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Naissance
L’Imam Al Bâqer (psl) naquit le 1 Rajab de l’année 57 Hijra à la Médine. C’est le cinquième Imam de Ahlul Bayt (pse), son père est l’Imam Ali Zeyn Al Âbidìn Al Sajâd (psl), sa mère est Fâtima, l’une des petites filles de l’Imam Al Hassan Al Mojtaba (psl).
Ainsi, c’est le premier Imam de Ahlul Bayt dont la mère et le père sont tous les deux descendants du prophète (pslp).
Le nom de l’Imam est Mohammed, son surnom est Al Bâqer qui signifie en Arabe à la fois l’ouvreur et l’élargisseur ; cette appellation eut été déjà choisie par le prophète lui même selon une citation de l’un des grands compagnons de Ahlul Bayt, Jaber Ibn Abdoullah à qui le prophète (pslp) avait dit en désignant l’Imam Al Hussein (psl) : “De celui-ci va naître Ali que l’on appellera le jour du jugement maître des adorateurs, et de celui-ci naîtra un garçon qui ouvrira et élargira la science ! Alors Jaber, si tu l’atteins passe-lui mon salut !”
Mode de vie et morale de l’Imam (psl)
L’Imam Mohammed Al Bâqer (psl) avait 4 ans lorsque le massacre de Karbala’ eut lieu, puis il vécut 35 ans sous l’ombre de son père (psl) et ensuite il fut Imam légitime des musulmans pendant 18 ans.
Au cours de cette courte vie, l’Imam Al Bâqer, tout comme ses prédécesseurs avait été un modèle parfait sur tous les plans et maître des événements à toutes les épreuves.
Signalons d’abord qu’il avait un mode de vie très simple à une époque où l’opulence avait englouti tous les notables arabes et alors qu’il pouvait vivre dans une oisiveté absolue.
En effet, bien qu’il possède plusieurs plantations et champs de culture, il tenait toujours à travailler par ses propres mains et à partager avec ses ouvriers et cultivateurs leurs repas modestes. Il dépensait chaque année tout le surplus de ses rentes sur les besogneux et les déshérités. Et c’est pour cela qu’il fut connu pour être le plus généreux de son époque.
Si l’Imam Al Bâqer (psl) insistait à travailler lui même, par ses propres mains dans ses champs alors qu’il pouvait se suffire au travail des ouvriers, c’est certainement pour donner l’exemple à tous les musulmans dans une époque où les mours sociales tendaient fortement à légitimer l’oisiveté et à réhabiliter la paresse !
En effet, le pouvoir Omeyyade, alors bien installé et fortement enraciné, avait choisi d’élargir sa base sociale en dehors du clan Omeyyade en distribuant des parcelles de terrain et des champs aux notables arabes qui n’avaient, la plupart des temps, aucune connaissance de l’agriculture et étaient par conséquent obligés de vivre en rentiers oisifs.
Les valeurs sociales propagées par les Omeyyades étaient de telle sorte que le travail manuel pouvait porter atteinte à la position sociale d’un notable !…
Certains, prétendant l’ascétisme, y voyaient même une expression d’avidité et un penchant à accaparer de plus en plus de richesse…
L’un d’entre eux s’appelant Mohammed Ibn Al Monkader nous rapporte lui même un témoignage d’une rencontre avec l’Imam Al Bâqer (psl) qui lui avait corrigé sa vision des choses et sa conception du travail manuel.
En effet, voyant l’Imam travaillant dans un champ, il pensa tout de suite que ceci ne pouvait être qu’une expression d’une avidité pour laquelle il méritait d’être exhorté ! Et i1 s’avança vers lui dans cette perspective en lui manifestant son indignation de voir un notable de Qouraych comme lui travailler ainsi !
Mais la réponse de l’Imam (psl) lui fut une leçon inoubliable : Il lui fit comprendre que son travail était une adoration de Dieu et qu’il aimait bien mourir dans cet état !
Le récit d’Ibn Al Monkader nous apporte deux enseignements : d’abord le travail manuel ne fait qu’augmenter la dignité de l’homme, et ensuite et surtout qu’il faut toujours être autosuffisant et ne jamais accepter de vivre au dépens des autres ni de leur dotation ou aumône comme certains prétendus ascètes ou ermites le faisaient à cette époque.
Et puisque Ibn Al Monkader était l’un de ces prétendus serviteurs de Dieu, la leçon lui avait été d’une utilité salutaire !
