Biographie de Sheikh Mortada al Ansâri
Depuis la grande occultation de l’Imam (a.s.), la jurisprudence et les fondements de la jurisprudence chiite n’ont pas cessé de s’améliorer, progresser et évoluer grâce à de grands hommes comme chaykh Moufîd, Toussi, Charîf al Mortada, Mohaqiq al Hilli, ‘Allama
Hili, Chahîd Awal wal Thâni, etc…Parmi ces grands apparaît le nom de Mortada Ansâri.
Généalogie
Il s’appelle: Mortada ibnou Mohammed Amîn ibnou Mortada, et sa descendance se termine au grand compagnon du Prophète (Paix et salut sur et sa sainte famille) Jâbir ibn Abdallah al Ansâri. (Que Dieu soit satisfait de lui) et l’une des rares personnes restées fidèles à la famille prophétique (Ahlul Bayt), que la paix soit sur eux, jusqu’à la fin de leur vie.
Sa mère, la fille de Cheikh Yaqoub Al-Ansari, était une femme pieuse et fidèle qui n’a abandonné les prières nocturnes qu’à la fin de sa vie.
Sa naissance
Il est né est né le jour de l’Aïd Al-Ghadir, le 18 Dhul-Hijjah de l’année 1214 AH dans la ville de Dezfoul, qui se trouve actuellement dans la province du Khuzestan, dans le sud-ouest de l’Iran, à l’époque de l’état Dynastie Kadjar. Et peut-être que cet accord entre sa naissance et l’Aïd Al-Ghadir a eu un impact moral sur sa vie. Cependant, les faits indiquent que l’impact principal sur cette situation est dû à l’éducation qu’il a reçue de ses parents.
Il mentionna que sa mère ne l’allaitait jamais un jour sans faire ses ablutions, et qu’il vivait dans un environnement plein de connaissance et de vertu jusqu’à ce que la connaissance et la piété deviennent dans son âme des facultés bien établies qui le tenaient à l’écart de tout mal. “Et quant à ceux qui luttent pour Notre cause, Nous les guiderons certes sur Nos sentiers. Allah est en vérité avec les bienfaisants.” [Al-Ankabut: 69]
Etudes
Il commence ses études dans sa ville, sur l’enseignement son oncle, Cheikh Hussayn. Il a ensuite continué à étudier la jurisprudence et les principes auprès des savants de cette région jusqu’à ce qu’il soit capable, grâce à son génie et à son excellence, d’y atteindre les plus hauts rangs.
Son premier voyage en dehors de Dezful a été avec son père pour visiter le sanctuaire du Maître des Martyrs, (que la paix soit sur lui). Lors de cette visite, il s’est rendu à la maison de M. Muhammad Mujahid, (que Dieu Tout-Puissant l’agrée), pour le saluer. Lors de cette réunion, M. Moudjahid s’adresse à Cheikh Muhammad Amin Al-Ansari, le dénonçant en disant : « J’ai entendu dire que mon frère, Cheikh Hussein (Al Ansari, fait la prière du vendredi à Dezful.
Sheikh Murtada al-Ansari, qui avait dix-huit ans à l’époque, s’est présenté et lui a demandé: “Avez-vous des doutes sur l’obligation de la prière du vendredi?” Puis il a commencé à fournir environ 12 éléments de preuve pour la nécessité de réaliser des prières du vendredi, ce qui a conduit M. Mujahid à retirer son opinion et à être convaincu, ainsi que ceux présents, de ce qu’on lui a dit définitivement. Sheikh Murtada n’avait pas d’autre choix que de se lever à nouveau et de présenter d’autres preuves qui contredisaient ses mots précédents, ce qui a dérouté et étonné ceux présents. M. Sheikh Muhammad Amin a demandé: “Pourquoi avez-vous apporté votre fils avec vous?” Il a déclaré: «Pour la visite», et le maître a déclaré: «Il a de grands préparatifs et devrait rester à Karbala pour terminer ses études. Je couvrirai ses dépenses et l’entreprendrai donc le père de Cheikh Murtada a accepté et le deuxième voyage scientifique de Cheikh Murtada a commencé à Karbala.
Cheikh Al-Ansari a passé quatre années complètes à Karbala durant lesquelles il a grandement bénéficié de la présence de Sayyid Mujahid et de Muhammad Sharif bin Hassan Ali Amoli Mazandarani Haeri, connu sous le nom de Sharif al-Ulama Mazandarani. Mais après que les Ottomans ont attaqué et occupé Karbala, les érudits, dont Cheikh Al-Ansari, ont été contraints de quitter la Terre Sainte et de migrer vers Al-Kadhimin.
Après un an, le Cheikh est retourné à Karbala, où il a bénéficié de la présence de Sharif Al-Ulama pendant une autre année, après quoi il a émigré à Al-Najaf Al-Ashraf et a rejoint les leçons du juriste vérifié Cheikh Musa Kashif Al- Ghita, pour y rester une courte période avant de retourner à Dezful.
En l’an 1240 de l’hégire, Cheikh Al-Ansari a décidé de se rendre en Iran pour rendre visite à l’Imam Al-Rida, (que la paix soit sur lui), et pour bénéficier de ses savants après avoir pris ce qu’il voulait des savants irakiens.
