L’un des points de désaccord entre les wahhabites et les autres sectes islamiques, est la question de Ziyârah (Les Visites pieuses) la visite des tombes. Les wahhabites remettent en question la légitimité de la visite pieuse des tombes des vertueux et des infaillibles. Pendant la majorité des musulmans, les chiites et les sunnites sont convaincus que la Ziyârah ne s’oppose jamais au monothéisme.
Préface
Ziyârah signifie en arabe visite au sens propre et courant de ce mot. Mais en tant que terme technique islamique Ziyârah, la visite pieuse ou le pèlerinage est un acte d’adoration. Elle s’agit de faire la visite des chefs religieux, des endroits saints, des mausolées ou des tombes des saints, comme les prophètes et les Imams (P) pour les vénérer et pour obtenir de leurs bénédictions. Cette visite pieuse comporte entre autres et essentiellement la lecture de textes prescrits par les Imams d’Ahlul-Bayt (P) eux-mêmes.
Contrairement à la majorité des musulmans, un petit groupe (Wahhabites) a interdit de se rendre en voyage pour visiter les tombes des saints., comme les prophètes et les Imams (P) et ils ont soulevé des doutes sur cette question. Ces doutes ont amené les érudits chiites et sunnites à répondre et à défendre la légitimité de la Ziyârah.
La visite pieuse d’après l’Islam
Dans le Coran
D’après certains versets coraniques, Ziyârah la visite pieuse des tombes, à l’époque du Prophète (s) était courante parmi les musulmans. Allah dit dans le Coran sur la visite des tombes des hypocrites :
وَلَا تُصَلِّ عَلَىٰ أَحَدٍ مِّنْهُم مَّاتَ أَبَدًا وَلَا تَقُمْ عَلَىٰ قَبْرِهِ إِنَّهُمْ كَفَرُوا بِاللَّـهِ وَرَسُولِهِ وَمَاتُوا وَهُمْ فَاسِقُونَ
« S’il meurt quelqu’un d’entre eux, ne prie point pour lui, ne t’arrête point sur sa tombe, car ils n’ont point cru en Dieu et à Son messager. Ils moururent criminels et corrompus. » (9:84)
Si un Musulman mourrait, le messager de Dieu le vénéré Mohammad (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), se rendait toujours auprès du défunt ; il priait pour lui ; il consolait les endeuillés et il se rendait sur la tombe du défunt, afin de prier pour son âme.
Mais, dans ce verset, Dieu demande à Son messager de ne plus le faire, pour les défunts des hypocrites, car ils ne croyaient, ni en Dieu, ni en Son messager, et au moment de la mort, ils sont tous des criminels et des pécheurs.
D’après ce verset, le fait de faire Ziyârah de visiter les tombes des hypocrites et des infidèles est interdit.[1]
D’après certains exégètes du Coran, ce verset prouve que Ziyârah la visite pieuse des tombes des croyants, surtout celles des prophètes et des Imams (Paix sur eux) est licite, car si Ziyârah la visite pieuse était totalement interdite, Allah l’interdirait totalement et ne citait pas seulement la visite des tombes des hypocrites dans ce verset.[2]
Dans la Sunna
Des rapports prouvent que la Ziyârah visite pieuse est mentionnée dans la Sunna du Prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants).
D’après un rapport, après la conquête de La Mecque, lorsque le Prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) reviendrait à Médine, il fit la Ziyârah la visite de la tombe de sa mère, Âmina et dit :
« C’est la tombe de ma mère. J’avais demandé à Allah de m’accorder le temps de la Ziyârah la visite de sa tombe et Il me l’a accordé ».[3]
Aussi, d’après les sources islamiques, les musulmans faisaient toujours la Ziyârah la visite pieuse des tombes des vertueux, surtout celle du Prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) à Médine.
La visite pieuse du point de vue chiite
Il existe de nombreux hadiths qui recommandent la Ziyârah la visite pieuse de la tombe du Prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). et sont rapportés d’après les sources chiites et celles sunnites.[4] C’est pourquoi tout au long de l’histoire de l’islam, la Ziyârah de la tombe du Prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) était courante parmi les musulmans.
Parmi les chiites, la Ziyârah la visite pieuse des tombes des vertueux, a plus d’importance que parmi les sunnites. Nombreux et concordants sont les hadiths qui affirment le caractère très recommandé de la visite de la tombe du Prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants). Il est même de hadith qui rendent cette visite obligatoire lors du Pèlerinage pour quiconque est en mesure de l’effectuer et indiquent que s’en abstenir équivaudrait à une attitude d’arrogance envers le noble Prophète, donc à un acte illicite (harâm). D’autres encore la considèrent comme un motif de l’entrée au Paradis.
