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Le récit révélateur de la conversion spontanée d’un jeune savant chinois :
Réflexion 5: A-t-on besoin de morale?
Voilà une question sur laquelle j’ai essayé de faire remuer correctement mes neurones. Après avoir lu ce chapitre, vous pourrez me dire si j’ai réussi ou pas? C’est vrai, ne vous êtes-vous jamais posé cette question?! En tant qu’être humain, a-t-on vraiment besoin de morale pour vivre? Si oui, dans quel but?
Si nous nous considérons comme venus de l’animal, alors nous devons nous comporter comme tel! A savoir vivre comme l’animal avec son instinct, son désir et dans ce cas je crois que le problème d’éthique n’a pas lieu d’être! Mais d’autres vous diront que nous avons évolué et c’est pour cela que nous ne nous comportons pas totalement comme de vrais animaux! Bien j’accepte ce subterfuge, cependant cela n’explique pas pourquoi il existe sur terre des «saints» qui ne pensent qu’aux autres en s’oubliant eux-mêmes. Ces êtres exceptionnels n’hésitent pas à se sacrifier pour autrui au détriment de leur propre vie, sans autre raison que leur grande noblesse d’âme et/ou par amour de leur Seigneur, le Très-Majestueux! Comment expliquer cela si nous sommes réellement des animaux? Même si nous nous considérons comme animaux supérieurs, cela n’explique pas ces cas très particuliers qui sont au-dessus du commun des mortels?! Certainement que l’hypocrite vous répondra qu’il n’a jamais vu de saints dans sa vie et ainsi mettra fin à la discussion, comme ferait l’animal qui ne peut apprendre ni comprendre.
Mais l’éclaircissement se trouve dans une des sages paroles de l’Imam Ali (p) qui dit: «Allah a déposé chez les Anges le ‘aql (intellect, raison) sans le désir, chez les animaux le désir sans le ‘aql, et chez les êtres humains le ‘aql et le désir (les deux ensemble). Celui d’entre ces derniers, dont le’aql domine le désir est meilleur que les Anges, et celui dont le désir l’emporte sur le ‘aql est pire que les animaux».
Après avoir pris connaissance de ce hadith remarquable, je crois que tout commentaire serait superflu. Je pense que vous pouvez déduire de vous-même ce que nos cousins venus du singe ont fait comme erreurs dans leur raisonnement. Et celui qui a le cœur voilé, même si nous lui apportions des milliers de miracles, ne serait pas enclin à croire à la création divine…
Cependant, tout ceci ne répond toujours pas à ma question: a-t-on besoin de morale pour vivre? Je me suis demandé pourquoi l’islam nous interpelle sans cesse sur l’éthique, la vertu et la noblesse d’âme. Il vous suffit de vous reporter au Coran ou aux hadiths de notre saint Prophète (P) pour voir que parfois notre religion n’est ni plus ni moins qu’un cours sur la morale! Quasiment tout se réfère à cela!! Pourquoi?!! Vraiment ce point m’a beaucoup tourmenté. Je n’arrivais pas à comprendre pour quelles raisons les savants passaient leur vie à étudier, à enseigner et à écrire des livres sur l’éthique musulmane!! Quelle en est l’utilité??
Pour que je puisse bien cerner le problème d’une façon globale, j’ai pris un peu de recul. Depuis toutes ces années, j’ai pu observer que cette société dans laquelle nous vivons est d’une très grande pauvreté spirituelle! L’Occident s’est enorgueilli d’avoir fait triompher le matériel sur le spirituel. Ils sont arrivés au summum de leur art dans la technologie, mais ne sont-ils pas en train de se ruiner eux-mêmes sans le savoir?
En effet, lorsque nous parlons de spiritualité, nous sommes contraints de parler de religion, du bien et du mal, ou en un mot, de morale, d’éthique et de vertu. Or, des savants musulmans affirment qu’une civilisation démunie de ces trois dernières qualités que je viens de citer, va créer le désordre et tomber dans la décadence peu à peu. J’ai dû faire preuve de beaucoup d’imagination et de gymnastique de l’esprit pour tenter de maîtriser ce concept.
