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Commentaire de la sourate al-Ikhlâs ou at-Tawhîd
-Le basmallah–
بسم الله الرحمن الرحيم،
قُلْ هُوَ اللَّهُ أَحَدٌ (1)
Bi-smi-llâhi ar-Rahmâni ar-Rahîmi, qul huwa Allâhu ahadunn
Par [la grâce du] Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux,
dis : Lui, Dieu est Un,
الإِخْلاص « al-Ikhlâs »
Le nom de la sourate « Ikhlâs » est le nom verbal de la IVème forme dérivée (qui a très souvent un sens factitif, causatif (faire faire, rendre, se rendre..) de « khalasa » (être pur, sans tache, sans mélange), qui veut dire épurer, rendre pur, être pur, sincère (envers quelqu’un). Ikhlâs : sincérité, pureté (des sentiments/intentions), dévouement, loyauté..etc. La sourate a été appelée ainsi parce que la sincérité/pureté (« ikhlâs ») éloigne les défauts de la multitude [loin] de la Vérité de l’Unité. D’où la traduction du nom de cette sourate par certains par « Rendre un culte pur à Dieu ».
التوحيد « at-Tawhîd »
La sourate porte aussi un autre nom « at-Tawhîd ». Le mot « at-Tawhîd » est le nom d’action de la seconde forme dérivée du verbe « wahada », qui indique :
-soit une intensité de l’action, en vue d’insister sur l’intensité dans l’Unité, pour en montrer l’importance extrême et confirmer l’Unicité et l’Extension de Dieu ;
-soit un sens factif dans le sens de « rendre Un/Unique » ou de « considérer comme Un/Unique, en vue d’indiquer l’adhérence, l’appartenance à l’Unité. »
Le mot « Tawhîd » indique également la pure doctrine de l’Unicité divine (le « monothéisme »), qui est le fondement constitutif essentiel de l’Islam.
بسم الله الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ ar-Rahmân ar-Rahîm » Bi-smi-llâhi «
Ici, le basmallah n’est pas un verset indépendant comme dans la sourate al-Fâtiha, mais fait partie de la sourate par son attachement au premier verset. A-t-il un sens particulier du fait de son rattachement à « Qul » ?
Reprenons.. (en nous aidant des indications données par l’imam Khomeiny(qs), dans son livre « Arba‘ûna Hadîthann », notamment le dernier hadith.)
LE BASMALLAH EST RATTACHÉ À LA SOURATE MËME QU’IL COMMENCE
Mais tout d’abord, commençons par la signification du basmallah dans cette sourate. (Voir l’étude préliminaire du Basmallah faite dans les numéros 0 & 1 de la Revue.) D’après l’imam Khomeyni et d’autres grands savants, le « bi-smi-llâhi » (le basmallah) de chaque sourate est rattaché à la sourate même qu’il commence, et ne serait pas rattaché à une « demande d’aide » générale sous-entendue (dans le sens que c’est « avec l’aide du Nom de Dieu que je .. »). Pourquoi ?
Parce que le Nom de Dieu (« Ismi-llâhi ») représente (est) :
– le Total Vouloir (mashî’at) selon le niveau/station (maqâm) de l’apparition (zhuhûr) ;
– le niveau/station (maqâm) de l’Effusion la plus sainte ou sanctissime selon la Manifestation de l’Un (Ahad) ;
– le niveau/station (maqâm) de l’ensemble des Noms de l’Un selon la station de l’Unité (Wâhed) ;
-l’ensemble des mondes selon la considération de l’Unité (Ahadiyyah) de l’ensemble qui est l’Univers « regroupant » (ou « synthétique »).
Il représente (est) les niveaux de l’existence dans la chaîne verticale (montante et descendante) et chacune des « identités » en soi dans la chaîne selon la chaîne horizontale.
En fonction de cela, le sens de « Dieu » (« Allâhu ») varie selon les différentes considérations du Nom, parce que Dieu (« Allâhu ») est le « Nommé » par ces Noms. Ainsi, avec la différence des considérations, ce qui est « compris » de Dieu (« Allâhu ») change.
