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Faire la prière pour le compte d’un défunt
Il est recommandé de dédier des prières pour les défunts. L’Imam as-Sadiq (a.s) dédiait chaque nuit deux raka‘at pour son fils, et dédiait pendant la journée deux raka‘at pour son père. (1)
L’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Qu’est-ce qui vous empêche de faire du bien à vos parents, qu’ils soient vivants ou morts. Faites pour leur compte la prière, l’aumône, le pèlerinage et le jeûne. Ainsi, ils seront récompensés pour vos actes et vous serez vous-mêmes récompensés, et Dieu vous comblera de biens pour avoir été bienfaisants envers vos parents.» (2)
Quelqu’un a demandé à l’Imam as-Sadiq (a.s) si on peut faire la prière pour le compte d’un défunt, et l’Imam (a.s) lui a dit: «Oui [on peut faire la prière pour le compte d’un défunt], et s’il est en difficulté, il sera soulagé, et on viendra lui dire: «Dieu t’a soulagé grâce à la prière que ton frère a faite pour ton compte.»» (3)
Il est également recommandé de faire la prière pour le compte d’une personne vivante. La preuve pour cela est le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Qu’est-ce qui vous empêche de faire du bien à vos parents, qu’ils soient vivants ou morts…»
Quelqu’un a dit à l’Imam al-Kadhim (a.s): «Puis-je faire la prière et l’aumône pour le compte d’un proche ou d’un ami qui est mort ou vivant?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Oui, tu peux faire l’aumône et la prière pour son compte, et tu seras récompensé pour avoir été bienfaisant envers lui.» (4)
La compensation des prières manquées par un défunt
– Il est permis de compenser les prières obligatoires manquées par un défunt; et si quelqu’un fait cela, il sera rétribué. La preuve pour cela est les hadiths que nous venons de citer.
Questions: Peut-on charger quelqu’un de compenser les prières manquées par un défunt en échange d’une somme d’argent?
Réponse: Il est permis de faire cela. A ce propos, as-sayyid al-Hakim a dit dans al-moustamsak: «Cet avis jouit d’une très grande réputation chez les jurisconsultes de l’époque récente. Dans l’ouvrage intitulé adh-dhikra ach-Chahid ath-Thani a dit que cet avis fait l’unanimité chez les anciens jurisconsultes. L’auteur d’al-idhah (le maître de Chahid ath-Thani) et l’auteur de jami‘ al-maqasid (al-Mouhaqqih ath-Thani) ont dit la même chose dans ces deux ouvrages.» (5)
Cet avis est conforme au principe selon lequel il est permis de charger quelqu’un de faire un acte licite en échange d’une somme d’argent.
– Il faut que la personne chargée de compenser les prières manquées par un défunt remplisse les conditions suivantes: être digne de confiance, connaître les préceptes concernant la prière, et être capable d’accomplir tous les actes de la prière (être capable de se tenir debout, être capable de faire ar-roukou‘…)
– Si on charge quelqu’un de compenser les prières manquées par un défunt conformément aux fetwas de l’un des jurisconsultes, il devra se conformer aux fetwas de celui-ci. Et si on ne lui précise pas le nom du jurisconsulte qu’il devra imiter pendant la compensation des prières, il devra les compenser conformément aux fetwas du jurisconsulte qu’il imite lui-même.
– Il est permis de charger une femme de compenser les prières manquées par un homme, et vice versa.
– Pendant la compensation des prières manquées par un défunt, il est obligatoire d’avoir l’intention de les compenser à sa place, c’est-à-dire il ne suffit pas de lui dédier les prières qu’on fait à sa place.
Qui doit compenser les prières manquées par les parents?
L’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Le jeûne et les prières manqués par un défunt doivent être compensés par son plus proche parent.» Alors, quelqu’un lui a dit: «Et si son plus proche parent est une femme?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Non, [cela concerne] uniquement les hommes.» (6)
Cheikh at-Tossi et la plupart des jurisconsultes qui sont venus après lui ont dit que les prières obligatoires manquées par le père et la mère doivent être compensées par le fils aîné.
Question: Est-ce que le fils aîné est obligé de compenser toutes les prières manquées par ses parents ou bien seulement celles qu’ils ont manquées pendant leur maladie?
Réponse: Dans les annexes de l’ouvrage intitulé al-makasib, cheikh al-Ansari a dit: «D’après certains, la plupart des jurisconsultes ont dit qu’il doit compenser toutes les prières qu’ils ont manquées. Pour moi, cet avis est plus juste, car les hadiths ayant trait à ce sujet concernent toutes les prières manquées.»
– Si les deux plus grands fils du défunt ont le même âge, chacun d’entre eux devra compenser la moitié des prières manquées par son père.
– Si quelqu’un se porte volontaire pour compenser les prières manquées par un défunt, le plus proche parent de celui-ci sera libéré de son obligation.
– Si le défunt a ordonné par testament qu’on charge quelqu’un de compenser les prières qu’il a manquées en échange d’une partie de son argent, le plus proche parent sera libéré de son obligation.
– Il est permis au plus proche parent du défunt de charger quelqu’un de compenser les prières manquées par celui-ci en échange d’une somme d’argent.
– Quelqu’un a dit à l’Imam as-Sadiq (a.s): «Si quelqu’un sait qu’il a manqué une prière mais il a oublié laquelle, que devra-t-il faire?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Il devra faire trois prières différentes: il devra faire trois raka‘at [pendant la première], quatre raka‘at [pendant la deuxième] et deux raka‘at [penadant la troisième]. Ainsi, il sera sûr d’avoir accompli la prière manquée.» (7)
Cet avis est adopté par tous les jurisconsultes.
