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On peut donc considérer, comme je l’ai dit plus haut, que la Basmalah appartient à Alhamd, la louange, et le sens serait : Au nom d’Allah, toutes les louanges sont pour Lui et appartiennent à Lui. Vous imaginez louer quelque chose d’autre qu’Allah, vous vous y efforcez, mais quel est cet autre sinon une imperfection, une possibilité ? Vous louez son degré d’existentialité et c’est louer Dieu ! Toute créature et tous les créés possèdent un degré d’existentialité et un aspect d’imperfection. Le degré d’existentialité est la lumière qui est de Dieu et l’aspect d’imperfection est le néant existentiel, nos louanges ne peuvent être adressées au néant existentiel, elles sont adressées à ce qui est, à ce qui possède l’existence et la perfection, non pas à la négativité ; la perfection ne se retrouve que dans Allah, il n’y a qu’une seule perfection : c’est la Perfection d’Allah ; les imperfections et les négativités sont les nôtres. De même il n’y a qu’une seule beauté et c’est la Beauté d’Allah. Nous devons comprendre profondément ce que cela signifie, il faut le comprendre du fond de notre cœur. Il est facile de le prononcer verbalement, le saisir véritablement ne l’est pas. Si nous saisissons dans notre cœur le sens profond de ce qui vient d’être dit, nous serons rectifiés et sauvés certes ; mais la compréhension de ce sens intelligible du fond du cœur n’est pas chose facile, On profère parfois verbalement des mots, on parle de l’Enfer et même quelquefois l’on y croit, mais en avoir la certitude est autre chose, On peut même prouver logiquement et par l’intermédiaire des arguments scientifiques ce dont il s’agit, mais encore la certitude inébranlable de ce qu’on énonce est différente, L’infaillibilité des prophètes est fonction de cette certitude ; lorsqu’il y a la certitude il est impossible d’échouer, Si vous avez la certitude et sans aucune ombre de doute en voyant un homme brandissant son épée pour vous trancher la tête pour un seul mot prononcé contre lui, vous deviendrez infaillible sur ce point. Puisque vous vous aimez et avez l’amour de votre conservation, il vous sera impossible d’avoir la moindre tentation. Celui qui a la certitude dans le fait que s’il disait ici-bas du mal de son prochain en son absence, il en serait châtié dans l’au-delà, et que sa langue s’allongerait, d’une certaine façon, à la mesure de la distance qui le séparait, au moment de médire, de celui duquel il disait du mal ; ou encore celui qui confesse avec certitude que les chiens du feu l’engloutiraient au Jugement s’il commettait ce péché (non pas qu’ils l’engloutissent de façon à ce qu’il disparaisse, mais d’un engloutissement qui l’absorbe sans l’anéantir en l’engloutissant éternellement), et bien, une telle personne, ayant une telle certitude, ne commettrait jamais ce péché. Si quelquefois (ne plaise à Dieu) nous avons la tentation de médire sur notre prochain en son absence, c’est que nous n’avons pas la certitude dans les châtiments qui s’ensuivraient. Celui pour qui il ne reste aucun doute que tout ce qu’il commet ici-bas se transfigurent dans l’au-delà selon une certaine forme n’insistons pas pour le moment sur les formes que prendront nos actes, bonne pour l’acte méritoire et mal pour le péché ; celui qui a la certitude dans le Jugement et le règlement des comptes (imaginons le fait dans son ensemble sans entrer dans le détail et l’explication de la transmutation) celui-là prendrait soin de ce qu’il commet. Evidemment si quelqu’un dit par exemple du mal de son prochain en ignorant les conséquences graves de ce péché, celui-ci recevra néanmoins à son tour un châtiment, bien entendu proportionnel à son intention. Pour qui il ne reste aucun doute et croit avec une ferme certitude que dans l’autre monde il y a pour les bons croyants le Paradis et la Béatitude ; celui qui connaît cette vérité du fond de son cœur et non pas seulement pour l’avoir lue et apprise dans les livres [puisqu’il y a une grande différence entre la connaissance par le Cœur (non pas ce cœur de chair) et le savoir livresque ou intellectif) celui-là ne s’abstiendrait point d’accomplir les bons actes. Ceux qui s’en abstiennent n’ont pas la certitude ; ils en ont une figure relative et propre à la science représentative et imaginative. Connaître Dieu le Très Haut et le Prophète par voie de raisonnement logique n’aboutit pas à la croyance ferme et n’engage pas la totalité de notre personne ; c’est uniquement par la foi et la connaissance du cœur qu’on arrive à avoir le pied forme dans la religion. Suivra