The Scientific and Cultural Website of Shia belief

Une brève introduction à Risalat al-Huquq

Une brève introduction à Risalat al-Huquq

2025-03-10

38 Views

Une brève introduction à Risalat al-Huquq

Épître sur Les Droits en Islam (Risalat al-Huquq), cet ouvrage présente les 51 droits fondamentaux en Islam tels qu’ils furent présentés et exprimés par le quatrième Imam, l’Imam as-Sajjâd(p), le fils de l’Imam Hussein(p) ; fils de l’Imam ‘Alî(p), fils d’Abû Tâleb est une épître adressée à ses compagnons et partisans où l’Imam Zayn al-‘Abidîne(p) indique les droits de Dieu sur Ses serviteurs  (les plus importants), puis continue avec les droits des membres, des viscères, de l’œil, de la langue, le ventre, le sexe, les sept organes, même les droits des actes sur la personne, les actes d’adoration de Dieu comme la prière, le jeûne, le hajj,  les actes envers les autres, l’aumône..

De même, sont évoqués le droit du gouverneur sur la société et ses devoirs envers elle. Ainsi, sans citer le gouvernement, le régime, ni le terme d’affrontement, il expose les spécificités du gouvernement islamique qui devront être appliquées dans l’avenir. Il(p) explique également les droits du père et de la mère, des parents, des enfants, des proches, des amis, des voisins, même du mendiant, des minorités religieuses..

Il est à noter que bien avant la déclaration universelle des droits de l’homme, l’Imam Zayn al-‘Abidîne(p) exposa dans cette épître l’ensemble des devoirs que l’homme doit assumer envers Dieu, envers lui-même et envers les autres, en tant que créature de Dieu, membre de la société et notamment de la communauté musulmane, de façon spécifique.

A la fin de son introduction, l’Imam as-Sajjâd(p) dit : « Bienheureux est celui qui a pu respecter ces droits avec l’aide de Dieu Qui l’a assisté et appuyé. »

Biographie de l’Imam as-Sajjâd(p)

Ali b. Husayn b. Ali b. Abi Tâlib, connu sous le nom de l’Imam as-Sajjâd et l’Imam Zayn al-‘Abidîn, est le quatrième Imam de chiite, fils du troisième, l’Imam Husayn. La plupart des historiens sont d’accord sur la date de sa naissance qui était durant la 38e année de l’hégire. Ainsi il était présent pendant une partie de la vie de l’Imam Ali (a), ainsi qu’à l’époque de l’imamat de l’Imam al-Hasan (a) et celui de l’Imam al-Husayn (a). Précisons aussi que certains historiens considèrent son année de naissance, le 48e année de l’hégire.[1]

Le nom et l’identité de sa mère sont objets des divergences. Différents noms sont attribués à sa mère comme : Shahrbânû, Shahrbânûyih, Shâh-i-Zanân, Jahânshâh, etc. Selon Shaykh Mufîd, elle s’appelle Shâh-i-Zanân, la fille de Yazdgird, roi de la Perse. D’après Sadûq, elle est la fille de Yazdgird qui est morte à la naissance de l’Imam as-Sajjâd.

Les surnoms de l’Imam as-Sajjâd sont : Abu al-Hasan, Abu al-Husayn, Abû Muhammad, Abû Abd allah. Ses attribues sont : Zayn al-‘Âbidîn, Sayyid as-Sâjidîn, Sajjâd, Hâshimî, ‘Alawî, Madanî, Qurayshî, Ali al-Akbar. Précison aussi qu’il était connu durant sa vie, sur les noms de Ali al-Khayr, Ali al-Asghar, Ali al-‘Âbid.[2]

La date exacte du martyre de l’Imam as-Sajjâd (a) n’est pas connue ; certains la considèrent l’année 94 H.L. et certains l’année 95 H.L. Il y a aussi des désaccords sur la date de mort de l’Imam as-Sajjâd, y compris 12 Muharram et 25 Muharram. D’autres rapports sont dans les sources, y compris 18, 19 et 22 Muharram.

Il a terminé sa vie en martyre, comme son père et son grand-père. Il a été empoisonné sous l’ordre de Walîd b. ‘Abd al-Malik. Sa tombe est dans le cimetière de al-Baqi‘ à côté de la tombe de son oncle l’Imam Hasan (a), son fils l’Imam Muhammad al-Bâqir (a) et son petit-fils l’Imam Ja’far al-Sâdiq (a) .

