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Les coutumes du mariage au regard de l’Islam (Partie II)
LE M A R I A G E C I V I L
Une centaine de personnes suivent les futurs époux à l’Hôtel de Ville pour écouter le « OUI » traditionnel qu’ils prononceront timidement mais avec quelle vive passion devant le Maire. Le prince charmant, barbe entièrement rasée, vêtu d’un costume sombre et la rani de son cœur, drapée dans un somptueux sari qui laisse traverser les regards furtifs s’installent devant l’Officier de l’Etat – Civil. Habillés dans une tenue d’apparat digne de ce jour, les convives prennent place derrière eux. Les dames avec ou sans le Tchador. La salle semble exiguë. L’air sent le parfum de toutes les bonnes marques. La cérémonie débute par la lecture de quelques articles du Code Civil se rapportant à l’événement du moment et se termine sur la présentation des souhaits accompagnés des embrassades. Il faut profiter de l’occasion. Certains sont venus pour cela. Le Halal et le Haraam se succèdent. Souvent, le second l’emporte sur le premier. La cérémonie ne touche pas à sa fin. Elle ne fait que commencer. Toute cette foule que viendra encore grossir une marée d’hommes et de femmes – la femme étant le clou de la fête – se dirige à la réception offerte par le mari. Tout le monde se bouscule. Les panneaux de séparation des classes mâles et femelles du Madressa ou les rideaux de la Mosquée n’ont pas leur place ici. Les enfants entonnent les Kassidhâs. Les plats sont servis. On se régale. On se discute. Au revoir pour la prochaine cérémonie !
On dit que le Satan a le pouvoir de circuler dans le sang. Mais, je pense que dans des occasions pareilles, il quitte les artères pour venir s’asseoir avec l’assistance en joie !
« Va hadhay-naahon-naj-dhayne ; falaq-tahamal-aqabhah ; vamaa adhraaqa mal aqabhah ; fakkou raqabhah ; aw ite-aamoune fii yavmine zi mas-gha-bhah ; yatiimane zaa maqrabhah ; aw miskinane zaa matrabhah . »
« Et nous l’avons guidé aux deux voies (du bien et du mal). Ne s’engagera-t-il pas dans la Montée ? Et que sais-tu de ce qu’est la Montée ? Affranchir un joug de l’esclavage. Ou nourrir, en un jour de famine ; un orphelin de la parenté ; ou un pauvre plein de poussière. »
(Sourate AL BHALAD, La Cité ; versets 10-16)
LE MARIAGE DE H° FATIMAH A°
Les cérémonies exemplaires du mariage de H° Fatimah A°, la Reine des femmes des mondes et la fille unique du Prince des Prophètes et Envoyés d’Allah, H° Mohammad savv, avec le Prince des Croyants, H° ALI A°, furent organisées avec une simplicité telle qu’elles constituent l’idéal pour tous les musulmans de tous les pays et de tous les temps, sans aucune distinction.
Les fiançailles furent marquées au mois de Ramadhan de l’an 2 de l’Hégire, mais la célébration de cette alliance matrimoniale et la cérémonie d’adieu n’eurent lieu que deux mois plus tard, au mois de Zilhajj. Le banquet de mariage ou le Walima clôtura la fête.
H° Ali A° dut vendre sa cotte de mailles pour se procurer la valeur de la dot qu’il devait offrir à son épouse, la Sainte Fatimah Zahra A°. L’Emir des Croyants possédait un sabre, un chameau et une cuirasse. Le Messager de Dieu conseilla à son cousin et fidèle disciple de vendre cette dernière car le sabre lui étant utile contre les ennemis de l’Islam et le chameau pour arroser la palmeraie ainsi que pour se déplacer. Il serait intéressant de relever au passage que l’Imam ALI A° ne s’était jamais servi de sa cuirasse dans les batailles, se satisfaisant uniquement de sa blouse.
La grande importance et la véritable gloire de cette union la plus mémorable dans les annales de l’Islam résident dans son attitude humble lorsqu’on sait que ces vénérables personnes forment, avec leurs saints enfants l’Imam Hassan et l’Imam Hussein A°, les Ahloul Bayt ou Les Gens de La Maison, pour l’amour des quels Allah a créé ce cosmos.
L’Envoyé de Dieu pouvait fêter ce mariage unique et hors pair – il ne verra plus un autre – d’une manière telle qu’il serait exclusif dans l’univers pour tous les temps passés et à venir, cependant il préféra la modestie aux pompes, la satisfaction au gaspillage.
H° Mohammad savv n’offrit à sa fille bien-aimée que quelques objets nécessaires et ustensiles de ménage. Un individu pensa qu’Allah l’a envoyé dans ce monde, mais sans le pourvoir de fortune. Le Saint Prophète souleva le coin de son Moussalla ou le tapis de Prière et lui fit apercevoir ce qui s’y trouvait. L’homme distingua des bijoux en or et des perles.
