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Les captives de Karbala devant la cour d’Ubayd allah
Les captives de Karbala devant la cour d’Ubayd allah b. Ziyâd, 61 H.
Après le martyre de l’Imam al-Husayn (a) et la tragédie de Karbala, ‘Ubayd Allah b. Zîyâd ordonna de captiver la famille de l’Imam et de l’emmener à Koufa. Les sources historiques citent ce que subit la famille de l’Imam (a) à Koufa. La discussion entre Zaynab bt. Ali (a) et ‘Ubayd Allah b. Zîyâd est très connue parmi les événements rapportés dans les sources historiques.
Zaynab (a) et les gens de Koufa
Koufa fut la capitale de l’Irak et le lieu de gouvernement de l’Imam Ali (a). Cette ville fut aussi le lieu de résident des partisans et des amis de l’Imam Ali (a). Zaynab (a) y vécut en tant que fille du Calife. Les femmes avaient l’habitude de la saluer en s’adressant à elle, par des titres comme :
« fille du Commandeur des croyants (a) », « fille du Prophète d’Allah (s). », etc.
Elle était une figure extrêmement respectée par les habitants de Koufa.
Mais, au lendemain de l’événement de Karbala, elle y fut emmenée en tant que prisonnière. Ceux qui l’avaient toujours respectée l’observèrent avec douleur et tristesse. Il y a en avaient aussi, d’autres, qui jadis l’honoraient, mais, qui firent là, preuve d’une grande cruauté à son égard.
Elle était assise sur le dos d’un chameau sans selle. Au lieu de ressentir du remords et des regrets après l’assassinat du petit-fils du Prophète (s), certains gens de cette ville célébraient ce crime dans la liesse et la réjouissance !
D’un côté, il y avait cette masse au comportement si inhumain, et de l’autre, il y avait la souffrance de ces femmes (Zaynab (a) et les autres captives de Karbala) assises sur des chameaux non sellés et précédées par les têtes de ces êtres chers (les martyrs de Karbala), brandies sur les lances. Un groupe d’enfants assoiffés tentaient tant bien que mal de rester debout; l’Imam as-Sajjâd (a), enchaîné et attaché, terminait cette macabre procession : au-dessus d’eux, il y avait des hordes de spectateurs qui tournaient en dérision cette scène pathétique et cruelle.
Y’a-t-il quelqu’un qui a songé de se mettre à la place de Zaynab (a), afin de toucher du doigt la violence de sa condition ? Ce n’est pas une tâche aisée que de relever la tête et de délivrer un sermon lorsque qu’on se trouve isolé et écrasé sous le poids d’une telle calamité.
Pour être efficace, un discours doit être prononcé dans certaines conditions : l’orateur ne doit pas être soumis à aucune tension psychologique, mais, dans un état de sérénité. Il ne doit pas être tourmenté par la soif et la faim et encore moins, submergé par la tristesse et la douleur. Aucune de ces conditions n’était remplie ce jour-là.
La faim et la soif de l’oratrice, Zaynab (a), avaient atteint son paroxysme et elle était sujette à toutes sortes d’émotions et de contraintes physiques. Les enfants pleuraient dans cette atmosphère pleine d’hostilité. Le regard de chaque spectateur était rempli de crueté. Mais, Zaynab (a) avait hérité de son père, son éloquence et sa notoriété.
Grâce à ses talents et son éloquence, lorsqu’elle commença à s’adresser au public, elle parvint à toucher les cœurs des plus rudes des assassins. Ses mots pénétrèrent le cœur de l’auditoire comme un couteau dans la chair et leurs yeux furent bientôt humides. Les gémissements devinrent des lamentations, des larmes et des cris.
Discours de Zaynab (a)
Lorsque Zaynab (a) se décida à parler, un seul de ses signes figea tout le monde, aussi bien les humains que les animaux.[1] Son aura, sa passion, sa domination, sa notoriété dans cet univers, malgré toutes ces épreuves, mais surtout son recul et son maîtrise de soi, faisaient d’elle une personne au-dessus de tous les éloges. Elle entama alors, cet incroyable sermon :
” Louange à Allah, à qui nous dédions toutes nos prières et que Sa Bénédiction soit sur mon père, Muhammad (s), et sur sa descendance immaculée.
