Les mérites et vertus d’Abbas (P)
4 Cha`aban, Heureuse Naissance d`Abul-Fadl al-Abbass Ibn Ali (P)
Nous célébrons l’heureuse naissance d`Abul-Fadl al-Abbas Ibn Ali (P), au 4e jour du mois sacré de Chaaban. Il a atteint les plus hauts sommets de la science, grâce aux enseignements qu’il avait reçus de la famille du Prophète (paix sur lui et sa sainte famille), de sorte que la plupart des gens se couraient auprès de lui pour résoudre leurs problèmes scientifiques.
La naissance
Au 4e de mois bénie Chaaban l`An 26 AH, est né dans la ville de Médine, Abul Fadhl Al Abbas, fils de Imam Ali(p), le demi-frère de Imam Hussein(p). Sa mère était Fatima Binti Huzaam, connu comme Ummul Baneen (Mère des Fils).
Il était connu comme le plus grand guerrier dans le monde arabe et reflétait la force de son père, ‘Alī ibn Abī Tālib. (P)
Abbas ne s’est jamais considéré égal dans le grade ou la stature à son demi- frère Imam Hussein bien qu’ils se soient tant aimés. Au contraire, Abbas considérait son frère Imam Hussein comme son maître.
Abbas a démontré sa loyauté à Husayn dans la Bataille de Karbala, le jour d’Achoura l’an 61 Hijir.
Surnoms
Le surnom le plus réputé d’al-Abbas b. Ali (a) est Abu al-Fadl.
Les historiens pensent que l’on lui attribua ce surnom, car il jouissait de nombreuses qualités de bonté. On lui attribua le surnom d’Abu al-Qâsim dans la zîyârat d’Arba’în. Jâbir b. Abd Allah al-Ansârî dit :
« Que la paix soit sur toi, ô Abu al-Qâsim, ô Abbas b. Ali. »
Titres
Le titre, selon la présentation des gens de la langue est : le surnom de la personne après son nom de famille indiquant sa dignité ou son méprit ou autres, et Aba Al Fadl Al Abbas fils du commandeur des croyants (p) avait toutes les qualités, la morale et les vertus, tous ses titres étaient des signes de sa louange, de sa révérence et de sa magnificence, comme il soyez sur lui) est le fils du Commandeur des Croyants; Ali Ibn Abi Taleb (paix soit sur eux deux) et le frère des deux Imams les petits-fils bien-aimés du Grand Prophète (les prières d’Allah soient sur lui et sur sa sainte Maison) et les maîtres de la jeunesse du Paradis; al-Hassan et al-Hussein (que la paix soit sur eux deux).
Et en plus de son noble statut, il est le descendant des gens de la Maison de la Révélation et de la Prophétie, et celui éduqué par ceux qui ont été élevés par le Grand Messager d’Allah (les prières d’Allah soient sur lui et sur sa sainte Maison), sachant que le Saint Prophète a dit: « Mon Seigneur m’a éduqué et [m’a donné] la plus belle éducation. »
Ainsi, Aba al-Fadl al-Abbas (la paix soit sur lui) a hérité les vertus et les qualités de leur essence, à l’éthique et la morale de leur source, et combine la beauté et la perfection devenant une source abondante de bonté et de beauté.
Oui, Aba al-Fadl al-Abbas (la paix soit sur lui) a une éthique qui ne peut pas être limitée dans un article, donc ses titres sont venus souligner certaines de ses nombreuses qualités et vertus nobles. Nous en mentionnons certains ici comme suit:
Qamar banî Hashim : la lune de Banu Hashim
Bab al-Hawâij : la porte de l’exaucement des vœux
At-Tayyâr : qui vole beaucoup
Ash-Shahîd : martyr
Al-‘Abd as-Sâlih : serviteur vertueux
Sâhib al-Liwâ’ : porte-drapeau
Bab al husseini : porte d’al-Hussein (que la paix soit sur lui).
