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Le premier état Islamique
La rentrée du prophète (pslp) et ses compagnons exilés avec lui à la ville de Médine, était un événement décisif en Islam : c’est la grande Hijra, c’est-à-dire l’exil volontaire pour l’amour de Dieu.
Les musulmans de la Médine étaient conscients de la valeur de l’événement, et ils se disputèrent l’honneur d’accueillir le prophète (pslp) dans leurs maisons. Mais le messager de Dieu (pslp) trancha rapidement
les discussions en informant tous ses accueillants que sa chamelle, sous l’ordre de Dieu, va, elle même, désigner son futur lieu de résidence provisoire. Et devant l’impatience de tous les accueillants, la chamelle s’arrêta devant l’un des Ansar appelé Abou Ayyoub qui eut l’honneur d’être l’hôte de la personnalité la plus digne de l’univers.
Après l’arrivée du prophète (pslp) à la Médine, cette ville connut la paix pour la première fois depuis cent vingt ans pendant lesquelles ses deux grandes tribus : Les Aous et les khazrejs s’entredéchiraient sans merci ; alors que les tribus juives voisines en tiraient un grand profit et ne manquaient jamais d’aniser le feu de la guerre chaque fois qu’il commence à s’éteindre.
Ainsi, la Hijra pacifia les deux tribus de la Médine, annula le rôle diabolique de leurs voisins juifs… Et, chaque fois que l’unité des Ansar était menacée par un nouveau complot, le messager de Dieu (pslp) intervenait pour ramener la paix.
Les musulmans immigrés à la Médine devenaient de plus en plus nombreux et ils étaient généralement déshérités et démunis après la saisie de leurs biens par les idolâtres. Le prophète (pslp) fraternisa ces nouveaux venus avec les Ansar qui acceptèrent volontiers de partager leurs biens et richesses avec eux.
De ce fait, et par l’unité des Ansar avec les exilés pour l’amour de Dieu appelés Mouhajirine la première société musulmane fut établie pour concrétiser les aspects sociaux du message de l’Islam.
Le changement de direction de la prière
Lorsque le prophète (pslp) était à la Mecque, la direction de la prière (Qibleh) était vers la mosquée d’El Aqsâ dans la ville d’El Qods (Jérusalem).
Après la Hijra, les musulmans avaient continué à prier vers la même Qibleh. Ce qui encouragea les mécréants juifs à les taquiner en prétendant que la prière vers cette direction serait un aveu de l’authenticité de la religion judaïque dont ils se réclamaient.
Mais cette situation n’avait pas duré plus de dix sept mois que, la révélation descendit ensuite par l’ordre divin de changer la Qibleh vers la mosquée sacrée de la Mecque.
Le changement de la qibleh fut une très mauvaise nouvelle pour les juifs de la Médine qui se demandèrent désespérément : “qui est ce qui les a déplacés de leur ancienne qibleh ?” Vraisemblablement, ces mécréants étaient loin de savoir que cet événement n’était rien d’autre qu’un test de foi pour tous les musulmans.
A la défense de l’Islam
1- La bataille de Badr
Pour protéger la Médine contre toute incursion ou trahison, le messager de Dieu conclut rapidement des pactes et des traités avec les tribus vivant au voisinage de la cité musulmane.
Pour récupérer une partie des biens que les mécréants avaient saisis à la Mecque et pour réduire de l’autorité de la tribu de Qouraych parmi les arabes, le prophète (pslp) organisa des incursions contre les caravanes commerciales des têtes de l’idolâtrie mecquoise.
C’était ainsi que, le premier affrontement armé entre les musulmans et les idolâtres eurent lieu aux alentours des puits de Bèdr, et ce fut alors la célèbre bataille de Bèdr qui avait donné aux musulmans une bonne réputation parmi les arabes.
En effet, bien que le nombre et l’équipement des idolâtres dans cette bataille fussent trois fois supérieurs à ceux des musulmans, la victoire du prophète et de ses adeptes fut écrasante et plusieurs grands chefs des idolâtres de la Mecque y trouvèrent la mort.