L’Imam (psl), ouvreur et élargisseur des sciences
Lorsque l’Imam Al Bâqer (psl) prit sa place dans la mosquée du prophète (pslp) pour enseigner les préceptes de l’Islam aux musulmans, ceux-ci n’étaient pas habitués à plus d’un simple récit ou récitation de hadiths ou de versets coraniques par lesquels les savants de l’époque répondaient aux questions des gens.
L’Imam Al Bâqer (psl) inaugura une page nouvelle dans l’histoire scientifique des musulmans en ressuscitant l’enseignement multi disciplinaire que son grand père l’Imam Ali (psl) avait bien représenté comme il se devait. Le surnom du Bâqer : ouvreur et élargisseur des sciences, circula alors sur les langues et même les ennemis et les adversaires de Ahlul Bayt ne se privaient pas du privilège d’assister à ses cours.
L’Imam Al Bâqer (psl) était toujours magnanime et ne refusait jamais un demandeur de science même s’il savait qu’il ne le méritait pas ; et l’histoire nous rapporte plusieurs scènes qui décrivent les fruits de ce comportement magnanime.
Entre autres, on peut citer l’histoire d’un homme syrien qui assistait aux cours de l’Imam Al Bâqer (psl) en insistant bien sur son inimitié envers Ahlul Bayt, inimitié qu’il n’a jamais cachée et qu’il manifestait toujours avec arrogance et insolence jusqu’au jour où il tomba malade et l’Imam lui rendit visite lui-même et lui proposa la recette médicale qui lui rendit la santé !… Et finalement le syrien devint l’un des adeptes de l’Imam (psl).
A l’époque de l’Imam Al Bâqer (psl) plusieurs fils des compagnons du prophète (pslp) prétendaient détenir la science et souvent sans en avoir la compétence, ils s’installèrent à la mosquée du prophète (psl) pour enseigner et répondre aux questions des gens.
L’un d’entre eux, Abdoullah Ibn Omar Ibn Al Khattab fut un jour coincé par une question à laquelle il ne sut répondre ; en indiquant l’Imam Al Bâqer du bout du doigt il demanda à son interlocuteur d’aller s’y renseigner et de lui rapporter la réponse !
Quand il reçut la réponse, Abdoullah Ibn Omar dit : “Ce sont les enfants d’une famille à laquelle on a fait tout comprendre !”
Discussion avec un savant chrétien
Les califes Omeyyades ne pouvaient pas supporter la grande réputation des Imams de Ahlul Bayt, mais ils ne pouvaient rien faire contre cela !
Pourtant, l’un des plus vilains des califes Omeyyades, Hichem eut l’idée qu’il devait y avoir quand même un champ d’activité où l’Imam légitime de la communauté musulmane pouvait être tenu en échec ! Et sachant que les Imams de Ahlul-Bayt n’avaient ni le temps ni la petite morale de penser à la chasse ou de s’adonner aux entraînements de tir aux flèches qui lui sont nécessaires, il organisa une grande séance de tir où il convoqua l’Imam Al Bâqer et son fils Jaâfar (pse), et demanda à l’Imam Al Bâqer de tirer à son tour.
L’Imam lui rappela qu’il était trop vieux pour ce genre d’activité, mais Hichem insista et ordonna à l’un des notables de Qouraych de lui servir un arc et des flèches et commença à observer la scène dans l’espoir de ridiculiser l’Imam devant la grande assistance des notables venus de tout bord.
L’Imam, comprenant la situation, prit l’arc et tira la première flèche au cœur du but puis la deuxième au bout de la première et la troisième au bout de la deuxième… jusqu’à ce qu’il eut tiré 9 flèches l’une dans l’autre, suscitant ainsi un émerveillement général auquel même Hichem ne put se soustraire !
Hichem essaya quand même de récupérer la situation en essayant de présenter l’Imam devant toute son assistance comme étant un héro de Qouraych ! Et en manifestant sa joie des exploits de son cousin hachémite, il l’invita à s’asseoir à côté de lui et lui demanda :
– Je ne crois point que quelqu’un sur terre puisse tirer aussi bien que toi ! Dis donc, Jaâfar, ton fils, tire t’il aussi bien que toi ?!
L’Imam Al Bâqer (psl) saisit alors l’occasion pour rappeler à toute l’assistance qui il était et qui étaient Ahlul-Bayt et dit : “Nous, Ahlul Bayt, nous héritons l’un de l’autre la perfection et la plénitude que Dieu, à Lui pureté, avait fait descendre sur Son messager en disant : “Aujourd’hui, J’ai complété pour vous votre religion et J’ai parachevé sur vous Ma grâce et Je me suis satisfait de l’Islam comme religion pour vous”.”
Hichem ne pouvant plus retenir sa colère et dit : “Comment avez-vous eu cette science, alors que nul prophète après Mohammed et vous n’êtes pas prophètes ?”