Question: Si quelqu’un manque une prière au moment où il est incapable d’accomplir normalement une prière (par exemple il ne peut pas faire al-woudho’, ou se tenir debout…), comment devra-t-il la compenser?
Réponse: Il devra la compenser en faisant une prière pareille à celle qu’il fait en temps normal, car les préceptes concernant les circonstances anormales ne s’appliquent pas en temps normal. Par exemple, si quelqu’un ne pouvait pas faire al-woudho’ au moment où il a manqué la prière et peut le faire au moment de la compensation, il ne pourra pas compenser la prière qu’il a manquée en faisant une prière avec at-tayammoum.
A ce propos, l’auteur d’al-jawahir a dit: «Cet avis est adopté par plusieurs jurisconsultes. Selon l’auteur de miftah al-karama, l’auteur de l’ouvrage intitulé irchad al-jaâfariya a dit: «Cet avis fait l’unamité; et tellement qu’il est évident, on ne doit pas hésiter à l’admettre.» » (8)
– Si un homme est chargé de compenser les prières manquées par une femme, il devra dire à haute voix les sourates de la prière de l’aube, celles des deux premières raka‘at d’al-maghrib et celles des deux premières raka‘at d’al-‘icha’. Et si une femme est chargée de compenser les prières manquées par un homme, elle pourra dire ces sourates-là comme elle voudra (c’est-à-dire elle pourra les dire à haute voix ou à voix basse).
– Si quelqu’un prétend que la personne qu’il a chargée de compenser les prières manquées par un défunt a failli à son devoir, et celle-ci prétend avoir compensé toutes les prières, on devra croire la personne chargée de compenser les prières, car une telle personne est pareille à un mandataire ou un curateur. Toutefois, elle devra jurer qu’elle a accompli son devoir.
Les avantages de la prière collective
L’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «La première prière collective [s’est déroulée de la façon suivante]: le Prophète (a.s.s) et le commandeur des croyants Ali Ibn Abi Taleb (a.s) étaient en train de faire la prière. En les voyants, Abou Taleb a dit à [son fils] Jaâfar qui était en sa compagnie: «Ô mon fils, va prier à côté de ton cousin.» Et lorsque le Prophète (a.s.s) a senti la présence de Jaâfar a son côté, il a fait quelques pas en avant. [En les voyant faire la prière ensemble], Abou Taleb s’est éloigné d’eux plein de joie.» (9)
Quelqu’un a dit a l’Imam as-Sadiq (a.s): «Les gens disent qu’une seule prière collective vaut mieux que vingt-cinq prières individuelles.» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Ils ont raison.» (10)
Toujours à propos de la prière collective, l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Celui qui la délaissera sans raison valable, mais seulement parce qu’il se croit au-dessus de la communauté des croyants, sa prière ne sera pas acceptée.» (11)
L’auteur d’al-jawahir a dit: «Il est recommandé d’accomplir collectivement les prière obligatoires. La preuve pour cela est les versets coraniques, les hadiths authentiques et al-ijma‘. Cela fait partie des choses connues de tous les musulmans. Et si un musulman refuse d’admettre cette fetwa, il sera considéré comme un athée.» (12)
– Les jurisconsultes sont unanimes à dire qu’il est interdit d’accomplir collectivement les prières surérogatoires. Leur preuve pour cela, est le hadith où l’Imam ar-Rédha (a.s) a dit: «Il n’est pas permis d’accomplir collectivement une prière surérogatoire, car un tel acte est considéré comme une hérésie; et la profession de l’hérésie est une hétérodoxie, et l’hétérodoxie mène à l’enfer.» (13)
– Les seules prières qu’il est obligatoire d’accomplir collectivement sont la prière du vendredi et celle de l’Aïd. Pour les autres prières, il n’est pas obligatoire de les accomplir collectivement, sauf dans certains cas: par exemple lorsque quelqu’un a juré de participer à la prière collective, ou bien lorsque quelqu’un est incapable de réciter les sourates.
Les conditions concernant la prière collective
Pour pouvoir accomplir une prière collective, il faut que les conditions suivantes soient réunies:
1- La présence d’un nombre suffisant de personnes.
Il faut qu’il y ait au moins deux personnes: deux hommes ou deux femmes, ou bien un homme et une femme. En effet, quelqu’un a dit à l’Imam as-Sadiq (a.s) «Est-ce que deux hommes peuvent accomplir collectivement une prière?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Oui.» (14)Dans un autre hadith, l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Deux personnes [peuvent accomplir] une prière collective.» (15)
Ceci concerne uniquement les prières quotidiennes. Pour la prière du vendredi et celle de l’Aïd, il faut qu’il y ait au moins cinq personnes.
2- Avoir l’intention d’imiter l’imam.
Celui qui veut participer à une prière collective doit avoir l’intention d’imiter l’imam. Le Prophète (a.s.s) a dit: «Si l’imam a été établi en qualité de l’imam, c’est pour que les gens l’imitent.» (16)
A ce propos, l’auteur d’al-jawahir a dit: «Cet avis n’est pas controversé, car il fait partie des fondements de l’école [chiite].» (17)
3- L’imam doit remplir les conditions requises pour pouvoir diriger la prière, à savoir:
– Il doit être sain d’esprit, car s’il est fou, il ne pourra accomplir aucune ‘ibada.
– Il doit être pubère. D’ailleurs, l’image qui vient à notre esprit lorsque nous entendons le mot imam est celle d’un homme, et non pas celle d’un enfant. Cet avis est adopté par la plupart des jurisconsultes.