SON SENS VARIE SELON CE À QUOI IL EST RATTACHÉ
En conclusion, le sens de chaque « bi-smi-llâhi » (« par la [grâce du] Nom de Dieu ») varie pour chaque sourate selon ce à quoi est rattaché le Basmallah.
Même ! Son sens varie selon la différence des actes accomplis par l’homme commençant par le Basmallah, parce qu’il est rattaché à cet acte particulier commencé par le Basmallah.
Pour le véritable pèlerin vers Dieu, celui qui connaît Dieu, le sens du Basmallah dans l’ensemble des sourates coraniques et des actes est unique s’il se place du point de vue de l’apparition du Vouloir Absolu (c’est-à-dire sans condition ou contrainte) dans l’ensemble des actes et des existences, et la disparition de ce Vouloir en eux. Car, alors, il voit à partir de ce point, l’hégémonie de l’Autorité de l’Unité. Mais s’il regarde le monde de la disparité – la multiplicité et la différence – et de la disparité de la disparité, il voit un sens différent pour chaque Basmallah du début de chaque sourate ou de tout acte.
Dans le cadre de l’interprétation de la sourate bénie at-Tawhîd, où le Basmallah est rattaché à « Qul », le sens visé du Basmallah serait la station du Vouloir Absolu si l’on se place du point de vue du vêtement de l’abstraction (ou transcendance) et de la Suprématie de l’Unicité (at-Tawhîd) ; et si l’on se place du point de vue du vêtement de la multiplicité, il serait la station visée de l’attention à la multitude des déterminations. Et si c’est la station regroupant ces deux stations (qui est la Station du grand Intermédiaire) qui est considérée, le sens visé serait le Vouloir (al-mashî’at) dans la station de l’Unité (al-wahdat) et de la multitude, dans la station de l’apparition et de la profondeur, dans la station de la Toute-Miséricorde et de la Très-Miséricorde (en tant que la station de la Toute-Miséricorde est la station de la Manifestation (de Dieu) par l’apparition et le déploiement (bast) de l’existence et que la station de la Très-Miséricorde est la station de la Manifestation (de Dieu) par l’intérieur (le fond) et la saisie (qabd) de l’existence).
LE SENS VISÉ DU BASMALLAH DANS CETTE SOURATE EST LE VOULOIR DIVIN DANS LA STATION DE L’UNITÉ ET DE LA MULTITUDE,
Dans la mesure où le noble verset {Dis : Lui, Dieu est Un} rassemble l’Unité cachée (al-ghaybiyyah) (représentée par « huwa » (Lui)) et la Divinité Nominale (représentée par « Allâhu » (Dieu)), ce qui est visé du « Nom de Dieu » (« ismi-llâhi ») est la troisième Station/niveau – celle du grand (monde) Intermédiaire qui est l’apparence du Nom de Dieu, ce dernier étant la Station du Vouloir Absolu, le Détenteur de la détermination et de l’apparition de la Toute-Miséricorde, au sein même de la Très-Miséricorde, et le Détenteur du déploiement tout en étant le Détenteur de la saisie.
-Le 1er verset-
بسم الله الرحمن الرحيم،
قُلْ هُوَ اللَّهُ أَحَدٌ (1)
Bi-smi-llâhi ar-Rahmâni ar-Rahîmi, qul huwa Allâhu ahadunn
Par [la grâce du] Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux,
le Très-Miséricordieux, dis : Lui, Dieu est Un,
قُل « Qul «
« Dis » : un ordre venant de Dieu adressé à qui ? Au Messager de Dieu, certainement. A d’autres ? A chacun d’entre nous ?
هُوَ » Huwa «
Pronom personnel, 3ème personne masculin singulier, appelé en arabe « al-ghâ’eb » (l’absent, le caché, l’invisible) qu’on peut traduire par « Lui » ou « Il ». Pourquoi sa présence en début de phrase, avant le Nom de Dieu « Allâhu » ? Le pronom est-il là pour insister sur le contenu de la phrase qui suit ? Désigne-t-il autre chose ?
