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La transmission des sciences coraniques aux Imams infaillibles (p)
Lors de la révélation des versets coraniques, le noble Prophète de l’Islam (P) essayait de transmettre à l’Imam ‘Ali (p) les sciences et connaissances coraniques, et la science de l’interprétation et l’exégèse des versets coraniques pour qu’elles restent pour les générations futures. L’Imam ‘Ali (p) les enregistrait de manière exacte. C’est ainsi qu’elles étaient transmises à d’autres Imams infaillibles. Nous pouvons donc dire que ceux-ci ont la capacité d’interpréter les versets et les vérités coraniques et les considérer comme des hommes enracinés dans la science. Il en va de même avec le noble Prophète (P), avec cette différence importante que celui-ci recevait la Révélation de manière directe faisant ainsi connaissance de l’interprétation des versets et des sources des sciences ; les Imams infaillibles (p) n’étaient pas ainsi et ils acquéraient les sciences grâce aux directions du Prophète Muhammad (P) et l’attention particulière de Dieu, c’est une nécessité essentielle pour être un Imam.
D’après ce qui précède, le noble Coran est une source majeure des sciences des Imams infaillibles (p) et ceux-ci sont connaisseurs des sciences et des interprétations coraniques, comme il est mentionné dans de nombreux hadiths :
Abû Sabah dit: «Par Dieu ! L’Imam Baqir (p) a dit : ‘Dieu Tout-Puissant a enseigné les sciences coraniques et l’exégèse du Coran à Son Prophète (P). Celui-ci les a appris à ‘Ali (p). Par Dieu ! ‘Ali (p) nous les a appris.’ » (1)
L’Imam Sâdiq (p) a dit : « Je connais parfaitement le Livre de Dieu du début à la fin. Il contient les nouvelles du ciel et de la terre du passé à l’avenir. Dieu Tout-Puissant a dit: ‘Tout est mentionné dans le Coran.’ » (2)
Barid ibn Mu’awiyyah a rapporté l’Imam Sâdiq (p) ou l’Imam Baqir (p) qui ont dit à propos ce verset coranique :
وَما يَعْلَمُ تَأْوِيلَهُ إِلّا اللَّهُ وَالرّاسِخُونَ فِى العِلْمِ
« … et nul n’en connaît l’interprétation, à part Dieu, et ceux qui sont bien enracinés dans la science. » (3)
« L’Envoyé de Dieu (P) était le meilleur des hommes enracinés dans la science. Dieu, exalté soit-Il, enseignait la « descente » et l’interprétation de tout ce qu’Il révélait à d’autres Prophètes, sans oublier le moindre détail dans ce domaine. Après le Prophète (P), ses héritiers spirituels (les Imams infaillibles) aussi savent tout cela. Ceux qui ne savent pas l’interprétation du Coran disent qu’ils croient en ce que Dieu a fait descendre quand ils l’entendent d’un savant (l’héritier spirituel du Prophète). Le Coran a des versets qui sont « spécifiques ou généraux »: “ambigus ou solides », et « abrogateurs ou abrogés », lesquels sont connus des hommes enracinés dans la science. » (4)
‘Abdur Rahman ibn Kathir a cité l’Imam Sâdiq (p) qui a dit : « Les hommes enracinés dans la science sont l’Emir des Croyants (p) et les Imams (p) après lui ». (5)
Lesdits hadiths et bien d’autres nous montrent que les Imams infaillibles (p) aussi savaient l’interprétation, les sources des sciences et connaissances du Coran, les avantages réels et les raisons de la délivrance des préceptes et lois de la Charia ; la différence, bien sûr, était que le Prophète (P) recevait directement la Révélation, tandis que les saints Imams (p) la recevaient indirectement. Par conséquent, ce qui a été mentionné au sujet des commandements émis par le Prophète (P) est aussi vrai au sujet des commandements émis par les Imams (p), qui ne sont pas apparents dans le saint Coran et les hadiths du Prophète (P). En d’autres termes, ils étaient autorisés de « clarifier les causes » et de montrer la voie par la Charia. Et Dieu sait mieux.
