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Comme il a été noté plus haut, le pouvoir de colère a trois états : déficience, modération et excès, dont chacun sera abordé en détail ci-après.
- A) La condition d’excès
– La témérité
La témérité, une des maladies du pouvoir de colère, est une imprudence menant à des situations dangereuses et mortelles malgré les avertissements de la raison et de la Religion.
Le Saint Coran l’interdit explicitement dans les termes suivants :
– « Ne vous exposez pas, de vos propres mains, à la destruction. » (2 : 195)
Le moyen de guérir la témérité est de penser soigneusement, avant de se lancer dans n’importe quelle action, pour savoir si celle-ci est conforme ou non à la raison et à la Religion. Si elle est conforme, on peut l’entreprendre, mais si elle est désapprouvée par l’une d’elles, on doit s’en abstenir. Il est même nécessaire de s’abstenir de toute action qui comporte ne serait-ce qu’un danger minime, afin de diminuer sa propension pour la témérité. On doit maintenir cette attitude jusqu’à ce qu’on soit certain qu’on est complètement guéri de ce vice, et jusqu’à ce que la condition de modération, c’est-à-dire le Courage, soit atteinte. Une fois arrivé à cet état, on doit essayer de le préserver.
- B) La condition de déficience
– La lâcheté
La lâcheté est une attitude timide face à une situation qui appelle une action violente. Elle est à l’opposé du tempérament de colère et de violence, et a pour origine un sentiment d’infériorité, d’irrésolution, de mélancolie et de manque de confiance en soi. Le Prophète (S) dit à ce propos :
– « O Allah ! Je me protège auprès de TOI contre l’avarice et la lâcheté. »
Le moyen de guérir la lâcheté consiste à stimuler en soi-même le tempérament de colère et de violence, et suivre un cours d’action violente quand cela n’est pas très dangereux, et ce jusqu’à ce que l’âme arrive à l’état de Courage, lequel est la condition modérée du pouvoir de colère. On doit ensuite prendre garde de ne pas s’écarter de l’état de modération vers la condition d’excès.
- C) L’état de modération
– Le Courage
Le Courage est la manifestation du pouvoir de colère dans son état de modération, et il est défini comme étant la soumission du pouvoir de colère au pouvoir de l’intellect. Cette soumission est le plus admirable trait et elle est la cause de nombreuses Vertus spirituelles. On y accède après un combat réussi contre la témérité et la lâcheté, combat qui exige une persévérance constante et des exercices soutenus.
- D) D’autres vices du pouvoir de colère
Le pouvoir de colère peut être atteint de dix-sept vices divers que nous allons décrire brièvement ci-après.
1- La peur
La peur est une attente inquiète de l’arrivée de quelque chose de déplaisant. Par exemple, on peut avoir peur de prendre le bateau ou de dormir seul dans une maison. Il est évident qu’il y a une différence entre la lâcheté et la peur.
La peur est de deux sortes. Primo, il y a la peur d’Allah et la peur des péchés et de la Punition Divine. Secundo, il y a la peur d’autres choses qu’Allah. La première sorte de peur est louable et conduit l’homme à la Perfection, alors que la seconde sorte est un vice indésirable suscité par la maladie de la lâcheté.
La peur impropre est suscitée par la possibilité que quelque chose de déplaisant puisse arriver soit à soi-même, soit à un être cher. Par exemple, on peut avoir peur de la mort, d’un danger fatal, des cadavres, des démons, etc. La cause originelle de ces peurs est une faiblesse spirituelle qui peut être enrayée par un auto-examen. Par exemple, si quelqu’un réalise qu’il ne peut rien faire pour prévenir un danger certain ou probable de mort, et que cette peur ne sert pas à le prévenir, il perdra peu à peu sa peur. Si sa peur de la mort est suscitée par un attachement excessif à la vie et aux choses matérielles, il doit s’efforcer de réduire cet attachement.
Certaines peurs ont des causes imaginaires. Il en va ainsi de la peur de l’obscurité et des cadavres. Dans de tels cas de peur, on doit se débarrasser de ses imaginations et renforcer son âme.
