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Les limites de la connaissance de l’Imam
La connaissance de l’Imam se limite aux sciences et connaissances de la Prophétie, l’exécution de la mission prophétique de la part de Dieu et la guidance de l’homme dans le cas nécessaire. D’après la « preuve de la grâce », puisque l’homme ne sait pas assurer son bonheur dans ce monde et dans l’Autre, il aura besoin des guidances divines et des prophètes. Donc, le Prophète reçoit de Dieu tout ce dont le peuple a besoin pour poursuivre la voie de la servitude et le lui transmet ; en tant que successeur du Prophète et continuateur de la voie prophétique, l’Imam aussi doit détenir ces connaissances. Les sciences requises de la mission prophétique et de l’Imamat peuvent être résumées en quelques parties :
- Les actes cultuels : Ils jouent le rôle primordial pour assurer le bonheur dans la vie éternelle, y compris : la Prière, le jeûne, le pèlerinage, l’invocation, les aumônes et les charités, le djihad et bref tous les actes religieux obligatoire et recommandé.
Le Prophète et l’Imam sont bien au courant de la qualité d’accomplir les devoirs, les préparatifs et les conditions requis, ainsi que des questions s’y rapportant ; ils peuvent donc bien guider le peuple.
- Les interdictions : Elles se considèrent comme des obstacles en chemin, y compris l’usure, le pot-de-vin, la consommation d’alcool, la cruauté envers les serviteurs de Dieu, l’usurpation de biens publics, le commerce frauduleux, les ventes à découvert, la surcharge, l’adultère, la sodomie, et d’autres actes interdits.
Le Prophète et l’Imam sont bien informés de ces choses et peuvent empêcher le peuple de les commettre.
- Les doctrines de l’Islam : La connaissance de Dieu et le Retour à l’Autre-monde (ma’âd) constituaient le fondement de l’invitation du Prophète et des Imams. L’attention envers Dieu et le Retour à l’Autre-monde est pour l’homme une chose innée et naturelle qui peut être obtenues par la raison et la pensée ; toutefois, puisque cela est une chose non familière et souvent méconnue par l’homme, celui-ci aura donc besoin des guidances des Prophètes et des Imams pour réveiller sa nature innée (fitrat) pour l’aider à connaître cette chose importante et déterminante. Ainsi l’homme n’aura-t-il aucun prétexte. C’est pour la réalisation de ce but que la première personne sur la terre était un Prophète. Alors, le Prophète et l’Imam doivent tout d’abord avoir parfaitement foi en doctrines de l’Islam et connaître les questions s’y rapportant pour qu’ils puissent y inviter le peuple.
- Le code moral : Bien se comporter et s’abstenir de mauvais actes jouent le plus grand rôle assistant les hommes à arriver au bonheur de l’Ici-bas et de l’Au-delà. Bien que la beauté de la bonne conduite et la bassesse de la mauvaise conduite sont innées et compréhensibles en réfléchissant, mais puisque l’homme est souvent esclave des désirs sensuels et de forts instincts animaux, il aura ainsi besoin d’un guide pour discerner le bien et le mal et les reconnaître. A cet effet, l’amendement de soi a été considéré comme l’un des piliers de la mission prophétique. Alors le Prophète et les Imams infaillibles doivent connaître parfaitement la bonne et la mauvaise éthique ; eux-mêmes doivent être purs de mauvais caractères et se comporter bien pour qu’ils puissent y inviter le peuple de par leurs pratiques et leurs connaissances ; et qu’ils puissent devenir guides.
