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Les miracles, comment peut-on les définir et les prouver ?
Résumé de la réponse
Le miracle signifie une chose surnaturelle, qui constitue, d’un côté, un défi et de l’autre coté, une prétention de la part de son auteur. La chose surnaturelle ne correspond pas aux lois naturelles, elle les dépasse. Le fait que les miracles sont une vocation surnaturelle ne signifie pas qu’ils sont dépourvus de la cause. Autrement dit, cela ne contredit pas la loi de la causalité. Bien que les miracles aient, tout comme les choses ordinaires, des causes naturelles, mais tout le monde ne peut pas les percevoir, pour pieux dire, tout le monde n’en a pas conscience. Le défi signifie le fait que le prophète apportant un miracle et réclame à ceux qui ne croient pas à la véracité de son message et sa mission, d’en fournir un acte semblable. Les miracles proviennent des âmes des prophètes et ils se produisent sur ordre de Dieu, autrement dit, ils reposent sur la force immortelle et illimitée de Dieu. C’est pour cette raison, qu’ils sont, toujours, dominants et puissants. Les miracles, n’ayant pas besoin d’instructions et d’exercices, ne sont pas soumis aux contraintes ni aux conditions particulières. Le miracle, apporté, par les prophètes, n’est pas destiné aux loisirs ni aux divertissements, au contraire, les prophètes apportèrent leurs miracles pour orienter et guider l’être humain. C’est pourquoi, le miracle se distingue du prodige comme l’exaucement des invocations, ainsi que de la magie et de la sorcellerie.
Les prodiges ne sont pas accompagnés de défi ni de prétention d’être prophète. La magie, la sorcellerie et les œuvres, accomplies par des ascètes n’ont pas une origine naturelle et si dans certains cas, il existe une origine naturelle, l’objet n’est pas sacré. En outre, ces actions sont acquises par l’individu avec l’entrainement et l’exercice. Autrement dit, l’individu a su réaliser une œuvre déterminée, à force d’entraînement et d’exercice. Donc, ces œuvres proviennent des capacités et forces humaines et elles se bornent aux capacités limitées de l’homme. La chose extraordinaire, effectuée par de telles personnes, est condamnée à être vaincue par la force supérieure.
Mais, comment est-il possible de prouver les miracles. Sur ce point, les miracles se divisent en ceux catégories. Parfois, le miracle se traduit par l’acte et parfois, il se traduit par la parole. Le miracle relevant de l’acte se réalise dans le contexte du temps et disparaît après sa survenance. Ce miracle vise les sens des gens. Cela étant dit, certains miracles relevant de l’œuvre du prophète (que Dieu le bénisse, lui et les siens), nous sommes restés, jusqu’à nos jours. Il est possible de prouver, via les hadiths, ces miracles aux gens qui furent absents à leur réalisation. Les miracles relevant de la parole du noble prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) ne sont autre chose que le noble coran. Dans de nombreux de cas, le coran lancé des défis aux négateurs. Le défi du coran ne se milite pas à un domaine particulier comme celui d’éloquence et d’élégance de langage et de style, mais aussi dans d’autres domaines, entre autres, la connaissance du monde invisible, le lancement des questions scientifiques, et l’absence de l’incohérence dans le coran. Dans divers domaines, le coran a des supériorités auxquelles l’être humain ne peut pas accéder.
