La nourriture de l’âme humaine : les éléments essentiels dans la vie de l’Homme
Introduction
La vie est une vaste sphère incluant de nombreux et de divers êtres, et leur existence dans cette espace est temporelle tout en ayant des objectifs précis et déterminants leur raison d’être. Par conséquent, la valeur et l’importance de leur existence sont liées à la réalisation de leur objectifs : (la perfection et le bonheur), en dépit de leur ultime importance ils se distinguent de nature extrêmement difficile par rapport à leur concrétisation à cause de la présence de nombreux obstacles qui barrent la route de sorte que ces deux éléments deviennent quasiment inaccessibles. Toutefois, les obstacles sont surmontables si toutes les dispositions spirituelles et corporelles sont en conformité avec les exigences de l’âme, c’est-à-dire les éléments essentiels qui constituent sa nourriture quotidienne :
1- la foi.
2- la patience.
3- la certitude.
4- la dévotion
5- la justice
Alors, dans les pages suivantes, nous essayons de mettre en relief ces éléments, de même que leur influence positive sur la vie de l’homme, tout en s’appuyant sur une analyse portant sur certains versets coraniques et des paroles des Sages.
Premier élément (la foi)
En fait, l’ensemble des actes de l’homme se divise en deux parties : les actes qui entraînent son bonheur, et ceux qui entraînent son malheur, et les premiers lui facilitent à atteindre les objectifs liés à sa raison d’être, et les derniers le mènent à l’aberration et à l’égarement, ce qui veut dire que l’homme dispose les éléments qui incitent son bonheur ainsi que son malheur, nous en trouvons l’illustration dans l’une des paroles de l’Emir des croyants (as), Ali Ibn Abi Taleb : « ton remède est en toi, et tu ne le vois pas, et ta maladie est de toi, et tu ne la sens pas ». Par ailleurs, l’homme est un être doté de la force de distinction par rapport à la nature des choses, c’est-à-dire, il sait absolument la qualification de chacun de ses actes vu qu’il est alloué une radiophonie interne (la conscience) qui lui transmet la nature de ses actes, ainsi qu’il est accordé une autre grâce qui complète la précédente : la liberté de choix, étant donné que son choix ne porte sur aucun objet sans qu’il soit conscient de sa nature.
Alors, la question qui se pose s’agit pourquoi l’homme effectue-t-il des actes qui vont à l’encontre de son bonheur tout en étant conscient de ça ?! La réponse réside dans le mauvais usage de sa conscience dans la proportion où il ne prend pas en compte les discernements faits par cet appareil interne qui met en évidence la nature de chaque chose et de chaque acte. C’est qu’en effet, le bon usage de ce miraculeux instrument nécessite une autre force intérieure qui s’appelle ‘’la foi’’, car l’ensemble des actes qui font l’objet de refus par la conscience ce sont liés aux plaisirs et aux passions qui prennent en otage l’homme dénué de foi. En effet, cette force intérieure met à la disposition de l’homme la capacité nécessaire pour lutter contre les passions instinctives, et lui permet de suivre les préceptes de sa conscience.
Effectivement, la foi, telle que l’Islam la perçoit, réside dans le fait que tous les êtres sont des créatures du Tout-Puissant, et l’homme est choisi parmi eux pour porter le flambeau entant que Son représentant sur terre, et cette représentation est régie par des normes qui prennent la forme de prescription et de proscription, et l’ensemble des actes de ce représentant doit se reposer sur ces deux axes, de sorte qu’il mette les prescription en œuvre en évitant les proscriptions pour qu’il soit couronné de succès, c’est-à-dire avoir l’accès à la dune du bonheur, et vice-versa. En vérité, l’homme est alloué naturellement d’un sentiment nostalgique à l’égard du bonheur, et d’un sentiment de crainte par rapport au malheur. Donc due à cette foi, l’homme répond automatiquement à l’appel de sa nature : se soumettre aux ordres du fait d’être empreint de la nostalgie du bonheur, et s’abstenir des interdictions du fait de son sentiment de crainte portant sur le malheur. D’où, cette force ‘’la foi’’ soutient l’homme à résister devant les plaisirs instinctifs qui essayent à chaque instant à neutraliser ses facultés intellectuelles.