As-Saqqa’ [le donneur d’eau]
Saqi ‘atasha [Celui qui étancha la soif de ceux qui étaient à Karbala]
Qamar al-‘Ashira [Lune de la tribu]
Hamel al-Liwa [Porte-étendard]
Batal [héros du] al-‘Alqami
Kabsh al-Katiba [le bélier du bataillon]
Hami Dha’ina [protecteur de la caravane]
Sab ‘al-Qantara [lion du pont]
Al-Dhaygham [l’un des noms du lion]
Al-‘Abed [l’adorateur]
Al-Shahid [le martyr]
Al-Siddiq [le véridique]
Al-Fadi [le rédempteur]
Al-Mu’thir [le rédempteur]
Al-Muwasi [le consolateur]
Al-Hami ou al-Muhami [le défenseur]
Dhahr [le dos / partisan de] al-Wilayah
Qa’id al-Jaysh [chef de l’armée]
Al-Mustajar [celui qui est recherché pour la protection]
Al-Wafi [le complet]
Al-Sa’i [le chercheur]
Al-Musta’jil [le hâtif]
Al-Musaffi [le purificateur]
Raees-e-Askar al-Hussein (Le commandant des troupes de l’Imam Husseini (P) surnom a été donné à lui parce qu’il était le commandant des troupes de l’Imam Hussain (p le général-major et le porte-drapeau de l’Imam al-Husayn (p), le jour de Achoura, lors de la bataille de Karbala. Il transperça les lignes des ennemis à deux reprises, le septième et le dixième jour de Muharram pour procurer de l’eau au camp de l’Imam al-Husayn (a), où il réussira la première fois, mais, se fera tué la deuxième fois par ses ennemies après lui avoir coupé les deux bras et ciblé son œil par une flèche.
Abbas a montré sa loyauté à Husayn dans la Bataille de Karbala. Lui et ses 3 frères sont tous tombés en martyre sur la terre de Karbala.
Al-‘Abbâs (p), il était un savant et un combattant porteur du Message dans toute son action aux côtés de son frère l’Imâm al-Hussein (p). Lorsqu’il a eu le bras droit coupé, il a dit :
« Par Dieu ! Si vous coupez ma main droite, Je continue à défendre ma religion et un Imâm sincère dans sa certitude».
Il a ainsi soutenu la religion d’Islam que l’Imâm al-Hussein (p) avait entrepris pour la propager et pour l’affirmer auprès des gens. Il n’a pas soutenu al-Hussein (p) pour le lien de parenté qu’il avait avec lui, mais parce qu’il était l’Imâm dont l’obéissance était un devoir. C’est pour cette raison qu’il a combattu avec al-Hussein (p) pour servir la ligne de l’Islam authentique telle qu’elle est voulue par Dieu.
Parlant de son oncle Al-‘Abbâs (p), l’Imâm Zayn al-‘Abidîn (p) a dit : « Que Dieu soit miséricordieux à l’égard de al-‘Abbâs ! Il a préféré son frère à soi-même, il a lutté et il s’est sacrifié pour son frère ».
L’Imâm Jafar as-Sâdiq (p) a dit au sujet de al-‘Abbâs (p) :
« Notre oncle al-‘Abbâs était clairvoyant et de foi ferme. Il a lutté aux côtés de Abû ‘Abdullâh (al-Hussein) (p). Il a fait des exploits au combat et il est tombé en martyre »
Aimer al-‘Abbâs (p) est donc un engagement à défendre la religion et à protéger les sacrés symboles de l’Islam, symboles représentés par le Prophète (P).
Héroïsme et le courage d’al-Abbas b. Ali (a)
Lorsque Muawiya descendit l’Euphrate avec son armée, au cours de la bataille de Siffîn, et il s’en accapara, il ordonna à Abu al-A’war as-Sulamî d’interdire l’accès à quiconque voulant prendre de l’eau. Le Commandeur des croyants (a) envoya Sa’sa’at b. Sawhân, auprès de Muawiya, lui demandant d’autoriser l’accès à l’eau, mais ce dernier refusa.