Réponse détaillée
Les savants musulmans ont définit le miracle, en ces termes (1): « Le miracle est une chose surnaturelle, accompagnée de défi et de prétention de la part de son auteur ». Les choses surnaturelles sont des évènements qui ne sont pas, contrairement, aux choses ordinaires, aux lois naturelles. Le fait de dire que le miracle est une chose surnaturelle ne veut pas dire que le miracle fait exception à la loi de la causalité. Le miracle n’est pas une négation des causes, car la loi de la causalité est approuvée et acceptée, tant par l’argument(Burhan) que par le Coran. La loi de la causalité, (2) et les choses surnaturelles, sont tous les deux, acceptées par le noble coran ; elles présentent à l’humanité des connaissances indiquant que les causes sont entre les mains de Dieu, que les causes matérielles indépendantes n’ont pas d’efficacité et que c’est Dieu Qui est la vraie Cause. (3) Les âmes des prophètes comptent parmi les causes qui sont efficaces en ce qui concerne les miracles, (4) et l’origine des âmes des prophètes, des Amis proches de Dieu et des croyants se trouvent au-dessus de toutes les causes apparentes et elle a une dominance sur elles. (5)Par conséquent, le miracle et les autres choses extraordinaires, tout comme les choses ordinaires, ont besoin des causes naturelles. En outre, les tous deux (le miracle et les affaires ordinaires), bénéficient des causes cachées. Dans les affaires ordinaires, les causes apparentes et ordinaires sont accompagnées des causes cachées et réelles et des causes cachées sont assorties de la Volonté et de l’Ordre de Dieu. Ceci dit, parfois, les causes réelles ne sont pas en harmonie et coordination avec les causes apparentes. Par conséquent, la cause apparente perd de sa causalité et le fait naturel ne se réalise pas, car la Volonté et l’Ordre de Dieu ne l’ont pas voulu. Les affaires extraordinaires reposent sur des causes naturelles ordinaires qui ne sont pas perceptibles ni concrètes pour tous les gens. Ceci dit, il faut préciser ce point que les causes naturelles non ordinaires aussi sont soumises aux causes réelles et réelles et partant de là, à l’Ordre et à la Volonté de Dieu.
Le défi compte parmi l’une des conditions du miracle. Cela veut dire que le prophète, donnant naissance à un miracle, réclamait à ceux qui ne croyaient pas à la véracité de son message et sa mission, d’en apporter quelque chose de semblable. (6) Autrement dit, le miracle est « une preuve et un signe divin » pour prouver la véracité d’une mission, investie, par Dieu, donc, il n’est pas limité aux conditions particulières et il est lié au défi. (7) Une autre condition du miracle consiste à ce qu’il soit conforme à la prétention de son auteur, c’est-à-dire, si quelqu’un prétend être investi de la mission prophétique, et dit que son miracle consiste à guérir un aveugle, il doit pouvoir guérir l’aveugle, pour en présenter comme une preuve de la véracité de son message et de sa mission. (8) Donc, le miracle est une chose surnaturelle. La chose surnaturelle comprend, également, la magie, la divination, l’exaucement des invocations et ainsi de suite, mais, la différence c’est que la magie et la divination ne sont pas capables de résister au miracle et se laissent convaincre par ses causes. Le miracle se distingue par le fait que ses facteurs naturels et surnaturels ne se laissent pas convaincre et ils restent, en constance, puissants et dominants. (9) La magie et la sorcellerie n’ont pas une origine divine et elles suivent, souvent, des objectifs maléfiques et néfastes et sont accompagnées, d’ignorance et de superstition, ce alors que les miracles apportées par les prophètes visent à guider les humains et non pas à les amuser et divertir.
En outre, le miracle n’est pas soumis ni aux contraintes ni aux conditions particulières ; c’est-à-dire, il n’a pas besoin ni d’entraînement ni d’exercice et ce contrairement aux ascètes qui, d’une part, ont besoin de s’entraîner et de s’exercer et d’autre, ils sont incapables de faire n’importe quelle œuvre. Ce, alors que les miracles apportées par les prophètes reposent sur la force immortelle et illimitée de Dieu. Or, la chose extraordinaire, accomplie par les gens, puise son racine dans les capacités et les forces humaines. Cette chose extraordinaire humaine peut être défiée, tandis que personne n’ose et ne peut défier le miracle qui est une chose surnaturelle d’origine divine. (10)