Les textes qui prouvent son Imamat

En plus de raisons générales de l’Imamat des douze Imams infaillibles (p) que nous avons indiquées, certaines raisons spécifiques existent également pour prouver l’Imamat de ‘Ali ibn Hussayn (p), dont certaines sont citées ici de son père, l’Imam Hussayn (p).

Abû Bakr Hazramî cite l’Imam Sâdiq (p) qui a dit : « Quand Hussayn ibn ‘Ali (p) allait à l’Irak, il a confié un livre et un testament à Ummi Salamah. Lorsque ‘Ali ibn Hussayn (p) était de retour de Karbala à Médine, Ummi Salamah lui a donné ces dépôts. »[3]

Fudayl ibn Yasâr a rapporté de l’Imam Muhammad Bâqir (p) : «Quand l’Imam Hussayn (p) partait pour l’Irak, il a donné un livre, un testament, et d’autres choses à Ummi Salamah, l’épouse du Prophète Muhammad (P), et lui a dit: «Quand mon fils aîné vient à toi, donne-lui ces dépôts. » Après la mort en martyre de l’Imam Hussayn (p), son fils ‘Ali est allé à Ummi Salamah et a pris les dépôts. »[4]

Abul Jârûd cite l’Imam Muhammad Bâqir (p) qui a dit : « L’Imam Hussayn (p) a appelé sa fille, Fatima, avant son martyre et lui a donné un livre enveloppé et un testament. A ce moment-là, ‘Ali ibn Hussayn (p) était très malade. Plus tard, Fatima lui a donné le livre. Par Dieu ! Le même livre est maintenant avec nous. »

Abul Jârûd a demandé : « Qu’est-ce que dans ce livre, que ma vie soit sacrifiée pour vous ? » L’Imam Bâqir (p) a dit en réponse: «Tout ce dont les gens ont besoin existe dans ce livre. Par Dieu ! Toutes les limites (hudûd) et prescriptions islamiques ont été mentionnées dans ce livre, même le prix du sang pour une égratignure sur la peau. »[5]

‘Abdullâh ibn ‘Atabah dit: «J’étais avec Hussayn Ibn Ali (p) quand ‘Ali ibn Hussayn (p) est arrivé. J’ai demandé à l’Imam Hussayn (p) : ‘Si vous décédez, un jour, à qui devrons- nous référer?’ L’Imam (p) a répondu: ‘Référez-vous à mon fils qui est ici. Il sera l’Imam et le père des Imams ».[6]

Mas’ûdî a écrit dans son livre «Ithbâtul Wasîyah » : « A Karbala, Hussayn (p) a appelé ‘Ali ibn Hussayn (p) qui était malade, lui a enseigné le Grand Nom de Dieu et les héritages des Prophètes; puis il lui dit que les livres, les sciences, et l’arme ont été confiés à Ummi Salamah et elle devra les lui donner. »[7]

Sayyid Murtazâ a écrit dans le livre intitulé «Uyûnul Mu’djizât » : « Les narrateurs de hadiths ont rapporté que Hussayn ibn ‘Ali (p) a voulu dans son testament que le Grand Nom de Dieu, et les héritages des Prophètes soient donnés et enseignés à son fils ‘Ali ibn Hussayn (p). » Ensuite, l’Imam Hussayn (p) a dit: « Il sera l’Imam après moi. »[8]

Muhammad ibn Muslim dit: «J’ai demandé à l’Imam Sâdiq (p) : ‘Où est la bague de Hussayn ibn ‘Ali (p)? J’ai entendu qu’on l’a retirée de son doigt à Karbala.’ L’Imam (p) a dit: «Ce n’est pas vrai. Hussayn (p) a donné sa bague à son fils, ‘Ali ibn Hussayn, et cela est mentionné dans son testament. Il lui a aussi légué la position de l’Imamat, tout comme l’Envoyé de Dieu (P) l’a légué à l’Emir des Croyant (p), celui-ci à son fils Hassan, et celui-ci à son frère Hussayn. Après ‘Ali ibn Hussayn (p), la bague est arrivée à mon père et après ce dernier, c’est moi qui la détiens. Je la porte le vendredi et accomplis mes Prières avec elle. »

