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De l’Imamat Recherches dans l’Ecole d’Ahlul-Bayt (a. s.)
Le Récit d’Al-Ghadîr
A son retour du pèlerinage d’Adieu, le Messager d’Allah (SAW) reçut la révélation du verset 67/V. alors il descendit à l’étang (Ghadîr) Khom, à Al- Juhfah (1) qui était le croisement de trois chemins: celui de Médine, celui de l’Egypte et celui de la grande Syrie (Ash-Shâm). (2) Le Prophète (SAW) attendit ceux parmi ses Compagnons qui étaient derrière et y fit revenir ceux qui avaient devancé. (3) Il se réserva alors une place sous quelques arbres à épines, qu’on eut d’abord déblayée. On appela à la prière(4) et le Prophète (SAW) prit place sous ces arbres(5) après qu’on eut tendu une pièce de tissu sur un arbre en guise de parasol. (6) Après avoir fait la prière du Dhuhr à une heure très chaude de la journée, (7) il donna son sermon qu’il commença par les louanges d’Allah, l’appel à la vertu et l’exhortation (à faire le bien). Ensuite il dit:
– Bientôt Allah me rappellera à Lui et je suis responsable et vous êtes responsables. Qu’en dites-vous alors (comme réponse au jugement dernier)?
– Nous attestons que tu as transmis; tu as bien conseillé, qu’Allah te récompense bien!, dirent-ils.
– N’attestez-vous pas qu’il n’y a d’autre divinité qu’Allah, que Muhammad est Son Serviteur et Son Messager, que le Paradis est vrai et que le Feu est vrai?, leur demanda-t-il.
– Si, nous l’attestons, répondirent-ils.
– Ô Seigneur! Sois-en témoin, affirma-t-il. N’écoutez-vous pas?
– Si!
– Ô les gens! Je vous devancerai au Bassin (paradisiaque de l’au-delà) dont la largeur est comme la distance entre Buçrâ et San’â’ et dont les verres en argent pur sont aussi nombreux que les étoiles. Là, je vous demanderai compte au sujet d’Ath-Thaqalayn (les deux charges). Regardez donc bien comment vous les traitez après moi.
Un homme appela pour demander: – que sont-ils Ath-Thaqalayn? Ô Messager d’Allah!
– Le Livre d’Allah, tel une corde entre Allah et vous; attachez-vous-y, ne vous égarez pas, ne changez pas. Et Ahlu-Baytî (ma famille). Allah, le Doux, l’Omniscient m’informa qu’ils (le Livre et Ahlul-Bayt) ne se sépareront pas jusqu’à ce qu’ils reviennent vers moi près du Bassin … J’avais demandé cela à mon Seigneur! Ne les devancez donc pas! Sinon vous péririez. Ne vous attardez pas à les rejoindre! Sinon vous péririez; ne leur enseignez rien non plus car tous deux (le Livre et Ahlul-Bayt) sont plus savants que vous, (8)
ajouta-t-il.
Ensuite le Prophète (SAW) leur demanda:
– Ne savez-vous pas que je suis plus responsable des Croyants qu’eux-même?
– Si, Ô Messager d’Allah!, (9) répondirent-ils.
– Ne savez-vous pas que je suis plus responsable de tout croyant qu’il ne l’est de lui-même?
– Si, Ô Messager d’Allah! (Ahmed, Ibn Kathîr, idem).
Alors le Prophète (SAW) saisit la main de ‘Ali b. Abî Tâlib et la leva jusqu’à ce que les gens vissent la blancheur de leurs aisselles, puis il dit:
– Ô les gens! Allah est mon Maître; je suis aussi votre maître. Quiconque me prend pour maître, voici ‘Ali, son maître. Ô Seigneur, sois l’allié de ses alliés et l’ennemi de ses ennemis. Soutiens ceux qui le soutiennent et abandonne ceux qui l’abandonnent, aime ceux qui l’aiment et hais ceux qui le haïssent. (10)
Puis le Prophète dit: «Ô Seigneur sois-en Témoin!»
Ensuite le Messager et ‘Ali ne se séparèrent pas jusqu’à ce que ce verset fût révélé:
«Aujourd’hui, J’ai rendu votre Religion parfaite, J’ai parachevé ma grâce sur vous; J’agrée l’Islam comme étant votre Religion». (V. 3/V)
Le Prophète (SAW) dit alors: «Allahu Akbar pour le perfectionnement de la Religion, le parachèvement de la grâce et l’agrément du Seigneur relativement à mon apostolat et à la Wilâyah pour ‘Ali». (11)
Al-Ya’qûbî rapporte dans son Târikh (histoire) que le dernier verset révélé à Médine fut le verset 3 de la sourate “La Table Servie”, à l’occasion de l’institution du Prince des Croyants ‘Ali b. Abî Tâlib (a. s.) à Ghadîr Khum. (12)
Par après, ‘Umar b. al-Khattâb le rencontra et lui dit, dans plusieurs versions: «Félicitations ô Ibn Abî Tâlib! Tu es devenu – matin et soir – Maître de tout croyant et de toute croyante!» (13)
Al-Wilâyah (la Souveraineté) et les détenteurs de l’autorité dans le saint Coran
- i) La Wilâyah de ‘Ali dans le Sait Coran
Les hadîths que nous avons cités confirment l’institution de ‘Ali par le Prophète (SAW) comme Walî sur les croyants en conformité avec le verset coranique suivant:
«Vos n’avez pas de maître en dehors d’Allah et Son Messager et de ceux qui s’acquittent de la prière, ceux qui font l’aumône tout en s’inclinant humblement (en génuflexion)». (V. 55/V)
D’après Ibn ‘Abbâs, Abî Dhar, Anas b. Mâlik, l’Imam ‘Ali et d’autres Compagnons: «Un Musulman pauvre entra un jour dans la Mosquée du Messager (SAW) et quémanda quelque chose. ‘Ali qui était en train de faire une prière facultative fut néanmoins sensible à l’appel du mendiant et lui fit signe par la main droite derrière le dos afin qu’il prît la bague de son auriculaire. L’homme l’a fait, invoqua Allah pour ‘Ali puis s’en alla. Avant que l’assistance ne sorte de la Mosquée, Jabrâ’îl (a. s.) descendit avec le verset précédent». (14)
Hassân b. Thâbit, le poète, dit alors des vers à ce sujet:
Ô Abâ Hassan! Que mon âme et mon cur soient sacrifiés pour toi,
Ainsi que tout homme lent ou actif dans le chemin de la guidance.
