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Extraits de discours du Guide suprême
- Pourquoi l’Imam Hussein (a.s.) s’est-il soulevé? L’Imam Hussein (a.s.) s’est-il soulevé uniquement pour s’opposer à un dirigeant corrompu comme Yazid? Quelles étaient les vraies dimensions du mouvement de l’Imam Hussein?
Le mouvement de l’Imam Hussein (a.s.) est, en effet, perceptible à travers deux perspectives – toutes deux acceptables. Néanmoins, une fois réunies, les deux perspectives montrent les vastes dimensions de ce mouvement. Une perspective porte sur l’apparence de l’action de l’Imam Hussein, qui est un mouvement contre un régime corrompu, dévié, répressif et oppressif: à savoir le régime de Yazid. Mais, au cœur de son action, il y a un mouvement plus important que conduira la deuxième perspective: le mouvement contre l’ignorance et l’ignominie de l’humanité. En fait, même si l’Imam Hussein (a.s.) se bat contre Yazid, son vaste combat historique n’est pas contre ce Yazid de courte durée et insignifiant. Au contraire, son combat principal est contre l’ignorance, l’ignominie, la déviation et l’humiliation de l’humanité. En effet, l’Imam Hussein (a.s.) lutte contre de tels vices.
Un gouvernement idéal a été formé par l’Islam. Si nous voulons résumer l’histoire de l’Imam Hussein (a.s.) en quelques lignes, nous pouvons dire : l’humanité souffre de l’ignorance, de l’oppression et de la discrimination. Les grandes puissances du monde, les empires des Césars et des Kisras de l’époque – que ce soit dans la Perse ancienne ou dans l’Empire romain – étaient des régimes d’aristocratie, des établissements non démocratiques, gouvernant par la coercition illogique, l’ignorance et la corruption. Les petites communautés- comme celles de la péninsule arabique – étaient encore pires qu’elles; dans l’ensemble, l’ignorance régnait dans le monde. Pendant ce temps, la lumière de l’Islam a réussi à éclairer, d’abord, la péninsule arabique, puis à se développer progressivement pour englober tout le monde, par le Messager de Dieu, via l’assistance divine, ainsi qu’une résistance populaire massive et acharnée. Au moment où le Prophète meurt, ce gouvernement était un établissement stable qui pouvait être un modèle pour tous les êtres humains à travers l’histoire. Si ce gouvernement avait continué dans la même direction, l’histoire changerait sans aucun doute. Autrement dit, ce qui est censé se produire des siècles plus tard – au moment de la réapparition de l’Imam Mahdi (a.s.) dans la circonstance actuelle – se serait produit à ce moment-là. Un monde rempli de justice, de pureté, de sincérité et de gentillesse est le monde de l’ère de l’Imam Mahdi (a.s.); c’est le moment où commence la vie authentique de l’humanité. La vie authentique de l’humanité dans ce monde commence après la réapparition de l’Imam du Temps (que Dieu hâte sa Parousie), et l’humanité réalisera alors de grandes percées. Ainsi, si la persistance du gouvernement du prophète Muhammad avait été rendue possible, et si il avait été formé pendant les premières années, l’histoire de l’humanité aurait changé, le destin final de la vie humaine se serait déroulé beaucoup plus tôt. Cependant, cela n’a pas été réalisé pour diverses raisons.
La principale caractéristique du gouvernement du prophète Muhammad était qu’au lieu de s’appuyer sur l’oppression, il s’appuyait sur la justice. Au lieu de s’appuyer sur le paganisme et la division de la pensée humaine, il s’est appuyé sur le monothéisme et s’est concentré sur l’adoration de Dieu. Au lieu de l’ignorance, il reposait sur la connaissance et la sagesse. Au lieu de promouvoir la rancune parmi le peuple, il s’est appuyé sur la gentillesse, la compassion, l’établissement de relations amicales et la tolérance: un gouvernement soigné à la fois dans les aspects apparents et les aspects les plus intimes. Celui qui grandit sous un tel gouvernement devient pieux, chaste, compétent, perspicace, actif, enthousiaste, dynamique et avance sur le chemin de la perfection. Cinquante ans après [le décès du prophète], tout a changé. Le nom de l’Islam est resté; le mot «islam» persiste; cependant, en réalité, le véritable islam n’était plus pratiqué. Au lieu du gouvernement de la justice, un gouvernement de l’oppression a été rétabli. Au lieu de la fraternité et de l’égalité, y ont régné la discrimination, la division et la séparation. Au lieu de la sagesse, l’ignorance a régné. Au cours de cette période de cinquante ans, à mesure que nous avançons, nous pouvons trouver des centaines d’exemples de tels cas; les chercheurs sont invités à les développer pour les esprits jeunes et investigateurs.
L’imamat a été transformé en la monarchie! L’essence de l’imamat est en contradiction avec l’essence de la monarchie. Ces deux sont contradictoires. L’imamat est un leadership moral et spirituel qui consiste sur des liens de compassion et de croyance avec le peuple. Alors qu’une monarchie gouverne par la coercition, la force et la tromperie, sans aucun lien spirituel, de compassion et de croyance. Ces deux [formes de gouvernement] sont des opposés binaires. L’imamat est un mouvement parmi l’Ummah, pour l’Ummah et en faveur de la légitimité. Une monarchie est une domination autoritaire contre les intérêts du peuple, ne servant que des classes particulières de la société, pour satisfaire l’accumulation de richesses et la convoitise du cercle au pouvoir. Ce que nous voyons à l’époque du soulèvement de l’Imam Hussein est le deuxième cas, pas le premier. Autrement dit, Yazid qui était alors au pouvoir, n’avait aucune relation avec le peuple; il n’avait aucun savoir, aucune piété, aucune chasteté, aucune expérience du djihad pour la cause de Dieu, aucune croyance en la spiritualité islamique; son comportement n’était pas celui d’un croyant en l’Islam, ses paroles n’étaient pas celles d’un homme sage. Il n’était en aucun cas semblable au Prophète Muhammad (SAWA). Dans cette situation, une opportunité s’est présentée pour une personne comme l’Imam Hussein (a.s.) – l’Imam qui était apte à succéder au Prophète (SAWA) – et il s’est soulevé.
