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Ibn Taymiyyah et la Demeure du Prophète
Les membres de la Demeure du Prophète occupent une position distinguée et élevée parmi les Musulmans, conférée sur eux par le Coran, le Prophète et tous les Musulmans excepté ceux dont les croyances sont incomplètes.
Dans plusieurs de ses livres, Ibn Taymiyyah a présenté des preuves de l’éminence de la
Demeure du Prophète. Voici quelques-unes de ces preuves (1):
- Bani Hashim (le clan du Prophète) sont les meilleurs de Quraïsh (sa tribu) et Quraïsh sont les meilleurs de tous les Arabes. Une parole authentique du Prophète confirme cela : ‘Allah choisit Bani Ismail, et choisit Kinanah de Bani Ismail, et choisit Quraïsh de Kinanah, et choisit Bani Hashim de Quraïsh’.
- Al-Abbas, l’oncle du Prophète, est rapporté dans les Traditions de s’être plaint au
Prophète qu’un groupe de leurs hommes de la tribu de Quraïsh les divisaient. A cela, le Prophète répondit : ‘Par Celui qui tient ma vie dans Sa main, ils n’entreront pas au
Paradis jusqu’à ce qu’ils t’aiment pour l’amour d’Allah et parce que tu es de mes parents’.
Ibn Taymiyyah comment à ce sujet : “S’ils (la Demeure du Prophète) sont les meilleures de la création, alors leurs actions doivent aussi être les meilleures”.
Après avoir passé en revue quelques-unes des preuves rapportées par Ibn Taymiyyah sur l’éminence de la Demeure du Prophète, nous nous tournons vers ses points de vue sur elles.
Ces points de vue clairs et sans équivoque peuvent être résumés dans les points suivants :
Son point de vue à l’égard des ennemis de la famille du Prophète :
Ibn Taymiyyah a ouvertement choisi le camp des ennemis de la famille du Prophète (sws). Il a non seulement défendu fortement leurs adversaires avec tous ses talents de polémiques, mais il a aussi déprécié d’authentiques déclarations du Prophète (sws) et il a distingué les compagnons et les premiers musulmans de l’éminente famille du Prophète (sws).
Ses arguments concernant ce sujet ont également montré un flagrant mépris de faits historiques rapportés par de nombreuses sources.
Il a même été accusé d’avoir inventé des preuves pour renforcer sa position.
Son effort dans la défense de la famille du Prophète (sws) se termina par plusieurs travaux.
Voici une brève révision critique de ces travaux :
Il a écrit un livre dont le titre est : « Les mérites de Mouawiya, Yazid et ce dernier ne doit pas être maudit ». Le thème de ce livre contredit manifestement l’opinion générale des premiers musulmans qui est qu’aucune des paroles, présumée du Prophète (sws), concernant les mérites de Mouawiya, n’est authentique.
Cela a été rapporté par Al-Hafidh Al-Thahabi et Ismail Ibn Rahawaihs ce dernier est considéré d’être dans le même rang qu’Ahmed Ibn Hanbal dans la connaissance de la religion. (2).
Al-Nisai a écrit que lorsque quelques citoyens de Damas lui demandèrent de préparer un livre sur les mérites de Yazid, il leur a dit : « Je ne connais aucun mérite, sauf ce que le Prophète Mohammed (sws) a dit : ‘ Qu’Allah (swt) ne remplisse jamais son estomac ‘ ». (3).
Il est rapporté que le très connu théologien Al-Hassan Al-Basri a dit concernant ceci (4):
Muawiya avait 4 traits de caractère dont un qui pourrait être considéré comme principal : la désobéissance (aux lois islamiques) : Son appropriation du pouvoir dans cette oumma par la force et sans consulter personne à une époque où la oumma comprenait des compagnons et des musulmans vertueux. (Deuxièmement) La nomination de son fils Yazid, à sa succession malgré le fait que ce fut un ivrogne, un porteur de vêtements de soie et un joueur de batterie.