C’est toi qui donna en pleine génuflexion
Ô le meilleur incliné! que les âmes du peuple soient sacrifiées pour toi
Allah révéla à ton sujet la meilleure Wilâyah
Qu’Il affirma dans les législations confirmées.
Critique de la signification donnée au verset
D’aucuns ont dit que les pronoms personnels dans la partie du verset relative à ceux qui font la prière, l’aumône … sont au pluriel tandis que l’homme désigné est une seule personne (l’Imam ‘Ali)?
L’auteur fait à ce propos la remarque suivante: «cette critique n’est qu’une conjecture! Car ce qui n’est pas correct c’est l’emploi du terme singulier pour désigner un pluriel. En revanche, l’inverse, comme dans le verset en question, est fort possible et permis dans les conversations arabes. Cela se trouve aussi dans différents lieux du Sait Coran. Prenons en l’exemple de ce qu’il y a dans la sourate Al- Munâfiqîne (les Hypocrites):
«Au Nom d’Allah le Clément le Miséricordieux. Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent: «Nous attestons que tu es le Messager d’Allah.»
Allah sait que tu es Son Messager. Et Allah sait que les hypocrites sont menteurs …
Quand on leur dit: «Venez le Messager d’Allah va demander pardon pour vous», ils détournent la tête. Et tu les vois s’éloigner, remplis d’orgueil …
Ce sont eux qui dirent: «Ne dépensez rien pour ceux qui sont auprès du Messager d’Allah afin qu’ils se séparent de lui».
Les trésors des cieux et de la terre appartiennent à Allah. Mais les hypocrites ne comprennent pas.
Ils disent: «Si nous revenions à Médine, le plus puissant de cette ville en expulsera le plus faible».
La puissance appartient à Allah, à Son Messager et aux Croyants. Mais les hypocrites ne savent pas». (Vs. 1-8/LXIII)
Dans son exégèse, At-Tabarî dit: «Seul ‘Abdullah b. Abî Salûl était visé par tous ces versets. Selon les récits rapportés et les livres des savants, toute la sourate fut révélée à son sujet». (15)
A son tour, As-Suyûtî rapporte, citant Ibn ‘Abbâs que celui-ci dit: «Tout ce qui fut révélé dans cette sourate, ne concernait que ‘Abdullah b. Ubay». (16)
Son histoire, en résumé, est relatée par les biographes et dans les uvres exégétiques: «Jahjâh al-Ghifârî, travailleur salarié de ‘Umar b. al-Khattâb et Sinân al-Juhaniy l’allié de Banîl-Khazraj se bousculèrent après la bataille de Banî Mustaleq, au sujet de l’eau (qu’ils voulaient puiser) et en venaient à se battre. Al-Juhaniy cria alors: «Au secours ô Al-Ançar!». Et Jahjâh cria, à son tour, «Au secours! ô les Muhâjirîne!». Sur ce, ‘Abdullah b. Ubay se fâcha en présence d’un groupe d’Ançarites qui étaient avec lui – parmi eux il y avait Zayd b. Arqam, encore un jeune homme à cette époque. Ibn Ubay dit: «L’ont-ils fait? Ils nous ont bousculés, concurrencé dans notre propre pays! Par Allah! Le proverbe qui s’applique à nous en rapport avec ces Quraïshites est celui qui dit: Engraisse bien ton chien pour qu’il te morde, par Allah, si nous revenions à Médine le plus puissant de cette ville en expulserait le plus faible . Ensuite, parlant à l’assistance il dit: «Voici ce que vous avez fait de vous-mêmes! Vous les avez hébergés chez vous, et partagé vos biens avec eux; par Allah, si vous les empêchez d’avoir accès à ce qu’il y a entre vos mains, ils quitteront sûrement votre pays». Zayd b. Arqam rapporte alors ses propos au Messager d’Allah, qui était entouré de ses Compagnons, parmi eux ‘Umar b. al-Khattâb». (17)
Dans le même sens, on peut citer les versets suivants: Le Prophète en disant: «il est tous oreilles» (V. 61/IX).
«Ceux auxquels les gens disaient: (les gens les impies) ont sûrement réuni leurs forces contre vous …». (V. 173/III)
«… Ils disaient: «y a-t-il quoi que ce soit qui nous concerne en cette affaire? …». (V. 154/III)
Et d’autres versets encore où le pluriel est employé mais une seule personne est visée.
ii)- Les détenteurs de l’autorité: ‘Ali et les Imams de sa descendance (a. s.)
Les récits et les narrations successives et concordantes ont confirmé l’institution de ‘Ali (a. s.) successeur du Messager (SAW) et que les détenteurs de l’autorité signalés par le verset coranique précité n’étaient que ‘Ali et les Imams parmi sa descendance.
«Ô vous qui croyez! Obéissez à Allah! Obéissez à Son Messager et à ceux, d’entre vous, qui détiennent l’autorité». (V. 59/IV)
Les récits suivants le confirment aussi:
D’après Shawâhid At-Tanzil, ‘Ali demanda au Messager d’Allah: «Qui sont-ils?». «Tu es le premier d’entre eux», répondit-il.
D’après Mujâhid, «les détenteurs de l’autorité parmi vous», il s’agit de ‘Ali b. Abî Tâlib que le Messager d’Allah (SAW) désigna après lui à Médine. Allah ordonna alors à Ses serviteurs de lui obéir, de ne pas être en désaccord avec lui.
«Que dis-tu de ce verset (V. 59/IV)?, demanda Abû Baçîr à Abî Ja’far.
– Ce verset fut révélé à propos de ‘Ali b. Abî Tâlib, répondit-il.
– Les gens disent: qu’est ce qui L’empêcha de nommer ‘Ali et Ahlul-Bayt dans Son Livre?, redemandai-je.
