- Islam
- Le Saint Coran
- Prophète et Ahl-ul-Bayt (P)
- À propos d’Ahl al-Bayt (P)
- L’Imam Ali (P)
- La vénérée Fatima Zahra (P)
- L’Imam Hassan (P)
- L’Imam Hussein (P)
- L’Imam al-Sajjad (P)
- L’Imam al-Baqir (P)
- L’Imam al-Sadiq (P)
- L’Imam al-Kadhim (P)
- L’Imam al-Ridha (P)
- L’Imam al-Jawad (P)
- L’Imam al-Hadi (P)
- L’Imam al-Askari (P)
- L’Imam al-Mahdi (P)
- Les prophètes d’Allah
- Les imamzadehs honorés
- Hadiths thématiques
- Al -Shia
- À propos du Chiisme
- Histoire du chiisme
- Géographie chiite
- Les chiites dans les hadiths
- Gouvernements chiites
- Les particularités du chiisme
- Rationalisme
- L’Imâmat et l’Obéissance envers Ahlul-Bayt
- Le refus de l’injustice
- Compassion et bienveillance
- L’ijtihâd
- Éthique et mysticisme
- À propos de l’éthique
- Les vertus moraux
- Les vices moraux
- Mysticisme et Spiritualité
- Culture et civilisation chiites
- Tafsïr et les sciences du Coran
- Hadithologie
- Jurisprudence et Ilm Oṣûl al-fiqh
- Histoire 23
- Éthique et mystique
- dogme
- Littérature
- Sciences expérimentales
- L’art et l’architecture
- Centres scientifiques
- Mosquées
- Personnalités
- Les Érudits religieux
- Les poètes
- Les convertis
- Orientalistes
- Scientifiques
- Personnalités du rapprochement
- La famille et la société
- L’institution Familiale
- Femme et Hidjab
- Droits et devoirs des parents
- Droits et devoirs des époux
- Droits et devoirs des enfants
- Conflits familiaux
- Éducation islamique
- Mode de vie
- Sectes et religions
- Le besoin humain de religion
- Critique du pluralisme
- Religions Généralités
- Étude comparative des religions
- L’Islam et les autres religions
- L’athéisme
- Judaïsme
- Christianisme
- Zoroastrisme
- Bouddhisme
- Hindouisme
- Bahaïsme
- Autres religions
- Sectes Généralités
- Étude comparative des Sectes
- Chiisme et les autres sectes
- Sunnite
- Wahhabisme
- Ismaélisme
- Soufisme
- Critique du faux mysticisme
- Critiques de Pensées
- Frères musulmans
- Takfirisme
- Le rapprochement des écoles islamiques
- Questions et réponses
- Nos questions
- Dogmatique 221
- Historique 123
- Hadith 123
- Coranique 123
- Dogmatique 123
- Réponses aux ambiguïtés 123
- Historique 123
- Hadith 123
- Coranique 123
- Juridique 123
- Juridique 123
- Temps d'étude: 23 minutes
- 0 Avis
C’est une des plus anciennes traditions, dans les relations familiales, que de payer lors du mariage une dot à la femme ou à son père. En outre l’homme doit se charger des dépenses de sa femme et de ses enfants..
Quelles sont les racines de cette tradition ? Comment, et pourquoi, a-t-elle commencé ? Pourquoi l’homme doit-il se charger de l’entretien de sa femme ? Quelle est la philosophie de la dot ? La dot et l’entretien resteraient-ils pertinents, même si l’homme et la femme jouissaient de tous les droits humains et naturels, et que les relations entre eux étaient fondées sur la justice et l’équité ? Ou bien sont-ils seulement des survivances des époques où l’homme possédait la femme ? La justice et l’égalité des droits, notamment au XXe siècle, exigent-elles que ces traditions d’une autre époque soient abolies, que le mariage se fasse sans dot, que la femme se charge elle-même de ses dépenses, et que les enfants soient à la charge conjointe du mari et de la femme ?
Nous nous proposons de répondre à ces interrogations en commençant par la question de la dot. Voyons comment cette tradition a vu le jour, quelle est sa philosophie, et comment les sociologues expliquent son origine ?
Un bref historique de la dot
On dit qu’à l’époque préhistorique l’homme menait une vie sauvage qui avait une forme tribale. Pour une raison inconnue, le mariage était interdit entre le mâle et la femelle du même sang. Par conséquent, les jeunes hommes d’une tribu qui voulaient se marier, étaient obligés de choisir leurs épouses dans une autre tribu. Ils rendaient souvent visite à d’autres tribus dans ce but. A cette époque-là, l’homme n’était pas conscient de son rôle dans l’engendrement des enfants. Il croyait que les enfants appartenaient exclusivement à leur mère. Bien qu’il se rendît compte que les enfants lui ressemblaient beaucoup, il ne comprenait pas la cause de cette ressemblance. Evidemment, les enfants aussi croyaient qu’ils appartenaient à leur mère et non à leur père. A l’époque, la généalogie était tracée à travers les mères. Les hommes étaient considérés comme stériles et improductifs. Après le mariage, ils restaient dans la tribu de leurs femmes comme de simples auxiliaires, parce que la femme avait besoin de la compagnie de son mari. Cette période s’appelait l’époque du matriarcat.