Ô peuple de Koufa, ô peuple de la duperie et de la trahison, vous vous lamentez pour nous ! Que jamais ne tarissent vos larmes, que jamais ne se taisent vos supplications. Vous êtes semblables à celle qui défait le fil de son fuseau après l’avoir solidement tordu.
Vous avez cru au Saint Prophète (s), mais, vous avez vous-même trahi votre engagement. Car, vous considérez vos serments, comme un sujet d’injure entre vous. Il n’y a parmi vous que des courtisans, vaniteux, vicieux, orgueilleux et cruels. En réalité, vos agissements ne relèvent que de la flatterie de servants aux maîtresses et vous médisez en cachette comme des ennemis. Vous êtes telle qu’une végétation sur un marécage, comme une prairie sur un fumier, comme un ornement d’argent sur un tombeau. Vos paroles sont pleines d’éclats mais vos actes sont détestables. Le mal que vous avez commis causera votre perdition et certainement la colère d’Allah s’abattra sur vous et vous demeurerez éternellement dans le châtiment.
Vous pleurez, alors que vous avez décimé de vos propres mains nos bien-aimés. Pourquoi donc, gémissez-vous ? Par Allah, vous devriez pleurer abondamment et rire peu. Par ce crime et votre trahison, vous ne récolterez que disgrâce et discrédit. Jamais, vous ne vous débarrasserez de cette souillure. Jamais, vous ne parviendrez à laver cet affront : celui de l’assassinat du fils du Sceau des Prophètes (s), le seigneur de la jeunesse du Paradis, le refuge des meilleurs d’entre vous, l’espoir de ceux qui vivent dans l’oppression, le phare des preuves d’Allah et le guide de la Sunna (al-Husayn (a)). Qu’Allah vous châtie pour votre horrible méfait.
Désormais vos efforts seront vains, vos mains vont se flétrir, vos transactions vous conduiront à votre défaillance. Vous encourez la punition d’Allah et vous serez très certainement condamnés à la disgrâce et à l’humiliation.
Ô peuple de Koufa ! Soyez maudits ! Savez-vous quel être chéri du Prophète (s) vous avez mis à mort, et les voiles de quelles femmes vous avez offensé ? Savez-vous le sang de qui avez-vous versé, et quel tabou avez-vous transgressé ? La gravité de votre péché pourrait fendre les cieux, diviser la terre et réduire en poussière les montagnes. Vous avez commis un acte innommable. Il ne serait point étonnant de voir se déverser sur vous une pluie de sang et votre rétribution sera une torture encore plus terrible. Personne n’y trouvera assistance et méfiez-vous, il n’y aura ni répit, ni sursis. Dieu ne se presse pas pour punir et Allah ne craint pas la vengeance. En vérité, votre Seigneur est à l’affût. »[2]
Les soldats de l’armée d’Umar b. Sa’d firent passer les captifs par des ruelles de Koufa et les emmenèrent auprès de ‘Ubayd Allah b. Zîyâd dans son palais. Ce dernier disputa avec Zaynab bt. Ali (a).[3]
Ubayd Allah ordonna à ses soldats de tuer l’Imam as-Sajjâd (a). Mais après la réaction très forte de Zaynab bt. Ali (a) et celle de l’Imam, il ne le fit pas.[4]
Ubayd Allah b. Zîyâd
‘Ubayd Allah b. Zîyâd, connu sous le nom Ibn Zîyâd (33 H – 67 H), fut un des commandants des Omeyyades et un des responsables de la tragédie de Karbala et du martyre de l’Imam Husayn (a).
‘Ubayd Allah fut l’émir de Bassora et en l’an 60 de l’Hégire, après les révoltes à Koufa, Yazid b. Muawiya le nomma comme l’émir de Koufa et lui confia la neutralisation de la révolte de l’Imam Husayn (a). En l’an 65 H, il réussit à réprimer la révolte des Tawwâbîn.
Du fait de son mauvais rôle dans la tragédie de Karbala, il est une des personnes les plus détestées parmi les chiites duodécimains.