Je suis allé à l’Imam Sâdiq (p) un vendredi et l’ai trouvé en Prière. Quand sa Prière a fini, il a tendu son doigt vers moi. J’ai vu une bague dans son saint doigt avec cette inscription: «Il n’y a pas de divinité à part Dieu, c’est le viatique pour Le rencontrer. » Puis l’Imam (p) a dit: «C’est la bague de mon grand-père, Abû ‘Abdullâh Hussayn ibn ‘Ali (p). »[9]

L’auteur de Kachful Ghumma a plaidé pour l’Imamat de ‘Ali ibn Hussayn (p) en se servant d’autres raisons :

  1. L’Imam Sajjâd (p) était après son père le plus vertueux parmi les gens de son temps. Et il va de soi qu’en présence d’un tel homme, aucun autre ne peut être Imam.
  2. Les raisons logiques et des hadiths prouvent que l’existence de l’Imam a été toujours nécessaire et que la terre ne sera jamais vide des successeur de Dieu. D’autre part, les gens qui prétendaient à l’Imamat à l’époque de ‘Ali ibn Hussayn (p) n’avaient pas une vraie raison pour démontrer leur Imamat et leurs revendications étaient donc invalides. Par conséquent, l’Imamat de ‘Ali ibn Hussayn (p) est prouvé, parce que la terre ne sera jamais vide d’un Imam.
  3. Il y a des hadiths de la part de l’Envoyé de Dieu (P) sur l’Imamat de ‘Ali ibn Hussayn (p), comme celui de Jâbir qu’il a rapporté du Prophète (P ) ; l’Imam Muhammad Bâqir (p) l’a rapporté de son père, et celui-ci de son grand-père, et ce dernier de Fatima (s), fille du Messager de Dieu (P). Les noms des douze Imams, dont celui de l’Imam Sajjâd (p), sont enregistrés dans ce hadith de Jâbir.

Comme mentionné dans des hadiths, l’Emir des Croyants (p) avait déjà annoncé l’Imamat de son fils ‘Ali. Et puis, Hussayn ibn ‘Ali (p), avant sa disparition, avait mentionné l’Imamat de son fils ‘Ali ibn Hussayn (p) dans son testament lequel il avait confié à Ummi Salamah pour qu’elle le donne à ‘Ali ibn Hussayn (p). Hussayn (p) a considéré la demande de ce testament d’Ummi Salamah comme un signe du véritable Imamat.[10]

Jâbir ibn ‘Abdullâh Ansârî a dit au Prophète (P) : « Ô Envoyé de Dieu ! Qui seront les Imams de la descendance de ‘Ali ibn Abî Tâlib (p)? » Le Prophète (P) a dit: « Hassan et Hussayn, maîtres des jeunes du Paradis. Puis le maître des fidèles, ‘Ali ibn Hussayn et Bâqir; Muhammad ibn ‘Ali. Ô Jâbir! Lorsque tu le vois, salue-le de ma part. Après lui, Sâdiq, Ja’far ibn Muhammad, ensuite Kâzim, Mûsâ ibn Ja’far, puis Redhâ, ‘Ali ibn Mûsâ. Après lui, Taqî, Muhammad ibn ‘Ali, puis Naqî, ‘Ali ibn Muhammad. Après lui, Zakî, Hassan ibn ‘Ali, puis son fils, Qâim, Mahdî. Il remplira le monde avec justice après avoir été remplie d’injustice et d’oppression.

Ô Jâbir! Ils seront mes successeurs, descendants, et califes. Celui qui leur obéit m’a obéi. Et celui qui leur désobéit m’a désobéi. Celui qui nie un ou tous d’entre eux m’a nié. C’est grâce à leur existence que Dieu ne permet pas à la Terre d’avaler ses habitants».[11]

Œuvres importantes

Shaykh Mufîd écrit :

« de nombreux savants sunnites ont attribué de diverses sciences à l’Imam as-Sajjâd (a). Il reste également de nombreux conseils, supplications et prières, ainsi que hadiths à propos du Coran, des thèmes comme « licite » et « illicite », la guerre, et des dates particulières (l’histoire), qui sont attribués à lui et qui sont connus pour les savants. »[12] Il convient de mentionner que d’environ trois cents hadiths de l’imam as-Sajjad ont été raporrtées dans les Qutre livres chiites.