Mais l’homme ne tarda pas à découvrir son rôle dans la procréation, et à croire que les enfants lui appartenaient en réalité. Dès lors, il imposa sa domination à la femme et assuma le rôle du chef de la famille. Et là commença la période du patriarcat.
Pendant cette période aussi le mariage entre des gens du même sang fut prohibé, et l’homme devait choisir sa femme dans une autre tribu et l’amener chez la sienne. Et, étant donné qu’il y avait constamment des guerres entre les tribus, le seul moyen qui restait à l’homme pour avoir une femme était de la kidnapper dans quelque autre tribu.
Progressivement la paix prit la place de l’état de guerre, et les tribus purent vivre dans une existence pacifique. Pendant cette période, la coutume du kidnapping des filles fut abolie. Pour obtenir la fille qu’il désirait, l’homme se rendait dans sa tribu et travaillait pour le compte de son père pendant un certain temps. En contrepartie des services rendus par le prétendant, le père lui accordait la main de sa fille, et il la ramenait avec lui dans sa tribu.
Lorsque la monnaie est entrée en scène, l’homme découvrit qu’au lieu de servir son futur beau-père pendant des années, il valait mieux lui offrir une somme d’argent convenable et prendre la fille désirée, immédiatement. Telle fut l’origine de la dot.
Ainsi, selon ce récit, au début l’homme vivait comme un auxiliaire de la femme et au service de celle-ci. Pendant cette période la femme régnait sur l’homme. A l’étape suivante, lorsque le pouvoir passa aux mains de l’homme, celui-ci kidnappait sa future femme dans une autre tribu. Au cours de la troisième étape, pour avoir une femme, l’homme se rendait chez le père de celle-ci et le servait pendant des années. Pendant la quatrième étape, l’homme offrait une somme d’argent au père de la fille désirée. Telles sont les quatre étapes de l’institution de la tradition de la dot.
On dit que depuis l’époque où l’homme a aboli le système matriarcal et posé la fondation du patriarcat, la femme fut réduite au statut d’esclave, ou, au mieux, d’employée et de servante chez l’homme. Celui-ci la regardait comme un outil économique, qui pouvait, à l’occasion, satisfaire sa volupté aussi. Il ne lui accordait pas une indépendance sociale ou économique. Le fruit du travail de la femme appartenait soit à son père, soit à son mari. Elle n’avait pas le droit de choisir son mari, ni de mener une activité économique pour son propre compte. L’argent que l’homme payait à titre de dot, et les dépenses qu’il supportait à titre d’entretien [nafaqah], représentait la contrepartie des gains économiques qu’il tirait d’elle tout au long de la période de leurs relations conjugales.
La dot dans le système islamique de droits
Il y a aussi une cinquième étape à propos de laquelle les sociologues et les autres commentateurs ont gardé le silence. Pendant cette étape, l’homme offre un cadeau à la femme elle-même, et aucun de ses parents n’a le droit d’en disposer. La femme reçoit le cadeau, tout en préservant son indépendance sociale et économique. Elle choisit son mari librement, et non selon la volonté de son père ou de son frère. En outre, ni son père, ni son mari, n’ont aucun droit de l’asservir ou de l’exploiter. Le produit de son travail et de ses efforts lui appartiennent exclusivement, à elle. En matière financière, elle n’a besoin du contrôle ni du patronage de personne.
Le mari a un droit seulement. Il peut jouir sexuellement de sa femme. Tant que leurs relations conjugales durent, le mari a l’obligation de pourvoir aux besoins légitimes de sa femme, dans les limites de ses moyens financiers.
C’est l’étape que l’Islam reconnaît, et sur laquelle il a fondé les relations matrimoniales. Dans beaucoup de versets coraniques, l’accent est mis sur le fait que la dot appartient exclusivement à la femme elle-même, que le mari doit en outre l’entretenir et couvrir ses dépenses, et que tout ce qu’elle gagne elle-même appartient à elle, personnellement, et à personne d’autre, ni même le mari ou le père.
C’est là que la question de la dot et de l’entretien dus à la femme devient un peu intrigante. Tant que la dot était payée au père de la fille, que celle-ci allait à la maison de son mari, comme une esclave, et que le mari pouvait l’exploiter économiquement, la question était facile à comprendre et à expliquer : la dot était payée comme le prix de la fille, et celle-ci devait être entretenue comme n’importe quel autre esclave. Mais dès lors que rien n’est à payer au père de la fille, que le mari n’a pas le droit de l’exploiter, que la femme a une indépendance économique et que, concernant ses droits, elle n’a besoin du contrôle et du patronage de personne, quelle est donc la signification du paiement d’une dot et l’allocation d’une pension ?
Un coup d’œil sur l’histoire
Si l’on veut saisir la philosophie de la dot et de l’entretien de la femme dans la cinquième étape, nous devons faire un examen un peu critique de la théorie des quatre précédentes étapes mentionnées plus haut. En fait, tout ce qui a été dit à propos de ces quatre étapes est hypothétique et fondé sur des présomptions et sur la spéculation. Cela ne constitue ni un fait historique, ni une vérité scientifique. Nous n’avons pas une connaissance précise de la vie préhistorique de l’homme. Tout ce qui est dit sur l’étape ou l’époque matriarcale, la vente des filles par leurs pères, et de l’exploitation économique des femmes par leurs maris, n’est pas très crédible. Il y a deux choses qui frappent l’esprit concernant ces présomptions et spéculations : d’une part, l’homme primitif a été présenté comme étant extraordinairement sauvage, violent, et dépouillé de tout sentiment humain. D’autre part, la formidable planification de la nature en vue de parvenir à ses buts universels a été complètement ignorée.
