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Abu Talib, la personnalité importante de la Mecque et de la tribu de Banî Hâshim
Abd Manâf b. ‘Abd al-Muttalib b. Hâshim connu sous le nom d’Abû Tâlib, était le père de l’’Ali b. Abî Tâlib et l’oncle du Muhammad b. ‘Abd Allah, Prophète de l’Islam et la personnalité importante de la Mecque et de la tribu de Banî Hâshim.
Un recueil de poèmes attribué à ’Abû Tâlib, prouve sa grande foi au Prophète de l’Islam, et des chercheurs ont déclaré que ce recueil était une preuve évidente de sa foi et avait pour objectif la reconnaissance officielle de la prophétie de Muhammad.[1]
Abû Tâlib était connu, parmi les personnalités de la Mecque, sous le nom de «Saqâya-t-al Hajj»(celui qui donne de l’eau aux pèlerins). Après le décès de son père, ‘Abd ul-Muttalib, c’est lui qui s’occupa de son neveu, Muhammad, et qui le soutint dans sa mission.
Le Prophète a déclaré à ce sujet: «Tant qu’Abû Tâlib était vivant, les Qurayshites avaient peur de s’attaquer à moi» ; et les récits ‘riwâya) déclarent qu’après le décès d’Abû Tâlib, l’Ange Gabriel se présenta au Prophète et lui demanda de quitter la Mecque car il n’avait plus de soutien.
Naissance et généalogie
Les spécialistes de la généalogie ont déclaré qu’Abû Tâlib s’appelait en fait ‘Abd Manâf b. ‘Abd ul-Muttalib b. Hâshim b. ‘Abd Manaf. Il est connu sous ce surnom alors que son nom est ‘Abd Manâf.[2]
Ibn ‘Anbe a déclaré : «Qu’on l’ait nommé ‘Umarân, n’est pas un récit (riwâya) fiable».[3] Abû Tâlib est né 35 ans avant le Prophète. Son père, ‘Abd ul-Muttalib, est le grand père du Prophète, qui comme l’ont déclaré certains historiens, était d’une tribu arabe et réputé pour sa défense du monothéisme et de la religion d’Abraham. Sa mère s’appelait Fâtima, fille de ‘Amarû b. ‘Â’iz Makhzûmi.[4]
Son épouse et ses enfants
Abû Tâlib a eu quatre garçons et trois filles. Ses fils s’appelaient Tâlib, ‘Aqïl, Ja’far et ‘Ali, et ses filles, Umma Hânï, Jummâna et Rayta. Leur mère était Fâtima Bint Asad. Il a été dit également qu’il aurait eu un autre enfant nommé Talïq d’une épouse nommée ‘Illa.[5]
Le statut social particulier d’Abû Tâlib
Abû Tâlib était chargé de l’accueil des pèlerins et de leur procurer de l’eau à la Mecque.[6] Il faisait aussi du commerce et vendait et achetait du blé et des parfums.[7]
D’après ce qui nous est parvenu de l’Imam ‘Ali et des historiens, sur Abû Tâlib, il était très respecté bien qu’il ne soit pas riche, et reconnu dans la tribu des Qurayshites, pour sa sagesse et sa grandeur.[8]
Au sujet de sa grande générosité, on raconte que quand il offrait des repas, personne parmi les Qurayshites ne recevait d’invité ce jour-là.[9] Il fut la première personne à l’époque préislamique, à avoir répandu l’usage du serment des membres de la famille des victimes[10], coutume qui a été confirmée ensuite par l’islam. Halabi a déclaré qu’il s’était, interdit comme son père, l’usage de l’alcool.[11]
Abû Tâlib devient le tuteur du Prophète
Abû Tâlib sur un conseil de son père, prit en charge le Prophète, son neveu, qui avait huit ans.[12] Ibn Shahr Âshûb écrit a ce sujet :
‘Abd ul-Muttalib appela Abû Tâlib avant sa mort et lui dit:
« Mon fils ! Tu connais mon amour pour Muhammad, comment te comporteras-tu avec lui après ma mort? »
Abû Tâlib répondit :
«Il n’est pas nécessaire de me faire des recommandations à son sujet, car s’il est mon neveu, il est aussi mon fils».
