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22– Les chiites savent pertinemment que chaque devoir religieux comporte un temps déterminé. Ainsi, les prières quotidiennes obligatoires ont des horaires précis cinq fois par jour: sobh (l’aube), zohr (midi), ‘asr (l’après– midi), maghrib (le crépuscule), ichâ’ (la nuit). Il est recommandé d’accomplir chaque prière dès les premiers instants de son horaire légal (annoncé par le muezzin), vu les mérites qui y en découlent. Toutefois, il est permis de jumeler les prières du midi et de l’après–midi (zohr et ‘asr) ainsi que celles du crépuscule et de la nuit (Maghreb et ichâ) car le Prophète(SAWA) en a fait de même sans aucune raison particulière (du genre maladie, voyage, pluie) (cf Mouslim, Sahih Boukhârî, Musnad Ahmad ibn hanbal, Al Muwatta de Mâlik ibn Anas…) sinon d’alléger la tâche de ses fidèles et leur permettre de mieux vaquer à leurs occupations. Cela paraît donc évident à une époque comme la nôtre où la notion du temps semble être capitale dans de nombreux domaines d’activités.
Au cours de l’appel à la prière (‘azan), les chiites prononcent après la phrase”accours à la prospérité” (hay–ya alâ falâh) l’expression “accours à la meilleur des actions” (hay–ya ala khayril amal), arguant que cela se disait à l’époque du Prophète (SAWA). Elle fut supprimée par le calife Oumar ibn Khatâb, ce dernier craignant que les musulmans réalisent l’importance de la prière par rapport au djihâd et s’en détournent (Illustration abstraite de la croyance d’Allama Kaochajî Acharî, de même Mousanif de Kandî et Kanza Oumal de Moutakî Indî…). Oumar le remplacera ainsi par la formule «la prière est meilleure que le sommeil” (aç–çalatou khairil minal naom). Pure innovation qui n’a jamais était déclarée au temps du Prophète (SAWA) (cf. livre d’histoire et de hadiths).
Le culte divin et ses préliminaires apparaissent comme une question essentiellement législative, requérant une conformité avec les préceptes coraniques et la sunna. Autrement dit, toute improvisation ne serait que pure innovation inadmissible n’engageant que son initiateur et ne saurait être imposée à l’ensemble de la communauté en tant que référence. Il est donc interdit d’ajouter ou de retrancher quoique ce soit de la prière en particulier et des autres actes cultuels en général.
L’expression “j’atteste qu’’Ali, l’Amir des croyants est Wali d’Allâh” que les chiites prononcent après les deux attestations de foi se justifie par des traditions prophétiques et des Ahl–ul–Bayt. Ils soutiennent que la phrase Mohammadon Rasoûlol–Lâh n’a jamais été évoquée sans être suivie d’’Alî Waliyol–Lâh. D’après ces traditions, ces slogans se trouvent inscrits sur la porte du paradis immédiatement après les attestations de foi. On ne peut assimiler cela à une quelconque innovation, encore moins à une divinisation ou une élévation d’’Alî (AS) au rang de prophète (qu’Allah nous en préserve). Il est permis d’évoquer l’attestation de la wilaya après la double attestation de foi tout simplement parce que c’est une volonté divine et non pas comme un ordre catégorique; ce n’est pas non plus dans le but de diviser les musulmans que les chiites la prononcent. D’ailleurs, les décrets des jurisconsultes sont unanimes à ce sujet.
24– Les chiites se prosternent de préférence sur de la poussière, de la terre, des cailloux ou des pierres, ainsi que sur certains plants végétaux jugés relativement non comestibles, et non pas de la moquette, des tapis, des plantes comestibles ou certaines matières utilisées pour revêtir le sol. Beaucoup de traditions rapportées de sources sûres, –chiites ou sunnites– confirment que le Prophète (avait l’habitude de se prosterner sur de la terre et l’avait conseillé à ses compagnons. En effet un jour, il (SAWA) vit Bilâl s’apprêtant à se prosterner sur son turban car il faisait terriblement chaud et il était carrément impossible de se prosterner sur le sable brûlant du désert d’Arabie. Le Prophète(SAWA) retira le turban et dit: “Il y a de la terre près de toi Ô Bilâl”.
