Treize Jumâdâ al-Âkhira Décès d’Umm al-Banîn(P)

2023-12-27

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Treize Jumâdâ al-Âkhira Décès d’Umm al-Banîn(P)

13 de mois Jamadi al-Akhir : l’anniversaire de la mort d’Umm al-Banîn, la mère d’Abi al-Fazl al-Abbas (P)

Fatima bt. Hizâm, connue sous le nom d’Umm al-Banîn fut une des épouses de l’Imam Ali (a) et une des personnalités très honorées parmi les chiites.

Elle fut la mère d’Abbas b. Ali, d’Abd Allah, Ja’far et Uthman qui furent tous tués en martyre à Karbala. Du fait qu’elle eut quatre fils, elle fut nommée Umm al-Banîn.

Après la tragédie de Karbala, Umm al-Banîn se lamentait pour l’Imam al-Husayn (a) et ses enfants d’une façon qui affectait même les ennemis des Ahl al-Bayt (a). Umm al-Banîn fut enterrée dans le cimetière d’al-Baqî’.

Umm al-Banîn est la glorieuse mère d’Abbas b. Ali. Elle s’appelait Fatima bt. Hizâm. Les historiens ont fait référence à son nom parmi les noms de onze mères dont chacune était connue pour sa gloire, son honneur et sa bonne réputation[1]. Son père aussi était l’une des personnalités les plus célèbres des Arabes et était le chef de son peuple.

Les historiens ont également mentionné de nombreux noms d’ancêtres de cette grande dame qui étaient bien connus pour leur équitation, leur héroïsme et leur courage[2]. En conclusion, Umm al-Banîn appartenait à l’une des familles les plus célèbres dans les domaines de l’honneur, de l’ouverture, de la noblesse, du courage et de la bravoure.

Lorsque l’Imam ‘Ali (Que la paix de Dieu soit sur Lui) a perdu sa femme Fatima (P), la fille du Prophète Mohammad (Que la paix de Dieu soit sur Lui et Sa Famille immaculée), il a convoqué son frère Aqil qui était un généalogiste bien connu pour lui demander de rechercher une dame qui, étant une descendante de héros, donnerait naissance à un héros courageux et immaculé dont la mission serait de soutenir son frère al-Hossein (S) dans la tragédie de Karbala[3].

Sans hésitation, ‘Aqil a conseillé à son frère de se marier avec Umm al-Banîn – de la tribu de Kelab parce que ses pères et son peuple avaient été les premiers parmi d’autres dans les domaines de l’héroïsme et du courage. Acceptant son conseil, l’Imam ‘Ali demanda à son frère ‘Aqil d’aller voir le père de cette dame et de lui demander la main de sa fille[4].

Dès que ‘Aqil a mentionné la question avec lui, Aamir – le père d’Umm al-Banîn – l’a accueilli et a répondu avec fierté.

Généalogie

Le père d’Umm al-Banîn fut Abu al-Majl Hizâm b. Khâlid, de la tribu Banû Kilâb[5] et sa mère fut Laylâ ou Thumâma bt. Suhayl b. ‘Âmir b. Mâlik.[6]

Mariage avec l’Imam Ali (a)

Plusieurs années, après le martyre de Fatima az-Zahra (a), l’Imam Ali (a) demanda à son frère, ‘Aqîl, qui fut un généalogiste très connu, de trouver une épouse de haut lignage et qui peut donner naissance aux enfants braves et guerriers. [7] son frère, son Excellence Aqeel (as) lui conseilla une femme des Banu Kilah et lui dit qu’il ne trouverait nulle part ailleurs une famille aussi puissante en terme de physique et de courage parmi les membres de la société arabe.

On raconte que l’Imam Ja’far as-Sadeq (paix et bénédictions d’Allah soient sur lui) a déclaré: «Il a raconté que le commandant des fidèles, l’Imam Ali, avait demandé à son frère ‘Aqeel, généalogiste et connaissant bien les familles arabes, une femme d’une famille arabe valeureuse, pour qu’il puisse l’épouser et elle lui donnerait un fils valeureux. Aqeel a répondu: « Alors épouse Fatima Kilabiyah, car parmi les Arabes, il n’y a pas plus valeureux que ses pères » … Ainsi, Aqeel se rendit chez Huzam en invité et l’informa qu’il venait demander la main de sa fille au commandant des fidèles (que la paix soit sur lui). Et le mariage béni s’est fait avec la dot de la Sunna du Saint Prophète (les prières d’Allah soient sur lui et sur sa sainte Famille) donnée à ses femmes et à sa fille Fatima (la paix soit sur elle): cinq cents dirhams. Oum al-Baneen (que la paix soit sur elle) était un exemple de femmes vénérables et vertueuses connaissant le droit de Ahl al-Bayt (que la paix soit sur elles). Elle était éloquente, parlante, pieuse et modèle d’ascèse, de justice et de culte.

Elle se maria avec l’imam Ali dans le temps où ce dernier n’était pas le gouverneur, il n’était pas Calife et il avait quatre petits enfants de 5 ans à 8 ans. Lorsque Hizam le père de Fatimah vint lui demander son avis, elle qui ne recherchait pas la valeur matérielle n’hésita pas une seconde.