- Les affaires sociales et politiques : A savoir les prescriptions et lois relatives au gouvernement et à la direction des affaires sociales et politiques des musulmans, y compris : la juridiction, le talion, les peines fixées par le Coran, les prix du sang, les peines correctionnelles non dictées par le Coran, le djihad, la défense, le Khums(1), l’aumône canonique, les butins de guerre, les biens publics, et d’autres affaires identiques. Etant donné que l’une des fonctions du Prophète (P) était de diriger et d’administrer la communauté islamique, une fonction qui nécessite des préceptes et des lois dont il recevait une partie par la Révélation et l’autre partie, avec l’autorisation de Dieu, qu’il établissait et exécutait le cas échéant en observant les intérêts du gouvernement, ceux qui s’appellent « des statuts gouvernementaux » selon l’expression. Ces préceptes étaient nécessaires et observables. Après le décès du Prophète (P), cette fonction était transmise à son successeur et Imam qui, lui aussi, était permis après le Prophète (P) d’établir et de mettre en œuvre certaines lois ou prescriptions dans les bonnes intérêts de la communauté islamique. Par conséquent, l’Imam aussi doit bien connaître toutes les prescriptions concernées.
- Les choses conventionnelles : C’est-à-dire les questions concernant la transaction, l’héritage, le testament, le mariage, le divorce et d’autres choses semblables. Bien que ces derniers soient de caractère conventionnel et toujours présents de vivant du Prophète (P), toutefois, vu qu’ils sont ratifiés ou rejetés ou corrigés et complétés par le Prophète (P), ils font partie des préceptes de l’Islam dont la connaissance est une condition requise de l’Imamat. L’Imam aussi a droit, par une forte probabilité, à les manipuler selon les circonstances et en observant les intérêts du peuple.
- Les hadiths du Prophète (P) : sources de connaissance des Imams (p)
Les hadiths du noble Prophète de l’Islam (P) sont les sources les plus importantes des connaissances des Imams (p), lesquels étaient d’abord confiés à l’Imam ‘Ali (p), enregistrés par celui-ci ; après lui, ils étaient transmis à l’Imam Hassan (p) et ainsi de suite aux autres Imams infaillibles (p).
La compilation de ces hadiths se faisait ainsi : les préceptes et lois de la Charia étaient révélés au Prophète (P) de deux façons durant la mission prophétique en 23 ans : Premièrement, sous forme du Coran dont les sens et les mots se révélaient au cœur lumineux du Prophète (P). Deuxièmement, sous forme de hadiths et de rapports dont les significations se révélaient dans les différents cas au cœur du Prophète (P). Celui-ci récitait les versets du Coran aux musulmans et surtout à l’Imam ‘Ali (p). Il recommandait strictement à ce dernier, capable de lire et d’écrire, de les enregistrer et garder pour qu’ils restent pour les musulmans à l’avenir. Il y avait, certes, d’autres gens qui notaient ou mémorisaient tous les versets coraniques, ou certains autres qui notaient ou mémorisaient une partie des versets.
La situation était autrement quant aux préceptes et lois non coraniques. Bien que l’Envoyé de Dieu (P) exprimait à ses compagnons les préceptes et lois qu’il recevait par voie de Révélation, ils n’étaient pas obligés de noter ou retenir par cœur exactement les mots ou les phrases dits par le Prophète (P), ou de les transmettre aux autres. Soit ils transmettaient leur signification, soit ils passaient avec indifférence devant eux et les oubliaient après un certain temps. Cependant, il y avait parmi les compensons ceux qui étaient tenus d’écrire ou de mémoriser les hadiths du Prophète (P), mais malheureusement, ils étaient très nombreux. L’étendue des questions générales et celles dérivées de la jurisprudence en Islam était très vaste, lesquelles devaient demeurer pour ceux qui étaient en dehors de la Médine et les musulmans à l’avenir. En plus, le peuple de la péninsule arabe qui menait une vie simple n’était pas en mesure de poser bien de questions jurisprudentielles pour que le Prophète (P) y réponde. De l’autre côté, l’Islam est une religion éternelle et omniprésente et il doit satisfaire aux besoins pour assurer le bonheur de l’humanité partout, toujours et quelques soient les conditions.