(Troisièmement) Sa revendication que Zyad était son demi-frère, celui qui violait les l’ordre du Prophète (sws) sur de tels sujets. (Quatrièmement) Il a assassiné Hajar Ibn
Udai et les ses associés, malheur à lui.
De nombreux récits sur les transgressions de Muawiya ont été reportés par l’Imam Ali Ibn Abi Taleb (as), les Imams de la famille du Prophète (sws), Ibn Abbas et les compagnons Abi Thar, Ammar, Abada Ibn Al-Samit et d’autres. En effet, les preuves des transgressions de Muawiya et son associé Amr Ibn Al-A’as sont suffisantes pour considérer ces deux derniers d’être égaré de l’Islam. Mais cela ne découragea pas Ibn Taymiyyah de défendre ces deux là et Yazid. Dans le cas de ce dernier, il a même inventé des récits pour le défendre.
Ibn Taymiyyah a écrit dans son livre « Ra’s Al-Hussain » « Yazid n’a jamais montré son consentement pour l’assassinat de Al-Hussein. Au contraire il a été attristé par cela (5).»
Cependant, aucun récit des premiers musulmans confirmant cela ne peut-être trouvé.
L’opinion générale des premiers musulmans allant dans ce sens a été rapportée par Al-Taftazi dans son livre « Sharh Al-Aka’id Al-Nafsia » comme suit :
Ils se sont mis d’accord de maudire les assassins d’Al-Hussein, et celui qui ordonna cela, qui a permis cela ou qui a approuvé cela.
En vérité, le consentement de Yazid concernant l’assassinat d’Al-Hussein, sa satisfaction concernant ce fait et sa grossièreté envers la famille du Prophète (sws) ont étés rapporté, mais ce qui pose problème la plus part du temps est son hérésie…
Qu’Allah (swt) le maudisse lui, ses associés et ceux qui l’ont aidé.
Ibn Taymiyyah a écrit : « Le transport de la tête tranchée d’Al-Hussein vers Al-Sham à l’époque de Yazid est sans fondement». Il a également déprécié le récit décrivant Yazid en train de poignarder la tête d’Al-Hussein avec un bâton.
Il est important de demander si Ibn Taymiyyah a fait ces conclusions en se basant sur des sources fiables. Parmi les sources qu’il considère les plus fiables et les mieux classées en matière de religion figurent : Al-Zubair Ibn Bakar, Muhammad Ibn Saad, Al-Baghawi et Ibn Abi Al-Dunia. Toutes ces personnes ont, pourtant, confirmé le récit du transport de la tête d’Al-Hussein en Syrie et de l’abus de Yazid envers la tête d’Al-Hussein avec son bâton ce que Ibn Taymiyyah met en doute (6). Pourtant Ibn Taymiyyah s’est référé à eux dans sa tentative d’échapper à la question centrale (7):
Tous ceux qui ont rassemblé les récits d’Al-Hussein et de son assassinat comme
Ibn Abi Al-Dunia, Al-Baghawi et d’autres, n’ont jamais mentionné le transport de la tête d’Al-Hussein vers Asqalan ou Le Caire.
Ceci est une utilisation sélective et partiale de faits historiques typique d’Ibn Taymiyyah.
Ibn Taymiyyah a également écrit : « Yazid n’a pas injurié verbalement la famille d’Al- Hussein, au contraire il fut généreux avec eux (8). » Dans un autre livre il a écrit sur le même événement : « Et aucun membre de la famille du Prophète (qui accompagnait Al-
Hussein n’a été emprisonné et aucune (des femmes) n’a été emprisonnée » (9).
Ceci est un autre exemple d’une tentative pénible et partiale, d’Ibn Taymiyyah, de défendre Yazid contre d’incontestables évidences présentées par ceux que Ibn Taymiyyah a reconnu comme étant minutieusement fiable parmi eux : Ibn Abi Al-Dunia et Muhammad Ibn Saad.