Généalogie
Abû Hafs ‘Ubayd Allah b. Zîyâd b. Abîh, naquit d’une mère esclave, nommée Marjâna.[5] Certains lient sont identité uniquement à sa mère (cela fait allusion à la méconnaissance de son père, et donc l’impureté de sa mère dans sa conception) et l’appellent Ibn Marjâna, pour l’humilier.
D’après des sources, son père, Zîyâd b. Abîh, fut un des commandants Omeyyades et un homme réputé dur contre les révoltes dans les régions islamiques. Il y a de différents avis sur la généalogie de Zîyâd b. Abîh, et en général on dit que son père est inconnu. C’est pour cela qu’il a été appelé Ibn Abîh – c’est à dire le fils de son père. Il est dit qu’Abu Sufyan considérait Zîyâd (père de ‘Ubayd Allah) le fruit de son adultère avec Sumayya. Ce fut pour cette raison que Muawiya b. Abi Sufyan considérait Zîyâd comme son frère.[6]
Particularités
D’après certaines sources, ‘Ubayd Allah b. Zîyâd faisait de l’adultère.[7] Il est dit que ‘Ubayd Allah fut un homme dur, impitoyable et imprudent. Les sources de biographies le considérèrent comme un orgueilleux.[8]
D’après les rapports, en supprimant les kharidjites à Bassora, il fit preuve d’une violence étonnante.[9]
Manque de respect à la tête de l’Imam Husayn (a)
Lorsque les captifs furent auprès de ‘Ubayd Allah b. Zîyâd, on apporta la tête de l’Imam al-Husayn (a) dans le palais. D’après certains rapports, ‘Ubayd Allah frappa les dents et les lèvres de l’Imam al-Husayn (a) par un bâton, sans aucun respect. En voyant cela, Zayd b. Arqam, un compagnon du Prophète (s) qui y fut présent, pleura et dit :
« Enlève ce bâton des lèvres d’al-Husayn (a). Je jure par Allah ; j’ai vu plusieurs fois le Prophète (s) embrasser ces lèvres ».
‘Ubayd Allah se fâcha contre lui et dit :
« Que Dieu te fasse pleurer ! Pourquoi pleures-tu ? Pour la conquête divine ? Je jure par Allah, si tu n’étais pas vieux et que je ne savais pas que tu perds la raison, je t’aurais décapité ».
En entendant cette parole, Zayd b. Arqam quitta le palais de ‘Ubayd Allah.[10]
Discussion de Zaynab bt. Ali (a) et ‘Ubayd Allah
D’après les sources, lorsque les captifs entrèrent dans le palais de ‘Ubayd Allah b. Zîyâd, Zaynab (s), habillée de vêtements déchirés et poussiéreux, s’assit dans un coin sans regarder ‘Ubayd Allah et sans le saluer. ‘Ubayd Allah b. Zîyâd lui demanda trois fois : « Qui es-tu ? », mais Zaynab bt. Ali (a) ne lui répondit pas.
Enfin, une personne lui dit :
« Elle est Zaynab (a), la fille d’Ali b. Abi Tâlib (a) ».
Du fait que ‘Ubayd Allah n’eut pas de réponse de la part de Zaynab (a), se fâcha fortement. Il dit alors à Zaynab (a) :
« Louange à Allah, Qui a découvert votre vrai visage et montra aux gens vos mensonges ».
Zaynab (a) lui répondit :
« Louange à Allah, Qui nous a honorés grâce à Son Prophète (s) et nous a débarrassés de toute souillure. Allah découvre le vrai visage de celui qui fait des péchés et qui ment et nous ne le sommes pas ».
‘Ubayd Allah lui dit :
« As-tu vu ce que Dieu a fait avec vous ? »
Zaynab (a) répondit :
« De la part d’Allah, je n’ai vu que la beauté. Allah a destiné pour notre famille d’être martyrisé. Et nos hommes se dépêchèrent bravement vers le champ de bataille. Allah vous réunira au Jour Dernier et vous jugera. A ce moment-là, tu verras qui sera heureux ? Que ta mère te perde, ô fils de Marjâna ! »
‘Ubayd Allah b. Zîyâd se fâcha et décida de tuer Zaynab (a), mais ‘Amr b. Hurayth le dissuada. Donc, ‘Ubayd Allah dit à Zaynab (s) :
« Allah m’a apaisé par l’assassinat de ton frère tyran et celui de vos partisans ».