Une telle interprétation de la nature humaine n’est possible que chez les Occidentaux, et jamais chez les Orientaux, à l’exception de ceux parmi eux qui imitent l’Occident. Pour quelque raison les Européens ne sont pas familiarisés avec les sentiments humains. Ils ne peuvent pas admettre que les sentiments humains jouent un rôle fondamental dans l’histoire. S’ils ont une disposition d’esprit économique, leur attention demeure concentrée autour des problèmes du pain et du beurre. Ils regardent l’histoire comme s’ils étaient une machine qui ne peut tourner sans être alimentée par du fuel. S’ils ont une disposition sexuelle, ils considèrent toute l’humanité et toute l’histoire humaine avec ses manifestations culturelles, artistiques, morales et religieuses comme étant des formes modifiées des jeux sexuels. Et s’ils ont une tendance politique, ils croient alors que toute l’histoire de l’humanité consiste en une série de batailles, d’effusion de sang et d’actes de cruauté.
L’Européen a tellement souffert le martyre par la religion et au nom de la religion pendant le Moyen Age, où on brûlait souvent les gens vifs, qu’il est devenu allergique au nom de Dieu, au mot de religion, et à tout ce qui a un “relent religieux”. C’est pourquoi, malgré toute l’évidence du fait que la nature a un but et que le système de l’univers ne tourne pas au hasard, il n’ose pas admettre l’existence de “la Cause Ultime” ou du principe de causalité.
Nous ne demandons pas aux interprètes occidentaux de l’Histoire d’admettre l’existence des Prophètes qui sont apparus à travers l’histoire de l’humanité pour proclamer le message de justice et d’humanité, et pour combattre la corruption. Nous voulons seulement qu’ils reconnaissent au moins le rôle conscient de la nature.
Il ne fait pas de doute que, dans l’histoire des relations homme/femme, il y eut beaucoup de cas d’extrême cruauté, dont les plus atroces sont cités dans le Coran aussi, mais cela n’autorise guère à dire que toute l’histoire débordait de cruauté et de violence.
La vraie philosophie de la dot (ou le cadeau de mariage)
A notre avis, la dot a pour origine une disposition intelligente dans la création visant à consolider et à renforcer la relation entre l’homme et la femme. La dot est venue à l’existence parce que, par nature, les rôles respectifs de l’homme et de la femme sont différents l’un de l’autre. Selon les gnostiques, la loi de l’amour et de “l’attirant et l’attiré” s’applique à tous les êtres et créations. Etant donné que toute chose est faite pour accomplir une fonction déterminée, son rôle est différent de tous ceux des autres choses.
Lorsque nous avons abordé la question des différences entre l’homme et la femme, nous avons expliqué que les sentiments de l’un vis-à-vis de l’autre ne sont pas similaires. La loi de la création a voulu que la femme ait comme traits, la beauté, la vanité et l’indifférence, alors que l’homme a comme caractéristiques la tendance à faire la cour et à pourchasser la femme. De cette manière, la faiblesse de la femme est contrebalancée par la force de l’homme, et il s’ensuit que c’est l’homme qui prend l’initiative d’aller demander la main de la femme. Et, comme nous l’avons déjà dit, selon les sociologues, pendant les époques matriarcale et patriarcale, c’est l’homme qui allait à la recherche de la femme.
Les scientifiques disent que l’homme est plus lascif que la femme. En fait c’est le contraire qui est vrai, selon certaines traditions islamiques. Seulement la femme peut mieux se contrôler dans ce domaine. Mais, pratiquement, les deux points de vue aboutissent à la même chose. En tout cas, il est certain que l’homme contrôle moins ses désirs sexuels. Ce trait a rendu la femme capable de ne pas courir derrière l’homme et de ne pas se soumettre à lui facilement, alors que l’instinct de l’homme -ou sa tendance à faire la cour- le contraint à aller vers la femme et à prendre des initiatives en vue de gagner ses faveurs. L’une de ces initiatives, c’est le cadeau qu’il lui offre.
Les membres du sexe masculin se sont toujours disputés pour gagner une femelle. Ils se sont même battus les uns avec les autres dans ce but. Mais les membres du sexe féminin n’ont jamais montré une telle ardeur pour gagner un mâle. Il en est ainsi parce que les rôles respectifs de l’homme et de la femme ne sont pas identiques. Le mâle poursuit toujours une femelle, alors que la femelle affiche une sorte d’indifférence à l’égard du mâle.
La dot est liée étroitement à la pudeur et à la chasteté de la femme. Celle-ci sait, d’instinct, que sa dignité exige d’elle de ne pas se soumettre à l’homme gratuitement.
Voilà comment la femme, malgré sa faiblesse physique, a été capable d’amener les hommes à ses genoux, de les obliger à se disputer pour l’obtenir, et de faire courir les Roméo après les Juliette. Lorsqu’elle accepte d’épouser un homme, elle reçoit de lui un cadeau en signe d’amitié, de cordialité et de bonne volonté.
