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La maternité : Une cime de dévouement et d’affection
Dès ses débuts dans le Noble Coran et la sainte Sunna prophétique, l’Islam a donné à la mère un statut distingué par rapport à celui du père pour ce qui est du dévouement, d’affection et de charité. Car pour donner la vie à l’enfant, la mère met la totalité de l’effort et porte la totalité du poids. Il existe une différence entre la paternité et la maternité. La première ne constitue pas une fatigue corporelle pour l’homme qui ne met en œuvre que son instinct et son désir, alors que la seconde constitue une tâche lourde et expose la mère au danger. C’est elle qui entretient l’enfant, qui le nourrit de tout son corps et aux dépens de sa santé, qui s’expose au danger lors de l’accouchement et de l’allaitement, ce qui entrave la liberté de la mère et réduit l’espace de son mouvement.
Dieu, le Très Haut, a parlé des peines de la mère beaucoup plus que celles du père : ((Et nous avons enjoint à l’homme la bienfaisance envers ses parents. Sa mère l’a péniblement porté et péniblement accouché. Grossesse et sevrage en trente mois, puis quand il a atteint ses pleines forces et atteint quarante ans, il a dit : ‘Ô Seigneur ! Dispose-moi pour que je rende grâce du bienfait dont Tu nous a comblé, moi et mes parents’)) (Coran XLVI, 15).
D’autre part, le père a le mérite de travailler pour subvenir aux besoins de la famille. Pour cette raison, Dieu considère le père et la mère comme égaux dans la responsabilité à l’égard de l’enfant et dans le devoir de bienfaisance de ce dernier à leur égard. Cette égalité est signalée dans beaucoup de versets coraniques, mais la mère a beaucoup de mérites en raison de ses peines dans la grossesse et l’accouchement.
Dans ce sens, la Tradition Prophétique dit que « Le Paradis est sous les pieds des mères ». D’autres Traditions disent que si la mère enceinte est décédée lors de l’accouchement, elle aura la même rétribution que les martyrs, ces derniers protégeant la terre de la nation et sa dignité, alors que la mère donne naissance aux martyrs, aux combattants, aux savants, aux dirigeants et aux réformateurs.
Dans l’Epître des Droits, l’Imam Zein al-Abidine (Que la Paix de Dieu soit sur lui) adresse à chacun de nous les paroles suivantes : « Le droit de ta mère revient au fait qu’elle t’a porté là où personne ne supporte personne, qu’elle t’a donné du fruit de son cœur ce que personne ne peut donner à personne, qu’elle t’a protégé par la totalité de son corps sans se soucier de sa faim pour te donner à manger, de sa soif pour te donner à boire, de son dépouillement pour t’habiller, du soleil brûlant pour t’ombrager, d’avoir des insomnies pour te procurer le sommeil. Elle t’a protégé de la chaleur et du froid et il n’est dans ton pouvoir de la remercier que par l’aide de Dieu ». Il est clair que ce que la mère procure à son enfant ne peut être procuré par personne à quiconque d’autre.
Apprécier les dons de la mère
On rapporte qu’un homme a dit au Messager de Dieu (Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) : « Je donne à manger à mes parents, je les porte sur mon dos et je les lave. Ai-je ainsi accompli mes devoirs envers eux ? ». – « Non ! a répondu le Prophète (Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille), car tu les sers tout en attendant qu’ils meurent, alors qu’ils t’avaient servi en ne pensant qu’à ta vie ».
D’après l’Imam al-Baqer (Que la Paix de Dieu soit sur lui) « Moussa Fils d’Imrân (Moïse) (Que la Paix de Dieu soit sur lui) a dit : ‘ Seigneur ! Fais-moi une recommandation !’. Dieu a répondu : ‘Je te recommande de ne pas M’oublier’ et Il l’a répété trois fois. Moïse (Que la Paix de Dieu soit sur lui) a demandé une deuxième fois : ‘Seigneur ! Fais-moi une recommandation !’ Dieu a répondu : ‘Je te recommande de ne pas oublier ta mère’. Et comme Moïse (Que la Paix de Dieu soit sur lui) demandait encore une recommandation, Dieu lui a recommandé sa mère trois fois et son père une seule fois ».
D’après l’Imam as-Sadeq (Que la Paix de Dieu soit sur lui) « Un homme a demandé au Messager de Dieu (Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) : ‘Ô Messager de Dieu ! Avec qui je dois être plus charitable !’. Le Messager de Dieu (Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) a répondu : ‘Avec ta mère’ et il l’a répété trois fois avant de dire une seule fois : ‘Avec ton père’».