Les Imams et les sciences rationnelles
L’homme est sage. Il utilise sa pensée, réflexion, et syllogisme démonstratif pour discerner certaines inconnues de ses connaissances générale et absolue et en tirer une conclusion ; par exemple, l’homme comprend la cause et l’effet et il sait que chaque effet a en soi une cause, donc, en face d’un phénomène, il est sûr que ce dernier a une cause qu’il cherchera à découvrir. C’est l’un des privilèges de l’homme. C’est ce qu’on appelle l’intelligence spéculative. Le même raisonnement rationnel est utilisé pour prouver les doctrines telle que théologie, Retour (à l’Au-delà) et Prophétie. Tous les hommes disposent plus ou moins de ce grand don divin, mais leurs niveaux intellectuels sont très différents. Les prophètes (P) et les Imams infaillibles (p) ont été les plus sages des gens de leur âge.
Le Messager de l’Islam (P) dit : « Dieu Tout-Puissant n’a envoyé aucun prophète ou messager que lorsque sa sagesse était parfaite et supérieure à celle de son peuple. » (6)
Le noble Messager de l’Islam (P) utilisait son intelligence intégrale pour comprendre les doctrines de l’Islam, à savoir la Théologie, le Retour (à l’Au-delà), et la Prophétie ainsi que le besoin de l’homme de l’envoie des prophètes par le Dieu Très-Haut ; il croyait à ces vérités par la réflexion et la pensée rationnelle. Nous pouvons donc dire : Le plus noble Prophète de l’Islam (P) croyait en doctrines islamiques même avant son envoi en mission, et il était à l’abri de la mécréance (kufr) et du polythéisme (chirk). Il est à noter que la foi rationnelle n’arrive pas, en règle générale, au-delà de la conception et de la connaissance que l’on peut acquérir, même si elle atteint la certitude.
Toutefois, après son envoi en mission et la relation directe avec le Monde Invisible (ghayb) et la réception de la Révélation, la science acquise du Prophète (P) sur l’Origine et le Retour a dépassé le niveau de la conception arrivant au niveau de l’intuition (chuhûd) et la présence du cœur. Dans ce niveau, il observait les faits qui ne pouvaient être compris par la connaissance conceptuelle. La science intuitive et les perceptions célestes du Prophète (P) peuvent être présentées comme la base de ses connaissances rationnelles. La foi et les sciences révélées présentent des caractéristiques qui se trouvent moins dans les sciences rationnelles. Les Imams infaillibles (p) aussi, comme en témoignent l’histoire et les hadiths qu’ils nous ont légués, étaient les plus sages de leur temps. Ils se servaient donc de leur intelligence intégrale pour ce qui est des sciences relatives à la Création et au Retour à l’Au-delà. Ils étaient également à l’abri de la mécréance et du polythéisme même avant d’être nommés à l’Imamat. Ces gens élus (les Imams infaillibles) ne recevaient pas directement la Révélation, mais ils bénéficiaient indirectement des sciences révélées au Prophète (P) grâce aux bénédictions de Dieu et les orientations du plus noble Prophète (P). Donc, leur science sur la Création et le Retour était au-delà des sciences conceptuelles, et ils avaient atteint le niveau de la certitude et de l’intuition. Parfois, ils parlaient des vérités relatives à la Création et au Retour à l’Au-delà comme s’ils les voyaient directement.
Vous pouvez en trouver quelques exemples dans leurs livres de hadiths, leur biographie et dans l’histoire.
A propos des sciences des Imams, l’Emir des Croyants (p) dit : «La science les a poussés à plus de perspicacité, ils ont œuvré dans un esprit de certitude, ont trouvé aisée la voie qui paraissait difficile à ceux qui vivent dans la mollesse, se sont habitués à ce que les ignorants trouvent morose, et ont été en contact dans le monde avec des corps dont l’âme était montée aux cieux. Ils sont les califes de Dieu sur Sa Terre et invitants à Sa religion. Ah ! Comme je brûle de les voir ! » (7)
L’Emir des Croyants (p) dit également à propos des sciences des Imams : « Ils sont la vie de la connaissance et la mort de l’ignorance. Leur patience parle de leur savoir. Leurs qualités apparentes dénotent leurs fors intérieurs. Leur silence révèle la puissance de leurs paroles. Ils ne s’opposent pas à la vérité et n’ont aucun différend à ce sujet. Ils sont les piliers de l’Islam et les abris du peuple. Par eux la vérité retrouve sa dignité, l’erreur s’éloigne de sa position antérieure, coupée de ses racines.