– Dis-leur: Allah a descendu sur Son Messager les Versets relatifs à la prière sans préciser s’il s’agissait de trois ou de quatre “Ra’kat” inclinantes. Et c’était le Messager d’Allah qui en donna l’explication. Le verset 59/IV fut révélé à propos de ‘Ali, Hassan et Hussayn et le Messager d’Allah (SAW) dit à sa Communauté: «Je vous recommande le Livre d’Allah et Ahlul-Bayt. J’ai demandé à Allah de ne les séparer qu’une fois revenus à moi au Bassin (paradisiaque) et IL m’a exaucé».
iii)- La tradition de ‘Arche:
La tradition prophétique selon laquelle l’exemple d’Ahlul-Bayt dans cette Communauté est celui de l’Arche de Noé (a. s.) et celui de la porte du “pardon” chez les Israéliens
Ahlul-Bayt et des Compagnons tels que Abû Dhar, Abû Sa’îd al-Khudrî, Ibn ‘Abbâs et Anas b. Mâlik rapportèrent ce récit:
«Le Messager d’Allah (SAW) dit: «Ahlu-Baytî comme l’arche de Noé: celui qui y monte sera sauvé et celui qui s’y attarde périra (sera noyé)».
Dans certaines versions: «… sont comme la porte du “Pardon” (Hittah) que devaient franchir les Israélites».
Les références qui comportent ces hadiths sont Dhakhâ-irul ‘Uqbâ (Al-Muhib At-Tabarî) p. 20; Mustadrak, Al-Hâkim (2/343, 3/150); Hilyatul-Awliyâ’ (Ibn Nu’aym, 4/306); Târîkh Bagdad (Al- Khatîb, 12/19); Majma’uz-Zawâ’id (Al-Haythamî, 9/168); Ad-Durrul-Mantûr (As-Suyûtî, commentaire du verset 58/II). Dans un autre livre d’As-Suyûtî (Târîkhul-Khulafâ’, p. 270), Al-Ma’mûn citant Ar-Rachîd citant Al-Mahdî citant Al-Mansûr citant son père, citant son grand-père, tous rapportent qu’Ibn ‘Abbâs entendit le Prophète (SAW) dire: «Ahlu-Baytî sont comme l’Arche de Noé; celui qui y monta fut sauvé et celui qui s’y est attardé, a péri». Voir aussi Kanzul-‘Ummal, 6/153-216. Aç-Çawâ’iqul-Muhriqah (Ibn Hajar p. 75) cité à partir du Dâruqutnî, At-Tabarânî, Ibn Jarîr, Ahmed b. Hanbal et d’autres.
Tous ces arguments puisés du Livre et de la sunnah prouvent la désignation de son successeur par le Messager (SAW). Corroborent cette thèse d’autres textes et d’autres récits relatés dans ce qui suit:
La fonction des Imams: ‘Ali et ses onze descendants (a. s.): Transmettre et faire connaître la Sunnah du Messager d’Allah (SAW)
Dans plusieurs versets coraniques, la fonction des messagers est limitée à la transmission (de la parole d’Allah à leur peuple):
«Il n’incombe au Prophète que de transmettre le message». (V. 99/V)
«Il incombe seulement au Messager de transmettre en toute clarté Ses messages». (V. 54/XXIV; 18/XXIX et 35/XVI)
La fonction du Sceau des prophètes Muhammad (SAW) fut limitée à la transmission du message divin:
«Tu es seulement chargé de transmettre le message prophétique». (V. 20/III; V. 48/XLII)
La transmission est de deux sortes: directe et indirecte. Elle a aussi pour objet l’acte qu’il est temps d’accomplir ou celui qu’on devra accomplir par après. Ainsi on peut citer à titre d’exemples: l’urgence de l’arbitrage entre les deux groupes de Musulmans qui se combattent; le devoir des Musulmans – après le Prophète – à l’égard d’un dirigeant injuste.
Ce que transmet le Prophète se devise aussi en deux parties:
Le Livre d’Allah, c’est-à-dire dans cette Communauté le Sait Coran dont le sens et la lettre sont révélés par Allah au Messager: «… Ce Coran m’a été révélé pour que je vous avertisse vous et ceux auxquels il est parvenu». (V. 19/IV)
Ce dont le Prophète a reçu en révélation le sens et non la lettre comme la transmission par le Prophète (SAW) dans son propre style des détails de la Shari’ah – (la législation islamique). «IL a établi pour vous, en fait d’obligations religieuses; ce qu’IL avait prescrit à Noé ce que nous te révélons et ce que Nous avons prescrit à Abraham à Moïse et à Jésus: «acquittez-vous du culte! Ne vous divisez pas en sectes!». (V. 13/XLII)
Le Messager (SAW) ne fit que transmettre en dehors du Sait Coran ce qui lui a été révélé en matière du nombre des inclinations de la prière, de ses invocations, des jugements législatifs, de l’histoire des communautés anciennes, des événements ultérieurs dans ce bas-monde et dans l’au-delà. L’objet de cette sorte de transmission s’appelle: “Le noble hadîth du Prophète”.
«Il ne parle pas sous l’empire de la passion. C’est seulement une Révélation qui lui a été inspirée». (Vs. 3-4/LIII)
La fonction du Prophète est donc limitée à la transmission. C’est sa qualité principale quand il dit alors: «cet homme est de moi», cela signifie qu’il est de lui en cette matière, dans le domaine de la transmission. Ce n’est pas arbitrairement que nous avançons cette explication. Le Prophète lui-même le dit clairement dans une partie de ses hadîths dont celui-ci:
Histoire de la transmission de la sourate «L’Immunité»
Anas, Ibn ‘Abbâs, Sa’d b. Abî Waqqâs, ‘Abdullah b. ‘Umar, Abû Sa’îd al-Khudrî, ‘Umar b. Maymun, Abû Bakr et ‘Ali b. Abî Tâlib rapportèrent tous le verset de la transmission de l’Immunité. En voici selon ‘Ali (a. s.) telle qu’elle fut relatée par Ahmed b. Hanbal dans son Musnad:
«Le Prophète fit venir Abâ Bakr et l’envoya avec la sourate de l’Immunité vers les habitants de Makkah pour leur transmettre ces instructions: «Il est désormais (après cette année là) défendu qu’un polythéiste fasse le pèlerinage qu’une personne nue fasse la circumanbulation autour de la Maison (d’Allah). Qu’on sache qu’une âme non musulmane n’aura pas accès au Paradis, que ceux (parmi les impies) qui ont conclu un pacte avec le Messager d’Allah (SAW), leur pacte sera respecté jusqu’à son terme et que Allah et Son Messager désavouent les Associateurs». Trois jours du départ d’Abû Bakr avec l’Immunité, le Prophète dit à ‘Ali: «Rejoins-le, renvois-le moi et transmets l’Immunité!». Ce que ‘Ali fit. A son retour, Abû Bakr pleura et demanda: «Ô Messager d’Allah! Quelque chose (de mal) fut-il révélé à mon sujet?»