Je me suis mis un instant à imaginer le gouvernement d’un pays influent, dirigé par des politiciens véreux. Je me suis demandé: que pourraient-ils faire? Cette élite pourrait diriger sa politique de telle sorte que seul son intérêt compterait au détriment des autres. Elle pourrait exécuter sans scrupule des millions de vies pour cet intérêt, créant ainsi un peu partout dans le monde: guerre, misère, famine et chaos. Par conséquent, les populations, dans les pays où ce désespoir régnerait, seraient forcées de s’exiler vers d’autres lieux plus propices. C’est pourquoi, nous verrions ici et là dans le monde de grands exodes. Cet important déplacement humain générerait irrémédiablement, pour tout pays et ses populations limitrophes, de nombreux problèmes économiques et sociaux que nous connaîtrions et que nous vivrions parfois. Qui ne voudrait pas vivre dans son propre pays s’il le pouvait, si les conditions le permettaient? Qui n’aimerait pas être chez soi, où il pourrait s’identifier à ses semblables, ses mœurs et sa culture? Mais la guerre, la misère, l’insécurité intentionnellement provoquées, nous obligeraient à quitter notre terre natale avec regret ou satisfaction selon les cas. Ce même gouvernement perverti irait produire sans aucun doute le désordre social au sein de son propre pays. Comme je viens de montrer par cette projection, des hommes possédant du pouvoir au plan national et international, sans principes fixes, pourraient à tout moment spolier les droits d’autrui et provoquer un désastre humanitaire là où ils passent. Alors a-t-on besoin de morale pour vivre?
Je me suis amusé à aller plus loin. Qu’en est-il des hommes d’affaire, les grands businessmen (qui ont plus ou moins des liens avec les politiciens)? Si ces gens étaient dépouillés de toute moralité, puisqu’ils détiennent le pouvoir de l’argent et spéculent tous les jours avec des millions de dollars, que pourraient-ils réellement provoquer?? En raison de l’interconnexion mondiale, au cas où un pays économiquement puissant s’écroulerait, il entraînerait systématiquement dans son sillon ses partenaires commerciaux, provoquant définitivement de grands désastres! Sûrement que ces milliardaires influents joueraient un rôle dans tous les cataclysmes économiques qui séviraient un peu partout sur notre chère planète! Je vous laisse imaginer quelles en seraient les retombées sur les populations concernées. Alors n’aurait-on toujours pas besoin de morale?
Ensuite je me suis rabattu sur mon domaine: les scientifiques. Lorsque ces soi-disant savants, supposés apporter la science et la connaissance à l’humanité, travaillent sans ce but noble et se focalisent uniquement sur le profit, qu’adviendrait-il des malades dépendant de leur savoir? Récemment une société pharmaceutique, que je ne nommerai pas, fut traduite en justice pour avoir vendu des médicaments contre le cholestérol ayant tué plusieurs patients. Ceux qui avaient fait confiance en ces «grands» scientifiques, croyant pouvoir guérir de leur maladie, en sont morts! Les enquêtes semblent montrer que cette compagnie connaissait la nocivité de son produit, mais n’avait pas voulu le retirer de la vente!! Quelle honte et quel profit bas en marchant sur la vie d’autrui!! Ceci n’est-il autre chose qu’un problème d’éthique ou de déontologie?!
En outre, à force de regarder la télévision, de vivre dans cette société ou de partager avec des amis leurs mauvaises expériences, j’ai remarqué le manquement croissant au devoir d’un certain nombre de médecins, qui se répand dans les hôpitaux. Ces derniers n’ont même pas le courage d’admettre leurs erreurs et se cachent derrière leur puissante institution pour les défendre, délaissant les pauvres patients désarmés avec leur douleur, leur souffrance sans un brin de consolation, de compréhension ni d’humanité! Quelle abjection pour leur serment d’Hippocrate ou “d’hypocrite” (comme vous le voudrez)! Si ces médecins, qui sont supposés fournir du soulagement aux malades, ne respectent même plus leur engagement, où va-t-on?! Dans ce cas, comment peut-on avoir confiance en eux lorsqu’ils nous soignent? Alors ne serait-il pas question ici aussi de morale, d’éthique?