– Il doit être un chiite duodécimain. A ce propos, cheikh al-Hamedani a dit dans misbah al-faqih: «Cet avis n’est pas controversé. On peut même dire qu’il fait partie des choses qui doivent être connues par tous les chiites.» (18)En effet, l’Imam ar-Rédha (a.s) a dit: «On ne doit imiter que les partisans [d’ahl-ul-bayt].» (19)
– Il doit être un homme juste. A ce propos, l’auteur d’al-jawahir a dit: «Il n’est pas permis d’imiter un impie. La preuve pour cela est al-ijma‘ et les hadiths rapportés par un très grand nombre de personnes. On dit même que certains jurisconsultes sunnites ont adopté cet avis. Leur preuve est al-ijma‘ d’Al-ul-bayt (a.s).» (20)
Il y a plusieurs hadiths dans ce sens, à titre d’exemple, on peut citer le hadith qui dit: «Ton imam est ton intercesseur auprès de Dieu. Donc, ne choisis pas comme intercesseur un homme insolent ou impie.» (21), le hadith qui dit: «Trois personnes ne doivent pas être imitées pendant la prière: l’inconnu, celui qui exagère en sa foi et celui qui affiche son impiété.» (22)et celui qui dit: «Ne prie derrière quelqu’un que si tu es sûr qu’il est croyant.» (23)
– L’imam ne doit pas faire la prière en position assise, sauf si ceux qui l’imitent ne peuvent pas se tenir debout. En effet, les deux écoles (sunnite et chiite) ont rapporté que, pendant sa maladie, le Prophète (a.s.s) a fait la prière collective en position assise; et à la fin de la prière, il a dit à ses compagnons: «Après moi, aucun de vous ne devra diriger la prière collective tout en étant en position assise.» (24)
– Il est permis de faire la prière en position assise tout en imitant un imam qui la fait debout.
– L’homme peut diriger une prière collective à laquelle participent des hommes ou des femmes. Mais la femme ne peut diriger que la prière à laquelle participent uniquement des femmes.
– Si quelqu’un récite mal le Coran, il ne devra pas diriger la prière collective à laquelle participe celui qui le récite mieux que lui. Et si la personne qui l’imite récite elle aussi mal le Coran, il pourra diriger la prière, mais à condition que les sourates qu’ils récitent mal soient les mêmes.
– Il n’est pas permis d’accomplir une prière quotidienne en imitant quelqu’un qui accomplit la prière des Signes divins, celle de l’Aïd ou celle des morts. De même, il n’est pas permis d’accomplir une de ces trois prières en imitant quelqu’un qui accomplit une prière quotidienne.
– Il est permis à une personne ayant al-woudho’ de prier derrière un imam qui porte du plâtre ou qui fait la prière avec at-tayammoum.
– Il est permis à quelqu’un qui est dans son lieu de résidence de prier derrière un voyageur, et vice versa.
-Il est permis d’accomplir une prière qui se fait à haute voix derrière un imam qui accomplit une prière qui se fait à voix basse.
– Il est permis d’accomplir une prière obligatoire en imitant quelqu’un qui refait la prière obligatoire qu’il a déjà accomplie.
-Il est permis d’accomplir la prière du dhohr en imitant quelqu’un qui accomplit celle d’al-‘asr.
– Si quelqu’un veut participer à la prière collective, il devra désigner au fond de lui-même l’imam (par son nom, par ses caractères physiques…)
Toutes ces fetwas s’appuient sur plusieurs hadiths, et jouissent d’une réputation chez les jurisconsultes.
4- L’absence de séparation entre l’imam et ceux qui l’imitent.
Pour que la prière collective soit correcte, il ne faut pas que l’imam et ceux qui prient derrière lui soient séparés par quelque chose. Toutefois, si la personne qui prie derrière l’imam est une femme, la présence d’une séparation ne rendra pas la prière collective incorrecte, sauf si elle empêche la femme de suivre les gestes de l’imam.
A ce propos, l’auteur d’al-madarik a dit: «Cet avis fait l’unanimité chez les jurisconsultes. Il s’appuie sur le hadith où l’Imam al-Baqir (a.s) a dit: «Si l’imam et ceux qui prient derrière lui sont séparés par une chose qu’on ne peut pas enjamber, il ne sera pas considéré comme étant leur imam. Et si deux rangées de personne participant à une prière collective sont séparées par un rideau, par un mur ou bien par une chose qu’on ne peut pas enjamber, ceux qui sont derrière la séparation ne feront pas partie de ceux qui participent à la prière collective. Toutefois, si quelqu’un se trouve devant la porte, [il fera partie de ceux qui participent à la prière collective].»» (25)
L’avis selon lequel la présence d’une séparation entre l’imam et la femme qui l’imite ne rend pas la prière de celle-ci incorrecte s’appuie sur un hadith rapporté par Ammar. En effet, celui-ci a dit: «J’ai dit à l’Imam as-Sadiq (a.s): «Si, au moment où un imam dirige une prière collective, un groupe de femmes se retrouvent dans une maison située derrière lui, pourront-elles l’imiter?» Et l’Imam (a.s) m’a dit: «Oui, mais à condition que [l’endroit où prie] l’imam soit moins élevé que l’endroit où elles se trouvent.» Alors, je lui ai dit: «Et s’ils sont séparés par un mur ou par une rue?» Il a dit: «Il n’y a aucun mal à cela.»» (26)
5- L’endroit où se place l’imam au moment où il dirige la prière, ne doit pas être plus élevé que celui où prient ceux qui l’imitent.