2- La bataille d’Ouhd
Après sa défaite à Badr, Qouraych fut prise de fureur et de désir de vengeance. Son nouveau chef Abou Soufièn commença aussitôt à organiser les préparatifs de la nouvelle bataille ; tout en interdisant les femmes de Qouraych de manifester les signes de deuil avant que la mort de leurs parents fût vengée. Abou Soufièn voulait par ces restrictions raviver la rancune et attiser encore plus le feu de la colère de Qouraych.
D’un autre côté, les juifs de Médine furent très angoissés par la victoire des musulmans. Ils essayèrent à tout prix de pousser la tribu de Qouraych vers sa revanche. Ainsi, l’un de leurs chefs appelé Kaâb Ibn El’Achraf qui était aussi un poète, fut envoyé à la Mecque pour réciter devant Qouraych des poèmes appelant à la vengeance.
Qouraych organisa alors une réunion à la maison des congrès pour discuter les modalités pratiques de la prochaine bataille. Ils décidèrent alors d’attaquer la Médine et destinèrent pour cette fin, un budget colossal de cinquante mille dinars. Ils ne manquèrent pas de demander le renfort de la part de leurs alliés traditionnels.
L’armée des mécréants dépassa les trois mille guerriers. Ils étaient animés par une rancune profonde et aveuglés par le désir ardent de vengeance.
Lorsqu’ils avancèrent vers la Médine, en essayant de garder le secret autant que possible, la nouvelle de cette campagne parvint au prophète (pslp) par une lettre de son oncle Âbbès qui demeurait à la Mecque et cachait son islam.
Abou Soufièn prit le commandement de la campagne, alors que la cavalerie de l’armée fut confiée à Khaled Ibn Eloilid. Alors que ces mécréants s’avançaient vers la Médine, les musulmans, avertis, tinrent une réunion générale dans la mosquée et, décidèrent d’aller à la rencontre de l’ennemi en dehors de la ville.
Et lorsqu’ils se rassemblèrent, leur nombre était environ un millier, dont le tiers ne tarda pas de manifester leur hypocrisie, en rebroussant chemin juste avant le début des combats. Mais ceci n’avait pas altéré la volonté des musulmans qui s’impatientaient de mourir pour l’amour de Dieu. Le prophète (pslp) s’avança alors avec ses fidèles à la rencontre d’un ennemi, qui leur était quatre fois supérieur en nombre et en équipement.
Le prophète (pslp) choisit de bonnes positions stratégiques aux pieds de la montagne d’Ohod, à la proximité de la Médine.
La rencontre des deux armées fut le samedi 7 chaouel de l’année 3 de la Hijra. Les musulmans se trouvèrent alors entre la montagne et l’armée ennemie.
Pour parer toute attaque contre l’arrière de l’armée des musulmans, le prophète (pslp) ordonna à une cinquantaine d’archers d’occuper une colline dominant la seule voie possible du danger.
Et vue l’importance stratégique de la position occupée par les archers, le prophète (pslp) les somma catégoriquement de ne pas l’abandonner quel qu’en soit le prétexte.
Le premier affrontement entre les deux armées, se solda par une défaite cinglante des mécréants qui s’empressèrent alors de fuir le champ de bataille mais les musulmans se lancèrent à leur poursuite.
Les archers, observant le déroulement des combats du haut de la colline, crurent que la bataille fut terminée et qu’il était de leur droit de descendre près de leurs frères combattants pour ramasser avec eux les butins laissés par les vaincus.
Mais Khaled Ibn Eloilid, chef de la cavalerie, observait tout cela de loin et, quand il vit l’arrière des musulmans découvert par l’abandon des archers de leur position, il mena une attaque surprise par cette voie, semant ainsi le désordre dans les rangs des musulmans et renversant le cours des combats.