– Non, répondit le Prophète, il ne s’est passé que du bien; seulement, il m’a été ordonné de transmettre moi-même ou un homme de moi». (18)
Les versions de ce récit, rapportées par Ibn ‘Umar et Abû Sa’îd al-Khudrî sont similaires.
Ainsi tant le texte que le contexte nous renseignent du but visé par la transmission: il s’agit de faire connaître ce qui a été révélé, en premier lieu par Allah à Son Messager en matière de prescriptions religieuses adressées aux individus responsables. Or, seul un Messager ou un homme de lui peut s’en acquitter. En revanche, la transmission en second lieu c’est à dire après celle faite par le Messager ou par un homme de lui, pourrait être accomplie par les sujets responsables à leurs semblables. Cette permission de transmettre, voire son obligation sera ainsi et pour toujours poursuivre par tous ceux auxquels le message est parvenu. Seule donc la transmission au sens premier du terme fut visée par le Messager (SAW).
Un autre récit prophétique corrobore l’interprétation donnée au terme “Minnî” (de moi) employé par le Messager (SAW):
‘Ali était du Prophète (SAW) ce qu’était Hârûn de Mûssâ (a. s.)
Le Messager d’Allah dit à ‘Ali: «Tu es de moi ce qu’était Hârûn de Mûssâ sauf qu’il n’y a pas de prophète après moi». (19)
Ce que signifie “minnî” (de moi) dans les récits prophétiques
Le hadîth précédent montre clairement le sens de cette locution employée dans d’autres récits: comme Hârûn était l’associé de Mûssâ (a. s.) dans la prophétie et son auxiliaire dans la transmission du message, ‘Ali qui a pour le Sceau des prophètes (SAW) le même statut qu’avait Hârûn pour Mûssâ à l’exception de la prophétie garde l’autre qualité c’est à dire la fonction d’auxiliaire dans la transmission.
Le Prophète (SAW) clarifia lui-même le sens du terme “minnî” le Jour de ‘Arafat durant le pèlerinage d’Adieu:
«’Ali est de moi et je suis de ‘Ali. Ne transmettra mon message que moi-même ou ‘Ali». (20)
La narration de Buraydah (histoire de la plainte) et celle de ‘Imrân b. Huçayn sont similaires.
Ainsi donc la fonction de ‘Ali et des Imams parmi ses descendants consiste en la transmission directe du message religieux aux sujets de la Communauté. La différence qui sépare leur statut de celui du Prophète (SAW) est que celui-ci reçoit les stipulations par l’intermédiaire d’Al-Wahye (la Révélation) tandis qu’ils ne font que transmettre ces prescriptions religieuses par l’intermédiaire du Prophète (SAW) à la Communauté. Le Messager d’Allah les a préparés à porter le fardeau de la transmission, aidés par l’infaillibilité que leur accorda Allah contre toute souillure, par le fait qu’il les a purifiés totalement et par l’éducation spécifique que donna le Prophète (SAW) à l’Imam ‘Ali qui eut grand soin de transmettre ses connaissances et sa sagesse aux Imams parmi sa descendance.
Le porteur des connaissances prophétiques
D’après Ar-Râzî (Tafsîr) et Al-Muttaqî al-Hindî (Kanz-Al-‘Ummâl) ‘Ali (a. s.) dit: «De la science, le Messager d’Allah m’enseigna mille portes (voies). Chacune de ces portes s’est ramifiée en mille portes».
Abût-Tufayl dit: «J’ai assisté à un sermon donné par ‘Ali et je l’ai entendu dire: «Demandez-moi à savoir, car par Allah! des événements (choses) qui se produisent d’ici jusqu’au Jugement dernier, il n’y a pas un seul au sujet duquel vous me questionnerez que je ne vous en donne le récit. Demandez-moi à propos du Livre d’Allah car, par Allah, il n’y a pas de verset que je ne sache! Je vous dirai s’il fut révélé de jour ou de nuit dans une plaine ou sur une montagne …». (21)
D’où le hadîth rapporté par Jâbir b. ‘Abdillah: «Je suis la Cité de la science et ‘Ali en est la porte (le portail); quiconque désire se rendre à la cité doit passer par la porte». En commentant ce hadîth, Al- Hâkim dit: «C’est un hadîth authentique de par sa chaîne de transmission». (22)
Dans une autre version: «quiconque veut la science qu’il aille voir la porte». (23)
Selon un autre récit: «Le Messager d’Allah (SAW) saisit la main de ‘Ali le Jour de Hudaybiyyah et dit: «Voici le Prince des Vertueux, le tueur des Pervers, est victorieux celui qui le soutient; est abandonné celui qui l’abandonne. – Il le disait à haute voix – je suis la Cité de la science et ‘Ali sa porte. Quiconque veut la maison qu’il passe par la porte». (24)
Les traditions relatives au statut des petits-fils du Messager d’Allah (SAW)
Dans son Musnad, Ahmed rapporte à partir d’Al- Miqdam b. Ma’dîy Karib que «Le Messager d’Allah (SAW) posa Al-Hassan dans son giron et dit: «celui-ci est de moi». (25)
Al-Barâ’ b. ‘Azib rapporte aussi que le Prophète (SAW) dit à Hassan ou à Hussayn: «celui-ci est de moi». (26)
De même, Al-Bukhârî, At-Tirmidhî, Ibn Majah et d’autres rapportent que le Messager d’Allah (SAW) dit: «Hussayn est de moi et moi, suis de Hussayn. Qu’Allah aime celui qui aime Hussayn. Hussayn est Sibt mina Al-Asbât (mon descendant)». (27)
Plusieurs autres récits similaires sont rapportés dans ce sens (Kanz Al-‘Ummâl, Al-Muttaqî 16/270, 13/106, 13/101-105; 16/270)
Ici encore, lorsque le Messager d’Allah (SAW) dit que Hassan et Hussayn sont de lui (minnî), cela veut dire que dans le domaine de la transmission du Message divin et des prescriptions de l’Islam, ils sont de lui (et sont chargés de la même fonction).