Bien conscient de la situation actuelle et future de la communauté musulmane, le noble Prophète (P) devait trouver une solution pour satisfaire aux besoins d’intérêt scientifique ; il devait aussi préserver toutes sciences, connaissances, prescriptions et lois de la Charia dans un endroit sûr, pour qu’elles soient à l’abri de l’oubli et de l’erreur. Un tel endroit n’était que le cœur lumineux de ‘Ali ibn Abî Tâlib (p). L’Envoyé de Dieu (P) a procédé à accomplir cette tâche importante jusqu’à la fin de sa vie, et cela grâce aux inspirations et assistances divines du début même de la mission prophétique. Il transmettait à l’Imam ‘Ali (p) ce qui lui était révélé. Et celui-ci s’efforçait de les enregistrer et garder de manière exacte ; lui aussi était doté des assistances divines pour accomplir cette tâche.
L’Imam ‘Ali (p) a dit : « L’Envoyé de Dieu (P) m’embrassa et dit : Dieu Très-Haut m’a commandé de te garder près de moi et de ne te pas permettre de t’éloigner de moi, tu dois donc écouter mes dires et les apprendre par cœur. Le verset suivant a été donc révélé :
…وَتَعِيَها أُذُنٌ واعِيَةٌ
“…que toute oreille fidèle conserve » (2)
Ibn Abbas cite le Prophète (P) qui a dit : « Lorsque le verset وَتَعِيَها أُذُنٌ واعِيَةٌ m’était révélé, j’ai demandé au Créateur d’autoriser ‘Ali à être cet oreille. Celui-ci, donc, a entendu et retenu par cœur ce que le Prophète lui disait sans les oublier. » (3)
L’Imam ‘Ali (p) a dit : « J’entrais chez le Messager de Dieu (P) régulièrement et une fois par jour, et nous étions tout seuls à ce moment-là. Je l’accompagnais partout où il allait. Les compagnons ne trouvaient un tel comportement par le Messager de Dieu (P) qu’envers moi tout seul. »
« Tantôt, le Prophète (P) venait chez moi, et c’était souvent ainsi… et tantôt je me rendais chez lui. A ce moment-là, il n’y avait chez lui que moi tout seul, et toutes ses épouses sortaient de chez lui. Mais lorsqu’il venait chez nous, Fatima et mes enfants ne sortaient pas de chez nous.
Il me répondait quand je lui demandais une question. Lorsque je n’avais rien à lui demander et gardais le silence, il commençait à parler. Il me récitait les nouveaux versets révélés, lesquels je notais moi-même ; il m’enseignait leur interprétation et commentaire, et m’indiquait les versets « équivoques » (ambigus) et ceux « solides » (fermement établis), les versets abrogateurs et ceux abrogés, les versets particuliers et ceux généraux. Il avait prié Dieu de me donner la capacité de les comprendre et mémoriser, d’où je n’ai oublié aucun verset du Livre de Dieu et aucune science qu’il m’avait dictée. Il m’a enseigné toutes les sciences que Dieu lui avait confiées y compris celles sur le licite et l’illicite, le commandement du bien et l’interdiction du mal, le passé et le futur, l’acte cultuel et l’état de péché, et tout Livre révélé aux autres Prophètes. J’ai retenu toutes ces sciences sans en oublier une lettre. Donc, l’Envoyé de Dieu (P) a mis sa main sur ma poitrine et prié Dieu Très-Haut de remplir mon cœur de la connaissance, la capacité de comprendre, la sagesse et la lumière. J’ai dit : « Ô Messager de Dieu ! Que mes père et mère soient sacrifiés pour vous ! Je n’ai rien oublié depuis que vous avez prié pour moi ; Inquiétez-vous que j’oublie quelque chose ? » Et il a répondu : « No. Je suis sûr que tu es libre de tout oubli et de toute ignorance. » (4) On a demandé à ‘Ali (p) : « Pourquoi le nombre de hadiths que tu sais est plus que celui d’autres compagnons ? »
‘Ali (p) a répondu : « Car lorsque je demandais une question à l’Envoyé de Dieu (P), il me répondait, et lorsque je gardais le silence, il se mettait à parler. » (5)
‘Ali (p) a aussi dit : « Par Dieu ! Il n’y a aucun verset qui soit révélé dont je ne comprends le sens ! Je sais également sur quoi, où et sur qui il a été révélé, parce que mon Créateur m’a accordé un cœur conscient et une langue expressive. » (6)
L’Envoyé de Dieu (P) affirme le savoir-faire scientifique de l’Imam ‘Ali (p)
Doté d’une intelligence et d’un talent extraordinaires, des assistances divines, et l’attention particulière de l’Envoyé de Dieu (P) dans son éducation, l’Imam ‘Ali (p) a pu, durant la mission prophétique qui a duré 23 ans, apprendre et mémoriser l’ensemble des sciences, des préceptes et des lois de la Charia grâce au Prophète (P) ; ainsi était-il devenu le trésorier des sciences de la Prophétie.