Après la description de l’assassinat d’Al-Hussein et le pillage de ses habits, son épée et son turban, ils ont écrit : « Et quelqu’un pris le châle et un autre vola les bijoux de Fatima, la fille d’Al-Hussein, …
Omar Ibn Saad envoya à Ubaidallah Ibn Ziad la tête d’Al-Hussein en plus des femmes et des enfants. “Lorsque Zainab vint près du corps sans vie, elle pleura : ‘O Mohammed ! Ici est étendu Hussayn, dans le désert, souillé par le sang, ses membres coupés…”
« Ô Mohammed tes filles sont emprisonnées, tes descendants tués, qu’une tempête de sable s’abatte sur eux ». Et aucun ami ni ennemi ne pus l’arrêter de pleurer… Ibn Zyad a ensuite désigné Zahar Ibn Qais de porter la tête d’Al-Hussein et ses partisans à Yazid.
A ce moment-là, le messager de Yazid arriva avec un ordre pour Ubaidallah Ibn Ziad d’envoyer la caravanne d’Al-Hussein et les membres de sa famille encore en vie. (Après leur arrivée à Damas) Yazid demanda après Ali Ibn Al-Hussain, et les femmes et les enfants qui étaient attachés avec des cordes. Ali Ibn Al-Hussain s’adressa à Yazid : Comment penses-tu que le Messager d’Allah réagirait s’il nous voyait attaché avec des cordes ? Yazid ordonna alors que les femmes et les enfants soient assis… Un Syrien se leva et dit : Prince de loyauté accorde la moi – en indiquant Fatima Bint Al-Hussain. Elle fut terrifiée, pensant que cela pourrait arriver. Elle s’aggripa à la robe de sa tante Zainab. Zainab a dit : Mensonge ! Il n’y a aucun de vous qui puisse faire cela. Yazid était en colère et répondit : Mensonge. Je peux le faire si j’en ai envi. Et elle lui dit : Non ! Allah ne le permettra pas jusqu’à ce que tu abandonnes notre religion et que tu en adoptes une autre. Ensuite Yazid les envoya à Medine(10)».
Ce récit a été rapporté par tous les historiens (11) à l’exception d’Ibn Taymiyyah.
Son désaccord concernant leur position élevée :
Ibn Taymiyyah a écrit abondement sur ce sujet. Des extraits de ses écrits sont repris ici.
Mais avant cela, des preuves certifiant le statut élevé des familles de tous les Prophètes et spécialement celle du Prophète Mohammed (sws) seront présentées.
Allah (swt) dit à propos de la famille d’Ibrahim (as) (12):
« Que la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions soient sur vous, gens de cette maison! Il est vraiment digne de louange et de glorification! »
Dans un autre chapitre et après avoir nommé 18 prophètes, Il (swt) dit (13):
« Chacun d’eux Nous l’avons favorisé par dessus le reste du monde. De même une partie de leurs ancêtres, de leurs descendants et de leurs frères et Nous les ont choisis et guidés vers un chemin droit. »
Allah (swt) nous Informe également dans le Saint Coran (14):
« Certes, Allah a élu Adam, Noé, la famille d’Abraham et la famille d’Imran au-dessus de tout le monde. En tant que descendants les uns des autres. »
Et en ce qui concerne le Prophète Ibrahim (as) Allah (swt) dit (15):
« Nous lui donnâmes Isaac et Jacob, et plaçâmes dans sa descendance la prophétie et le
Livre. »
Et de la même façon (16):
« Et Nous lui donnâmes Isaac et, de surcroît Jacob, desquels Nous fîmes des gens de bien.
Nous les fîmes des dirigeants qui guidaient par Notre ordre. »
Concernant la Famille du Prophète Mohammed (sws), Allah (swt) dit (17) :
« Allah ne veut que vous débarrasser de toute souillure, ٍ gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement. »
Et aussi (18):
« Dis : Pour ceci je ne vous demande aucune récompense sauf l’amour envers mes proches.»
Il est rapporté que le Prophète a dit à propos de l’Imam Ali, Fatima, Hassan et Hussein (as) (19):
Ô Allah ceux-là sont ma famille. Débarrasse-les de toute souillure et Purifie-les totalement.
