cela étant dit Hamza ibn abd al muttalib, malgré leurs visions de la vie diamétralement opposée, continuait à reconnaitre et tout aussi apprécier l’extrême loyauté, la grande sagesse ainsi que la sincérité de son neveu, notre prophète bien aimé (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille).
Au point tel que Hamza ibn abd al muttalib ne supportait pas les insultes qu’on proférait envers Muhammad (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille). Celui-ci eu d’ailleurs une violente réaction lorsque cette situation précise se présenta. C’est tout aussi d’ailleurs, à cette occasion qu’il annonça sa conversion.
Hamza avant l’islam
Hamza a participé aux batailles de Fijâr et à l’alliance de Hilf al-Fudûl. Il a assisté, avec d’autres oncles du Prophète (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille), à la cérémonie de la demande de mariage du Prophète (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille) à Khadîja. Certaines sources ont mentionné seulement le nom de Hamza dans cette cérémonie, bien qu’il fut très jeune et un peu plus âgé que le Prophète (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille), et que ce fut Abû Tâlib qui a récité la déclaration du mariage.[16]
Durant l’année où Quraych souffrait d’une famine sévère, le Prophète (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille) a suggéré que quelqu’un accepte la tutelle des membres de la famille nombreuse de Abû Tâlib ; Hamza accepta la tutelle de Ja’far.[17] (Tabarî mentionne Abbas à la place de Hamza).[18]
Hamza était un chasseur.[19] Avant l’islam, il faisait partie des fils d’Abd al-Muttalib qui devint un chef important de Quraych et avait une telle position que d’autres tribus signaient des contrats avec lui.[20]
Hamza après l’Islam
Le jour où le Prophète (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille) a invité les membres de sa parenté afin de les inviter à l’islam (Yawm al-Indhâr), Hamza était également présent.[21] Même avant de se convertir à l’Islam, Hamza, tout comme Abû Tâlib, a défendu le Prophète (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille) contre les harcèlements des idolâtres. Selon certains récits historiques, Hamza ripostait les insultes que Abû Lahab et d’autres idolâtres adressaient au Prophète (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille).[22]
Conversion à l’Islam
Un jour, Abû Jahl rencontra le Prophète (s) près de la montagne de Safâ et l’insulta. Le Prophète (s) ne lui dit rien. Une femme esclave était près de là et observa ce qui s’est passé. Un peu plus tard, Hamza était de retour de la chasse à La Mecque. Il était accoutumé de faire la circumambulation autour de la Ka’ba, puis aller voir les rassemblées de Quraych et causer avec eux, à chaque fois qu’il rentrait de la chasse. Quraych aimait Hamza pour sa magnanimité. Cette fois-ci, quand il est arrivé au rassemblement de Quraych, l’esclave en question, est allée voir Hamza et lui a dit:
« Vous n’étiez pas ici pour voir ce que Abû-Jahl a dit à votre neveu » .
Hamza est allé chercher Abû Jahl sans tarder; il l’a trouvé assis parmi les gens dans Masjid al-Harâm. Il a frappé la queue de son arc si fort à tête d’Abû Jahl, que sa tête a été blessée. Alors il lui a dit: « Tu oses insulter Muhammad ? Tu ne sait pas que j’ai accepté sa religion ? Ce qu’il dit, c’est ce que je dis »
Banu Makhzum voulait aller aider Abû-Jahl, mais il leur a dit : « Laissez Hamza, j’assume que j’ai mal insulté son neveu » .