Quand le mariage eut lieu, l’Imam al-Hassan et al-Hussein (Psl) étaient malades. En dépit d’être une jeune mariée qui a sans doute des rêves et des aspirations, elle a insisté pour être au chevet des enfants de Bibi Fatima az-Zahraa (P), la première nuit de son mariage. Elle soigna non seulement les orphelins mais en plus de cela, elle demanda que tout le monde l’appelle Ummul-Banee( et non pas Fatima ) dû au respect qu’elle portait envers Bibi Fatima az-Zahraa (P), et aussi pour ne pas éveiller le chagrin dans le cœur des orphelins de Fatima az-Zahra(P) .Son objectif principal était de servir les Ahlul-Bayt.

Le fruit de son mariage avec l’Imam Ali (a) fut quatre enfants, nommés : Abbas, Ja’far , Abd Allah et Uthman. Tous ces quatre furent tués en martyre à Karbala à côté de l’Imam al-Husayn (a).[8]

Après la tragédie de Karbala

Umm al-Banîn ne fut pas présente à l’événement de Karbala. Après la tragédie de Karbala, lorsque la famille de l’Imam al-Husayn (a) arriva à Médine, un homme l’informa du martyre de ses quatre fils. Elle lui dit :

« Parle-moi de al-Husayn (a) ».

Lorsqu’elle entendit la nouvelle du martyre de l’Imam al-Husayn (a) et de ses quatre fils, elle dit :

« Hélas, il fallait que al-Husayn (a) vécût au prix de la vie de mes quatre fils et de celle de tout le monde entier ».[9]

Il est dit qu’après son arrivée à Médine, Zaynab rencontra Umm al-Banîn et la consola pour le martyre de ses fils à Karbala.[10]

Deuil d’Umm al-Banîn pour ses enfants

Après être informée de la nouvelle de la tragédie de Karbala, Umm al-Banîn et son petit-fils, ‘Ubayd Allah, allaient tous les jours au cimetière d’Al-Baqî’. Là, elle récitait de ses poèmes et pleurait. Les gens de Médine s’y réunissaient et pleuraient avec elle. Il est rapporté que même Marwan b. Hakam pleurait avec eux.[11]

D’après les rapports, Umm al-Banîn fut une poétesse éloquente, et une sage qui avait beaucoup de savoirs.[12]

Voici un de ses poèmes élégiaques pour le deuil d’Abbas:

« Ô toi qui as vu Abbas attaquer les ennemis, accompagné des enfants braves de Haydar (Ali (a)). On dit que les mains de mon fils ont été coupées et que l’épée a cogné sa tête. Malheur à moi ! Si tu avais ton épée dans la main, personne ne se rapprochait de toi ».[13]

une petite réflexion sur” Umm Al-Banin” (mère des fils ), à propos de sa noble vie .

C’est une triste rencontre, avec des pleurs et des cris de chagrin dans tous les coins de la maison. Médine fut agitée par l’appel de Bisher Ibn Hatem, qui , orienté vers la tombe du Prophète (sawas), annonça la terrible nouvelle aux habitants de Tiba, qui en furent comme frappés par la foudre . ‘’ Ô habitants de Yathrib ,vous n’avez plus de demeure ici , Al-Hussein (as) a été massacré et mes pleurs coulent abondamment ‘’ . Par ces mots, la ville très agitée, reçut la nouvelle du meurtre de l’imam Hussain (as) .

Retournons un peu en arrière dans l’Histoire. l’Imam Ali (as) consulta son frère Akeel (as) avec l’intention qu’il lui trouve une femme pour le mariage. L’Imam Ali lui stipula que cette femme devait être descendante d’un clan réputé pour son courage, capable de soutenir l’imam Hussain (as) à Karbala . Ils se sont orientés directement vers la maison de Hizam Al-Kilabi pour lui demander la main de sa fille Fatima .

Un rêve qui se réalise

Un jour, Fatima vint à sa mère et lui dit : >. Pour expliquer ce rêve ,elles se sont rendues chez une femme savante qui leur a dit : >. Fatima apprit donc que son rêve venait de se réaliser . Une simple cérémonie de mariage s’est tenue et Fatima est entrée dans la maison de l’Imamat. Elle demanda à l’Imam Ali (as) de ne pas l’appeler par son prénom, de crainte que les fils de Fatima Al-Zahra (as) ne se souviennent de leur mère . Une partie du rêve, dont elle n’avait pu connaître l’explication, la remplissait encore d’inquiétude: la disparition de ces étoiles .

L’événement de Karbala

Umm al-Banin se précipita vers Bashir, afin de connaître les détails du triste événement qu’il annonçait. Elle lui demanda : . Il fut très étonné d’entendre ces paroles, alors qu’il venait d’annoncer le deuil de l’imam Hussein (as) et de ses compagnons . Lorsqu’il fut informé que cette femme était Um Al-Banin (as), il commença à la consoler du martyre de ses fils l’un après l’autre . Chaque fois qu’il annonçait le martyre de l’un de ses fils, elle lui disait :. Jusqu’à ce qu’elle lâche un petit enfant qu’elle portait contre sa poitrine, lorsqu’elle entendit l’événement qui brûla son cœur .