Si l’endroit où prie l’imam est au même niveau ou légèrement plus élevé que celui où s’alignent ceux qui l’imitent, la prière collective sera correcte. De même, si l’endroit où prient ceux-ci est plus élevé que celui où prie l’imam, la prière collective sera correcte. Mais si l’endroit où prie l’imam est plus élevé que celui où prient ceux qui l’imitent, la prière collective sera incorrecte, sauf si les deux endroits forment ensemble un plan incliné.
A ce propos l’auteur de misbah al-faqih a dit: «C’est cette fetwa qui jouit d’une réputation. Certains prétendent qu’elle fait l’unanimité.» (27)
Cette fetwa s’appuie sur le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Si l’imam prie dans un endroit plus élevé que celui où prient ceux qui l’imitant, la prière de ceux-ci sera incorrecte… Et s’il prie dans un endroit moins élevé que celui où prient ceux qui l’imitent, il n’y aura aucun mal.» (28)
6- L’imam doit se placer devant ceux qui l’imitent.
Si l’imam se place derrière ceux qui l’imitent, leur prière sera incorrecte. En cela, les jurisconsultes sont tous d’un même avis. Et selon la plupart des jurisconsultes, si l’imam et celui qui l’imite prient côté à côte, leur prière sera correcte, même si leurs têtes ne s’alignent pas pendant as-soujoud (par exemple, lorsque la taille de celui qui imite l’imam est plus grande que la taille de celui-ci). La preuve pour cela est le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Si deux hommes veulent accomplir collectivement la prière, l’imam devra se placer à la gauche de celui qui l’imite. Et s’ils sont plus de deux, l’imam devra se placer devant ceux qui l’imitent.» (29)
A ce propos, l’Imam Ali (a.s) a dit: «Si, quelqu’un n’arrive pas à s’aligner avec ceux qui imitent l’imam, il devra se placer à côté de celui-ci.» (30)
7- Il ne faut pas que la distance entre l’imam et ceux qui l’imitent soit grande.
A ce propos, l’auteur d’al-jawahir a dit: «Je n’ai trouvé aucun avis différent de celui-ci.» (31)
Les préceptes concernant la prière collective
Lorsqu’on trouve l’imam en position du roukou‘
L’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Si tu trouves l’imam en position du roukou‘, et tu fais takbirat-ul-ihram et ar-roukou‘ avant qu’il lève sa tête, considère la rak‘a en cours comme étant accomplie. Et s’il lève sa tête avant que tu fasses ar-roukou‘, considère-la comme une rak‘a manquée.» (32)
La plupart des jurisconsultes se sont appuyés sur ce hadith et ont négligé les autres hadiths ayant trait à ce sujet.
– Si, pendant ar-roukou‘, l’imam entend quelqu’un entrer, il lui est recommandé de prolonger ar-roukou‘ pour que la personne qui vient d’entrer puisse le rattraper.
Question: Si quelqu’un doute d’avoir fait ar-roukou‘ avant que l’imam lève sa tête, que devra-t-il faire?
Réponse: S’il doute de cela après avoir fini de faire ar-roukou‘, il ne devra pas tenir compte de son doute car, selon la règle at-tajawouz, si quelqu’un doute d’avoir fait correctement un acte après avoir fini de le faire, il ne devra pas tenir compte de son doute. Et si le doute survient au moment où il fait ar-roukou‘, il devra refaire sa prière.
Certains diront peut-être: «Pourquoi ne pas recourir à la règle al-istishab qui permet de dire que l’imam ne s’est pas levé au moment où la personne en question a fait ar-roukou‘?»
A ceux-là, je dirai ceci: al-istishab constitue une preuve lorsqu’il donne lieu à un précepte de la loi islamique sans l’intervention du jugement de la raison. Par exemple, si une personne doutant de sa pureté applique al-istishab, elle pourra se considérer comme étant pure, et sa pureté constitue un objet pour un précepte de la loi islamique à savoir: la permission d’accomplir la prière. Mais dans notre cas, l’application de ce principe donnera le résultat suivant: l’imam est toujours en position du roukou‘. Ce résultat ne peut donner lieu à un précepte de la loi islamique qu’après recours au jugement de la raison. En effet, il faut d’abord recourir à la raison pour pouvoir dire ceci: puisque l’imam était en position du roukou‘, donc la personne en question a fait ar-roukou‘ avec lui. Après cela, on pourra dire ceci: cette même personne ne sera pas obligée de refaire la prière.
Peut-on réciter les sourates avec l’imam?
Quelqu’un a dit a l’Imam as-Sadiq (a.s): «Peut-on dire la première sourate du Coran au moment où l’imam dit à voix basse les sourates des deux premières raka‘at?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Il n’y a aucun mal à ce que tu la dises et il n’y a aucun mal à ce que tu ne la dises pas.» (33)
Quelqu’un a dit aussi à l’Imam as-Sadiq (a.s): «Si un homme participe à la prière collective du dhohr ou celle d’al-‘asr et ignore que l’imam dit à voix basse les sourates, pourra-t-il les dire lui-même?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Il ne convient pas qu’il dise [les sourates]; il devra laisser l’imam le faire à sa place.» (34)
Les jurisconsultes ont dit ceci:
– Pendant la troisième rak‘a de la prière d’al-maghrib et les deux dernières raka‘at des prières qui se font en quatre raka‘at (c’est-à-dire la prière du dhohr, celle d’al-‘asr et celle d’al-‘icha’), celui qui prie derrière l’imam doit lui-même dire à voix basse la Fatiha ou bien at-tasbih. La preuve pour cela est le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: « [Si tu pries derrière un imam], ne récite pas [les sourates] pendant les deux premières [raka‘at]. Et pendant les deux dernières raka‘at, tu pourras te contenter de dire at-tasbih.» (35)
Les jurisconsultes sont unanimes à dire que, pendant les deux premières raka‘at, c’est l’imam qui doit réciter les sourates à la place de celui qui l’imite.