De nombreuses personnes, bien avant l’Imam Ali A°, s’étaient présentées chez Le Saint Prophète d’Allah pour demander la main de sa vénérable fille dont Abdullah Ibn Awf, l’un des hommes les plus opulents de Médina qui , semblable à ses camarades, essuya le refus . Quand il commença à vanter de sa richesse, l’Envoyé de Dieu prit une poignée de sable et la posa sur sa luxueuse tunique. Elle se transforma en lingots d’or.
Cette histoire ne nous est pas parvenue simplement pour être racontée. Elle a aussi un message à nous transmettre. Une des interprétations possibles est la suivante : l’Envoyé de Dieu voulut, par ce geste magistral et combien distingué, graver une leçon pour les générations à venir et offrir un bon exemple, notamment aux hommes qui sont à la tête de la communauté, aux notables de Jamaat, et, en particulier, aux gens qui roulent sur l’or pour que toutes les couches de la société aient facilement accès au mariage. Il faut éviter les coutumes étrangères qui glissent comme une couleuvre, au nom de l’Islam, à l’intérieur de nos traditions religieuses qui nous dévient du Droit Chemin pour nous mener, par nos actes illicites, sur la voie des mécréants sans qu’on s’en aperçoive.
Le Sceau des Prophètes rassembla , d’autre part , toutes les Dames de sa famille, lors des noces de son unique fille, H° SAYYADA A° , et leur déclara qu’ « aucun péché ne doit être commis à cette occasion parce qu’il a pouvoir d’agir sur l’époux. »
H° Ali et H° Fatimah A° sont des personnes pures. Ils forment un couple saint et béni. L’impureté est loin d’eux. Mais , par cette image , l’Envoyé de Dieu tint à démontrer aux enfants des hommes que si le mari est touché par le vice , celui-ci portera ses effets sur la postérité du couple ainsi constitué. Le péché se caractérise donc par un mal en permanence. Il ne faut jamais le minimiser.
Les prétextes ne manquent pas. Les explications affluent de toutes parts. Que l’occasion soit unique ou multiple, en aucun cas le péché n’est permis comme l’infraction dans un pays ! C’est plutôt dans de telles occasions où l’homme, d’ordinaire, perd la maîtrise de soi dont la bride est tenue par le maudit Satan qui profite de la situation , que l’Islam demande le plus à ses fidèles de contrôler son NAFS , son « ego » ou le « moi . »
Le mariage des enfants ne se concrétise pas chez nous sans avoir préalablement consulté « l’Agha Saheb» sur les date et jour propices le concernant, sans, toutefois, jamais porter son attention sur le Hadith qui vient d’être souligné et tant d’autres encore que nos livres s’en regorgent : la transgression de la Loi Divine est plus fatale que le calendrier !
Les paroles de l’Emir des Croyants à son frère Aqil, lorsqu’il émit ses souhaits pour se marier, bien après le décès cruel de son épouse, H° Siddikaé Tahéra A°, sont très significatives. H° Ali A° demanda à ce dernier de lui trouver une descendante d’une famille renommée pour sa bravoure, son héroïsme, sa fidélité et son honnêteté.
Ce fidèle Compagnon et disciple de H° Mohammad savv, le « Wali » d’Allah et sa « Preuve » sur la terre, n’avait-il pas toutes ces qualités, lui que personne n’a pu vaincre dans aucune des batailles de l’Islam ? Mais, par-là, l’Imam voulait prouver, comme le Saint Prophète de Dieu auparavant, combien le choix d’une épouse, autant d’un époux, est une chose importante dans la vie de l’homme, qui transmet ses fruits – bons ou mauvais – aux héritiers.
Avant de se séparer de sa fille bien-aimée, Le Messager d’Allah réunit, comme précédemment, les femmes de sa très proche famille et leur demanda de procéder à son habillage et de la présenter devant lui. H° Sayyada A° n’avait qu’une seule robe que son père lui avait offerte en cadeau de mariage. Elle s’en vêtit et se dirigea vers l’Auteur de ses jours. Marquée par la chasteté, la pudeur et la décence, elle vacilla sur ses jambes. Son père s’avança donc, la prit dans ses bras et lui fit une invocation : « Ô Seigneur ! Garde Fatémah de tituber dans ce monde et dans l’autre ! »
Avait-elle besoin de ce Dhûa, Celle qui est la Reine des femmes des mondes, La Pure, La Sainte et La Vertueuse Fatimah ? Non, pas du tout ! Par cet exemple, le Sceau des Prophètes voulut révéler à chaque père son rôle à l’égard de sa fille.