25- Les chiites imamites font al-woudho'(les ablutions) de la façon suivante: ils lavent leurs mains des coudes jusqu’au bout des doigts, et non pas l’inverse, car ils ont appris cela des Imams d’Ahl-ul-Bayt(AS), et ces derniers l’ont appris du Prophète (SAWA), et ils connaissent mieux que les autres la façon dont leur grand-père faisait al-woudho’. En outre, certains commentateurs du Coran (comme al-Chafi’i, l’auteur de nihayat-ul-mouhtadj) ont dit que la préposition « ila » citée dans le verset d’al-woudho’ veut dire « avec ».
Les chiites imamites ne lavent pas leur tête et leurs pieds pendant al-woudho’, ils passent seulement la main dessus, et cela pour la même raison que nous venons de citer, et parce que Ibn Abbas a dit:«al-woudho’ consiste à laver deux membres et à passer la main sur deux.» (Voir as-sounan et al-masanid, et le tafsir de Fakhr ar-Razi).
26– Les chiites reconnaissent le concept du mariage à durée déterminée comme une initiative divine: “Donnez aux femmes (avec qui voulez faire Mouta’a c’est–à–dire le mariage contractuel à durée déterminée) leurs mahrs comme chose due”. Les musulmans –et même les compagnons– ont pratiqué ce système de mariage législatif à l’époque du Prophète(SAWA), jusqu’au jour où le calife Oumar, furieux décida de l’abroger. Ce genre de mariage a des points communs avec le mariage définitif:
– La femme sollicitée ne doit en aucun cas être mariée.
– La validité du mariage dépend de l’agrément de la femme d’une part, et de l’acceptation de l’homme d’autre part.
– L’obligation d’offrir le mahr, dû à la femme concernée, comme dans le mariage définitif conformément aux préceptes coraniques.
– La femme a le devoir d’observer la période de ‘Idda (4 mois et 10 jours) en cas de non–renouvellement du contrat de mariage, après expiration du précédent. Et si jamais il y a eu conception, le ‘Idda doit être observé jusqu’à ce que l’enfant vienne au monde et remis au père géniteur.
– La femme ne peut contracter de mariage avec plus d’un homme, en même temps.
– L’enfant issu d’un tel mariage a le droit d’hériter de son père comme de sa mère et vice–versa.
Le mariage contractuel se distingue uniquement du mariage définitif, sur la détermination de la durée, l’obligation d’endosser les responsabilités familiales, l’inexistence du droit d’héritage entre les deux conjoints, l’impossibilité de demander divorce avant l’expiration du terme du contrat, à moins que la femme ne se résigne sur le reste de sa durée
Les motivations législatives du mariage contractuel, paraissent évidemment vouloir répondre à l’instinct sexuel perturbant les hommes et les femmes ne pouvant accepter les responsabilités d’un mariage définitif, ou ceux pour qui le mariage définitif est devenu illicite pour différentes raisons. Ce mode de vie doit se dérouler dans un respect et une considération mutuelle. Ainsi, le mariage contractuel joue un rôle essentiel dans la réduction de certains fléaux sociaux redoutables. Son application paraît encore plus adéquate pour deux fiancés ayant besoin de mieux se connaître avant le mariage, les personnes faibles ne pouvant contrôler leur impulsions et leurs sens et patienter, et risquent donc de tomber dans la fornication, l’homosexualité ou toutes autres dépravations. De même que pour les hommes mariés au régime monogamique et aspirant à la polygamie. En guise de conclusion, le mariage contractuel se justifie dans le saint Coran et la sunna authentique. Il fut longtemps pratiqué par les compagnons du Prophète (SAWA). Assimiler cette pratique à l’adultère ou à la fornication signifierait que le saint Coran (Allah), le vénéré prophète(SAWA) et ses respectables compagnons avaient légalisé la fornication (qu’Allah nous en préserve). L’abrogation de cette alternative coranique sur le mariage n’a aucune justification valable, pouvant provenir du Coran ou des hadiths.