Cette vérité a été maintes fois affirmée par le Prophète (P). Par exemple, celui-ci a dit à l’Imam ‘Ali (p): « Ô Abal Hassan ! Tu as bu à la source de la science ; que ça te soit agréable ! » (7)
L’Envoyé de Dieu (P) : « Je suis la cité du savoir, et ‘Ali en est la porte. Quiconque recherche le savoir, qu’il entre donc par la Porte. » (8)
L’Envoyé de Dieu (P) a également dit : « Je suis la maison de la sagesse, et ‘Ali en est la porte. » (9)
Anas ibn Mâlik cite le noble Prophète (P) qui a dit à l’Imam ‘Ali (p): «Tu diras la vérité au cas d’une controverse dans la communauté musulmane après moi. » (10)
Salmân Fârsî cite le noble Prophète (P) qui a dit : « ’Ali ibn Abi Talib est le plus savant dans ma communauté (Ummat). » (11)
L’ordre de rédaction
Bien que l’Imam ‘Ali (p) était libre de toute erreur et de tout oubli, sans avoir à rédiger les hadiths pour les mémoriser, le noble Prophète de l’Islam (P) lui a ordonné de rédiger dans un livre toutes les connaissances qu’il lui enseignait pour que ce livre reste pour les Imams après lui.
L’Emir des croyants, ‘Ali (p), cite le Messager de Dieu (P) qui lui a dit : « Ecris ce que je te dis. » J’ai demandé : « Ô Messager de Dieu ! Tu crains que je les oublie ? » Et il a répondu : « Je n’en crains pas, parce que j’ai prié Dieu pour te rendre le gardien de la science ; je veux que tu les écrives pour tes associés, à savoir les Imams de ta progéniture. » (12)
La transmission des livres rédigés à d’autres Imams infaillibles
Avec les efforts continus de l’Imam ‘Ali (p) et la surveillance de l’Envoyé de Dieu (P), les sciences de la Prophétie ainsi que les préceptes et lois de la Charia étaient écrits dans une série de livres qui étaient transmis par héritage à chacun des Imams après ‘Ali et ils les utilisaient. Ceux-ci, se référant éventuellement à ces livres dans leurs discours, ont dit : « Cela est ainsi écrit dans le livre de ‘Ali , ‘Sahifah’, ou ‘Jami’ah’. »
Il y a beaucoup de hadiths à ce propos dont certains sont cités ci-après :
Abû Maryam dit : L’Imam Mohammad Baqir (p) a dit: «Le livre de Jami’ah est avec nous. C’est un manuscrit qui mesure soixante-dix dhira’. (13)Tout y est enregistré même le prix du sang (diyah) pour une égratignure sur la peau. Ce manuscrit a été dicté par le Messager (P) et écrit à la main par l’Imam ‘Ali (p). Nous avons aussi un autre livre qui s’appelle « Jafr » écrit sur un morceau de peau tannée. Les sciences du passé, du présent et de l’avenir jusqu’à l’Au-delà ont été enregistrées dans ce livre. » (14)
‘Abdullah ibn Sanân a rapporté que l’Imam Sâdiq (p) a dit : « Il y a un morceau de peau tannée de soixante-dix dhira’ avec nous, dont le contenu est dicté par le Prophète Muhammad (P) et écrit par l’Imam ‘Ali (p). Tout ce dont le peuple a besoin y est noté, voire le prix du sang pour une égratignure sur la peau du corps. » (15)