Quand le Prophète dit que Hassan et Hussayn sont ses petits-fils, ses descendants (Asbât), il ne s’agit pas d’une redondance inutile – loin du Prophète ce genre de bavardage – mais il fait là le rapprochement entre ses petits-fils et ceux d’Ibrâhim et d’Isaâq (a. s.) cités par le Sait Coran dans le verset suivant:
«Dites: Nous croyons en Allah,
à ce qui nous a été révélé,
à ce qui a été révélé à Abraham, à Ismâ’îl, à Isaâq, à Jacob et à Al-Asbât (descendants de Ya’qub),
à ce qui a été donné à Moïse et à Jésus;
à ce qui a été donné aux prophètes, de la part de leur Seigneur.
Nous ne distinguerons point l’un d’entre eux. Nous sommes soumis à Allah». (V. 136/II)
(voir aussi le verset 140/II, et le verset 84/III et le verset 163/IV)
Ainsi le récit relatif à Hassan et à Hussayn s’apparente à celui du statut de l’Imam ‘Ali (a. s.). Celui-ci est du Prophète ce qu’était Hârûn de Mûssâ. Le statut de Hârûn (a.s) est décrit dans le St Coran: (Tâhâ, Vs. 29-36), (Le Récit, Vs. 34-35), (Al-A’râf, V. 142), (Al-Furqân, V. 35), (Les Croyants, V. 45).
D’après ces versets Allah fit de Hârûn un auxiliaire de son frère et un associé dans la prophétie. Il l’aide et le fortifie; il le remplace à la tête de son peuple … De même ‘Ali (a. s.) avait, à l’exception de la prophétie, le même statut que celui de Hârûn c’est à dire qu’il était l’auxiliaire du Sceau des prophètes, de son vivant, son associé dans la fonction de la transmission seulement. Après sa mort, il incombait à l’Imam ‘Ali de le remplacer dans son peuple et de continuer à porter le fardeau de la transmission. Ce même statut fut attribué, après leur père, à Hassan et à Hussayn (a. s.) à l’exception de la prophétie, la seule différence qui les distingue d’Al-Asbât (les fils d’Israël) à cause du fait qu’il n’y a pas de prophète après Muhammad (SAW). Leur reste la responsabilité de la transmission des prescriptions islamiques émanant d’Allah.
Le dernier dépositaire de ce statut jouit aussi d’une place particulière dans la sunnah prophétique.
Le Prophète (SAW) annonce la bonne nouvelle de l’apparition d’Al-Mahdî (a. s.) vers la fin des temps: Al-Mahdî (a. s.) porte le même prénom que celui du Prophète (SAW)
Le Messager d’Allah (SAW) dit: ne disparaîtra ce bas monde qu’après le règne sur les Arabes d’un homme issu de ma famille, portant le même prénom que le mien. (28)
Selon Abû Sa’îd al-Khudrî, le Messager (SAW) dit: «L’heure ne viendra que lorsque la terre aura été remplie d’injustice et d’agression. Ensuite paraîtra un homme des Ahlu-Baytî et y fera régner l’équité et la justice». (29)
Al-Mahdî (a. s) est l’issu d’Ahlu-Bayt (a. s.)
Ibn Mâjah rapporte à partir d’Abû Hurayrah que le Messager d’Allah (SAW) dit: «S’il ne restait de ce bas monde qu’un seul jour, Allah allongerait ce jour pour y faire régner un homme de ma famille (Ahlu-Baytî) qui s’emparera de la montagne du Daylam et Constantinople».
Ibn Mâjah (Sunan, chap.: “L’apparition d’Al-Mahdî”) et Ahmed (Al-Musnad, 1/84) rapportent à partir de ‘Ali (a. s.) que le Messager (SAW) dit:
«Al-Mahdî est issu de nous (Ahlul-Bayt). En une nuit, Allah le rendra bon à agir».
Al-Mahdî (a. s.) est descendant de Fatima (a. s.)
Abû Dâûd rapporte à partir d’Umm Salamah qui dit: «J’ai entendu le Messager (SAW) dire: «Al-Mahdî est issu de ma descendance, de Fatima». (30)
Al-Mahdî (a.s) est descendant d’Al-Hussayn (a. s.)
D’après Al-Muhib Tabarî (Dhakhâ’ir Al-‘Uqbâ, p. 136), Abû Ayyûb al-Ançârî dit: «Le Messager d’Allah (SAW) dit: «Des deux (Hassan et Hussayn) naîtra le Mahdî de cette Communauté».
Dans le même livre, le récit est rapporté aussi par Hudhayfah: «Le Prophète (SAW) dit: «S’il ne restait de ce bas monde qu’un seul jour, Allah allongerait ce jour pour faire apparaître un homme issu de ma descendance et portant le même prénom que le mien. Salmân demanda alors: «Issu de qui de tes fils?». De celui-ci, répondit le Prophète (SAW) en tapotant de sa main sur Al-Hussayn (a. s.)».
Ainsi, dans les traditions rapportées, le Messager d’Allah (SAW) insista sur l’Imamat du premier Imam ‘Ali (a. s.) et sur l’annonciation de la bonne nouvelle relative à l’apparition du dernier Imam: Al-Mahdî (a. s.) tout en signalant que le nombre des Imams est douze. Si donc on connaît le premier, le dernier et le nombre des Imams, aucun doute ne subsistera quant à l’identité des Imams (a. s.).
Des traditions prophétiques relatives à l’Imamat d’Ahlul-Bayt (a. s.)
Les récits qui se rapportent à l’Imamat d’Ahlul-Bayt (a. s.), sont nombreux. Les uns et les autres concernent l’ensemble des Imams, les autres parlent de certains d’entre eux en particulier. Commençons par la première catégorie de ces récits.