Après avoir séjourné pendant un certain temps à Kashan, le Cheikh est retourné à Dezful pour servir les gens dans les affaires juridiques. Il est arrivé qu’un différend survienne entre deux personnes, et elles sont venues le voir pour se plaindre et lui demander de résoudre leur différend, mais le Cheikh a reporté la résolution du problème au lendemain. Dans la nuit de ce jour-là, l’un des notables de Dezful envoya au cheikh un message lui demandant de soutenir l’un des deux hommes car il était proche de lui. Le cheikh fut très bouleversé et décida à partir de ce moment-là d’émigrer de cette ville, commentant cette affaire en disant : « Dans une ville dont les décisions juridiques sont perturbées par des personnes influentes, cela ne sert à rien d’y rester ».
Cheikh Al-Ansari a émigré à Al-Najaf Al-Ashraf, où deux personnalités éminentes partageaient la direction : Cheikh Ali Kashif Al-Ghita et Cheikh Muhammad Hassan Sahib Al-Jawaher.
Cheikh Al-Ansari a été aux côtés de Cheikh Kashif Al-Ghita pendant plusieurs années, au cours desquelles il a grandement bénéficié de lui. Cependant, Cheikh Kashif Al-Ghita avait l’habitude de dire à Cheikh Jaafar Al-Shushtari : « N’imaginez pas que Cheikh Murtada assiste à notre leçon pour en bénéficier, mais plutôt parce qu’il a entendu dire que les séminaires scientifiques contiennent des investigations, alors il y assiste pour les obtenir.
Après toutes ces années, le cheikh n’assistait plus à aucun cours, mais commençait plutôt à enseigner et à composer lui-même.
Ses professeurs
Il étudiera chez les plus grands de l’époque comme:
1) Chaykh Mohammed Māzandarān, plus connu sous le nom de “Charîful ‘Oulamâ.
2) Chaykh Mohammed Hassan al Najafi (l’auteur de la plus grande encyclopédie de fiqh imamite nommée “Jawâhirul Kalam”).
3) Chaykh Moussa Kâchiful Ghitâ.
4) Chaykh Ali Kâchful Ghitâ.
5) Sayed Sadrudîn al ‘Amili.
6) Chaykh Ahmed al Narâqi.
7) Sayed Mohammed al Moudjahid.
Ses élèves:
Après une longue période d’étude il devient “Mujtahid” et commence à enseigner le Fiqh et Ousoul Fiqh au plus haut niveau.
Il comptera parmi ses élèves des surdoués comme:
1) Sayed Mohammed al Chirâzi, plus connu sous le nom de “al Miraza Chirâzil Kabîr”.
2) Chaykh al Fâdhil al Irwâni.
3) Chaykh Mohammed Kâthim al Khorâssâni, plus connu sous le nom de “Akhound al Khorâssâni”.
4) Sayed Jamâludîn Assadou Abâdi, plus connu sous le nom de “Jamâludîn Afghâni”.
5) Chaykh Habîb Rashti.
6) Chaykh Ja’far Toustari.
Et j’en passe,…
En l’an 1266, son grand professeur et plus grand “marji’ ” de l’époque(Mohammed
Hassan Najafi) sent qu’il va mourir, et donc réunit ses grands élèves, mais il ne voyait pas notre homme, il demanda de le ramener, ils le trouvèrent au mausolée de l’Imam Ali (a.s.) faisant des du’a pour la guérison de son professeur. Ils le ramenèrent et la “al Najafi” désigne notre chaykh comme son unique successeur (dans le fiqh bien sûr!).Il fut donc le plus haut marji’ de 1266 jusqu’à sa mort(1281).
Il faut savoir que ce grand homme est considéré à juste titre parmi les plus grands réformateurs du Fiqh et Ousoulul Fiqh. (Consultez les livres tels que “Al Makâssibul Moharama, et Al Rassâ’il ou Farâ’idul Oussoul”).
Cela signifie en un mot que l’on peut diviser l’histoire du Fiqh en 2:
-La période pré Ansâri, et la “Post Ansâri”, du fait de l’énorme évolution qu’a subi cette science avec l’arrivée de notre Chaykh.
Il était aussi un grand ascète, et vivait modestement malgré qu’il était la plus grande référence (marji’), et il est rapporté qu’il ne ratait jamais la prière de la nuit, et qu’il avait un amour profond pour l’adoration de Dieu.
Il écrit plus d’une vingtaine de livres dans le domaine Fiqhi et Oussouli, qui sont des trésors du point vue scientifique et précision.
Ansari est l’auteur d’une trentaine de livres et traités, réputés pour leur clarté et leur lisibilité. La plupart de ses travaux se concentrent sur le Fiqh et Usul al-Fiqh. Parmi les premiers, son œuvre la plus importante est le Makasib, un exposé détaillé du droit commercial islamique, qui est encore enseigné aujourd’hui dans la Hawza et n’a pas encore été surpassé. Parmi ces derniers, son Fara’id ul-Usul reste une œuvre extrêmement importante. Dans ce document, on lui attribue l’élargissement de la portée de l’usul ‘amaliyyah (principes pratiques, par opposition aux principes sémantiques) dans la jurisprudence chiite. Pour cette raison, Ansari aurait jeté les bases de la jurisprudence duodécimaine moderne et son style – plus que tout autre érudit classique – est imité par les juristes modernes.
Il meurt le 18 Joumâda II en l’an 1281 dans la sainte ville de Najaf, et est enterré dans l’enceinte du mausolée de l’Imam Ali (a.s.) auprès de son grand professeur “Mohammed Hassan al Najafi”.