Et si maintenant, la Justice à son tour ne respectait pas sa morale, son éthique? Je pense que chacun comprendrait les terribles conséquences que pourrait avoir ce manquement au devoir, en particulier dans un domaine aussi sensible qu’est la Justice…
Je continue ma visualisation. Par conséquent, si ces quatre hautes sphères sociales n’accomplissaient pas correctement leurs obligations morales et leurs responsabilités, qu’adviendrait-il du simple citoyen monsieur X.? Inévitablement, à cause de ces injustices, de ces disparités, la société connaîtrait une désorganisation totale entraînant le mal-être et le mal-vivre de la population, en particulier la plus démunie. Chacun pourrait faire ce constat amer autour de soi. Notre planète ne serait pas un havre de paix et de bonheur comme elle devrait l’être. C’est la raison pour laquelle, régulièrement nous verrions tous les ans, des jeunes (les êtres les plus influençables) qui commettraient des crimes effroyables, inimaginables, ou d’autres délits tout aussi graves, ou encore se donneraient volontairement la mort.
C’est avec toute cette inspiration, que j’ai commencé à réaliser le rôle décisif de la morale, de l’éthique dans une civilisation… Ces vertus sont des gages de stabilité sociale, d’épanouissement pour tous. Les savants musulmans qui ont passé leur vie à étudier cet aspect de l’islam, n’ont-ils pas eu raison? Et ils indiquent que cette harmonie humanitaire serait réalisable grâce à la religion divine car elle seule, pourrait réellement aider l’homme à faire dominer son ‘aql sur son instinct animal (qui parfois s’avère être terriblement destructeur)! Pour vivre tous ensemble sur cette petite planète, ne semble-t-il pas nécessaire que les gens prennent conscience que sans éthique, nous nous vouons à notre autodestruction, à notre propre mort…?!
Je vais pousser ma réflexion davantage, car deux autres questions importantes m’interpellent, à savoir : le monde occidental tourne bien, cela ne voudrait-il pas dire qu’il existe des gens intègres?! Et qu’en est-il vraiment du monde «islamique» actuel?
C’est vrai qu’il y a encore des gens intègres, voire très intègres en Occident. Heureusement, sinon personne ne pourra y vivre. Cependant, cette intégrité a ses limites. De ce que j’ai vu, la pression de la société est telle qu’un jour ou l’autre, sans une religion pour l’aider à tenir fortement et fermement sa moralité, l’homme cédera inévitablement. Et ce sera le début de la fin de son éthique. La religion aide à résister aux agressions extérieures contre nos principes et nos valeurs humaines.
Et je me suis rappelé que dans l’autre cas sublime, des hommes connus, imprégnés d’une connaissance et d’un amour profond de l’islam, ne se sont inclinés devant aucune pression, aucune corruption. Je vous cite en exemple le très grand et le très valeureux Sayyed M. Baqr Sadr qui n’a pas cédé d’un pouce aux nombreuses menaces, exactions, tortures et tentatives de perversion de Saddam Hussein. Sa ligne de conduite a toujours été d’une droiture sans défaillance! A tel point que le meurtrier l’a assassiné, lui et toute sa famille! Le Sayyed a sacrifié sans hésitation sa vie… pour sa morale, son éthique… Un homme intègre sans religion ou un musulman avec une foi incomplète, serait-il capable d’aller jusqu’au bout de cette abnégation?!