Ensuite, H° Mohammad savv s’assit sur le sol, H° Fatimah A° et H° Ali A° prirent place de chaque côté de l’Envoyé de Dieu qui se chargea d’enseigner à sa fille chérie. Le Saint Prophète de l’Islam institua un Sounnat (une pratique) pour les générations à venir que l’amour d’un père pour son enfant ne tient pas à lui offrir une prodigieuse pile de biens matériels mais à lui inculquer un lot de conseils et instructions qui l’aideront énormément à mener à bien sa vie, imbibée d’amour, dans la paix et la tranquillité, à l’intérieur de sa nouvelle destinée.
Il s’adressa d’abord à son gendre : « Ô Ali ! Fatimah est la meilleure femme de l’univers que je t’ai offerte. »
Il tourna ensuite vers sa fille et lui déclara : « Ô Fatimah ! Ali est le meilleur homme de l’univers chez qui tu pars. »
Le Messager d’Allah leva ses mains vers le ciel et pria en ces termes : « Ô Seigneur ! Mets l’amitié et l’entraide entre ces deux êtres. »
Il montra auparavant à son gendre la position vénérée de sa fille, puis à celle-ci le rang élevé de son mari. A la fin, il invoqua Dieu pour signifier que seul le Dhûa est le plus important de toutes les choses. Sans la miséricorde et la grâce divines, rien ne sert dans ce monde.
Le Messager de Dieu fit venir une jatte pleine d’eau, y plongea sa main et en répandit quelques gouttes sur le corps de H° Fatimah Zahra A°.
La Princesse des femmes des mondes fut conduite en grande pompe, entourée des filles d’Eve en Hijab ( entièrement voilées) , H° Salman Farci se tenant au devant , vers son nouveau séjour situé à l’entrée de la Ville que le Saint Prophète eut loué provisoirement pour le nouveau couple . H° Ali A° vivait jusqu’à présent sous le même toit que son maître et cousin, H° Mohammad savv.
Le lendemain, Le Prince des Prophètes vint voir sa fille et lui dit : « Ô Fatimah ! Je t’ai fait marier avec celui dont le rang est, derrière ton père, inégalable dans l’univers. Mais, tu n’y trouveras pas les biens de ce monde que tu voudras chercher. Ô ma fille ! Tu n’exigeras donc pas de ton mari ce dont il ne pourra pas te satisfaire et qui deviendrait, par la suite, un objet de son affliction. »
Le couple béni ne rejoignit sa véritable demeure installée dans le flanc de Masjidé Nabavi (La Mosquée du Prophète) dont la porte s’ouvrait comme, exceptionnellement, celle du Saint Prophète, à l’intérieur de celle-ci qu’après six jours de noces passés en villégiature.
Enfin, pour clore cette page, un dernier Hadith tiré des enseignements du Messager d’Allah qui nous a déclaré que : « Les parents pécheurs qui ont donné une éducation conforme aux principes de l’Islam à leurs enfants pourront, le Jour de la Rétribution, pénétrer au Paradis par l’intercession de ces derniers qui verront leur demande agréée. »
LES FIANCAILLES
Je ne souhaite pas vous renvoyer aux vieilles lunes, mais il ne serait pas inutile d’attirer votre attention sur une cérémonie organisée de nos jours, qui n’a plus ce qu’elle valait dans le passé. En effet, le moment le plus précieux demeure, avant tout, lorsque la demande formulée par le jeune homme est acceptée par les parents de la demoiselle. C’est le jour des fiançailles proprement dites ou des accordailles. Elles sont vivement recommandées par la Sounnat du Saint Prophète qui « est le modèle parfait pour l’humanité. » Un demi-siècle auparavant, elles signifiaient encore la promesse du consentement mutuel. Elles se fêtaient, en principe, devant le Jamaat et étaient enregistrées sur le Livre de l’Association, au même titre que le mariage.
A cet égard, les fiançailles forment, donc, le gage d’honneur et de fidélité que le jeune garçon offre à l’élue de son cœur. Elles représentent, par voie de promesse solennelle concrétisée devant le Jamaat, le lien qui unit les futurs époux, en même temps qu’elles élaborent, pour la Communauté, un signe tangible du projet de ménage entre les deux prétendants. Rompre les fiançailles exprimait un déshonneur à l’adresse surtout de la famille de la jeune fille.
Aujourd’hui, la cérémonie somptueuse, appelée « Approbation ou le Grand OUI, » représente réellement les fiançailles. En conséquence, les fiançailles à nouveau célébrées un ou deux jours précédant la bénédiction nuptiale n’ont pas de sens. Elles ne signifient qu’une simple fête à la manière de faire de l’épate ou une tradition aveugle aux charges inutiles, sans aucune portée sociale ou religieuse. Le Grand OUI constitue donc les véritables fiançailles.