Traité de droits. Épître sur Les Droits en Islam (Risalat al-Huquq)

إعْلَمْ رَحِمَكَ اللهُ أَنَّ للهِ عَلَيْكَ حُقُوقًا مُحِيطَةً بكَ فِي كلِّ حَرَكَةٍ تَحَرَّكْتَهَا، أَوْ سَكَنَةٍ سَكَنْتَهَا، أَوْ مَنْزِلَةٍ نَزَلْتَهَا، أَوْ جَارِحَةٍ قَلَّبْتَهَا وَآلَةٍ تَصَرَّفْتَ بهَا، بَعْضُهَا أَكْبَرُ مِنْ بَعْضٍ.

Certains de ces droits ont plus d’importance que d’autres, et le droit le plus important de Dieu, qu’Il soit exalté, sur toi, et que Dieu a rendu obligatoire, c’est son droit qui est la base de tous les droits et dont tous les autres droits découlent. Puis il a rendu obligatoire des droits sur toi, de ta tête à tes pieds, à tous tes membres.

وَأَكْبَرُ حُقُوقِ اللهِ عَلَيْكَ مَا أَوْجَبَهُ لِنَفْسِهِ تَبَارَكَ وَتَعَالَى مِنْ حَقِّهِ الَّذِي هُوَ أَصْلُ الْحُقُوقِ وَمِنْهُ تَفَرَّعَ. ثُمَّ أَوْجَبَهُ عَلَيْكَ لِنَفْسِكَ مِنْ قَرْنِكَ إلَى قَدَمِكَ عَلَى اِختِلافِ جَوَارِحِكَ.

Il a établi et donné à tes yeux un droit sur toi, à tes oreilles un droit sur toi, à ta langue un droit sur toi, à tes mains un droit sur toi, à tes pieds un droit sur toi, à ton ventre un droit sur toi, à ton sexe un droit sur toi, ceci pour les sept organes par lesquels on agit.

فَجَعَلَ ِلِلِسَانِكَ عَلَيْكَ حَقًّا وَلِسَمْعِكَ عَلَيْكَ حَقًّا وِ لِبَصَرِكَ عَلَيْكَ حَقًّا وَلِيَدِكَ عَلَيْكَ حَقًّا وَلِرِجْلِكَ عَلَيْكَ حَقًّا وَلِبَطْنِكَ عَلَيْكَ حَقًّا وَلِفَرْجِكَ عَلَيْكَ حَقًّا، فَهَذِهِ الْجَوَارِحُ السَّبْعُ الَّتِي بهَا تَكُونُ الأَفْعَالُ.

Puis Dieu, qu’Il soit béni et exalté, a établi et donné à tes actions des droits sur toi. I1 a établi et donné à ta prière un droit sur toi, à ton jeûne un droit sur toi, à ton aumône un droit sur toi, à ton sacrifice (d’une bête durant le pèlerinage) un droit sur toi, et à tes actions des droits sur toi.

ثُمَّ جَعَلَ عَزَّ وَجَلَّ لأَفْعَالِكَ عَلَيْكَ حُقُوقًا فَجَعَلَ لِصَلاتِكَ عَلَيْكَ حَقًّا وَلِصَوْمِكَ عَلَيْكَ حَقًّا وَلِصَدَقَتِكَ عَلَيْكَ حَقًّا وَلِهَدْيِكَ عَلَيْكَ حَقًّا وَلأَفعَالِكَ عَلَيْكَ حَقًّا.

Puis ces droits de ta personne passent aux autres qui ont des droits obligatoires sur toi. Le plus obligatoire de ces droits est le droit de tes chefs (a’imma), puis le droit de tes subordonnés (ra’iyya), puis le droit de tes proches (rahim).

ثُمَّ تَخرُجُ الْحُقُوقُ مِنْكَ إلَى غَيْرِكَ مِنْ ذَوِي الْحُقُوقِ الْوَاجِبةِ عَلَيكَ. وَأَوْجَبُهَا عَلَيْكَ حُقُوقُ أَئِمَّتِكَ ثُمَّ حُقُوقُ رَعِيَّتِكَ ثُمَّ حُقُوقُ رَحِمِكَ.

Ces droits se divisent en plusieurs autres droits. Celui de tes chefs se divise en trois. Le plus obligatoire est le droit du gouverneur qui administre tes affaires puis le droit de ton enseignant, puis le droit de ton maître (celui qui t’a engagé à son service). Et tout responsable est un guide.