Un autre exemple plus célèbre, qui je l’espère touchera l’âme du musulman. C’est le cas de l’Imam al-Hussein (p), le Prince des martyrs, qui n’a pas hésité à aller à la rencontre de la mort pour défendre ses principes, sa morale et sa vertu transmis par son grand-père, le noble Messager Muhammad (P). Les mots ne sont pas assez forts pour exprimer cet acte de courage et de dévouement… Les mots ne sont pas assez tristes pour expliquer ce que les musulmans ont fait de ce sang sacré, en se déviant tous les jours du vrai islam. Cette religion que des êtres sublimes ont défendue corps, sang et âme pour nous la transmettre pure et intacte. Et nous, nous nous soucions seulement du comment cuisiner notre poulet pour qu’il devienne meilleur à manger! Le contraste est stupéfiant, saisissant, triste… désolant.
J’ai essayé de comprendre les pays musulmans actuels, à travers les informations qui m’inondent tous les jours. Finalement, j’ai pu me rendre compte que la plupart d’entre eux n’ont que le nom «islamique», mais c’est tout ce qui reste du mot. Les anciens protectorats et colonies ont été déracinés de leurs bases. Presque tous les gouvernants sont corrompus et ne suivent que la loi de l’offre et de la demande. Ils n’hésitent pas à se prostituer auprès des colonisateurs pour leur pouvoir et leur richesse! C’est justement parce que ces pays-là, intentionnellement dominés, ne suivent plus les vrais principes islamiques que nous voyons leur monde rempli d’inégalité sociale, d’injustice et d’archaïsme! Un très grand sage a dit: «pour savoir si tu es dans le droit chemin, observe le comportement des non-croyants à ton égard. S’ils sont satisfaits de toi dans tout ce que tu dis et dans tout ce que tu fais, alors saches que tu es en train de t’égarer!». En jetant un coup d’œil sur les différents pays «islamiques» et par déduction, nous pourrions nous faire notre propre opinion d’eux.
Tout ce long discours nécessaire, pour me convaincre du rôle crucial et déterminant de la vraie religion divine. Sans elle, le monde est malade et tourne mal. Les gens sont inconscients et insouciants. Mais nous finirons tous par aller dans cette tombe tant appréhendée!! Alors, va avoir lieu le début d’atroces tortures et de souffrances! Mais il sera trop tard à ce moment-là pour retourner en arrière… oui trop tard, le point de non-retour sera franchi. Chacun aura sa provision pour l’au-delà… Chacun, sa responsabilité…
Qu’Allah, le Très-Haut, nous protège du tourment éternel. Qu’Il nous fasse clémence et miséricorde pour nos erreurs passées. Qu’Il nous inspire cette réelle sincérité dans notre repentance…
Réflexion 6: Comment accéder à l’amour d’Allah?
Il n’y a pas si longtemps, durant la préparation de mon doctorat, j’ai réussi à accéder provisoirement à un sentiment extraordinaire, unique et si merveilleux. Tant j’en avais besoin, cette affection s’est avérée être vitale pour moi en tant que croyant. Une sensation qui, un jour je l’espère ne partira plus jamais de mon cœur… je l’espère ardemment… C’est seulement après ma septième année de conversion à islam que j’ai commencé à réaliser que cette sensation si agréable est en réalité, L’AMOUR D’ALLAH… Je n’ai pas réussi à comprendre cela auparavant. C’était flou, confus…
Comment suis-je parvenu à cette tendresse du Très-Affectueux? A dire vrai, c’est Dieu, le Tout-Miséricordieux, qui était clément envers moi, en me guidant vers cette inclination. Autrement, avec tout l’effort du monde je n’aurais jamais pu réussir seul…