اللهُ » Allâhu «
Littéralement « La Divinité » ou « Le Dieu ». Nous avons justifié notre préférence de garder « Dieu » au lieu de « Allah » dans le N°0 de la Revue. Quelle est sa fonction par rapport à « huwa » ? Explicite-t-il le pronom personnel ou indique-t-il autre chose, un autre niveau de la Manifestation divine ?
أَحَدٌ » Ahadunn «
« Un ». Nom indéterminé, employé sans article, indiquant un Attribut de Dieu : « Dieu est Un ». Quel est le sens de « Un » (Ahad). A-t-il le même sens que « Un » (Wahed) ?
Reprenons.. (en nous aidant des indications données par l’imam Khomeynî(qs), dans ses livres « Arba‘ûna hadîthann » (notamment le onzième hadîth (sur la Fitra) et le dernier) et « Al-Adâb al-Manawiyyat li-s–Sallât ».
« L’interprétation de cette sourate dépasse de beaucoup notre capacité de compréhension et est beaucoup plus grandiose que notre puissance intellectuelle et rationnelle, notait l’imam Khomeynî(qs).
Cependant, cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas essayer de comprendre. Selon lui(qs), cette sourate bénie at-Tawhîd est une démonstration de six Attributs (qui sont mentionnés dans la sourate), en partant de l’Essence divine en tant qu’« Identité » Absolue (c’est-à-dire sans aucune condition, contrainte). Elle indique les niveaux de l’Unicité, les différentes stations.
قُل » Qul «
« Dis » est un ordre de Dieu (la « Présence de l’Unité Associative (al-Ahadiyyah al-Jama‘iyyah) ») adressé à Son Messager Mohammed(s) (« la Station du Grand Intermédiaire et le Miroir du groupement et des détails »). Il est rapporté de l’Imam as-Sâdeq(p), le tenant de son père, l’Imam al-Bâqer(p), à propos de « Qul » : « Fais apparaître ce que Nous t’avons révélé, ce dont Nous t’avons informé par la composition des lettres [mots] que Nous t’avons lus pour que celui qui prête l’oreille se dirige par elles et soit témoin..» (Bihâr al-Anwâr, vol.3 p221)
Certains savants voient dans cet ordre une indication pour le serviteur/adorateur de marcher dans ces étapes (indiquées dans la sourate) et de voir ces stations d’une vision spirituelle certaine, de la vérité de la certitude. Ainsi, l’homme atteindra la vérité de la foi et il en résulte pour lui la vérité de la Connaissance par Dieu.
هُوَ » Huwa «
« Huwa » indique la Station de l’Identité absolue, dans le sens qu’elle est elle sans aucune détermination des déterminations des Attributs, ou manifestation des Manifestations des Noms jusqu’aux Noms de l’Essence, qu’aucun mot ne peut exprimer. D’où l’emploi du pronom personnel masculin à la troisième personne du singulier (« al-ghâ’eb » en arabe qui signifie l’absent, le caché). Il est une indication de la Station de l’Essence, en fait une indication de l’Inconnu.
Et cette indication (« Huwa », Lui) n’aurait pas été sans la présence du Détenteur de ce cœur pur à la Station grandiose, le Sceau des Prophètes, le Prophète Mohammed(s), et de l’Ordre divin de faire apparaître cet « aspect » de Dieu Très-Elevé.
Quand le Messager de Dieu, ne se maintenant pas dans l’Attraction absolue, accéda à la station de l’Intermédiaire, il(s) dit : « Allâhu Akbar ».