En plus de l’entendre et de la raconter aux autres, ils réfléchissent sur la religion et l’utilisent comme il faut. En fait, les narrateurs de la science sont nombreux, mais ses gardiens sont rares » (8)
Les saints Imams (p) comme le Prophète (P) employaient une méthode rationnelle et des preuves lors de l’invitation aux doctrines islamiques, comme il se voit dans leurs hadiths, controverses et argumentations. Enfin, ils parlaient à chacun dans la mesure de ses sagesses et compréhension. Certaines de leurs paroles sont si profondes et compliquées qui ne sont compréhensibles que pour les savants. Néanmoins, ils parlaient parfois avec les gens ordinaires dans un langage si simple. Ces différentes façons de parler se trouvent dans les sermons de la Voie de l’Eloquence (Nahjul Balaghah) et les différents hadiths des Imams infaillibles.
Par conséquence, la sagesse de l’Infaillible peut être considérée comme l’une des sources de connaissances du Prophète et des Imams, et leur logique et raisonnement rationnel comme l’une des méthodes qu’ils utilisaient pour propager l’Islam. Ils étaient certes à l’abri de l’erreur dans l’application de ces méthodes.
Le rôle de la raison dans la connaissance de l’éthique
Il y a une force au for intérieur de l’homme qui peut, si bien utilisée, l’aider à connaître la bonne éthique et à la suivre dans l’intérêt de la société et la perfection de son âme. Il connaît aussi les mauvais traits de caractère et les considère au détriment de sa vie dans ce monde et dans l’Autre ainsi que dans la société ; il juge donc nécessaire de s’en abstenir. Cette précieuse force s’appelle la raison pratique ou la conscience morale. Le noble Coran considère cette connaissance comme une chose innée et stable qui accompagne l’homme depuis sa création.
Le Coran dit :
وَنَفْسٍ وَما سَوّاها* فَأَلْهَمَها فُجُورَها وَتَقْواها* قَدْ أَفْلَحَ مَنْ زَكّاها* وَقَدْ خابَ مَنْ دَسّاها
« Et par l’âme et Celui qui l’a harmonieusement façonnée; et lui a alors inspiré son immoralité, de même que sa piété! A réussi, certes, celui qui la purifie. Et est perdu, certes, celui qui la corrompt. » (9)
Cette force inestimable existe plus ou moins dans tous les humains et peut être utilisée dans des conditions normales, à condition que la lumière de la raison ne s’est pas éteinte sous l’effet de l’instinct animal. Malheureusement, certains sont si soumis à leur instinct animal, y compris l’égoïsme, l’amour des grandeurs et des rangs, l’avidité et l’avarice, la concupiscence et la colère, la malice et la vengeance, qu’ils oublient leur humanité et deviennent comme un animal prédateur et capricieux ; par conséquent, la lumière de leur instinct pur est obscurci et ils ne peuvent pas reconnaître les vertus et les vices; parfois, ils considèrent les vices comme des vertus. C’est pourquoi l’être humain a toujours besoin de l’orientation des personnes infaillibles « choisies » pour égayer sa nature et l’aider à particulariser les vertus et les vices.
Ces personnes choisies sont les prophètes (P) et les Imams infaillibles (p). Puisque les Imams infaillibles (p) ont la mentalité parfaite et sont à l’écart de péchés et d’actes répréhensibles, ils reconnaissaient donc complètement les valeurs éthiques et leurs conséquences dans ce monde et dans l’Au-delà. Ils suivaient ces valeurs et y invitaient aussi d’autres personnes. Ils connaissaient également les antivaleurs et les traits vilains et observaient par leur œil intérieur leurs mauvaises conséquences dans ce monde et dans la Vie future. Ils s’en abstenaient et interdisaient d’autres personnes de les commettre. La raison pratique ou la conscience morale peuvent donc être considérées comme l’une des sources des sciences morales des Imams (p) qu’ils utilisaient, en plus des versets coraniques et des hadiths du Prophète (P), afin de présenter la bonne éthique et les mauvais traits de caractère. Des milliers de hadiths sur l’éthique enregistrés dans des livres de hadiths peuvent être enracinés dans cette riche source de sciences des Infaillibles.