La plupart des musulmans n’étaient pas à la hauteur de cette nouvelle épreuve et, croyant que le prophète (pslp) fut tué dans l’attaque des cavaliers, ils se dispersèrent dans toutes les directions, laissant une petite minorité de combattants courageux et fidèles qui résistèrent au choc et empêchèrent le mécréant d’atteindre le prophète (pslp).
Dans cette phase décisive et dangereuse de la bataille, le fidèle : Ali se distingua pas sa défense héroïque du prophète, et put enfin finir la bataille en sauvant la vie au petit nombre de défenseurs qui se rassemblèrent alors dans une position plus solide pour préparer une contre attaque.
Quand les mécréants cirent la possibilité d’une deuxième victoire sur les musulmans, ils abandonnèrent le champ de bataille, se réconfortant du grand nombre de musulmans qu’ils avaient pu tuer.
La bataille d’Ohod avait été une véritable leçon pour tous les musulmans. En effet, si les archers avaient obéi aux ordres du prophète (pslp), le renversement des cours du combat n’aurait jamais eu lieu.
D’autre part, la fuite hâtive d’un grand nombre de musulmans et particulièrement de certaines personnalités bien connues des Mouhajirine (qui crurent à la défaite au moment même où le prophète (pslp) les appelait à résister) montre que l’amour de la vie, était toujours maître des cœurs de la majorité des musulmans.
Tout cela montre que le corps de la jeune communauté musulmane, souffrait de faiblesse sérieuse, que seule une bataille de ce niveau aurait pu révéler cette vérité au monde entier et par ce fait, être l’imprégner dans l’histoire…
3- La bataille du Fossé
Le déroulement des événements et la consolidation de plus en plus sensible, de la société islamique de la Médise et de la religion de l’Islam, étaient une source d’angoisse et d’inquiétude permanente chez les juifs de la Médine, qui essayèrent alors de rassembler toutes les forces de l’idolâtrie arabe sous l’égide de Qouraych, pour une bataille finale contre les musulmans.
Leur effort n’était pas sans résultat. Une alliance très large entre les tribus arabes mécréantes fut établie pour réunir enfin une grande armée de plus de douze mille guerriers… Et la marche vers la Médise commença.
Des cavaliers de la tribu voisine de Khouza’âh, portèrent la nouvelle de la campagne aux musulmans de la Médine, qui furent aussitôt convoqués par le prophète (pslp) pour une réunion générale, afin de décider la stratégie de la défense de la cité.
L’avis de Salman El Farsi qui consistait à creuser un fossé tout autour de la ville fut accepté à l’unanimité et le travail commença aussitôt.
Le grand fossé de douze kilomètres de longueur, de cinq mètres de profondeur et de six mètres de largeur, fut déjà achevé quand les troupes ennemies encerclèrent la ville.
Les mécréants furent stupéfaits et ne surent quoi faire ni comment procéder puisque, non seulement ils se trouvèrent devant un fossé profond dont la traversée s’avérait périlleuse, mais derrière le fossé, il y avait des barricades abritant des archers au qui vive !
En somme, la situation était très gênante pour les assaillants, jusqu’alors trop confiants de leur victoire, vue leur supériorité en nombre et en matérielle.
Le siège de la Médine dura encore quelques jours, pendant lesquels les musulmans souffrirent de toute sorte d’inquiétude et d’angoisse. Ils durent non seulement surveiller le fossé, mais aussi, leurs frontières avec leurs anciens alliés qui les ont trahis : la tribu juive de Bèni Qouraydha…
En effet, suite à la trahison de cette tribu et de sa rupture de son alliance avec le prophète (pslp), les musulmans ont dû réserver pas moins de cinq cents combattants pour surveiller ses traîtres, et les empêcher de mener une attaque surprise.
Les assiégeants essayèrent à maintes reprises, de percer les défenses musulmanes, et de pénétrer dans la cité, mais toutes ces tentatives échouèrent, à l’exception d’une attaque menée par un cavalier de renommée inquiétante pour les musulmans ; C’était Âmr Ibn Âbdouedd, connu par être le héros des Arabes et le cavalier invincible de la Péninsule.