Et lorsque le verset suivant fut révélé (20):
« Certes, Allah est Ses Anges prient sur le Prophète; ٍ vous qui croyez priez sur lui et adresses [lui] vos salutations. »
Les Compagnons demandèrent au Prophète : Comment devrons-nous appelé la bénédiction sur toi, Messager d’Allah ?
Il répondit :
Dis : Ô Allah, bénis Mohammed et les Gens de la Demeure de Mohammed comme Tu as béni Abraham et les Gens de la Demeure d’Abraham…
On rapporte aussi que le Prophète eut dit (21):
Je laisse avec vous les Thaqalayn (deux grandes choses) : le Livre d’Allah et les Gens de ma Demeure.
Ibn Taymiyyah, cependant, a écarté toutes ces preuves et a approuvé le point de vue suivant (22):
L’idée d’exalter les Gens de la Demeure du Prophète est un héritage de la période préislamique lorsque les gens de la demeure des chefs de clan occupaient les positions les plus élevées.
De façon similaire, l’exaltation d’Allah des Gens de la Demeure des Prophètes et des
Messagers et le fait de choisir parmi eux des leaders et des imams doivent aussi être observés comme tel par Ibn Taymiyyah. En prenant cette position, Ibn Taymiyyah a contredit des principes religieux de base et a tourné en dérision le Coran et la Tradition.
Ses tentatives de défendre ses points de vue personnels concernant le statut des Gens de la Demeure du Prophète ne s’arrêtaient pas à cela. Ainsi, il acceptait que lorsque le verset (fin du verset 33 de la Sourate 33) suivant a été révélé : “Allah ne veut que vous débarrasser de toute souillure, gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement”, le Prophète appela Ali, Fatima et leurs fils Al-Hassan et Al-Husayn et après les avoir couvert d’une étoffe, il dit :
“Ô Allah. Ils sont les Gens de ma Demeure. Débarrasse-les de toute souillure et purifie-les totalement”.
Mais son argument était qu’il ne fut accorder aucune distinction aux Gens de la Demeure du Prophète car “ce n’est qu’une invocation par le Prophète pour la purification des Gens de sa Demeure et cela ne signifie pas qu’Allah les a en effet purifié” (23).
Ibn Taymiyyah rejette aussi le fait que les deux versets suivants se réfèrent aux Gens de la Demeure du Prophète, contrairement à des assertions de commentateurs distingués :
Et ils donnent de la nourriture par amour pour Lui au pauvre, à l’orphelin, et aux captifs
Vous n’avez d’autres alliés qu’Allah, Son messager, et les croyants qui accomplissent la
Salat, s’acquittent de la Zakat, et s’inclinent (devant Allah). (24)
Le consensus parmi les commentateurs était que le dernier avait été révélé à l’occasion de l’offre de l’Imam Ali de son anneau à un mendiant alors qu’il s’inclinait en prière.
Ibn Taymiyyah, cependant, refusait d’accepter cela et toute tradition Prophétique concernant le haut statut de l’Imam Ali tel que ce fait, confirmé par tous les biographes, du choix du Prophète de l’Imam Ali comme son frère (25). Sur cet événement historique, Ibn Taymiyyah a commenté : “Le Prophète ne prit jamais Ali comme étant son frère” (26). De façon similaire, et sans prêter attention aux preuves irréfutables du contraire, il écartait comme faux tous les récits des vertus de l’Imam Ali.
Sa critique des Gens de la Demeure du Prophète :
Ibn Taymiyyah ne défendait non seulement les ennemis des Gens de la Demeure du Prophète, rejetait la position élevée de ces Gens de la Demeure, mais les critiquait aussi avec une passion typique de leur plus fort opposant. Premièrement, il rejetait tout avantage ou bénédiction provenant des Gens de la Demeure du Prophète en déclarant que “aucun avantage ou bénédiction n’est provenu d’eux” (27). Ce point de vue est diamétralement contradictoire au commandement du Prophète (28):
Je laisse avec vous ce que si vous les tenez vous ne serez pas égarés : le Livre d’Allah et mon descendant, les Gens de ma Demeure. Les deux seront inséparables jusqu’à qu’ils viendront à moi jusqu’au Bassin (au Paradis).
