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La dynastie des Bouyides
Introduction
Pendant des siècles, les chiites purent fonder des gouvernements dans certaines régions musulmanes. Parmi les dynasties chiites les plus connues les Bouyides.
Au début du Xe siècle, le califat abbasside d’Irak commença à s’affaiblir, offrant une occasion propice aux fils d’un simple pêcheur iranien, Bouyeh, de prendre le pouvoir lentement, d’une région à l’autre. Après avoir pris les villes de Rey, Ispahan et Shirâz, ces frères prirent le chemin de Bagdad, siège et capitale du califat abbasside. Le califat capitula rapidement et les fils de Bouyeh firent prisonnier le calife, mais sans chercher à se proclamer califes. En prenant le califat, ils avaient en réalité pris le contrôle de tout l’empire musulman et pour régner sur cet immense territoire, ils souhaitaient conserver le calife abbasside en tant que “chef spirituel” pour justifier religieusement et moralement leurs actes. Ainsi, à partir des Bouyides, le califat abbasside, malgré son poids religieux, ne fut plus guère qu’une marionnette aux mains des différentes dynasties régionales ou nationales.
« Bouyides » ou « Bouwayhides » ou « Âl Bûyi » ou « Âl Buwayh » ou « Buwayh » est une dynastie chiite qui régna sur certaines parties de l’Iran, de l’Irak, d’al-Cham et de la péninsule arabique de 322 h à 448 h.
Fondateur
Le fondateur de cette maison est Ali b. Buwayh (m 338 h). À l’aide de ses frères, Ahmad et Hasan, Ali put la fonder. Cette dynastie porte le nom de leur père, Buwayh.
Pendant le règne des Bouwayhides, la célébration de la Wilâya de l’Imam Ali (a) et la cérémonie de deuil de l’Imam al-Husayn (a) respectivement dans les jours « Aïd al-Ghadîr » et « Achoura » s’organisent officiellement et publiquement. À ce temps, le terme « accourez à la meilleure action » (en arabe : حَيَّ عَلى خَيرِ العَمَل ; Hayya ‘alâ Khayri al-‘Amal) était récité dans Adhân (appel à la prière). Aussi, l’utilisation de Turbat de prière [1] et de Tasbîh de Turbat devenue courante. [2]
Les gouverneurs des Bouyides reconstruisirent également les tombes des Imams chiites (a) en Irak et, par conséquent, leurs pèlerinages augmentèrent.
Rukn ad-Dawla (le règne de 323 à 338 h), Mu‘izz ad-Dawla (le règne de 325 à 356 h) et ‘Adud ad-Dawla (le règne de 338 à 372 h) sont parmi les gouvernements les plus célèbres de la dynastie des Bouyides.
Position et importance
Bouyides ou Âl Buwayh est une dynastie chiite. Pendant plus de 120 ans (322 à 448 h), ils régnèrent sur certaines parties de l’Iran.[3] À cette époque, certaines choses sacrées et symboles chiites, y compris la cérémonie de deuil de l’Imam al-Husayn (a) et la célébration de la fête du jour de l’Aïd Ghadir se tinrent officiellement et publiquement pour la première fois.
Le gouvernement de Bouyides fut fondé par Ali, le fils d’Abû Shujâ‘ Buwayh, grâce à l’aide de ses frères, et pour cette raison, il est connu sous le nom de « Âl Buwayh » qui signifie : les descendants de Buwayh. Il s’appelle également ad-Dayâlama[4]
Religion
Les Bouyides étaient certainement chiites. Plus d’un détail historique le prouve ; mais la question demeure de la tendance chiite qu’ils suivaient. Étaient-ils chiites duodécimains ? Et surtout, dans quelle mesure leur vision du chiisme était politique et “engagée” ? Dans quelle mesure leur chiisme a guidé leurs choix politiques ?
D’après les historiens, il est probable qu’ils aient tenu leur chiisme au second plan, pour garder une relation d’amitié et de solidarité avec la majorité des musulmans, sunnites.