En effet, Âmr en compagnie de cinq cavaliers, put percer les premières lignes de défense musulmane. Il s’arrêta au milieu du champ de bataille et demanda le duel en défiant tous les musulmans d’un air moqueur.
Les musulmans se regardèrent les uns les autres. Les plus courageux parmi eux n’osèrent pas relever le défi, non pas par crainte de la mort, mais de peur que leur défaite devant cet ennemi redoutable pourrait briser le moral des musulmans.
Une fois encore, Ali sauva la situation et releva le défi. Ce n’étaient que quelques instants et ce fut le soulagement général des musulmans lorsqu’ils virent Âmr trébuché sous le coup fatal d’Ali.
Les cinq autres mécréants prirent la fuite et ; pli rattrapa l’un d’entre eux dans le fossé et le tua.
Ce duel releva sensiblement le moral des musulmans, alors que celui des mécréants commençait déjà à se dégrader, surtout après l’échec de la tentative de pénétration des cavaliers de Khaled Ibn Eloilid, ainsi que par les rumeurs diffusées par des musulmans infiltrés parmi eux et selon lesquelles leurs alliés juifs auraient pactisé avec le prophète (pslp).
Ceci durant, quelques autres tribus arabes alliées de Qouraych, commencèrent à se demander s’ils avaient choisi le meilleur parti, et acceptèrent l’offre du prophète (pslp) de se retirer vers leur terre, en contre partie du tiers de la récolte des dattes de la Médine.
Mais la détermination d’Abou Soufièn, le commandant général des alliés arabes, ne fut altérée que lorsque Dieu, Le Tout Haut, intervint en envoyant sur eux des vents inhabituels, qui semèrent le trouble et l’angoisse parmi les mécréants.
Et, voyant que toutes les conditions humaines et naturelles ne pouvaient plus permettre la poursuite du siège, Abou Soufièn lança l’ordre de retraite, et ce fut alors la fin de la plus dure épreuve qui avait menacé l’existence de la première entité islamique de l’histoire.
4- Le châtiment des traîtres
Après le départ des alliés mécréants, le prophète (pslp) se retourna vers les traîtres qui étaient tout le long du siège un véritable fer de lance f au dos des musulmans la tribu juive de Bèni Qouraych.
Le prophète (pslp) ordonna aussitôt le siège de leurs bastions et fortifications.
Ce siège dura vingt cinq jours et les traîtres finirent par accepter de se rendre au jugement de leur ancien ami, l’un des chefs des Ansars : Saâd Ibn Maâ’zh.
Saâd était un homme très pieux et ne pouvait juger que selon les lois de Dieu. Sa juste sentence fut approuvée par le prophète (pslp) : l’exécution de tous les traîtres, à l’exception des femmes et des enfants.
Ainsi se termina l’existence maléfique des juifs à la Médine, après de longs épisodes de trahison et de complot, que les musulmans durent y subir depuis les premiers jours de la Hijra de la part d’autres tribus, telles que Bèni Qaynouqa’î et Bèni Ennadhir qui avaient déjà mérité, à juste titre, l’exclusion de la Médine.
5- L’armistice de Houdeybieh
Au fil des jours, la réputation des musulmans et de l’Islam, parmi les tribus arabes, se fut de plus en plus grande, ce qui dérangeait de plus en plus la tribu de Qouraych, qui se voyait perdre, petit à petit, de son autorité.
Dans ces conditions, le prophète (pslp) décida de faire un grand pas dans la propagation de la religion de Dieu. Et c’est dans le mois de zhilqieda de la sixième année de la Hijra qu’il annonça à tous ses fidèles, le départ pour le pèlerinage à la Mecque sans aucune intention de guerre contre Qouraych.
Les musulmans répondant à l’appel du messager de Dieu (pslp), étaient de mille quatre cents pèlerins.