Le Prophète (P) et les commandements tutélaires
Les commandements donnés par le Prophète (P) peuvent être divisés en deux types : ceux religieux et ceux tutélaires (wilâyî) Les commandements religieux sont ceux délivrés directement par Dieu Très-Haut et révélés au Prophète (P). Celui-ci a été ordonné de les transmettre au peuple. Ces commandements forment la religion de l’Islam et personne sauf Dieu n’a le droit de les délivrer. Ces commandements sont soit mentionnés dans le saint Coran soit révélés au Messager de Dieu (P) en différentes occasions et présentés ensuite à la population.
Les commandements tutélaires, cependant, sont ceux qui ne sont pas directement émis par le Dieu Tout-Puissant. Plutôt, le Prophète Muhammad (P) –tuteur et chef de gouvernement islamique – était autorisé à délivrer et exécuter les commandements nécessaires à la gestion des affaires sociales de la communauté, y compris la définition de l’impôt pour assurer les coûts du gouvernement islamique, l’émission de l’ordre du djihad (la guerre sainte), de la défense, ou de la paix, les relations avec d’autres gouvernements islamiques ou non islamiques, les commandements judiciaires, les limites de la propriété personnelle et publique, l’expropriation ou la limitation de la propriété personnelle, dans certains cas, et la délivrance des commandements nécessaires dans les différents domaines du gouvernement islamique. Compte tenu de l’autorité confiée au plus noble Messager (P) pour diriger le gouvernement islamique, il était aussi donné une vaste gamme de pouvoirs.
Le Coran dit :
النَّبِىُّ أَوْلى بِالمُؤْمِنِينَ مِنْ أَنْفُسِهِمْ
« Le Prophète a plus de droit sur les croyants qu’ils n’en ont sur eux-mêmes; » (10)
Ce qui a été mentionné ci-dessus était sur le commandements liés au gouvernement.
Selon certains hadiths, le Prophète (P) était aussi autorisé à ordonner des commandements au sujet des questions religieuses dérivées même sur les cultes, et à les présenter au peuple.
Abû Basîr dit: «J’ai demandé à l’Imam Sâdiq (p) à propos du verset coranique ci-dessous :
أَطِيعُوا اللَّهَ وَأَطيعُوا الرَّسُولَ وَأُولِى الأمْرِ مِنْكُمْ
« Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement. » (11)
Il a répondu : « Ce verset a été révélé à propos de ‘Ali ibn Abî Tâlib (p), l’Imam Hassan (p), et l’Imam Hussein (p). » J’ai dit : « Le peuple se demande pourquoi le Coran n’a pas mentionné le nom de l’Imam ‘Ali et les Gens de la Demeure prophétique? » L’Imam (p) a dit : « Dis-leur qu’il en va aussi avec la prière (salât) qui est mentionnée dans le Coran tandis qu’il n’a pas été précisé qu’il s’agit d’une prière de trois ou quatre unités (unitét) ; l’Envoyé de Dieu (P) l’a définie ; l’aumône rituelle (zakât) est mentionnée dans le Coran, mais sa quantité, par exemple, un dirham dans les quarante dirhams qui doit être payé, a été fixée par l’Envoyé de Dieu (P). La question du pèlerinage (hajj) a été indiquée dans le Coran, mais celui-ci ne parle pas de l’obligation de tourner rituellement (tawâf) sept fois autour de la Ka’ba, ce qui a été dit par l’Envoyé de Dieu (P). Le verset ci-dessus était révélé à propos de l’Imam ‘Ali (p), l’Imam Hassan (p) et l’Imam Hussein (p). L’Envoyé de Dieu (P) a dit (dans le pèlerinage d’adieu – hajjatul wida’) à propos de l’Imam ‘Ali (p) :
« De qui je suis maître (mowlâ), ‘Ali est donc son maître (mowlâ).» (12)
D’après ces hadiths, nous pouvons dire : les commandements tutélaires ne se limitent pas à ceux gouvernementaux et comprennent aussi ceux obligatoires. Tous les commandements émis par le Prophète de l’Islam (P) sont ainsi, sauf s’ils sont mentionnés dans le saint Coran, et si le Prophète (P) les a annoncés comme révélés. Quoi qu’il en soit, si ces commandements ont été rapportés par des sources authentiques, ils seront donc religieusement valables et devront être suivis par les musulmans : suivant les textes du noble Coran, suivre ce qui a été commandé par le Prophète (P) et s’abstenir de ce qu’il a interdit sont obligatoires pour les croyants.