Selon Rasûl Ja‘farîyân, l’historien célèbre iranien, et quelques autres auteurs[5] en se référant aux sources historiques et présentant des preuves, Bouyides étaient chiites duodécimains. Aussi, Ibn Kathîr ad-Damishqî, le savant sunnite de 8e siècle de l’hégire, les présenta comme les gouvernements chiites et ar-Râfidî.[6] Abd al-Jalîl Qazwînî, l’érudit chiite du 6e siècle h, également considéra que les Bouyides étaient chiites et Imamites.[7]
Ilya Pavlovich Petrushevsky (né en 1898), le professeur de l’université Russe, estime que les fondateurs des Bouyides étaient chiites, mais les personnalités suivantes de cette maison, bien que l’intérieurement ils étaient chiites, en apparent, ils se montraient comme sunnites.[8] Par contre, l’orientaliste allemand, Bertold Spuler (1911 – 1990) croit que la famille des Bouwayhides étaient chiites duodécimains depuis le début et ils sont restés sur cette croyance jusqu’à la fin.[9]
La situation sociale et culturelle de l’Iran à l’époque d’Al Boyeh
La période d’Al Boyeh est la période d’éclat scientifique et culturel de l’Iran et du monde islamique. Cette famille chiite iranienne a joué un rôle important dans la préservation et l’expansion du hadith, de la jurisprudence et de l’héritage théologique des chiites en Iran et en Irak, et a renforcé les fondements et les fondements du chiisme imami et l’a promu. Des érudits, orateurs, muhadithistes, juristes et grands commentateurs tels que Cheikh Tusi, Cheikh Mofid, Seyyed Razi, Cheikh Sadouq, etc., ont été formés et ont répondu aux doutes théologiques et jurisprudentiels en organisant des séances de débat.
Al-Buyeh a créé des centres scientifiques et des bibliothèques et construit des hôpitaux, notamment à Chiraz et Bagdad, et a pris des mesures sociales et culturelles dignes d’attention afin de mieux contrôler la situation dans le califat et de promouvoir le chiisme.
A l’époque d’Al-Buyeh, on constate un intérêt croissant pour les tombes d’imams chiites . Ils ont reconstruit les sanctuaires de Kazmin, Karbala et Najaf et, afin de promouvoir la tradition du pèlerinage, ils ont fait don d’offrandes, de dotations et ont créé des installations pour les pèlerins.
Leur autre action importante a été la célébration du Ghadir Eid, qui s’est accompagnée de la célébration de la prière de l’Aïd et de la décoration de la ville, ainsi que de la célébration de la fête iranienne qui avait lieu chaque année. En outre, ils ont instauré le deuil pour Ashura et Muharram sous la forme de récitation de la mort et du deuil et de la formation de groupes de deuil vêtus de noir.
Commémoration des choses sacrées chiites
Pour promotion des choses sacrées chiites, les Bouyides firent des mesures, dont certains sont :
l’organisation de la cérémonie de deuil du jour de Achoura : au jour d’Achoura de l’année 352 h et par ordre de Mu‘izz ad-Dawla Daylamî, un deuil public fut annoncé. À ce jour-ci, les gens furent invités à montrer leur chagrin en portant des vêtements noirs.[10]
la célébration de l’Aïd al-Ghadîr : en l’an 351 h, Mu‘izz ad-Dawla ordonna d’organiser la fête du jour de Ghadîr.[11] Les gouvernements futurs des Bouyides en le suivant faisaient la fête de Ghadîr.[12]
le développement du pèlerinage des tombes des Imams (a) chiites : les Bouyides prirent des mesures sur les tombes des Imams enterrés dans l’Irak. Ils réparèrent et rénovèrent leur tombe et construisirent le dôme et le mausolée pour eux.[13] Aussi, ils encouragèrent les gens à demeurer à côté des harams des Ahl al-Bayt (a) et firent des legs et des biens pieux pour leur mausolée.[14]
« Accourez à la meilleure action » : à partir de 356 h, la récitation du terme « Hayya ‘alâ Khayr al-‘Amal » (en arabe : حَيَّ عَلى خَيرِ العَمَل ; accourez à la meilleure action) dans Adhân devint habituel. À l’époque du Prophète (s), cette expression faisait partie de Adhân, mais quand Umar atteignit au pouvoir, il ordonna de la supprimer de Adhân.