Mu’alli ibn Khanis a rapporté de l’Imam Sâdiq (p) qui a dit : « Les livres étaient avec ‘Ali (p). Quand il s’est rendu en Iraq, il les a confiés à Ummi Salamah. Après sa mort, ils ont été donnés à l’Imam Hassan (p). Après celui-ci, ils ont été donnés à l’Imam Hussein (p) et après son martyre à ‘Ali ibn al- Hussein (p), quatrième Imam infaillible ; Après sa mort, ils étaient avec mon père. » (16)
Jâbir ibn Hayyan dit que l’Imam Muhammad Baqir (p) lui a dit : « Ô Jâbir! Par Dieu! Si nous disions des hadiths de notre propre opinion, nous étions certainement péris. Au contraire, nous disons des hadiths de ce que nous avons hérité du Messager de Dieu (P). Tout comme le peuple qui épargne l’or et l’argent, nos pères ont sauvé des hadiths afin de nous les léguer. » (17)
Ibn Hayyan considère Ja’far Ibn Muhammad, Imam Sâdiq (p), comme un narrateur fiable, en disant: «Il est parmi les nobles Gens de la Demeure prophétique concernant la jurisprudence, les connaissances et les vertus; ses hadiths sont authentiques et fiables.
J’ai examiné les hadiths que j’ai rapportés de lui, et ils étaient tous vrais. Je n’ai trouvé rien qui oppose ces hadiths dignes de foi. » (18)
Résumé et conclusion
Desdits hadiths et d’autres semblables se découlent quelques points d’importance :
- L’Islam a été complété au cours de la vie du Prophète Muhammad (P) et tous enseignements, sciences, connaissances et règles ont été reçus par la Révélation.
- Le Messager de Dieu (P) a tenté de faire connaître et transmettre les commandements divins de deux manières : premièrement, en les confiant au peuple et les recommandant de les maintenir et de les suivre, et deuxièmement, en gardant tous les commandements dans un endroit sûr complètement à l’abri de l’oubli et des erreurs, à savoir, dans le cœur lumineux de l’Imam ‘Ali (p).
- Le Prophète Muhammad (P) a recommandé à l’Imam ‘Ali (p) d’enregistrer et de rédiger les hadiths et de les laisser pour les Imams suivants (p).
- Par conséquent, certains livres ont été compilés par l’Imam ‘Ali (p) qui les a utilisés après la disparition du Prophète Muhammad (P). Après la mort en martyre de l’Imam ‘Ali (p), les livres ont été donnés à l’Imam Hassan (p) et après lui a l’Imam Hussein (p) et à d’autres Imams infaillibles (p) successivement.
La référence aux livres
Les livres mentionnés étaient avec les Imams infaillibles (p) et ils y attribuaient leurs connaissances. Chacun des Imams (p) transmettait les sciences et commandements religieux à son successeur de deux manières : par la formation verbale et par la livraison des livres aux Imams suivants pour leur permettre de raconter d’eux. Chaque Imam attribuait ses hadiths par ses pères au noble Prophète (P), comme on le voit dans des hadiths.