En effet lors de la préparation de ce doctorat, des pressions et des stress m’inondaient de toute part : la chimie qui ne marchait que rarement, des expériences qui échouaient à presque tous les coups, des exigences énormes de résultats venant de mon directeur et de l’industrie pharmaceutique pour laquelle je travaillais. Trois années de travail acharné dans la recherche, et j’avais l’impression de piétiner, de marcher à reculons. J’avais le sentiment de faire du surplace et j’étais devenu comme un robot. Je n’arrivais plus à réfléchir, mon cerveau s’était bloqué. J’étais devenu idiot, je n’apprenais rien et je ne faisais rien avancer. Le stress était tel que je ne trouvais plus le sommeil ni l’appétit. Je me réveillais avec de la sueur froide en pleine nuit, réveillé par des cauchemars où je voyais des molécules qui s’agitaient dans tous les sens! La dépression a commencé à sévir en moi. Tout ce que je touchais, je voyais ou je faisais, je l’interprétais en mal, en négatif. Cela fut un moment douloureux de ma vie. Je dois avouer que durant 12 années d’études, je n’avais jamais autant souffert que ces trois années-là. Une douleur psychique profonde, d’autant plus que mon entourage en général était insensible à ma peine! Cela était terrible! Je voyais la plupart de mes amis, seulement lorsque l’on devait partager un repas ensemble. Autrement, ils disparaissaient. Peu de compréhension et de miséricorde de leur part. C’est comme s’ils étaient eux aussi devenus des robots à leur tour. Ce manque de solidarité me peinait. Cependant avec beaucoup de recul, je remercie humblement Allah que ces amis ne s’étaient pas intéressés à moi, car c’est grâce à cette indifférence générale que mon besoin d’affection de Lui, le Très-Noble, était devenu plus grand et plus vital encore… Vu que mon entourage ne me prodiguait pas ce soutien psychologique, plus que jamais je m’accrochais à mon Créateur et je Lui demandais continuellement de m’aider… à Lui, Lui Seul…
Mais cette insensibilité de leur part me torturait tout de même et cela ne faisait qu’ajouter aux problèmes que j’avais déjà au laboratoire. Où justement, des hypocrites se sont comportés comme des animaux avec moi. Des gens sans cœur qui prétendent être des scientifiques! Ne véhiculant en eux aucune valeur humaine! Depuis qu’ils ont su que j’étais musulman, ils ont multiplié leurs mesquineries, leurs abjections. Avec cette ambiance atroce au laboratoire et un manque cruel de sensibilité de mon entourage, j’ai essayé une vingtaine de fois de démissionner. Réellement, j’ai voulu tout arrêter, tout abandonner pour aller reposer mon esprit qui souffrait tant. Durant cette épreuve difficile, je me répétais sans cesse un verset du Coran: «Certes après la difficulté, viendra la facilité …». J’ai tout fait pour que ce verset devienne LA devise de ma vie. Je pleurais sans cesse. J’ai demandé avec insistance à Allah de me libérer de cette torture, de cette flamme qui brûlait mon âme. J’ai senti que mon existence était devenue impossible à vivre. Je voulais continuellement fuir, partir loin de mes problèmes. A chaque fois que j’écoutais une cassette de récitation du Coran, je pleurais. Mais ce qui me faisait le plus souffrir avant tout, c’est d’avoir cru qu’Allah m’avait abandonné, à tel point qu’Il ne voulait plus répondre à mes prières. Cette idée m’avait terriblement affligé! Mes larmes ne cessaient de couler chaque fois que je pensais à cela. Je répétais sans cesse «Ne m’abandonne pas! Ne m’abandonne pas mon Seigneur! Je T’en supplie, ne me laisse pas… Aide-moi… Ne laisse pas un de Tes serviteurs sans Ta guidance …». A un moment, j’ai perdu espoir en Dieu, en Sa Miséricorde, en Sa Bonté… J’ai commencé à être ingrat…
C’est dans les moments difficiles que l’on voit vraiment sa foi, sa conviction. C’est dans ces moments-là que le besoin de Dieu est immense. D’ailleurs, je me demande comment ils font ces non-croyants dans des épreuves redoutables de la vie? Comment arrivent-ils à espérer encore de la vie, face aux décès de leurs proches? Comment trouvent-ils le réconfort de l’âme sans ce soutien divin? Sans cette spiritualité? Or pour ma part, grâce à l’islam, au lieu d’être traumatisé par cette épreuve, j’en suis sorti avec une plus grande force morale et une conviction accrue!