Cela continuait jusqu’au début du règne de seldjoukides.[15]
Promotion de l’utilisation de Turbat de prière et de Turbat de l’Imam al-Husayn (a) : à la période du gouvernement des Bouyides, il y avait certains qui fabriquaient Tasbîh et Turbat de prière de Turbat de l’Imam al-Husayn (a) pour les gens.[16]
N B : Turbat de l’Imam al-Husayn (a) se réfère à la terre d’alentour de la tombe vénérée de l’Imam Husayn à Karbala en Irak. Et Turbat de prière est un morceau de pierre ou d’argile moulée, sur lequel les chiites mettent leur front lorsqu’ils se prosternent dans la prière.
Gouverneurs célèbres
Certains des gouverneurs illustres des Bouwayhides sont :
Ali b. Buwayh Daylamî connu sous le nom de ‘Imâd ad-Dawla Daylamî, le fils d’Abû Shujâ‘ Buwayh Daylamî et le fondateur de la dynastie des Bouyides
Hasan b. Buwayh surnommé Rukn ad-Dawla, le fils d’Abû Shujâ‘ Daylamî
Ahmad b. Buwayh connu sous le nom de Mu‘izz ad-Dawla, un autre fils d’Abû Shujâ‘
‘Adud ad-Dawla Daylamî, le fils de Hasan b. Buwayh
Le Xe siècle est le siècle du développement politique évident du chiisme sous forme de gouvernements locaux et de dynasties plus ou moins marquantes. Le chiisme devient à cette époque officiellement reconnu dans plus d’une région. Ce siècle voit la prise du pouvoir par quatre dynasties chiites d’importance sur l’ensemble du monde musulman, les Bouyides en Iran et Irak, les Fatimides en Afrique du Nord, les Hamdâni dans le Croissant fertile et les Zeydis au Yémen. D’autres dynasties locales chiites virent également le jour. D’après de nombreux historiens, y compris des historiens de l’époque, trois de ces dynasties, y compris celle des Bouyides, ont laissé la pensée chiite se développer en toute liberté, ce qui permit une importante poussée à la diffusion du chiisme.
Ainsi, avec les Bouyides en Iran, les chiites se virent dans une sécurité relative et se lancèrent dans la compilation des écrits chiites. La prédication chiite connut un net développement durant les 126 ans du règne bouyide et de très grands noms du chiisme tels que Sheykh Kolayni, Sheykh Sadough, Sheykh Mofid et autres, piliers de la pensée chiite, vécurent et purent rédiger leurs œuvres de référence durant cette période.
Notes:
1-Turbat de prière est un morceau de pierre ou d’argile moulée, sur lequel les chiites mettent leur front lorsqu’ils se prosternent dans la prière.
2-L’expression « Hayya ‘alâ Khayri al-‘Amal » faisait partie de Adhân et de Iqâma, mais le deuxième calife le supprima de Adhân et de Iqâma et de ce temps-là, les sunnites l’abandonnèrent et ne le disent plus dans Adhân et Iqâma. Aussi, les sunnites n’utilisent pas Turbat de prière et Tasbîh de Turbat.
3-Sajjâdî, Âl Bûyi, vol 1, p 629
4-Mustawfî, Nuzhat al-Qulûb, p 98 et 99
5-Ja‘farîyân, Târîkh Tashayyu‘ dar Irân, p 375 – 376
6-Ibn Kathîr, Al-bidâya wa an-Nihâya, vol 11, p 307
7-Qazwînî, an-Naqd, p 42
8-Petrushevsky,L’Islam en Iran, p 267
9-Spuler, Târîkh Iran dar Qurûn Nukhustîn Islâmî, vol 1, p 363
11-Ibn Khaldûn, Târîkh Ibn Khaldûn, vol 3, p 425
12-Ibn Khaldûn, Târîkh Ibn Khaldûn, vol 3, p 420 – 425
13-Ibn al-Jawzî, al-Muntazam, vol 6, p 163
14-Adh-Dhahabî, Al-‘Ibar fî Khabar Man Ghabar, p 232
15-Al-Khatîb al-Baghdâdî, Târîkh Baghdâd, vol 1, p 424
16-Ibn Khaldûn, Târîkh Ibn Khaldûn, vol 3, p 460 ; Ibn al-Jawzî, al-Muntazam, vol 8, p 164