Hisham ibn Salim, Hamad ibn ‘Uthman, et d’autres personnes citent l’Imam Sâdiq (p) qui a dit : « Mon hadith est celui de mon père et le sien est celui de mon grand-père. Le hadith de mon grand-père est celui de l’Imam Hussein (p) et le sien est celui de l’Imam Hassan (p), dont le hadith est celui de l’Emir des croyants ‘Ali (p) et son hadith est la parole de Dieu, qu’Il soit honoré et glorifié. » (19)
Jâbir dit: «J’ai dit à l’Imam Baqir (p) : ‘Quand vous me récitez un hadith, indiquez-moi son document s’il vous plaît.’ L’Imam Baqir (p) a dit: ‘Mon père a raconté les hadiths de mon ancêtre, l’Envoyé de Dieu (P), et celui-ci de Gabriel et celui-ci de Dieu Tout-Puissant. Chaque hadith que je récite pour toi a le même document. Ô Jâbir! Si tu apprends un hadith d’un narrateur véridique, il te sera meilleur que le monde entier.’ » (20)
Hafs dit: «J’ai dit à l’Imam Sâdiq (p) : ‘J’ai entendu un hadith mais je ne suis pas sûr si c’est le vôtre et celui de votre père.’ Il a dit : ‘Ce que tu entends de moi, tu peux le raconter de mon père et du Messager de Dieu (P).’ » (21)
D’après ce qui précède, nous pouvons dire que l’une des sources importantes des connaissances des Imams, ce sont les hadiths dictés par l’Envoyé de Dieu (P) et écrits par la main de l’Imam ‘Ali (p), qui ont été transmis aux Imams infaillibles. En conséquence, bien que les Imams (p) aient été privés de la Révélation directe, ils bénéficiaient des sciences de la Révélation indirectement. Chaque Imam (p) utilisait la source directe de la Révélation grâce aux documents authentiques dont tous les narrateurs étaient tous infaillibles. Quel honneur!
Le contenu des livres
Malheureusement, nous n’avons pas le texte de ces livres et leur contenu ne nous est pas complètement connu. Nous ne savons pas s’ils ne contenaient que des questions et commandements relatifs à la jurisprudence ou d’autres sciences liées à la religion telles que l’éthique et les enseignements intellectuels, ou qu’ils contenaient toutes les sciences. Nous ne savons pas non plus s’ils contenaient toutes les dérivations de la jurisprudence en détail ou certaines de ces dernières sous forme de règles générales dont les Imams infaillibles (p) déduisaient les dérivations. Certains hadiths impliquent que toutes les questions nécessaires aux musulmans existaient dans ces livres.
Muhammad ibn Mûslîm dit: «J’ai demandé à l’Imam Sâdiq (p), ‘Est-ce que votre patrimoine scientifique du Prophète (P) comprennent les principes fondamentaux ou l’exégèse de tous les sujets dont le peuple a besoin, comme le divorce et l’héritage?’ L’Imam Sâdiq (p) a répondu: ‘L’Imam ‘Ali (p) a rédigé dans ce livre toutes les questions scientifiques, même celles sur le divorce et l’héritage. Lorsque notre Imamat et tutelle de la communauté musulmane sont acceptées, nous aurons une tradition dans tous les domaines, qui sera exécutée.’ » (22)
Les hadiths similaires à ceux mentionnés ci-dessus montrent que tout, même la compensation (arch) pour une égratignure sur la peau du corps est enregistrée dans ces livres.
Néanmoins, il est peu probable que les livres mentionnés comprennent également tous les problèmes mineurs dans tous les sujets de la jurisprudence. Tout le monde qui connaît le vaste domaine de la jurisprudence islamique confirmera que l’inclusion de toutes les questions liées à cette dernière dans un seul livre, même s’il est de soixante-dix dhira’ est impossible, surtout s’il contient aussi d’autres sciences liées à la religion. En somme, le contenu exact de ces livres ne nous est pas connu.