Deuxième élément (la patience)
L’homme est naturellement un être animal et spirituel à la fois, et chacun de ces deux dimensions dispose des exigences. Et la réussite et l’échec de l’homme sont conditionnés par la manière dont il répond aux exigences de ses deux aspects. Ainsi, il y a un conflit continuel entre ces deux dimensions, et le vainqueur prend toujours la direction des actes de l’homme.
En conséquence, pour que l’homme concrétise ses ultimes objectifs il doit être en disposition pour répondre à l’ensemble des exigences de la dimension spirituelle; et ceci se réalise si cette dimension domine la dimension animale constituée par les désirs instinctifs qui empêchent l’homme d’atteindre ses nobles objectifs. Mais, cette domination requiert une force psychologique appelée ‘’la patience’’, c’est-à-dire mettre l’instinct sous contrôle de la raison, en effet l’Emir des croyants (as) a dit sur ce propos : « il y a deux types de patiences : la patience par rapport à ce que tu veux, et la patience par rapport à ce qui tu détestes », au fait, cette maxime veut mettre en relief une réalité : le sujet de l’envie est toujours en conformité avec l’instinct et en contradiction avec la raison, et le sujet de l’aversion est toujours en harmonie avec la raison, et en opposition avec l’instinct, par exemple Dieu Le Tout-Puissant a dit dans le Saint Coran : « or, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose alors qu’elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu’elle vous est mauvaise », (02 :216).
Alors, cette puissance psychologique permet l’homme de contrôler l’ensemble de ses passions instinctives qui affectent l’efficacité de la raison, l’instrument qui sert à s’élever à la promotion et à la perfection, car toutes les pratiques qui mènent à l’aberration en allant à l’encontre du bonheur sont en contradiction avec la raison étant en accord avec l’instinct, entre autres l’hyperphagie, la cupidité, la voracité et la colère… En somme, quiconque veut nager perpétuellement dans l’océan du bonheur et de la quiétude il doit faire preuve de patience pour se mettre à l’abri de la colère, de l’avarice, de l’anarchie, et de la désobéissance, ainsi que de toutes leurs conséquences, car tous ces éléments sont dus au manque de résistance et d’endurance devant les soldats de l’impulsion immodérée, et cette attitude pousse l’homme à se comporter de façon similaire aux animaux. Ce qui fait que la patience constitue un moyen indispensable pour protéger l’homme des passions inconscientes et charnelles pour que son aspect intellectuel soit toujours en état de suprématie.
Troisième élément (la certitude)
Les actes de l’homme sont le reflet de sa pensée, de sa compréhension et de ses croyances. En d’autres termes, il y a une relation étroite entre la mode de pensée de l’homme et sa façon de faire, c’est-à-dire ses actes cristallisent ses pensées, sa compréhension et ses croyances.
Et pour que les actes de l’homme soient préservés de l’erreur, la lumière de la clairvoyance doit être allumée, et ceci requiert un usage idéal de la raison pour distinguer entre le bien et le mal, l’avantage et la nuisance vu qu’un tel usage le mène à « l’infaillibilité acquise » qui se reflète sur sa sagesse : mettre chaque chose à sa place. Due à cette attitude la certitude règne en maître, en conséquence son concept de vie se caractérise de la crédibilité dans la mesure où sa compréhension des choses et ses croyances sont dépourvues d’ambiguïté en raison de leur reflet sur ses actes, en générant des fruits appropriés à ses exigences spirituelles.