Le Coran dit :
يا أيها الذين امنوا أطيعوا الله وأطيعوا الرسول وأولي الأمر منكم
« Ô les croyants! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d’entre vous qui détiennent le commandement.» (13)
Il à noter que les commandements tutélaires de l’Envoyé de Dieu (P) n’ont jamais été délivrés suivant les désirs sensuels ou sans aucun critère : mais sachant les intérêts réels des musulmans, grâce à la Révélation, et étant à l’abri de toute faute ou de tout acte répréhensible, le Prophète (P) a émis ces commandements nécessaires pour maintenir lesdits intérêts. Le Coran dit :
ما ضَلَّ صاحِبُكُمْ وَما غَوى* وَما يَنْطِقُ عَنِ الهَوى* إِنْ هُوَ إِلّا وَحْىٌ يُوحى* عَلَّمَهُ شَدِيدُ القُوى
« Votre compagnon ne s’est pas égaré et n’a pas été induit en erreur ; et il ne prononce rien sous l’effet de la passion; ce n’est rien d’autre qu’une révélation inspirée. Que lui a enseigné [l’Ange Gabriel] à la force prodigieuse,… » (14)
Par conséquent, la conscience intuitive des intérêts et des inconvénients réel et général peut être considérée comme une source de sciences du Prophète (P).
Fudayl ibn Yasâr: J’ai entendu l’Imam Sâdiq (p) qui a dit : « Dieu Tout-Puissant a formé Son Prophète de la meilleure méthode. Quand son apprentissage est terminé, Dieu lui a dit :
وَ إِنَّك لَعَلى خُلُقٍ عَظِيمٍ
« Et tu es certes d’une moralité éminente.» (15)
Puis, Il lui a confié le commandement de la religion et de la communauté musulmane pour guider le peuple. Dieu a dit alors à ce dernier :
وَما آتاكُمُ الرَّسُولُ فَخُذُوهُ وَما نَهاكُمْ عَنْهُ فَانْتَهُوا
« Prenez ce que le Messager vous donne; et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous en; » (16)
Le Messager de Dieu (P) a été soutenu par l’archange Gabriel (Ruhul Qudus). Il était exempt de faute dans la gestion des problèmes du peuple et observait les règles divines. Ensuite, Dieu a défini les unités (unitét) de la Prière deux par deux jusqu’à dix unités par jour. Le Messager de Dieu (P) a ajouté deux autres unités pour toutes les Prières de deux unités et une unité à la Prière du couchant (maghrib). Ce qui a été ajouté par le Prophète (P) a été inclus dans les Prières obligatoires (wâdjib), dont l’abandon n’est autorisé sauf en voyage. Une unité ajoutée à la Prière du soir ne doit pas être laissée même lorsqu’on est en voyage. Dieu, exalté soit-Il, a confirmé ces modifications, par conséquent, les Prières obligatoires sont devenues dix-sept unités.