اللهُ » Allâhu «
« Allâhu » est le Nom Regroupant (« synthétique ») le plus grandiose, pour le Seigneur Absolu. Ce que l’œil « Intermédiaire » voit de la multitude des Noms dans la Station de l’Apparition (zhuhûr) de l’Unicité (al-Wâhadiyyah) est la même manifestation, absente (ghaybî), cachée de la Station de l’Unité (al-Ahadiyyah). Il n’y a pas de prédominance. Dans le cœur de ce pèlerin (le Prophète Mohammed(s)) parcourant la station de l’Unicité (al-Wâhadiyyah) pour celle de l’Unité (al-Ahadiyyah). Il n’y a pas de prédominance de la Station de l’Unicité (al-Wâhadiyyah) sur celle de l’Unité (al-Ahadiyyah).
Et sans doute, la raison de mettre « Dieu » (« Allâhu ») avant Un (« Ahadu ») est pour indiquer la station de la Manifestation dans le cœur du Pèlerin [le Prophète Mohammed(s)] – alors que les manifestations de l’Essence divine sur les cœurs des Proches-Elus commencent d’abord par la Manifestation des Noms Qualificatifs (les Attributs) présents dans la Présence de l’Unique (al-wâhed), les Noms qualificatifs (Attributs) de l’Unicité (al-Wâhadiyyah). Ensuite se réalise la manifestation par les Noms de l’Essence de l’Unité (al-Ahadiyyah).
أَحَدٌ » Ahadunn «
Dieu est Un (« Ahad »), ni composé, ni divisible. Il n’est pas engendré ni n’engendre. L’Un est l’Essence, uniquement Elle, sans considération de la multiplicité en Elle, la Vérité pure, l’Existence sans contrainte, ni condition, ni particularité. Alors que l’Unique (« Wâhed ») est l’Essence avec la considération de la multitude des Attributs et elle est la Présence Nominale en tant que le Nom est l’Essence avec l’Attribut.
Selon un propos de l’Imam ‘Alî, le Prince des croyants(p): « Dire que Dieu est Un, comporte quatre sens, deux qui sont faux et deux qui sont corrects.
1-Quant aux sens faux : l’un consiste à dire « Dieu est Un » en pensant au nombre et au calcul. Ce sens est faux car ce qui n’a pas de second ne peut pas entrer dans la catégorie du nombre. Ne voyez-vous pas que ceux qui disent que Dieu est le troisième d’une trinité – c’est-à-dire les Chrétiens – tombent dans l’incroyance?
2-Un autre faux sens consiste à dire que telle chose est unique en son genre, c’est-à-dire une espèce de son genre, ou un élément de cette espèce. Ce sens n’est pas non plus correct quand il est appliqué à Dieu, car il implique le rapprochement de quelque chose à Dieu, or Dieu est au-dessus de toute ressemblance.
3-Quant aux deux significations exactes quand on les applique à Dieu : l’une consiste à dire que Dieu est unique, en ce sens que rien ne Lui ressemble parmi les choses. Dieu possède une telle unicité.
4-Et l’autre consiste à dire que Dieu est Un en ce sens qu’aucune multiplicité ou division n’est concevable en Lui ni à l’extérieur, dans l’esprit ou dans l’imagination. Dieu possède une telle unité. »
Réponse de l’Imam A’lî(p) à un Bédouin qui lui avait demandé lors de la bataille du Chameau s’il affirmait que Dieu était Un.
Bihâr al Anwâr vol.2 p65
« Ahad » indique que ces différents degrés de Manifestations ne constituent pas des réalités multiples séparées. Tout est présent en cette Unité sans la moindre trace de multiplicité ni de composition.
Ainsi, en résumé :
-« Huwa » serait une indication de la Station exempte de toute manifestation et apparition ;
-« Ahad » serait une indication de la Manifestation des Noms Intérieurs, cachés (ghaybiyyah) ;
-« Allâhu » serait une indication de la Manifestation des Noms Apparents.
Et par ces trois ordres (Huwa, Allâhu, Ahad) se réalisent les premières considérations pour la Présence de la Seigneurie.