Cet événement a fait que Hamza soit compté désormais parmi les musulmans. Suite à cet événement, Quraych ennuyait moins le Prophète (s), sachant qu’il avait un grand soutien comme Hamza qui le protégera contre leurs méfaits.[23]
D’après un rapport de Imam al-Sajjad (a), ce qui a poussé Hamza à l’acceptation de l’Islam, était son honneur touchée, lorsque les idolâtres ont jeté un utérus de chamelle sur la tête du Prophète (s).[24] Cependant, certains chercheurs croient que l’acceptation de l’islam par Hamza a été dès le début basée sur la conscience et la connaissance.[25]
Il a accepté l’Islam deux ou six ans après le début du Bi’that (première révélation du Prophète) même avant qu’Abû Dhar devienne musulman.[26] L’acceptation de l’islam par Hamza était influente dans la tendance de ses proches vers l’Islam.[27]
Il y a peu d’informations sur Hamza entre son acceptation de l’Islam et l’Emigration à Médine (Hijra). Lorsque le Prophète (s) a annoncé publiquement son invitation à l’Islam, Hamza également a commencé à inviter publiquement les gens à l’Islam.[28] Il est resté avec le Prophète (s) et n’a pas immigré en Ethiopie.[29] Durant les deux ou trois ans que les idolâtres ont assiégé Banu Hachim et Banû Muttalib dans le Shi’b Abî Tâlib, Hamza est resté avec eux.[30] Dans le second pacte d’Aqaba, douze ans après que le Prophète (s) commença sa mission, lorsque certains des gens de Médine firent un traité avec le Prophète (s), Hamza accompagna Ali (a) pour surveiller ce lieu contre les idolâtres qui voulaient s’y approcher.[31]
Présence à Médine
Dans l’alliance de fraternité des musulmans à La Mecque, Hamza est devenu frère avec Zayd b. Hâritha et le jour de la bataille d’Uhud, il l’avait mentionné comme son successeur (was’i).[32] Aussi, dans l’alliance de fraternité de Médine, avant la bataille de Badr, il est devenu le frère de Kulthum b. Hadm.[33]
Le Saint Prophète (s) a attaché le premier drapeau de guerre à Hamza, au mois du Ramadan de l’an 1 de l’hégire (622), pour diriger la Sariyya (la bataille) contre la caravane de Quraych qui revenait à La Mecque de la Syrie. Hamza, accompagné de 30 personnes parmi les Immigrants, est allé à la zone ‘Ays près de la mer où il a rencontré 300 cavaliers paîens de la Mecque dirigée par Abû Jahl. En raison de la médiation de Majdî b.’Amr Juhanî qui était en paix avec les deux groupes, aucune guerre n’a eu lieu et les deux armées sont revenues à leur peuple.[34] Hamza a également été le porte-drapeau (dirigeant) dans les batailles d’Abwa’ ou Waddan, Dhu al-‘Ashîra et Banî Qaynqâ’.[35]
Dans la bataille de Badr, Hamza se plaçait, dans l’armée de l’Islam, dans la partie la plus près aux idolâtres.[36] Le Prophète (s) l’a envoyé accompagné de Ali (a) et de ‘Ubayda b. Harith b.’Abd al-Muttalib, pour combattre les chefs des impies. Selon différents rapports, Utba b. Rabî’a (ou Shayba) a été tué lors du combat direct avec Hamza.[37]
Hamza est mentionné également, lors de l’événement de Sadd al-Abwâb (la fermeture des portes). Il paraît que Hamza faisait partie des gens dont la maison avait une porte qui donnait sur la mosquée du Prophète (s). Lors de cet événement, le Prophète ordonna la fermeture de toutes les portes, à l’exception de celle de la maison d’Ali, sur la mosquée du Prophète. Et en réponse à la question de Hamza à ce sujet, il a dit que cela était selon un ordre divin.[38]
Au bord de la bataille d’Uhud en l’an 3/624, Hamza faisait partie des gens qui demandaient de ramener la bataille à l’extérieur de Médine. Il était si décidé qu’il avait dit qu’il ne mangerait rien jusqu’à ce que le combat ait lieu hors de la ville. Il avait, lors de cette bataille, la charge du cœur de l’armée. Il a combattu avec deux épées pendant cette bataille et a montré beaucoup de courage et de bravoure au cours de celle-ci.[39]
Participation aux Batailles de Badr et Uhud
Hamza joua un rôle crucial lors de la bataille de Badr, où il reçut le premier étendard de l’islam et se distingua par sa bravoure en tuant plusieurs ennemis, dont Shayba ibn Rabi’a en combat singulier. Sa participation à la bataille d’Uhud fut également remarquable, où il fut martyrisé en combattant vaillamment les polythéistes. Il fût tué par Al-Washi ibn Harb Al-Habashi, qui se convertit à l’islam quelques année après et s’installa en Syrie après le mort du Prophète, que la paix et le salut d’Allah soient sur lui.