Ensuite, le Messager de Dieu (P) a fixé les Prières recommandées (nawâfil) à 34 unités, soit deux fois l’unité des Prières obligatoires, ce qui a été aussi accepté par Dieu. De cette façon, le nombre des unités des Prières obligatoires et recommandées a atteint 51; la Prière recommandée du soir (‘ichâ) est de deux unités qui est dite en position assise et est considérée comme une seule unité. Dieu Tout-Puissant a obligé le jeûne du mois de Ramadan et Son Messager (P) a recommandé le jeûne du mois de Cha’bân et trois jours dans chaque mois , qui ont été confirmés par Dieu. Celui-ci a interdit de boire du vin, mais le Prophète (P) interdit toute boisson enivrante, et cette interdiction a été soutenue par Dieu . L’Envoyé de Dieu (P) a interdit aux musulmans de faire certains actes sous la forme d’une interdiction par la répugnance et non par la prohibition, en offrant aux serviteurs de Dieu une faculté de choisir. Par conséquent, les serviteurs de Dieu doivent utiliser cette faculté, mais ils doivent aussi éviter tous les actes interdits. L’Envoyé de Dieu (P) n’a pas permis au peuple l’abstention d’actes obligatoires et l’accomplissement de ceux interdits. Il est donc interdit de boire une boisson enivrante, une prohibition qui comprend tout le monde. L’Envoyé de Dieu (P) n’a pas permis pas au peuple d’abandonner les deux unités qu’il avait ajoutées à toutes les Prières obligatoires, sauf en voyage; donc, elles doivent être accomplies lors de la Prière obligatoire. En conséquence, il faut obéir à Dieu et à Son Envoyé (P) quand ils recommandent ou interdisent un acte ; et les serviteurs (de Dieu) doivent s’y soumettre. (17)
L’Imam Sâdiq (p) a dit : « Dieu Très-Haut a formé Son Prophète (P) jusqu’à ce qu’il atteigne la perfection. Alors, Il lui a dit: ‘Et tu es certes, d’une moralité éminente’. Ensuite, Il lui a présenté la religion, et dit: ‘Prenez ce que le Messager vous donne; et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous en;’ Dieu a défini la quote-part des héritiers d’une famille, mais n’ pas fixé aucune quote-part pour l’ancêtre. L’Envoyé de Dieu (P) a donc défini un sixième de la propriété des morts à l’ancêtre et Dieu l’a approuvé’. C’est pourquoi Dieu a dit:
هذا عَطاؤُنا فَامْنُنْ أَوْ أَمْسِكْ بِغَيْرِ حِسابٍ
« Voilà Notre don; distribue-le ou retiens-le sans avoir à en rendre compte. » (18)
L’Imam Baqir (p) a dit: «L’Envoyé de Dieu (P) a défini (religieusement) la compensation pour la perte de l’œil, pour le meurtre, le vin et toute substance enivrante. » Le narrateur a demandé à l’Imam (p) : « Le Prophète (P) a-t-il donné un commandement sans qu’il soit d’abord révélé par Dieu? » L’Imam Baqir (p) a dit: «Oui. C’était pour connaître ceux qui obéissent et ceux qui désobéissent au Prophète (P). » (19)
L’Imam Sâdiq (p) a dit: «Par Dieu ! Dieu Très-Haut n’a confié la direction de la religion à personne qu’à Son Messager (P) et aux Imams (p). Dieu a dit :
إِنّا أَنْزَلْنا إِلَيْكَ الكِتابَ بِالحَقِّ لِتَحْكُمَ بَيْنَالنّاسِ بِما أَراكَ اللَّهُ
« Nous avons fait descendre vers toi le Livre avec la vérité, pour que tu juges entre les gens, selon ce qu’Allah t’a appris. » (20)
Et il en va de même avec les successeurs (Imams infaillibles) du Prophète (P).
Les Imams (p) et les commandements tutélaires
L’Imam infaillible est le successeur du Prophète. Il assume toutes ses responsabilités et il a les autorités nécessaires pour ce faire. Le Prophète (P) gouvernait le peuple et, dans la même mesure, il avait droit à délivrer des commandements tutélaires qui lui étaient confiés. L’Imam aussi est un gouvernant et, dans la même mesure, il a droit à émettre ou faire exécuter les commandements nécessaires. Aucun des Imams infaillibles (p), sauf ‘Ali (p), n’était officiellement gouvernant, toutefois, ils étaient gouvernants de par la religion et avaient droit à la tutelle de la communauté islamique.