On dit que, parmi quelques tribus sauvages, lorsqu’une femme avait plus d’un prétendant, elle avait l’habitude de les persuader de se battre en duel. Celui qui sortait vainqueur de ce duel ou qui tuait son rival, était considéré comme digne de se marier avec elle.
Les journaux ont rapporté qu’une fille de Téhéran avait convaincu deux garçons de se battre en duel devant elle. Du point de vue de ceux qui pensent que le pouvoir signifie seulement la force brute, et qui croient que l’histoire des relations homme/femme ne contient rien d’autre que des cas de cruauté et d’exploitation, il est incroyable que le sexe faible et beau soit capable d’inciter deux représentants du sexe fort l’un contre l’autre. Mais pour ceux qui ont un peu de connaissance sur l’étonnant et mystérieux pouvoir que la nature a accordé à la femme, il n’y a rien de bizarre là-dedans.
La femme a eu beaucoup d’influence sur l’homme. Son influence sur l’homme a été plus grande que celle de l’homme sur elle. L’homme est redevable à la femme, à sa chasteté, et à sa pudeur charmeuse, de ses nombreuses réalisations en matière d’art, de bravoure et de courage. La femme compte pour beaucoup dans la construction de sa personnalité et dans le développement de son génie. La femme a construit l’homme, et l’homme a construit la société. Si la femme perd ses qualités de chasteté, de pudeur et de réserve, et qu’elle essaie de jouer le rôle de l’homme, il s’ensuivra tout d’abord qu’elle sera dépréciée, puis que l’homme perdra sa nature humaine, et enfin, que la société sera ruinée.
Cette capacité de la femme -qui lui a permis de préserver sa personnalité à travers l’histoire, qui l’a empêchée de courir derrière les hommes, qui a conduit les hommes à venir frapper à sa porte en tant que solliciteurs, et à se disputer ou à se battre même à mort pour elle, qui a fixé pour elle comme devise la pudeur et la chasteté, qui a fait d’elle une personnalité entourée d’un halo de secret, qui a fait d’elle l’inspiratrice de l’homme, la créatrice de son amour, la source de son art, de son courage et de son génie, qui a rendu l’homme flatteur et dragueur et l’a conduit à la modestie et à l’abnégation devant elle- c’est cette même faculté qui a amené l’homme à offrir à la femme, lors du mariage, un cadeau au nom de dot.
La dot est un article d’une loi naturelle générale, inscrit dans le fondement de la création, et promulgué par la nature.
La dot dans le Coran
La forme de la dot décrite ci-dessus dans la cinquième étape n’est pas une invention du Coran. Tout ce que le Coran a fait, c’est de la restaurer dans sa forme naturelle et originelle. Dans son style élégant inimitable, le Coran dit : «Donnez aux femmes leur cadeau de mariage sans contrepartie…» (Sourate al-Nisâ’, 4 : 4). Cela veut dire que la dot appartient exclusivement aux femmes, et c’est un cadeau qui doit être offert à elles directement, et il n’a rien à voir avec les frères ou les pères.
Dans cette courte phrase le Coran fait référence à trois points fondamentaux :
1 – Tout d’abord, il a employé, pour la dot le terme “Sadoqah” qui signifie véracité et sincérité et non pas le mot “mehr”. Ainsi, la dot est un symbole de la cordialité de l’homme qui la paie. Ce point a été mentionné par un nombre de commentateurs du Saint Coran, tel que : al-Zamakh-charî, l’auteur du célèbre commentaire (Tafsîr) : “al-Kach-châf”. De même le célèbre philologue al-Râghib al-Içfahânî explique dans son lexique du Coran que la dot a été appelée “sadoqah”, parce que ce mot est le symbole de la sincérité de la foi.
2 – Deuxièmement, il est clair, d’après le verset ci-dessus, que la dot doit être payée directement à la femme, et que ses parents n’y ont pas de droit. La dot n’est pas une compensation des efforts qu’ils ont déployés pour l’éducation de leur fille.
3 – Troisièmement, il est clair que la dot n’est rien d’autre qu’un cadeau et un présent.
La qualité des sentiments parmi les animaux
La loi de la bi-sexualité n’est pas confinée aux êtres humains. Elle prévaut aussi dans le royaume des animaux. Bien que les deux sexes aient besoin l’un de l’autre, le mâle a plus besoin de la femelle et prend l’initiative de gagner ses faveurs. Voilà pourquoi le mâle n’abuse pas de sa force supérieure, et montre une attitude humble devant la femelle.
Les cadeaux dans les relations illicites
Même lorsqu’un homme et une femme veulent établir des relations sexuelles illégales et s’autorisent l’amour libre, c’est l’homme qui offre des cadeaux à la femme. Lorsqu’ils consomment un café, un thé, ou un plat ensemble, c’est l’homme qui considère qu’il est de son devoir de payer la consommation. La femme considère qu’il est humiliant pour elle de dépenser de l’argent pour l’homme. Un garçon a besoin de beaucoup d’argent pour se permettre une vie de débauche, alors que pour une fille, une telle vie lui permet plutôt de recevoir des dons. De telles coutumes, qui sont communes aux relations légales et illégales, ont pour origine la dissemblance des sentiments de l’homme et de la femme l’un envers l’autre.