– La Crainte d’Allah
La sorte de peur appropriée et louable est celle de la Majesté et de la Grandeur d’Allah. Cette peur s’appelle aussi « khachiyah » ou « rahbah ». C’est aussi le cas de la peur des péchés qu’on a commis et de leur punition. Plus cette peur est grande, plus elle peut contribuer au développement et à la perfection spirituels de l’individu. De plus, plus grande et plus profonde est la compréhension ou la connaissance d’Allah, plus grande sera notre peur de la Puissance d’Allah. Le Saint Coran dit :
– « … Parmi les serviteurs d’Allah, ceux qui LE craignent sont surtout les Savants… » (35 : 28)
Ainsi, dans les hagiographies, nous apprenons que des Saints tombent en syncope, et cela à cause de l’intensité de leur peur d’Allah.
L’intense peur d’Allah est la meilleure force de contrôle sur l’esprit humain ; parce qu’elle affaiblit les désirs lascifs et égoïstes, préserve l’homme pieux de la rébellion et du péché, et domestique le cœur de l’homme pour l’amener à la soumission aux Commandements d’Allah. De plus, la peur d’Allah annihile toutes les autres peurs, renforce l’homme pour faire face à l’injustice, à la tyrannie et à l’oppression. Parlant de cette catégorie de gens, le Saint Coran dit :
– « … Ils ont la sécurité et ils sont bien dirigés… » (6 : 82)
Et :
– « … Ne craignez pas les hommes ; craignez-Moi… » (5 : 44)
Et :
– « … Allah est satisfait d’eux ; ils sont satisfaits de LUI : voilà pour celui qui redoute son Seigneur. » (98 : 8)
Et :
– « Quant à celui qui aura redouté de comparaître devant son Seigneur, et qui aura préservé son âme des passions, le Paradis sera son refuge. » (79 : 40-41)
Et le Prophète (S) a dit :
– « Quiconque redoute Allah, Allah fera en sorte que toute chose le redoutera, et quiconque ne redoute pas Allah, Allah le fera redouter toute chose. »
En tout cas, il y a d’innombrables Versets coraniques et ahadith qui soulignent le mérite de la Crainte d’Allah. Mais le souci de la brièveté nous empêche de les énumérer ici.
Il faut avoir en vue que même en craignant Allah, on doit prendre garde de rester dans les limites de la modération, afin que la Crainte d’Allah ne conduise pas l’homme à perdre tout espoir dans Sa Miséricorde et Sa Compassion, étant donné que perdre espoir en la Miséricorde et la Compassion d’Allah est en soi un péché. Le Coran dit :
– « Qui donc désespère de la Miséricorde de son Seigneur, sinon ceux qui sont égarés ? » (15 : 56)
Si la Crainte d’Allah atteint un tel degré extrême, elle devrait alors être contrebalancée par le « rajâc » (l’espoir) dans la Pitié d’Allah, car avec ces deux ailes, celle de l’espoir et celle de la Crainte, on peut s’élever aux plus hauts niveaux de la Perfection humaine. Le Saint Coran dit, en effet, à ce propos :
– « Informe Mes serviteurs que JE suis, en Vérité, Celui Qui pardonne, Le Miséricordieux, et que Mon Châtiment est le Châtiment douloureux. » (15 : 49-50)
2- Se déprécier, ou avoir un complexe d’infériorité
Ce vice, causé par la lâcheté, est une condition qui survient lorsqu’un individu, manquant du courage pour intervenir positivement dans une affaire importante, s’abstient d’assumer des responsabilités sociales, telles que persuader autrui d’accomplir de bonnes actions et l’empêcher de commettre de mauvaises actions.