Son Martyre
La bataille d’Uhud a eu lieu le samedi 7 de Shawwâl (ou le 15 de Shawwâl)[40] en l’an 3/625.[41] Dans cette bataille, le verset suivant fut révélé : { Tout ce que vous subi le jour de la guerre où les deux troupes se sont rencontrés, s’est fait avec la permission de Dieu, afin qu’Il distingue les croyants. (3:166) Il a été rapporté que la première brigade tenue par le Grand Prophète (les prières d’Allah soient sur lui et sur sa sainte famille) à Médine était celle dirigée par Hamza, car il l’envoya avec trente cavaliers pour intercepter le convoi de Quraysh composé de trois cents des cavaliers menés en venant du Levant, et il n’y eut pas de combat entre les deux camps, et la brigade de Hamza revint à Médine.
Au cours de la première année de Hijra, Hamza a tenu la bannière du Messager d’Allah (les prières d’Allah soient sur lui et sur sa sainte famille) dans les batailles de Bawat, Abwa’ et Bani Qaynuqa’, et il a soutenu courageusement le Saint Prophète (Les prières d’Allah soient sur lui et sur sa sainte famille) dans la grande bataille de Badr, dans laquelle il a tué sept des hommes les plus forts de Quraysh.
Hamza (la paix soit sur lui) a participé à la bataille d’Uhud, et parce qu’il a tué les hommes les plus forts de Quraysh dans la bataille de Badr, ce qui a provoqué la colère des Infidèles de La Mecque, et a ainsi commencé à saisir l’opportunité de se venger de lui, et Hind bint ‘Utbah a amené Wahshi Ibn Harb, d’Abyssinie, et lui a donné de l’argent pour tuer Hamza, pour venger son père et son frère qui ont été tués à Badr.
Wahshi était célèbre pour son lancer de lance, et à l’époque les Arabes ne connaissaient pas cette arme spéciale, qui était connue du peuple d’Abyssinie. Cette lance courte était appelée Mirzaq (javelot) par les Arabes. Hamza a été martyrisé par Wahshî b. Harb, l’esclave éthiopien de la fille de Hârith b. ‘Amir b. Nawfal ou l’esclave de Jubayr b. Mut’im.[42]
Selon un rapport, la fille de Hârith avait promis à Wahshî de le libérer, s’il tue Muhammad (s), Hamza ou Ali (a), en vengeance de la mort de son père, tué lors de la bataille de Badr.[43] Selon un autre rapport, Jubayr b. Mut’im a donné la promesse de la liberté de Wahshî, à condition qu’il se venge de son oncle Tu’ayma b. ‘Adi, tué dans la bataille de Badr.[44] Cependant, les motifs de Hind, fille d’Utba, épouse d’Abû Sufyân, étaient sans doute plus grands que ceux de Jubayr, et de la fille de Hârith, pour se venger de son père, de son frère et de son oncle qui ont été tués dans la bataille de Badr. Selon certains rapports, Hind a encouragé Wahshî à cela avec la promesse de lui donner de l’argent.[45]
Wahshi a raconté que lorsqu’il était sur la terre d’Uhud : Je regardais Hamza avec son épée, tuant tous ceux devant lui, j’ai pris ma lance et je l’ai jetée vers lui, elle est tombée au fond de son estomac, ce qui l’ai tué, je cours vers Hind pour l’informer du meurtre de Hamza, elle est alors venue vers le cadavre, elle lui a ouvert l’estomac, a pris son foie et l’a mis dans sa bouche, elle a essayé de le manger, mais n’a pas pu alors elle l’a jeté.
Lorsque la bataille d’Uhud s’est terminée, Hamza (la paix soit sur lui) a été découvert dans la vallée de la montagne, dans un état douloureux. Quand le Saint Prophète (les prières d’Allah soient sur lui et sur sa sainte famille) a vu la scène, il a pleuré, a enlevé sa robe et a couvert le martyr et lui a dit: « Oncle, Le Lion d’Allah, le Lion de Son Apôtre, faiseur de bonnes actions, dissipateur de soucis, défenseur de l’Apôtre d’Allah et sauveur de son visage. »
Le Prophète rassembla les corps de tous les martyrs musulmans, les enterra, et offrit des prières pour chacun d’eux. Il observa que ces martyrs étaient ses compagnons et qu’il témoignerait de la perfection de leur foi le Jour du Jugement.