L’amour est plus naturel que le mariage chez les Européens
En Occident, où les droits familiaux ont été pervertis au nom de l’égalité des droits de l’homme, et où des tentatives ont été faites pour réserver des fonctions similaires à l’homme et à la femme dans la vie domestique, l’homme continue encore à assumer son rôle naturel dans le domaine de l’amour libre. En amour libre, il continue d’offrir des cadeaux à la femme et de supporter ses dépenses, alors que dans le domaine du mariage européen, non seulement la dot n’existe pas, mais la femme doit de plus supporter une lourde responsabilité concernant les dépenses domestiques. Cela signifie que l’amour, en Europe, est plus naturel que le mariage.
La dot est un exemple qui indique que l’homme et la femme ont été créés avec des génies dissemblables, et que la loi de la création leur a imparti des droits naturels et innés dissemblables.
La dot et la pension (II)
Dans le chapitre précédent, nous avons exposé la philosophie et l’origine de la dot. Il ressortait de cet exposé que la loi de la création avait fixé la relation entre les deux sexes, et déterminé pour chacun d’eux un rôle différent dans la vie. Il en ressortait aussi que la tradition de la dot dérivait des sentiments affectueux et aimables de l’homme, et de son sens de la domination et de la rudesse. Le rôle joué par la femme à cet égard a procédé de son sens particulier de la réserve, et non de sa faiblesse ni du fait qu’elle soit désarmée. Le paiement de la dot est un moyen de rehausser la valeur de l’homme, prescrit par la loi de la nature. La dot lui confère une personnalité. Sa valeur morale est plus élevée que sa valeur matérielle.
Les coutumes pré-islamiques abolies par l’Islam
Le Saint Coran a aboli beaucoup de coutumes obscurantistes (jahilistes, préislamiques) arabes relatives à la dot, et a rétabli celle-ci selon sa forme naturelle et primitive.
Pendant l’ère préislamique (obscurantiste) les parents pensaient que la dot leur appartenait exclusivement à titre de compensation des peines qu’ils avaient prises pour élever la fille.
Il est écrit dans al-Kach-châf, le célèbre tafsîr (commentaire) du Coran, que lorsque une fille était née et qu’on voulait féliciter son père à cette occasion, on lui disait : «Que ce vase de musc te rapporte beaucoup», ce qui veut dire : «Que ta fortune croisse grâce à elle».
A l’époque pré-islamique, les pères et, en leur absence, les frères, agissant en tant que tuteurs naturels de la fille, mariaient celle-ci selon leur propre volonté et non selon son désir à elle. En même temps, ils considéraient la dot comme leur appartenant personnellement. Parfois, ils échangeaient leurs filles respectives. Ainsi, un homme offrait sa fille ou sa sur en mariage à un autre, contre l’acceptation que ce dernier lui offre sa fille ou sa sur en mariage. Dans tel type de mariage, qu’on appelait “mariage de Chighâr”, aucune de deux femmes n’obtenait de dot. L’Islam a aboli cette coutume. Le Saint Prophète a dit à ce propos : «Il n’y a pas d’échange de filles ou de surs en Islam».
Selon les traditions islamiques, non seulement le père n’a aucun droit sur la dot de sa fille, mais il est également interdit d’inclure dans l’accord du mariage une clause additionnelle prévoyant une paie quelconque pour lui. En d’autres termes, un père n’est autorisé à tirer aucun gain financier du mariage de sa fille.
L’Islam a aboli aussi la coutume consistant en le fait qu’un homme travaillait pour le compte de son futur beau-père, lorsque l’argent ne servait pas encore d’intermédiaire dans les opérations d’échange. Cette coutume n’avait pas pour origine seulement la volonté des pères de tirer profit de leurs filles, mais il y avait une autre raison aussi, liée parfois aux caractéristiques spécifiques de cette période de civilisation, et ne constituant pas forcément une injustice caractérisée. En tout état de cause, il n’y a pas de doute sur l’existence d’une telle coutume à cette époque reculée de l’histoire.
L’histoire de Moïse et de Chu’ayb, relatée dans le Coran, confirme l’existence de cette coutume. En effet, lorsque Moïse arriva, pendant son voyage vers l’Egypte, au puits de Madyân, il prit pitié pour les filles de Chu’ayb qui restaient debout dans un coin avec leurs moutons, sans que personne ne se préoccupât d’elles, et il puisa de l’eau pour elles. Celles-ci, retournant à la maison, racontèrent ce qui s’était passé à leur père, lequel renvoya l’une d’elles à Moïse pour l’inviter à venir à la maison. Après avoir fait connaissance l’un avec l’autre, Chu’ayb dit un jour à Moïse : «Je voudrais t’offrir l’une de mes filles en mariage, à condition que tu travailles pour moi pendant huit ans. Et, si tu le désires, tu peux travailler deux ans en plus, en tout dix ans». Moïse accepta l’offre et devint le beau-fils de Chu’ayb. Cette coutume était courante à cette époque-là. La raison en était double. Tout d’abord la monnaie n’existait pas, et le seul service que pouvait rendre le futur époux à son futur beau-père ou à sa future épouse était de travailler pour eux. La seconde raison était l’existence de la coutume de la dot. Selon les sociologues, la coutume consistant en ce que le père de la mariée fournisse l’équipement ou le nécessaire du mariage de la fille est l’une des plus vieilles traditions. Or, pour pouvoir fournir cette dépense, le père demandait au fiancé de sa fille, soit de travailler pour lui, soit de payer de l’argent. Pratiquement, ce qu’il prenait de son beau-fils, était au bénéfice de sa fille.