Zaynab (s) lui répondit :
« Par Allah ! Tu as tué mon Maître. Tu as coupé les branches de ma famille. Si c’est cela qui t’apaise, oui, que tu en sois apaisé ».
Ibn Zîyâd dit :
« Elle parle comme son père, poétique et éloquent ».[11]
Vers Damas (Châm)
Image de l’emplacement des captiss de Karbala dans la mosquée des Omeyyades à Damas.
Nous ne connaissons pas exactement le chemin que l’armée d’Umar b. Sa’d prit pour aller à Damas. Mais d’après les endroits bénis construits en hommage à l’Imam al-Husayn (a) entre Koufa et Damas, nous pouvons dessiner le chemin ci-dessous :
Station de Ra’s al-Husayn (a) à Mossoul : D’après Hirawî, cet endroit existait jusqu’au septième siècle de l’Hégire.[12]
Mosquée de l’Imam as-Sajjâd (a) et la station de Ra’s al-Husayn (a) à Nusaybin (une ville du sud-est de la Turquie, située dans la province de Mardin). Il est dit que la trace du sang de l’Imam al-Husayn (a) persiste toujours en ce lieu.[13] Hirawî enregistra cet endroit sous le nom de Mashhad an-Nuqta.[14]
Station de Turh
Station de Hajar : où ils mirent la tête de l’Imam al-Husayn (a) lors de leur repos.[15]
Stations de la montagne Al-Jawshan : Cette montagne se situe à Alep. Il est probable que ce soit le même station où un moine donna tous ses biens pour avoir la tête de l’Imam pour une nuit.[16]
Station de Humât se situe à l’intérieur d’Alep.[17]
Station de Hims[18]
Station de Ba’labak : Il y a une mosquée dans cette station, dans laquelle, d’après certains historiens, il y avait des traces de la tête de l’Imam al-Husayn (a).[19]
Station de Ra’s al-Husayn (a) et la station de l’Imam as-Sajjâd (a) ) à Damas : ces deux stations se situent à côté de la Grande Mosquée des Omeyyades.[20]
Soldats Omeyyades qui accompagnèrent les captifs
‘Ubayd Allah b. Zîyâd envoya certains soldats avec la caravane des captifs, dont Shimr b. Dhi al-Jawshan, Târiq b. Muhaffiz b. Tha’labat et Zahr b. Qays.[21]
Comportement des soldats Omeyyades
D’après Ibn A’tham et Khârazmî, les soldats Omeyyades se comportaient avec les captifs comme les païens.[22] L’Imam as-Sajjâd (a) dit :
« Ils m’ont obligé de monter à un cheval sans litière. La tête de l’Imam al-Husayn (a) était sur une lance et les femmes de notre caravane la regardaient. Si une personne d’entre nous pleurait, ils la frapperaient avec leurs lances. Nous avons passé la route entière dans cet état. Lorsque nous sommes arrivés à Châm, un d’eux s’écria en disant : « Ô gens, ceux-ci sont les captifs d’une famille maudite ! » ».[23]
A Châm
Embellir la ville :
Sous l’ordre de Yazid, les gens de Châm embellirent toute la ville à l’arrivée des captifs. Sahl b. Sa’d Sâ’idî fut un des narrateurs qui décrivirent l’état de joie extraordinaire des gens de Châm lors de l’arrivée des Ahl al-Bayt (a).[24]
Jour d’arrivée des captifs :
D’après les rapports historiques, ce fut le 1 du mois de Safar, où les têtes des martyrs arrivèrent à Châm.[25] Ce jour-là, les captifs entrèrent à Damas par la porte qui s’appelait Bâb Tûmâ et les soldats les placèrent dans un endroit spécial consacré aux captifs.[26]
Rapport à Yazid :
Après avoir fait passer les captifs par les rues de la ville, les soldats entrèrent dans le palais de Yazid. Zahr b. Qays prit la parole et informa alors Yazid de ce qui se passa à Karbala.[27]
Les soldats Omeyyades dans le palais de Yazid :
En entendant la nouvelle de la tragédie de Karbala, Yazid ordonna d’embellir son palais, invita les chefs de la ville et ordonna à ses soldats de faire entrer les captifs dans le palais.[28] D’après les rapports, les captifs, enchaînés, et attachés l’un à l’autre par des cordes, entrèrent dans le palais de Yazid.[29] A ce moment-là, Fatima bt. al-Husayn (a) dit :