Alors, l’Imam Ali (a) ordonna de combattre l’ennemi et envoya quelques bataillons de son arm (dont : l’Imam al-Hasan (a), l’Imam al-Husayn (a) et al-Abbas b. Ali (a)), pour ouvrir l’accès à l’eau qui combattirent avec courage jusqu’à ce que l’accès à l’eau, ait été en leur possession.
Ainsi, il est dit que, lors de la bataille de Siffîn, un jeune guerrier de dix-sept ans, sortit des rangs de l’armée du Commandeur des croyants (a) dissimulant son visage, laissant transparaître un grand courage en demandant de se battre en duel avec les ennemis.
Au moment, où la plupart d’entre eux n’avançaient pas, Muawiya demanda à Abu ash-Sha’thâ’ d’affronter le jeune guerrier. Ce dernier dit : « chez les gens de Châm, j’équivaux à mille chevaliers, je me contenterai de lui envoyer un de mes sept fils ». Chaque fois que, l’un des fils affronté le jeune guerrier, il trouva la mort, ce qui n’a pas plu leur père, Abu ash-Sha’thâ et le facha. Alors, il l’affronta lui-même, ce qui n’était pas de bon augure, pour lui. Car, il se fit aussitôt tuer, par le jeune guerrier qui mit fin au duel, car personne n’osa l’affronter après ça.
Les compagnons de l’Imam Ali (a) furent surpris de ce courage et de cet héroïsme que l’on ne trouvait que chez les Hachémites, car, ils ne reconnaissaient pas ce guerrier masqué. Lorsqu’il regagna les rangs, l’Imam Ali (a) souleva l’écharpe de son visage, c’était son fils Abu al-Fadl al-Abbas.
Particularités, ses mérites et ses vertus
L’histoire d’Al Abbas (paix soit sur lui) marqua plusieurs personnalités intellectuelles ou révolutionnaires et devenue une des références historiques ou même littéraires; Abbas (p) fut le sujet de beaucoup de poésies et écrivains touchés par sa personnalité héroïque et émouvante.
Al-Abbas (a) et l’Imam al-Husayn (a)
Al-Abbas b. Ali (a) resta toujours au côté de son frère, l’Imam al-Hasan (a) et sous son commandement, jusqu’au dernier moment. Il fit beaucoup d’efforts pour le défendre et repousser les multiples dangers qui le menaçaient, notamment par son pire ennemi, Muawiya.
Il fut connu dans cette période, par le surnom de Bâb al-Hawaïdj, en francais : la porte des besoins. Car c’était l’intermédiaire entre l’Imam al-Hasan (a) et les pauvres et nécessiteux de ses partisans.
Et même, au moment des funérailles de l’Imam al-Hasan (a), certains incrédules avaient ciblé de tir le cortège funéraire, alors al-Abbas b. Ali (a) se précipita pour les combattre, si ce n’était que l’Imam al-Husayn (a) lui défendit expressément, respectant ainsi les directives et le testament de son frère, [l’Imam al-Hasan (a)]].[1].
Al-Abbas b. Ali (a) du point de vue de l’Imam as-Sajjâd (a)
L’Imam as-Sajjâd (a) établit pour son oncle, al-Abbas (a), un grand statut que nuls martyres, en dehors de Ja’far b. Abî Talib at-Tayyâr n’a atteint. Il fait sûrement des sacrifices et fait un grand combat jusqu’à ce que ses mains furent coupées et il se sacrifia pour son frère. Alors, Dieu Tout Puissant, lui substitua à la place de ses mains, deux ailes, grâce auxquelles, il volera avec les anges au paradis, comme il le fit pour Ja’far b. Abî Talib.
En effet, al-Abbas aura une place auprès Dieu, que tous les martyrs désireront être à sa place, au Jour du Jugement.[2]
Al-Abbas b. Ali (a) du point de vue de l’Imam as-Sâdiq (a)
L’Imam as-Sâdiq (a) fit toujours l’éloge d’al-Abbas b. Ali (a). Pour ses actes héroïques le jour d’at-Taff, lors de la bataille de Karbala. Parmi ce qu’il dit à son sujet :
« Mon oncle, al-Abbas (a), était d’une grande perspicacité, d’une foi solide. Il combattit avec son frère, al-Husayn (a), où il montra sa bravoure, jusqu’à ce qu’il tomba en martyre, au champ d’honneur, soumission au successeur du Prophète (s), approuvant l’Imam (a) de son temps, de la fidélité, en s’efforçant jusqu’aux dernières stations.