En tout cas, l’Islam a procédé à l’éradication de cette coutume et, depuis, le père de la mariée n’a aucun droit sur la dot, même s’il veut consacrer cette dot à la dépense qu’il voudrait consentir à sa fille. Seule la mariée elle-même a le droit de la dépenser comme elle l’entend.
Pendant la période pré-islamique, il existait aussi d’autres coutumes, qui privaient pratiquement la femme de sa dot. L’une de ces coutumes était celle d’hériter la femme du défunt. Ainsi, si un homme mourait, son fils ou son frère héritait ses droits conjugaux concernant sa femme, au même titre qu’il héritait sa propriété. Le frère, ou le fils, de la personne décédée avait le droit soit de remarier sa veuve à quelqu’un d’autre et de toucher la dot, soit d’en faire sa propre femme contre une dot déjà payée à elle par le défunt.
Le Saint Coran a aussi supprimé cette coutume, et dit : «O vous qui croyez ! Il ne vous est pas permis de recevoir des femmes en héritage contre leur gré.» (Sourate al-Nisâ’, 4 : 19)
Dans un autre verset, le Saint Coran a totalement banni le mariage de quelqu’un avec la femme de son père (la belle-mère), même si elle est consentante : «N’épousez pas les femmes que vos pères ont eues pour épouses.» (Sourate al-Nisâ’, 4 : 22)
Le Saint Coran a aboli toute coutume qui privait la femme de sa dot. L’une de ces coutumes était que, lorsqu’un homme ne s’intéressait plus à sa femme, il la harcelait pour qu’elle accepte de divorcer avec lui et de lui restituer une partie ou la totalité de la dot qu’elle avait reçue lors du mariage. Le Saint Coran dit à ce propos : «Ni de leur créer [à vos femmes] de contraintes pour vous emparer d’une partie de ce que vous leur avez donné.» (Sourate al-Nisâ’, 4 : 19)
Une autre coutume odieuse consistait en ceci qu’un homme se mariait avec une femme qu’il désirait et lui payait une dot élevée, mais que lorsqu’il se lassait d’elle et qu’il désirait une autre femme, il accusait la première d’adultère et la diffamait en vue de rompre le contrat de mariage et de reprendre la dot qu’il avait payée pour elle. Là encore, le Coran a aboli cette coutume et l’a interdite.
L’Islam a son propre système de dot
L’un des principes incontestables de l’Islam est qu’un homme n’a pas de droit sur les biens de sa femme, et qu’il n’a pas le droit de l’obliger à travailler. Si la femme travaille et gagne de l’argent, le mari ne peut en disposer sans son consentement. Sur ce point, il n’y a pas de différence entre l’homme et la femme. Contrairement à la coutume qui prévalait en Europe chrétienne jusqu’au début du 20e siècle, la femme n’est pas, du point de vue islamique, sous le contrôle de son mari en matière financière. Elle a une indépendance totale dans ses finances. Bien que l’Islam ait accordé une indépendance économique complète à la femme, et qu’il n’ait donné aucun droit au mari sur la propriété de sa femme, il a pourtant retenu le système de la dot. Cela montre que, du point de vue islamique, la dot n’est pas payée à la femme pour que le mari exploite, par la suite, celle-ci économiquement et utilise son énergie physique. L’Islam a son propre système de dot, qui ne doit être confondu avec aucun autre système. Les objections que les autres systèmes de dot suscitent ne sont pas valables lorsqu’il s’agit du système islamique.
Comme on l’a vu dans le chapitre précédent, le Saint Coran a décrit la dot comme “un cadeau sans contrepartie”. Selon le Coran, elle est obligatoire. Le Coran a minutieusement pris en considération toutes les caractéristiques de la nature humaine. Et, afin de s’assurer que ni l’homme ni la femme n’oublient les rôles respectifs qui leur ont été fixés par la nature, il souligne la nécessité de la dot. Le rôle de la femme est de répondre à l’amour de l’homme. C’est bien si elle aime un homme, mais son amour devrait être une réaction à l’initiative qu’il prend lui-même. Si elle tombe amoureuse d’un homme qui ne veut pas d’elle, elle essuiera sûrement un échec, et ce sera un choc et un coup dur pour sa personnalité. Mais si son amour est une réponse à l’amour de l’homme, il n’y aura ni échec, ni choc.
Est-il vrai que la femme n’est pas sincère, c’est-à-dire qu’elle n’est pas conséquente en amour, et qu’on ne peut pas compter sur elle ? C’est à la fois vrai et faux. C’est vrai si l’initiative vient d’elle. Si c’est elle qui tombe amoureuse la première, son amour n’est pas digne de confiance. Elle perdra rapidement son intérêt pour l’homme dont elle est tombée amoureuse. Mais c’est faux si son amour est une réponse à l’amour sincère de l’homme. Car, dans un tel cas, il est peu probable que cet amour se dissipe, à moins que l’homme lui-même se désintéresse d’elle. Là, évidemment, son amour se fanera. Tel est l’amour naturel de la femme.