Le garçon et la fille se communiquent par le portable ou sur l’Internet, se rencontrent au lycée ou chez la cousine. Ils s’aiment. Ils projettent de bâtir le foyer. Les parents en sont informés. Tout est arrangé à l’avance. Les familles se regroupent de deux côtés et en grand nombre. Une kyrielle de personnes, de la part du garçon, se déplace à la maison de la fille, conduite sous la bénédiction du Mawlana. Le groupe d’en face a, elle aussi, son Mawlana. Echange de propos et tout se passe bien, comme prévu. Un cocktail met fin à la courte cérémonie. C’est le premier acte.
On y revient une ou deux semaines seulement après, pour écouter la réponse que l’on sait déjà. Mais, cette fois, avec une foule quadruple, l’Imam de la Mosquée à la tête. Certaines gens font le voyage, souvent de l’extérieur. Une cérémonie grandiose qui débute par la récitation d’une Sourate du Saint Quran et du célèbre Hadithé Kissa et se termine sur la distribution du lait préparé aux amandes qui fait suite à la décision favorable , accompagné de nombreux mets et sucreries. C’est le second acte.
Tout est bien qui finit bien. Rien ne s’y oppose. Il est certain que cette cérémonie du Grand OUI ne doit pas être célébrée sous l’aune des dépenses démesurées.
Notre 7è Imam, H° Moussa Al Kazim A°, déclare que : « Trois sortes de personnes trouveront leur place, Le Jour de la Rétribution, sous l’ombre protectrice du Trône Divin :
– celle qui a fait marier son frère ou sa sœur de foi ;
– celle qui leur a apporté son aide :
– et celle qui n’a jamais dévoilé leur secret.
Le Djihâd ou la Guerre Sainte du temps du Saint Prophète de l’Islam n’existe pas de nos jours, dans sa forme originale. Mais, elle persiste toujours pour toutes ces gens qui tirent le diable par la queue. Elles mènent le combat dès le lever du jour et rentrent le soir avec cet espoir que le lendemain sera meilleur. Elles désirent aussi voir leurs enfants convoler en noces. Cependant, en l’absence des moyens et, devant ces dépenses invraisemblables à la mesure de Taj Mahal , leurs vœux restent ensevelis au fond de leur cœur sans jamais s’épanouir et les familles aisées comme la Communauté elle-même les laissent de côté. Les vaches maigres ne sont pas léchées par leurs camarades, dit-on.
C’est une occasion donc de se procurer la récompense du Djihâd, sans y participer, en s’efforçant de procéder au mariage de ces enfants exposés à la souffrance. Celui qui agira dans cette voie sauvera un groupe de personnes qui se rencontrent au bord de la ruine spirituelle. Ainsi, il fera toucher les épaules au prince de l’enfer et gagnera cette rude bataille comme sont sortis victorieux des Guerres Saintes les Croyants à l’aube de l’Islam. Combien l’Imam du Temps sera ravi de voir ses fidèles égarés revenir vers le Droit Chemin ! Par cette magnifique action, il ne tirera pas seulement du péril des familles entières mais sauvegardera aussi sa propre Communauté qui s’annonce en perdition. Par son admirable geste , il attirera , d’une part , les baraka d’Allah sur lui et apportera , d’autre part, une aide à la Mission de nos Massoumines par la croissance du nombre de nouveaux fidèles qui naîtront de l’union de ces enfants du désespoir et viendront agrandir notre Communauté en proclamant la formule de LAYLAH ILLALLAH , très chère à l’Islam .
« Va fii am-vaaléhim haq-qoullis-saaa-ïlï val maharoum. »
« Et dans leurs biens le mendiant et le déshérité (ou celui qui ne mendie pas) avaient un droit. »
(Sourate AZ ZARIYAT, Qui Eparpillent ; Verset 19)
LE HENNE OU LE MEHNDI
Les recherches en matière du tatouage au henné rapportent que son histoire date de quelques milliers d’années. Elle trouve son origine en Mésopotamie. Bien avant la Révélation de l’Islam en Arabie, les Hébreux s’en servaient comme produit de beauté. Les Egyptiens l’utilisaient également. Les futures mariées chez les Assyriens embellissaient leurs paumes et ongles des motifs au henné. En Inde, la mariée est ornée des signes symboliques dans lesquels sont gardées secrètes les initiales du Prince de son cœur qui aura la tâche de les découvrir sur son corps durant la nuit de noces.
Certaines traditions vont loin pour affirmer que le henné est signe de bonne chance. Une tache de menhdi dans le creux de la main droite agit efficacement contre le mauvais œil ou le mauvais sort.