Bien qu’ils n’étaient pas directement gouvernants, ils avaient droit à émettre des commandements tutélaires. Ceux-ci contiennent surtout les questions dérivées de la religion telles que juridiction, témoignage, peines fixes dictées par le Coran (hudûd), pénalités non déterminées par le Coran (ta’zirât), conditions et attributs du gouvernant et du juge, leurs devoirs et autorités, djihad, défense, préceptes sur le khums (taxe du cinquième du revenu superflu), aumône rituelle (zakât) ; tous ces commandements ont été délivrés par les Imams infaillibles (p) sans qu’ils soient présentés (en détail) dans le Coran et dans les hadiths du Prophète (P). Ces commandements peuvent se considérer comme les commandements tutélaires émis par les Imams infaillibles (p). Les dirigeants et les pouvoirs publics devaient et doivent suivre ces directives. Les musulmans aussi doivent demander leur exécution aux responsables de l’administration du pays. C’est la moindre des choses que les saints Imams (p) pouvaient accomplir pour montrer le vrai visage du gouvernement islamique dans les conditions dures de ce temps-là.
Certains commandements jurisprudentiels ou obligatoires qui nous sont transmis par les saints Imams peuvent aussi se considérer comme tutélaires, lesquels n’ont pas été donnés par le Coran et les hadiths prophétiques. On peut dire : Tout comme le Prophète (P) qui était autorisé à émettre ces commandements de la part de Dieu, les Imams infaillibles (p) étaient aussi autorisés à le faire de la part du Prophète (P). Ces commandements sont enracinés dans leur aspect tutélaire, ce qui est mentionné dans le saint Coran et approuvé par le Prophète (P). Et si ces types de commandements qui nous sont véhiculés ont des documents religieux valables, ils sont religieusement fiables et doivent être respectés.
Il faut dire que les commandements tutélaires des Imams infaillibles (p) n’ont pas été émis sans régulation ou motivés par leurs passions, mais plutôt ils ont été fondés sur des intérêts personnels et sociaux réels des musulmans dans ce monde et dans l’Au-delà. Les Imams (p) recevaient des règlements généraux de délivrance des commandements par le plus noble Prophète (P) et émettaient des commandements nécessaires en fonction du temps et du lieu en vue de les transmettre au peuple. Ils bénéficiaient de l’appui divin et de leur infaillibilité, comme une forte aide, et ils étaient à l’abri de défauts et d’actes répréhensibles.
L’infaillibilité de l’Imam et ses limites
L’un des traits dominants de l’Imam est son infaillibilité qui signifie être en sécurité.
L’infaillible est une personne qui est complètement à l’abri des erreurs, des péchés et de l’oubli. Tout comme le Prophète qui doit être infaillible, l’Imam aussi doit être infaillible, car il est le successeur du Prophète et le continuateur de sa voie.
Si le successeur du Prophète n’est pas infaillible, il n’y aura pas de garantie pour l’exécution des commandements religieux révélés pour guider le peuple, et les bénédictions de Dieu ne seront pas parachevées. Les différentes qualités de l’infaillible sont les suivantes :
- Ses opinions ne sont ni fausses ni superstitieuses ;
- Il comprend les vérités et les questions religieuses sans aucune erreur ;
- Il enregistre et garde les sciences, connaissances, prescriptions et lois religieuses sans aucune faute et sans rien oublier ;
- Il transmet au peuple les sciences, connaissances et commandements de la religion sans commettre une erreur ou une faute ;
- Il ne commet aucun acte illicite ou irréligieux.
Le secret de l’infaillibilité
L’infaillibilité du Prophète (P) et des Imams (p) ne signifie pas qu’ils n’ont pas les facteurs ou la capacité de commettre des péchés. Cela ne signifie pas non plus que s’ils avaient l’intention de commettre des péchés, Dieu Tout-Puissant, directement ou à travers Ses anges, les en évitait. Au contraire, les Imams infaillibles (p), comme les autres, ne sont pas privés de la concupiscence et de la colère et peuvent faire du mal, toutefois, ils s’abstiennent de commettre de péchés. Le secret de leur infaillibilité est double: d’abord, leur forte croyance en Dieu, à l’Au-delà, à l’Enfer et au Paradis, à la reddition des comptes, aux châtiments et aux récompenses, à l’intuition ésotérique et aux conséquences d’actes répréhensibles. Le secret de leur infaillibilité réside dans cette même intuition ésotérique et exotérique qui leur a été confiée par le Dieu Tout-Puissant.