Même si les chiites s’accordent sur la conformité du mariage contractuel, ils encouragent beaucoup plus le mariage définitif car il est à la base de la cellule familiale donnant naissance à une communauté islamique prospère et forte. Les chiites se laissent guider à la lumière des préceptes coraniques et les recommandations du Prophète (SAWA) et des Imams immaculés de sa famille (AS). Ces derniers accordent un respect et une dignité sans pareil à la femme et l’élèvent à un rang supérieur dans la société. A propos des droits de la femme et sa place dans la société, ils mettent l’accent sur l’éthique, le mariage, le divorce, la propriété, la prise en charge des enfants. De même les Infaillibles (AS) et les faqîhs ont proposé d’excellentes résolutions et dispositions relatives à la jurisprudence féminine.
27– Les chiites reconnaissent illicites et légalement prohibés par la loi, des maux tels que la fornication, l’adultère, l’homosexualité, l’usure, le meurtre illégal, les boissons alcooliques, la drogue, les jeux de hasard, la trahison, la duperie, la fraude, le détournement, le capitalisme, l’intrusion, le vol, le viol, la violence, la rancune, la vengeance, la musique avilissante, la danse, la diffamation, la corruption, l’offense, le mensonge, l’obscénité, toute atteinte à la vie d’un croyant, et bien d’autres pêchés exécrables traînant l’homme dans la boue de la médiocrité. Tout en évitant cela dans leur vie personnelle, les chiites s’emploient égalementà purifier la société de ces éléments dévastateurs tout en publiant des livres sur la morale et l’éthique, en organisant des séminaires et en réitérant des discours sur la morale et la vertu, lors de la prière du vendredi.
28– Les chiites accordent une importance sans pareille à la morale et à la vertu, car ce sont des valeurs qui doivent régir les rapports sociaux. Ils assistent massivement aux veillées de prières, aux célébrations se déroulant aussi bien dans les domiciles privés que dans les mosquées, et au cours desquels de multiples invocations sont adressées à Dieu, à son vénéré Prophète et aux Imams purifiés de sa famille. Des invocations et des prières pleines de foi et de significations intenses telles que doua Koumeil, doua Abû Hamza, doua Jowshan Kabir, doua iftitâh,… qui ont été léguées par le prophète et ses successeurs à la communauté musulmane. Ceux–ci permettent aux musulmans –à des moments opportuns comme le mois béni de Ramadhan– d’adresser leurs besoins à Dieu, solliciter l’assistance et la protection divine et se repentir pour pouvoir atteindre la perfection et se rapprocher de Dieu. Ces moments de recueillements sont des instants privilégiés pendant lesquels l’homme soumet ses vœux à Allah dans l’humilité et l’imploration.
29– Les chiites respectent les tombes et mausolées du Prophète (SAWA), des saints Imams ainsi que de leurs descendants, répartis çà et là dans le Moyen–Orient. La cité lumineuse de Médine abrite les tombes du prophète (SAWA), de l’Imam Hassan, l’Imam Zaynol– Âbidîne, l’Imam Mohammad Bâqir et de l’Imam Dja’far (AS). La ville de Nadjâf, grand centre du savoir rayonne grâce à la présence du mausolée de l’Imam Ali ibn Abi Tâlib (AS) et, un peu plus loin, la région bénie de Karbala où sont dressés le mausolée de l’Imam Hossein (AS) et les tombes des membres de famille et de sesfidèles compagnons, martyrisés par des musulmans assoiffés de pouvoir et des biens de ce bas monde. L’Imam Hâdî et l’Imam Askarî (AS) reposent eux au sein de deux magnifiques mausolées illuminant la ville de Sâmarâ, tandis que l’Imam Djawâd et l’Imam Moussa Kâzim reposent paisiblement à Kâzimayn (en Irak). Mashad en Iran est le site où a été inhumé l’Imam Ali Reza (AS), le plus beau et le plus visité des mausolées Ahl–ul–Bayt(AS). Ses lieux saints font l’objet d’une attention particulière des touristes et pèlerins, des quatre coins du monde s’offrant la joie et l’honneur de venir adresser leurs hommages à ses prestigieuses figures de l’histoire de l’humanité. On ne saurait omettre de mentionner d’aussi remarquables personnalités, issues de cette descendance et dont les sépulcres se trouvent un peu partout comme à Qom en Iran, où est inhumée dame Fatima Ma’soûma(SA), Damas en Syrie où reposent Zeynab et Roqîyah (SA), Le Caire en Egypte où repose dans la paix Nafîssa (SA).