Je témoigne et je prends Dieu à témoin que tu as suivi le même chemin des Badrids et les Moudjahidines pour l’amour d’Allah qui le conseillent dans le djihad de ses ennemis ceux qui exagèrent en aider ses amis protégeant ses bien-aimés.»
Au début de la zîyârat d’al-Abbas b. Ali (a), l’Imam as-Sâdiq (a) dit :
« La paix soit sur toi, ô bienfaiteur et obéissant à Dieu et au Prophète (s) de Dieu, et au Commandeur des croyants (a) et à al-Hasan (a) et à al-Husayn (a). »[3]
Al-Abbas b. Ali (a) du point de vue de l’Imam al-Mahdi (a)
L’Imam al-Mahdi (a) a une très belle expression concernant son oncle, al-Abbas, il dit :
« La paix soit sur Abu al-Fadl al-Abbas, le fils du Commandeur des croyants (a) qui sacrifia sa vie pour son frère, qui a préparé son lendemain (l’au-delà) en sacrifiant son aujourd’hui, le défendant, et le protégeant, lui apporta de l’eau, avec les bras coupés, que Dieu maudisse ceux qui l’ont tué, Yazid b. Raqâd et Hakim b. Toufayl at-Tâ’î. »[4]
Nous retenons de cela qu’Abbas fut surtout :
1- un homme de perspicacité : car il fut très prévoyant et intelligent, ayant une âme pure jamais influencée, ne connaissait pas le recul aux moments durs, a soutenu son frère Hussein (as) sans se décourager, et c’est ainsi qu’Abbas fut inscrit dans les esprits des croyants pour lequel ils sont un grand amour et affection.
2- un homme solide en ses croyances : c’est un des traits principaux de sa personnalité ; il ne recula jamais devants les épreuves de Karbala ou autres, il resta fidèle à sa foi, et ne se laissa jamais tenté matériellement.
3- un homme de jihad : car il suivit, sans hésiter, son frère Hussein (as), lutta avec souffrance auprès e lui, se sacrifia pour le protéger, se chargea d’apporter l’eau aux femmes et enfants, au milieu des dangers face aux soldats du maudit ennemi.
Connaissance et sa soumission à l’Imam de son temps
Parmi les spécificités d’al-Abbas b. Ali (a), on peut citer sa très grande connaissance de la notion de l’Imamat, et sa soumission et son obéissance à l’Imam de son temps étaient absolues.
On trouve dans la zîyârat de l’Imam as-Sâdiq (a) sur al-Abbas (a) :
« L’obéissant à Allah, à Son Prophète et au Commandeur des croyants et à al-Hasan et al-Husayn, que la paix el le salut de Dieu soient sur eux».
Lorsque Shimr b. dhi al-JawShan apporta une lettre d’amnistie à al-Abbas (a) et ses frères, en fin de la neuvième journée de Muharram et appela :
« Où sont nos neveux ? Où sont al-Abbas et ses frères ? »
Personne ne lui répondit. Alors l’Imam al-Husayn (a) dit :
« Répondez-lui, même si c’est un paillard.»
Alors, ils dirent :
« Qu’est-ce que tu veux ? »
Il dit :
« Oh, fils de ma sœur, ne vous suicidez pas avec al-Husayn, prêtez un serment d’allégeance à Yazid et obéissez-le et vous serez amnistiés. »
Al-Abbas (a) répondit :
« Que tes mains périssent et que toi et ton amnistie périssent maudit toi et ton amnistie, oh ennemie de Dieu ! Tu nous demandes de laisser notre frère et notre seigneur al-Husayn, le fils de Fatima (a), et obéissons aux maudits et les fils des maudits ? Tu nous amnisties et le fils du prophète (a) n’a pas d’amnistie ?! »[5]
Abbas et Achoura
Approvisionnement en eau
Le septième jour du Muharram l’Imam Husayn (a) et ses compagnons furent encerclés par l’armé d’Ibn Ziyad, et ils leur ont coupé tout accès à l’eau et petit à petit leur provision en eau s’achevée ce qui leur a causé une très grande fatigue et un total épuisement, notamment au niveau des femmes et des enfants.[6].