On dit que le tatouage au henné est la représentation d’un sentiment dissimulé, un art qui affiche les émotions, les états d’âme. Chaque symbole a une signification particulière et le message qu’il transmet en est bien défini. Avec son aspect esthétique, il joue aussi son rôle sentimental et social comme symbolique. Le menhdi est donc un patrimoine ancestral de l’art et la manière.
L’Occident découvre ces décorations corporelles dont il ignore le sens originel et n’en retient que l’élégance et la séduction. Par le temps qui court, ces ornements ont vite fait de migrer des paumes et des orteils vers le nombril, le décolleté, les omoplates et les bras, pour ne citer que ces parties.
Que dit l’Islam à propos de henné communément appelé le menhdi ? Je ne fais que vous rapporter trois Hadith tirés du « Téhzibhoul Islam » de Allamâé Majelissi qui couronneront ce chapitre :
« La teinture des cheveux et de la barbe est Moustahabh (recommandée) pour l’homme comme celle des cheveux l’est pour le femme, de même que la parure au menhdi de ses pieds et mains. »
A la suite de ce Hadith, Allama cite quatorze bienfaits dont deux appartiennent pour la tombe.
« H° Imam Jaafaré Sadiq A° a déclaré que le Messager d’Allah a préconisé à toutes les femmes d’appliquer le menhdi, qu’elles soient mariées ou veuves : les épouses avec l’intention de se parer pour leurs maris et les veuves pour que ses mains ne se ressemblent point à celles des hommes. »
« H° Imam Jaafaré Sadiq A° a énoncé dans un autre Hadith que, parmi les signes du Dernier Temps, figure celui-ci : les hommes de Bani Abbasse s’attribueront certaines pratiques propres aux femmes c’est-à-dire, ils couvriront leurs pieds et mains au menhdi et coifferont leurs cheveux en forme de tresses. »
(NDT : l’extension de ce Hadith va jusqu’à la Fin du Temps car les traditions du temps de Bani Abbasse étant vécues de nos jours, ceux qui les pratiquent se rangent parmi les gens de cette époque).
L E W A L I M A
Le mot arabe de « Walima » est dérivé de « Walam » qui signifie se rassembler, se réunir. Le Walima veut dire le festin solennel et somptueux, ici le banquet de mariage ou « Ta’âm oul Ours. »
Les noces du Saint Prophète, H° Mohammad savv, et de la Sainte Khadîdja furent célébrées avec faste et donnèrent lieu au Walima. Les invitations furent distribuées aussi bien par H° Abou Tâlib A°, l’oncle du Saint Prophète, que par H° Khadîdja elle-même. H° Abou Tâlib A° récita en personne le Sermon de la cérémonie nuptiale et paya de sa poche la dot de douze Okes et demi d’or, équivalent au prix de vingt jeunes chameaux de bonne race.
Au mariage de H° Ali A° et de H° Fatimah A°, un grand banquet ou Walima fut aussi organisé où le repas consistait en dattes et olives. Abou Ayyoub Al Ançary offrit, pour l’occasion, son unique chèvre à l’Envoyé de Dieu. Il est celui qui a été béni par Allah d’accueillir Son Messager dans sa demeure lors de son émigration de La Mecque vers Médine, connue sous le nom de Hégire.
Lorsque H° Mohammad savv fit son entrée dans « la Ville de Lumières » ou « Madinat Al Mounawwarah », chaque tribu exprima son désir à l’Envoyé de Dieu à venir habiter chez elle. Il refusa toutes les offres en répondant que le chameau sur le dos duquel il s’était assis avait reçu l’inspiration de l’amener là où il conviendrait. L’animal continua son chemin jusqu’à ce qu’il vînt s’agenouiller dans la cour du Chef de la famille de Bani Najjar que l’histoire reconnaît sous le nom de Abou Ayyoub Al Ançary.
Le Messager d’Allah demanda à l’Imam Ali A° « d’inviter tous les Mouhajérines (les Emigrés de la Mecque) et les Ançar (les natifs de Médine) à ce banquet, qu’ils soient près ou loin.
– Ö Rassouloullah ! Comment dois-je faire pour appeler toutes ces gens qui vaquent à leur travail dans des champs situés hors de la Ville ? Questionna son cousin et fidèle serviteur.
– Tu gravis sur le haut de la Mosquée et leur annonce en criant que le Prophète d’Allah vous appelle, répondit-il. »
Le fils d’Abou Tâlib exécuta ces recommandations et tout Madina vint participer au Walima.
Le Saint Prophète de Dieu exposa au festin toute la viande de cette seule chèvre offerte en cadeau , la couvrit d’une nappe , demanda aux convives d’en manger et de laisser de côté tous les os .