Et le commandement similaire (29):
Je laisse avec vous les Thaqalayn (les deux grandes choses). La première est le Livre d’Allah qui contient l’éclaircissement… et les Gens de ma Demeure. Je vous rappelle
Allah par les Gens de ma Demeure – et il répéta ces derniers mots trois fois.
Ibn Taymiyyah, cependant, interprétait ces textes pour convenir à ses fins (30):
La parole (du Prophète) rapporté par Muslim – si c’est authentique – n’inclut autre qu’un commandement pour obéir au Coran. Il ne commande pas à ce que les Gens de sa
Demeure doivent être suivis puisqu’il a dit : Je vous rappelle Allah par les Gens de ma
Demeure.
Comme on peut le voir, Ibn Taymiyyah néglige intentionnellement que le Prophète a aussi appelé les Gens de sa Demeure comme ‘la grande chose’.
Ibn Taymiyyah aimait aussi beaucoup répéter le récit non prouvé de l’engagement de l’Imam Ali avec la fille d’Abi Jahl alors que Fatima, la fille du Prophète, était encore en vie. Il a été établi que cette histoire avait été inventée par Al-Musawar Ibn Mukhra’ma et Al-Karabisi qui étaient connus pour leur animosité à l’encontre de l’Imam Ali et pour leur exaltation de ses ennemis (31). Al- Musawar Ibn Mukhra’ma avait l’habitude de demander la bénédiction sur Mu’awiya lorsqu’il mentionnait son nom. Néanmoins, il devint aussi un allié d’Al-Khawarij qui opposa Mu’awiya et Ali. Ils le rencontraient souvent pour écouter ses discours et le considéraient généralement comme étant un de leurs leaders (32). L’approbation d’Ibn Taymiyyah de leurs fausses allégations contre l’Imam Ali Ibn Abi Talib sert seulement à démontrer sa profonde haine à l’encontre de l’Imam.
Il exposa sa haine à nouveau lorsqu’il écrit ce qui suit au sujet de la guerre de l’Imam Ali (33):
Ali combattit pour subjuguer les gens et pour les rendre obéissant à Allah… Celui qui critique Mu’awiya pour être un agresseur peut être paré par les opposants de Ali qu’Ali était aussi un agresseur et une personne injuste qui combattit des gens dans l’obéissance… puisque celui qui tue des gens pour établir des règles cherche la corruption et un haut statut pour lui-même, et cela était le caractère de Pharaon. Allah dit dans son livre : ‘Cette demeure finale (Paradis) nous la distribuons à ceux qui ne cherchent ni un haut statut sur terre ni la corruption’.
Ibn Taymiyyah a obstinément poursuivi ces lignes contre Ali dans son livre Minhaj Al-Sunna, contrairement aux paroles authentiques du Prophète où il décrit les guerres de l’Imam Ali comme juste et donne l’ordre aux Musulmans de le soutenir comme l’indique le récit qui suit (34):
Le Prophète a dit : L’un d’entre vous se battra pour l’interprétation du Coran comme je me suis battu pour le défendre. Ses compagnons, parmi eux Abou Bakr et Omar, se sont approchés. Abou Bakr a dit : Est-ce moi ? Le Prophète répondit : Non ! Omar a également demandé : Est-ce moi ? Et le Prophète répondit : Non ! Ce sera celui qui répare mes chaussons … Ali avait l’habitude de faire cela. Abu Saeed Al-Khudari a dit :
Nous avons été chez Ali et nous lui avons raconté, mais il a fait comme si il avait déjà entendu cela du Prophète.
Pourtant Ibn Taymiyyah, a rejeté ce récit ainsi que le discours où le Prophète s’adresse à Ali, Fatima et ses enfants Al-Hassan et Al-Hussein (35): « Je suis en guerre avec ceux que vous combattez et en paix avec ceux avec qui vous êtes en paix ». Comme à son habitude, il n’a fourni aucune preuve soutenant son point de vue qui reste une simple allégation motivée par sa partialité personnelle (36).