Le traitement de cette maladie est le même que celui décrit à propos de la lâcheté. L’individu atteint de ce vice moral doit savoir qu’un vrai Croyant en Allah ne fait jamais l’objet de disgrâce, et qu’Allah accorde honneur et dignité au Croyant. Le Saint Coran dit à ce propos :
– « … L’honneur appartient à Allah, à Son Messager et aux Croyants… » (63 : 8)
Il y a une Tradition qui dit :
– « Allah a assigné au Croyant le devoir de supporter tout sauf l’auto-humiliation. »
Le caractère opposé à l’auto-dépréciation est la force de caractère et le respect de soi, c’est-à-dire que l’on doit acquérir un tempérament imperméable à toute chose, plaisante ou douloureuse, le compliment ou le blâme par exemple. Selon l’Imam al-Bâqir (P) :
– « Un vrai Croyant est plus inébranlable que la montagne. »
Selon une autre Tradition, le même Imam al-Bâqir (P) a dit :
– « Allah a doté le Croyant de trois qualités : l’honneur dans ce monde et dans l’Au-delà, le Salut dans les deux mondes, et la crainte qu’il inspire aux cœurs des oppresseurs. »
3- Le manque d’assurance
C’est un sentiment d’infériorité résultant d’une absence d’effort en vue d’atteindre aux sommets de la Perfection ouverts à l’être humain, et d’une tendance à se contenter de petites réalisations. Il est à l’opposé de la confiance en soi, laquelle traduit la volonté de faire un effort en vue d’atteindre la félicité dans ce monde et dans l’Autre Monde, et de parvenir à la Perfection. Cette vertu de confiance en soi découle des qualités de fermeté, de Courage et de respect de soi-même. Le traitement du manque d’assurance est subsidiaire à celui de la maladie de la lâcheté, laquelle est la mère de tous les vices de cette catégorie.
4- Le manque de sens de la dignité
Ce vice consiste en un manque d’attention suffisante aux questions qui mériteraient qu’on leur prête attention, tels que la Foi, l’honneur, les enfants et la propriété. Ce vice découle d’une faiblesse de caractère et d’un complexe d’infériorité. A son opposé, il y a le sens de l’honneur, vertu louable chez l’homme. Aux yeux de la Religion, ce sens de l’honneur implique un effort en vue de l’immuniser contre la déviation, un zèle pour sa propagation, un souci de se conformer soi-même aux Lois religieuses et d’encourager les autres aussi à les suivre.
En ce qui concerne l’honneur personnel d’un individu, il signifie la sauvegarde du respect de soi et un effort en vue de préserver son honneur. En ce qui concerne les enfants d’un individu, le sens de la dignité signifie que le père doit satisfaire leur droit à l’éducation et à un développement éthique et culturel sérieux, afin qu’ils puissent recevoir de bonne heure une éducation morale qui deviendra une part intégrante de leur personnalité. L’Islam accorde une grande importance aux devoirs des parents d’éduquer et d’élever leurs enfants. Cette question est abordée en détail dans des livres de Traditions.
En ce qui concerne la propriété et la possession, la dignité signifie que l’on doit toujours les considérer comme étant une partie de la Bénédiction d’Allah et comme un dépôt confié par Allah à l’homme. Celui-ci doit s’abstenir de les dépenser avec extravagance, et s’en servir pour s’acquitter de ses devoirs religieux, sans oublier de penser aux nécessiteux.
5- La précipitation
C’est un état dans lequel on se trouve poussé à prendre une décision brusque ou à entreprendre une action brusque, sans réfléchir suffisamment. Cette condition aussi est une conséquence de la faiblesse de caractère et d’un complexe d’infériorité. Son opposé est la vertu de réflexion dans l’action et dans la parole. Le résultat de la précipitation est nuisible, et elle aboutit au remords et à la repentance. Dans beaucoup de cas, le dommage consécutif à une action hâtive est irréversible.
Pour traiter le vice de la précipitation, on doit prendre conscience de ses conséquences désastreuses, et s’habituer à une conduite digne et réfléchie.
6- Le ressentiment envers le Créateur et Sa Création
C’est une condition qui survient lorsqu’un individu garde rancune et cynisme à l’égard d’Allah, de Sa Créature et de leurs réalisations, interprétant tout d’une façon négative. Ce vice aussi est une conséquence de la lâcheté et le produit d’un complexe d’infériorité ; car une personne faible de caractère agit selon les impressions que son imagination peut produire. Il y a, à l’opposé de ce trait de caractère, la bonne volonté et la confiance en Allah et dans les hommes, ce qui veut dire adopter une attitude favorable envers toute chose, sauf s’il y a une preuve évidente du contraire. Le Coran dit à cet égard :
– « Vous vous êtes fait une fausse idée, et vous étiez un peuple perdu. » (48 : 12)
L’Imam Ali (P) a dit :
– « Pensez positivement à ce que fait votre Frère, à moins que vous n’ayez une preuve qui vous conduit à penser le contraire. Ne mettez pas en doute ce qu’il dit aussi longtemps qu’il est possible pour vous de le considérer (ce qu’il dit) comme étant juste. »
Le moyen de neutraliser ce vice est de négliger tout ce qu’on pourrait voir ou entendre à propos d’un Frère dans la Foi, et de maintenir à son sujet une opinion favorable et d’observer une attitude respectable et affectueuse à son égard.
7- La colère
La colère est l’une des conditions de l’âme, et elle a trois états :
- a) L’état d’excès, lequel est défini comme étant ce qui met quelqu’un hors des limites de la Religion et de ses Lois.
- b) L’état de déficience, lequel est défini comme étant l’état où l’on manque d’entreprendre une action violente même si elle est nécessaire pour son auto-défense.
- c) L’état de modération. C’est l’état dans lequel la colère est stimulée dans des circonstances appropriées et admissibles.
Il est donc clair que le premier et le deuxième états sont au nombre des vices de l’âme, alors que le troisième fait partie des vertus éthiques découlant du Courage.
La colère excessive est une maladie fatale, et elle est considérée comme une sorte de folie temporaire. Lorsqu’elle s’apaise, elle est immédiatement suivie de remords et de repentance, ce qui représente des répliques saines d’une personne rationnelle.
L’Imam Ali (P) a dit :
– « La colère est un coup de folie, tant que celui qui en est atteint éprouve par la suite remords et regrets. Mais si quelqu’un n’éprouve pas de remords et de regrets après la colère, cela signifie que sa folie est devenue constante. »
D’ailleurs, l’absence totale de colère est aussi un vice qui amène l’homme vers l’humiliation, la subjugation et l’incapacité à défendre ses droits. Pour guérir une colère excessive, on doit enrayer ses causes. Ces causes pourraient être l’orgueil, l’égoïsme, l’entêtement, l’avidité et d’autres vices semblables. On doit également considérer comment est une colère excessive et comment pourraient être ses conséquences. Ensuite, on doit examiner les avantages de l’endurance et du sang-froid, et fréquenter les gens qui possèdent ces qualités. On doit penser aussi que la Force d’Allah est Suprême, et que tout est sous Ses Ordres, ce qui devrait amener l’homme à se rendre compte de sa faiblesse par rapport à la Puissance Infinie d’Allah. Enfin, on doit savoir que celui qui est en état de colère n’est pas aimé d’Allah, et qu’en plus il peut commettre quelque chose dont il aura honte par la suite.
Ce qui est à l’opposé de la colère, c’est la clémence et l’endurance -caractéristiques qui comptent parmi les qualités parfaites de l’âme. Ces deux qualités rendent celui qui les possède pardonneur et clément, bien qu’il puisse être tout à fait capable de se venger. Le Coran dit :
– « Pratique le pardon ; ordonne le bien, et écarte-toi des ignorants. » (7 : 199)
Et le Prophète (S) a dit :
– « Le pardon élève la position de l’homme. Pardonne, pour qu’Allah t’honore. »
8- La violence
La violence consiste en le recours à une force furieuse et destructrice, soit en paroles, soit en actes, et elle est l’une des conséquences de la colère. Son opposé est la vertu de la douceur, laquelle émane de la patience. S’adressant au Prophète (S), le Coran dit à ce propos :
– « Tu as été doux à leur égard par une Miséricorde d’Allah. Si tu avais été rude et dur de coeur, ils se seraient séparés de toi. » (3 : 159)
Et, selon le Prophète (S) :
– « Lorsque Allah aime Ses serviteurs, IL les dote du trait de l’amitié ; et quiconque manque de ce trait, manquera de toutes les autres Bénédictions. »
Le Prophète (S) a dit également :
– « La considération et la bonté à l’égard des gens constituent la moitié de la Foi. »
9- Le mauvais caractère
Ce vice aussi découle de la colère, et il est à l’opposé du bon caractère. Il conduit les gens à s’éloigner de celui qui en est atteint, et il ne lui apporte que faillite dans ce monde et dans l’Autre. Il détruit de plus toutes les bonnes actions qu’on aurait accomplies. Le Prophète (S) dit à ce propos :
– « Le mauvais caractère détruit les bonnes actions, tout comme le vinaigre abîme le miel. »
S’adressant au Prophète (S), le Coran lui dit :
– « Tu es d’un caractère sublime. » (68 : 4)
10- La rancune
La rancune aussi est causée par la colère, et elle est complexe constitué une fois la colère disparue. Elle a de mauvaises conséquences, telles que la jalousie et la rupture des relations avec celui contre lequel elle est dirigée, et elle peut déboucher sur une attaque physique contre lui, des remarques illégitimes sur lui, des mensonges à son propos, des médisances, des calomnies, la divulgation des secrets personnels et intimes, etc.
Parfois la rancune s’extériorise et se manifeste sous forme d’hostilité nette, conduisant à l’affrontement, au combat, aux injures et aux invectives, et tout cela constitue bien des vices fatals.
Le moyen de guérir cette maladie spirituelle est que la personne qui en souffre doit tout d’abord comprendre que le sentiment de rancune nuit à celui qui le garde dans son cœur beaucoup plus qu’à celui contre lequel il est dirigé. Ensuite, elle doit décider d’adopter une attitude fraternelle et serviable envers celui contre lequel elle éprouve de la rancœur, et faire de bonnes choses pour lui-même, si ses émotions la poussent à faire le contraire. Elle doit maintenir cette attitude envers lui jusqu’à ce qu’elle se soit défaite de cette maladie.
11- L’orgueil et la vanité
C’est là un autre vice du pouvoir de colère. C’est un état dans lequel un homme a une haute idée de lui-même en raison d’un certain avantage réel ou imaginaire dont il bénéficierait. D’un autre côté, il manque de reconnaître les Attributs de Perfection d’Allah, Lequel est la Source de toute chose. Un grand nombre de Traditions soulignent les maux de ce trait de caractère. L’une de ces Traditions attribue au Saint Prophète (S) cette parole :
– « Même si vous ne commettez aucun péché, je crains que vous ne tombiez dans ce qui est pire, à savoir l’orgueil ! L’orgueil ! »
Les mauvais effets de l’orgueil et de la vanité sont : l’arrogance, l’oubli et la négligence de ses propres fautes -et donc l’omission de les corriger-, la dépréciation des bonnes actions de l’orgueilleux aux yeux d’Allah et des gens, l’absence de gratitude à l’égard des Bénédictions d’Allah -et par conséquent le risque de les perdre-, l’omission de poser des questions à propos des choses qu’on ignore -et par conséquent le risque de rester dans l’ignorance-, et finalement le fait d’avoir des opinions incorrectes et sans fondement, et de les proclamer.
Pour guérir un individu de cette maladie, il est nécessaire qu’il tourne son attention vers Allah et qu’il LE connaisse. Lorsqu’il se rendra compte que seul L’Omnipotent Créateur mérite adoration et louange, et qu’il n’est, lui, rien par rapport à la Majesté d’Allah, qu’il n’a absolument rien qu’il puisse appeler sien propre, et que même des êtres qui sont de très loin supérieurs à lui, tels les Prophètes et les Anges, ne sont rien par comparaison avec Allah, il aura conscience qu’il est absurde d’être orgueilleux et vaniteux, et qu’il doit se considérer tel qu’il est réellement : une créature insignifiante d’Allah.
Lorsque l’homme aura médité sur ses débuts -une simple goutte de sperme- ainsi que sur sa fin -une poignée de terre-, ainsi que sur le bref intervalle de sa vie -une misérable créature portée aux maladies et dominée et dirigée par la concupiscence et les instincts, il n’oubliera pas seulement sa vanité, mais même sa propre personne, et il dévouera tout son être à l’adoration d’Allah. Le Saint Coran dit à ce propos :
– « Que l’homme périsse ! Quel impie ! Comment Allah l’a-t-IL créé ? D’une goutte de sperme. Il l’a créé et IL a fixé son destin ; puis IL a rendu son chemin facile ; IL l’a fait mettre au tombeau ; puis IL le ressuscitera, quand IL le voudra. » (80 : 17-22)
Et comme le dit ce distique d’un poète Persan :
– « Ne te vante pas de ta richesse et de ta prestance, car la première pourrait être emportée une nuit par les voleurs, et la seconde pourrait s’évanouir par un seul coup de fièvre. »
On doit garder présent à l’esprit que la vanité et l’orgueil peuvent être engendrés lorsqu’on est favorisé par les Bénédictions Divines, telles que le Savoir, la dévotion, la piété, la Foi, le Courage, la générosité, la patience, une ascendance honorable, la beauté, une bonne santé, la force, la position élevée, l’intelligence, et ainsi de suite. Pour éviter un tel risque, on doit toujours se rappeler ses propres faiblesses et défauts ; un tel rappel nous aidera à prévenir l’orgueil.
Ce qui est à l’opposé de l’orgueil et de la vanité, c’est la modestie, laquelle est le trait de caractère le plus méritoire, qui conduit à l’édification de l’âme et à la Perfection de l’homme.
12- L’arrogance
L’arrogance est l’une des conséquences de la vanité et de l’orgueil. Lorsqu’un individu a une idée trop haute de lui-même, on dit qu’il est orgueilleux, et lorsque, en plus, il a tendance à considérer les autres comme lui étant inférieurs, il devient arrogant. A l’opposé, lorsque quelqu’un pense qu’il est petit et insignifiant, on dit qu’il est modeste ; et si en plus il considère les autres comme lui étant supérieurs, cela s’appelle humilité.
En tout état de cause, l’arrogance est l’un des vices les plus fatals, parce qu’elle est un voile épais qui cache à l’individu qui en est atteint ses propres défauts et, ce faisant, l’empêche de s’en débarrasser et d’atteindre à la Perfection. Le Saint Coran dit à cet égard :
– « … Ainsi, Allah met un sceau sur le cœur de tout tyran orgueilleux. » (40 : 35)
Et :
– « J’écarterai bientôt de Mes Révélations ceux qui, sur la Terre, s’enorgueillissent. » (7 : 146)
Et le Prophète (S) a dit :
– « Celui qui aura eu même une particule d’orgueil dans son cœur, n’entrera pas au Paradis. »
Le Prophète Issa (P) a dit :
– « De même qu’une plante pousse dans un sol meuble, et non dans un sol rocailleux et dur, de même la Sagesse germe et se développe dans un cœur humble et tendre, et non dans un cœur dur et arrogant. Ne voyez-vous pas que l’homme qui garde la tête haute la cogne contre le plafond, alors que celui qui baisse la tête a le plafond comme ami et protecteur ? »
Le traitement de l’arrogance est le même que celui prescrit pour le vice de l’orgueil. Il y a un autre remède à ce vice, qui consiste à étudier les divers Versets coraniques et Traditions qui en traitent et le fustigent. On doit aussi persévérer dans une attitude d’humilité envers Allah et les hommes, fréquenter les pauvres et les déshérités, s’abstenir de porter des vêtements ostentatoires, s’habiller simplement, être en termes identiques avec les pauvres et les riches, saluer les gens chacun avec le respect dû à son âge, et s’abstenir de demander une place d’honneur dans une assemblée. Bref, on doit résister à tous les désirs qui contribuent à son arrogance.
A l’opposé de l’arrogance, il y a l’humilité, qui est l’une des vertus morales les plus louables. Le Saint Coran parle ainsi de la vertu de l’humilité :
– « Les serviteurs du Miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur la Terre, et qui disent « Paix » aux ignorants qui s’adressent à eux. » (25 : 3)
Et :
– « Abaisse ton aile vers ceux des Croyants qui te suivent. » (26 : 215)
Il est à noter que l’humilité est le terrain moyen entre l’arrogance et l’abjection, et autant la première est un vice, autant la seconde l’est également. La différence entre l’abjection et l’humilité est claire. Donc, autant il est louable pour un homme d’être humble, autant c’est un vice pour lui que de s’abaisser.
13- La rébellion
C’est une forme d’arrogance, donc également un vice. Il s’agit de la rébellion contre tous ceux à qui il est nécessaire d’obéir, tels que les Prophètes et leurs lieutenants, les gouvernements légaux et légitimes, les instituteurs, les parents, etc. Une Tradition prophétique nous dit :
– « Le péché le plus rapidement punissable est la rébellion. »
Le Prophète (S) a dit aussi :
– « Il est du droit d’Allah de rabaisser toute chose qui se rebelle contre une autre chose. »
L’Imam Ali (P) a dit, pour sa part :
– « La rébellion conduit les rebelles en Enfer. »
Le moyen de traiter le vice de la rébellion pour quelqu’un qui en souffre, consiste à méditer sur la condition spirituelle et de se référer aux Traditions qui commandent l’obéissance légale, et en même temps à s’efforcer de développer en lui-même l’esprit d’humilité.
14- L’aveuglement vis-à-vis des fautes que l’on commet soi-même
C’est un autre résultat de la vanité et de l’orgueil. Il est à l’opposé de la conscience qu’on a de ses fautes et de ses défauts.
15- Le fanatisme
Le fanatisme est un autre vice moral qui conduit à la dégénérescence de l’esprit et de l’entendement celui qui en est atteint.
Ce mal peut se manifester en paroles ou en actions lorsqu’il s’agit des croyances religieuses de quelqu’un, de sa nation, sa tribu, sa famille, etc. Lorsque le fanatisme concerne des causes justes, il pourrait équivaloir au zèle et à l’enthousiasme, et il est plutôt louable. Mais lorsqu’il concerne des choses non convenables, il est franchement un vice.
Le Prophète (S) a dit :
– « Quiconque porte dans son coeur le moindre fanatisme, Allah le mettra avec les Arabes païens de l’époque jahilite (préislamique). »
Le moyen de guérir le vice de fanatisme, c’est de se livrer à une introspection et de prendre conscience du fait que le fanatisme bloque le développement de l’individu et obscurcit sa vision et sa compréhension de la réalité. Donc, si le fanatique cherche à connaître la réalité, il doit se défaire de son fanatisme et s’efforcer d’examiner les choses d’une manière objective, sans parti pris.
16- La dissimulation de la vérité
Ce vice, qui consiste à faire de fausses déclarations et à dissimuler la vérité, découle du fanatisme, de la lâcheté et de la peur. Il peut découler aussi du désir de la richesse et d’autres motifs similaires. En tout état de cause, ce vice conduit à dévier du Droit Chemin et provoque la dégénérescence morale. A l’opposé de ce vice, il y a la révélation de la vérité et la fermeté sur le Droit Chemin. Il y a de nombreux ahadith et Versets coraniques qui condamnent la dissimulation de la vérité, et qui louent la véracité. Voici quelques-uns des Versets coraniques qui abordent le plus clairement et le plus directement ce sujet :
– « Pourquoi dissimulez-vous la Vérité sous le mensonge ? Pourquoi cachez-vous la Vérité, alors que vous savez ? » (3 : 71)
– « Qui est plus injuste que celui qui cache un témoignage qu’il a reçu d’Allah ?.. » (2 : 140)
– « Ceux qui cachent les Signes manifestes et la Direction que Nous avons révélée depuis que Nous les avons fait connaître aux hommes au moyen du Livre : voilà ceux qu’Allah maudit, et que maudissent les maudisseurs. » (2 : 159) (65)
Pour guérir de ce mal, on doit noter que ce trait de caractère suscite la Colère Divine, et qu’il peut conduire au kufr (infidélité). En outre, on doit méditer sur les avantages qu’il y a à être véridique, et s’efforcer de le devenir.
17- Le manque de cœur et la cruauté
Lorsqu’un individu est atteint du vice de manque de cœur et de cruauté, il est insensible aux souffrances et à la tristesse de ses semblables. A l’opposé de ce vice, il y a la vertu de la Miséricorde et de la Compassion. Il y a beaucoup de Versets coraniques qui fustigent ce vice et qui louent la vertu de l’amour et de la Compassion.
Le traitement de cette maladie est très difficile, parce que la cruauté et le manque de cœur se gravent dans le caractère et deviennent chroniques et difficilement guérissables. Le meilleur moyen de guérir cette maladie consiste pour le malade à éviter avant tout les actions cruelles qui sont les manifestations extérieures de ce vice. le malade doit ensuite faire un effort en vue de partager les difficultés que rencontrent les autres, et de considérer leurs problèmes comme étant les siens propres. En outre, il doit réagir d’une façon appropriée à de telles situations, jusqu’à ce qu’il commence progressivement à sentir la saveur de la Compassion, faisant de celle-ci peu à peu une partie de lui-même.