Hadîth Ath-Thaqalayn
a)- Lors du pèlerinage d’Adieu
Jâbir rapporte qu’il a vu le Messager d’Allah (SAW) sur sa chamelle Al-Quçwâ’, le Jour de ‘Arafah’ lors de son pèlerinage et qu’il l’a entendu dire dans son sermon:
«Ô les gens! J’ai laissé parmi vous ce qui vous préservera de l’égarement si vous vous y attachez: le Livre d’Allah et ‘Itratî (Ahlu-Baytî)».
Selon At-Tirmidhî d’autres Compagnons que Jâbir rapportent ce hadîth notamment Abû Sa’îd al-Khudrî, Zayd b. Arqam et Hudhayfah b. Usayd. (31)
b)- A Ghadîr Khum
Zayd b. Arqam rapporte, selon plusieurs traditionnistes, que le Messager d’Allah (SAW) a tenu un sermon à un étang appelé Khum entre Makkah et Médine … et dit:
– «Ô les gens! Je ne suis qu’un être humain (mortel), bientôt, Allah me rappellera à Lui. Je laisse parmi vous deux poids, d’abord le Livre d’Allah comportant guidance et Lumière; attachez-vous au Livre d’Allah puis Ahlu-Baytî». (32)
– «Je laisse parmi vous deux choses; si vous vous y attachez, vous ne vous égarerez pas après moi, l’une étant plus grande que l’autre: le Livre d’Allah, comme une corde tendue entre le ciel et la terre et ma descendance, Ahlu-Baytî et ils ne se sépareront qu’une fois arrivés auprès de moi au Bassin (paradisiaque), alors considérez bien la manière dont vous m’y remplacerez». (33)
Les récits rapportés par Al-Hâkim dans Al- Mustadrak sont similaires. (34)
Comme le Prophète parla de l’origine de ses Dépositaires, il parla de leur nombre.
Le nombre des Imams (a. s.)
Le Messager (SAW) informa que le nombre des Imams tutélaires et dirigeants de la Communauté après lui, est douze comme l’ont rapporté les traditionnistes suivants:
(1)- Muslim rapporte à partir de Jâbir Samurah qui affirme avoir entendu le Prophète (SAW) dire: «La religion restera établie (sur terre) jusqu’à l’avènement de l’Heure, jusqu’à ce que douze califes aient pris (successivement) le pouvoir parmi vous. Tous, issus de Quraïsh».
(2)- Dans un autre récit: «Cette Communauté (Ummah) ira bien droit (victorieuse sur son ennemi) jusqu’à ce que douze de ses Clifes soient passés, tous de Quraïshe. Après eux il y aura des troubles et du chaos». (35)
(3)- «Cette Communauté aura douze Dirigeants à qui ne nuiront point ceux qui les auront abandonnés. Tous issus de Quraïshe». (36)
(4)- «Le cours des choses ira normalement tant que Dirigent la Communauté douze hommes». (37)
(5)- D’après Anas, Le Messager (SAW) dit: «Cette religion restera établie jusqu’au passage de douze issus de Quraïsh. Après leur mort, la terre s’agitera de ses habitants». (38)
(6)- Une autre version semblable à (3).
(7)- Ahmed, Al-Hâkim et d’autres rapportent à partir de Masrûq qui raconte: «Une nuit, nous étions assis chez ‘Abdullah b. Mas’ûd qui nous enseignait du Coran quand un homme lui demanda: « Ô Abâ ‘Abdir-Rahmân! Avez-vous demandé au Messager d’Allah (SAW) combien de Califes dirigeront cette Ummah (Communauté)?» ‘Abddullah dit alors: «Personne, depuis que je suis venu en Irak, ne m’a posé cette question! Oui, on le lui a demandé: douze, le même nombre que celui des chefs des fils d’Israël». (39)
(8)- Dans une autre version, Ibn Mas’ûd rapporte que le Messager (SAW) dit: «Il y aura après moi autant de califes qu’il y avait dans la communauté (compagnons) de Mûssâ» (40) Ibn Kathîr ajoute que d’autres récits similaires furent rapportés à partir de ‘Abdillah b. ‘Amru, Hudhayfah et Ibn ‘Abbâs. (41)
Les récits concordent donc sur le nombre des douze Califes et sur le fait qu’ils sont issus de Quraïsh. Or, l’Imam ‘Ali (a. s.) précise ce qu’il faut entendre par Quraïsh dans les hadîths du Prophète (SAW):
«Sachez que les Imams de Quraïsh sont plantés dans sa branche hashimite. L’Imamat ne convient pas s’il est attribué à d’autres hommes qu’eux, qui ne peuvent pas non plus convenir à ce poste». (42)
Il dit aussi: «Par Allah! Oui! La terre ne sera pas privée d’homme défendant la cause d’Allah publiquement et solennellement ou bien fébrilement et secrètement afin que ne disparaissent pas les preuves et manifestations d’Allah!». (43)
Leur perplexité face à ce hadîth
Les savants de l’Ecole des califes sont perplexes quant au sens qu’il faudrait donner au nombre Douze sur lequel les récits rapportés concordent. Leurs paroles divergent et se contredisent: Ibn al-‘Arabî, commentateur des Sunan d’At-Tirmidhî dit: «Nous avons compté après le Messager d’Allah (SAW) douze princes: Abû Bakr, ‘Umar, ‘Uthmân, ‘Ali, Al-Hassan, Mu’âwiyah, Yazîd, Mu’âwiyah b. Yazîd, Marwân, ‘Abdul-Mâlik b. Marwân, Al-Walîd, Sulaymân, ‘Umar b. Abdil-‘Azîz, Yazîd b. ‘Abdil Malik, Marwân b. Mohamed b. Marwân, As-Saffâh …».