L’acquisition de cette qualité (la certitude) aide à se débarrasser du trouble et de la perplexité, en jouissant de la quiétude et de la sérénité. Et cet état de psychologie octroie l’homme une force supplémentaire pour contrôler l’ensemble des forces instinctives qui pourraient l’amener au fourvoiement. Parce que, l’aberrant s’expose toujours à l’agitation et l’angoisse du fait du conflit perpétuel qui oppose entre les soldats de l’intellect et ceux de l’instinct, puisque chaque camp s’efforce pour gagner la bataille dans le but de soumettre l’âme humaine à son contrôle. En outre, les actes dénués de la certitude, l’homme ne s’y sent pas à l’aise de porter son choix sur une méthode conforme avec la raison, puisque les pulsions essayent toujours de laisser leurs empreintes sur ses décisions. Dans ces conditions la mélancolie et le chagrin font leur sale besogne, parce que l’homme, devant chaque acte, sait très bien que les intuitions émises de sa conscience consiste en droit chemin, mais d’un autre côté ses tendances instinctives disent le contraire. Et l’homme dans un tel état psychologique la plupart du temps il penche vers l’instinct étant donné que les fruits du plaisir sont immédiats contrairement à ceux de l’intellect qui nécessite un certain temps avant qu’ils soient mûrs. Ainsi, l’homme relativement à sa nature préfère toujours les profits diligents que ceux de demain, en effet le Saint Coran dit : « L’homme a été créé prompt dans sa nature », (37 :21). Dans un autre verset : « L’homme appelle le mal comme il appelle le bien, car l’homme est très hâtif », (17 :11).
Ainsi, l’homme empreint de la nostalgie du bonheur doit tâcher à savourer le goût de la certitude, car cette dernière le met en posture d’être capable d’anéantir les tentations issues des impulsions détractrices, en le menant vers la connaissance par laquelle il aperçoit que la ligne directrice de la conscience et de l’intellect est remplie foisonnement d’intérêts et d’avantages en son faveur ici-bas et dans l’au-delà, et celle de l’instinct est envahie de la nuisance à son encontre, tellement qu’elle l’afflige en le séquestrant dans la sphère du malheur. En dépit de l’habillage en or des conseils et des orientations de l’instinct, si attractives, fascinantes et séduisantes, leurs fruits sont éphémères et temporels et en déclin graduellement avec le temps. Etant donné que l’existence conditionnée par le temps et l’espace est toujours moins valeureuse que celle qui franchit cette limite physique. Donc, quiconque jouit de cette grâce (certitude) nage dans l’océan de la quiétude, si doux et balsamique.
Quatrième élément (la dévotion)
La vie de l’homme est une opération de mouvement sous condition de la volonté et de l’objectif. En d’autres termes, la vie de l’homme se constitue de paroles et d’actions, et ces éléments de constitution sont conditionnés par la volonté et l’objectif ; si bien que la disproportion des valeurs de ces éléments est rattachée à la disparité de l’envergure de la volonté et de l’objectif qui constituent leur catalyseur. Dans ces conditions, l’élégance et l’excellence par rapport à la vie humaine s’appuient sur la nature des paroles et des actions, nous en trouvons l’illustration dans une maxime de l’Imam Ali (as) : « L’homme est mesuré par sa parole et est évalué par ses actions, dis donc ce qui a le plus de poids et fais ce qui a le plus de valeur ». C’est-à-dire l’homme se caractérise à travers ses dires et ses faits, et pour qu’il soit un être idéal il doit se mettre en posture d’être animé par une bonne volonté et une noble intention relativement à ses paroles et à ses actions de sorte qu’elles soient dénuées des souillures de la fourberie, de la tricherie et de l’imposture.