En considérant la surface des événements, ce soulèvement était contre le régime corrompu et impopulaire de Yazid. Cependant, sous la surface, c’est un soulèvement au nom des valeurs, de la compréhension, de la foi et de la dignité islamiques, pour que le peuple soit libéré de la corruption, de la subordination, de l’humilité et de l’ignorance. C’est pour cette raison que lorsque l’Imam Hussein (a.s.) a quitté Médine, dans un message à son frère Muhammad Ibn Hanafiah, et en réalité un message à l’histoire, il a écrit : « je ne me suis pas soulevé ni à cause des ambitions arrogantes et avec ostentation publique, ni pour provoquer la corruption et l’oppression. Mais, je me soulève uniquement pour chercher la rectification dans l’Ummah de mon grand-père ». Je vois que les choses ont changé dans la société que le prophète a quittée. Celle-ci va dans la mauvaise direction, vers le déclin. C’est contre la direction aspirée par l’Islam que le prophète avait prêchée. Je me soulève pour lutter contre ces vices.
Le combat de l’Imam Hussein avait deux dimensions et pourrait aboutir à deux résultats différents. Néanmoins, les deux résultats sont bons. L’un des résultats a été que l’Imam Hussein (a.s.) pouvait vaincre le gouvernement de Yazid et prendre le pouvoir de la main de ceux qui opprimaient le peuple, et dévastait le sort du peuple, afin qu’il puisse organiser les choses de manière appropriée. Si cela s’était produit, le cours de l’histoire aurait changé. Une autre dimension était que, si l’Imam Hussein (a.s.) ne pouvait pas, pour une raison quelconque, remporter la victoire politique et militaire, alors il ferait couler ses objectifs – non par des mots, plutôt par le sang, en résistant à l’oppression, par un langage que l’histoire n’oubliera jamais –comme un flux perpétuel et non interruptible dans l’histoire; c’est ce qu’a fait l’Imam Hussein (a.s.).
Bien sûr, ceux qui prétendaient être croyants, s’ils avaient agi différemment de ce qu’ils ont fait à l’Imam Hussein (a.s.), le premier cas se serait produit et l’Imam Hussein (a.s.) aurait pu réformer leur monde d’ici-bas et de l’au-delà à ce moment-là! Mais les gens n’ont pas coopéré. La discussion sur pourquoi et comment le peuple n’a pas agi de manière appropriée est une discussion très longue et épuisante, que j’ai élaborée dans une certaine mesure il y a quelques années sous le titre «l’élite et l’ordinaire» – y compris ceux qui n’ont pas agi correctement, qui était responsable de ce comportement, comment ils se sont comportés et dans quels domaines – je ne vais pas parler de cette discussion maintenant. Du fait de l’insouciance de certaines personnes, le premier objectif n’a pas été atteint; mais le deuxième objectif a été atteint. C’est quelque chose qu’aucun pouvoir ne peut enlever à l’Imam Hussein (a.s.). Le pouvoir d’aller sur le champ de bataille du martyre; se sacrifier soi-même et ses proches, le grand sacrifice qui est si grand que toute l’ennemi, malgré toute puissance qu’il possède, apparaîtra petit et sans importance devant lui. Ce soleil éclatant continuera à émettre plus de lumière dans le monde musulman jour après jour jusqu’à ce que sa lumière englobe toute l’humanité.
Aujourd’hui, l’Imam Hussein (a.s.) est connu du monde plus qu’il ne l’était il y a 5 ou 10 siècles. Aujourd’hui, la situation est telle que lorsque des intellectuels impartiaux découvrent l’histoire de l’Islam et l’histoire de l’Imam Hussein (a.s.), ils se sentent humbles. Même pour ceux qui ne connaissent rien de l’Islam, mais qui reconnaissent les notions de liberté, de justice, de dignité, de transcendance et de nobles valeurs humaines, l’Imam Hussein (a.s.) est un modèle inestimable dans la recherche de la liberté et de la justice, dans la lutte contre les vices et les maux ainsi que dans la lutte contre l’ignorance et l’abaissement de l’humanité.