« Ô Yazid, est-ce que les filles du Prophète (s) méritent d’être captives ? »
En entendant sa parole, les gens présents et les membres de la famille de Yazid se mirent à pleurer.[30]
Comportement de Yazid avec la tête de l’Imam al-Husayn (a) devant les captifs :
Devant les captifs, Yazid mit la tête de l’Imam al-Husayn (a) dans un récipient en or[31] et le frappa avec un bâton.[32] Lorsque Sukayna bt. al-Husayn (a) et Fatima bt. al-Husayn (a) virent cette attitude et ce manque de respect de la part de Yazid à l’égard du petit-fils bien-aimé du Prophète (s), elles s’écrièrent tellement fort que les femmes de Yazid et les filles de Muawiya se mirent à pleurer.[33]
D’après l’Imam ar-Ridâ (a), Yazîd mit la tête de l’Imam al-Husayn (a) dans un récipient en or, mit son plateau du repas sur ce récipient et commença à manger et à boire de la bière avec ses compagnons. Puis, il mit son plateau de jeu sur le récipient, et jouèrent avec ses amis aux échecs. Lorsqu’il gagnait, il buvait de la bière et jetait le reste de sa bière dans le récipient où se trouvait la tête de l’Imam al-Husayn (a).[34]
Opposition de certaines personnes présentes :
Certains gens présents dans cette réception, s’opposèrent contre Yazid pour ce qu’il fit avec la tête de l’Imam al-Husayn (a) et le blâmèrent. Lorsque Yahya b. Hakam, le frère de Marwân b. Hakam blâma Yazid, ce dernier le frappa la poitrine avec un coup-de-poing.[35] Abû Barza al-Aslamî fut une des personnes qui critiquèrent Yazid, mais Yazid ordonna de le faire sortir de son palais.[36]
Lieu de résidence des captifs :
D’après les rapports, pendant leur séjour à Châm, ils furent dans deux lieux. D’abord, dans une des ruines sans toit à Damas[37], où eut lieu la célèbre histoire tragique de la mort de Ruqayya, la fille de l’Imam al-Husayn (a). Elle mourut sous l’effet des tortures et par le chagrin de la perte tragique de son père.[38] Les captifs y restèrent deux jours, mais après les discours de l’Imam as-Sajjâd (a) et ceux de Zaynab bt. Ali (a), les soldats les déplacèrent à un endroit près du palais de Yazid.[39]
Durée de leur séjour à Châm :
D’après la plupart des historiens, les captifs restèrent trois jours à Châm.[40] D’après ‘Imâd ad-Dîn at-Tabarî, ils y restèrent une semaine[41] et d’après Sayyid b. Tâwûs, un mois.[42]
Retour à Médine
Nous ne savons pas exactement le jour du retour des captifs à Médine et que s’ils passèrent par Karbala au moment de leur retour à Médine. D’après certains, sur leur chemin de retour à Médine et au quarantième jour après le jour du martyre (Achoura), les captifs arrivèrent à Karbala. Mais certains chercheurs comme Cheikh Abbas al-Qummî[46] et Muhaddith an-Nûrî pensent que cette visite de Karbala, quarante jours après l’Achoura est impossible.
Arrivée à Médine
Lorsque les captifs arrivèrent près de Médine, l’Imam Sajjâd (a) ordonna d’y camper. Aussi, il ordonna à Bashîr b. Hadhlam d’aller à Médine et d’informer les gens de ce qui s’était passé à Karbala et à l’Imam Husayn (a).
Bashîr alla à Médine, se tint debout à côté de la mosquée du Prophète (s) et récita ces vers :
« Ô gens de Yathrib, ne restez plus dans cette ville, car Husayn (a) a été tué et je ne cesse de pleurer. Son corps est ensanglanté à Karbala et sa tête a été mise sur une lance ».[43]
Il informa les gens de Médine du campement de l’Imam as-Sajjâd (a) en dehors de la ville. En entendant la nouvelle, les gens sortirent de leurs maisons en se lamentant et se frappant le visage. Après le jour du décès du Prophète (s), personne ne vit Médine autant triste que le jour de l’arrivée des captifs.[44]
Notes:
- -Ardistnî, Ahmad Sadiqî, Zaynab Qahrmãn Dukhtir Ali, p 227-228.
