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5- Parler au berceau
L’une des marques attestant que ‘Isâ (as) est bien un signe (âyat / آيت) est qu’enfant, il parle comme un vieillard. Il est dit : « Il parlera aux hommes, enfant et adulte, et il sera au nombre des justes. » (sourate Âli-‘Imrân (La famille de ‘Imrân) ; 3 : 46). Le mot mahd / مهد désigne l’objet dans lequel on place l’enfant qui est allaité. Le mot kahlan / كهلا provient du féminin kuhûlat / كهولت, c’est-à-dire la vieillesse, l’âge mûr. Il s’agit plus précisément de la période qui se situe entre la jeunesse et la vieillesse, dans laquelle l’être humain accède à l’intégralité de ses capacités (1) . On dit de quelqu’un qu’il est kahl / كهل quand la jeunesse et la vieillesse se côtoient en lui. On dit aussi de quelqu’un qu’il est kahl / كهل lorsqu’il a atteint l’âge de trente-trois ans. Quoi qu’il en soit, la phrase en question indique que ‘Isâ (as) vivra jusqu’à cet âge-là (2) , ce qui constitue en soi un autre message à l’intention de Maryam (3) (as). Le fait que le noble Coran précise que ‘Isâ (as) vivra jusqu’à l’âge appelé kuhûlat / كهولت, et que les Evangiles attestent qu’il ne demeure pas sur terre au-delà de ses trente-trois ans, méritent que l’on y prête une attention particulière, parce que c’est pour ces raisons que certains prétendent que ‘Isâ (as) s’est adressé aux gens après être redescendu des cieux, car lorsqu’il est emporté au ciel, il n’a pas encore atteint l’âge dit de kuhûlat / كهولت, et n’a donc pas pu s’adresser aux gens. Après une étude minutieuse de livres d’histoire, certains savants retiennent une information qui contredit ce qui est déduit des Evangiles. D’après eux, ‘Isâ (as) demeure sur terre jusqu’à l’âge de soixante-quatre ans environ. Pour ce qui est de la suite du verset en question, il paraît désigner un des miracles de son Excellence (as). Le sens de ce passage nous indique qu’il n’atteint pas l’âge de la doyenneté ni de la vieillesse, et que la période pendant laquelle il s’adresse aux gens se situe au début des jours de son enfance, ainsi qu’au terme des jours de sa vieillesse. Or, ce qui nous vient ordinairement à l’esprit à propos de l’enfance, du berceau, et de la relation entre les deux, est que l’enfant, à l’aube de sa vie, durant le temps passé dans les langes, et avant qu’il ne se mette à marcher, à peu près avant ses deux ans, est placé dans un berceau. Par conséquent, si quelqu’un dit : « Tel enfant au berceau a parlé », il n’est pas question ici de miracle, parce qu’un enfant se met habituellement à énoncer des mots progressivement, et de manière inégale, à partir de l’âge d’un an ou un peu plus. Cependant, si quelqu’un dit : « Tel enfant au berceau s’est adressé aux gens », on en déduit qu’il leur a adressé un discours qui se tient, formé de phrases articulées par une syntaxe correcte, et que les gens ont tenu compte de ce qu’il leur a dit. Dans ce cas, ils font cas de son discours comme de celui d’une personne ayant atteint l’âge de la vieillesse. Aussi, plus simplement, la phrase discutée dit dans ce cas : ‘Isâ (as), au berceau, s’adresse aux gens de la façon dont on parle lorsque l’on a atteint l’âge de la vieillesse (4) . Examiné de cette manière, le discours d’un enfant au berceau constitue un miracle extraordinaire. Que ce soit au regard du verset en question, ou à celui des autres versets révélés à propos de ce récit, comme par exemple les versets 27 à 31 de la sourate Maryam (Marie, 19), il ne demeure aucun doute à propos du fait que le discours de ‘Isâ (as) constitue un miracle. Effectivement, le verset dit bien que son Excellence (as) s’adresse aux gens alors qu’il vient de naître : « Elle se rendit auprès des siens, en portant l’enfant. Ils dirent : ‘Ô Marie ! Tu as fait quelque chose de monstrueux ! Ô sœur d’Aaron (5) ! Ton père n’est pas un homme mauvais et ta mère n’est pas une prostituée.’ Elle fit signe au nouveau-né (6) et ils dirent alors : ‘Comment parlerions-nous à un petit enfant au berceau ?’ Celui-ci dit : ‘Je suis, en vérité, le serviteur de Dieu. Il m’a donné le Livre ; Il a fait de moi un Prophète ; Il m’a béni où que je sois… » (sourate Maryam (Marie) ; 19 : 27 à 31) La vie de Maryam (as) et de son enfant est parsemée de miracles et de prodiges. Afin de se soulager face à l’opprobre et au blâme des gens, Maryam (as), sur l’ordre de Dieu, se tait. La seule chose qu’elle fait est un signe à son nouveau-né, ‘Isâ (as). Cependant, cet acte suscite davantage d’étonnement encore. Il se peut que l’assemblée présente se mette à se moquer d’elle, pour ensuite se mettre en colère : Maryam (as), par ce que tu as fait, tu voues ton propre peuple à la moquerie ! Quoi qu’il en soit, ils lui disent : Comment pourrions-nous nous adresser à un enfant qui se trouve encore au berceau ? Là, son Excellence le Masîh (7) (as) leur adresse quelques phrases qui à la fois mettent fin à l’excès des calomniateurs et clôt la voie vers l’exagération de ceux qui sombrent dans l’excès. De fait, l’assemblée compte des ignorants, des intempérants et des excessifs et parmi les Banî Isrâ’îl (8) se trouve notamment un groupe qui, sous l’effet de l’ignorance, se livre à l’excès, et accuse la Vierge Maryam (as) d’impureté. Un autre groupe, toujours sous l’effet de l’ignorance, se livre à un autre type d’intempérance (9) en considérant ‘Isâ (as) comme le fils de Dieu. Cependant, depuis son berceau, ‘Isâ (as) met un terme à l’intempérance des exagérateurs par ses paroles énoncées. L’explication est que le fait de parler depuis son berceau constitue un miracle et un être impur ne fait jamais de miracle, ni ne manifeste de signe de Dieu. Aussi, Son Excellence (as), par le principe même de son discours, établit clairement : Je suis pur, je suis venu au monde d’une mère pure, et par le contenu de mes paroles, je ferme l’accès à tout type d’excès, afin que personne ne dise que ‘Isâ (as) est le fils de Dieu. Cet enfant se met à parler sur l’ordre de Dieu et se présente par les qualités suivantes :
- Je suis le serviteur de Dieu. 2. Un Livre m’a été donné. 3. Je compte parmi les prophètes (as). 4. Mon être est béni où que je me trouve. 5. Il m’a été recommandé de prier et de payer l’aumône tant que je vivrai. 6. Je suis bon envers ma mère et jamais je ne serai dur avec elle, ni ne me détournerai d’elle. 7. Le jour de ma naissance, le jour de ma mort, et le jour de ma résurrection, je suis l’objet de la miséricorde de Dieu.
Les versets de la sourate Maryam (Marie) indiquent visiblement qu’il se met à parler dès les jours qui suivent sa venue au monde, chose qui est normalement impossible pour un nouveau-né. Cela constitue en soi un grand miracle. Cependant, discourir à l’âge adulte ou à l’heure de la vieillesse est une chose absolument normale. Il se peut que le fait de citer ces deux âges dans un même verset nous indique que lorsqu’il se met à parler dans son berceau, il le fait comme une personne parvenue à l’apogée de sa vie, ce qui donne un discours mesuré et plein de sens, et non un babillage enfantin. En outre existe la possibilité que cette formulation veuille nous indiquer que le Masîh (as), de sa naissance jusqu’au moment où il atteint l’âge dit de kuhûlat / كهولت, tient constamment un discours de vérité, marchant sur la voie de la guidance des créatures. En plus de cette formulation à propos de ‘Isâ (as), il semble qu’il se trouve là une forme de prédiction, et que l’on désigne en même temps quelque chose qui adviendra plus tard dans sa vie, car nous savons, conformément aux ouvrages d’histoire, que Son Excellence ‘Isâ (as) n’a jamais atteint l’âge de la vieillesse dans ce monde, l’ayant quitté à l’âge de trente-trois ans quand Dieu l’a emporté au ciel (10) . Conformément à différents hadiths, lors de l’apparition de Son Excellence le Mahdî (af), ‘Isâ (as) reviendra dans ce monde. Là, il s’adressera aux gens de la manière dont il l’a fait à l’aube de sa vie. L’expression min al-sâlehîn / من الصالحين dans la phrase : « Dès le berceau, il parlera aux hommes comme un vieillard ; il sera au nombre des justes. » (sourate Âli-‘Imrân (La famille de ‘Imrân) ; 3 : 46), nous informe qu’être juste représente l’une des plus grandes dignités accordées à un être humain, comme si l’ensemble des valeurs humaines s’y trouvaient rassemblées.
6- Perfections spirituelles
Pour présenter les perfections spirituelles de Son Excellence le Masîh (as), le Coran emploie les formulations suivantes :
- « Un garçon pur / غلاما زكيا», dans le verset : « Il dit : ‘Je ne suis que l’envoyé de ton Seigneur pour te donner un garçon pur. » (sourate Maryam (Marie) ; 19 : 19). Le mot zakî / زكي désigne toute chose qui est pleine de croissance, méritante et dynamique (11) .