Les hommages dédiés à la mémoire de ces personnes, traduit en réalité tout le respect dû au Messager de Dieu (SAWA). La valeur et la pérennité se manifestent en réalité mieux sur la descendance. Le saint Coran ne fait–il pas en effet dans plusieurs de ses passages, l’éloge de la famille d’Abraham, d’Imrân et de Jacob en ces propos – quand bien même ils n’étaient tous des prophètes–: “descendants de génération en génération”. Les saintes écritures ne protestèrent pas contre ceux qui dirent: “Elevons sur eux un sanctuaire”. Lorsqu’il était question d’édifier un sanctuaire pour adorer Dieu à proximité des Compagnons de la caverne (Kahf). Prier et adresser des invocations à Dieu près de la tombe du prophète (SAWA) ou des saints imams (AS) ne saurait être assimilé à du polythéisme ou à de l’idolâtrie, car un fervent musulman ne se prosterne et ne s’incline que pour Allah Le Très–Haut; et s’il le fait dans ou près d’un mausolée des saints élus de Dieu, c’est juste pour le caractère saint et béni des lieux et de celui qui y est inhumé. Allah a par exemple, sanctifié l’endroit où Abraham se tenait debout, en déclarant «adoptez donc pour lieu de prière ce lieu où Abraham se tint debout”. Dire que celui qui a prié près de cet endroit aurait voué un culte à l’endroit est une abomination. Par ailleurs, on ne dira pas que celui qui a parcouru Safa et Marwa l’a fait en adoration pour ces deux montagnes. Le choix d’un lieu saint et béni en tant que base de lieu de culte n’importe qu’à Dieu Seul dans Sa Royauté et Sa Connaissance. Dieu Seul sait pourquoi Il a décrété saints des lieux tels Arafat et Minâ ou des jours tels que le jour d’Arafat.
30– Les chiites, plus que tout autre musulman convaincu et averti, accordent une importance particulière à tout ce qui se rapporte au prophète Mohammad (SAWA) et les membres purifiés de sa famille (AS). Ils font des pèlerinages sur leurs tombes pour méditer sur leur vie, en tirer des leçons et renouveler par la même occasion leur engagement envers leur cause et ceux qui se sont battus jusqu’à tomber en martyr pour préserver ce riche héritage. La fréquentation de leurs mausolées nous offre l’occasion de nous souvenir du rayonnement de leur épopée et des mérites de leur foi, actes d’adoration, ainsi que la souffrance que le Saint Prophète (SAWA), les Imams (AS), leurs fidèles compagnons et adeptes, opprimés ont endurée dans le chemin de Dieu.
Le Messager de Dieu (SAWA) ne s’indigna-t-il pas en voyant les gens pleurer leurs disparus, n’étant pas revenus de la périlleuse bataille de Ohod, alors que personne ne pleurait le martyr de son oncle bien aimé Hamza: “N’y a-t-il donc personne pour pleurer la mort de Hamza”. Le Prophète(SAWA) n’avait-il pas pleuré après la mort de son fils chéri Ibrahim? N’allait-il pas très souvent pas au cimetière de Baqî, rendre visite aux morts y reposant et recommandait aussi aux gens d’agir de de la même manière?
La visite des mausolées abritant les sépulcres des saints Imams de la famille du Prophète est une occasion pour retracer leur parcours, leur combat et les services incomparables qu’ils ont rendus, non seulement à l’Islam et sa communauté, mais aussi à l’univers entier. En contemplant ces monuments, des leçons se dégagent autour de notions telles que le sacrifice, le courage, l’engagement, le mérite du martyr dans la voie de Dieu. Tout contemporain fasciné par cette épopée, ravive en sa mémoire le souvenir de ces héros et concoure à faire naître une civilisation islamique au fil du temps, par de telles commémorations. Faire rayonner l’esprit de ces élus de Dieu passe pour être le moyen idéal de renforcer leur affection dans le cœur des musulmans et leur permettre de rester encore plus soudés entre eux. Tel semble être le dessein du saint Coran lorsqu’Il relate la vie des prophètes et des élus de Dieu.