Alors l’Imam Husayn (a) détacha son frère Abbas et avec lui trente cavaliers et une vingtaine d’homme à pied pour amener de l’eau aux enfants et aux femmes, et il envoya avec eux vingt gourdes.
Abbas et ses hommes en passant à l’attaque, ils ont pu rompre les lignes ennemies et arriver à l’eau, malgré l’assaut des compagnons d’Ibn Hajaj, au moment où certain combattaient l’ennemi les autres s’approvisionnaient en eau et remplissaient les gourdes, et ils ont pu ainsi apporter l’eau au camp de l’Imam Husayn (a).[7]
Il se passera la même chose le dixième jour de Muharram, jour d’Achoura, mais à cet instant il était tous seul, où il parviendra à briser les rangs de l’ennemi et arriva à l’eau, mais au retour il fut face à une armée qui l’attendait, il combattit comme un lion, à la fin il tomba en martyre et la gourde d’eau qu’il transportait avec lui fut transpercée par plusieurs flèches et son eau répandue par terre.
Poèmes d’Abou Fadhl Abbas le jour d’Achoura
Dans le passé, les soldats chantaient des chansons, récitaient des poèmes ou lançaient des slogans dans le but de motiver leurs troupes et d’affaiblir psychologiquement l’ennemi. L’imam Hossein (as) et ses compagnons le jour de Achoura clamaient des vers et des récitaient pleins de messages forts. Par exemple, son frère Abou Fadhl Abbas a clamé des belles récitations exclusivement personnelles dans différents circonstances le jour de Achoura. Avec ces poèmes et ces récits, il motivait les soldats de l’imam Hossein (as) plus particulièrement les femmes et les enfants. C’est avec ça qu’il leur faisait prendre conscience qu’ils étaient en vie. Voici quelques-uns de ces vers qu’il clamait :
Lorsque les enfants hurlaient de soif, l’imam Hossein (as) dépêcha Abbas pour aller chercher de l’eau au bord de l’Euphrate. Face à près de quatre mille soldats qui avaient complètement formé un mur autour de la rive, Abou Fadhl récita ceci : » Avec une âme guidée, je suis en conflit avec un peuple impie. Je défends le sanctuaire du fils du noble prophète (ç). Avec l’épée aiguisée, je frapperai très fort sur vos têtes, jusqu’à ce que vous renonciez à combattre Hossein (as) mon guide. Je suis Abbas le fils de Mortadha toujours apprécié. » Abbas avança et dispersa les soldats de gauche à droite et avec son épée il anéanti plusieurs lâches qui voulaient montrer qu’ils étaient des hommes. Il dit ensuite : » Je ne crains pas la mort au moment où elle m’appelle jusqu’à ce que mon corps s’écroule parmi les braves. Je suis Abbas réputé pour abreuver les assoiffés. Je ne crains pas la mort quand j’affronte l’ennemi. » Lorsqu’il parvient au point d'(eau et ramassa une quantité pour boire, il se souvint alors que son imam n’avait pas encore bu de l’eau et son sens de la loyauté lui inspira ces quelques vers : » Ö âme tu ne boiras qu’après Hossein (as) et gare à toi de mourir après lui. Hossein (as) est en train de goutter la mort et toi tu t’apprêtes à te désaltérer d’une eau fraiche ? Ce genre de comportement ne me ressemble pas. Cela ne fait ni partie de ma religion encore moins de l’attitude d’un homme qui croit en la vérité. » Lorsqu’une pluie de flèche et de sagaie s’abatta sur lui, et que Zayd ibn Warka lui coupa la main droite, Abbas prit son épée de la main gauche et dit ceci : » Je jure par Dieu que si vous coupez ma main droite, je défendrai inconditionnellement ma religion. Tel un soldat, je soutiendrai l’imam guidé, pieux le fils du prophète (ç) digne de confiance. »[8]
C’était juste une partie de quelques poèmes et vers que Abou Fadhl Abbas avait récité le jour d’Achoura. Cependant, nous n’avons rien trouvé allant dans le sens savoir si le fait qu’il soit resté vivant au moment où il ramenait de l’eau trouve son secret dans le Takbir et la glorification qu’il adressait à Dieu. Mais on peut dire que les expressions de glorification telles que : » Lâ Aoula wouo la kouata illâ billâ » étaient des phrases que l’ensemble de l’armée de l’imam Hossein (as) répétait. Mais comme Obeidoullah ibn Zyad et ses complices tels que Oumar ibn Sa’ad et autres, prétendaient combattre les insurgés (ceux qui sont sortis de la religion) au nom de l’islam, il est fort probable qu’ils utilisaient le même slogan que les soldats de l’armée de l’imam Hossein (as).