Ceci veut dire que les paroles et les actions ne seraient jamais en conformité ni en harmonie avec les valeurs morales si elles ne sont pas régies de bonne volonté et de noble intention. Mais ce statut se place sous contrôle de la dévotion, sans elle il n’y aura pas de bonne volonté encore moins de bonne intention. Alors, la dévotion est la moelle des mouvements de l’homme pour que sa vie ait du sens. Car les actions dépourvues de la dévotion deviennent pharisaïques, et cette attitude cherche toujours à étonner les gens pour faire l’important en gagnant leur confiance. Certes c’est un objectif facile à atteindre, mais ne dure qu’un lapse de temps, ensuite le pharisaïque se noie dans le malheur, puisque ce comportement penche toujours à l’amour de notoriété et du prestige, ce qui nécessite de se recourir à la factice… et cet état mène davantage à la vanité, à l’orgueil et à l’égoïsme… En réalité, tous ces comportements sont nocifs par rapport aux relations sociales, puisque l’auteur a toujours la folie des grandeurs, ce qui fait qu’il feint en prenant des apparences fausses telles que la compétence et la perfection… essayant de cristalliser cet état psychologique dans le monde réal, ce qui nécessite de s’efforcer en usant l’ensemble de ses forces psychologique et corporelle pour que ses sentiments soient en harmonie avec son apparence.
Dans une telle situation il commet tout le temps des erreurs dans la mesure où ses actions sont dénuées de la dévotion, voire le factice et la simulation qui les caractérisent, en conséquence il fera l’objet de blâme et de désapprobation. Dans ce cas, il constate qu’il y a une incompatibilité entre son monde intérieur et son monde extérieur, ainsi l’attitude des gens à son égard sera incompréhensible; il pense qu’ils font des envieux, c’est pourquoi ils ne sont pas en mesure pour voir ses capacités exceptionnelles (chimériques), et il a une mauvaise presse. Pourtant la réalité se révèle autrement, les gens le considère un faiseur de malin, et il est évident qu’une telle attitude n’a rien à envier à la démence.
En dépit de toutes ces conséquences néfastes issues de l’absence de la dévotion, le cauchemar du renard est loin d’être terminé, il finira par perdre toutes ses relations sociales basées sur le respect et l’affection étant donné que sa conception erronée de la réalité sème au fond de lui de la rancune et de la haine à l’encontre de ses semblables à cause de la chimère qui l’anime, si bien qu’il croit qu’ils l’ont à la caille, c’est pourquoi ils sont animés d’un sentiment de convoitise à l’égard de son don (illusoire). Ainsi, ce fantasme le mène à un coin obscur rempli d’angoisse, d’anxiété et de malheur. C’est la raison pour laquelle, la provision de l’homme désirant à demeurer dans la cité du bonheur doit être la dévotion pour pouvoir y rester plus longtemps que possible en anéantissant tous les conquérants.
Cinquième élément (la justice)
Toutes les créatures sont régies d’un système basé sur le principe libellé ‘’juste milieu’’, l’équilibre entre deux extrêmes, c’est-à-dire, l’intermédiaire entre l’excès et le défaut, tellement que l’être en dehors de cette règle fait l’objet de désordre et de chaos. Et cette règle naturelle met la vie d’une manière générale en posture d’une équation mathématique, et cette dernière consiste en une égalité incluant une ou plusieurs variables, et la résolution nécessite à déterminer les valeurs de la variable pour savoir l’authenticité de l’égalité. Et quelles que soient la nature de l’équation et la technique associée à son traitement conformément à sa nature requiert une méthode dénuée de l’excès et de défaut, c’est-à-dire une équilibre dans la démarche de résolution, sinon l’opération serait vouée à l’échec.
En ce sens, pour que cette règle s’applique scrupuleusement sur la vie de l’homme, ce dernier doit répondre correctement à deux questions majeures liées à son existence : en quoi l’ultime objectif dans la vie humaine consiste-il ? De quoi s’agit-il le moyen à utiliser pour y accéder ? En ce qui concerne la réponse à la première question consiste à arriver au stade de la perfection, et la seconde consiste en la justice, et cette dernière par rapport à la vie humaine prend trois formes :
1- l’homme avec soi-même.
2- l’homme avec son prochain.
3- l’homme avec son Seigneur.