- -Abû Mikhnaf, Waqi’at At-Taf, p 311.
- -Cheikh al-Mufîd, Al-Irshâd, v 2 p 115 – 116 ; Tabarî, Târîkh at-Tabarî, v 5 p 457
- -Ibn A’tham al-Kûfî, Al- Futûh, v 5 p 123 ; Khârazmî, Maqtal al-Husayn (a), v 2 p 43
- -Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, v 4 p 75
- -Ibn Abd al-Birr, Al-Istî’âb, v 2 p 525
- -Cheikh al-Mufîd, Al-Ikhtisâs, p 73
- -Ziriklî, Al-A’lâm, v 4 p 193
- -Dinwarî, Akhbâr at-Tiwâl, p 269 – 270 ; Tabarî, Târîkh at-Tabarî, v 7 p 185 – 187
- -Cheikh al-Mufîd, Al-Irshâd, vol 2, p 114 – 115
- -Cheikh al-Mufîd, Al-Irshâd, v 2 p 115 – 116
- -Ja’far Muhâjir, Kârivâné Gham, p 29
- -Hirawî, Al-Ishârât ilâ Ma’rifat az-Zîyârât, p 66
- -Hirawî, Al-Ishârât ilâ Ma’rifat az-Zîyârât, p 66
- -Ibn Shadâd, Al-A’lâq al-Khatîrat, p 178
- -Hamawî, Mu’jam al-Buldân, v 2 p 186
- -Ibn Shahr Âshûb, Manâqib Âl Abi Talib, v 4 p 82
- -Ibn Shahr Âshûb, Manâqib Âl Abi Talib, v 4 p 82
- -Muhâjir, Kârivâné Gham, p 36 – 38
- -Ibn ‘Asâkir, Târîkh Madînat Dimashq, v 2 p 304
- -Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, v 3 p 416 ; Dinwarî, Akhbâr at-Tiwâl, p 384 – 385
- -Ibn A’tham, Al-Futûh, v 5 p 127 ; Khârazmî, Maqtal al-Husayn (a), v 2 p 55 – 56
- -Sayyid b. Tâwûs, Iqbâl al-A’mâl, v 3 p 89
- -Cheikh as-Sadûq, Amâlî, Majlis 31, p 230
- -Abû Rayhân Bîrûnî, Al-Âthâr al-Bâqîya, p 331
- -Ibn A’tham, Al-Futûh, v 5 p 129 – 130
- -Tabarî, Târîkh Tabarî, v 5 p 460
- -Tabarî, Târîkh Tabarî, v 5 p 461
- -Sayyid b. Tâwûs, Al-Luhûf, p 213
- -Ibn Namâ, Muthîr al-Ahzân, p 99
- -Khârazmî, Maqtal al-Husayn (a), v 2 p 64
- -Ya’qûbî, Târîkh Ya’qûbî, v 2 p 64
- -Ibn Athîr, Al-Kâmil fi at-Târîkh, v 2 p 577
- -Cheikh as-Sadûq, ‘Uyûn Akhbâr ar-Ridâ (a), v 1 p 25
- -Tabarî, Târîkh at-Tabarî, v 5 p 465
- -Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, v 3 p 416
- -Cheikh as-Sadûq, Al-Amâlî, p 231 hadith 4
- -Imâd ad-Dîn at-Tabarî, Kâmil Bahâ’î, v 2 p 179
- -Cheikh al-Mufîd, Al-Irshâd, v 2 p 122
- -Tabarî, Târîkh at-Tabarî, v 5 p 462 ; Khârazmî, Maqtal Khârazmî, v 2 p 74
- -Imâd ad-Dîn at-Tabarî, Kâmil Bahâ’î, v 2 p 302
- -Sayyid b. Tâwûs, Al-Iqbâl, v 3 p 101
- -Qummî, Muntaha al-Âmâl, p 524 – 525
- -Sayyid b. Tâwûs, Al-Luhûf, p 227
- -Sayyid b. Tâwûs, Al-Luhûf, p 227