Aujourd’hui, partout où l’humanité a subi une défaite, qu’elle soit politique, militaire ou économique, ses racines peuvent être attribuées à l’ignorance ou à l’abaissement. Autrement dit, soit ils n’ont pas les connaissances et la compréhension nécessaires, soit ils comprennent mais se sont vendus à bas prix. Ils ont acheté l’abaissement et ont accepté l’ignominie et l’infamie. L’Imam Sadjad (a.s.) et l’Imam Ali (a.s.) ont dit: « Oh! Homme, si votre existence doit être vendue, elle n’a qu’un seul prix, qui est le paradis divin. Si vous la vendez à quelque chose de moins cher que le paradis, vous êtes perdant ». Même si on vous offre le monde entier en échange d’accepter l’abaissement et l’infamie, ce n’est pas approprié. Tous ceux qui, dans différents endroits du monde, se sont soumis à la coercition et à l’argent des riches et des puissants, et ont accepté cet abaissement, quelle que soit la position dans laquelle ils se trouvent: universitaire, politicien, activiste politique ou social ou intellectuel – ils ont échoué à connaître leur propre valeur et se sont vendus à bas prix. De nombreux politiciens du monde se sont vendus. La dignité n’est pas simplement représentée à occuper des postes élevés comme un roi ou un patron. Parfois, une personne est assis sur un trône, intimidant un millier de personnes avec vantardise, et en même temps, il est sous la contrainte d’un autre pouvoir ou centre. Il pourrait être captif de ses propres désirs et convoitise; mais les captifs politiques d’aujourd’hui n’atteindront pas ce dernier cas, car ils sont déjà captifs des grandes puissances et des centres de pouvoir. (14 avril 2000)
Les prophètes sont les sauveurs des humains; ainsi, dans le Coran, il est dit qu’un objectif important de la prophétie et de l’envoi des Messagers est d’établir la justice. « Nous avons effectivement envoyé Nos Messagers avec des preuves évidentes, et fait descendre avec eux le Livre et la balance, afin que les gens établissent la justice. » [Coran, 57 : 25]. En fait, les livres divins et les prophètes ont été envoyés pour que la justice soit établie dans les sociétés; c’est-à-dire supprimer les symboles de l’oppression, de la coercition et de la corruption. Le mouvement de l’Imam Hussein (a.s.) était un mouvement d’une telle nature. Il a dit : «je me soulève uniquement pour chercher uniquement la rectification dans l’Ummah de mon grand-père [le Prophète Muhammad (SAWA)]» [Bihar Al-Anwar : V.44, P. 329]. Il a également dit: « Quiconque voit un dirigeant légalisant ce que Dieu a rendu illégal, violant l’alliance de Dieu, s’opposant à la Sunna du Messager de Dieu et traitant les créatures de Dieu avec malveillance et oppression; mais ne s’oppose pas à lui par son discours et son action, Dieu a le droit de l’amener au même sort que celui du tyran » [Bihar al-Anwar, v.44, p. 381]. C’est-à-dire que si une personne voit d’où la corruption et l’oppression émergent, mais qu’elle ne fait rien pour s’opposer à la source de la corruption et de l’oppression, elle a, auprès de Dieu le Très-Haut, le même sort que l’oppresseur corrompu. Il a dit qu’il ne s’était pas soulevé à cause des ambitions personnelles et arrogantes. Le peuple irakien a invité l’Imam Hussein (a.s.) à les gouverner, et l’Imam Hussein (a.s.) a répondu à leur demande. Donc, ce n’est pas que l’Imam Hussein (a.s.) n’ait pas pensé à créer un gouvernement; il songeait en effet à renverser les pouvoirs tyranniques; soit en leur enlevant le gouvernement, soit par le martyre et par le sacrifice de son sang.
L’Imam Hussein (a.s.) savait ce que son silence, son approbation et son indifférence feraient à l’Islam s’il n’agissait pas. Lorsqu’un pouvoir prend sous son contrôle toutes les capacités d’une communauté ou de certaines communautés, et agit de manière tyrannique, si les hommes justes et ceux qui prétendent défendre la justice ne s’opposent pas à lui, réfutant ses actions, ils ont en fait approuvé ses actions. Autrement dit, l’oppression est approuvée par les hommes justes, sans qu’ils le veuillent vraiment. C’était un péché commis par les élites parmi les Bani-Hachim et les enfants des personnalités éminentes des premières années de l’Islam. L’Imam Hussein, cependant, ne le tolérerait pas, et c’est pourquoi il s’est soulevé.
Il est rapporté qu’après le retour de l’Imam Sadjad (a.s.) à Médine de Karbala – peut-être dix ou onze mois se sont écoulés entre le moment où cette caravane a quitté Médine et est revenue – une personne lui a rendu visite et a dit: « Oh! Fils du Messager d’Allah, tu vois, tu es allé et que s’est-il passé? ». Il avait raison; la caravane était partie tandis que l’Imam Hussein (a.s.), le soleil éclatant d’Ahl-ul-Bayt, tant aimé du Messager d’Allah, était parmi eux. La fille de l’Imam Ali (a.s.) était partie alors qu’elle était digne et honorés. Les enfants de l’Imam Ali (a.s.) -Abbas et d’autres -, les enfants de l’Imam Hassan (a.s.), jeunes éminents et talentueux de Bani Hachim, étaient tous partis avec cette caravane. Mais la caravane est revenue avec un seul homme – Imam Sadjad (a.s.), avec les femmes qui ont traversé les souffrances de la captivité et la perte de leurs proches. L’Imam Hussein (a.s.), Ali Akbar (a.s.), même le bébé nourrisson, n’étaient plus parmi cette caravane. L’Imam Sadjad (a.s.) a répondu à cet homme, déclarant: « Imaginez ce qui se serait passé si nous n’étions pas partis. ». Oui! S’ils n’étaient pas partis, leurs corps auraient pu survivre, mais la vérité serait morte. L’âme se serait éteinte. Les consciences auraient été foulées aux pieds. La logique et la raison auraient été condamnées à travers l’histoire, et même le nom d’Islam ne serait pas resté. (18 mars 2002)
- Pourquoi l’Imam Hussein (a.s.) a-t-il emmené sa famille à Karbala? Pourquoi n’a-t-il pas refusé de se battre avec plusieurs milliers de combattants de l’armée de Yazid, alors qu’il n’avait que 72 personnes dans son armée? Pourquoi n’a-t-il pas essayé d’autres méthodes?