فَهَذِهِ حُقُوقٌ يَتَشَعَّبُ مِنْهَا حُقُوقٌ: فَحُقُوقُ أَئِمَّتِكَ ثَلاثَةٌ أَوْجَبُهَا عَلَيْكَ حَقُّ سَائِسِكَ بالسُّلْطَانِ ثُمَّ سَائِسِكَ بالْعِلْمِ، ثُمَّ حَقُّ سَائِسِكَ بالْمُلْكِ.

Puis les droits de tes subordonnés se divisent en trois. Le plus obligatoire est le droit de tes sujets, puis le droit de tes élèves, car l’ignorant est entre les mains, du savant, puis le droit de ce que tu possèdes de femmes et de serviteurs.

وَحُقُوقُ رَعِيَّتِكَ ثلاثَةٌ أَوْجَبُهَا عَلَيْكَ حَقُّ رَعِيَّتِكَ بالسُّلْطَان، ثُمَّ حَقُّ رعِيَّتِكَ بالْعِلْمِ، فَإنَّ الْجَاهِلَ رَعِيَّةُ الْعَالِمِ، وَحَقُّ رَعِيَّتِكَ بالْمُلْكِ مِنَ الأَزْوَاجِ وَمَا مَلَكْتَ مِنَ الأَيْمَانِ.

Puis ces droits que tes proches ont sur toi sont nombreux et liés selon la liaison des proches dans la famille. Celui qui t’est plus obligatoire c’est le droit de ta mère, puis le droit de ton père, puis le droit de ton enfant, puis le droit de ton frère, par ordre de proximité â toi, l’un après l’autre,

وَحُقُوقُ رَحِمِكَ كَثِيرَةٌ مُتَّصِلَةٌ بقَدْرِ اتِّصَالِ الرَّحِمِ فِي الْقَرَابَةِ فَأَوْجَبُهَا عَلَيْكَ حَقُّ أُمِّكَ ثُمَّ حَقُّ أَبيكَ ثُمَّ حَقُّ وَلَدِكَ ثُمَّ حَقُّ أَخِيكَ ثُمَّ الأَقْرَبُ فَالأَقْرَبُ وَالأَوَّلى فَالأَوَّلى.

puis le droit de ton maître bienfaiteur (qui t’a affranchi), puis le droit de ton affranchi dont tu es le bienfaiteur, puis le droit de toute personne qui t’a fait du bien, puis le droit du muezzin qui t’appelle à la prière, puis le droit de ton Imam dans la prière, puis le droit de ton compagnon, puis le droit de ton voisin, puis le droit de ton camarade, puis le droit de ton associé, puis le droit de ton argent et de tes biens, puis le droit de ton débiteur, puis le droit de ton créancier,

ثُمَّ حَقُّ مَوْلاكَ الْمُنْعِمِ عَلَيْكَ، ثُمَّ حَقُّ مَوْلاكَ الْجَارِيَةُ نِعْمَتُكَ عَلَيْهِ، ثُمَّ حَقُّ ذِي الْمَعْرُوفِ لَدَيْكَ، ثُمَّ حَقُّ مُؤَذِّنُكَ بالصَّلاةِ، ثُمَّ حَقُّ إمَامِكَ فِي صَلاتِكَ، ثُمَّ حَقُّ جَلِيسِكَ، ثُمَّ حَقُّ جَارِكَ، ثُمَّ حَقُّ صَاحِبكَ،

puis le droit de ton ami, puis le droit de celui qui plaide contre toi, puis le droit de celui contre qui tu plaides, puis le droit de celui qui te prend en conseil, puis le droit de celui que tu prends en conseil. Puis le droit de celui qui vient prendre ton avis, puis le droit de celui de qui tu prends l’avis, puis le droit du plus âgé que toi, puis le droit du plus jeune que toi,