Avis des ulémas

Les ulémas chiites la complimentèrent pendant des siècles, et estimèrent son amour à l’égard de l’Imam al-Husayn (a), sa bravoure et son éloquence.[14]

D’après Shahîd ath-Thânî, Umm al-Banîn eut beaucoup d’amours à l’égard des Ahl al-Bayt (a) et se sacrifiait pour eux. Aussi, les Ahl al-Bayt (a) l’estimaient beaucoup et aux jours des fêtes, ils la rencontraient.[15]

Sayyid Mahmûd Shâhrûdî (M 1394 H) dit :

« Dans mes difficultés, je récite cent fois le Salawât (la prière sur le Prophète (s) et les Ahl al-Bayt (a)) et j’offre sa récompense à Umm al-Banîn et Allah exauce mon voeux ».[16]

Décès

Quand nous honorons Hazrat Abbas (Psl), nous n’honorons pas seulement le fait qu’il fasse parti des Saints mais également le fait qu’il soit le fils d’Ummul-Baneen. Hazrat Abbas (Psl) dont l’humilité et la loyauté envers l’Imam al-Hussein (Psl) n’aurait pu se manifesté sans le courage et la bonté de sa mère, la façon dont elle s’est assurée pour qu’il soit un fervent serviteur des Ahlul-Bayt (P).

Ummul-Baneen est décédée quelques années après la tragédie de Karbala, le 13 Jamadi al-Akhar, en l’an 64 AH. Mais les séances de deuil et les traditions établies ont seulement gardé la commémoration du sacrifice de l’Imam al-Hussein (Psl) et de la famille du Saint Prophète (Pslf), et il nous incombe de maintenir cet héritage et de garder l’évènement tragique de Karbala vivant dans nos cœurs. Voilà pourquoi il est important pour nous de reconnaître la grandeur de cette dame, d’honorer sa vie, cette dame qui éduquât ses propres fils en leur inculquant la fidélité envers l’Imam al-Hussein (Psl), cette dame qui a marqué l’Histoire de l’Islam. Elle a été la première à tenir une congrégation [Majlis] pour Imam Al-Hussein (as) juste après son martyre. Elle était une poétesse, et a écrit les premiers latmiyyah en son honneur (Noha).

En cette triste occasion de l’anniversaire de sa mort, le 13 Jamadi ut-thani, nous adressons nos condoléances au Prophète Muhammad (sawas), Imam az-Zaman (as, ‘aj), aux Ahl-ul-Bayt (as) et à tous les Mu’mineen et Mu’minaat.

Oum al-Baneen (que la paix soit sur elle) a été enterré dans le cimetière de Baqi près d’Ibrahim, Zeinab, Oum Kulthum, Abdullah, Al-Qassem et d’autres compagnons et martyrs. Sa tombe a été démolie par les Naasibis avec les tombes des imams d’Ahl al-Bayt; L’imam al-Hassan al-Mujtaba, l’imam Ali Zayn al-‘Abideen, l’imam Mohammad al-Baqer et l’imam Ja’far as-Sadeq (que la paix soit sur eux). Cette vénérable dame a une grande position pour le Tout-Puissant, son prophète et Ahl al-Bayt (les prières d’Allah soient sur eux), et chaque fois qu’une personne demande au Tout-Puissant une chose par son droit et son intercession, son Dua est accepté et sa demande est acceptée et accomplie à moins que ce ne soit interdit ou contraire à la volonté divine. Par conséquent, les gens ont un amour particulier pour elle. Alors, que la paix soit sur la femme vertueuse, loyale et sincère qui a consolé l’Immaculée Dame Az-Zahra (que la paix soit sur elle) dans la tragédie d’Al-Hussein (que la paix soit sur lui) et organisé des funérailles pour lui. La paix soit sur elle le jour de sa naissance, le jour de sa mort et le jour où elle ressuscitera avec la permission de son Seigneur.

Note :

1- Abu Al-Faraj Asfahani, Maqatil ut-Talibiyyin, p.54.

2-Abu-al-Faraj, al-Aghani, Vol.15, p.243.

3- Mamghani, Tanghih al-Maghal, Vol.2, p.128.

4-Ibn Anbeh, Omdat al-talib, p.357.

5-Tabarî, Târîkh Tabarî, v 4 p 118

6 -Ibn ‘Anba, ‘Umdat at-Tâlib, p 356

7-Ibn ‘Anba, ‘Umdat at-Tâlib, p 357

8-Abu al-Faraj Isphahânî, Maqâtil at-Tâlibîyyîn, p 82 – 84 ; Ibn ‘Anba, ‘Umdat at-Tâlib, p 356

9-Hassûn, A’lâm an-Nisâ’, p 496 – 497; Mahallâtî, Rayâhîn ash-Sharî’a, v 3 p 293

10 -Mousawî, Qamar Banî Hâshim, p 16

11-Abu al-Faraj Isphahânî, Maqâtil at-Tâlibîyyîn, p 85