Représentant de l’Imam al-Husayn (a)
Il est cité dans les importants ouvrages qui rapportent l’évènement de Karbala qu’ Omar b. Sa’d c’était préparé pour combattre Husayn (a) le soir du jeudi le neuvième jour de Muharram, et cria :
« oh, cavaliers de Dieu, montez sur vos montures, et préparez-vous pour le paradis. »
Puis se dirigea avec son armée vers le camp de l’Imam Husayn (a), Abbas en voyant ceci dit à son frère al-Husayn (a) :
« l’ennemi s’approche »
L’Imam se leva et demanda à Abbas d’aller voir ce qu’ils veulent et de connaitre leurs intentions, alors Abbas accompagné de vingt cavaliers se dirigea vers les rangs de l’ennemi et leurs demanda la raison de leur mouvement. Ils répondirent :
« l’ordre du Amir nous est parvenu de vous faire choisir entre la capitulation ou la guerre.»
Abbas dit :
« patientez, jusqu’à ce que j’informe Abi Abdallah de votre requête », il retourna au prés de l’Imam Husayn (a), et le méta au courant de leurs intentions et lui transmit leur message. Imam Husayn (a) dit à son frère :
« retourne chez eux, et si tu peux les persuader de nous laisser ce soir ; peut-être nous pourrons prier Dieu, l’invoquer et lui demander pardons ».
Abbas, retourna sur le champ pour transmettre le message de son frère, Omar b. Sa’d accepte et demanda à ses troupes de se retirer jusqu’au lendemain.[9]
Protection des tentes
Malgré que l’ultimatum fut repoussé jusqu’au lendemain, cela n’empêcha pas al-Abbas (a) de surveiller le camp pendant toute la nuit. Zuhayr b. Qayn rejoignit al-Abbas (a) et lui dit :
« votre père, le Commandeur des croyants (a) avait demandé à son frère, ‘Aqîl (qui était un généalogiste) de lui choisir une femme comme épouse qui est d’une lignée de courageux arabes, pour qu’elle lui donne un enfant qui soit fort et courageux et prendra la défense de son frère, al-Husayn (a) à Karbala. Ton père t’as réservé pour ce jour, alors ne sois pas passif dans la défense et le secours de ton frère. »
Al-Abbas lui dit :
« Ô Zuhayr, par de telles paroles, tu veux m’encourager ? Par Dieu, jusqu’aux derniers moments de ma vie, je ne l’abandonnerai pas et le soutiendrai.»[10]
Porte-drapeau
Lorsque l’Imam al-Husayn (a) finit ses adorations et sa prière du matin du jour de ‘Âshûrâ, il mobilisa ses compagnons. Ils étaient trente-deux cavaliers et quarante infanteries. Il mit Zuhayr b. Qayn, sur l’aile droite, Habîb b. Muzâhir, sur l’aile gauche et donna la bannière à son frère al-Abbas b. Ali (a), et lui prit position au milieu de ses troupes.[11]
A la rescousse de ses compagnons
At-Tabarî dit en parlant des événements de Karbala :
« les premiers qui commencèrent le combat parmi les compagnons de l’Imam al-Husayn (a) furent Jâbir b. Hârith as-Salmânî, Mujammi’ b. Abd Allah al-’ Idhî, Amr b. Khâlid Saydâwî et son esclave, Sa’d. ils avancèrent vers les lignes des ennemis et combattirent, mais, ils se sont fait encerclé, pas trop loin de leurs compagnons. C’est à ce moment qu’al-Abass intervint et les secourut. »[12]
Martyre d’al-Abbas
Les historiens divergent sur la façon dont al-Abbas b. Ali (a) tomba en martyre.