L’Imam dit : ” Nous l’avons héritée de notre grand père Ali (psl), il dit : “Le messager de Dieu m’a enseigné mille chapitres de la science et chaque chapitre s’ouvre sur mille autres chapitres”.”
Hichem ne sut quoi dire, et craignant que les syriens soient tentés de se rapprocher de l’Imam Al Bâqer (psl) pour puiser de sa science et de sa sagesse, il ordonna de les ramener à la Médine !
Une preuve de tir
Les califes Omeyyades ne pouvaient pas supporter la grande réputation des Imams de Ahlul Bayt, mais ils ne pouvaient rien faire contre cela !
Pourtant, l’un des plus vilains des califes Omeyyades, Hichem eut l’idée qu’il devait y avoir quand même un champ d’activité où l’Imam légitime de la communauté musulmane pouvait être tenu en échec ! Et sachant que les Imams de Ahlul-Bayt n’avaient ni le temps ni la petite morale de penser à la chasse ou de s’adonner aux entraînements de tir aux flèches qui lui sont nécessaires, il organisa une grande séance de tir où il convoqua l’Imam Al Bâqer et son fils Jaâfar (pse), et demanda à l’Imam Al Bâqer de tirer à son tour.
L’Imam lui rappela qu’il était trop vieux pour ce genre d’activité, mais Hichem insista et ordonna à l’un des notables de Qouraych de lui servir un arc et des flèches et commença à observer la scène dans l’espoir de ridiculiser l’Imam devant la grande assistance des notables venus de tout bord.
L’Imam, comprenant la situation, prit l’arc et tira la première flèche au cœur du but puis la deuxième au bout de la première et la troisième au bout de la deuxième… jusqu’à ce qu’il eut tiré 9 flèches l’une dans l’autre, suscitant ainsi un émerveillement général auquel même Hichem ne put se soustraire !
Hichem essaya quand même de récupérer la situation en essayant de présenter l’Imam devant toute son assistance comme étant un héro de Qouraych ! Et en manifestant sa joie des exploits de son cousin hachémite, il l’invita à s’asseoir à côté de lui et lui demanda :
– Je ne crois point que quelqu’un sur terre puisse tirer aussi bien que toi ! Dis donc, Jaâfar, ton fils, tire t’il aussi bien que toi ?!
L’Imam Al Bâqer (psl) saisit alors l’occasion pour rappeler à toute l’assistance qui il était et qui étaient Ahlul-Bayt et dit :
Nous, Ahlul Bayt, nous héritons l’un de l’autre la perfection et la plénitude que Dieu, à Lui pureté, avait fait descendre sur Son messager en disant : “Aujourd’hui, J’ai complété pour vous votre religion et J’ai parachevé sur vous Ma grâce et Je me suis satisfait de l’Islam comme religion pour vous”.
Hichem ne pouvant plus retenir sa colère et dit : “Comment avez-vous eu cette science, alors que nul prophète après Mohammed et vous n’êtes pas prophètes ?”
L’Imam dit : “Nous l’avons héritée de notre grand père Ali (psl), il dit : “Le messager de Dieu m’a enseigné mille chapitres de la science et chaque chapitre s’ouvre sur mille autres chapitres”.”
Hichem ne sut quoi dire, et craignant que les syriens soient tentés de se rapprocher de l’Imam Al Bâqer (psl) pour puiser de sa science et de sa sagesse, il ordonna de les ramener à la Médine !
La monnaie islamique
Jusqu’à l’époque de Abdoul Malek Ibn Marouèn, la monnaie courante utilisée par les musulmans était la monnaie Byzantine. Lors du règne de ce dictateur Omeyyade, un conflit frontalier éclate entre l’empire Byzantin et le calife Omeyyade. Et l’empereur Byzantin voulut utiliser l’arme économique.
En effet, croyant que les musulmans ne pouvaient en aucun cas se dégager des liens de la dépendance monétaire, l’empereur Byzantin envoya un ultimatum à Marouèn le sommant de lui livrer les terres contestées, faute de quoi les musulmans seraient privés de l’utilisation de la monnaie Byzantine.
Embarrassé et fortement angoissé, Marouèn chercha conseil auprès de sa suite et des notables de la Syrie mais la situation était tellement bizarre et inattendue que tous les conseillés du calife se déclarèrent impuissants et indiquèrent à leur souverain le seul homme sur terre réputé pour être détenteur des clés de toutes les sciences : l’ouvreur et l’élargisseur des sciences, l’Imam Al Bâqer (psl) !
