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Nous croyons qu’Allah Tout-Puissant ramènera tous les hommes à la Vie après leur mort, le Jour Promis, pour récompenser les vertueux, et punir les pécheurs. Tous les adeptes des Religions divines, et tous les philosophes croyants sont d’accord, à l’unanimité, sur ce point. Quant au Musulman, il ne peut que croire absolument à cette Résurrection, dès lors qu’il croit en Allah et au fait que Mohammad est le Messager qu’Allah a envoyé pour apporter la Guidance et la Religion vraie, et pour révéler le Saint Coran qui nous parle de la Résurrection, de la Récompense, de la Punition, du Paradis et de ses Bénédictions, de l’Enfer et de ses flammes. En effet, le Coran parle explicitement et implicitement de tout cela dans un millier de Versets environ.
Les Musulmans Chiites, quant à eux, croient non seulement à la Résurrection, mais aussi que les morts seront ramenés à la vie sous leur forme, avec leur corps et leur âme originels. Ils considèrent cette croyance comme l’une des croyances de l’Islam, et s’appuient sur le Saint Coran pour le corroborer:
«L’homme pense-t-il que Nous ne rassemblerons pas ses ossements? Nous avons certainement le pouvoir de les restaurer, jusqu’aux bouts des doigts» (Sourate al-Qayâmah, 75:3-4), et:
«S’il y a quelque chose qui t’étonne, ce serait la parole de ceux qui disent: “Lorsque nous serons poussière, reviendrons-nous vraiment de nouveau à la vie?”» (Sourate al-Ra`d, 13:5).
«Avons-Nous échoué dans l’accomplissement de la première création? (Nous avons un pouvoir total sur toute chose) Cependant, les incroyants sont dans la confusion à propos de la vie future» (Sourate Qâf, 50:15).
La Résurrection corporelle n’est, schématiquement, que le retour de l’homme à la vie, le Jour du Jugement, sous sa forme originelle, après avoir été mort et décomposé. Il n’est pas nécessaire de croire à plus de détails concernant cette croyance simple et générale à laquelle nous appelle le Coran, tout comme il n’est pas nécessaire de croire à plus de précision que n’en apporte le Coran à propos de ce qui suit la Résurrection corporelle, à savoir, par exemple, le Compte des actions de l’homme, le Pont (al-Çerât), la Balance (al-Mîzân), le Paradis, l’Enfer, la Récompense et le Châtiment. Car savoir exactement et en détails si les corps reviendront sous leur forme originelle ou sous une forme similaire lors de la Résurrection corporelle, si les âmes périront comme les corps ou bien si elles survivront jusqu’à ce qu’elles retournent aux corps le Jour de la Résurrection, si la Résurrection concerne seulement l’homme ou bien si elle s’applique également à toutes les sortes d’animaux, si elle s’opérera d’un seul coup ou progressivement, n’est accessible qu’à des savants versés dans ces questions.
Il nous suffit aussi de croire au Paradis et à l’Enfer, sans avoir besoin de savoir s’ils sont déjà créés, s’ils se trouvent dans les Cieux ou sur Terre, ou si l’un d’eux est dans les Cieux et l’autre sur Terre.
De même, lorsque nous croyons à la Balance, il n’est pas nécessaire de savoir s’il s’agit d’une entité spirituelle ou si elle est matérielle, avec plateaux. Il n’est pas nécessaire non plus de savoir si le Pont est matériel, comme la lame d’une épée, ou mince comme un cheveu, ou bien s’il s’agit d’une voie spirituelle. En un mot, il n’est nécessaire de savoir si le Pont est matériel ou d’une autre nature.(1)
L’Islam a présenté la Résurrection corporelle sous sa forme la plus simple. Si quelqu’un cherche à aller au-delà de ce que le Coran dit à ce propos pour entrer dans les détails, afin de satisfaire sa curiosité, ou d’effacer un doute que les non-croyants lui auraient suggéré par des arguments rationnels ou des raisonnements logiques, il risque d’aller au-devant de difficultés et de souffrir de conflits intérieurs sans fin.
Rien, dans notre Religion, ne nous incite à perdre notre énergie dans la recherche de tels détails, qui ont rempli les livres des théologiens et des philosophes. Aucune nécessité religieuse, sociale ou politique non plus ne justifie les controverses et les polémiques qui ont fait couler beaucoup d’encre, en vain, sur ces détails.