Quand tout le monde fut rassasié, H° Mohammad savv se leva, ramassa tous les restes d’os et pria Dieu de faire revivre cet animal. Allah exauça son vœu et la chèvre revint vivante chez Abou Ayyoub Al Ançary, le Compagnon fidèle de l’Envoyé de Dieu. Les historiens n’omettent pas de faire remarquer, d’autre part, en relatant ce fait miraculeux que, depuis cette date, les malades se guérissaient en buvant le lait de ce mammifère.
Trois Hadiths tirés de « Téhzibhoul Islam » de Allamâé Majelissi (Aallallahou Maqamahou) compléteront cette page :
« Le Saint Prophète d’Allah a dit que : le Walima est recommandé en cinq occasions :
le mariage , le rasage des cheveux du nouveau-né (Aqiqà) , la circoncision (Khatnà) , l’achat ou la construction d’une maison et au retour d’un voyage
(NDT : surtout le Hajj et le Zyarat). »
« L’Emir des Croyants , H° ALI A° a déclaré que : inviter les Croyants à assister au Nikâh , leur offrir un repas et réciter un Khoutbha avant la formule rituelle du Nikâh est Sounnat (recommandé) . »
« Le Messager d’Allah a formulé que : le Walima est vivement recommandé le premier jour sans qu’il soit nécessaire le jour suivant et constitue une attitude ostentatoire le troisième jour. »
MOMENTS FAVORABLES DU NIKAH
Il est mentionné dans le Hadith de réciter le Nikâh pendant la nuit et de le célébrer le vendredi qui est le prince des jours de la semaine. Notre cinquième Imam, H° Mohammad Baker A° a énoncé que : « le soleil ne s’est levé sur un jour aussi glorieux que celui de vendredi. » De fil à aiguille, la nuit du jeudi à vendredi semble très propice pour cet événement historique de la vie. De nombreux Hadiths relatent les splendeurs de cette nuit de la miséricorde, du pardon, de la grâce divine, de l’exaucement de vœux et de l’adoration ou Ibadates dont le Nikâh en est une.
Au lieu du samedi soir favorable à nos convenances personnelles où l’esprit matériel -hélas !- prime souvent sur les sentiments spirituels, il serait souhaitable de bénir l’union de nos enfants que nous chérissons plus que toute autre chose dans ce monde pendant les Nuits Illustres de l’Anniversaire de l’Heureuse Naissance de nos Massoumines A° ou de celle du jeudi à vendredi, la plus noble de la semaine. Ainsi, nous ferons d’une pierre deux coups : l’anniversaire sera solennisé de pair avec le mariage, l’adoration sera prônée ensemble avec la soumission à Allah, l’utile sera joint à l’agréable.
Mais, attention, le maudit Satan n’aura pas sa place ! Si nous voulons bien l’inviter, il faudra, dans ce cas, choisir un autre jour parce que cette pierre à double coups pourrait retourner contre nous et prendre la forme d’ un châtiment divin : d’une part, le Haraam (l’illicite) demeure toujours Haraam dans toutes les occasions sans exception et ,d’autre part, il s’aggrave pendant les jours saints, du fait de leur manque du respect et de leur mépris qui traduisent une profanation des Paroles sacrées de nos Imams , nos Guides adorés ainsi que nos Protecteurs et Intercesseurs vénérés . Cette remarque n’exige aucun développement qui pourrait se justifier par des exemples des choses qui nous entourent. Toutefois, je vous demanderai de vous référer à la citation du Mafatihul Jinane, chapitre sur les Aamals (Prières) de la nuit bénie du vendredi :
« Celui qui méprise la majesté du vendredi et viole ses droits, par exemple il n’accomplit pas le Namazé Djoummah (le Salat du vendredi) ou reste noyé dans les actions illicites (Haraams), Allah fera de lui le brin du feu de l’Enfer sauf qu’il implore le pardon. »
M O M E N T S N E F A S T E S ET C O N S E I L S
Les rapports sont déconseillés ou détestables dans les occasions suivantes :
– Qamar dar Aqrab ou Vintsouro (lorsque la lune est dans la constellation du scorpion, environ trois jours / mois, en général) ;
– Tah-tousshouâ (les derniers jours du mois, environ trois aussi, où la lune est dans l’ombre) ;
– La première nuit lunaire de tous les mois, y compris la nuit de l’Idd-ul-Fitr, sauf celle de Mahé Ramadhan) ;
– Le 15 de chaque mois et, surtout, du mois de Shâban ;
– La nuit de l’Idd-ul-Azha, Iddé Kourbane, le 10 Zilhajj ;
– Lors de l’éclipse lunaire ou solaire et d’un tremblement de terre.
Et encore d’autres cités dans les livres concernant ce sujet.
CONSEILS
– Chacun des époux doit avoir sa propre serviette.