alors l’humilité et la piété. Cette certitude inébranlable dans la Divinité et la Source de l’Existence, la foi dans l’immortalité de l’âme et de concevoir la mort, non pas comme une fin mais, comme un transfert vers un monde plus parfait, cette certitude est une garantie contre le péché et l’enlisement. Tout le problème c’est comment atteindre à cette certitude ? « Au Nom de Dieu, la Louange à Dieu… Eh bien, j’ai expliqué quelque peu le sens de ces mots sans en approfondir bien sûr la signification ; je n’en ai parlé que d’une manière très partielle et limitée. Il s’agit de connaître ce principe selon lequel il ne peut y avoir de louange, au sens plénier, que pour Lui. On loue par exemple l’Emir des Croyants Ali (AS) et on compose un panégyrique à son adresse, au fond on a loué Dieu, puisque sa majesté ne représente qu’un aspect de la Majesté divine, il est en effet l’un des grands Ayats, Signe de Dieu. Donc puisqu’il ne se trouve aucune indépendance dans les choses créées, toutes les louanges reviennent à Dieu. De même un gouverneur s’il se croit quelqu’un ayant une certaine importance et orgueilleusement déclare : qui peut se mesurer avec moi et contester mon pouvoir ? C’est parce qu’il ne se reconnaît pas véritablement. En effet « celui qui se connaît, connaît Son Seigneur », Il ignore qu’il n’est rien et que tout est Lui (Allah). S’il se connaissait, il connaîtrait son Seigneur. Le problème est que nous ne connaissons ni nous-même, ni notre Dieu, Nous n’avons la foi ni en nous ni en notre Créateur. Il ne nous est donné ni la certitude dans la nullité de notre personne, ni dans la surabondance de notre Seigneur. C’est là le malheur et les arguments coraniques, non plus, ne peuvent redresser cette insuffisance. Le fait qu’on se considère comme étant vraiment quelqu’un aboutit à l’égoïsme de se voir digne de mépriser les autres et d’aimer la puissance. C’est un fait que l’individu s’aime nécessairement ; l’amour de la conservation de soi est légitime certes, mais l’erreur consiste de voir en ce soi une chose séparée et indépendante, et de ne pas comprendre que s’aimer revient à aimer l’autre à qui appartient ce soi, Cette erreur dégrade l’homme, elle l’amène à son autodestruction. Tous les malheurs viennent à la suite de cet amour inconsidéré de soi, il conduit l’homme à la mort, à l’anéantissement, à l’Enfer. « L’amour de soi est à la base de toutes les erreurs ». Puisque l’homme est égoïste et ne voit effectivement que son propre être, veut posséder tout, ne connaît plus de limite, ne respecte point le domaine des autres. Ceci constitue la source de tous les malheurs. C’est pourquoi le Livre de Dieu commence à nous enseigner une vérité qui récapitule tous les problèmes. Lorsqu’ il dit : « la Louange est intégralement pour Allah, et non pas certaine louange à l’exception des autres ; quand il déclare qu’il est impossible de louer véritablement quelque chose ou quelqu’un à l’exception de Dieu, et attribue toutes les catégories de louange comme appartenant uniquement à Allah, c’est pour nous dévoiler le secret principal dont la compréhension nous préserve de toute sorte d’idolâtrie. Celui qui déclare qu’il n’a, au cours de sa vie, adoré que Dieu Unique et qu’aucune sorte d’idolâtrie n’a atteint son cœur, c’est parce qu’il a compris ce secret et a trouvé l’essentiel. Pour une telle personne le problème n’est résolu. Le raisonnement a certes sa place mais il mais n’est qu’un moyen pour les efforts intellectuels, pour l’entendement, il lui manque pourtant le fondement principal. La philosophie en soi n’est qu’un moyen mais elle n’est le but. Au plus elle nous aide à concevoir les problèmes et à intelliger, pas d’autre. Le raisonnement est pareil à une jambe de bois : « La jambe des logiciens est du bois » [citation d’après Rumi, Mathnavi]. La jambe de bois sert tout au plus à marcher, mais la vraie jambe est celle qui nous achemine vers Dieu, qui amène vers la Lumière divine, vers la certitude qui descend dans le cœur et conduit à l’intégration de notre être dans la Totalité…, il y a encore d’autre degrés plus haut. J’espère que, par la Grâce d’Allah notre lecture du Coran ne soit pas pour nous une simple récitation et que le commentaire ne soit pas chose verbale, mais qu’elle nous soit plutôt à chaque instant l’occasion d’accéder au sens plénier et d’avoir la « Certitude ». C’est un livre qui veut éduquer l’homme et le conduire vers la perfection. Dieu a créé l’homme par l’intermédiaire du Nom Suprême, Allah, qui est toute chose mais d’une façon synthétique. Il veut transcender l’homme de l’état indigent au degré qui lui est dû. La descente du Coran est pour la réalisation de cette ascension. Les prophètes aussi ont eu la même mission ; il avaient comme tâche de prendre l’homme par la main et de délivrer de ce puit de l’inconscience dans lequel il est précipité, l’inconscience de l’amour excessif de son ego, et lui montrer l’Epiphanie de l’Eternel afin qu’il oublie tout autre chose ; que Dieu nous en fasse don à tous…