Puis il compta Vingt sept califes abbassides jusqu’à son époque ensuite il dit: «Si nous nous limitons à douze, le compte formel s’arrête sur Sulaymân; si nous introduisons une interprétation (compte par le sens), on en aura cinq seulement: les quatre califes et ‘Umar b. Abdil-‘Azîz. En tout cas, je n’en sais rien». (44)
Al-Qâdî ‘Iyâd, commentant Ibn al-‘Arabî selon lequel, le pouvoir fut pris par plus de douze califes: «C’est une objection fausse car le Messager (SAW) n’a pas dit qu’il n’y aurait que douze califes. Rien n’empêche qu’il y en ait plus …». (45)
As-Suyûtî dit: «Le hadith signifie l’existence de douze califes, durant tout le règne de l’Islam jusqu’à la fin des temps, qui uvrent dans le vrai, même s’ils ne se succédaient pas ». (46)
Ibn Hajar, dans Fath-Al Bârî, dit: «Des douze il y eut jusqu’à présent les quatre califes et, avant l’avènement de l’heure, le compte sera fait». (47)
Ibn al-Jawzî dit à propos de la locution (et après viendront les troubles) qu’après les douze et avant l’Heure il y aura des épreuves qui annonceront la fin des temps telle l’apparition de l’Imposteur «Ad-Dajjâl …». (48)
«Des douze il y avait les quatre califes, Al-Hassan, Mu’âwiyah, Ibn Az-Zubayr et ‘Umar b. Abdil-‘Azîz. Ce sont huit califes. Il est probable que fassent partie des douze Al-Mahdî-al-‘Abbasî parce qu’il était chez les Abbassides comme ‘Umar b. Abdil-‘Azîz chez les umayyades et At-Tâhir al-‘Abbasî qui était juste. Restent deux califes, l’un d’eux sera Al-Mahdî parce qu’il est issu d’Ahlul-Bayt ». (49)
On dit aussi que «le hadith veut dire que les Douze ne seront califes que lorsque le califat est fort et l’Islam victorieux grâce justement à chacun de ces califes, autour de qui les Musulmans se rassemblent». (50)
Enchaînant, Al-Bayhaqî (pour en finir) dit que «le nombre de califes ayant cette qualité (précitée) s’est réalisé avec l’avènement d’Al-Walîd b. Yazîd b. Abdil-Malik. Après lui, la grande sédition et les troubles se produisirent. Ensuite apparut le règne abbasside …». (51)
L’auteur de ce livre dit: «Ainsi, ils ne sont pas tombés d’accord sur une position commune quant à l’interprétation des récits précédents et ont tout à fait négligé de rapporter les récits dans lesquels le Messager d’Allah (SAW) donna les prénoms des douze Imams parce que cela s’opposait à travers les siècles à la politique du pouvoir en place reconnu par l’Ecole des califes. En revanche, les savants de l’Ecole d’Ahlul-Bayt ont rapporté ces hadîths dans leurs recueils des traditions, selon des chaînes de transmission aboutissant aux Compagnons pieux du Messager d’Allah (SAW).
Voici les noms des Douze Imams comme ils furent désignés par le Messager (SAW).
Les Douze Dépositaires du Prophète (SAW)
1- ‘Ali b. Abî Tâlib, Prince des croyants, le Légataire, le Tutélaire
2- Al-Hassan b. ‘Ali, le grand fils (As-Sibt)
3- Al-Hussayn b. ‘Ali (As-Sibt al-Açghar), le Martyr
4- ‘Ali b. al Hussayn, As-Sajjad.
5- Muhammad b. ‘Ali, Al-Bâqir
6- Ja’far b. Muhammad, Aç-Çâdiq
7- Mûssâ b. Ja’far, Al-Kâdzim
8- ‘Ali b. Mûssâ, Ar-Ridâ
9- Muhammad b. ‘Ali, Al-Jawâd
10- ‘Ali b. Muhammad, Al-Hâdî
11- Al-Hassan b. ‘Ali, Al-‘Askarî
12- Muhammad b. al-Hassan, Al-Mahdî, Al-Hujjah, Al-Muntadhar.
L’orientation du pouvoir politique durant 13 siècles
Nous avons puisé les arguments relatifs à l’Imamat d’Ahlul-Bayt (a. s.) des livres les plus sûrs de l’Ecole des califes. Dans ceux de l’Ecole d’Ahlul-Bayt, plusieurs textes rapportés du Messager d’Allah (SAW) désignent les douze Imams (a.s) avec leurs prénoms et leurs qualités.
Les partisans de l’Ecole d’Ahlul-Bayt (a. s.) disent qu’il ne faut pas perdre de vue que le califat des califes umayyades, abbassides, ottomans et d’autres ainsi que les fonctions dévolues aux princes, aux gouverneurs, aux juges, aux imams des vendredis et des prières quotidiennes dans tout le pays de l’Islam ne furent légitimés et passés que par l’occultation des droits de l’Imam ‘Ali b. Abî Tâlib et des Imams (a. s.) parmi ses descendants.
Notes:
- Ya’qûbî al-Hamawî, Mu’jamul-Buldân. Voir le terme: Al-Juhfah.
- Ibn Kathîr, Târîkh, 5/213
- Al-Haythamî, Majma’, 9/105; Ibn Kathîr, Târîkh, 5/209-210
- Ahmed, Al-Musnad, 4/281; Ibn Mâjah, Sunna, “Le mérite de ‘Ali”.
- Majma’ al-Zawâ’id, 9/163-165.
- Ahmed, idem, 4/272; Ibn Kathîr, idem, 5/212
- Ahmed, Musnad, 4/281; Ibn Mâjah, Sunan, chap. “Le mérite de Ali”; Ibn Kathir, 5/212.
- Al-Haythamî, Majma’, 9/162-163 et 165; Al-Hâkim, op. cit., 3/109-110; Ibn Kathîr, op. cit., 5/209
- Ahmed, Al-Musnad, 1/118-119, et 4/281, Ibn Mâjah, Sunan, 1/43, h. 116, Ahmed, Al-Musnad, 4/281, 368, 370, 372; Ibn Kathîr, op. cit., 5/209-210
- Al-Hâkim al-Haskânî, Shawâhid, 1/191, Târikh Ibn Kathir 5/210.
- Relaté par Al-Hâkim al-Haskânî, citant Abî Sa”îd, Al-Khidrî Shawâhid, 1/157-158, h. 211 et 212, et Abû Hurayrah, p. 158, h. 213. Voir aussi Târikh, Ibn Kathir, 5/214.
- Al-Ya’qûbî, Târîkh, 2/43
- Ahmed, Al-Musnad, 4/281; Ibn Kathîr, op. cit., 5/210
- Al-Hâkim al-Haskânî, Shawâhid At-Tanzîl
- At-Tabarî, Tafsîr, 28/270
- As-Suyûtî, Tafsîr,6/223.