C’est à cause du cas de la première sorte d’amour que la femme est notoirement célèbre pour son infidélité, et c’est à cause de la seconde sorte d’amour qu’elle est exaltée pour sa sincérité. Si la société cherche la stabilité et la solidité du lien conjugal, elle n’a pas d’autre alternative que de suivre la façon dont le Coran a prescrit des rôles distincts pour l’homme et la femme. La loi de la dot est en conformité avec la nature, parce qu’elle symbolise le fait que l’amour doit être initialement exprimé par l’homme et accepté seulement comme une réponse positive par la femme. L’homme offre un cadeau comme symbole de son amour et de son respect pour la femme. C’est pourquoi, il est inapproprié d’abroger cette loi qui constitue une section de la loi fondamentale promulguée par la nature elle-même.
Comme nous l’avons remarqué, le Saint Coran a aboli beaucoup de coutumes et d’usages anté-islamiques relatifs à la dot, bien que les gens de l’époque y fussent très attachés. Ce que le Coran a prescrit à cet égard est différent de l’usage en cours à cette époque-là. Pour cette raison, on ne peut pas dire que le Coran n’attache pas d’importance à l’existence ou l’inexistence de la dot. Il aurait pu abolir totalement la dot, mais il n’a pas estimé bon de le faire.
Des critiques !!
Maintenant que nous connaissons les vues de l’Islam concernant la dot, examinons les objections faites par ceux qui critiquent cette loi islamique.
Un critique écrit : «De la même façon que quelqu’un qui a de l’argent peut le dépenser pour acquérir un jardin, une maison, un cheval ou une mule, on peut le dépenser pour obtenir une femme. Et de même que le prix d’une maison, d’un jardin ou d’un cheval dépend de sa taille, de sa beauté et de son utilité, de même le prix d’une femme varie selon sa beauté ou sa laideur, de sa richesse ou sa pauvreté. Telle est la philosophie de la dot. Il ne peut pas y avoir de vie conjugale sans dépenser de l’argent et sans payer le prix de l’acquisition».
S’il s’agissait d’une coutume occidentale, aurait-il été possible d’échafauder une telle calomnie contre elle ? Si une personne donne de l’argent à une autre, cela signifie-t-il qu’elle veuille l’acquérir ? La coutume consistant à offrir un cadeau ou donner un présent devrait-elle être abolie ? Le Coran dit que la dot n’est autre qu’un cadeau gratuit. Bien plus, l’Islam a formulé ses lois économiques de telle manière qu’elles ne permettent aucune exploitation économique de la femme par l’homme.
Vous pouvez dire que beaucoup de maris en Orient exploitent effectivement leurs femmes économiquement. Nous l’admettons, mais cela n’a rien à voir avec la dot. Ces maris ne disent pas qu’ils exercent un contrôle total sur leurs femmes parce qu’ils leur ont payé une dot. En réalité il y a d’autres raisons qui expliquent pourquoi, dans beaucoup de cas, les hommes dominent leurs femmes. Pourquoi faudrait-il saborder la loi naturelle au lieu de réformer les hommes concernés ? L’idée sous-jacente de tous les arguments de ce genre est qu’on veut que les Orientaux oublient leur propre philosophie de la vie et leurs modèles humains afin d’être facilement dévorés par les Occidentaux.
Le même critique ajoute : «Si l’on établissait une égalité économique parfaite entre l’homme et la femme, il n’y aurait plus de raison que l’homme soit tenu pour responsable de l’entretien matériel de sa femme et de ses besoins en nourriture et vêtements, et obligé de lui payer une dot. Toutes ces précautions et cette double assurance n’ont jamais été considérées nécessaires dans le cas de l’homme.»
Si nous analysons minutieusement cet argument, il signifie tout simplement que pendant l’époque où la femme n’avait pas le droit de détenir une propriété et ne jouissait pas d’une indépendance économique, la dot et l’entretien financier étaient nécessaires dans une certaine mesure, mais que lorsque la femme a obtenu une certaine indépendance économique, comme l’Islam la lui avait déjà accordée, l’entretien financier et la dot ne se justifiaient plus.
Ce critique semble avoir la fausse impression que la dot est payée tout simplement pour compenser la privation, par la femme, de ses droits économiques. Or la vérité est tout autre. Si l’on fait une brève référence au Coran, on peut facilement connaître la philosophie réelle de la dot.
Un autre critique écrit : «Etant donné que l’homme et la femme ont été créés égaux, le paiement d’un prix ou d’une rétribution n’a pas de raison d’être. De même que l’homme a besoin de la femme, de même la femme a besoin de l’homme. A cet égard ils sont tous les deux sur pied d’égalité. C’est pourquoi il serait désagréable d’imposer à l’un de supporter les dépenses de l’autre. Mais puisque l’homme avait le droit de divorce, et que la femme n’avait pas une garantie de pouvoir vivre avec lui continuellement, on lui a donné le droit de lui demander une sorte de sécurité.»
Il ajoute : «Si l’homme n’avait pas un droit absolu de divorce, la coutume de la dot n’aurait plus aucune justification».
Il ressort clairement de ce qui précède que ces arguments sont non fondés. Une dot n’est ni un prix, ni un salaire. Il ne fait pas de doute que l’homme et la femme ont besoin l’un de l’autre, mais leur position n’est pas la même. La nature les a placés en deux positions différentes.