ثُمَّ حَقُّ شَرِيكِكَ، ثُمَّ حَقُّ مَالِكَ، ثُمَّ حَقُّ غَرِيمِكَ الَّذِي تُطَالِبُهُ، ثُمَّ حَقُّ غَرِيمِكَ الَّذِي يُطَالِبُكَ، ثُمَّ حَقُّ خَلِيطِكَ، ثُمَّ حَقُّ خَصْمِكَ الْمُدَّعِي عَلَيْكَ، ثُمَّ حَقُّ خَصْمِكَ الَّذِي تَدَّعِي عَلَيْهِ، ثُمَّ حَقُّ مُسْتَشِيرِكَ، ثُمَّ حَقُّ الْمُشِيرِ عَلَيْكَ، ثُمَّ حَقُّ مُسْتَنْصِحِكَ، ثُمَّ حَقُّ النَّاصِحِ لَكَ، ثُمَّ حَقُّ مَنْ هُوَ أَكْبَرُ مِنْكَ، ثُمَّ حَقُّ مَنْ هُوَ أَصْغَرُ مِنْكَ،

puis le droit du mendiant, puis le droit de celui à qui tu mendies, puis le droit de celui qui t’a fait du mal par la parole et l’action, ou qui se réjouit contre toi par la parole et l’action, en le voulant ou sans le vouloir, puis le droit de tous tes coreligionnaires, puis le droit des minorités religieuses, puis les droits qui apparaissent selon les changements d’état et de situation.

ثُمَّ حَقُّ سَائِلِكَ، ثُمَّ حَقُّ مَن سَأَلْتَهُ، ثُمَّ حَقُّ مَن جَرَى لَكَ عَلَى يَدَيْهِ مَسَاءَةٌ بقَوْلٍ أَو فِعْلٍ أَوْ مَسَرَّةٍ بذَلِكَ بقَوْلٍ أَوْ فِعْلٍ عَنْ تَعَمُّدٍ مِنْهُ أَوْ غَيْرِ تَعَمُّدٍ مِنْهُ، ثُمَّ حَقُّ أَهْلِ مِلَّتِكَ عَامَّةً ثُمَّ حَقُّ أَهْلِ الذِّمَّةِ، ثُمَّ الْحُقُوقُ الْجَارِيَةُ بقَدْرِ عِلَل الأَحْوَالِ وَتَصَرُّفِ الأَسْبَاب.

Bienheureux est celui qui a pu respecter ces droits par l’aide de Dieu qui l’a assisté et appuyé.

فَطُوبَى لِمَنْ أَعَانَهُ اللهُ عَلَى قَضَاءِ مَا أَوْجَبَ عَلَيْهِ مِنْ حُقُوقِهِ وَوَفَّقَهُ وَسَدَّدَهُ.

Le traité de droits est un autre recueil attribué à l’Imam Sajjâd (a). Dans ce recueil, 51 traités sont récapitulés.

Les droits d’Allah sur soi

  1. Le droit le plus important d’Allah

2) Le droit de ta personne

3) Le droit de la langue

4) Le droit des oreilles

5) Le droit des yeux

6) Le droit des mains

7) Le droit des pieds

8) Le droit du ventre

9) Le droit des parties intimes

Les droits des actes

10) Le droit de la prière

11) Le droit du Hajj

12) Le droit du jeûne

13) Le droit de l’aumône

14) Le droit du sacrifice

Le droit des leaders

15) Le droit du gouverneur

16) Le droit de l’enseignent

17) Le droit de ton maître (qui t’a engagé)

Droits des sujets

18) Les droits des sujets sous son autorité

19) Droits des élèves

20) Le droit de l’épouse

21) Le droit du serviteur

Droits des liens du sang

22) Le droit de la mère

23) Le droit du père

24) Le droit de l’enfant

25) Le droit du frère

Droits des autres

26) Le droit du bienfaiteur (celui qui affranchi un esclave)

27) Le droit de l’esclave affranchi

28) Le droit de celui qui fait un acte généreux

29) Le droit du Mu’adhdhin

30) Le droit de l’imam durant la prière rituelle

31) Le droit de l’ami avec qui l’on s’assoie

32) Le droit du voisin

33) Le droit du compagnon

34) Le droit de ton associé

35) Le droit de l’argent

36) Le droit du débiteur

37) Le droit d’un ami (partenaire)

38) Le droit de celui qui plaide contre soi

39) Le droit celui contre qui l’on plaide

40) Le droit e celui qui demande conseil

41) Le droit de celui qui conseille une personne

42) Le droit de celui qui prend un avis de soi

43) Le droit du conseiller

44) Le droit du plus âgé que soi

45) Le droit du plus jeûne que soi

46) Le droit de celui qui demande

47) Le droit de celui à qui l’on demande

48) Le droit de celui ‘à travers qui Dieu te rend heureux

49) Le droit de celui qui agit mal avec soi

50) Le droit des coreligionnaires

51) Le droit des minorités religieuses

Introduction du traducteur

L’Épitre des droits en Islam d’Imam Zayn al-‘Abidin est l’unique travail qui lui soit attribué hormis les supplications ou des narrations et des lettres. Le fait que ce soit un document écrit supporte le fait que certaines supplications étaient initialement des documents écrit.