Lamentations sur les Morts
Ayant terminé ses engagements à Ohod en cinq ou six jours, le Prophète retourna à Médine où il entendit les gémissements des femmes des Banî ‘Abdul-Achhal pour leurs morts. Aussi exprima-t-il son regret que Hamzah n’eût personne pour pleurer sa mort. Sa’d Ibn Mo’az ressenti ce regret du Prophète, se rendit auprès des femmes de sa famille, et les amena à la maison du Prophète afin qu’elles pleurent sur la mort de Hamzah. Le Prophète les en bénit. Cet exemple fut suivi par toutes les femmes des Ançâr et des Muhâjirin à Médine.
Mutilation de son corps
Le récit de la mutilation du corps de Hamza, constitue un événement dramatique et grave dans l’histoire de l’Islam.
Selon un rapport, Hind avait fait le voeu de manger le foie de Hamza.[46] Wahshî avait d’abord promis de tuer Ali (a), mais sur le champ de la bataille, il a martyrisé Hamza et a apporté son foie pour Hind. Hind a donné à Wahshî, en retour, ses vêtements et ses bijoux et lui a promis de lui donner dix dinars à La Mecque. D’après certains rapports, elle, remplie de rancune dûe à la mort de son père et de son frère lors de la bataille de Badr, est venue ensuite au corps de Hamza. Elle l’a mutilé, et par des parties de son corps, s’est fabriqué des boucles d’oreille et des bracelets pour elle-même, et les a apportés avec le foie de Hamza à La Mecque.[47] D’après d’autres rapports, Mu’awiya b. Mughayra et Abû Sufyân, ont également mutilé ou blessé le corps de Hamza après sa mort.[48]
Traumatisés par la mutilation et la sauvagerie appliquées sur corps de Hamza, certains des compagnons du Prophète (s), ont ensuite juré qu’ils mutileraient 30 personnes (voire plus) de Quraych de la même façon. Ce fut à ce moment là que le verset 126 de la sourate al-Nahl (16: 126) a été révélé. Ce verset, bien qu’il leur donnait l’autorisation de se venger, mais valorisait la patience comme un meilleur acte par rapport à la vengeance.[49]
Son enterrement
Hamza était le premier martyr de la bataille d’Uhud pour qui le Prophète (s) a accompli la prière. Après lui, d’autres martyrs ont été apportés dans différents temps et ont été mis à côté de lui, pour que le Prophète (s) accomplisse la prière pour eux. Par conséquent, le Prophète (a) a fait la prière pour Hamza individuellement, et collectivement (pour lui et d’autres) environ 70 fois.[50] Hamza a été enveloppé dans un morceau de tissu que sa sœur Safiyya avait apporté, puisque ses ennemies avaient volé tous ses vêtements.[51]
Pleurer sur Hamza
Quand le Prophète (s) vit le corps Hamza dans cet état, il pleura ! [52] et, quand il entendit les Ansâr pleurer pour leurs martyrs, il dit : « Mais Hamza n’a personne qui pleure pour lui ». Sa’d b. Mu’âdh a entendu cela et a amené des femmes à la maison du Prophète (s); et elles ont pleuré pour Hamza. Depuis lors, toute femme de Ansâr qui voulait pleurer pour une personne décédée, pleurait d’abord pour Hamza.[53] On dit que Zaynab, fille d’Abû Salama, a porté des vêtements noirs de deuil pour Hamza, pendant trois jours. [54]
L’héritage de Hamza
La perte de Hamza fut profondément ressentie par la communauté musulmane. Sa mémoire demeure vivante en tant que symbole du sacrifice et du dévouement envers la cause de l’islam. Le Prophète Muhammad (que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille); lui-même exprima sa tristesse devant le martyre de Hamza et son importance dans la lignée familiale.