Quand ‘Abd ul-Muttalib quitta ce monde, Abû Tâlib emmena le Prophète chez lui et lui accorda une priorité par apport à sa famille et ses enfants (dans son alimentation et son habillement).[13]
Ibn Hishâm a dit aussi:
«Il avait une attention particulière pour Muhammad et lui manifestait plus d’affection qu’à ses propres enfants. Il lui donnait les meilleurs repas, le faisait dormir près de lui et l’emmenait partout où il allait».[14] Au moment des repas, il disait à ses enfants d’attendre « son fils » Muhammad.[15]
Abû Tâlib, le soutien du Prophète
Les récits historiques parlent du soutien inconditionnel d’Abû Tâlib au le Prophète lors des pressions et des menaces des Qurayshites. Alors qu’il avait 75 ans à l’époque de la révélation, il ne manqua jamais de manifester son soutien, surtout dans les discussions avec les chefs de la tribu de Quraysh.[16] Lors de la proposition des Qurayshites pour une exécration mutuelle avec ‘Ammâr b. Walîd Makhzûmî, un beau et fort jeune homme, il les menaça même de mort.[17] Lui et sa femme aidaient et soutenaient tellement le Prophète qu’ils étaient considérés comme ses vrais parents.[18]
Le Prophète lors de son décès a dit :
«Tant qu’Abû Tâlib était vivant, les Qurayshites avaient peur de moi.»[19] Le Shaykh Mufîd a rapporté que le jour de la mort d’Abû Tâlib, l’Ange Gabriel s’est présenté au Prophète et lui a dit de quitter la Mecque car il n’avait plus de soutien dans cette ville.[20]
Les poèmes d’Abû Tâlib
Abû Tâlib nous a laissé plus de 1000 vers et discours littéraires qui ont été compilés dans un recueil intitulé « le recueil de poèmes d’Abû Tâlib ». Cela confirme d’ailleurs, d’après certains, sa foi dans la prophétie de Muhammad.
Sa croyance: «la foi d’Abû Tâlib»
Il n’y a aucun doute qu’Abû Tâib fut le principal soutien du Prophète dans les périodes les plus difficiles de sa prophétie, mais la foi d’Abû Tâlib a été un sujet de discussion et de divergence entre les chiites et les sunnites. Les chiites estiment, en basant sur des paroles des Imams, qu’Abû Tâlib jouissait d’une foi authentique.
En revanche, les historiens sunnites eux, ont déclaré qu’Abû Tâlib n’avait jamais cru en islam et était polythéiste jusqu’à la fin de sa vie.
Le décès d’Abû Tâlib
La date de la mort d’Abû Tâlib est également un sujet de discussion et de divergence. Les références chiites considèrent la date de sa mort le 26ème jour du mois de Rajab de la dixième année de la révélation ; c’est à dire trois jours après le décès de Khadija, l’épouse du Prophète, décédé à l’âge de 85 ans.[21]
Certains l’ont fixée le premier jour du mois de Dhu al-Qa’da ou au milieu du mois de Shawwâl, de l’année que le Prophète a qualifiée «année du chagrin»[22].
Le Prophète qui était très affligé par cette perte, a donné l’ordre au Prince des croyants de s’occuper de son lavage rituel (ghusl) et de son enterrement, ainsi que de prier Dieu pour lui accorder Sa grâce.[23]
Quand il arriva à l’endroit du tombeau, il dit:
«Je vais demander pour toi un pardon et une intercession qui étonneront les humains et les jinns».
Puis il l’enterra à la Mecque près du tombeau de son père ‘Abd al-Muttalib dans le cimetière d’Al-Maʿlât.[24]
Notes:
1- Ibn Abi al Hadid, commentaire du Nahjol Balaghe, vol 14, p. 78
2- Ensâb ol Ashrâf, vol. 2, p. 288
3- Omda al Tâlib, p. 20
4- Târigh Tabari, vol. 2, p. 2, et Târigh Yaghubi, vol. 2, p. 111
5- Tabaghât b. Sa’ad, vol. 1, p. 121 et 122
6- Târigh Yaghûbi, vol. 2, p. 13
7- Al Ma’ârif, p. 575
8- Târigh Yaghûbi, vol. 2, p. 14
9- Ensâb ol Ashrâf, vol. 2, p. 288
10- Sunan Nasâyeh, vol. 8, p. 2 et 4
11- Sire Halabi, vol.1, p.184
12- Sira Ibn Hishâm, vol. 1, p. 116
13- Ibn Shahr Âshûb, Manâghib, vol. 1, p. 36
14- Tabaghât Ibn Sa’ad, vol. 1, p. 119
15- Ibn Shahr Âshûb, Manâgheb, vol. 1, p. 37
16- Sira Ibn Hishâm, vol. 1, p. 172 et 173
17- Sira Ibn Hishâm, vol. 1, p. 172 et 173
18- Târîkh Yaghûbi, vol. 2, p. 14
19- Târikh Madîna Damishq, vol. 66, p. 339
20- La foi d’Abû Tâlib, p. 24
21- Jannat-ol-Kholûd, p. 16
22- Imta’ al Asmâ’, vol. 1, p. 45
23- Bihâr al-Anwâr, vol. 35, p. 163
24- Ansâb al-Ashrâf, vol. 1, p. 29