D’après l’Imam ar-Ridâ (P), la Ziyârah est un devoir et une promesse que les musulmans doivent respecter.[5]
L’Imam Ali dit (p): “Lorsque vous vous rendez à la Maison d’Allah, parachevez votre pèlerinage par la Ziyârah la visite de la tombe du Messager d’Allah (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants), et ce conformément à l’ordre que vous avez reçu à cet égard. Faute de quoi, vous aurez fait montre d’une attitude d’arrogance (vis-à-vis du Prophète-P). Complétez votre Pèlerinage par la Ziyârah la visite des tombes, qu’Allah vous a rendue obligatoire. Demandez-y à Allah de vous accorder la satisfaction de vos besoins”[6]
A part la tombe du Prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) à Médine, les chiites font la Ziyârah la visite pieuse des tombes des Imams et des vertueux.
L’Imam al-Sâdiq (p) dit: “Quiconque accomplit le Pèlerinage, qu’il le conclue par notre visite, car ce faisant, il aura complété son pèlerinage”. [7]
D’après les chiites, la Ziyârah des tombes des infaillibles est considérée comme une façon de respecter et de montrer notre foi à l’égard de la religion.
D’après les théologiens chiites, les infaillibles ont une autorité sur l’âme des gens. Même si un Imam n’est pas en vie, il a son autorité sur les êtres humains. Donc, le fait de visiter sa tombe la Ziyârah a beaucoup d’effets.[8]
La croyance chiite prouve l’autorité de tous les infaillibles sur les êtres humains et prouve qu’ils ne sont pas séparés de ce monde. Donc, ils entendent nos paroles, ils reçoivent nos prières sur eux et ils nous répondent. Aussi, les Imams savent tout ce qui se passe dans nos cœurs et peuvent nous exaucer, avant qu’on leur demande.[9]
La visite pieuse du point de vue sunnite
Il y a beaucoup de rapports dans les sources sunnites qui prouvent que les compagnons du Prophète (s) faisaient la Ziyârah la visite pieuse et que cet acte était autorisé dans la sunna.
D’après les rapports de Sahîh Muslim et Sunan Abî Dâvûd, le Prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) dit :
« Jadis, je vous interdisais de visiter les tombes, mais maintenant, visitez-les, car ils vous rappellent la vie dans l’au-delà et que grâce à cette visite, vous obtiendrez beaucoup de grâces. Donc, quiconque veut, peut les visiter ».[10]
D’après Aïcha :
« Lorsque le Prophète (que le salut de Dieu soit sur lui et sur ses descendants) venait chez moi, à la fin de la nuit, il se rendait au cimetière (pour la Ziyârah ) Al-Baqî’, et disait :
« Que la paix de Dieu soit sur vous … et nous, si Dieu le veut, nous allons vous rejoindre ».[11]
Selon l’Imam Nawawi, dans son commentaire du Sahih Muslim, le hadith du Prophète (psl) constitue une preuve de la recommandation de visiter les tombes (la Ziyârah) [12]
La visite pieuse du point de vue wahhabite
D’après les dirigeants wahhabites, il est en principe permis de visiter les tombes ( la Ziyârah)
Ibn Taymîyya a déclaré : « Il n’y a pas d’obstacle au pèlerinage aux tombes, ou la visite légale (Ziyârah shar‘îyya), pour celui qui s’en approche avec cette intention. » [13]
Muhammad b. Abd al-Wahhâb a affirmé : « Celui qui voyage vers Médine doit avoir l’intention de se rendre à la mosquée du Prophète (s) (Masjid an-Nabî). Après être arrivé à la mosquée, les hommes peuvent visiter la tombe du Messager de Dieu (s),( la Ziyârah) mais les femmes n’ont pas le droit de faire ce pèlerinage. » [14]
Les wahhabites soutiennent que la visite des tombes (la Ziyârah ) est permis sans problème pour les hommes, mais selon certains récits, il est déconseillé (al-Makrûh ) pour les femmes. [15]Cependant, ils croient fermement que toucher la tombe, y poser les mains, invoquer à côté d’elle ou faire des vœux pour elle ne font pas partie de la religion des musulmans. Ils considèrent ces actes comme des innovations blâmables (al-Bid‘a) et parmi les causes de l’associationnisme (Shirk). [16]