L’Imam Hussein (a.s.) est venu avec ses proches, dans le désert de Karbala, pour faire éclater la vérité dans toute l’Histoire. Il savait ce qui allait se passer, mais il a emmené avec lui Zeynab (sa sœur), ses épouses, ses enfants et ses frères. Comme le jour de Mubahila, il était de nouveau, question de clarifier la vérité et de promouvoir l’islam authentique, de transmettre un message et d’éclaircir la situation. Cela montre l’importance de la présentation de l’Islam. Dans son sermon, il déclare: « Dieu fera entrer dans l’au-delà le sultan sans scrupules qui mêle le licite et l’illicite, et rompt sa promesse à Dieu, avec celui qui n’aura pas essayé de le changer par ses paroles et ses actions » ; C’est-à-dire que si quelqu’un voit qu’une personne est nuisible pour l’humanité, il doit présenter la vérité par ses paroles et ses actes, tout comme l’a fait l’Imam Hussein (a.s.) qui, dans cette voie, a payé un grand prix. Il a emmené au milieu de l’arène sa famille, ses épouses, ses êtres chers, les enfants de l’Emir des Croyants, Zeynab al-Kubra (sa sœurs). (13 Décembre 2009)
On peut clairement le remarquer dans toutes les étapes de sa vie et dans les méthodes utilisées par le descendant du Saint Prophète (SAWA) pour préserver le grand héritage de l’islam du Saint Prophète (SAWA), de son père et de leurs sincères partisans. Dans la vie du Seigneur des Martyrs (a.s.), nous voyons clairement ce que signifie la présentation précise (de la religion), l’avertissement, la promotion de l’islam et le réveil de la conscience des gens de l’époque dans son sermon prononcé à Mina. Toutes ces choses sont tangibles dans la vie du Seigneur des Martyrs (a.s.) qui s’est ensuite soulevé contre une déviation importante et a sacrifié sa vie dans cette voie. L’Imam Hussein (a.s.) qui est un Imam infaillible, connaissait les conséquences de son mouvement. La connaissance et la perspicacité des Imams infaillibles dépassent notre imagination. L’Imam Hussein (a.s.) s’est soulevé pour définir un modèle d’obligations et n’a pas cédé dans cette voie. Il a demandé aux gens de l’aider et quand un groupe de la ville de Koufa a exprimé sa volonté de le suivre dans cette voie, l’Imam Hussein (a.s.) a accepté leur offre et s’est dirigé vers eux à Koufa sans abandonner au milieu du chemin. Son discours nous montre qu’il était décidé à mener à bien ce mouvement contre les déviations idéologiques de son époque qui étaient extrêmement dangereuses. Cela est devenu une leçon et l’Imam Hussein (a.s.) a lui-même répété qu’il s’était lancé dans ce mouvement sur l’ordre de l’Islam. L’Imam Hussein (a.s.) a répété cette phrase du Prophète (SAWA) : « Quiconque voit un dirigeant légalisant ce que Dieu a rendu illégal, violant l’alliance de Dieu, s’opposant à la Sunna du Messager de Dieu et traitant les créatures de Dieu avec malveillance et oppression; mais ne s’oppose pas à lui par son discours et son action, Dieu a le droit de l’amener au même sort que celui du tyran » [Bihar al-Anwar, v.44, p. 381]. L’important pour lui était de s’acquitter de son devoir. Il a répété qu’il avait le devoir d’exprimer son opposition, quelles que soient les conséquences. Il a dit : “Ce sera bien si mon destin est la victoire et mieux encore si mon destin est le martyre”. C’est dans cet esprit que l’Imam Hussein (a.s.) a commencé son mouvement. C’est un exemple parfait de sacrifice pour la défense de l’islam. Ce mouvement a institutionnalisé ces valeurs dans la société.
Si l’Imam Hussein (a.s.) n’avait pas accepté ce danger, s’il n’avait rien fait, s’il n’avait pris aucune mesure, si son sang n’avait pas été versé, si la famille du Prophète (SAWA), la fille de l’Imam Ali (a.s.) et les descendants du Prophète (SAWA) n’avaient pas subi cette tragédie, cet événement ne serait pas resté dans l’Histoire ni ne serait devenu un événement capable d’empêcher de grand écart et de produire un choc dans la société et l’Histoire par sa grandeur comme il l’a fait. C’est la portée du sacrifice de l’Imam Hussein (a.s.). Bien sûr, cela est plus facile à dire qu’à faire. Ce qu’a fait l’Imam Hussein (a.s.) a été un exploit extraordinaire dont nous ne pouvons évaluer toutes les dimensions. Nous en ignorons habituellement les aspects et les détails.
Une fois j’ai essayé de décrire la patience de l’Imam Hussein (a.s.) qui ne se limite pas à la patience devant la soif ou le martyre de ses compagnons. Ces choses sont des exemples courants de patience. La patience est d’entendre des gens influents, conscients et respectables semer le doute et lui dire que ce qu’il fait est dangereux et erroné. Des personnalités comme Abdullah Ja’far, Abdullah Zubair et Abdullah Abbas, ces grandes figures de l’époque, conseillaient constamment à l’Imam Hussein (a.s.) de changer d’avis. Quelqu’un d’autre que l’Imam Hussein (a.s.), quelqu’un qui n’avait pas sa détermination aurait pensé qu’il avait fait son devoir et dit ce qu’il avait à dire et qu’il n’avait rien d’autre à faire étant donné ce que ces gens disaient et faisaient. Une personne qui décide de résister à de telles déclarations, tentations, doutes et efforts pour contourner les obligations de la charia, et poursuit son chemin avec volonté est une personne qui peut provoquer une si grande révolution. A cet égard, l’Imam Khomeiny ressemblait au Seigneur des Martyrs. Je l’ai expliqué dans une autre réunion et je ne veux pas entrer dans les détails. C’est ainsi que l’Imam Hussein (a.s.) a assumé la garde et la conduite de ce groupe. (4 Juillet 2011)
- Les femmes ont-elles également joué un rôle dans l’événement d’Achoura?