L’Épitre des droits en Islam élabore une narration célèbre du Saint Prophète, transmises dans de nombreuses versions, sans aucun doute, répétée à de multiples occasions, dont une version typique serait: nul doute que ton Maître a des droits sur toi et ton épouse a des droits sur toi.

Une autre version de cette narration y inclut les invites, le corps, les yeux et les amis parmi ceux qui ont des droits Dans d’autres versions, d’autre closes sont ajoutées: « alors donne à ceux qui ont des droits sur toi leurs dues. » [13]  Une autre narration explique que « Dieu a donné à toute Person qui possède un droit ses droits. ». [14]

Les sources chiites fournissent de nombreuses sources pertinentes. Ainsi par exemple, le Saint Prophète a dit:

Dieu a attribué sept droits sur une personne de foi (al-mu’min) à l’égard d’une autre personne de foi: le respecter en tant qu’individu, l’aimer dans son cœur, partager avec lui sa richesse, considérer la médisance comme illégale, lui rendre visite quand il est malade, escorter son cercueil et ne rien dire hormis du bien à son sujet après sa mort. [15] L’Épitre des droits en Islam d’Imam Zayn al-‘Abidin semble avoir été écrit sur la base d’une demande d’un disciple. En effet, dans une des versions, il est préfacé de la manière suivante: ceci est un traité de ‘Ali fils de Hussayn pour l’un de ses compagnons ». L’Imam y explique avec plus ou moins de détail, ce que signifie « toute personne qui possède un droit » comme mentionné dans le hadith ci-dessus. Tout au long il fournit des exemples spécifiques en se basant sur le Saint Coran, la sunna et les actions et paroles des Imams précédents.

Ainsi donc, dans ce contexte, la meilleure traduction du mot haqq est le mot droit. Il a de nombreux sens proches ou similaires à garder à l’esprit telle que adéquation, justice, réalité, justesse, à propos, pertinence, nécessité, responsabilité, obligation, devoir ou du.

Un coup d’œil à l’Épitre des droits en Islam qu.il aurait été préférable de traduire le mot « droits » par devoirs, obligations ou responsabilités dans la mesure où l’épitre n’a pas de rapport direct avec le droit des individus mais plus avec les droits que les autres ont sur une personne que ce dernier doit respecter. Quoiqu’il en soit, il semble important de préserver le terme « droit » si c’est pour mettre l’emphase sur les droits de l’homme comme une responsabilité primordiale; l’Islam diverge profondément de la majorité des points de vue occidentaux, même s’il existe de nombreuses similitudes avec les autres traditions religieuses tant occidentales qu’orientales.

Islam regarde l’individu dans sa globalité, ce qui signifie qu’il regarde d’abord sa relation avec Dieu puis celle avec les créatures de Dieu. Ce qui est essentiel dans la relation d’un individu avec Dieu c’est atteinte de le salut, en d’autres termes, qu’il suive la guidance de Dieu qui est basé sur la miséricorde et tourné vers le meilleur de son intérêt.

Pour faire court, l’Islam met en perspective la perspective minimaliste de l’individu, dans la mesure où l’être humain n’est pas capable de regarder au-delà de ses intérêts directs durant son existence. Mais cette minimisation de l’individualisme n’est pas une dévaluation de l’individu. Bien au contraire, il l’élève au sommet ultime de l’importance puisque tout est orienté pour l’atteinte de son bonheur dans l’autre monde.

L’Islam reconnait simplement l’ignorance de l’être humain et son incapacité à percevoir leur propre bien ultime sans la guidance divine. Puis il s’emploie à saper et à détruire l’ignorance individuelle, un processus qui implique le dégonflement de son égo et l’élimination des désirs égoïstes. En conséquence le soi ou l’âme (nafs) a quelques droits mais beaucoup de devoirs et de responsabilités. Ou plutôt l’âme a seulement un véritable droit, le droit du salut.