Comportement pratique des wahhabites à l’égard de la visite des tombes (la Ziyârah) Bien que les wahhabites considèrent la visite des tombes (la Ziyârah ) comme permis (Jâ’iz) en se basant sur certains récits, mais dans la pratique, ils empêchent ce type de visite.( la Ziyârah)
En effet Ibn Taymiyya a dit dans son « Majmoû’ al-Fatâwâ » ce qui suit :
« Le voyage dans le but de visiter une tombe (la Ziyârah ) quelconque est interdit chez les majorité des savants, même que les savants n’autorisent pas que la prière soit raccourci durant ce voyage du fait que ce voyage est une désobéissance et ce en raison de sa parole confirmée dans les deux Sahîh qui signifie : « On ne part pas en voyage pour visiter des mosquées sauf ces trois : La Mosquée Sacrée (Al-Masjid Al-Harâm), la Mosquée de Al-Aqsâ et ma Mosquée » et il (le prophète) est le plus savant des gens concernant cette question » [17]
Et il a dit également dans son livre « Al-Fatâwa l-Koubrâ » ce qui suit :
« Ils ont dit : et ce parce que le voyage pour visiter les tombes (la Ziyârah) des prophètes et celles des vertueux est une innovation qui n’a été pratiquée par aucun compagnon ni aucun successeur, et le prophète ne l’a pas ordonné, aucun des savants musulmans ne l’a recommandé, alors celui qui croit que cela est une adoration et qui l’a pratiqué, celui là aura contredit la Sounnah et l’unanimité des savants » [18]
Au début de son activité, Muhammad b. Abd al-Wahhâb, sous prétexte que les tombes des saints et des prophètes (a) étaient visitées par les musulmans (la Ziyârah) , a massacré des musulmans et, selon son propre terme, a lancé des « raids » (ghazawât) contre eux. Il les accusait d’adorer les tombes et déclarait leur sang, leurs biens et leur honneur licites (halâl). [19]
En raison de ces actions, Muhammad b. Abd al-Wahhâb est devenu impopulaire et contesté parmi les musulmans. Pour se défendre, il a prétendu que ces accusations étaient des calomnies portées contre lui. Dans sa défense, il a déclaré : « Ce qui est dit à mon sujet – que j’ai excommunié ceux qui cherchent l’intercession des saints, que si j’en avais le pouvoir, j’aurais détruit la chambre du Messager de Dieu (s), retiré le chéneau en or du Kaaba pour le remplacer par un chéneau en bois, et interdit la visite de la tombe du Prophète (s) ainsi que celle des parents décédés – tout cela n’est qu’une accusation mensongère portée contre moi. » [20]
Conclusion:
Au terme de cette étude, nous pouvons conclure que la Ziyârah la visite pieuse est un acte conseillé dans l’islam et les musulmans la faisaient régulièrement. les wahhabites, bien qu’ils acceptent la visite des tombes (la Ziyârah) en se basant sur certains récits, mais dans la pratique, ils empêchent ce type de visite (la Ziyârah)
Références
1-Tabâtabâ’î, Al-Mîzân, v 9 p 360
2-Tabrisî, Majma’ al-Bayân, v 5 p 87
3-Ibn Shabba, Târîkh al-Madînat al-Munawwara, p 118
4- Al-‘Allâma al-Amînî, Al-Ghadîr, v 5 p 112 – 113
5-Hurr ‘Âmilî, Wasâ’il ash-Shî’a, v 10 p 253
6-Cheikh as-Sadûq, Al-Khisâl, vol. 10, p. 616.
7-Wasail al-Shia, vol. 10, p. 254.
8-Mutahharî, Khâtamîyyat, p 153
9-Cheikh Abbas al-Qummî, Mafâtîh al-Jinân, Zîyârate de l’Imam ar-Ridâ (a)
10-Muslim, Sahîh Muslim, v 2 p 672
11-Muslim, Sahîh Muslim, v 3 p 63
12- al-Nawawi, Sharh Sahih Muslim, , vol. 10, 7. 41.
13- Ibn Taymiyya, Kutub wa rasâʾil wa fatâwâ, vol. 26, p. 150.
14-Fatâwâ muhimma, p. 104.
15-Mukhtasar al-Insâf, p. 223.
16-Muhammad b. ʿAbd al-Wahhâb, Fatâwâ wa masâʾil, p. 69; Aqîdat Muhammad b. ʿAbd al-Wahhâb, vol. 2, p. 723; Muhammad b. ʿAbd al-Wahhâb, Al-Fatâwâ, p. 60.
17-Majmoû’ al-Fatâwâ , vol. 2 page 333
18-Al-Fatâwa l-Koubrâ , vol. 2 page 51
19-Najdî, Husayn b. Ghannâm, Târîkh Najd, p. 95–203; Najdî Hanbalî, Unwân al-majd fî târîkh Najd, vol. 1, p. 45–180.
20-Muʾallafât Muhammad b. ʿAbd al-Wahhâb fî al-ʿaqîda, p. 12 et 64
Bibliographie
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