31– Les chiites dans leurs invocations intercèdent bien souvent le Saint Prophète (SAWA) et les Imams (AS) pour demander le repentir, présenter leurs requêtes ou solliciter une guérison auprès d’Allah; à cause de la position, que ceux–ci occupent auprès de Sa Majesté. Les saintes écritures permettent et encouragent ce genre d’invocation, en ces propos: “Si, lorsqu’ils se sont fait du tort à eux–mêmes, ils venaient à toi en implorant le pardon d’Allah; et si le Messager demandait le pardon pour eux, ils trouveraient, certes, Allah, Très Accueillant au repentir et Miséricordieux”. Ou encore: “Ton Seigneur t’accordera certes [Ses faveurs] et alors tu seras satisfait” (s93:5). Il serait incongru d’admettre que Dieu ait accordé des prérogatives d’intercession pour ensuite leur interdire tout recours et toutes doléances. Et refuser de la même manière à son Messager, cet usage, pouvant aider les croyants.
Allah ne relate–t–Il pas que les enfants du prophète Jacob (AS) demandèrent l’intercession de leur père pour qu’Il leur remette les péchés qu’ils avaient commis envers leur frère cadet Joseph: “Ô père ! Implore pour nous la rémission de nos péchés. Nous étions vraiment fautifs. Il (Jacob) dit: “J’implorerai pour vous le pardon de mon Seigneur, car c’est Lui le Pardonneur, le Miséricordieux.” Il est donc injuste de soutenir qu’invoquer Allah en intercédant le Prophète (SAWA) et les Imams (AS) est une initiative vaine parce qu’ils ne sont plus de ce monde. Les prophètes sont en effet, des mortels mais certes, exceptionnels. Allah déclare dans Son Livre Saint: “Et aussi Nous avons fait de vous une communauté de juste pour que vous soyez témoins aux gens, comme le Messager sera témoin à vous”; Ou «Et dit œuvrez car Allah va voir votre œuvre, de même que Son Messager et les croyants”. Ce verset telle l’alternance du jour et de la nuit, du soleil et de la lune demeurera en vigueur jusqu’au jour de la Résurrection.
Le Prophète (SAWA) et les Imams (AS) sont tous tombés en martyrs, or la mémoire des martyrs sur la voie de Dieu, tel que le confirme le saint Coran, demeure vivante.
Les chiites célèbrent joyeusement chaque année l’anniversaire de la naissance du Prophète (SAWA) et des Imams (AS) et commémorent le jour de leur décès en méditant sur leurs œuvres et leurs comportements. Le Saint Coran retrace Lui aussi, la vie tumultueuse des prophètes afin que tout esprit averti, en tire des leçons et se laisse guider à la lumière de leur biographie exemplaire. Les chiites se dérobent de toute cérémonie de débauche, où hommes et femmes sont mêlés, l’alcool est servi et organisée en éloge de personnes ne le méritant pas, le plus souvent. Un chiite digne de ce nom se détourne, de tout programme touchant d’une manière ou d’une autre, la dignité de la loi sacrée et livrant à la transgression les versets coraniques, la sunna et les divers fatwas prononcés par les grands savants.
33– Les textes de base d’où tirent, les chiites, les hadiths du noble prophète (SAWA) et des Ahl–ul–Bayt(AS) sont Alkâfî (الکافي) d’Alkoulinî, “من لا يحضره الفقه” (man lâ yahduruhul fiq) de sheikh Sadoûk, Al istibsâr et Al tazhîb de Sheikh Toûsî. Ces ouvrages sont de vrais trésors de hadiths. En dépit de l’authenticité des hadiths que renferment ces livres, les chiites ne sanctifient pas les compagnons du Prophète(SAWA) et ne catégorisent pas leur authenticité. Les jurisconsultes (faqihs) chiites, loin de chercher à prouver l’authenticité de ces hadiths, s’emploient plutôt à s’investir pour trouver les traditions dont la probabilité d’authenticité est la plus forte.
34– Les chiites emploient également bien d’autres livres contenant de nombreuses invocations, maximes et psaumes tels «La voie de l’éloquence” ensemble des discours, des sermons et des pensées de l’Imam Ali (AS), regroupé et publié par Sayyed Râzî – paix à son âme; “Les épîtres d’Imam Zaynol Abidîne” fils d’Imam Hussein (AS); “les maximes d’Imam ‘Alî” (AS); ouyunu akhbârul rezâ de Cheikh Sadoûk.