– Faire le Vazou avant les relations, surtout lorsque la femme est enceinte.
– Lorsqu’il vous arrive de porter avec plaisir un regard sur une femme, reconnaissez que votre épouse jouit aussi de ce que celle-ci possède.
– Evitez d’entretenir des rapports avec votre épouse au moment où votre désir de vous approcher d’une femme étrangère rencontrée est éveillé.
– Ne commencez jamais l’acte sans avoir prononcé auparavant la formule de « BHISMILLAHIR RAHMANIR RAHIM » précédée, si possible, par « AOUZO BHILLAHE MENASH- SHAYTANIR RAJIM ».
– La première nuit des noces, lorsque l’épouse fait son entrée dans sa chambre, il est recommandé de lui faire enlever ses chaussures, de lui demander de s’asseoir , de laver ses pieds et arroser la maison de cette eau , les portes comme les murs. Allah vous protègera de 70 .000 malheurs,
Vous couvrira de 70.000 bienfaits et vous répandra 70.000 grâces.
– Ensuite, le couple fait l’ablution, accomplit chacun deux Rakaates de Prière et le mari récite a supplication suivante, après avoir loué Allah et récité des Salwate ou Dôroud (invocation des Bénédictions sur le Saint Prophète et sa Sainte Postérité) :
« Allahum-marzoukni oulfatahâ va vouddhahâ va rizahâ va arzini bhiha vajmaâ bhaynanâ bha ahssané ijtimâ-ïnn va oun-ssin va ayssari ittilafinn fa innaka touhibbhoul halalâ va toukrihoul haramâ . »
(Ô Allah ! Fais-moi jouir de la bonne compagnie et de l’affection de cette femme. Rends-la satisfaite de moi et rends-moi aussi satisfait d’elle, et réunis-nous de la meilleure façon dans l’amour et l’attachement car Tu aimes ce qui est légal et Tu détestes ce qui est illégal).
– Puis, le mari porte son regard sur son épouse, tient en main les cheveux situés au-dessus du front, l ‘ installe face à la Qibla et récite ce Dhôa dans cette direction :
« Allahum-ma bhi amaanatika akhaz-toha va bhi kalimaatika ista-halâlatouha kazayta-lî mine-ha valadha faja-alahou moubharakane takiyyane mine shiati ali mahammadh vala taja-al lish-shaytani fihi shirkane vala nassibha. »
(Ô Allah ! Je l’ai cueillie de Ta Protection et l’ai rendue, pour moi, licite ou Halal par Tes Paroles, et, si Tu as disposé, dans son sein, un enfant pour moi, que celui-ci soit bienheureux, vertueux et Shia d ‘ Alé Mohammad savv et que le Satan n’y ait pas sa part.)
– Au moment des menstrues ou règles mensuelles, tout rapport est HARAAM (prohibé, illicite).
– Pour éviter que le maudit Satan ne triomphe de lui, le célibataire doit accomplir 2 Rakaates de Namaz ou Salat, célébrer les Louanges d’Allah, réciter les Salwate et demander à Allah de lui attribuer une compagne. Le Dhôa, à cette occasion, est exaucé et le protégera de tout acte illicite.
Source des Hadiths cités dans ce document :
– Téhzibhoul Islam d’Allamâé Majelissi
– Paysannat Najfi de Sheikh Mohammad Hassan Najfi
– Gounahané Kabhira de Shahidh Dast Ghaybé Shirazi
– Mafatihul Jinane de Sheikh Abbassé Koumi
– Majelisse ou Takrir de Mawlana Sadiq Hassan.
C O N C L U S I O N
Un récit nous rapporte qu’un jour, un groupe des Juifs comparut devant le Saint Prophète de l’Islam et lui transmit l’invitation de faire rehausser le mariage de leur fille par la présence de H° Fatimah Zahra A° . Le Messager d’Allah leur en demanda d’aller voir son époux, H° Ali A°.
Lorsque ceux-ci se présentèrent devant le gendre et le cousin de l’Envoyé de Dieu, l’Imam, avant de leur donner une réponse, consulta son épouse.
« Ô Abdoul Hassan ! Ces gens désirent me déshonorer par mon Tchador usé et à multiple coutures alors que leurs femmes seront parées de beaux habits et de bijoux en or, » répondit H° Sayyada A°. A ces propos pleins de tristesse, Allah annonça immédiatement à son Prophète, par l’intermédiaire de l’ange Gabriel, d’accepter cette invitation sans hésitation, ni pincement au cœur.