Sans préparatifs de guerre et prenant avec eux seulement les armes habituels de voyage, ils se dirigèrent vers la Mecque et, lorsqu’ils arrivèrent à un lieu appelé zhoulhouleyfeh, ils s’habillèrent de l’uniforme de l’interdiction (ihram), ce qui est le premier acte rituel du pèlerinage, au cours duquel le pèlerin se revêt d’un uniforme spécial et s’interdit de certains actes licites tant qu’il en est habillé.
L’action des musulmans eut un grand effet sur tous les arabes de la péninsule. D’un côté, par cette démonstration de courage et de fidélité, les autres tribus arabes les estimèrent de plus en plus hauts.
D’un autre côté, Qouraych fut profondément secouée, et les idolâtres de la Mecque, pris de panique, ne surent quoi faire puis ils tirent serment auprès de leurs idoles de ne pas laisser les musulmans entrer à la Mecque.
Ceci durant, Khaled Ibn Eloilid, en compagnie de deux cents cavaliers, se lança à la rencontre des pèlerins musulmans dans une campagne de provocation.
Le prophète (pslp) comprit la signification de l’action de Khaled et de ses cavaliers ; et voulant à tout prix éviter la confrontation avec l’armée de Qouraych, il changea de route et s’arrêta à un lieu dit “Houdeybieh”.
II envoya alors un messager à la Mecque pour les assurer qu’il ne venait pas en provocateur et qu’il ne voulait rien d’autre que le pèlerinage.
Alors que l’envoyé du prophète (pslp) était malmené par les idolâtres de la Mecque, les musulmans se réunirent autour de leur maître sous un arbre et lui prêtèrent une seconde fois le serment d’obédience absolue, avec une expression qui témoignait de la volonté et de la sincérité de leur cœur.
Lorsque Qouraych prit état de ce qui s’était passé à Houdeybieh, elle envoya un délégué du nom de Souheyl Ibn Âmr pour discuter une solution négociée de la crise et conclure une paix avec les musulmans… Et après de longues négociations, un armistice en cinq clauses fut conclu et l’acte fut signé à la fois par le délégué de Qouraych et le prophète (pslp).
Selon l’acte de Houdeybieh, les musulmans durent renoncer au pèlerinage cette année là pour revenir l’année d’après et pour exécuter tous leurs rites librement et de la manière qu’ils désirent.
Contrairement à certaines apparences, le prophète (pslp) et les plus fidèles de ses compagnons, savaient bien que cet armistice était bel et bien une victoire, puisque cela permettrait une propagation sans contrainte de l’Islam dans toute la Péninsule Arabe.
Dieu, à Lui pureté, appuya cette analyse en faisant descendre toute une sourate du Coran à ce sujet et en insistant sur le fait que l’acte de Houdeybieh était bien une grande conquête (fêth). Malgré ceci, certains compagnons du prophète crurent qu’il était de leur droit d’opposer leurs goûts personnels aux ordres de Dieu et de Son prophète en refusant l’acte de Houdeybieh.
L’un de ces musulmans alla jusqu’à même contredire imprudemment le Saint Coran lorsqu’il entendit réciter ce verset : “Et certes, nous t’avons donné une conquête discernante…” En disant : “Par Dieu ! Ce n’est point une conquête.”
Cette réaction dont l’auteur n’était autre que Ômar Ibn Elkhattab aurait créé ainsi un grave antécédent dans l’histoire de l’Islam : celui d’oser opposer l’avis personnel à l’ordre de Dieu et de Son messager… II n’est peut être pas par hasard que l’auteur de cet antécédent était l’un de ceux qui avaient hâtivement déserté le champ de bataille à Ohod laissant le prophète (pslp) combattre avec une toute petite minorité de fidèles…
6- La campagne de Khaybar
Au début de rabi’ê premier de l’année 7 de la Hijra , le prophète (pslp) décida de conquérir le fief des juifs de l’Arabie, qui avaient continué jusqu’alors à comploter contre la religion de Dieu après avoir été chassés de la Médine à cause de leur trahison successive.