En ce qui concerne la connaissance religieuse de l’Imam Ali, Ibn Taymiyyah le place dans un rang inférieur de celui d’un étudiant en théologie. Il revendiqua qu’aucun des 4 imams (sunnites) ou autre juriste distingué ne s’est inspiré de la connaissance religieuse de l’Imam Ali puisque Malik étudia avec les juristes de Médine qui ne se sont presque jamais référé à Ali. Et Abu Hanifa, Al-Shafi’I et Ahmed qui ont pris leur enseignement d’Ibn Abbas, qui fut un érudit indépendant et qui n’approuvait pas les points de vue de l’Imam Ali (37).
Ceci est une déclaration extrêmement partiale et incorrecte. Pour réfuter cela, il suffit de mentionner que l’un de ces quatre premiers imams sunnites, se nommant Al-Shafi’i, écrivit un livre afin de démontrer que toute la connaissance religieuse trouve sa source chez Ali et Ibn Abbas.
De plus, Ibn Qudama’ dans Al-Mug’ni a rapporté que Ibn Abbas a dit : « Lorsque nous prenions connaissance de certains point de vue de l’Imam Ali concernant un sujet, nous n’acceptions jamais le point de vue d’un autre. »
Ibn Abbas a également cité concernant la connaissance religieuse de l’Imam Ali: « il a été accordé à Ali nonante pourcent de toute la connaissance religieuse et il est la personne la plus savante concernant les dix pourcent restants » (38).
Finalement, pour poursuivre sa campagne persistante contre la famille du Prophète, il tenta de discréditer le mouvement d’Al-Hussein contre Yazid en écrivant (39):
(L’action d’Al-Hussein) a représenté un mauvais jugement dont les désavantages furent plus grands que ses avantages. Tout mouvement d’une personne contre un chef produit presque toujours plus de tort que de bon.
Manifestement, Ibn Taymiyyah a considéré tous ceux qui ont combattu la tyrannie et l’injustice comme étant des malfaiteurs qui, au lieu de cela, doivent acceptés les chefs injustes et se soumettront à leur autorité. Sa motivation qui le poussa à adopter un tel point de vue a fortement été expliqué par Al-Aq’ad (40):
S’il avait déclaré qu’Al-Hussein avait raison de dire que l’état (Omeyyade) était en tort, cela impliquerait que Yazid était coupable.
Il est clair (pour tout le monde) que les principes moraux ont étés mis de côtés… afin de prouver l’infaillibilité du chef au pouvoir et la culpabilité du précédent.
Mais quel genre de justification peut trouver Ibn Taymiyyah concernant l’assassinat d’Al- Hussein par Yazid (41):
Yazid n’est pas plus coupable que les juifs. Les juifs ont tués quelques-uns de leurs
Prophètes et tuer Al-Hussein ne peut pas être plus grave que tuer des Prophètes.
En effet, cette déclaration indique clairement la culpabilité de Yazid, et Ibn Taymiyyah manque d’objectivité.
Notes:
1- Ibn Taymiyyah, Ra’s Al-Hussain, pp. 200, 2
2- Al-Hafidh Al-Thahabi, Si’ar Alam Al-Nubala’, vol.13, p.132
3- Ibid., vol. 14, p. 125; Ibn Khulaqan, Wafiat Al-Ayan, vol.2, p. 384
4- Al-Kamil fi Al-Tareekh, vol. 3, p. 487; Tahtheeb Tarikh Dimashq, vol. 2, p. 384
5- Ibn Taymiyyah, Ra’s Al-Hussain, p. 207
6- Ibn Al-Imad Al-Hanbali, Shatharat Al-Thahab, vol. 1, pp. 68-69; Al-Shibrawi,
Al-Ithaf bi Hub Al-Ashraf, pp. 62, 66
7- Ibn Taymiyyah, Ra’s Al-Hussain, pp. 206-207; Al-Wasia Al-Kubra, p. 53.