L’heure s’approcha. Les fêtes battaient leur plein. La salle brillait par l’éclat de l’ornement des femmes des ennemis de l’Islam qui attendaient impatiemment l’arrivée de H° Fatimah Zahra A° dans son vieux Tchador que personne n’ignorait. Elle s’apprêtait à partir que l’ange Gabriel descendit avec les habits dorés du Paradis. H° Siddiqaé Tahéra s’embellit dans ces vêtements célestes et se dirigea à la cérémonie. Dès qu’elle parut devant l’assistance, toutes les femmes se prosternèrent, certaines s’évanouirent, et la mariée rendit son âme. Les cris de joie se transformèrent en pleurs. Les nuages sombres couvrirent les noces. Le bonheur céda la place au drame. La fille de Celui qui est envoyé en tant que la Miséricorde des mondes éprouva le regret. Elle fit deux Rakaates de Prière et implora Allah. La jeune femme se ressuscita. Avec elle, sept cents personnes se convertirent à l’Islam.
Par cette narration très connue que les femmes récitent chez nous à l’occasion d’un vœu exaucé appelé « KAHANIE Janabé SAYYADA A° » , je voudrais attirer votre attention sur un point très précis que l’Islam n’interdit pas la parure aux femmes lorsqu’elle est respectée dans les conditions prescrites par Allah , il la recommande plutôt, même jusque dans les Prières quotidiennes obligatoires (port des habits en soie ou le collier en or , massaéls n°s 839 et 846 Tawzihoul Massaél de Agha Sistani , tenue prohibée aux hommes ) .
Si tel n’était pas le cas, Allah n’aurait jamais ordonné à H° Maassouma La Sainte, d’assister au mariage dans une tenue fascinante et sans égale. Ces Juifs de Médine étant malintentionnés à l’égard de la fille de l’Envoyé de Dieu, Le Maître de l’Univers les a châtiés par cette calamité qui fut vite anéantie par les invocations de la Dame du Paradis et leur a fait distinguer la position qu’occupent les Ahloul Bayt auprès d’Allah.
Un événement analogue s’était produit aussi dans cette Ville de Lumières, mais, cette fois, avec les petits-fils chéris de H° Mohammad savv, H° Hassan et H° Hussein A°, dans leur enfance, lorsqu’ils déclarèrent à leur mère et la Reine des femmes des mondes, leur désir de s’habiller dans des vêtements neufs et dignes de la fête, à l’occasion de l’Idul Fitr. Allah exauça leur vœu et les bénit en leur faisant parvenir des costumes de Paradis.
Un dernier Hadith pour mener à bonne fin cette page : un jour, H° Ali A° se dirigea au marché de Koufa en Iraq, accompagné de son serviteur, H° Kambhar. Il y acheta deux chemises dont une usée. Il offrit à son fidèle Compagnon la belle chemise neuve et garda l’autre pour lui. Celui-ci remit la sienne à l’Imam qui la méritait en tant que Calife et Successeur du Saint Prophète et Chef de la Communauté Musulmane. L’Imam la lui retourna en disant que : « Kambhar ! tu es jeune , elle te va mieux. Etant moi-même Dirigeant de la Société Musulmane qui est formée de toutes les couches, seule une tenue humble me convient. »
« Ya bhani Adam , khouzou zinatakoum inn-dhâ koulli masjidhinv va koulou vashrabhou vala toussréfou , innahou la youhibbhoul moussrifine. »
« Ô enfants d’Adam ! Lors de chaque Office de Prière, prenez votre parure et mangez et buvez, mais pas d’excès, certes, Il (Allah) n’aime pas les excessifs. »
– Sourate Al Aaraf, Les Limbes ; Ayaate n° 31 –
La Table Garnie de l’Imam Hassan A° qui vient d’être relatée plus haut en est un exemple frappant.
Afin d’éviter qu’en lisant ces lignes, certaines gens ne transforment ma pensée qui est loin d’être bornée, je souhaiterais vous préciser, en retraçant les quelques histoires que je viens de vous citer que le faste en mariage n’est pas défendu lorsqu’il s’affiche d’une façon Halaal, dans les limites du nécessaire et de l’utile, sans faire aucune parade de sa richesse et, surtout, pour le seul amour d’Allah et la satisfaction des Quatorze Massoumines A°.
A l’instar de l’Imam Ali A° dont nous sommes ses fidèles Shias et qui offrit un meilleur modèle au marché de Koufa, il serait mieux d’utiliser les grosses sommes d’argent relevant des dépenses folles ou inutiles au mariage des enfants des familles sans sou ni maille qui sont acculés au célibat forcé, faute de moyens, comme il est procédé au Goujarat en Inde et appelé « Mariages Communautaires. » Cette inexacte ostentation dite coutumière doit céder la place à ce geste bienfaiteur qui, en plus d’une action humanitaire, constitue une vertu immense devant Allah, Son Prophète et Sa Sainte Postérité. Celui ou ceux qui l’accomplissent réalisent la tâche des Elus de Dieu.