D’après Cheikh al-Mufîd :
« Après le martyre de nombreux membres de la famille de l’Imam al-Husayn (a), al-Abbas (que la miséricorde d’Allah soit sur lui) envoya les frères de sa mère, ‘Abd Allah, Ja’far et ‘Uhtmân, à la guerre, en leur disant : « Ô enfants de ma mère, allez en guerre. Je veux vous voir que vous sincèrement à Dieu luttez dans le chemin de Dieu et celui du Prophète (s).
‘Abd Allah, Ja’far et ‘Uthmân, partirent respectivement en champ de bataille et moururent en martyre.
L’armée de ‘Umar b. Sa’d se précipita vers le camp de l’Imam al-Husayn (a) et les assiégea. Lorsque la soif s’intensifia pour l’Imam Husayn (a), il grimpa sur un barrage et pour atteindre l’Euphrate, alors que son frère, al-Abbas , était devant lui. A ce moment-là, un homme s’écria : « malheur à vous ! Ne lui permettez pas d’approcher l’Euphrate.»
L’Imam (a) dit : « ô Dieu ! Fais-le mourir de soif. »
Cet homme-là se mit en colère et lança une flèche qui atteignit le menton de l’Imam (a). Ce dernier (a) la retira et plaça la main ouverte sous le menton, ses deux paumes se remplirent de sang qu’il jeta sur le sol, puis dit : « Ô Dieu, je me plains à toi de ce qu’ils font au petit-fils de Ton envoyé. » Il retourna donc à sa position pendant que la soif continuait de s’intensifier.
Les soldats encerclèrent al-Abbas (a) et le séparèrent de lui (l’Imam (a)). Ainsi, il combattit seul jusqu’à tomber en martyre. Ceux qui se chargèrent de le tuer, après qu’il fut recouvert de blessures et qu’il ne pouvait plus bouger, étaient Zayd b. Warqa’ al-Hanafî et Hakim b. Tufayl as-Sinbisî. »[13]
Khawarazmî dit :
« Lorsque al-Abbas s’engagea dans le champ de bataille, il chargea les ennemis, tua et blessa beaucoup d’entre eux avant de tomber en martyre au champ d’honneur. A ce moment, l’Imam (a) lui s’approcha et dit : « c’est maintenant que mon dos s’est cassé et qu’il ne me reste aucune ressource. »[14]
Tandis que Ibn Namâ et Sayyid b. Tâwûs établirent le martyre d’al-Abbas comme tel :
« lorsque l’Imam al-Husayn (a) eut très soif, il se mit sur sa monture et se dirigea vers l’Euphrate et son frère, al-Abbas était devant lui. Mais, ils furent séparés par les troupes d’Ibn Sa’d qui encercla al-Abbas de tous les côtés et le tuèrent. Ce qui chagrina énormément l’Imam al-Husayn (a) et le pleura fortement. »[15]
Ibn Shahrâshûb dit :
« Al-Abbas (Qamar banî Hâshim) était le porte-drapeau de l’Imam al-Husayn (a) et l’aîné de ses frères. Il alla chercher de l’eau, lorsqu’il fut attaqué par les ennemis, il combattit jusqu’à épuisement, à certains moments, Hakîm b. Tufayl at-Tâ’î qui fut s’embusqua derrière un palmier et fut aidé par Hakîm b. Tufayl as-Sunbusî, le frappa sur son bras droit. Alors, al-Abbas prit son épée avec sa main gauche. Ensuite, Hakîm b. Tufayl at-Tâ’î coupa sa mains gauche. En ce moment-là al-Abbas dit : « ô mon âme ! Ne craignez pas les mécréants. On t’est donné la bonne nouvelle la Miséricorde de Grand Dieu et être avec le noble Prophète (s); Ces gens coupèrent la main gauche injustement. Mon Seigneur les déposera dans les flammes de l’enfer. « Il continua à se défendre jusqu’à épuisement. A ce moment-là, on le frappa avec un pieu en fer sur sa tête qui mit fin à sa vie. »[16][17]
Al-Abbas b. Ali (a) était le dernier combattant adulte qui est tombé au champ d’Honneur, juste avant l’Imam al-Husayn (a). Les autres martyres qui sont tombés au champ d’Honneur après l’Imam (a), n’étaient que des enfants qui ne pouvaient pas prendre les armes.[18]
Al-Abbas (a) est tombé en martyre à l’âge de 34 ans.[19]
Notes:
1-Sipahsâlâr , P 47.