Il est encore plus aberrant de décrire la dot comme étant une sécurité financière contre le droit du divorce dont jouit l’homme. Et, pour comble, prétendre que c’est là la raison pour laquelle l’Islam l’a prescrite, est le sommet de l’absurdité. Nous voudrions demander à ces gens pourquoi, en premier lieu, l’Islam aurait accordé le droit de divorce à l’homme, pour créer chez la femme le besoin d’une garantie financière ? Si ce droit n’avait pas été accordé, la femme n’aurait-elle pas besoin d’aucune garantie de sécurité ? Bien plus, une telle idée signifie que lorsque le Saint Prophète a fixé une dot pour ses propres femmes, a-t-il voulu leur fournir une sécurité contre lui-même ? De même, lorsqu’il a fixé une dot à sa fille Fatimah al-Zahrâ’ au moment de son mariage avec Ali son “frère” et cousin et son plus fidèle compagnon, a-t-il voulu par là assurer la sécurité de sa fille bien-aimée contre son plus fidèle compagnon ?
Si nous admettions, à titre de polémique, que la dot soit une forme de sécurité, alors la question se poserait de savoir pourquoi le Saint Prophète a conseillé vivement aux femmes de réoffrir leurs dots à leurs maris en geste de bonne volonté ? Pourquoi a-t-il décrit un tel geste comme un acte très méritoire et hautement récompensé spirituellement [thawâb] ? Pourquoi a-t-il conseillé que le montant de la dot ne soit pas, autant que possible, important ? Tous ces faits ne montrent-ils pas que le Prophète a considéré la dot comme un cadeau, et qu’il a conçu le geste de sa restitution par la femme au mari, comme un facteur de consolidation des liens de l’amour et de l’amitié entre les deux conjoints ? Si l’Islam avait voulu que la dot constituât une garantie financière, pourquoi le Coran dit-il : «Donnez aux femmes leur dot comme un cadeau sans contrepartie» et non pas «Donnez aux femmes leur dot comme une sécurité» ?
En outre, il semble que le critique en question ait l’impression que la dot, telle qu’elle se pratiquait au début de l’ère musulmane, avait la même forme qu’aujourd’hui. De nos jours, l’usage commun veut que le mari s’apprête à payer, au moment du mariage, une certaine somme d’argent, mais que la femme ne demande pas le paiement immédiat et effectif, sauf dans le cas où une dispute sérieuse se développe entre les deux époux. Cette sorte de dot peut constituer une forme de sécurité. Mais pendant la première époque de l’Islam, l’usage courant voulait que le mari paie effectivement et immédiatement une somme d’argent, auquel cas, on ne peut pas dire que la dot est une sorte de sécurité.
L’histoire montre que le Saint Prophète n’a jamais voulu marier une femme sans lui fixer une dot. Relatons à ce propos l’histoire suivante, mentionnée dans les livres aussi bien chiites que sunnites à quelques nuances près :
Une femme vint voir le Prophète et lui dit :
O Messager d’Allah ! Acceptes-tu que je devienne ta femme ?
Le Prophète garda le silence. La femme s’assit sur place. Un Compagnon se leva alors et dit :
O Messager d’Allah ! Si tu ne désires pas l’épouser, moi je le ferai !
Le Prophète lui demanda :
Quelle dot lui fixes-tu ?
Je n’ai rien, répondit le Compagnon.
Ce n’est pas juste. Vas à ta maison, peut-être y trouveras-tu quelque chose comme dot.
Le Compagnon s’exécuta, et à son retour il dit :
Je n’y ai rien trouvé.
Retourne à la maison et recherches-y bien n’importe quoi. Une bague en fer suffira.
L’homme repartit à la maison, et à son retour il dit là encore :
Je n’ai rien trouvé, même pas une bague en fer. Mais je suis prêt à offrir en dot ce vêtement qui me couvre maintenant.
Un autre Compagnon, qui connaissait bien le premier, dit alors :
O Messager d’Allah. Par Allah, cet homme ne possède que ce vêtement qu’il porte. Accepte donc qu’il en offre la moitié en dot à cette femme.
Le Saint Prophète répondit :
Si la moitié de ce vêtement devenait la dot de la femme, lequel des deux le porterait ? Et si n’importe lequel des deux le portait, l’autre resterait sans vêtement. Et cela n’est pas légal.
Le prétendant se rassit, alors que la femme attendait à sa place. Entre-temps, des discussions sur d’autres sujets s’engagèrent et se prolongèrent. Le prétendant se releva pour s’en aller. Le Prophète l’appela et lui dit :
Approche.
Lorsqu’il s’approcha, le Prophète lui demanda :
Est-ce que tu connais un peu de Coran ?
Oui, Saint Prophète, répondit-il. Je connais telle et telle sourates.
Le Saint Prophète lui demanda encore :
Sais-tu les réciter par cur ?.
Oui, répondit-il.
Eh bien, ton problème est résolu : Je t’ai marié à cette femme, dont la dot consiste en ceci que tu lui apprends le Coran.
L’homme repartit main dans la main avec son épousée.
Il y a d’autres points relatifs à la dot, mais nous les laissons de côté pour le moment.