Question: Est-il interdit à celui qui prie derrière un imam de dire les sourates pendant les deux premières raka‘at ou bien cela dépend de la prière qu’ils accomplissent (c’est-à-dire celle qui se fait à haute voix ou bien celle qui se fait à voix basse)?
Réponse: Les avis des jurisconsultes divergent sur ce point. A ce propos, l’auteur de miftah al-karama a dit: «Il y a une grande divergence sur ce point. On peut même trouver un jurisconsulte ayant deux avis contradictoires.» (36)L’auteur d’al-madarik a dit: «Les avis divergent sur ce point, et il est inutile de les citer.» (37)Quant à l’auteur d’al-jawahir, il a dit qu’on peut dire les sourates pendant les deux premières raka‘at, mais il est détestable de le faire. L’auteur d’al-jawahir s’est appuyé sur le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Il n’y a aucun mal à ce que tu la dises, et il n’y a aucun mal à ce que tu ne la dises pas.» et sur le hadith où il a dit: «Il ne convient pas qu’il dise [les sourates].» D’après lui, cette dernière phrase veut dire qu’il est détestable de dire les sourates pendant les deux premières raka‘at. (38)
Quoi qu’il en soit, il est préférable de ne pas dire les sourates pendant les deux premières raka‘at puisqu’on n’est pas obligé de le faire.
Il faut imiter les gestes de l’imam et les formules qu’il prononce
Le Prophète (a.s.s) a dit: «Si l’imam a été établi en qualité de l’imam, c’est pour que les gens l’imitent. Donc, s’il fait ar-roukou‘, faites-le; et s’il fait as-soujoud, faites-le.» (39)Tous les jurisconsultes ont pris en considération ce hadith.
Dans les annexes de l’ouvrage intitulé al-makasib, cheikh al-Ansari a dit: «Il est obligatoire d’imiter tous les actes que fait l’imam. La preuve pour cela est al-ijma‘ qui s’appuie sur le hadith rapporté par les sunnites et où le Prophète (a.s.s) a dit: «Si l’imam a été établi en qualité de l’imam, c’est pour que les gens l’imitent….»»(40)
Lorsque quelqu’un fait ar-roukou‘ ou as-soujoud avant l’imam
Il est interdit de faire ar-roukou‘ ou as-soujoud avant l’imam, car l’imitation de l’imam est une obligation. Et si quelqu’un fait cela volontairement, il devra attendre jusqu’à ce que l’imam le rattrape, car s’il se lève pour faire ar-roukou‘ ou as-soujoud avec l’imam, il fera plus d’une fois un des actes considérés comme les piliers de la prière (ar-rokn) et, par conséquent, sa prière sera incorrecte. Et si quelqu’un fait cela involontairement, il devra se lever pour imiter l’imam. En effet, quelqu’un a dit à l’imam ar-Rédha (a.s): «Supposons que quelqu’un a fait ar-roukou‘ avant l’imam en croyant que celui-ci s’est incliné pour le faire, et lorsqu’il s’est rendu compte que l’imam ne s’est pas encore incliné, il s’est levé pour faire ar-roukou‘ avec l’imam, sa prière sera-t-elle incorrecte?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «En faisant cela, sa prière sera correcte, et ne sera pas incorrecte.» (41)
Puisque ce hadith concerne uniquement la prière collective, donc il restreint la portée des hadiths qui disent que la prière (qu’elle soit individuelle ou collective) devient incorrecte en faisant involontairement plus d’une fois un des actes considérés comme les piliers de la prière (ar-rokn). Il en résulte ceci: si, pendant la prière individuelle, quelqu’un fait involontairement plus d’une fois un acte considéré comme l’un des piliers de la prière, sa prière sera incorrecte. Et s’il fait cela involontairement pendant la prière collective, sa prière ne sera pas incorrecte.
Les jurisconsultes sont unanimes à dire qu’il est obligatoire d’imiter l’imam en la prononciation de takbirat-ul-ihram. Mais à propos des autres formules, leurs avis divergents. Et d’après l’auteur de miftah al-karama(42), la plupart des jurisconsultes ont dit qu’il n’est pas obligatoire de les prononcer.
Lorsque quelqu’un lève sa tête avant l’imam
Quelqu’un a dit à l’Imam as-Sadiq (a.s): «Si pendant la prière collective, quelqu’un lève sa tête du soujoud avant l’imam, que devra-t-il faire?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Il devra faire as-soujoud.» (43)
Quelqu’un a dit à l’Imam ar-Rédha (a.s): «Si, pendant la prière collective, quelqu’un lève sa tête du roukou‘ avant l’imam, que devra-t-il faire?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Il devra refaire ar-roukou‘ avec lui.» (44)
Les jurisconsultes ont dit ceci:
– Si quelqu’un lève volontairement sa tête du roukou‘ ou du soujoud avant l’imam, il devra attendre jusqu’à ce que l’imam lève sa tête, car s’il refait ar-roukou‘ ou as-soujoud, il aura fait plus d’une fois un des actes considérés comme les piliers de la prière et, par conséquent, sa prière sera incorrecte. Et s’il fait cela involontairement, sa prière ne sera pas incorrecte, mais il devra s’incliner pour refaire ar-roukou‘ ou as-soujoud avec l’imam. La preuve pour cela est les deux hadiths que nous venons de citer.
