En souvenir du décès de la dame Khadija (as). Quelques réflexions sur sa noble vie.

Il est rapporté que le Prophète (sawas) a dit : « L’archange Jibril (as) est descendu et m’a dit : « Allah te dit : transmets mes salutations à Khadija ».

Nous savons bien que le projet de réforme était le but pour lequel Allah a envoyé les Prophètes et fait descendre les Livres Saints. De plus, chaque homme qui est soucieux de faire des changements sur plusieurs niveaux au sein de la société, Allah lui fournira toutes les aptitudes, le munira d’une grande volonté qui rendra facile ses projets. La volonté de notre grande dame pour la réforme, lui a donné une force invincible face à tous les défis.

Maryam (as), Asia (as), Hajar (as), la mère de Moussa (as) et d’autres encore jusqu’à nos jours représentent des femmes endurantes, qui ont défié l’oppression et l’injustice pour accomplir de grandes missions.

Nous pouvons dire que la personnalité de la dame Khadija (as) représente l’une des personnalités qui ont honorablement marqué l’Histoire. Sa foi et son sacrifice pour l’Islam étaient l’emblème de sa noble vie . Pour ses actes accomplis dans le sentier d’Allah et pour faire triompher la vérité, elle défia la société de la Jahiliya dans laquelle elle vécut. Sa personnalité fut l’ exemple d’une femme combattant pour sa cause, sans se montrer faible ou vaincue devant les menaces qu’elle reçut, ni pour renoncer au soutien qu’elle apporta toujours au noble Prophète (sawas).

Ses qualités morales

Au milieu d’une société réputée corrompue dans plusieurs aspects, où la femme était marginalisée, la dame Khadija (as) était connue pour sa pureté et sa grande moralité. Elle fut une femme forte, généreuse, rigoureuse. Alors que la plupart des femmes de son époque n’avaient pas ces qualités, ces dernières lui donnèrent une valeur au-dessus d’elles.

Malgré sa grande richesse, elle ne se désista jamais face aux pressions que lui donnait cette fortune. Elle la mit toute entière entre les mains du Prophète (sawas), jusqu’à ce qu’il (sawas) dise ces fameuses paroles : « sans l’argent de Khadija et l’épée d’Ali (as), l’Islam ne se serait jamais établi ».

Son mariage 

Grâce à sa richesse et à sa grande réputation, beaucoup d’hommes se présentaient pour la demander en mariage. Toutes les demandes ont été refusées, car elle n’a jamais trouvé parmi eux, quelqu’un qui répondait à ses espérances. Il se peut, que ceux qui se présentaient étaient surtout désireux de s’emparer de sa fortune, sans qu’aucun d’eux ne soit qualifié pout être son époux.

À cette période-là, le Prophète (sawas) l’aidait dans son commerce, avec la présence de Mayssara. Un jour, elle demanda à ce dernier d’emmener le Prophète (sawas) dans un voyage en Syrie, et d’enregistrer tous ses gestes. Lorsqu’ils revinrent de leur voyage, Mayssara lui raconta ce qu’il avait vu de fidélité et de sincérité de la part du Prophète (sawas).

Elle se rendit compte que celui-ci serait le seul qui mériterait d’être son époux. Elle demanda donc à Nafisa bint Muneya d’en discuter avec lui, afin de connaître sa réponse. Nafissa le proposa au Prophète (sawas) qui, lui aussi, espérait la même chose. Malheureusement sa situation économique l’empêchait de se présenter à elle pour lui demander sa main, ce qui donna lieu à un questionnement dans la pensée islamique : la femme a-t-elle le droit de choisir un homme pour se marier ? l’Islam, à proprement dit, n’interdit pas à la femme de choisir un homme qualifié, qui serait son égal, car les critères établis par l’Islam pour le mariage sont la piété et la foi. Dès lors, elle assuma donc tous les frais du mariage.

L’incertitude de son ex mariage.

Une incertitude est levée à son sujet : se serait-elle mariée avant son mariage avec le Prophète ? Beaucoup de nos savants affirment que son premier mariage fut avec le Prophète (sawas) et que al-AlTamimi et la-Makhzoumi, étaient deux personnalités qui n’avaient aucune existence dans sa vie. Il se peut que les récits qui rapportent l’histoire de son ex-mariage aient été falsifiés pour la dévaluer.

La foi et les défis

Dès que la dame Khadija s’engagea dans ce mariage, elle se rendit compte qu’une grande mission l’attendait. De plus, elle prévoyait que ce mariage lui engendrerait plusieurs défis. elle savait bien que les hypocrites et les mécréants, les ennemis de l’Islam, orchestraient des complots et des intrigues, pour l’éliminer. Une femme riche, comme elle, aurait pu vivre une vie de luxe, sans se mêler d’un conflit qui aurait perturbé sa vie. Mais elle choisit Allah et son Messager comme nous le déclare le Coran dans sourate al-Ahzab, verset 31 : « Et celle d’entre vous qui est entièrement soumise à Allah et à Son messager et qui fait le bien, Nous lui accorderons deux fois sa récompense, et Nous avons préparé pour elle une généreuse attribution.»

Son décès 

En l’an 10 de la Mission Prophétique, qui correspond à l’an deux avant l’émigration, notre grande dame a rendu l’âme. C’était durant le blocus que menèrent les Qurayshites contre le Prophète (sawas) pour le forcer à renoncer au Message divin.

Son décès fut un choc, car la dame Khadija n’était pas seulement une épouse, elle représentait pour lui son plus fidèle soutien. Alors que le Prophète (sawas) était en train de l’ensevelir dans sa chemise, Jibril (as) descendit avec un linceul apporté du paradis et lui dit qu’Allah lui ordonnait de l’ensevelir couverte de ce linceul .

Sa vie qui était un exemple d’héroïsme et d’altruisme, nous montre la valeur inestimable de cette noble dame.