Tombe de Hamza
On dit que Fatima (a) avait l’habitude de rendre visite à la tombe de Hamza, et elle avait marqué sa monture par des petits cailloux. [55]
En raison de leur inimitié à l’égard de la famille du Prophète, les omeyyades ont maltraité les tombes de Hamza et d’autres martyrs d’Uhud. On dit que sous le califat de ‘Uthman, Abû Sufyân a piétiné la tombe de Hamza et s’est adressé à lui en disant : « ce pour quoi tu as tiré l’épée sur nous hier, est aujourd’hui le jouet de nos jeunes »[56] Mu’awiya aussi, environ 40 ans après l’événement d’Uhud, a utilisé l’excuse de couler l’eau d’un ressort sur cette région, ou peut-être en raison de son inimitié avec la famille du Prophète (s), a ordonné d’exhumer les tombes des martyrs d’Uhud (y compris celle de Hmaza) et de déplacer leur corps. Ainsi éventuellement, les tombes de quelques martyrs d’Uhud et celle de Hamza, ont été changées.[57]
Sur la tombe de Hamza, il y avait à l’époque un dôme et une mosquée. Mais à l’époque des wahhabites et des saoudiens en Arabie saoudite, son tombeau et la mosquée qui était placée à côté de sa tombe, ont été détruits en l’an 1344 H.L / 1925 A.C[58]. Une autre mosquée, connue aujourd’hui sous le nom de Mosquée d’Uhud, Ali (a) et Hamza, dans le côté ouest des tombes des martyrs de Uhud, a été construite plus tard.[59] Ça fait longtemps que la tombe de Hamza à Médine, est devenu un lieu commun de visite pieuse des pèlerins, notamment des chiites.
Statut de Hamza
Un exemple de la grande influence de la personnalité de Hamza, et de sa popularité, était qu’après son martyre, certains compagnons du Prophète (s) ont donné à leurs fils, le nom de Hamza.[60] D’après certains, le martyre de Hamza et de Ja’far b. Abî Tâlib est considéré comme la cause de la diminution de la puissance de Banu Hachim parmi les gens de Quraych, et la raison de la non-application de la volonté du Prophète pour le califat de ‘Ali b. Abî Tâlib (a) suite à sa mort.[61]
Ses vertus dans les hadiths
Dans leurs débats contre leurs adversaires, Imam Ali (a) et d’autres Imams (a) ont mentionné leur liens étroites avec Hamza, et avec Ja’far comme une source d’honneur.[62]
Il existe beaucoup de hadiths à propos des mérites de Hamza.[63] Le Prophète (s) considérait Hamza, Ja’far b. Abî Tâlib et Ali (a), comme les meilleurs des gens[64] et parmi ses sept meilleurs parents de Banu Hachim. Il les a aussi appelés les meilleurs des martyrs.[65] Il disait souvent que Hamza avait rendu le respect de la parenté et avait accompli de bonnes œuvres.[66]
Les noms donnés dans les récits, aux propriétés connexes de Hamza, comme son cheval nommé Ward, et son épée nommée : Lîyah[67] montrent son statut important pendant plusieurs siècles.
Conclusion
Hamza ibn Abd al-Muttalib Asad-Allah , Asad-Rasûl-Allah et Sayyid ash-Shuhadâ demeure une figure éminente dans l’histoire de l’islam. Son rôle en tant que compagnon dévoué du Prophète Muhammad ; que la paix et le salut d’Allah soient sur lui et sa sainte famille); et son sacrifice ultime à Uhud font de lui un exemple de loyauté, de courage, et de dévotion envers la foi islamique naissante. L’héritage de Hamza continue d’inspirer les générations successives de musulmans, rappelant l’importance du sacrifice pour la cause juste.