Zeynab al-Kubra (s.a.) est un modèle de premier plan dans l’histoire et montre l’importance de la présence d’une femme dans l’un des événements les plus importants de l’histoire humaine. Le sang a remporté une victoire sur l’épée le jour de l’Achoura, et Zeynab al-Kubra (s.a.) était la cause de cette victoire. C’était parce que les forces de la justice ont apparemment été vaincues dans un combat militaire à Karbala, mais le comportement de Zeynab al-Kubra (s.a.) a été le facteur qui a transformé cette défaite apparente en une victoire permanente et décisive. Cette victoire était due au rôle qu’elle a joué après le jour de l’Achoura. C’est un point très important. L’événement a prouvé que les femmes ne sont pas à la périphérie de l’histoire. Il a prouvé que les femmes peuvent jouer un rôle central dans les événements historiques importants. Cela a également été souligné à plusieurs endroits dans le Saint Coran. Mais Zeynab al-Kubra (s.a.) est un exemple récent et n’appartient pas aux temps anciens. L’histoire de sa vie est un événement tangible. Elle a joué un rôle brillant, faisant que les ennemis – qui avaient apparemment gagné la bataille et tué tous leurs adversaires – se sentent humiliés dans leur propre base. Elle les a marqués d’une disgrâce permanente et a transformé leur victoire en défaite. C’est ce qu’a fait Zeynab al-Kubra (s.a.). Elle a prouvé qu’il est possible de marquer, par le biais de la décence et de la chasteté féminine, une gloire et un grand djihad.
La grandeur du mouvement de Zeynab al-Kubra (s.a.) se reflète dans ce qui reste de ses sermons. Son sermon inoubliable sur le marché de Koufa n’était pas qu’un discours ordinaire. Ce n’était pas seulement l’opinion personnelle d’une personnalité importante. Son sermon était une analyse formidable et magnifiquement formulée de la situation de la communauté islamique à cette époque. Le sermon comprenait les concepts islamiques les plus profonds. Voyez à quel point son caractère était fort. Son frère – son imam et guide – avait été martyrisé dans un désert deux jours auparavant. Ses êtres chers, ses enfants et bien d’autres personnes avaient été martyrisés. Elle et des dizaines d’autres femmes et enfants ont été emmenés captifs le même jour. Ils ont été défilés dans différents endroits. Certaines des personnes qui les regardaient étaient joyeuses et certaines versaient des larmes. Zeynab (s.a.) a soudainement commencé sa grande mission dans cette situation critique. Elle parlait tout comme son père lorsqu’il prononçait un sermon à son peuple pendant sa gouvernance. Elle a parlé du même ton. Elle a parlé en utilisant le même genre de mots que l’Imam Ali (a.s.) utiliserait. Elle était également éloquente et précise, et ses paroles étaient tout aussi profondes. « O gens de Koufa, vous les comploteurs et faux-prétendants », peut-être que vous-mêmes commenciez à croire que vous suiviez l’islam et la Lignée du Saint Prophète, mais vous avez lamentablement échoué dans cette épreuve. Vous vous êtes avéré aveugle dans la fitna. « Vous ne pouvez rien faire d’autre que vous engagez dans une allégeance changeante, de l’hypocrisie, des flatteries, de l’auto-humiliation et des propos vides de sens ». Vos actions étaient différentes de vos paroles. Vous êtes devenu arrogants et vous avez pensé à tort que vous étiez pieux. Vous pensiez que vous étiez toujours les adeptes du Commandeur des Croyants [Imam Ali] (a.s.). Mais la vérité était autre chose. Vous n’étiez pas capable de faire face à la fitna. Vous n’étiez pas en mesure de vous sauver. « Vous avez ruiné tout ce que vous aviez fait auparavant », par votre manque de perspicacité, votre méconnaissance de la situation et votre incapacité à distinguer le bien du mal, vous avez ruiné tout ce que vous aviez construit. Vous avez l’air fidèle et vous continuez à faire des revendications révolutionnaires, mais au fond vous êtes vides et faibles devant les péripéties.