- « Béni », dans le passage : « Il m’a béni où que je sois… » (sourate Maryam (Marie) ; 19 : 31). La signification de la bénédiction où qu’il se trouve est qu’il est lui-même le lieu de toute bénédiction. La bénédiction désigne quant à elle le bon développement, ce qui veut dire que ‘Isâ est d’un grand intérêt pour les gens car il leur enseigne le savoir profitable, il les invite à agir justement, il les instruit à une civilité plus pure, il guérit l’aveugle et le lépreux, il amende les puissants, il soutient et renforce les faibles.
III. La reconnaissance du statut de la mère par le Masîh (as)
Alors que Son Excellence le Masîh (as), par un décret irrévocable du Seigneur, vient au monde d’une mère sans avoir de père, nous comprenons de sa propre bouche, tel que le Coran le rapporte, que parmi ses gloires innombrables on compte sa bienfaisance envers sa mère, ce qui nous apporte une preuve évidente de l’importance du statut de la mère : « et [Il m’a recommandé] la bonté envers ma mère. » (sourate Maryam (Marie) ; 19 : 32). En somme, Dieu a fait qu’il soit bienfaisant et aimable envers les gens, et l’une de ces manifestations est sa bonté envers ma mère. Dans l’entremise, cela montre que ce nouveau-né qui se met à parler par miracle sait qu’il est un enfant modèle au sein des êtres humains, né seulement d’une mère, et sans l’intervention d’un père. Quoi qu’il en soit, bien que dans le monde actuel beaucoup de choses ont été et sont dites sur le statut de la mère, si bien qu’un jour du calendrier lui a même été dédié, il est cependant malheureux que la conjoncture instituée par la civilisation industrielle oblige les liens entre les enfants et leurs parents à être coupés très tôt, ce qui a pour conséquence qu’une fois grands, les enfants entretiennent avec leurs parents beaucoup moins de relations affectives.
Notes:
1-Le dictionnaire Lazare, comme Denise Masson, traduisent pourtant ce mot par « vieillesse ».
2-Ici, c’est Kasimirski qui traduit (mais chez lui, avec son découpage différent, c’est au verset 41 !), parce que la traduction de Denise Masson ne reflète absolument pas cet aspect. Que l’on en juge plutôt : « Dès le berceau, il parlera aux hommes comme un vieillard ; il sera au nombre des justes. »
3-Marie (as).
4-Ce qui correspond cette fois exactement à la traduction de Denise Masson (voir note 3), qui s’est très probablement basée sur une exégèse de ce type.
5-Hârûn (as).
6-Le contexte, ainsi que l’exégèse proposée, semble plutôt dire : « Elle désigne son nouveau-né », d’où la réponse des siens.
7-Littéralement : « celui qui est oint ». Ainsi, le mot Messie correspond à l’étymologie du mot christos, qui donne Christ en français, et désigne celui qui a reçu l’initiation. Ainsi, ‘Isâ al-Masîh (as) correspond précisément à Jésus-Christ (as) et ne diffère pas de la notion de Messie.
8-Les fils d’Israël / Jacob (as).
9-Le terme gholovv / غلوّ / excès, exagération, s’applique en persan à la plupart des sectes proposant des croyances outrepassant le cadre du dogme officiel. Aussi, si les Ahl-e Haqq (les gens de la vérité, ou de Dieu), au sein de l’islam (même si le clergé shiite iranien n’hésite pas le plus souvent à les placer à l’extérieur de l’islam…), constituent une secte dite excessive parce qu’elle attribuerait une quasi-divinité à ‘Alî (as), les chrétiens, parce qu’ils considèrent Jésus (as) comme étant le fils de Dieu, entrent finalement dans cette même catégorie, étant donné la manière dont ils se situent par rapport au dogme officiel musulman basé sur une interprétation officielle du Coran (il est important de le préciser, parce que les sectes de l’islam se basent aussi sur le Coran…).
10-Cette contradiction avec ce qui est dit plus tôt dans l’article à propos des mêmes « livres d’histoire » (aucune source n’est citée) s’explique certainement par le fait que les articles que nous publions ici constituent un assortiment de sources diverses sur un même sujet. Même si l’auteur de cet assortiment n’a peut-être pas été très regardant lors de sa mise en forme, il serait absurde d’homogénéiser à postériori ces informations, là où la diversité des opinions existe bel et bien. Il est clair que les écritures chrétiennes, même si elles sont critiquées dès que cela est possible, servent également de faire-valoir à l’occasion. C’est ce qui arrive lorsque la recherche devient dogmatique au lieu de rester scientifique, et lorsque la conclusion est écrite d’avance. Tout ceci n’est cependant pas dénué d’intérêt. Nous avons par ce type d’exemple une sorte d’état des lieux de la façon dont on travaille dans le cadre d’une recherche traditionnelle. Il serait néanmoins souhaitable de ne pas en rester là et d’aller vers le progrès en matière d’étude critique, si le but est scientifique et objectif bien entendu…
11-Dans ce cas-ci, il est étonnant que Denise Masson traduise ce terme par « pur ».