2-Khisâl, Cheikh Sadûq, T 1, P 68.
3-Ibn ‘Anba,’Umdat at-Talib, P 280, Mohsin al-Aminî, P 430.
4-Batal ‘Alqamî, T 2, P 311.
5-Ibn A’thim, Al Fûtûh, T 5, P 94 ; Al Hâ’irî Mâzandarânî, Ma’âlî Sibtayn, T 1, P 433.
6-Ibn A’thim, Al Fûtûh, T 5, P 94 ; Al-Hâ’irî Mâzandarânî, Ma’âlî Sibtayn , T 1, P 433.
7-At-Tabarî, Muhammad b.Jarîr, Târikh al-Umam wa al-Mulûk ( Tarikh At-Tabari), T 5, P 412; Mohsin all Amîn, A’yâni Shi’a,T 7; Ibn A’thim, Al Fûtûh, T 5, P 94; Abu Faraj Asfahânî, Maqâtîl at-Talibiyini, P 78 .
8-Une partie des poèmes d’Abou Fadhl Abbas le jour d’Achoura
9-Al-Irshâd, P 335 ; Ibn Shahrâshûb, Manâqib al-Abî Talib, T 4, P 98 ; Târikh At-Tabarî, T 5, P 416; Mohsin al-Amînî, A’yân ash-Shi’a, T 7, P 430; Al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, T 44, P 391; At-Tabarsî, A’lam al-Warâ bi A’lam al-Hudâ, T 1, P 454-455.
10-Bahr al-’Ulûm, Maqtal al-Husayn (a), p 314; Bîrjandî, Kibrît Ahmar, p 386; Al-Muzaffar, Batal al-’Alqama, vol 1, p 97
11-Cheikh Mufîd, Al-Ishâd, P 338 ; Al-Majlissi, Bihar al-Anwar, T 45, P 4; Tadhkirat Khawas, T 2, P 161; At-Tabarsî, A’lam Al-Warâ bi A’lâm al-Hûda, T 1, P 457.
12-At-Tabari, Tarikh At-Tabarî, T 5, P 416; al-Kâmil fi at-Târîkh, T 3, P 293; Mohsin al-Amînî, A’yân ash-Shi’a, P 430
13-Cheikh al-Mufîd, Al-Irshâd, vol 2, p 109-110
14-Khawarizmî, Maqtal al-Husayn, T 2, P 34 ;
15 -Sayed ibn Tâwûs, al-Luhûf, P 117-118 ; all-Hillî’, Muthir al- Ahzana, P 257.
16-Ibn Shahrâshûb, Manâqib al-Abi Talîb, T 4, P 108.
17-al-Moqaram, Haditat Karbala, P 262.
18-Abu Faraj Isfahânî, Maqâtîl at-Tâlibayyîn, P 89; Abu Mûhanaf, Maqtal Abu Mûhanaf, P 180.
19-Ibn ‘Anba,’Umdat at-TalÎb, P 280, At-Tabarsî, A’lâm al-Warâ bi A’lâm al-Hûda, T 1, P 395.