2. Le Coran
Le Coran est la deuxième source des sciences des Imams infaillibles. Ce Livre céleste est la principale source la plus valable des sciences, des enseignements, des commandements et des règles de l’Islam. L’authenticité du Coran est sûre, parce que des narrations successives et le consensus des musulmans à travers l’histoire prouvent que le texte actuel du Coran a été révélé par Dieu Tout-Puissant au cœur lumineux du Prophète Muhammad (P). Celui-ci récitait ce Livre – avec son contenu riche – et l’Imam ‘Ali (p) et d’autres scribes de la Révélation les transmettaient aux musulmans de cette époque-là et, enfin, à ceux de notre temps. Le saint Coran a un contenu très riche dans la mesure où tout ce dont l’être humain a besoin pour son salut dans ce monde et dans l’Au-delà – la nécessité de l’envoi des prophètes (P) par le Dieu Sage et Généreux – existe dans le Livre. Les sciences et connaissances rappelées de par les grâces divines et mentionnées le cas échéant dans le Coran sont : Les principes généraux relatifs au Créateur, l’unicité de Dieu (tawhîd), les attributs exprimant Ses Grâce (jamâl) et Grandeur (jalâl) et certains de Ses bienfaits, la vie après la mort et le Retour à l’Au-delà (ma’âd), la reddition des comptes (hisâb) des actes humains dans l’Au-delà, le Paradis et les récompenses de bonnes œuvres, l’Enfer et le châtiment de mauvaises œuvres, le Prophète Muhammad (P) et d’autres prophètes (P) et leur rôle dans l’orientation de l’humanité à travers l’histoire, la bonne conduite et son rôle dans le salut des hommes dans ce monde et dans l’Autre, le mauvais comportement et ses méfaits dans ce monde et dans l’Autre, les devoirs des serviteurs du Créateur, et les méthodes de L’adorer et de Le remercier. L’homme a besoin de connaître ces choses dont l’ignorance lui causera beaucoup de dommages irréparables. Donc, le bon sens implique que le Créateur généreux de l’homme ne le laisse jamais dans l’égarement et l’ignorance, et qu’Il envoie des prophètes dotés de toutes sciences et connaissances nécessaires afin de guider le peuple.
Le Prophète de l’Islam (P) était envoyé en mission pour la même raison, et sa mission prophétique est la même qui est indiquée dans le noble Coran. Etant donné qu’il était le Sceau des Prophètes et non suivi d’aucun autre prophète après lui, aucun autre Livre ne sera descendu ; et vu que la raison et la compréhension de l’homme ont été tout le temps en évolution, que chaque jour est une nouvelle découverte pour l’être humain évoluant la vie de ce dernier, les sciences et connaissances du noble Coran doivent donc être compréhensives et complètes de façon à pouvoir répondre aux besoins religieux de l’homme au fil de l’histoire, partout et toujours, et dans toutes les différentes circonstances. Et ainsi le Coran se présente-t-il :
وَنَزَّلْنا عَلَيْكَ الكِتابَ تِبْياناً لِكُلِّ شَىءٍ وَهُدىً وَرَحْمَةً وَبُشْرى لِلْمُسْلِمِينَ
« Et Nous avons fait descendre sur toi le Livre, comme un exposé explicite de toute chose, ainsi qu’un guide, une grâce et une bonne annonce aux Musulmans.» (23)
En d’autres termes, toutes les sciences et connaissances liées à la religion dont l’homme a besoin sont présentes dans le Coran.
Il convient de garder à l’esprit, cependant, que malgré ce fait que le Coran est un Livre guide explicatif duquel peut bénéficier chaque être humain autant que sa compréhension, il a aussi une grande profondeur intérieure, ce qui n’est pas à la portée de tous. Les différentes personnes ont de différentes interprétations de la signification intérieure du Coran, ce qui a conduit à l’apparition des exégèses coraniques. Les versets coraniques ne sont pas identiques : il y en a qui sont « solides et ambigus », « abrogateurs et abrogés »: “généraux et spécifiques », ou « absolus et conditionnés ». Les exégètes sont les connaisseurs du Coran qui, par la comparaison des versets coraniques, la réflexion, et l’utilisation des sciences concernées par le Coran, peuvent renvoyer les versets « ambigus » à ceux « solides », et trouver ainsi la vérité. L’exégète parfait est une personne qui maîtrise parfaitement la langue et littérature arabe et ses subtilités, qui connaît la théologie, la philosophie et d’autres sciences concernées, et qui a une connaissance parfaite de l’ensemble des versets du Coran et des hadiths du Prophète (P). Malgré cela, tous les exégètes n’ont pas de connaissances égales dans ces domaines, et chacun d’entre eux bénéficie des significations profondes de ce Livre céleste dans la mesure de ses capacités innées, sa compréhension, et sa curiosité.