Ainsi, les émissaires du calife usurpateur du pouvoir vinrent auprès de l’Imam légitime de la communauté musulmane pour solliciter de sa haute bienveillance de bien vouloir leur prêter conseil à propos du casse tête face auquel se trouvait leur souverain.
L’Imam Al Bâqer (psl) vit tout de suite que ce n’est pas le pouvoir du calife Omeyyade qui était menacé de déstabilisation, mais c’est plutôt l’honneur de tout l’état islamique qui risquait d’être bafoué et c’est la réputation de la religion de l’Islam qui risquait d’être touchée. Alors, il indiqua rapidement au calife Omeyyade la procédure qu’il devait suivre : collecter une quantité suffisante d’or et d’argent de tous les gouvernorats et départements du califat puis frapper une monnaie islamique qui remplacerait la monnaie Byzantine.
L’Imam (psl) indiqua même le poids adéquat et les écritures convenables pour la nouvelle monnaie.
Ainsi, le danger Byzantin fut repoussé ; et dans une réaction hâtive, leur empereur lança une attaque militaire contre le calife mais il dut ensuite ordonner la retraite et reconnaître sa défaite.
Cet événement historique était une occasion pour tous les musulmans pour qu’ils se rendissent compte de la valeur de l’Imam Al Bâqer, héritier de la science divine que son grand père le commandeur des croyants avait détenue.
Et comme pour désavouer le comportement honteux des générations passées contemporaines du commandeur des croyants et qui avaient négligé de jouir de la grande science de leur Imam qui, pourtant, disait toujours : “Questionnez moi avant que vous me perdiez !”
Les contemporains de l’Imam Al Bâqer se montrèrent beaucoup plus sérieux. Ceux-ci surent profiter de la présence gracieuse et magnanime de l’Imam et vinrent des quatre coins du califat pour peupler les arcades de la mosquée du prophète (pslp) et s’agenouiller devant leur maître et enseigner, le détenteur de la science par excellence : l’Imam Al Bâqer (psl) !
Les disciples de l’Islam
Alors que le pouvoir Omeyyade était occupé de mater les insurrections et les révoltes des musulmans dans les diverses contrées du califat, la Médine devenait petit à petit, et par la présence de l’Imam Al Bâqer (psl), la véritable capitale de la science de tout le monde islamique.
La réputation de l’Imam fut de telle sorte que le fait d’être l’un de ses élèves était le rêve de tout jeune musulman avide de science…
Et c’est ainsi que le nombre des musulmans qui eurent cette chance dépassa quelques milliers, chose absolument nouvelle dans l’histoire de la communauté musulmane.
Mais, être un élève de l’Imam est une chose, alors qu’être son disciple fidèle en est bien une autre ! Et l’Imam Al Bâqer (psl) savait bien qu’il ne pouvait aucunement compter sur tous les présents à son cours et en sélectionna un nombre réduit auquel il confia par la suite la grande mission d’être les premiers professeurs de la grande école scientifique de Ahlul Bayt.
Le martyre de l’Imam (psl)
Hichem Ibn Abdoul Malek, voyant l’Imam Ali Zeyn Al Abidìn Al Sajâd gagner chaque jour de plus en plus de cours ne pouvait plus supporter sa présence et ordonna à ses bourreaux de l’empoisonner.
Malgré le désintéressement total de l’Imam Al Bâqer vis-à-vis des luttes pour le pouvoir, et bien qu’il avait consacré sa vie pour la science et l’enseignement des prescriptions de l’Islam et de ses préceptes loin des mouvements politiques et des insurrections qui n’avaient jamais cessé d’ébranler le terre Omeyyade… le despote de Damas ne pouvait pas supporter son existence et sa réputation de plus en plus grande et vaste !
Tout comme ses prédécesseurs criminels et sans scrupule, le souverain Omeyyade ordonna d’empoisonner l’Imam Al Bâqer, croyant ainsi, à tort, que son crime va mettre fin à on école qui menaçait d’émanciper les grandes masses musulmanes et d’engendrer ainsi une prise de conscience générale qui mettrait fin à la tyrannie et au des usurpateurs Omeyyades.
Le 7 Zhoulhijjeh de l’année 114 Hijra, l’Imam Al Bâqer (psl) rejoignit ses prédécesseurs et ancêtres dans leur existence paradisiaque auprès du Seigneur des mondes.
Ainsi, l’Imam Al Bâqer (psl) vécut 5 1 ans qu’il passa au service de l’islam et au cours desquels il put conserver le message divin de toute falsification et les prescriptions divines de tout oubli ou négligence. Que la paix et la prière de Dieu soient sur lui et sur tout Ahlul-Bayt (pse).