اللَّهُ الصَّمَدُ (2)
Allâhu as–samadu
Dieu as-Samed
اللهُ » Allâhu «
Le Nom de Dieu « Allâhu » a-t-il la même fonction que le Nom de Dieu (« Allâhu ») précédemment cité ? Pourquoi le rappel de ce mot ?
الصَّمَدُ » as–Samadu «
Il n’y a pas de mot dans le Coran qui ne soit traduit aussi différemment: de « l’Impénétrable » à « le Plein » en passant par « le Seul à être imploré pour ce que nous désirons » ou « à qui tous les êtres s’adressent dans leurs besoins ». Ce mot à lui-seul mérite une étude approfondie.
Au niveau linguistique, nous trouvons dans le dictionnaire les sens suivants pour « Samad » : « terrain dur, formant une élévation ; massif qui n’est pas creux en dedans ; seigneur, maître, chef à qui tous s’adressent et qui arrange toutes les affaires ». Ses sens peuvent être résumés comme suit : « la station élevée, dure, qui élève, que rien ne surpasse et auquel tout revient ».
Par suite viendraient les autres sens comme « tenir bon », « se rendre chez », « se diriger vers » « dresser (qqch) ».
Ce mot signifie-t-il la même chose en se rapportant à Dieu ? Pourquoi cet Attribut est-il déterminé ? L’article signifie-t-il quelque chose de façon spécifique ?
Reprenons.. (en nous aidant des indications données par l’imam Khomeiny(qs), dans ses livres « Arba‘ûna Hadîthann » (notamment dans le 11ème hadîth (sur la Fitra) et le dernier) et « Al-Adâb al-manawiyyat li-s–Sallât ».
Après le premier verset, viennent trois autres versets qui citent quatre autres Attributs se rapportant à Dieu (« as–Samed, lam yalid, lam yûlad, lam yakun lahu kufu’ann ahadunn ») qui sont des Attributs « négatifs », d’exemption (« Dieu n’est pas.. »), « as–Samed » étant le nom regroupant (« synthétique ») des trois derniers Attributs qui l’explicitent.
اللهُ » Allâhu «
Rappel du Nom de Dieu (« Allâhu ») regroupant (« synthétisant ») en Lui tous les Noms et Attributs Divins pour la Station de l’Essence. En d’autres termes, le Nom de Dieu (« Allâhu ») indique ici l’Essence Divine dans la Présence de l’Unicité (Wâhadiyyah) en fonction de la considération des Noms et des Attributs.
الصَّمَدُ » as–Samadu «
Il est un des Beaux Noms de Dieu. De nombreux sens et secrets sont rapportés dans les nobles hadiths et propos rapportés des
Infaillibles(p) pour ce mot. L’iman Khomeyni(qs) parle d’un propos de l’Imam al-Bâqer(p) qui en dit long sur les secrets de ce mot :
« Je pourrais développer toutes les prescriptions et les lois divines, et toutes les vérités à partir de « as–Samed ». »
(cf. le long propos in Bihâr, vol.3 p225, Bâb 6 H.15 qui cite « l’Unicité, l’Islam, la foi, la religion ».)
A l’adresse des gens de Basrah qui l’interrogeaient sur le sens de « as–Samed », l’Imam as-Sâdeq(p) rappela les propos tenus par son aïeul, Hussein fils de ‘Alî(p) aux gens de l’apparence qui risquaient de s’égarer : « Dieu (qu’Il soit Glorifié !) a expliqué
« as–Samed » dans Sa Parole {Dieu est Un, Dieu est as–Samed} en ajoutant {Il n’engendre pas ni n’est engendré et nul n’est égal à Lui.}. »
Il est également évoqué qu’« as–Samed » signifie qu’Il est un Maître Généreux vers Qui reviennent les gens pour leurs besoins ; ou qu’Il n’a pas de creux [de vide], alors rien n’est engendré de Lui et Lui n’est pas engendré de quelque chose, et qu’Il n’a pas de semblable ni de pareil.
Cela est l’explication générale, commune, suivant la coutume, donnée par le Messager de Dieu(s) pour contrecarrer les propos des incroyants et des associationnistes qui attribuaient à leurs divinités des qualifications de l’ordre du monde de la contingence.