Le secret de l’infaillibilité des Imams (p) des défauts et de l’oubli réside aussi dans le type de leurs connaissances. Les connaissances des Imams (p) des faits religieux sont intuitives, qui proviennent de leur essence spirituelle. Ils savent intuitivement le vrai chemin de l’humanité et les sources de commandements religieux et les règles de la Charia et les voient avec leur vue intérieure sans négligence et oubli. De plus, leur structure physique, leur cerveau et leur système nerveux ont été créés par le Dieu Très-Haut d’une manière qu’ils peuvent transmettre au peuple leur connaissance intuitive dans des mots et des phrases. Cela est une autre bénédiction divine, et une autre assistance seigneuriale.
L’infaillibilité dans des hadiths
La principale preuve de l’infaillibilité des Imams (p) est d’ordre rationnel, dont on a parlé précédemment. En outre, les Imams infaillibles (p) ont présenté l’infaillibilité comme une caractéristique brillante d’un Imam dans un grand nombre de hadiths. A titre d’exemple, l’Imam Redhâ (p) a dit: «L’Imam est à l’abri de péchés et de vices. Il possède une connaissance, une sagesse et une patience particulières. Il organise la religion et l’honneur des musulmans, suscite la colère des hypocrites et le périssement des infidèles ». (21)
Imam Redhâ (p) a également dit dans le même hadith : «Quand le Dieu glorifié choisit un serviteur à gérer les autres, Il lui accorde une « poitrine ouverte » pour cette responsabilité, illumine son cœur à la sagesse, et lui inspire sans cesse les sciences nécessaires, de sorte qu’il sera en mesure de répondre à toute question et de dire la vérité. Cette personne sélectionnée sera donc à l’abri de péchés ou de défauts et soutenue par le Tout-Puissant. Dieu lui a donné ces qualifications pour qu’elle soit aussi une preuve pour les autres serviteurs. C’est une bénédiction divine qu’Il accorde à qui Il veut. Et Dieu possède une grâce immense. » (22)
Imam Sâdiq (p) a décrit l’Imam de cette façon : « L’Imam est un homme choisi de la Lignée du Prophète Muhammad (P) qui est toujours observé et soutenu par Lui. Dieu le garde, écarte de lui les pièges du Satan et ses armées, le protège contre de mauvaises accusations et des calamités. Il est à l’abri de tous les défauts et de tous les actes répréhensibles ». (23)
L’Emir des Croyants (p) a dit: «Le plus haut niveau de la tutelle (wilâyat) de l’Imam dont l’obéissance est obligatoire, c’est qu’il est à l’abri d’une faute, d’un glissement, et d’une infraction intentionnelle. Il ne commet pas non plus de péchés majeurs (kabîrah) ou mineurs (saqîrah) péchés. Il ne commet aucun acte irréligieux et il ne mène jamais une vie de débauche. » (24)
Notes:
- 1- Jami’ Ahadith al-Shi’ah, Vol 1, p. 184.
2- Kafi, Vol 1, p. 229.
3- Sourate 3, ‘ali ‘imran (La famille de ‘Imran), verset 7.
4- Kafi, Vol 1, p. 113.
5- Usul Kafi, Vol 1, p. 213.
6- Mizanul Hikmah, vol 3, p. 2034.
7- Nahjul Balaghah, discours 147.
8- Ibid, discours, 239.
9- Sourate 91, Ash-Shams (Le Soleil), verset 7-10.
10- Sourate 33, Al Ahzab (Les coalisés), verset 6.
11- Sourate 4, An-Nisa (Les femmes), verset 59.
12- Jami’ Ahadith al-Shi’ah, Vol 1, p. 247.
13- Sourate 4, An-Nisa (Les femmes), verset 59.
14- Sourate 53, An-Najm (L’étoile), verset 2-5.
15- Sourate 63, Al Qalam (La plume), verset 4.
16- Sourate 59, Al Hashr (L’exode), verset 7.
17- Kafi, Vol 1, p. 266.
18- Sourate 38, SAD, verset 39 ; Kafi, Vol 1, p. 267.
19-
20- Sourate 4, An-Nisa (Les femmes), verset 105.
21- Usul Kafi, Vol 1, p. 200.
22- Ibid, p. 202.
23-Ibid, p. 204. - 24- Biharul Anwar, Vol 68, p. 389.