Le noble Prophète de l’Islam (P) était lui-même un exégète éminent et notable. En plus de pouvoir discerner complètement les versets « solides et ambigus », « abrogateurs et abrogés »: “généraux et spécifiques », ou « absolus et conditionnés », la raison de la révélation de versets, et des points subtile et littéraire de ce Livre céleste, il connaissait aussi parfaitement, et le plus important encore, l’interprétation et la source des versets coraniques. Il était aussi un homme de sciences coraniques solides. Il était particulièrement différent d’autres commentateurs au sujet de la compréhension des concepts coraniques : les commentateurs arrivent aux significations des sciences et connaissances coraniques de par leur sens apparent et caché sans avoir une connaissance directe des vérités objectives ; alors que le saint Prophète (P), à savoir le premier destinataire du Coran lors de la Révélation, pouvait voir les vérités et indications objectives de ces versets par une vue intérieure, ce qui contribuait aussi à ses concepts mentaux. Ce moyen de compréhension inédit a toujours été une aide puissante pour lui. Le secret de son infaillibilité est également ancré dans cet important privilège.
En conséquence, la compréhension par le Prophète Muhammad (P) de la théologie, du théisme, ou des attributs de Dieu est différente et beaucoup plus profonde que notre compréhension de ces thèmes ; car sa connaissance est intuitive alors que la nôtre est acquise. S’il nous enseignait la vie après la mort, le Retour à l’Au-delà, le Paradis et l’Enfer, c’est parce qu’il observait leur place réelle avec sa vue intérieure, sa compréhension mentale résultant des réalités objectives.
La façon dont le Prophète (P) voyait et comprenait les biens et les maux, les licites et les illicites, les commandements et lois de la Charia, était différente de la nôtre : lors de la Révélation, il voyait par sa vue intérieure et dans leur propre place les opportunités et les interdictions des prescriptions et lois de la Charia, leur source et racine, étant le droit chemin de l’humanité et la voie qui menait à la félicité mondaine et future des hommes. Par ailleurs, il était directement témoin de la bonté de bonnes actions et de la méchanceté d’actes répréhensibles.
Par ce qui a été dit sur les sciences du Prophète Muhammad (P), nous pouvons dire à propos de la délivrance de certains commandements, qui ne sont pas mentionnés comme révélés : La révélation générale et la révision ou la légalisation ont été autorisées.
Notes:
1- La taxe du cinquième du revenue superflu [traducteur].
2-Sourate 69, al-Haqqah (Celle qui montre la vérité), verset 12 ; Beharul Anwar, vol. 35, p. 327.
3- Behar ul-Anwar, vol. 35, p. 199.
4- Kitab al-Kafi, vol. 1, p. 64.
5- Al Tabaqat al Kubra, vol. 3, p. 338.
6- Ibid, p. 33.
7- Dhakha’irul ‘Uqba, p. 78
8- Yanabi’ul Mawaddah, p. 82.
9- Ibid, p. 81.
10- Mustadrak Hakim Nishapuri, Vol 3, p. 122.
11- Ibid, p. 80.
12- Ibid, p.22.
13- Pluriel de Dhar ‘, une mesure de longueur égale à 104 centimètres.
14- Jami’ Ahadith al-Chi’ah, Vol 1, p. 185.
15- Ibid, p. 186.
16- Ibid, p. 195.
17- Ibid, p. 195.
18- Ibid, Vol 2, p. 104.
19- Kafi, Vol 1, p. 53.
20- Jami’ Ahadith al-Shi’ah, Vol 1, p. 181.
21- Ibid, p. 181.
22- Ibid, p. 192.
23- Sourate 16, al-Nahl (La fourmi), verset 89.