Dans ce sens vont les propos rapportés des Imams(p), notamment d’al-Bâqer(p), le tenant de son père, de son grand-père al-
Hussein(p) (cités in Bihâr, vol.3, Bâb 6, p223) : « « as–Samed » est Celui qui n’a pas de creux (de cavité), « as–Samed » est Celui dont le pouvoir est achévé, « as–Samed » est Celui qui ne mange pas ni ne boit, « as–Samed » est Celui qui ne dort pas, « as–Samed » est
Le Permanent qui n’a pas disparu et ne disparaîtra jamais. »
Et de l’Imam as-Sajjâd(p) : « « As–Samed » est Celui qui n’a pas d’associé et la protection de quoi que ce soit ne Le fait pas ployer. »
Cela n’empêche pas d’autres sens pour « as–Samed » comme nous allons l’évoquer à travers d’autres propos rapportés des Infaillibles(p). (cités également in Bihâr, vol.3 p223, Bâb 6)
Sayyed Tabâ’tabâ’î cite, dans son Tafsîr al-Mîzân, un propos rapporté par Zayd fils de ‘Alî(p) : « « As–Samed » est Celui qui s’Il veut quelque chose, lui dit : « sois ! » et elle est ; « as–Samed » est Celui qui a créé les choses de rien alors Il les a créées par
contraires, selon des formes et par couples, puis Il s’est isolé dans l’Unicité, sans contraire, sans forme ni semblable ni égal. »
De l’Imam al-Bâqer(p) : « « As–Samed » est le Maître obéi qui n’a pas au-dessus de Lui quelqu’un qui Lui donne des ordres ou Lui impose des interdits. »
Et de l’Imam al-Jawâd(p) : « [« As–Samed » est] le Maître vers Lequel on se dirige pour le peu et le beaucoup. »
(Kâfî, vol.1 p123 H1, Bâb Ta’wîl as–Samed)
Ainsi, après l’indication de la Station de l’Unité (al-Ahadiyyah) (loin de la création), la Station d’as–Samadiyyah est évoquée : l’indication de nier de Dieu (« Allâhu ») toute limite, tout manque, tout « creux », toute détermination, toute contrainte, toute condition.. (qui sont propres aux choses contingentes), en même temps, d’affirmer Sa Permanence et le retour de toute chose, de toute créature vers Lui. « As–Samed » indique donc la Station élevée de façon absolue que rien ne surpasse : toute chose, toute existence s’abaissant devant Dieu et revenant à Lui. Tout a besoin de Lui et se tourne vers Lui pour tout besoin.
Lier son cœur à ce Nom c’est reconnaître son besoin de Lui et faire en sorte de pouvoir recevoir tout ce qui vient de Dieu et de Ses créatures dans un état exempt de toute impureté.
-L’article « al » dans « as–samed » indique la « restriction » dans le sens que Seul Dieu est Celui à Qui l’on s’adresse, vers Qui l’on revient, de façon absolue. Alors que « Ahad » ne s’applique qu’à Dieu et il n’y a pas besoin de rappeler la restriction.
لَمْ يَلِدْ وَلَمْ يُولَدْ (3)
Lam yalid wa lam yûlad
Il n’a pas engendré et Il n’est pas engendré
وَلَمْ يَكُن لَّهُ كُفُوًا أَحَدٌ (4)
Wa lam yakun lahu kufuwann ahadunn
Et nul n’est égal à Lui.
لَمْ يَلِدْ وَلَمْ يُولَدْ » lam yalid wa lam yûlad «
« Walada » : engendrer, enfanter, verbe utilisé ici sous les deux formes active et passive. Et « lam » indiquant une négation dans le passé. Le sens serait « Il n’a pas engendré » réfutant toute attribution à Dieu d’un fils comme le font les Chrétiens ; et « Il n’est pas engendré », rien ne Le précédant. Il est alors qu’il n’y avait rien.