Le droit d’une personne au salut suit très logiquement le droit de Dieu, qui est celui d’être adoré sans aucun partenaire (e.g. tawhid). La voie ver le salut est l’obéissance à Dieu et donc, il est du droit de l’âme qu’elle soit utilisé à obéir Dieu. De par Sa véritable nature qui est que « Sa miséricorde précède Sa colère », Dieu exprime sa compassion et sa guidance et à travers l’obéissance, le servant ouvre à lui toute la variété de cette compassion.

En d’autres termes, prendre part dans la miséricorde de Dieu dépend de la suivi de Sa guidance et suivre Sa guidance signifie suivre la Shari’a telle que révélé dans le Saint Coran et la sunna. Ainsi donc, l’Imam parle du fait « d’être employé dans l’obéissance » comme étant le droit clé du soi, dans la mesure où lui seul peut apporter la délivrance.

Une fois que le contexte général pour l’atteinte du droit de soi envisagé, des douzaines de devoirs deviennent obligatoires pour l’individu. L’Imam dit clairement que les premières responsabilités sont à l’égard des divers organes et des activités pour le soi, dans la mesure où elle détermine la relation d’une personne avec Dieu. Les organes ont des droits car ils partagent la destinée d’un individu, la « résurrection du corps » est prise pour acquise.

Les actes ont des droits car ils modèlent le destin de l’âme. Et les autres êtres humains ont des droits car ils constituent l’environnement où se produit une action. Les actes humains peuvent être corrects que si les droits de toutes les créatures de Dieu sont respectés. C’est cela, en cours, le thème de l’Épitre des droits, un thème qui est renforcé par des nombreuses supplications du Sahifa, le numéro 24 étant un exemple de premier plan.

L’Épitre a été transmis en deux versions, un dans Al-Khisal et Al-Amali, tous les deux par Shaykh al-Saduq (d. 581/991), et l’autre dans Tuhaf al-`uqul, par son contemporain Ibn Shu’ba. Environ la moitié du texte des deux versions sont identiques mais la version de Ibn Shu’ba’s ajoute plus de matériel qui semble indiquer que c’est une version plus récente, peut-être par Imam lui-même ou par produit par un auteur plus récent tentant de clarifier le sens. Cette traduction est celle de la version la plus ancienne avec des ajouts mineurs, tirés de la seconde version, qui semble nécessaire au regard du contexte. [16]

Notes:

1-Qâzî Nu’mân, Sharh al-Akhbâr, vol. 3, p. 266

2-Ibn Sa’d, al-Tabaqât al-Kubrâ, vol. 5, p. 222; Ibn Abî al-Hadîd, Sharh Nahj l-Balâgha, vol. 15, p. 273

3-Ithbâtul Hudât, Vol 5, p. 212.

4-Ibid.

5°Ibid, p. 213. Ici, il faut clarifier une doute qui peut venir à l’esprit de certaines gens. On peut dire que dans le hadith d’Abul Jârûd, il est rapporté : « L’Imam Hussayn (p) a donné son livre et testament à sa fille, Fatima, alors que selon les deux hadiths d’Abû Bakr Hazramî et de Fudayl ibn Yasâr, nous lisons que l’Imam Hussayn (p) avait donné son livre et son testament à Ummi Salamah. Alors, que peut-on dire de cette ambiguïté ? Nous disons en réponse que peut-être les livres et les testaments ont été nombreux; donc, l’Imam Hussayn (p) avait donné certains d’entre eux à Ummi Salamah et certains d’autres à sa fille, Fatima.

6-Ithbâtul Hudât, Vol 5, p. 215.

7-Ibid, p. 216.

8-Ibid.

9-Bihârul Anwâr, Vol 46, p. 17.

10-Kachful Ghummah, Vol 2, p. 265.

11-Kamâlid Dîn wa Tamâmun Ni’mah, Vol. 1, p. 372.

12-Mufîd, al-Irshâd, vol.2, p. 153

13-Bukhari, Sawm 51. Cf. Wensinck, Concordance, I, 487, dans inna ‘alayka haqqan.

14-Abu Dawud, Wasaya 6, Buyu’ 88; Tirmidhi, Wasaya 5; Ibn Maja, Wasaya 6, etc.

15-Shaykh Saduq, Al-Khisal, II, 6; et Al-Amali, p.20 (cité in Bihar, LXXI, 222). Pour d’autres narrations pertinentes, voir Bihar, LXXI.

16-Les deux versions sont données dans Bihar, LXXI, 2-21.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *