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Naissance
Le vendredi 13 Rajab vingt troisième années avant la Hijra, dans la famille d’Abou Taleb naquit un garçon qui illumina la Mecque et l’univers entier. Cela s’était passé lorsque Abbâs l’oncle paternel du prophète (pslp) était assis en compagnie d’un autre Qoraychien à côté de la Kaaba ; ils virent venir une des femmes de Bèni Hacheur : Fatima fille d’Aced et l’épouse d’Abou Taleb.
Elle effectua les tours rituels de la Kaaba (Taouaf) tout en implorant Dieu et en levant les yeux vers le ciel, elle dit : “Seigneur ! Je suis croyante en Toi et en tous les messagers et livres envoyés par Toi ; je crois à toutes les paroles de mon ancêtre Ibrahim qui a construit cette ancienne demeure. Par le droit de celui qui a construit cette demeure ! Par le droit de cet enfant que je porte encore dans mon ventre, facilite moi mon accouchement !”
Ici, ce fut un spectacle miraculeux : Dieu exauça les vœux de cette femme pieuse ! Et une grande fissure s’ouvrit dans le mur de la Kaaba pour laisser pénétrer la vertueuse femme et se referma aussitôt stupéfait par le spectacle, Abbâs accourut vers Bèni Hachem pour solliciter l’aide de quelques femmes. La nouvelle se propagea dans toute la Mecque et une grande foule entoura.
Sous l’ombre du Prophète (pslp)
Depuis l’âge de six ans, Ali (psl) ne se séparait plus de son éducateur et maître Mohammed (pslp). Il le suivait toujours comme son ombre et il puisait chaque jour de sa morale magnanime, de sa science et de sa sagesse.
Chaque année il l’accompagnait à la grotte de Hira et il était le seul être humain à le voir ainsi dans son aparté avec le Seigneur. Pour quelque temps, Ali (psl) avec la fidèle Khadija étaient les seuls musulmans avec le prophète (pslp), et leur demeure était la seule où Dieu était adoré.
Lorsque Dieu le Tout Haut ordonna à Son prophète (pslp) d’avertir sa grande famille et de les appeler à la foi de l’Islam, le messager de Dieu demanda à Ali de préparer un repas pour quarante personnes et d’inviter les plus proches parents de Bèni Hachem, notamment ses oncles Abou Taleb, Abbâs, Hamza et Abou Lahab.
Lorsque les invités furent tous présents, le messager de Dieu (pslp) dit : “Ô, enfants de Âbdoul Mouttaleb ! Par Dieu je ne connais nul autre jeune arabe que moi qui aurait apporté à sa peuplade autre chose de meilleur que ce que je vous ai apporté : je vous ai apporté le bien de cette vie et de l’au-delà ! Dieu le Tout Haut m’a ordonné de vous appeler vers Lui ! Alors, qui est-ce qui, parmi vous, accepte de m’aider et de me seconder dans cette mission et il sera mon frère, et après moi, mon successeur et l’exécuteur, testamentaire.”
Tout le monde recula, et certains des oncles du prophète ont été même très impolis vis-à-vis de leur neveu, seul Ali leva la main et dit : “C’est moi, ô messager de Dieu, je serai ton second dans cette mission !”
Mohammed (pslp) dit alors : “C’est celui ci, mon frère, l’exécuteur de mon testament et mon successeur parmi tous ; alors écoute le et obéissez lui !”
Selon les citations les plus probes. Ali (psl) n’avait pas plus de dix ans ce jour là, ce qui témoigne de sa grande valeur auprès de Dieu le Tout Haut puisque le prophète (pslp) n’était certainement pas l’homme à attribuer de graves responsabilités à un enfant de cet âge si ce n’était sur ordre de Dieu l’Omniscient et Le Tout Connaisseur de l’avenir des événements.
Une jeunesse au service de l’Islam
Ali (psl) grandit sous les conditions les plus favorables pour la mission à laquelle il était préparé. II était le compagnon fidèle du prophète (pslp) et l’exécutant sans hésitation de ses ordres. Sa jeunesse était celle d’un jeune fort et dévoué au service de la religion de Dieu et de Son messager.
Nous avons déjà lu que dans toutes les grandes batailles de l’Islam, Ali fut le combattant dévoué et invincible, et là où les pieds des plus grands héros glissèrent, il se tint immuable et intangible. Rappelons-nous, par exemple :
La bataille de Hussein, où la résistance d’Ali (psl) valut pour les musulmans une victoire écrasante après avoir cru à la défaite…
La conquête de Khaybar, après toute la résistance des bastions juifs et les échecs répétitifs de tous les commandants désignés avant Ali, avait permis aux musulmans d’être à l’abri des complots diaboliques des juifs de la Péninsule et de se libérer financièrement d’une dépendance gênante vis-à-vis des usuriers.
Nos jeunes lecteurs n’oublieront certainement pas l’un des aspects héroïques du combat de Ali (psl) à Khaybar : N’avait-il pas arraché la grande et lourde porte de la forteresse avec sa propre main, alors que sept des hommes les plus forts ne pouvaient même pas la faire bouger ?!
Mais parmi toutes les ouvres de bravoure de Ali (psl), son exposition à la mort à la place du prophète (pslp), la nuit de sa Hijra, demeure vivace dans les esprits. On se rappelle certainement comment Qoraych avait délégué de chaque tribu une personne aguerrie pour assassiner le prophète cette nuit là et comment ils furent surpris, après une longue attente, que sur le lit de Mohammed (pslp) ce fut Ali qui était couché ! Et ils durent prendre la fuite lorsqu’il se leva farouchement pour les combattre.
Ali (psl) était le combattant le plus remarquable aux côtés du messager de Dieu (pslp) et son sabre était le premier sabre de l’Islam. Tout le long de la vie du prophète, il avait rendu des services que Seul Dieu à Lui pureté et Son prophète peuvent bien évaluer.
Mais le caractère guerrier de la jeunesse de Ali (psl) ne doit pas nous cacher une réalité plus profonde : l’Islam vivait une guerre imposée à laquelle tous les croyants devaient participer par tous les moyens dont ils disposaient et aucun effort ne devait être épargné. Donc, ce n’était pas la force physique de Ali (psl) qui en fit le combattant invincible de l’Islam, mais c’était plutôt, son dévouement total et son amour infini pour l’Islam et pour son messager, qui en étaient responsables.
En effet, puisque les musulmans devaient résister militairement, la dévotion imposait à tout croyant d’être un bon guerrier. C’est là une caractéristique générale de toutes les guerres défensives, et il est clair que toutes les batailles du prophète (pslp) étaient défensives.
D’un autre côté, on a lu dans le premier livre comment le prophète (pslp) avait choisi Ali parmi tous ses compagnons, pour l’assister au gouvernement de la Médine dans une période où les complots des hypocrites se faisaient de plus en plus dangereux.
Ceci montre bien que Ali (psl) était, non seulement un homme de guerre, mais aussi un chef politique capable de succéder au prophète dans les conditions les plus délicates.
Les deux dimensions essentielles des services rendus par Ali (psl) à la marche de l’Islam lors de toute sa jeunesse, peuvent être résumées comme suit : “Le premier lors de la bataille du fossé lorsqu’il a pu décapiter le héros de toute l’idolâtrie arabe Âmr Ibn Âbdouedd comme on l’avait lu dans le premier livre.”
Le prophète (pslp) avait alors dit : “Le coup de Ali le jour du fossé vaut l’adoration de Dieu par les deux mondes !”
Eh oui ! Ce coup était vraiment le coup fatal porté à la tête de l’idolâtrie après lequel, celle-ci dut battre en retraite jusqu’à sa désintégration totale.
Le deuxième moment : c’est lorsque, revenant de l’une des conquêtes, l’un des combattants musulmans ayant eu un comportement d’insubordination vis-à-vis de son commandant en chef Ali, fut condamné par le prophète (pslp) qui dit alors : “La vérité est avec Ali et Ali est toujours avec la vérité !”
Une page de sa grande morale
On ne peut pas parler de la jeunesse de l’Imam Ali (psl) et de ses grands services rendus à l’Islam, sans faire une petite incursion sur un domaine de sa personnalité si riche et si profonde qu’il mérite à lui seul de grands volumes : la grande morale de ce disciple fidèle et dévoué du sceau des prophètes.
Nous allons nous contenter ici d’une petite étincelle qui peut nous faire découvrir le monde grandiose de la vertu d’Ali. Ceci va être encore une fois au cours des événements de la grande bataille des alliés (dite la bataille du fossé) et durant ce même duel avec le héros de l’idolâtrie Âmr Ibn Âbdouedd.
Quand Âmr Ibn Âbdouedd perça les défenses musulmanes avec ses compagnons et commença à défier les combattants de l’Islam en les appelant au duel et en se moquant d’eux et de leur crainte. Ali (psl) s’élança vers lui d’un pas très vif bien que le cœur était très alourdi de la grande responsabilité que le prophète (pslp) résuma en ces quelques mots : “C’est le combat de toute la foi contre tout le paganisme !”
Âmr, voyant un jeune s’avancer vers lui, dédaigna de le combattre et lui dit : “Vas t-en ! Je ne veux pas te tuer.” Mais la réponse du chevalier de l’Islam était ferme : “Mais moi, je veux te tuer !”
Quand Âmr trébucha sous le coup fatal de Ali (psl) et, allongé sur terre, vit son adversaire s’avancer vers lui pour le décapiter, il cracha sur le saint visage de Ali qui, au lieu d’accélérer son geste en finissant le mécréant, il se tint un moment jusqu’à ce que sa colère s’en fut allée et ensuite il porta le coup de grâce à Âmr.
C’est une grande leçon de morale, là où l’on s’attend le moins. Il n’y a qu’un infaillible dans pareil duel et moment crucial qui puisse contrôler ainsi sa colère.
Lorsqu’on lui demanda pourquoi il n’avait pas aussitôt fini son adversaire, il répondit qu’il voulait être complètement sûr que ce n’était pas pour venger son ignoble geste qu’il allait le tuer !
Oui, c’est bien là une morale d’un infaillible qui ne fait rien pour sa propre personne mais consacre toute sa vie avec ses moindres gestes pour Dieu.
On peut maintenant aisément comprendre qu’il n’y a pas d’exagération dans les saintes paroles du prophète (pslp) lorsqu’il dit : “Le coup de Ali le jour du fossé vaut l’adoration de Dieu par les deux mondes (les humains et les invisibles “djinns”).”
C’était un coup dénudé de tout amour de soi ou de toute recherche de prestige, consacré totalement à l’amour de Dieu. C’était là ; une étincelle, pas plus, puisque toute la vie de Ali (psl) était à ce même niveau de grandeur d’âme et de morale magnanime.
II n’était pas donc inattendu que Dieu, à Lui pureté, choisit un tel grand homme pour succéder au maître des créatures, le sceau des prophètes (pslp).
En réalité, ce choix allait mettre Ali (psl) devant son épreuve la plus dure puisqu’il s’agissait cette fois, non pas de faire face à des mécréants, mais plutôt à des musulmans dont un grand nombre avait jusque là combattu avec lui contre le même ennemi.