A un homme qui s’appelait Abû Muhzam et qui a parlé durement à sa mère, l’Imam as-Sadeq (Que la Paix de Dieu soit sur lui) a dit : « Ô Abû Muhzam ! qu’as-tu fait avec ta mère ? Hier, tu as parlé durement avec elle ; ne sais-tu pas que son ventre est une maison où tu as habité, que son giron est un berceau qui t’a bercé et que son sein est un abreuvoir d’où tu as bu ? Et comme l’homme répondait par l’affirmatif, l’Imam (Que la Paix de Dieu soit sur lui) lui a dit : « Ne lui parle pas durement ».
Le Noble Coran a recommandé de ne pas maltraiter les parents même par le plus infime des mots : ((Si l’un d’eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse près de toi ; alors ne leur dis point : ‘Fi’ et ne les repousse pas, mais dis-leur noble parole. Et par miséricorde baisse pour eux l’aile de l’humilité et dis : ‘Ô mon Seigneur ! Fais-leur miséricorde comme ils m’ont élevé tout petit)) (Coran XVII, 23-24). Cette humilité ne rabaisse pas l’homme mais l’élève car elle est l’humilité de la miséricorde.
Un homme qui a embrassé l’Islam après y avoir été appelé par l’Imam as-Sadeq (Que la Paix de Dieu soit sur lui) alors que sa mère n’a pas abandonné sa religion est venu voir l’Imam et lui a demandé conseil au sujet de la manière d’échanger avec sa mère. L’Imam (Que la Paix de Dieu soit sur lui) lui a dit : « Change la manière avec laquelle tu servais ta mère et tu la soignais lorsque tu suivais encore sa religion, mais en doublant les services que tu lui rendais ». Remarquant ce changement, la mère a appris de son fils que c’est en raison de sa conversion à l’Islam et lui a demandé de lui expliquer l’Islam qu’elle a fini par l’embrasser à son tour.
Le Commandeur des Croyants (Que la Paix de Dieu soit sur lui) marchait un jour avec un homme de religion juive. Arrivant à un carrefour, l’Imam (Que la Paix de Dieu soit sur lui) a continué à accompagner le Juif qui lui a demandé s’il a changé de chemin. L’Imam (Que la Paix de Dieu soit sur lui) a dit : « Non ! Mais le Messager de Dieu nous a recommandé lorsque nous accompagnons quelqu’un en route de continuer à l’accompagner, sur son chemin, pour quelque temps par respect du droit de la compagnie ». Apprenant que cela fait partie des moralités de l’Islam, le Juif a prononcé la profession de foi de l’Islam.
Voilà une façon d’appeler à l’Islam par la bonne parole et par la belle exhortation et qui diffère de celle où certains le font comme s’ils tenaient les portes du Paradis dans leurs propres mains, alors que Dieu dit : ((Dis : ‘Si vous étiez maîtres des trésors de la miséricorde de mon Seigneur, vous les serreriez, certes, de peur de dépenser)) (Coran XVII, 100).
La question de la maternité est donc essentielle en ce qui concerne le programme islamique propre à la famille. Ce que nous avons dit à ce propos nous met face à deux responsabilités : Celle des parents à l’égard de l’enfant qu’il soit garçon ou fille, d’une part, et celle de l’époux, d’autre part. Le problème de certains époux est qu’ils ne donnent pas la juste valeur à la maternité. Ils ne respectent pas les efforts de la mère et son dévouement. I’un d’eux entre dans la maison et sort comme s’il était « Antar » !
D’autre part, l’homme doit être conscient lorsqu’il choisit la mère de ses enfants. Il doit choisir celle ayant assez de conscience, de bons caractères et de bonne éducation. Il ne doit pas compter sur le coup de cœur, car la Tradition dit : « Celui qui épouse une femme pour sa fortune ou sa beauté, Dieu le privera de sa fortune et de sa beauté », car en vivant dans le cadre de la vie conjugale, on ne vie pas avec le carnet de chèques ou avec le tableau d’art, mais avec une femme et à travers sa raison, son humanité et ses bons caractères. « Epouse celle qui est pieuse » a dit le Prophète (Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) à un homme qui lui a demandé conseil à ce propos. Bien sûr, il ne s’agit pas de la piété formelle, mais de la piété par la raison, par les sentiments et par toute la vie.