En effet, Allah ne m’avait pas abandonné à mon propre sort. Au contraire, Il m’a fait passer ce test pour que je devienne plus fort. Pour preuve, durant ces moments terribles j’ai découvert un jour le site www.bostani.com du Dr Abbas al-Bostani et je me suis mis en contact avec lui par e-mail. (Ah internet! Si tu n’étais pas là! Mais comme tu es là, tu apportes aussi ton fléau, ton illusion au monde puisque chaque personne s’enferme dans sa bulle avec toi. Ainsi, nous sommes devenus tes zombies…)
Vrai philanthrope qu’il est, le frère Dr al-Bostani, avec une générosité extraordinaire, sans calcul, ni intérêts d’aucune sorte (une pureté bien rare de nos jours), n’a pas hésité à m’envoyer une trentaine de livres gratuitement de son édition sur l’islam, dont le plus précieux était: «Comment aimer Allah?». Ce livre était mon diamant, mon trésor, mon secret, ma maîtresse… Avec tous mes problèmes de la journée, tout ce que j’espérais c’était de me retrouver chez moi seul, dans la nuit, et d’être dans les bras de ma bien-aimée, mon réconfort, ma paix… mon livre. J’ai dévoré cet écrit comme Gargantua qui n’avait pas mangé depuis des siècles! Je l’ai lu et relu d’une façon incessante. Je scrutais le moindre mot, la moindre phrase. Grâce à ce minuscule livre, j’ai trouvé une paix immense, un soulagement sans bornes à mes douleurs. Je m’attristais lorsque je devais partir au travail, lorsque je devais me séparer de lui… Dans mon intimité, seul avec ma souffrance, je pleurais et j’invoquais Allah sans relâche, de me faire sentir cet amour tant vanté dans ce livre…
Puis un jour, en prenant ma voiture pour aller au laboratoire, j’ai ressenti quelque chose d’étrange ce matin-là. Une sensation de bien-être, de bien-vivre, de joie, de bonheur intense en moi… Je n’ai pas su dans l’immédiat, mais par la suite, j’ai compris ce jour-là qu’Allah, par Sa Très Grande Miséricorde, m’avait fait goûter provisoirement SON AMOUR. Que j’étais heureux! J’avais l’impression d’être sur un nuage! Je me sentais léger… J’avais le sentiment de flotter dans l’air… Une douceur indéfinissable envahit mon cœur… Un délicat parfum venu de très loin, mais si attirant, s’infiltra dans mon âme… Moi qui avais tous ces problèmes non résolus et voilà que je me suis mis à planer! Certains pourraient croire que je me suis «shouté» avec mes molécules chimiques, mais non! Mais non! Je vous assure, je n’avais rien pris, même pas de café (que je n’aime pas d’ailleurs)! Je savais pertinemment que cet état de grâce était provisoire, alors j’en profitais au maximum en m’isolant des autres êtres humains, pour aller déguster égoïstement ce délice, ce plaisir… Un ami doctorant, travaillant dans le même bâtiment de recherche, m’aperçut et me demanda très étonné puisque la veille, il m’avait vu si démoralisé: «Qu’est-ce que tu as? Tu as l’air si heureux?». J’ai vu dans son regard qu’il croyait que j’avais passé une nuit de rêve avec une femme! Mais il ne connaissait pas mon secret…
Cette douce béatitude était unique, incomparable, inestimable pour celui qui l’a vécu un temps si court soit-il… Au beau milieu des gens, j’étais là physiquement, mais mon esprit était ailleurs, loin de tout et de tout le monde. J’avais trouvé ce qu’on appelle le BONHEUR SUPREME, le Nirvana.