35– Les chiites ne manquent surtout pas de faire des recherches dans les livres de références de leurs frères sunnites –sans aucune intention de dénigrement ou de fanatisme– mais dans l’espoir d’y trouver des hadiths authentiques du Prophète (SAWA) ayant survécu à toute omission ou suppression. Leurs écrits, –aussi bien anciens que récents–, en témoignent car on y retrouve cités des hadiths des épouses et compagnons du Prophète(SAWA), célèbres et réputés dans la transmission de hadiths comme Abou Horeira Anas ou Aïcha.
36– Selon les chiites, les malheurs et les turpitudes de la communauté islamique ont pour origine deux causes principales:
– La méconnaissance de l’imamat des Ahl–ul–Bayt(AS), leur direction qualifiée ainsi que la sagacité de leur savoir concernant principalement le commentaire du saint Coran.
– Les divisions, discordes et schismes venus morceler la communauté unifiée qu’avait laissée le vénéré Prophète (SAWA), en différentes écoles de pensées s’affrontant en permanence jusqu’à nous jours; et provoquant ainsi d’énormes pertes dans l’évolution de l’Islam. Les chiites se battent donc de toutes leurs forces pour consolider l’unité au sein de la communauté islamique.
Ils s’attachent sans cesse à tendre une main fraternelle et cordiale aux savants et penseurs d’autres obédiences, pour une synergie de la totalité de la communauté islamique vers le progrès et l’unité. Durant des siècles et des siècles, les savants chiites ont fourni tous leurs efforts pour analyser les ouvrages de jurisprudence et de commentaire coranique publiés par les sunnites. Sheikh Toussî dans Alkhilâf et Allâma Tabrizî dans Majmaoul bayâne ont respectivement commenté les points de vue des savants sunnites, dans le domaine de la jurisprudence et du commentaire du Coran; si bien que ces ouvrages ont été chaleureusement accueillis dans des milieux universitaires tels que l’Université Al–Azhar en Egypte. De même le livre Tadrîj, rédigé par Nasroudîne Toussî parut si fascinant, qu’Allâoudîne Kaochoujî Asha’irî n’hésita pas à le commenter.
37– Les savants et érudits chiites croient fermement à la nécessité d’un dialogue entre les différentes écoles de pensées islamiques; notamment dans le domaine de la jurisprudence, des croyances, de l’histoire et divers autres problèmes auxquels sont confrontés de nos jours les musulmans. Ainsi, parviendront–ils, s’il plaît à Dieu, à éviter toute atmosphère malsaine, en se livrant à des invectives ou des accusations mutuelles. De telles initiatives offriront ainsi la préparation d’un terrain d’entente, pour un rapprochement entre les divers courants islamiques. Les ennemis ne pourront plus ainsi, créer un climat de division afin d’anéantir toute évolution de l’Islam et de la communauté islamique.
Certes, les chiites s’abstiennent de désigner d’incrédules ceux qui s’orientent vers la Qibla, peu importe leur école de pensée ou leur confession, à moins qu’ils n’aient été unanimement reconnus par les musulmans en tant qu’hérétiques. Ils ne sont ni racistes, ni hostiles aux autres musulmans et ne cautionnent aucune machination touchant les intérêts de l’Islam. Ils reconnaissent et louent les efforts que fournissent les autres écoles de pensée islamique. Leurs objectifs, –loin de vouloir convertir au chiisme toute l’humanité (fait difficile, pour ne pas dire impossible)– visent plutôt à parler d’un monde de paix, de justice et de tolérance. Ils ne créent pas de tapages médiatiques autour des musulmans acceptant volontiers et par conviction de changer de doctrine, et parviennent à accepter leur école de pensée. L’adhésion d’une personne à une confession religieuse n’engage que celle–ci, ses motivations et ses croyances.
Le nouvel adepte à l’école Ahl–ul–Bayt ne doit pas réaccomplir ses actes d’adoration (prières, jeûne, zakat…) ou actions précédentes surtout s’il les accomplissait avec assiduité. Par exemple, il n’est pas nécessaire qu’il recélèbre son mariage parce qu’il est devenu musulman chiite. Les chiites vivent fraternellement toujours et partout, avec leurs frères musulmans comme s’ils étaient issus d’une même famille. Ils rejettent toutes les sectes à ambition colonialiste telles les Bahâyi, les Babiyya (apparues en Iran) et les Qadianîyya (au Pakistan) et s’efforcent de les combattre en interdisant toute adhésion à celles–ci.