Une fois que l’homme choisit sa femme, il doit prendre sa maternité en considération et reconnaître ce qu’elle fait en matière d’effort. De son côté, la femme doit prendre son mari en considération, car si elle a peiné pendant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement, le mari peine aussi jour et nuit pour que la vie familiale soit complémentarité entre l’homme et la femme dans tous les domaines. Ensemble, ils se rapprochent de Dieu et si tous les deux sont bons avec leurs enfants, Dieu les réunit tous dans la demeure de Sa miséricorde : ((Les Jardins d’Eden, où ils entreront, eux et aussi ceux qui font le bien parmi leurs ancêtres, épouses et descendants. De chaque porte, sur eux, les anges entreront : ‘Paix sur vous, pour ce que vous avez enduré !’ ; combien meilleure est la demeure finale !)) (Coran XIII, 23-24).
Dieu dit aussi : ((Et c’est là que doivent entrer en concurrence les concurrents)) (Coran LXXXIII, 26).
Le Statut de la Mère
En tout premier lieu , Sois bon envers ta mère
L’Imam as-Sadeq (Que la Paix de Dieu soit sur lui) rapporte qu’un jour une personne s’approcha du Noble Prophète (Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) et demanda:
« Ô Prophète d’Allah ! Envers qui devrais-je faire preuve de bonté et de gentillesse ? » Le Noble Prophète répondit: « Envers ta mère. »
L’homme demanda ensuite: « Et après cela, envers qui d’autre ? » Le Saint Prophète lui dit encore: « ta mère ».
Il demanda de nouveau: « Et après ? » Une fois de plus, il répondit: « ta mère ».
Pour la quatrième fois, l’homme interrogea: « Et ensuite ? »
À ce moment-là, le Saint Prophète (Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) répondit: « (Ensuite, envers) ton père ». (Biharoul Anwar, volume 74, page 49)
Le pardon des péchés
L’Imam Zein al-Abidine (Que la Paix de Dieu soit sur lui) raconte:
« Une personne s’approcha, un jour, du Messager d’Allah (Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) et lui demanda:
‘ Ô Prophète d’Allah ! J’ai commis toutes sortes de mauvais actes. Y a-t-il une chance pour moi d’être pardonné ?’»
Le Messager d’Allah lui demanda:
« Est-ce qu’un de tes parents est encore vivant ? »
L’homme répondit: « Mon père ».
Le Prophète lui dit: « Va vers lui et sois bon et gentil envers lui ».
Quand il s’en alla, le Prophète d’Allah murmura: « Si seulement sa mère était vivante ! »
(Biharoul Anwar, volume 74, page 82)
Ses Devoirs en Tant que Mère
La mère, en tant que première nourrice et berceau du bébé, est la première responsable de la voie que suivra son enfant dans la religion. L’éducation donnée doit nécessairement englober les domaines physique, intellectuel et spirituel afin que l’enfant puisse devenir un homme ou une femme mûr et responsable.
Cette éducation doit aussi être partagée en l’époux et l’épouse, chacun accomplissant son devoir en harmonie avec l’autre ou se substituant à lui en cas d’absence de l’un des deux.
a) La protection du fœtus
La mère est alors tenue de faire attention au développement de son bébé, en prenant soin de ne pas lui nuire d’une façon ou d’une autre.
b) L’allaitement
L’allaitement est l’un des premiers devoirs de la mère envers ses enfants sauf en cas de force majeure ou d’incapacité.
c) La tendresse et l’affection
La femme, naturellement tendre pour son enfant, est tenue de lui apporter toute son affection.
Le Prophète (Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa sainte famille) a dit « Celui qui n’est pas compatissant , Dieu ne sera pas compatissant à son égard »
d) Le choix d’un prénom convenable
La mère doit participer avec le père au choix du prénom à donner à l’enfant ; un prénom doit être agréable, beau et convenable.
Le Prophète (Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa sainte famille) a dit : « Vous serez interpellés, le jour de la résurrection, par vos prénoms et ceux de vos pères. Choisissez donc de bons prénoms pour vos enfants. »
e) L’appel à la prière et l’onction du palais
Le Prophète (Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa sainte famille) avait l’habitude de faire appel à la prière, à voix basse, dans l’oreille du nouveau né et avait aussi l’habitude de frictionner le palais de la bouche du nouveau avec une datte mâchée, avec un peu de miel.
f) Le sacrifice
Au septième jour de la naissance, il est recommandé de faire sacrifice d’une brebis.