La différence entre le miracle et l’exaucement de l’invocation réside dans le fait que le miracle est accompagné de défi et son objectif est de guider les gens, c’est-à-dire que chaque prophète apportait un miracle pour prouver aux gens la véracité de son message ainsi que de la mission que Dieu l’avait investie, donc, le miracle est une chose dont la réalisation émane de la Volonté de Dieu, tandis que l’exaucement de l’invocation et le prodige des Amis proches de Dieu n’est pas accompagné de défi et l’objectif aussi n’en pas de guider les gens, ils ne sont pas irréfutables et cela n’entraine pas l’égarement des gens. (11) le prodige est une chose surnaturelle qui est, purement, l’effet de la puissance spirituelle d’un homme complet ou semi complet, n’a pas pour objectif de prouver un objectif divin particulier. En effet, le miracle est le langage de Dieu qui approuve une personne, tandis que tel n’est pas le cas du prodige. (12) Le miracle est quelque chose qui propre au prophète pour prouver la véracité de sa prophétie et pour dire aux gens qu’il est sincère dans ses paroles et sa mission. Ceci dit, le prophète peut apporter le miracle avant l’avènement à la prophétie et ce pour préparer les gens à écouter son invitation. (13) Cependant, le miracle, accompagné de défi ne se réalise qu’après le début de l’invitation des prophètes, sinon toute action extraordinaire du prophète avant le début de son invitation sera considéré comme le prodige, bien que tous les prodiges, accomplis par les prophètes et infaillibles, que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur eux, sont conçus comme des actes relevant du miracle. (14)
Les miracles se divisent en ceux catégories : Les miracles se réalisant par l’acte et les miracles se réalisant par la parole
Le miracle se traduisant par l’acte consiste à s’emparer des circonstances et du cours des choses dans l’univers, selon la banse de la Wilayat Takwini (La Wilayat immanente, inhérente à la genèse), (15) comme la fente de la lune, (16) et la fente de l’arbre(17), sur ordre de Dieu, par le prophète de l’islam, la fente de la terre (18)et la fente de la mer, (19) dans l’histoire de Qaroun et Pharaon, de la part du vénéré Moïse, la fente de la montagne, (20) par le vénéré Sâlih et la guérison de l’aveugle-né et du lépreux, et de la ressuscitation des morts, (21) par le vénéré Jésus et l’arrachement de la grande porte de Khaybar par le vénéré Imam Ali, avec la force d’Allah. (22)
Le miracle se réalisant par la parole veut dire que les paroles de Dieu, du prophète et des Imams infaillibles, que la Paix et la bénédiction soient sur eux, sont remplies de connaissances profondes et réelles, et qui ont suscité l’admiration de tout le monde. La différence qui existe entre ces deux catégories de miracle, c’est le miracle se réalisant par l’acte qui est limité à un temps et à un endroit particulier, et il est destiné aux masses populaires. Il a affaire avec les sens et les perceptions des gens. (23) Mais, le miracle se traduisant par la parole n’appartient pas à un temps particulier, il demeure dans toutes les époques et il est destiné aux élites. Ceci étant, certains miracles par acte du noble prophète, que Dieu le bénisse, lui et les siens, demeurent, toujours, l’un d’entre eux étant la désignation de la Qibla de la Médine vers la Kaaba. (24)
S’agissant des miracles du noble coran, le coran est un livre qui n’a pas altéré, et personne ne peut en douter. Le noble coran a lancé plusieurs défis aux gens les appelant à faire quelque chose de pareil, s’ils en sont capables. (25) Nous vous mentionnons, ci-dessous, quelques-uns :
- Le défi de l’éloquence de langage et de style. (26)
- Le défi de l’absence de différence dans les connaissances fournies. (27) A ce propos, le vénéré Imam Ali (béni soit-il) dit : « Certaines parties du coran sont le langage éloquent du sens d’autres parties, et certains parties apportent un témoignage sur certaines autres parties.
- Le défi concernant les nouvelles du monde invisible. (28)
- Le défi concernant la personne sur qui le Coran a été révélé. (29)
- Le défi à la science. (30)
C’est par ces moyens que le noble coran prouve ses miracles et sa véracité. Un individu, illettré, et grandi dans un endroit, loin de la morale, des connaissances et de la civilisation humaine, ne pouvait pas, à lui-seul, présenter et fournir à l’humanité, tout ce dont les êtres humains ont besoin en matière d’actes d’adoration, de connaissances morales, de lois religieuses, de transactions, de relations sociales, politiques et ainsi de suite, d’autant plus que les détenteurs de la science et de la pensée étaient incapables d’y faire face et d’apporter quelque chose de pareil. Le noble explique, non seulement, les questions générales les plus importantes, mais aussi, il est entré dans les détails. Toutes les connaissances du noble coran reposent sur la Fitra (Disposition naturelle) ainsi que sur le principe de l’Unicité. Les paroles ainsi que les sens cachés des termes du noble coran sont un miracle. (31) Personne n’a jusqu’à défier le coran et d’apporter quelle chose pareille même à la sourate 108 (la Profusion). Finalement, il est nécessaire de souligner que le noble coran lance un défi, d’une manière absolue (32) et appellent les gens d’apporter, s’ils en sont capables, quelque chose comme ce livre.