Question: Sur quoi les jurisconsultes se sont-ils appuyés pour dire qu’il y a différence entre les deux cas (le cas où la personne qui imite l’imam lève volontairement sa tête et le cas où il la lève par inattention), alors que les deux dernière hadiths disent seulement que celui qui lèvera sa tête avant l’imam devra s’incliner pour refaire ar-roukou‘ ou as-soujoud avec lui?
Réponse: Certes, les deux hadiths englobent les deux cas, mais puisque généralement la personne qui prie derrière un imam ne lève pas volontairement sa tête avant celui-ci, les jurisconsultes ont dit que ces deux hadiths concernent uniquement celui qui lèvera sa tête par inattention. En outre, la fetwa qui dit que celui qui lèvera volontairement sa tête avant l’imam ne devra pas s’incliner pour refaire ar-roukou‘ ou as-soujoud avec celui-ci fait l’unanimité, donc elle restreint la portée des deux hadiths.
Quelqu’un a dit à l’Imam as-Sadiq (a.s): «Pendant un voyage, certains habitants de Khorasan ou d’une certaine région montagneuse ont fait toutes leurs prières derrière un homme qui les a accompagnés. En arrivant à la ville d’al-Koufa, ils se sont rendu compte qu’ils ont prié derrière un juif. Est-ce qu’ils devront refaire leurs prières?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Ils n’ont pas besoin de refaire leurs prières.» (45)
Quelqu’un a dit à l’Imam al-Baqir (a.s): «Si, à la fin d’une prière collective, ceux qui ont prié derrière l’imam se rendent compte que celui-ci n’était pas en état de pureté, devront-ils refaire leur prière?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Leur prière est correcte et il n’ont pas besoin de la refaire. Par contre, [l’imam] doit la refaire, mais il n’est pas obligé de les informer.» (46)
Les jurisconsultes ont tous pris en considération ces deux hadiths
– Si quelqu’un fait la prière derrière un imam tout en étant sûr que celui-ci ne remplit pas les conditions requises pour pouvoir diriger une prière collective, sa prière sera incorrecte. Et si quelqu’un fait la prière derrière un imam en croyant que celui-ci remplit toutes les conditions requises, sa prière sera correcte. C’est pour cela que les jurisconsultes ont dit que si l’imam se rend compte qu’il était impur pendant la prière, il ne sera pas obligé d’informer ceux qui ont prié derrière lui, car même s’il les informe, ils ne seront pas obligés de refaire la prière, c’est seulement lui qui devra refaire.
L’imitation d’un imam qui se croit moujtahid
Si quelqu’un imite un imam qui se croit moujtahid tout en étant sûr qu’il ne l’est pas, sa prière sera incorrecte, à moins qu’elle ne soit faite comme il se doit. Cet avis concerne aussi celui qui ignore que la prière derrière un tel imam ne peut pas être correcte (que son ignorance soit dûe à la négligence ou pas), car la correction ou l’incorrection des actes font partie des préceptes que les jurisconsultes appellent al-ahkam al-wadh‘iya et qui concernent tout le monde (les personnes majeures, les enfants, les fous, ceux qui sont sains d’esprit…). La seule différence est que, en cas de désobéissance, certains mériteront d’être punis (comme l’homme sain d’esprit…) et les autres non (comme l’enfant, le fou…).
Pendant un dialogue, j’ai dit à un savant de l’école Hanafite: «Est-ce que tu imites un moujtahid ou bien tu es toi-même un moujtahid?» Il m’a dit: «J’imite un moujtahid.» Je lui ai dit: «Lequel?» Il m’a dit: «Abou Hanifa.» Alors, je lui ai dit: «Mais Abou Hanifa a dit qu’il est interdit d’imiter un moujtahid. Donc tu n’es ni un moujtahid ni un mouqallid (quelqu’un qui imite un moujtahid).» Lorsque je lui ai dit cela, il s’est mis à rire.
Lorsque quelqu’un craint de rater la rak‘a en cours
Si quelqu’un trouve l’imam en position du roukou‘, et craint qu’en allant se joindre à ceux qui l’imitent il ratera la rak‘a en cours, que devra-t-il faire?
Réponse: Dans ce cas-là, il devra prononcer takbirat-ul-ihram et faire ar-roukou‘ sur place. Ensuite, il devra marcher (tout en étant en position du roukou‘) jusqu’à ce qu’il arrive à la dernière rangée. En effet, quelqu’un a dit à l’Imam as-Sadiq (a.s): «Si quelqu’un entre dans une mosquée et trouve l’imam et ceux qui l’imitent en position du roukou‘, que devra-t-il faire?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Il devra faire ar-roukou‘ avant de se joindre à ceux qui prient derrière l’imam. Ensuite, il devra marcher tout en restant en position du roukou‘ jusqu’à ce qu’il s’aligne avec eux.» (47)Toutefois, il est préférable qu’il dise à haute voix la formule «ya Allah» ou une autre formule pour que l’imam prolonge ar-roukou‘, sauf s’il est sûr qu’il ne pourra pas attirer l’attention de celui-ci.
Peut-on rompre la prière individuelle pour faire la prière collective?
L’Imam as-Sadiq (a.s): «Si, au moment où tu accomplis une prière surérogatoire, d’autres commencent à accomplir une prière collective, tu devras rompre ta prière pour accomplir la prière obligatoire avec l’imam.» (48)
Quelqu’un a dit à l’imam as-Sadiq (a.s): «Si, au moment où quelqu’un commence à accomplir la prière obligatoire dans une mosquée, il entend le muezzin appeler les gens à la prière, que devra-t-il faire?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Il devra d’abord accomplir deux raka‘at pour que sa prière soit considérée comme une prière surérogatoire, ensuite il devra faire la prière avec l’imam.» (49)
Les jurisconsultes ont dit ceci:
– Si, au moment où quelqu’un accomplit une prière surérogatoire, d’autres personnes commencent à faire une prière collective, il devra rompre sa prière pour prier avec eux, sauf s’il est sûr qu’en faisant la prière surérogatoire, il ne ratera pas la prière collective.