Le Prophète (Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa sainte famille) a dit « un sacrifice doit accompagner la naissance d’un enfant. Faites couler le sang pour lui et éloignez de lui les nuisances »
g) La circoncision
La circoncision est l’une des rites qu’il est recommandé de faire.
h) Les devoirs d’éducation
1 – L’éducation corporelle
i) L’hygiène
A la base de la bonne santé, il y a la propreté. L’importance de celle-ci en Islam est telle que le Messager de Dieu a dit : « la propreté est la moitié de la foi » « […] Purifiez ma maison pour ceux qui tournent autour, y font retraite pieuse, s’y inclinent et s’y prosternent » [Coran 2/125]
Dieu, le Très Haut, dit : « Et tes vêtements, purifie-les » Coran 2/125.
ii) L’Alimentation
Dieu, le Très haut , dit : « Ô gens ! De ce qui existe sur la terre, mangez le Licite et le pur […] » [Coran 2/168] « […] Et mangez et buvez ; et ne commettez pas d’excès, car Dieu n’aime pas ceux qui commettent des excès. » [Coran 7/31] « Qui, lorsqu’ils dépensent, ne sont ni prodigues ni avares mais se tiennent au juste milieu. » [Coran 25/67].
iii) Le sport
Afin que l’enfant puisse grandir et que son corps devienne fort et robuste, il est du devoir de ses parents de lui apprendre à faire du sport.
iv) Soin et prévention médicale
La femme est tenue de veiller sur la santé de ses enfants en les soignants lorsqu’ils tombent malades.
Le Prophète (Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa sainte famille) a dit « A toute maladie, il y a un remède… »
2 – L’éducation intellectuelle
Dieu (swt) a favorisé l’être humain sur toutes les autres créatures en le dotant de la raison qui est dans son contexte le plus grand des bienfaits. A cet égard, il incombe à la femme de prendre soin de l’instruction de ses enfants.
i) L’apprentissage de la lecture et l’écriture
L’ordre divin prescrivant l’obligation de lire est apparu dès la révélation du premier verset coranique : « Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé l’homme d’une adhérence. Lis ! Ton seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume, a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait » [Coran 96/1-5].
ii) Les orienter vers la réflexion et la méditation
La mère ne doit laisser aucune occasion d’attirer leur attention et de susciter en eux la réflexion afin qu’ils développent des facultés de réflexion et de jugement. Ces deux qualités sont louées en Islam car elles permettent à l’homme de connaître son Seigneur et Créateur et de scruter les secrets de la vie pour découvrir la grandeur de Dieu (swt) à travers ses signes et ses bienfaits.
3 – L’éducation spirituelle
i) Apprendre à l’enfant les principes de la foi islamique dès son jeune âge afin qu’ils grandissent dans une foi pure, un comportement exemplaire, qu’il soit sincère envers Dieu (swt) et son prochain et qu’il aime le bien et abhorre le mal.
ii) La mère doit préparer ses enfants à la pratique des actes d’adoration comme la prière, le jeûne, la zakat et le pèlerinage.
Dieu , le Très Haut , dit « Et commande la prière à ta famille, et fais-la avec persévérance […] » [Coran 20/132].
iii) Eduquer les enfants dans la morale islamique fait aussi partie des devoirs de la femme.
A cet égard, elle doit toujours mettre en avant, devant ses enfants, la valeur des vertus et le méfait des mauvais penchants.
Le Prophète (Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa sainte famille) a dit : « […] la femme est une bergère dans la demeure de son mari et elle sera responsable de son troupeau […] »
Conclusion
L’auteur du livre dit : En étudiant les droits susmentionnés qui attestent l’égalité entre les deux sexe , j’ai montré que les disparités qui subsistent sont dues aux natures respectives de l’homme et de la femme, elles-mêmes liées aux fonctions que Dieu a assignées à chacun d’eux. A la lumière de ce qui précède, j’ajouterai enfin que l’Islam est sans nul doute la seule conception qui pourrait mettre fin aux tendances néfastes des sociétés contemporaines qui visent à réduire la femme à être un simple objet de convoitise pour l’homme. L’Islam montre que la femme a les mêmes aptitudes que l’homme en matière de pratique religieuse et d’accomplissement des obligations légales.