Le lieu de rassemblement des tribus juives s’appelait Khaybar. Il était constitué par plusieurs bastions et forteresses dominant un ensemble de terres très fertiles dont l’une d’entre elle s’appelait Fadak.
Dans un secret total, le prophète (pslp) se dirigea en compagnie de mille six cents combattants vers Khaybar ; et pour couper cette agglomération de tout secours qui pourrait lui parvenir de ses alliés arabes mécréants de Ghatafen, il se dirigea vers la région de Raji’ê qui séparait les territoires des deux alliés.
A partir de cet endroit et au cours de la nuit, le prophète (pslp) assiégea les fortifications de Khaybar et les combattants de l’Islam se servirent des dattiers contournant les lieux pour se dissimuler.
Le matin, les combats commencèrent et les bastions tombèrent l’un après l’autre entre les mains des musulmans. Mais la dernière forteresse s’avéra imprenable et les guerriers juifs qui s’y étaient rassemblés se servirent des flèches pour tenir les musulmans à distance.
Au premier jour du siège de cette forteresse, le prophète (pslp) envoya Abou Baqr à la tête d’une colonne de combattants à sa conquête mais il échoua.
Au deuxième jour, le prophète (pslp) délégua Ômar qui échoua lui aussi à briser les défenses de la forteresse.
Ces deux échecs successifs étaient suffisants pour remonter le moral des guerriers juifs qui commencèrent à taquiner les combattants de l’Islam et à se moquer d’eux.
Le prophète (pslp) dit, alors : “Certainement, je donnerai demain le commandement à un homme qui aime Dieu et Son messager, et que Dieu et Son messager l’aiment : hardi et chargeur et jamais déserteur ! Il ne reviendra pas, alors, avant que Dieu ne lui assigne la conquête.”
Les musulmans passèrent alors cette nuit là, à se demander qui serait cet homme heureux, et chacun d’entre eux rêvait d’être lui même ce victorieux !
Le matin du troisième jour, le prophète (pslp) convoqua Ali, lui confia la bannière et invoqua Dieu pour lui faciliter la victoire. Ali se lança vaillamment avec ses troupes pour conquérir l’invincible forteresse.
Réconfortés par leurs victoires précédentes, les guerriers juifs s’étaient hasardés hors de leur bastion ; et c’est ainsi qu’une grande bataille eut lieu dès l’arrivée des troupes d’Ali qui ne tarda pas à tuer les deux grands maîtres de guerre juifs : Merhab et Elhareth, réputés tous les deux être invincibles au duel.
Les autres guerriers juifs furent terrifiés et s’empressèrent de regagner la forteresse et de bien, en fortifier le portail devant lequel les musulmans s’arrêtèrent impuissants.
C’est alors qu’Ali (psl), tendit la main vers l’anneau du portail et le secoua fortement, puis l’arracha pour en faire un pont sur lequel les troupes musulmanes passèrent pour pénétrer à la forteresse… Et ce fut alors, la capitulation des juifs qui étaient stupéfaits devant la force d’Ali (psl).
Les musulmans aussi n’étaient pas moins stupéfaits que les juifs et ils se demandèrent : “Par quel miracle, Ali (psl) put secouer et arracher un portail que sept des plus forts combattants musulmans n’avaient même pas réussi à remuer ?”
Ali leur dit : “Je n’ai pas fait cela par une force physique mais par une force divine.”
Les juifs demandèrent la paix et sollicitèrent le prophète (pslp) de rester chez eux en offrant la moitié de leurs récoltes aux musulmans. Le messager de Dieu (pslp) accepta l’offre et les gracia.
Fadak
Lorsque les nouvelles des victoires musulmanes arrivèrent aux juifs de Fèdek, ils s’empressèrent de solliciter la paix avec eux et offrir au prophète (pslp) de lui livrer la moitié des terres qu’ils cultivent en contre partie de son amnistie.