وَلَمْ يَكُن لَّهُ كُفُوًا أَحَدٌ » wa lam yakun lahu kufuwann ahadunn «
« Kufu’ann » : égal, pareil, équivalent. Réfutation de toute forme d’associationnisme (quelle qu’elle soit) à Dieu.
Reprenons.. (en nous aidant des indications données par l’imam Khomeiny(qs), dans ses livres « Arba‘ûna hadîthann » (notamment dans le onzième hadîth (sur la Fitra) et le dernier) et « Al-Adâb al-manawiyyat li-s–Sallât ».
لَمْ يَلِدْ وَلَمْ يُولَدْ » lam yalid wa lam yûlad «
Après avoir vu les trois premières stations de la Manifestation de Dieu, viennent les quatrième et cinquième stations, celles de ne pas imputer à Dieu le fait d’engendrer et d’être engendré : la Station de l’absence de séparation de quelque chose de Lui et la Station de l’absence de Sa séparation de quelque chose.
Dans le sens que ne se forme pas de Son Essence quelque chose, ce qui impliquerait la division et la parcellisation d’une part et d’autre part la composition en parties (tarkîb) de l’Essence Divine, ainsi que le besoin des parties les unes des autres, alors que Dieu est Un, sans division, ni composition, le Riche, Celui qui se suffit à Lui-même. S’Il veut quelque chose, il Lui suffit de dire à la chose : « Sois » et elle est.
Ni qu’Il est formé en Son Essence [à partir] de quelque chose, ce qui impliquerait le besoin de l’engendré de celui qui l’a engendré alors que Dieu est le Riche, Qui se suffit à Lui-même. De même cela impliquerait une limite dans le temps, alors que Dieu ne saurait avoir ni commencement ni fin puisqu’Il est l’Existence même.
وَلَمْ يَكُن لَّهُ كُفُوًا أَحَدٌ » wa lam yakun lahu kufuwann ahadunn «
La sixième station est celle de ne rien associer à Dieu. « Kafu’ » dans le sens qu’il y aurait une sorte de divinité indépendante de Lui à côté de Lui, ce qui impliquerait la limite, le manque, le besoin alors que Dieu étant l’Existence absolue, il n’y a pas de place pour autre que Lui sinon le néant. Il est Un, Unique, le Riche, Qui se suffit à Lui-même, n’ayant pas d’associé, ni d’égal ni d’opposé.
En résumé :
-« Huwa » (Lui) représente l’ « Identité » Absolue.
-En tant qu’Absolue, elle doit rassembler l’ensemble des Perfections, donc Il est Dieu (« Allâhu ») ;
-En même temps qu’Il rassemble l’ensemble des Perfections, Il est « simple » (c’est-à-dire non-composé), sinon l’Identité ne serait pas absolue. Alors, Il est « Un » (non composé) et le corollaire de l’Unité (Ahadiyyah) est l’Unicité (Wâhadiyyah).
-Et quand l’ « Identité » Absolue réunissant l’ensemble des Perfections (« Allâhu ») est exempte de l’ensemble des manques qui se ramènent à la quiddité (Mahiyah, définissant la chose), alors cette Essence sainte est « Samed », elle n’est pas « creuse » (ou « vide »).
-Et quand l’ « Identité » est Absolue, rien n’est jamais engendré d’Elle : rien de se sépare d’Elle et Elle ne se sépare de rien. {Il n’engendre pas et n’est pas engendré.}.
Il (« Huwa ») est le Principe/Origine de toute chose et le retour de l’ensemble des existences, sans séparation, ce qui impliquerait une perdition, une diminution, un manque.
-Et l’ « Identité » Absolue n’a pas d’égale parce qu’on ne peut concevoir la répétition dans la Perfection pure.
En conclusion
Il est rapporté du Messager de Dieu(s) : « Les sept cieux et les sept terres sont fondés sur « Dis : Lui, Dieu est Un » ; et cela est le sens de Sa « Samadiyyah ». »