– Si, au moment où quelqu’un accomplit une prière obligatoire, d’autres personnes commencent à faire une prière collective, il devra changer d’intention (c’est-à-dire il devra considérer la prière qu’il fait comme une prière surérogatoire) pour pouvoir participer à la prière collective.
– Si quelqu’un commence à accomplir individuellement une prière obligatoire, il ne pourra pas changer d’intention. C’est-à-dire il ne pourra pas considérer la prière qu’il fait comme une prière collective (c’est-à-dire il ne pourra avoir l’intention d’imiter l’imam qui prie devant lui). Mais si quelqu’un commence à faire une prière collective il pourra changer d’intention. C’est-à-dire, il pourra considérer la prière qu’il fait comme une prière individuelle.
Lorsque quelqu’un arrive en retard
L’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Si tu te joins en retard à une prière collective, considère [les raka‘at] que tu feras avec l’imam comme étant les premières [raka‘at] de ta prière, et ne les considère pas comme étant les dernières [raka‘at] de ta prière.» (50)Avec la phrase «Ne les considère pas comme étant les dernières [raka‘at] de ta prière», l’Imam (a.s) veut dire qu’il est interdit de faire comme certaines écoles sunnites, à savoir: l’école d’Abou Hanifa, celle de Malik et celle d’Ibn Hanbal. En effet, selon ces trois écoles, si quelqu’un se retrouve dans une situation pareille, il devra considérer les raka‘at qu’il fera avec l’imam comme étant les dernières raka‘at de sa prière, et il devra considérer celles qu’il fera individuellement à la fin de la prière collective comme étant les premières raka‘at de sa prière.
L’Imam al-Baqir (a.s) a dit: «Si quelqu’un se joint en retard à une prière collective, il devra considérer la première [rak‘a] qu’il fera avec l’imam comme étant la première [rak‘a] de sa prière. Par exemple, s’il se joint à la prière au moment où l’imam commence à faire les deux dernières raka‘at de la prière du dhohr, d’al-‘asr ou d’al-‘icha’, il devra dire à voix basse la première sourate du Coran et une autre sourate [pendant chacune de ces deux raka‘at] (51)Et s’il n’arrive pas à dire les deux sourates, il pourra se contenter de dire la première sourate du Coran. Et dès que l’imam aura fini de faire at-taslim, il devra faire deux raka‘at pendant lesquelles il devra dire uniquement at-tasbih. Et s’il se joint à la prière au moment où l’imam commence à faire la quatrième rak‘a, il devra dire à voix basse la première sourate du Coran et une autre sourate. Et dès que l’imam aura fini de faire at-taslim, il devra se lever pour faire une rak‘a pendant laquelle il devra dire la première sourate du Coran et une autre sourate. Et après avoir fait at-tachahhoud, il devra faire deux raka‘at pendant lesquelles il ne devra pas dire les sourates, [il devra seulement faire at-tasbih].» (52)
Remarque: Si on tient compte des hadiths que nous avons cités dans le chapitre relatif à la récitation des sourates pendant la prière, on pourra dire que ce hadith veut seulement dire que celui qui arrivera en retard ne sera pas obligé de dire la première sourate du Coran pendant les deux dernières raka‘at qu’il fera individuellement.
Les jurisconsultes ont dit ceci:
– Si quelqu’un se joint en retard à une prière collective, il devra d’abord avoir an-niya (l’intention d’imiter l’imam) et prononcer takbirat-ul-ihram, ensuite il devra imiter l’imam tout en considérant les raka‘at qu’il fera avec celui-ci comme étant les premières raka‘at de sa prière. Et dès que l’imam aura fini de faire at-taslim, il devra se lever pour compléter sa prière. Par exemple, si quelqu’un arrive au moment où l’imam commence à faire la deuxième rak‘a, il devra considérer cette rak‘a comme étant la première rak‘a de sa prière. Pendant celle-ci, il ne devra rien dire, car pendant les deux premières raka‘at c’est l’imam qui récite les sourates à la place de celui qui l’imite. Et lorsque l’imam commencera à faire la troisième rak‘a il devra dire à voix basse les deux sourates, car pendant la troisième rak‘a, l’imam ne récite rien à la place de celui qui l’imite. Et s’il arrive au moment où l’imam commence à faire la troisième ou la quatrième rak‘a, il devra dire à voix basse les deux sourates.
– Si quelqu’un trouve l’imam en position du roukou‘, il devra seulement prononcer takbirat-ul-ihram et faire ar-roukou‘ avec l’imam. C’est-à-dire il ne sera pas obligé de réciter les deux sourates.
– Si quelqu’un n’a pas suffisamment de temps pour dire les deux sourates (c’est-à-dire s’il les dit toutes les deux il n’arrivera pas à faire ar-roukou‘ avec l’imam), il devra se contenter de dire la première sourate du Coran.
– Si quelqu’un se joint en retard à la prière collective, il devra dire à voix basse les sourates, et cela même si cette prière est celle qui se fait à haute voix comme la prière d’al-maghrib ou celle d’al-‘icha’. La preuve pour cela est le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Il devra dire à voix basse la première sourate du Coran et une autre sourate.»