Les doutes et les scepticismes qu’on soulève à propos de ces détails peuvent être facilement dissipés par notre conviction que l’homme est incapable d’atteindre la solution de ces problèmes qui dépassent l’entendement humain, qui sont hors de la portée de notre esprit, et qui se situent au-dessus de notre niveau terrestre. Il nous suffit de savoir qu’Allah Omniscient et Omnipotent nous a informé de la réalité de la Résurrection et de l’avènement du Jour du Jugement. La science, l’expérimentation, et toute autre méthode de vérification humaine sont absolument incapables d’aborder une chose qui est au-delà de la compréhension de l’homme tant qu’il vit en ce bas-monde. Dès lors, l’homme ne peut ni accepter, ni rejeter la croyance à la Résurrection, jusqu’à ce qu’il meure et qu’il soit transféré de ce monde-ci vers le Monde Eternel. Comment pourrait-il donc la prouver ou la nier par sa pensée indépendante ou par son expérience? A moins, bien entendu, de se livrer à la conjecture, à la spéculation, à l’exclusion et à l’étonnement pour juger ce qu’il ne connaît pas. Or, de par la nature de son esprit, l’homme s’étonne de tout ce à quoi il n’est pas habitué et de tout ce qu’il n’a pas touché par sa connaissance ou ses sens, exactement comme celui qui s’étonne par ignorance de la vérité de la Résurrection et du Jour du Jugement: «Qui fera revivre les ossements qui auront été réduits en poussière?» (Sourate Yâs-Sîn, 36:78). La seule raison de son étonnement, c’est le fait de n’avoir jamais vu un mort arrivé au stade de la décomposition revenir à la vie. Mais il oublie comment il a été lui-même créé de rien, et comment les particules de son corps, dispersées çà et là dans la terre et l’atmosphère, se sont transformées en une forme humaine douée d’esprit et de parole. Le Saint Coran dit à ce propos: «L’homme ne pense-t-il pas à la façon dont Nous l’avons créé d’une goutte de sperme? Et maintenant (au lieu d’être humble et reconnaissant) il devient désobéissant. Il nie la Résurrection, mais il a oublié sa création”(Sourate Yâs-Sîn, 36: 77-78). Et: “[O Mohammad! Dis-lui:] Celui qui l’a créé une première fois le fera revivre. Il a la meilleure connaissance de tout la création.” (Sourate Yâs-Sîn, 36:79)
Donc, nous demandons à l’homme qui nierait la Résurrection, alors qu’il a accepté la croyance en le Créateur de l’Univers, en Son Pouvoir, en la Prophétie de son Envoyé, et en tout ce que ce dernier a apporté, et alors qu’il est incapable de saisir les secrets de sa création à travers sa connaissance et son intelligence, et alors qu’il ignore comment il a été élaboré à partir d’une goutte de sperme qui n’a ni volonté, ni bon sens, ni perception de sa propre existence, et qui aboutit à un homme doué d’intelligence et de bon sens, et pourvu de sentiments et de sens de la proportion(2), nous demandons à cet homme pourquoi il s’étonne après tout cela qu’il puisse revenir à la vie après qu’il aura été réduit en ossements et en poussière, et pourquoi il essaie ainsi de chercher à atteindre à une connaissance qui ni son expérience, ni son savoir ne sont capables d’appréhender.
Il faut dire à un tel homme qu’il n’a d’autre possibilité que de se résigner humblement et de reconnaître cette vérité qui nous a été révélée par le Créateur de l’Univers, le Tout-Puissant qui a créé de néant et de poussière ce même homme sceptique. Il faut lui dire que toute tentative de sa part de découvrir ce que sa science et son savoir ne peuvent absolument ni découvrir, ni saisir, est puérilité, spéculation vaine, et regard absurde dans des ténèbres noires.
Bien que l’homme ait atteint un haut degré de progrès et d’avancement dans le domaine de la science et de la technologie: découverte de l’électricité et du radar, et de l’atome, avec les différentes applications étonnantes, ainsi que nombre d’autres découverts qui auraient été impossibles ou même simplement inimaginables il y a quelques siècles, il est toujours incapable de comprendre leur vraie nature (par exemple, celles de l’électricité et de l’atome). Dans ces conditions, comment pourrait-il espérer comprendre les secrets de la création, ou découvrir les faits relatifs à la Résurrection et au Jour du Jugement?
Ce qui doit occuper et intéresser l’homme, après qu’il a cru à l’Islam, c’est d’éviter de se soumettre à ses bas désirs, de penser à améliorer son sort dans ce bas-monde et dans l’Autre Monde, d’œuvrer en vue de se rapprocher d’Allah, de réfléchir aux difficultés qu’il rencontrera, après sa mort, dans sa tombe, et lors de sa Résurrection, et quand il se trouvera devant Allah l’Omniscient et l’Omnipotent pour répondre de ses actions dans ce bas-monde. C’est pourquoi il doit se préparer à ces échéances et suivre tout de suite la Voie de la Piété. Allah dit, en effet:
«Redoutez le Jour où chaque âme sera responsable d’elle-même, où aucune intercession(3) ni aucun rachat ne seront acceptés, et où personne ne sera secouru» (Sourate al-Baqarah, 2:48).
Notes:
1-Voir Kachf al-Ghetâ’, par al-`Allamah Kâchef-ul-Ghetâ’.
2-Le Coran dit: «Nous avons créé l’homme d’argile fine, puis nous en avons fait une goutte de sperme contenue dans un réceptacle solide; puis, de cette goutte, nous avons fait un caillot de sang, puis, de cette masse nous avons créé des os; nous avons revêtu les os de chair, produisant ainsi une autre création.» (Sourate al-Mo’menoun, 23:12-14)
3-Cela signifie que les pécheurs ne mériteront aucune intercession