Elle a parlé avec fermeté et éloquence dans cette situation difficile. Ce n’était pas le cas qu’elle avait un public assis devant elle et écoutant en silence. Elle ne parlait pas comme un orateur parlerait à son auditoire. Elle était entourée par les ennemis, tenant des lances dans leurs mains. Il y avait aussi des gens ordinaires là-bas – les mêmes personnes qui ont abandonné Muslim [ibn Aqil] à Ibn Ziad, les mêmes personnes qui ont écrit des lettres à l’Imam Hussein et lui ont ensuite rompu leur allégeance, les mêmes personnes qui se sont cachées chez elles exactement au moment où elles étaient censées tenir tête à Ibn Ziad. Parmi les gens, il y avait aussi des individus qui n’étaient pas assez courageux pour faire ce qu’ils auraient dû faire, et ils regardaient la fille de l’Imam Ali en larmes ce jour-là. Zeynab al-Kubra (s.a.) a été confrontée à cette foule peu homogène et peu fiable, mais elle a parlé d’une manière ferme. C’était une femme exemplaire de l’histoire. Ces femmes ne peuvent pas être considérées comme faibles. Cette nature féminine fidèle peut se révéler dans des conditions difficiles. Elle est un modèle pour tous les grands hommes et femmes du monde. Elle a présenté une analyse approfondie des problèmes auxquels est confrontée la révolution lancée par le Saint Prophète (SAWA) et l’Imam Ali (a.s.). Elle a dit : « Vous ne pouviez pas faire la distinction entre le bien et le mal dans la fitna. Vous étiez incapable de remplir votre devoir. En conséquence, ils ont décapité le petit-fils du Saint Prophète (SAWA) et l’ont mise en haut d’une lance. » Nous pouvons comprendre la grandeur de son caractère lorsque nous considérons de telles choses. (21 avril 2010)
La vénérée Zeynab (SA) a joué un rôle sans précédent dans la voie de l’Imam Hussein (a.s.) à Karbala, le jour d’Achoura, avec toutes ces épreuves et le martyre de l’Imam Hussein (a.s.). Il est impossible de trouver un cas similaire dans l’Histoire. Ensuite, de nombreux évènements ont eu lieu pendant la captivité, à Koufa et à Cham, qui ont été chacun, un prélude au mouvement islamique, au progrès de l’idéologie islamique et à la prospérité de la communauté musulmane. Grâce à ces grands efforts désintéressés, Zeynab al-Kubra (SA) a atteint une place privilégiée auprès d’Allah le Très-Haut, que nous ne pouvons pas décrire.
Dans le Saint Coran, Allah le Très-Haut mentionne le nom de deux femmes comme exemples parfaits de foi et deux femmes comme exemples de mécréance. « Allah cite comme exemple aux impies la femme du prophète Noé et celle du prophète Loth. Elles étaient toutes deux sous l’autorité de deux de nos adorateurs vertueux » [Coran, 66 :10]. Allah le Très-Haut, mentionne le nom de femmes et non d’hommes comme exemples de mécréance et aussi de foi. » « Allah propose, à titre d’exemple à ceux qui croient, la femme de Pharaon. Et Marie, la fille d’Imran» [Coran, 66 : 11-12]. Une brève comparaison entre Zeynab al-Kubra (SA) et la femme du Pharaon montre la grandeur de la vénérée Zeynab al-Kubra (SA). Dans le Coran, la femme de Pharaon est présentée comme un exemple de foi pour les hommes et les femmes jusqu’à la fin des temps. Mais il suffit de comparer Zeynab al-Kubra avec la femme de Pharaon qui avait cru à la prophétie de Moïse et avait suivi sa direction. Quand elle fut torturée par le Pharaon selon les récits et les textes historiques, et avant de décéder sous la torture, elle dit : « O mon Seigneur, construis-moi au paradis une maison dans Ta proximité. Et sauve-moi du Pharaon et de ses actes » [Coran, 66 : 11]. En fait, elle implorait la mort, son problème était la torture et la douleur physique. Tandis que la vénérée Zeynab al-Kubra avait perdu plusieurs frères, deux enfants, et beaucoup de ses parents et neveux. Elle avait vu de ses propres yeux ses proches allers au champ de bataille où ils ont tous été tués. Assyah, la femme de Pharaon, n’a pas enduré les douleurs et les peines psychologiques de Zeynab al-Kubra.
Le jour d’Achoura, Zeynab al-Kubra a vu ses proches aller au champ bataille et tomber en martyrs. Elle a assisté au martyre de ses frères, Hussein ibn Ali (a.s.) et Abbas ibn Ali (a.s.), de ses neveux Ali Akbar et Qassem, de ses enfants et de ses autres proches. Après toutes ces douleurs, elle a enduré également les assauts de l’ennemi et son mépris, et a dû prendre soin des enfants et des femmes qui étaient restés vivants. Est-il possible de comparer l’ampleur de cette tragédie à la douleur physique ? Mais quand elle a été confrontée à ces difficultés, Zeynab al-Kubra n’a pas dit à Dieu de la sauver. Elle n’a pas dit “Ô mon Seigneur, sauve-moi.” Le jour d’Achoura, elle a dit: «Mon Dieu, accepte ceci de notre part.” Face au corps mutilé de son frère, elle a dit, ” Mon Dieu, accepte ce sacrifice de notre part.” Quand on lui a demandé de décrire ce qu’elle avait vu, elle a répondu : « Je n’ai vu que de la beauté ».
Toutes ces tragédies étaient belles aux yeux de Zeynab al-Kubra parce qu’elles venaient de Dieu, servaient la cause de Dieu et étaient censées promouvoir la parole de Dieu. Voyez combien cette position, cette patience et cet amour pour la justice et la vérité sont différents de la position de la vénérée Assyah, décrite dans le Coran. Cela montre la grandeur de Zeynab. C’est la nature des actes menés pour Dieu. Par conséquent, le nom et les actes de Zeynab (a.s.) sont actuellement un modèle et resteront éternels jusqu’à la fin des temps.
La permanence de l’Islam et de la voie divine, et la poursuite de cette voie par les serviteurs de Dieu, sont les résultats de ce qu’ont accompli Hussein ibn Ali (a.s.) et Zeynab al-Kubra (SA). Leur grande patience, leur résistance et leur endurance dans les épreuves et des difficultés, ont permis comme vous voyez, la survie des valeurs religieuses dans le monde moderne. Toutes ces valeurs humaines qui sont compatibles avec la nature humaine et les différentes écoles de pensée, sont enracinées dans les valeurs religieuses. Ces valeurs ont été promues par la religion et c’est le résultat des efforts pour une cause divine. (8 février 2010)
- Quelle est l’utilité de pleurer et d’organiser des cérémonies de deuil pour le martyre de l’Imam Hussein (a.s.) après 1400 ans?