Notes:
1-Ibn Sa‘d, v3, p8; Balâdhurî, v3, p282
2-Ibn Kalbî, v1, p28; Ibn Hishâm, partie1, p109
3-Zubaydî, v8, p53
4-Ibn Durayd, v1, p45-46
5-Vâqidî, v1, p68; Ibn Sa‘d, v3, p8
6-Vâqidî, v1, p290; Nahj al-balâgha, lettre 28
7-Ya’qûbî, v2, p9
8-Ibn Sa‘d, v1, p108-110; Kulaynî, v5, p437
9-Vâqidî, v1, p70; Ibn ‘Abd al-birr, v1, p369
10-Âmilî, v1, p71-78
11-Ibn Sa‘d, v3, p8
12-Balâdhurî, v3, p288-298
13-Ibn Sa‘d, v3, p9
14-Ibn Sa‘d, v3, p9; Ibn Qudâma, p147
15-Âqâ buzurg Teherânî , v26, p96
16-Balâdhurî, v1, p98, 100, 103; et v2, p15; Ya’qûbî, v2, p20; Ibn Ishâq, p82; Ibn Hishâm, partie1, p189-190
17-Abû al-Faraj Isfahânî, p26
18-Tabarî, v2, p313
19-Ibn Habîb, p243
20-Ibn Habîb, p164-165 ; Ibn Habîb, p243, Vâqidî, v1, p153
21-Ibn Ishâq, p145-146; Tabarî, v2, p319-320
22-Balâdhurî, v1, p131; Kulaynî, v1, p449
23-Shahîdî, p49; Ibn Ishâq, p171-172; Ibn Hishâm, partie1, p291-292
24-Kulaynî, v1, p449; v2, p308
25-Amilî, v3, p153-154
26-Ibn ‘Abd al-barr, v1, p369; Ibn Sa‘d, v3, p9; Kulaynî, v8, p298
27-Ibn Sa‘d, v3, p123
28-Ibn Sa‘d, v1, p123
29-Ibn Hishâm, partie1, p343-343
30-Ibn Ishâq, p160-161
31-Ali b.Ibrâhîm Qumî, Tafsîr al-Qumî, sous la sourate al-Anfâl, 30
32-Ibn Habîb, p70; Ibn Hishâm, partie1, p505
33-Balâdhurî, v1, p270
34-Vâqidî, v1, p9; Ibn Hishâm, partie1, p595-596; Ibn Sa‘d, v2, p6
35-Ibn Sa‘d, v2, p98; et v3, p10
36-Ibn Sa‘d, v3, p12
37-Vâqidî, v1, p68-69; Tabarî, v2, p445
38-Samhûdî, v2, p477-479
39-Vâqidî, v1, p211; Ibn Sa‘d, v3, p12; Vâqidî, v1, p226; Vâqidî, v1, p76, 83, 259,290
40-Ibn Ishâq, p324; Ibn Habîb, p112-113; Tabarî, v2, p534
41-Vâqidî, v1, p199; Ibn Sa‘d, v2, p36; Balâdhurî, v1, p311-312
42-Ibn Ishâq, p323; Ibn Sa‘d, v3, p10; Vâqidî, v1, p285
43-Vâqidî, v1, p285
44-Ibn Ishâq, p323,329; Ibn Hishâm, partie2, p70-72
45-Balâdhurî, v3, p286-287; ‘Ali b.Ibrâhîm Qumî, v1, p116
46-Ibn Sa‘d, v3, p12
47-Vâqidî, v1, p285-268
48-Balâdhurî, v1, p338; Ibn Hishâm, partie2, p93
49-Ali b.Ibrâhîm Qumî, et Tûsî, v6, p439, sous la sourate al-Nahl; Ibn Ishâq, p335
50-Ibn Sa‘d, v3, p11, comparez avec: v3, p16; Nahj al-balâgha, lettre 28; Kulaynî, v3, p186
51-Ibn Sa‘d, v3, p15-16; Balâdhurî, v3, p288-289; Kulaynî, v3, p211
52-Ibn ‘Abd al-barr, v1, p374
53-Vâqidî, v1, p315-317; Ibn Sa‘d, v3, p11; comparez avec: v3, p17
54-Ibn Athîr, v5, p68
55-Ibn Sa‘d, v3, p19; Ibn Shabba Numayrî, v1, p132
56-Ibn Abi al-hadîd, v16, p136
57-Vâqidî, v1, p267-268; Ibn Sa‘d, v3, p11; Ibn Shabba Numayrî, v1, p133; Muhammad Bâqir Najafî, v2, p257
58-Ja‘far Khayyât, p254; Muhammad Sâdiq Najmî, p191, 212
59-Qâ’idân, Asghar, p332
60-Ibn Sa‘d, v5, p186; Kulaynî, al-Kâfî, v6, p19; Hâkim Nayshâbûrî, v3, p196
61-Kulaynî, v8, p189-190; Ibn Abî al-hadîd, v11, p111, 115-116
62-Nahj al-balâgha, lettre 28; Tabarî, v5, p424; Muhammad Sâdiq Najmî, p37-50
63-Ibn Sa‘d, v3, p12 Muhammad Sâdiq Najmî, p21-35
64-Abû al-Faraj Isfahânî, p17
65-Kulaynî, v1, p450
66-Ibn Sa‘d, v3, p13-14
67-Ibn Habîb, p407,411