Cette euphorie a duré deux semaines! Deux fantastiques semaines! C’était le cadeau d’Allah pour soulager ma douleur de trois ans. Je L’ai remercié du fond du cœur, mais je me suis senti si triste dès la disparition de cette sensation. J’étais réconforté de savoir qu’Allah ne m’avait pas abandonné, mais en plus Il m’avait donné en retour Son Amour, Son Privilège… C’est un grand honneur pour moi d’avoir eu cette haute récompense du Créateur Suprême, le Tout-Puissant. J’espère que je ne Le décevrai pas… je l’espère… Je dédie désormais ce travail et ma vie au Plus Grand, au Dieu Sublime, Allah… Allahou Akbar! (Dieu est Le Plus Grand!).
En réalité, j’ai déjà vécu un jour ou deux, ce sentiment à la fin de ma première année de conversion à l’islam, mais j’étais loin de me douter qu’il s’agissait de l’amour d’Allah. Je marchais dans la rue, dans un vacarme fou, je vivais secrètement cette joie harmonieuse dans mon âme. Il m’a fallu ensuite attendre presque six ans avant de retrouver cet état et de le comprendre! Je sais que ceux qui n’ont jamais vécu cela auraient du mal à me comprendre, à saisir ma description du phénomène qui pourrait leur paraître abstrait, irréel… Mais c’est la stricte vérité. J’espère que vous aussi un jour incha’Allah vous vivrez cette émotion extrême et là, vous comprendrez mes mots, mes paroles, mes phrases… Et vous vous rendrez compte que je ne vous ai point menti…
D’ailleurs, dorénavant je fais tout l’effort nécessaire pour que cet amour revienne et reste bien ancré dans mon cœur. J’ai compris que celui qui a savouré ce bonheur ne peut plus s’en passer, il en redemande constamment avec insistance… Pour maintenir cet état affectif au sommet, j’ai réalisé qu’il fallait d’abord laver mon cœur, car Dieu n’est très proche que du véridique, du pur… Pour arriver à cette limpidité d’âme, il n’y a qu’une et une seule façon: LES PLEURS. Plus mes larmes jaillissaient de mon être et plus je nettoyais la saleté en moi et plus je me rapprochais d’Allah, jusqu’à ce que j’accède à Son Immense Affection et à Son Grand Amour… Je gémis sans cesse devant mon Grand Pardonneur pour qu’Il me fasse repentir. Je suis fier de verser mes larmes pour le Seigneur des mondes, le Créateur de cet univers, mais je me rabaisse point devant les gens! Ma dignité de croyant me l’interdit!
Parfois même je m’efforce de pleurer pour débarrasser mon cœur de la souillure de la vie. Pour ce faire, j’adoucis cet organe en implorant le Maître des hommes, le Dieu des hommes en ces termes: «Quel sens aura ma vie sans Toi? Comment pourrais-je vivre sans Ton amour? Quel intérêt de continuer à vivre sans espérer Te rencontrer un jour? Vas-tu laisser à son propre sort, un de Tes humbles serviteurs? Ne m’abandonne pas… je T’en supplie, je T’implore, je T’invoque… Ne me laisse pas sans Ta Guidance, sans Ta Protection, sans Ta Miséricorde, sans Ta Tendresse. Ne m’en prive pas car c’est un besoin vital pour moi, pour le croyant que je suis… Celui qui croit en Toi, qui espère en Toi, qui aime pour Toi et qui aime en Toi».
En moi, à chaque fois, ces requêtes sont d’une telle intensité que je ne peux éviter de pleurer. C’est comme cela que je lave et je purifie mon cœur devant Allah, le Très-Haut, le Très-Magnanime, le Très-Magnifique… aucun superlatif ne peut Le décrire puisqu’Il est au-dessus de TOUT…
Je Lui dédie cet œuvre modeste. Qu’Il trouve ici le signe de mon remerciement, de ma gratitude, de mon témoignage et de ma prosternation devant Lui… Subhan’Allah wa al-hamdullillah Rabbi’il-‘alamin…!