“Pourquoi répandez-vous la tristesse, les pleurs et les larmes parmi les gens?” ; Certains se plaignent en ces termes. Ce n’est pas de la tristesse et des larmes pour provoquer la tristesse et les larmes. C’est pour le bien des valeurs. Les choses qui se cachent derrière la lamentation, battre la poitrine et la tête, et verser des larmes sont les choses les plus chères que l’on puisse trouver dans le trésor de l’humanité, et ce sont les valeurs spirituelles divines. Les chiites tentent de confirmer le fait que Hussein ibn Ali (a.s.) est l’incarnation de toutes ces valeurs. Les chiites essaient de garder leurs souvenirs vivants.
Et si l’Ummah musulmane garde en vie le nom et la mémoire de l’Imam Hussein (a.s.) et le suit, elle surmontera tous les obstacles et les épreuves. Et c’est pourquoi nous tous, dans la Révolution islamique, dans la République islamique, du plus haut au plus bas échelons, y compris le peuple, les autorités, les hauts fonctionnaires et notre magnanime imam [Khomeiny], nous nous sommes appuyés sur la question de l’Imam Hussein et la question de l’Achoura et les cérémonies de deuil en public. Ces cérémonies de deuil ont un aspect à la fois symbolique et réaliste. Cela lie les cœurs et élargit les connaissances. (9 janvier 2008)
Je voudrais maintenant aborder un point sur la promotion de l’Islam pendant le mois de Muharram. Certains remettent en question la valeur des cérémonies de deuil à l’occasion du martyre de l’Imam Hussein (a.s.) : «Si vous voulez parler du mouvement de l’Imam Hussein, parlez-en, mais pourquoi tous ces pleurs ? », disent-ils. Cette idée est erronée. Il serait extrêmement difficile d’avancer dans cette voie sans ces liens affectifs avec les Imams infaillibles (a.s.). Ces liens affectifs sont très importants. C’est pourquoi l’Imam Khomeiny (ra) a recommandé de continuer les cérémonies selon le modèle traditionnel, c’est une recommandation bien fondée et profonde.
Les versets du Coran sur le rôle des Imams infaillibles (a.s.) peuvent être interprétés de trois façons différentes. La Wilayat est une de ces interprétations. « Votre maître ne peut être qu’Allah, Son messager et les croyants qui accomplissent la prière et s’acquittent de l’aumône en s’inclinant » [Coran, 5: 55]. Une autre interprétation est la soumission et l’obéissance. « Obéissez à Allah et obéissez au Messager et à ceux en situation d’autorité parmi vous » [Coran, 4:59]. L’amitié est la troisième interprétation : « Dis:” Je ne vous demande pas de récompense à part votre amitié pour mes proches” » [Coran, 42:23]. Qu’est-ce que signifie cette amitié ?
Les gens sont invités à accepter leur autorité (Wilayat) et à leur obéir, mais en quoi consiste cette amitié ? Cette amitié est une garantie, sans elle, l’Ummah islamique connaîtrait les mêmes désastres que ceux qu’elle a connus après le décès du Prophète (SAWA), lorsque certains ont progressivement abandonné leur obéissance et leur amitié.
Par conséquent, ce sentiment d’amitié a une importance primordiale et peut être atteint grâce à ce lien émotionnel. Le récit de cette tragédie et des souffrances de l’Imam Hussein (a.s.) est une façon d’établir ce lien émotionnel. De même, louer les vertus (de l’Imam Hussein et de ses compagnons) pendant les cérémonies de deuil, est un autre moyen pour constituer ce lien affectif.
Il est donc nécessaire d’organiser ces cérémonies et de raconter les événements du jour d’Achoura. Certaines personnes ne devraient pas adopter ce genre de positions « intellectuelles » et rejeter le bien-fondé de ces cérémonies. Ces cérémonies sont nécessaires et elles le seront toujours. Bien entendu, certaines coutumes sont inacceptables comme le fait de se frapper la tête jusqu’au sang (tatbir : Qame Zani), cette pratique a été déclarée illicite et ne doit pas être utilisée parce qu’elle rendra les ennemis plus insolents et leur donnera un prétexte pour critiquer ceux qui aiment les Ahl-ul-Bayt (a.s.). Par contre les cérémonies de deuil (bien orientées) peuvent renforcer ces liens émotionnels avec les Imams infaillibles. Ces cérémonies ont de nombreux avantages. (13 Décembre 2009)
- Pourquoi le soulèvement d’Achoura est-il différent de tous les soulèvements et mouvements du monde?
Nous devons lire entre les lignes et réfléchir attentivement à l’histoire de la vie de Hussein ibn-Ali (a.s.). Beaucoup se sont levés dans le monde; ils ont eu un chef de file, et ils ont également été tués. Parmi eux, nombreux étaient les enfants des prophètes et des imams (a.s.). Cependant, l’Imam Hussein (a.s.) était unique. L’événement de Karbala était extraordinaire. Les martyrs de Karbala ont une position particulière. Pourquoi? La réponse est à rechercher dans la nature de l’événement, ce qui nous donne une leçon à tous.