8- Abu Al-Faraj Ibn Al-Jawzi, Al-Ra’d ala Al-Mutasib Al-Aneed; ‘Tarjamat Al-
Imam Al-Hussain’, Turathuna no.10, based on Ibn Saad’s Al-Tabaqat
9- Ibn Taymiyyah, Ra’s Al-Hussain, p. 197
10- Ibn Taymiyyah, Minhaj Al-Sunna, vol.2, p. 226
11- Ibn Taymiyyah, Ra’s Al-Hussain, p. 208
12- Ibn Al-Jawzi, Al-Ra’d ala Al-Mutasib Al-Aneed, pp. 49-50
13- Tarikh Al-Tabari; Al-Kamil fi Al-Tareekh; Al-Bidaia wa Al-Nihaia
14- Le Coran 11:73
15- Le Coran 6:86-87
16- Le Coran 3:33-34
17- Le Coran 29:27
18- Le Coran 21:72-73
19- Le Coran 33:33
20- Le Coran 42:33
21- Sahih Muslim, no. 2424; Sunan Al-Tirmathi no. 3205, 3787, 3871
22- Le Coran 33:56
23- Sahih Muslim, no. 2408; Sunan Al-Tirmathi no. 3788; Musnad Ahmed, vol. 3, p.
17
24- Ibn Taymiyyah, Minhaj Al-Sunna, vol. 3, p.269
25- Ibid., vol. 2, p 117
26- Le Coran 5:55
27- Ibn Saad, Al-Tabaqat Al-Kubra, vol. 3, p. 22; Sirat Ibn Husham, vol. 2, p. 109;
Ibn Hayan, Al-Sira Al-Nabawia, p.149; Al-Istiab, vol. 3, p. 35; Asa’d Al-Ghaba,
vol. 2, p. 221, vol. 4, pp. 16, 29; Uyun Al-Athar, vol. 6, p. 167; Al-Bidaia wa Al-
Nihaia, vol. 7, p. 348; Ibn Abi Al-Hadeed, Sharh Nahj Al-Balagha, vol. 6, p.
167; Al-Sayuti, Tarikh Al-Khulafa, p. 135; Al-Tirmathi, Al-Sunan, no. 3720; Al-
Baghawi, Masabih Al-Sunna, no. 4769; Al-Hakim, Al-Mustadrak, vol. 2, p. 119
28- Ibn Taymiyyah, Minhaj Al-Sunna, vol. 3, p. 14
29- Ibid., vol. 2, p. 84
30- Al-Tirmathi, Al-Sunan, no. 3788; Musnad Ahmed, vol. 3, p. 17; Al-Hakim, Al-
Mustadrak, vol. 3, p. 84
31- Sahih Muslim, no. 2408
32- Ibn Taymiyyah, Minhaj Al-Sunna, vol. 4, p. 85
33- Ibn Abi Al-Hadeed, Sharh Nahj Al-Balagha, vol. 4, p. 64
34- Siar Alam Al-Nubala, vol. 3, pp. 390, 393
35- Ibn Taymiyyah, Minhaj Al-Sunna, vol. 2, pp. 202-205, 232-234
36- Ahmed Ibn Hanbal, Al-Musnad, vol. 3, p. 82; Ibn Hayyan, Al-Saheeh, no. 6898;
Al-Hakim, Al-Mustadrak, vol. 3, p. 123; Al-Khateeb, Tarikh Baghdad, vol. 8, p.
423; Ibn Kuthair, Al-Bidaia wa Al-Nihaia, vol. 7, p. 375
37- Al-Tirmathi, Al-Sunan, no. 3870; Ibn Maja, Al-Sunan, no. 145; Musnad Ahmed,
vol. 2, p. 442; Al-Baghawi, Masabih Al-Sunna, vol. 4, p. 190
38- Ibn Taymiyyah, Minhaj Al-Sunna, vol. 2, p. 234
39- Ibid., vol. 4, pp. 142-143
40- Tabaqat Al-Fuqaha, p. 42
41- Ibn Taymiyyah, Minhaj Al-Sunna, vol. 2, p. 241
42- Abbas Mahmood Al-Aq’ad, Abu Al-Shuhada, p. 106
43- Ibn Taymiyyah, Minhaj Al-Sunna, vol. 2, p. 247