Le chiisme a survécu jusqu’à aujourd’hui grâce à la pratique de la Taqiyya (dissimulation de sa foi et de ses croyances en public). Son application légitimement autorisée par le saint Coran remonte aux siècles précédents et elle dépendait des tensions existantes entre les différentes factions. La Taqiyya permettait de préserver la vie et les biens des chiites, d’éviter des pertes et des dégâts collatéraux inutiles.
38– Selon les chiites, le retard qu’a subit la communauté islamique jusqu’à nos jours est dû à l’absence flagrante de débat idéologique, culturel, scientifique et technique. La seule possibilité de s’en sortir, demeure dans une prise de conscience générale accompagnée d’une conjugaison de pensées et de connaissances, qui devront être diffusées dans des universités et facultés créées à cet effet. L’utilisation des technologies de pointe pour résoudre les problèmes économiques, sociaux, culturels et industriels sera sans aucun doute efficace. Etablir un climat de confiance favorisera le développement d’un esprit créatif et de recherche chez les jeunes et soustraira toute paresse et dépravation des mœurs, par la même occasion.
Des centres et instituts chiites ont été crées un peu partout lorsque les circonstances le favorisaient et des facultés de formation et de spécialisation ont été mises sur pied. Les chiites sont présents dans les grands instituts et universités de renom, formant des savants, docteurs et ingénieurs compétents.
39– Les chiites sont en relation permanente avec leurs guides ou faqihs grâce au processus de taklid (disposition par laquelle un sujet majeur décide de se conformer aux sentences d’un savant religieux expert sur les règles de la sharia) et ont toujours recours à ceux–ci afin d’obtenir des solutions aux problèmes contemporains pouvant se poser. Ces savants sont en effet considérés comme étant les ambassadeurs du dernier Imam en occultation. Ce sont des personnes extrêmement pieuses ayant purifié leur âme de l’amour des choses de ce bas monde et de la politique mondaine matérialiste. C’est bien pour cette raison qu’ils jouissent de l’entière confiance des musulmans attachés à cette école de pensée. Ces savants ont été formés dans des centres religieux, financés par les fonds du khoms et de la zakat législatifs que remettent les musulmans.
Le khoms est un devoir religieux qui consiste à payer 20% de l’épargne annuelle (c’est–à–dire un cinquième de l’excédent du revenu total annuel, après calcul et déduction de toutes les dépenses effectuées au cours de l’année.) Les chiites observent scrupuleusement ce devoir explique, dans le saint Coran en ces termes: “Sachez que quel que soit le butin que vous preniez, le cinquième appartient à Dieu, au prophète et à ses proches, aux orphelins, au voyageur”. Plusieurs hadiths authentiques ont été rapportés concernant les facteurs liés à cette obligation religieuse.
40– Les chiites pensent qu’il est indispensable que les musulmans soutiennent tout gouvernement islamique fonctionnant sur la base du saint Coran et de la sunna authentique, défend les intérêts des musulmans, et entretient de bonnes relations diplomatiques avec les autres nations. Tout gouvernement luttant pour l’indépendance politique, économique et la promotion de la culture dans les états islamiques, mérite le soutien des musulmans car il œuvre pour le rayonnement du prestige et de l’honneur de l’Islam. Le saint Coran déclare: “c’est à Allah qu’est la puissance, ainsi qu’à son messager et aux croyants”. Ou encore: “ne vous laisser pas battre, ne vous affligez pas alors que vous êtes supérieurs, si vous êtes des vrais croyants”.
L’Islam en tant que religion universelle embrasse tous les aspects de la vie et propose un programme bien défini afin de propulser l’homme vers le bonheur éternel. Les savants et penseurs musulmans ont donc intérêt à se mettre à l’œuvre afin de renforcer et compléter ce programme semblant être déficient et sauver la communauté islamique de ce tourbillon l’enfonçant sans cesse vers les fins fonds de l’abîme et du désarroi. Les bases essentielles de la doctrine et de l’idéologie de l’école de pensée islamique Dja’farite ont ainsi été succinctement présentées. Une communauté dont les membres vivent pacifiquement avec les autres musulmans partout dans le monde, ayant pour seul souci la préservation et la promotion de la dignité de l’Islam et de sa communauté.