Une caractéristique de l’événement est que le mouvement de l’Imam Hussein était uniquement et vraiment pour l’amour de Dieu, la religion et la rectification de la société des musulmans. Cette première caractéristique est très importante. L’Imam Hussein (a.s.) a déclaré: « je ne me suis pas soulevé ni à cause des ambitions arrogantes et avec ostentation publique, ni pour provoquer la corruption et l’oppression » ; c’est-à-dire que ce n’était pas pour s’afficher, se vanter, désirer quelque chose pour lui-même, ou afficher un spectacle prétentieux. Il n’y avait même pas un peu d’oppression ou de corruption dans ce mouvement. « Mais, je me soulève uniquement pour chercher la rectification dans l’Ummah de mon grand-père ». Ceci est un point extrêmement important. Le mot arabe utilisé [innama] qui signifie «uniquement» indique qu’il n’y a aucune autre intention qui puisse contaminer l’intention pure et l’esprit semblable au soleil de l’Imam Hussein (a.s.). En s’adressant aux premiers musulmans des premières années de l’Islam, le Saint Coran déclare: « Et ne soyez pas comme ceux qui sortirent de leurs demeures pour repousser la vérité et avec ostentation publique » [Coran, 8 : 47]. Ici, l’Imam Hussein (a.s.) dit: « je ne me suis pas soulevé ni à cause des ambitions arrogantes et avec ostentation publique.»
Ce sont deux manières différentes, deux comportements différents. Le Coran dit: « ne soyez pas comme ceux qui sortirent de leurs demeures […] avec ostentation publique », avec arrogance et égoïsme. Cela signifie que ce genre de comportement n’est pas accompagné de la pureté d’intentions. C’est-à-dire que dans le mouvement de l’approche corrompue, il n’y a que soi-même et l’égocentrisme qui compte. «Ostentation publique»: Ce genre de personne se pare, monte un cheval coûteux, porte des bijoux, récite des chants arrogants et sort. Vers où? Vers le champ de bataille. Le champ de bataille est l’endroit où cette personne et beaucoup comme lui mourront. Une telle personne se soulève de cette manière. Il n’y a rien d’autre que de l’arrogance en lui.
C’est une façon [de sortir, de soulever]. De l’autre côté, le meilleur exemple est Hussein Ibn Ali (a.s.) qui est exempte de toute forme d’égoïsme et ne recherche pas l’intérêt personnel ou les gains personnels, familiaux ou communautaires. C’est la première caractéristique du mouvement de Hussein Ibn Ali (a.s.). Plus on est altruiste, plus on gagne de valeur dans ce qu’on fait. Plus on s’éloigne du sommet de l’altruisme, plus on se rapproche du sommet de l’égoïsme, de l’arrogance, de l’intérêt personnel, du gain personnel et de la recherche d’un gain familial, ce qui est d’un tout autre spectre. Entre ce pur altruisme et cet égoïsme pur, il y a un vaste champ. Passer d’un côté à l’autre diminue la valeur de notre travail. Cela devient moins fructueux et aussi moins durable. C’est un résultat de l’affaire. Plus le produit est défectueux, plus il se décompose rapidement. S’il est pur, il ne va jamais se décomposer. Pour vous donner un exemple physique, un morceau d’or pur à 100% ne se décompose jamais. Il ne rouille pas non plus. Mais plus soit ajouté du cuivre, du fer et d’autres éléments moins chers à l’alliage, plus il devient sujet à la pourriture et à la décomposition. C’est une règle générale.
Cela s’applique à ce qui est tangible. Mais quand il s’agit de spiritualité, ces équations sont beaucoup plus minutieuses. Nous ne le comprenons pas à cause de notre vision matérialiste et ordinaire. Néanmoins, les hommes clairvoyants et perspicaces le perçoivent bien. Le critique dans cette affaire, l’orfèvre et le bijoutier, est Dieu le Très-Haut. « Et bien sûr, le Critique voit bien ». S’il y a la moindre d’impureté dans notre travail, sa valeur diminuerait en conséquence, et Dieu réduirait son effet durable.
Dieu, le Très-Haut, est un critique perspicace. Le travail de l’Imam Hussein (a.s.) est un travail dans lequel il n’y a même pas une légère particule d’impureté. Par conséquent, vous voyez que cette réalisation de qualité a duré jusqu’à ce jour et durera pour toujours. Qui pourrait croire qu’après que ces gens aient été tués dans ce désert loin de chez eux, alors que leurs corps y étaient enterrés; avec tant de propagande répandue contre eux; tous tués d’une manière si cruelle; leur ville natale de Médine a été incendiée même après leur martyre (l’histoire de Harra, qui s’est produite l’année suivante); – cette roseraie était dévastée, et les pétales de roses étaient tous détachées, pourtant, plus tard, quelqu’un ressentirait l’arôme de l’eau de rose de ce jardin? Selon quelle règle de la nature, un pétale de cette roseraie peut durer si longtemps dans la nature? Cependant, vous voyez, plus le temps passe, plus l’arôme de cette roseraie se répand. Il y a des gens qui ne croient pas que le Prophète Muhammad (SAWA) est le grand-père de l’Imam Hussein (a.s.) et que ce dernier suit son chemin; pourtant, ils croient en Imam Hussein (a.s.)! Certains ne croient pas en son père, Ali (a.s.), pourtant, ils croient en l’Imam Hussein (a.s.)! Ils ne croient pas en Dieu – le même Dieu que l’Imam Hussein adorait, pourtant, devant l’Imam Hussein (a.s.), ils sont humbles et respectueux! Telle est la conséquence de la pureté [de soulèvement et d’intention] de l’Imam Hussein. (16 janvier 1994)