La personne la plus apte à diriger la prière collective
L’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Le Prophète (a.s.s) a dit: «Le plus apte à diriger la prière collective est celui qui récite le mieux le Coran. Et si [ceux qui veulent accomplir la prière collective] le récitent tous de la même façon, [ils devront imiter] le premier d’entre eux à avoir embrassé l’islam. Et s’ils sont tous devenus musulmans en même temps, [ils devront imiter] le plus âgé d’entre eux. Et s’ils ont tous le même âge, [ils devront imiter] celui qui connaît mieux la sunna et le fiqh. Si vous êtes chez quelqu’un, laissez-le diriger lui-même la prière collective; et si vous vous retrouvez au sein d’un gouvernorat, laissez le gouverneur la diriger lui-même.»» (53)
L’Imam as-Sadiq (a.s) a dit aussi: «Le Prophète (a.s.s) a dit qu’il est interdit de diriger une prière collective sans la permission de ceux qui veulent l’accomplir.» (54)
Les jurisconsultes ont dit ceci:
– Si plusieurs imams se retrouvent au même temps dans une mosquée, l’imam de celle-ci aura la priorité sur les autres.
– Le propriétaire de la maison a la priorité sur ses invités.
– L’imam qui procure de l’agrément aux gens a la priorité sur celui qui leur déplaît, même se celui-ci est plus savant que le premier.
– Celui qui récite le mieux le Coran a la priorité sur celui qui le récite mal, même si celui-ci est plus savant que le premier.
– Le premier à avoir embrassé l’islam a la priorité sur tous les autres.
– Le plus âgé a la priorité sur ceux qui sont moins âgés que lui.
– Le plus beau a la priorité sur ceux qui sont moins beaux que lui.
– Le Hachémite a la priorité sur les autres (par respect). Mais l’auteur d’al-masalik(55)et l’auteur de misbah al-faqih(56)ont dit que cet avis ne s’appuie sur aucune preuve. Et d’après l’auteur d’al-jawahir, l’auteur de l’ouvrage intitulé ar-rowadh a dit dans ce même ouvrage que la plupart des anciens jurisconsultes n’ont pas cité cet avis dans leurs ouvrages.
– Si, pendant la prière collective, l’imam doute de quelque chose, il devra recourir à celui qui l’imite pour enlever son doute. Et si c’est ce dernier qui doute de quelque chose, il devra recourir à l’imam pour enlever son doute. A ce propos cheikh al-Hamedani a dit dans misbah al-faqih: «Apparemment, il n’y a aucun avis différent de celui-ci. Cet avis s’appuie sur le hadith où l’Imam (a.s) a dit: «L’imam ne doit jamais tenir compte de son doute. Et c’est pareil pour celui qui prie derrière un imam..»» (57)
Notes:
1- Al-wasa’il (v:2 / p:445)
2- Al-wasa’il (v:8 / p:276)
3- Al-wasa’il (v:8 / p:277)
4- Al-wasa’il (v:8 / p:278)
5- Moustamsak (v:7 / p:104)
6- Al-wasa’il (v:8 / p:281)
7- Al-wasa’il (v:8 / p:276)
8- Al-jawahir (v:13 / p:113)
9- Al-wasa’il (v:8 / p:288)
10- Al-wasa’il (v:8 / p:286)
11- Al-wasa’il (v:8 / p:285)
12- Al-jawahir (v:13 / p:134)
13- Al-wasa’il (v:8 / p:335)
14- Al-wasa’il (v:8 / p:296)
15- Al-wasa’il (v:8 / p:297)
16- Sounan al-Bayhaqi (v:3 / p:112)
17- Al-jawahir (v:13 / p:230)
18- Misbah al-faqih, chapitre «La prière» , p:667
19- Al-wasa’il (v:8 / p:290)
20- Al-jawahir (v:13 / p:275)
21- Al-wasa’il (v:8 / p:314)
22- Al-wasa’il (v:8 / p:314)
23- Al-wasa’il (v:8 / p:315)
24- Al-wasa’il (v:8 / p:345)
25- Al-madarik (v:4 / p:317)
26- Al-wasa’il (v:8 / p:409)
27- Misbah al-faqih, chapitre «La prière» , p:633
28- Al-wasa’il (v:8 / p:411)
29- Al-wasa’il (v:8 / p:341)
30- Al-wasa’il (v:8 / p:407)
31- Al-jawahir (v:13 / p:178)
32- Al-wasa’il (v:8 / p:382)
33- Al-wasa’il (v:8 / p:359)
34- Al-wasa’il (v:8 / p:357)
35- Al-wasa’il (v:8 / p:357)
36- Miftah al-karama (v:3 / p:445)
37- Al-madarik (v:4 / p:323)
38- Al-jawahir (v:13 / p:181)
39- Sounan al-Bayhaqi (v:3 / p:112)
40- Annexes d’al-makasib, chapitre: «La prière» , p:485
41- Al-wasa’il (v:8 / p:391)
42- Miftah al-karama (v:3 / p:459)
43- Al-wasa’il (v:8 / p:390)
44- Al-wasa’il (v:8 / p:390)
45- Al-wasa’il (v:8 / p:374)
46- Al-wasa’il (v:8 / p:372)
47- Al-wasa’il (v:8 / p:384)
48- Al-moustadrak (v:6 / p:497)
49- Al-wasa’il (v:8 / p:405)
50- Al-wasa’il (v:8 / p:378)
51- Car pendant les deux dernières raka‘at, l’imam ne récite rien à la place de ceux qui l’imitent .(L’auteur).
52- Al-wasa’il (v:8 / p:388)
53- Al-wasa’il (v:8 / p:351)
54- Al-wasa’il (v:8 / p:349)
55- Al-masalik (v:1 / p:315)
56- Misbah al-faqih, chapitre «La prière», p: 683
57- Misbah al-faqih, chapitre:«La prière», p:577