- At-Tabarî, Tafsîr, 28/75.
- Ahmed, Musnad, 1/3, h. 4; Kanz al-‘Ummâl (Tafsîr de la sourate Barâ’h, 2/267 et 270; Thakhâ’ir al-‘Uqbâ, p.69.
- Al-Bukhârî, Sahîh, 2/200 “Mérites de ‘Ali”; Muslim, Sahîh, 7/120; At-Tirmidhî, Sunan, 13/171; At-Tayâlisî, Al-Musnad, 1/28-29, h/ 205, 209, 213; Ibn Majâh, Sunan, “Les mérites de ‘Ali”, h/ 115; Ahmed, Al-Musnad, 1/170, 173, 175, 177, 179, 182, 184, 185, 330, 3/32, 338, 6/369, 438
- Ibn Mâjah, Sunan, “Kitâb al-Muqaddamah”, chap. “Les Mérites des Compagnons”, tom. 1, p. 92; Al-Titmidhî, Kitâb al-Manâqib, 13/169; Ahmed, Musnad, pp. 164-165, tom. 4
- Tafsîr d’Ibn Jarîr, 26/116, Tabaqât, Ibn Sa’d, 2/2/101; Thdhîb, Al-Tahdhîb, 7/337; Fat-h al-Bârî, 10/221, Huliyat al-Awliyâ’, 1/67-68; Kanz al-‘Ummâl, 1/228.
- Al-Hâkim, Al-Mustadrak, 3/126 et d’autres références.
- Al-Hâkim, Al-Mustadrak, 3/127-129.
- Al-Khatib, Târîkh Baghdâd, 2/377.
- Ahmed, Al-Musnad, 4/132; Kanz al-‘Ummâl, 13/99, 100, et 16/262; Muntakhab al-Kanz, 5/106; Al-Jâm’î al-Çaghîr, d’après l’explication de Fayd al-Qadîr, 3/145.
- Kanz al-‘Ummâl, 16/270.
- Al-Bukhârî, Al-Adab al-Mufrad, chap. “Emrasser l’enfant”, h/ 364; At-Tirmidhî, Al-Manâqib, 13/195, chap. “Les Mérites d’al-Hassan et al-Hussain”; Ibn Mâjah, Kitâb al-Muqaddamah, chap. 11, h/ 144; Musnad, Ahmed, 4/172; Mustadrak al-Hâkim 3/177; Usud al-Ghâbah, 2/19 et 5/130.
- At-Tirmidhî, Sunan, 9/74; Abû Dâûd, “Livre d’Al-Mahdî”, 2/7, 4/106, 107, h/ 4282; Abû Nu’aym, Hilayh, 5/75; Ahmed, 1/376, 3/36; Al Khatîb, Târikh …, 4/388, etc.
- Al-Hâkim, Al-Mustadrak, 4/557; As-Suyûtî, Ad-Dur, Sourate Muhammad, 6/58.
- Abû Dâûd, Sunan, 7/134; Ibn Mâjah, chap. “L’apparition d’Al-Mahdî”; Al-Hâkim, Al- Mustadrak, 4/557; As-Suyûtî, Ad-Dur…, 6/58.
- At-Tirmidhî, 13/199, chap. “Manâqib Ahl Bayt al-Nabiy”, voir aussi Kanz al-‘Ummâl, 1/48.
- Muslim, Sahîh, “Les mérites de ‘Ali”; Ahmed, Al-Musnad, 4/366; Ad-Dârimî, Sunan, 2/431; Al-Bayhaqî, Sunan, 2/148; At-Tahâwî, Mushkilul-‘Athâr, 4/368
- At-Tirmidhî, 13/201; Ibn al-Athîr, Usudul …, 2/12
- Al-Hâkim, Al-Mustadrak, 3/109, 3/148
- Muntakhab al-Kanz, 5/321; Târîkh, Ibn Kathîr, 6/249; Târîkh al-Khulafâ’ d’Al-Suyûtî, p. 10; Kanz al-‘Ummâl, 13/27; Al-Sawâ’iq al-Muhriqah, p. 28.
- Al-Muttaqî, Kanz, 13/27 ; Muntakhab al-Kanz 5/312.
- Muslim, Sahîh, (commentaire An-Nawawî, 12/202); Ibn Hajar, Açawâ’iq, p. 18; As-Suyûtî, Târîkh, p. 10
- Al-Muttaqî, Kanz, 13/27
- Ahmed, Al-Musnad, 1/398, 406 (de la marge, Ahmed Shâkïr qualifie le hadîth d’authentique de par sa chaîne de transmission); Al-Hâkim, Al-Mustadrak, 4/105; Ibn Hajar, Fathul-Bârî, 16/239; Al-Haythamî, Majma’, 5/190; Ibn Hajar, Aç-Çawâ’iq …, p. 12; As-Suyûtî, Târîkh, p.10…
- Ibn Kathîr, Târîkh, 6/248.
- Ibn Kathîr, 6/248
- ‘Ali (a. s.), Nahjul-Balâghah, sermon n 14.
- Sulaymân al-Hanafî, Yanâbî’ul-Mawaddah, p. 523; Al-Ghazâlî, Ihyâ’u ‘Ulumid-Dine, 1/54; Abu Nu’aym, Hilyatul-Awliyâ’, 1/80
- Ibn Al-‘Arabî, Commentaire d’At-Tirmidhî, 9/68-69
- An-Nawawî, commentaire de Muslim, 12/201-202
- As-Suyûtî, Târîkhul-Khulafâ’, p. 12
- Ibn Hajar, Fath al-Bârî, 16/341; As-Suyûtî, Târikh …, p.12
- Idem.
- As-Suyûtî, Târikh …, p. 12; Ibn-Hajar, Aç-Çawâ’iq …, p. 19
- An-Nawawî, commentaire de Muslim 12/202-203; Ibn Hajar, Fath al-Bârî, 16/338, 341; As-Suyûtî, Târîkh…, p. 10
- Rapporté par Ibn Kathîr dans Tarîkh, 6/249, citant Al-Bayhaqî.