Le prophète (pslp) accepta l’offre et mit la main sur la moitié des terres de Fèdek puis en fit une dotation à son unique fille la sainte Fatima qui était aussi l’épouse de son fidèle compagnon Ali.
En réalité, cette dotation ne peut être expliquée que par le futur rôle de la fille du prophète et de son mari, pour lesquels, les terres fertiles de Fèdek pourraient constituer une source financière suffisante pour suivre les actes de bienfaisance et les dépenses aux profits de la propagation de la paroi de Dieu.
Le prophète (pslp) se dirigea ensuite vers le dernier bastion des juifs dans la Péninsule Arabe : la vallée des Qoura qui tomba aussitôt entre les mains des musulmans.
Le prophète (pslp) gracia ces juifs en contre partie de la remise de la moitié de leurs rentes aux musulmans.
Ces victoires et ces actes consolidèrent la position des musulmans, aussi bien, sur le plan financier que militaire. Et c’est dans ces conditions que le prophète (pslp) envoya à tous les souverains voisins de l’époque des émissaires les invitants à se convertir à l’Islam. Certains de ces émissaires furent bien accueillis tandis que d’autres durent parfois subir la mort.
7- La bataille de Mo’ta
Le gouverneur de Boss’ra (ville dans l’actuelle Jordanie) osa tuer l’émissaire du prophète (pslp). Ce crime odieux ne pouvait pas rester impuni et le messager de Dieu (pslp) ordonna une campagne de punition contre ce mécréant.
Une armée de trois mille combattants musulmans se constitua. Le prophète (pslp) désigna à sa tête son cousin fidèle Jaâfar Ibn Abi Taleb ayant comme successeur Zeyd Ibn Harithèh auquel devrait succéder l’Ansari Abdoullah Ibn Raouahèh.
Lorsque l’armée des musulmans arriva à Mo’ta, ils furent tous surpris par le grand nombre de l’ennemi qui avait été, vraisemblablement, averti de la campagne et avait préparé deux cent mille guerriers dotés du dispositif militaire le plus moderne de l’époque.
En effet, le gouverneur de Boss’ra était un valet de l’empire romain, et à ce titre, il disposait de tous les moyens de ce grand empire.
Malgré le déséquilibre non compensable des forces, les musulmans menèrent un combat historique dans lequel, leurs trois commandants successifs optèrent pour le martyre… A ce moment crucial, les musulmans désignèrent Khaled Ibn Eloilid qui était nouvellement converti à l’islam, comme commandant et il décida la retraite sous la couverture de la nuit.
C’était ainsi que le reste de l’armée musulmane put rejoindre la Médine après avoir rédigé une page héroïque de l’histoire du martyre pour l’amour de Dieu.
8- Violation de l’acte de Houdeybieh
Les nouvelles de la bataille de Moe’ta arrivèrent à Qouraych. N’y pouvant voir qu’une défaite qui en présage bien d’autres, ils allèrent jusqu’à croire que c’était là le début de l’effondrement définitif de l’Islam…
Ces déductions hâtives et ces conclusions erronées poussèrent la tribu de Qouraych à porter, par ses propres mains, le coup fatal à son existence idolâtre. En effet, ces mécréants firent une incursion sauvage sur les alliés des musulmans les plus proches de la Mecque qui n’étaient autre que la tribu de Khouza’âh.
Ces victimes demandèrent alors le secours de leurs alliés de la Médine. Ainsi, le prophète (pslp) décida d’en finir, une fois pour toute, avec les païens de la Mecque.
Entre temps, Abou Soufièn se rendit compte de la gravité de l’erreur de Qouraych et s’empressa à la Médine pour solliciter le renouvellement et la prolongation de la paix. Mais le prophète (pslp) refusa de le recevoir et tous les musulmans de la Médine le boudèrent.
Même sa fille Om Habibèh qui était admiratrice des épouses du prophète (pslp), dédaigna de lui réserver l’accueil habituel pour un père en visite…
Finalement, Abou Soufièn revint à Qouraych bredouille et les idolâtres de la Mecque en furent fortement angoissés.