Notes:
1- RF : Kashf Uk-Murad Fi Sharh-e Tajrid al-Itiqad, Allamah Hilli, avec la correction de l’Ayatollah Hassan Zadeh Amoli, pp. 350-353.
2-La sourate 65n le verset 3n la sourate 15, le verset 21 et la sourate 54, le verset 49.
3-La sourate 7, le verset 54, la sourate 2, le verset 284, la sourate 57, le verset 5; la sourate 4, le verset 80, la sourate 3, le verset 26, la sourate 20, le verset 50, la sourate 2, le verset 255, la sourate 10, le verset 3.
4-La sourate 23, le verset 78.
5-La sourate 37, le verset 173, la sourate 58, le verset 21, la sourate 23, le verset 53.
6-RF : Baha’ al-Din Khoramshahi, le monde visible et le monde invisible, pp/ 45-83.
7-RF : Martyr Mottahari, Intruduction sur la vision du monde islamique, publiée par Jam-e Modarressin-e Qom, p. 189.
8-Kashf Uk-Murad Fi Sharh-e Tajrid al-Itiqad, p. 350.
9-L’histoire des sorciers et des magiciens de Pharaon qui se sont rendus compte que l’œuvre du vénéré Moïse était un miracle.
10-RF : Makarem Shirazi, Les grands leaders et les responsabilités beaucoup plus grandes ; pp. 119-153.
11-RF: Al-Mizan, t.1; p.82.
12-RF : Martyr Mottahari, Intruduction sur la vision du monde islamique, p. 189 ; et aussi : Martyr Motahhari, La Connaissance e avec le Coran, t.2, p.235 et la suite.
13-RF : Kashf Uk-Murad Fi Sharh-e Tajrid al-Itiqad, p.352.
14-Idem, p. 353 ; Le Monde visible et le monde invisible, pp. 46-47.
15-L’homme se rapproche davantage de Dieu en accomplissant les ordres et les prescriptions divins et avec un tel rapprochement, il jouira du rang de la Wilayat et peut, tout comme Dieu, s’emparer des circonstances et du cours des choses dans l’univers.
16-La fente de la lune compte parmi les miracles du noble prophète de l’Islam.
17-Dans la voie de l’Eloquence, le vénéré Ali(béni soit-il), a expliqué le miracle du noble prophète( S.W.A), en ce qui concerne la fente de l’arbre.
18-La sourate 28, le versets 76-81.
19-La sourate 2, le verset 50.
20-La sourate 91, les versets 11-15.
21-La sourate 3, le verset 49.
22-Bisharat al-Mustafa, Nadjaf, p. 235. Amali Sadouq, Majlis, 77, Ed:Chap-e Sangui, p. 307.
23-Cela ne signifie que les élites d’en utilisent pas.
24-Mir Damad, Qabsat, Chap-e Sangui, p;321. Kashf Uk-Murad Fi Sharh-e Tajrid al-Itiqad, Allamah Hilli, avec la correction de l’Ayatollah Hassan Zadeh Amoli, pp.597-598, L’homme parfait du point de vue de « La Voie de l’Eloquence », Ayatollah Hassan Zadeh Amoli, pp. 8-21.
25-RF : Da’irat ul-Ma’aref Tash’iyo’, t. 2, p. 266
26-La sourate 11, le verset 14, la sourate 10, le verset 39.
27-La sourate 4, le verset 82, la sourate 39, le verset 23.
28-La sourate 11, le verset 49, la sourate 12, le verset 102, la sourate 3, le verset 44, la sourate 19, le verset 34, la sourate 30, les versets 1-4, la sourate 48, le verset 15, la sourate 21, le verset 97, la sourate 28, le verset 85, la sourate 5, le verset 67, la sourate 24, le verset 55, la sourate 48, le verset 27, la sourate 6, le verset 65, la sourate 10, le verset 47.
29-La sourate 10, le verset 16.
30-La sourate 16, le verset 89, la sourate 6, le verset 59, la sourate 4, le verset 106, la sourate 59, le verset 7 et la sourate 15, le verset 9.
31-RF : Les Aspects des Miracles du Coran.
32-La sourate 2, le verset 23, la sourate 17, le verset 88.