Il a été question, plus haut, d’indiquer l’appartenance de ces deux mots de forme prépositive (JAR WA MADJRUR) et de voir quel en était le sens ? D’après ce que j’ai porté à votre connaissance il est possible que la Basmalah de chaque Sourate appartienne à la Sourate même et, en considération des propos propres à la même Sourate à l’exception de tout autre. Dans cette perspective, la signification de la Basmalah de chaque Sourate comportant cette invocation serait différente de la Basmalah des autres. Donc, en ce qui concerne le sens de la Basmalah de la Sourate en question (AL FATIHA-De l’ouverture), il faut voir quel est le nom auquel peut revenir effectivement cette action de grâce, cette Louange (AL HAMD) et quel est le nom qui est le lieu de l’épiphanie pour la Vérité Suprême recevant la Louange ? Dans d’autres sourates, par exemple, dans la Sourate d’AL-TAWHID (IKHLAS), il faut voir également quel est le nom qui est en rapport avec l’Unicité de Dieu, recevant sa Basmalah, au Nom de Dieu ? Dans les lois relatives à la Chari’at (le FIQH) cette question est également prise en considération, de façon que, si (pour la prière) on prononce une Basmalah dans l’intention de réciter une Sourate précise, et par la suite, on décide de réciter une autre Sourate, en changeant l’intention, la première Basmalah ne suffit plus et il faut prononcer une nouvelle fois la formule en se concentrant sur la Sourate qu’on veut réciter. C’est que la Basmalah n’est pas partout la même, contrairement à ce que pensent certains, imaginant à tort que celle-ci ne fait point partie des Sourates, mais néanmoins elle se trouve, selon eux, en tête de la Sourate d’ AL-FATIHA (De l’ouverture) dans un but sacralisant ! Dans la perspective où nous nous plaçons, pour la Sourate en question, le mot AL-HAMD, l’action de grâce, venant après le Basmalah veut probablement dire que toutes les louanges de qui qu’elles viennent, appartiennent à Dieu et que cette acte de remerciement s’effectuerait par l’intermédiaire et par le moyen du Nom d’Allah, dont le récitant lui-même en était un parmi d’autres. Cela veut dire que le priant ou le louangeur étant en soi un nom, (ISM) son corps et ses membres étant à leur tour des noms, donc des signes d’Allah, par conséquent, l’action de rendre, la grâce venant de lui n’est venue que par l’intermédiaire du Nom de Dieu. Il en est de même de vous qui êtes un autre nom d’Allah ou pour zayd, qui en est un autre : tous ne sont en réalité que les lieux de l’épiphanie des noms. Nous devons distinguer, dans cet ordre d’idée, qu’il y a des différences fondamentales entre le sujet, l’actif (le facteur divin – FA ‘IL ILAHI) qui est l’actif de l’existence et les actifs naturels, l’une des différences consiste en ce que les « étant émanés » par la Source Existentielle, lesquels sont nommés les actifs divins, sont si totalement résorbés dans la Source Existentielle qu’ils n’ont plus aucune ipséité propre, Ils ne possèdent aucun degré d’indépendance. Pour mieux saisir ce dont il s’agit, remarquons à titre d’exemple, quoique le problème soit bien plus complexe, le rapport qui se trouve entre un rayon du soleil et celui-ci, Il ne possède, ce rayon, en effet vis-à-vis du soleil aucune indépendance. Dans l’Actif divin par lequel la création et l’existence même jaillissent de la Source de toutes les excellences, dans cette sorte de manifestation, on ne peut imaginer aucun degré d’indépendance, ni dans l’ordre de sa manifestation ni dans celui de sa permanence dans l’être. C’est une existence qui, séparée un instant de sa source, ne pourrait guère continuer dans l’être. De même que dans l’ordre de la manifestation, elle avait besoin de l’Existentiateur, de même dans celui de la continuation, elle est besogneuse envers le Divin. Mais puisqu’elle ne possède aucune ipséité propre et est anéantie dans la Source, étant elle-même le lieu de l’Epiphanie des Noms divins, elle est par là même parmi les Noms de Dieu. Elle est au nombre des Noms divins actifs. De même que la lumière des cieux et de la terre est la manifestation de la lumière divine, de même « Dieu est la lumière des cieux et de la terre » (Coran XXIV, 35), alors celle-ci (la lumière) est son épiphanie et non pas Dieu lui-même : pourtant cette manifestée est si totalement anéantie dans le Manifestant qu’on peut dire qu’effectivement Dieu lui-même est la lumière des cieux et de la terre. Dans le mot AL HAMD, la Louange, si l’on considère l’article AL comme étant l’Alif et Lam totalisant (ISTIGHRAQ) et appartenant à Basmalah, dans ce cas, cela signifierait que toute sorte de louange, venant de n’importe quel louangeur, appartient à Dieu et qu’elle se réalise par le Nom d’Allah dont le louangeur en est un : ou mieux dit, le louangeur et le Louangé sont identiques, le manifeste et le Manifestant ne font qu’un. Tu es comme tu te loues, nous nous réfugions de Toi contre Toi « (ANTA KAMA ATHNAYTA ALA NAFSIKA, A ‘UZU BIKA MINKA) », Comme le louangeur et l’adorateur sont résorbés dans le Louangé et l’Adoré, donc on aurait dit que Lui-même loue Lui-même. Il n’y a aucune autre ipséité substantielle pour qu’on puisse dire que quelqu’un loue ou adore quelqu’un d’autre ! Il y a aussi une autre probabilité consistant à prendre l’article AL d’ AL HAMD non pas en tant qu’Alif Lam totalisant (ISTIGHRAQ) comprenant la multiplicité individuelle, mais en le prenant dans le sens indiquant l’absoluité d’AL HAMD, la Louange, dépouillée de toute sorte de particularisation. Dans ce cas, les versets « au Nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, la Louange est à Allah » indiqueraient une Louange absolue, sans aucune détermination (HAMDMUTLAQ). Dans cette perspective, nos louanges ne peuvent plus être attribuées à Lui, celles étant en mesure de Lui sont ses propres louanges ! Nos louanges à nous sont des louanges limitées et individualisées, lui étant sans limite, l’acte d’adoration limité ne peut atteindre l’illimité ! Par rapport au cas précédant, les rapports sont ici inversés. Dans la première hypothèse, les éloges de toutes sortes étaient adressées en fin de compte à Dieu en tant que perfection du Tout : louer une belle écriture, une lumière, un savant, une perfection, une beauté, etc.… revenait à louer Dieu, la louange lui est adressée en correspondance de sa perfection au niveau de l’Essence, de l’Attribut et de la Manifestation. Dans cette dernière hypothèse, qui n’est bien sûr qu’une probabilité, l’action de grâce est prise dans son sens absolu : la louange en elle-même, dépouillée de toute détermination. Nos actions de grâce sont toutes déterminées et pour le déterminé: nous ne pouvons atteindre l’Absolu pour le louer : nous ne pouvons le concevoir comme il faut pour lui rendre hommage comme il faut. Donc nos actions de grâce, n’atteignent, dans cette perspective, que ses manifestations, à l’encontre de l’hypothèse précédente, où il n’y avait de louange que pour Lui. Ici, pas de louange si ce n’est Lui-même qui se loue ! Dans ce dernier cas, le Nom (ISM) dans « au Nom de Dieu, la Louange est à Dieu » ne pourrait plus être pris au sens qu’il avait dans l’acceptation précédente où tous les émanés étaient considérés comme des noms. Ici ce Nom serait l’Emanation absolue, sans détermination aucune, Il est l’indice absolu, miroir de l’invisible et le nom du Voilé auquel correspond la louange : Lui même s’adresse à Lui-même, L’Emané loué l’Emanateur ! La louange sans détermination s’adresse par l’intermédiaire d’un Nom ayant la fonction appropriée, à Lui l’Absolu ! Il a été dit également que la Basmalah serait probablement indépendante et distincte de la Sourate et serait le support de la manifestation. Cela veut dire que tout manifesté est tel, grâce à la Basmalah et y prend appui. Tout ce qui vient de l’existence vient par le Nom Allah qui est la Source Existentielle de toute la création. Ce Nom est peut-être celui au sujet duquel il a été dit dans le corpus des traditions (RIWAYAT) que Dieu créa la Volonté, le Vouloir (la Volition AL MACHIYAT) en elle-même et créa ensuite les choses par la volition (INN ALLAHA KHALAQA AL MACHIYATA BI-NAFSIHA WA KHALAQA AL ACHA’A BIL-MACHIYAT). Dieu a créé la « Volition » qui est le premier émané, sans intermédiaire et d’une façon directe et les autres créés sont venus à l’existence par cette dernière, la manifestation de l’existence selon cette probabilité, s’est effectuée par la Basmalah à laquelle, cette fois, n’appartiendrait pas la Sourate, mais une chose extérieure. Les hommes de lettres supposent, dans ce contexte, une expression occultée telle que : «je lui demande l’aide » (ASTA ‘INOHU) ou d’autres expressions similaires. Au fond, tout cela revient au même, même si les hommes de lettres ne le réalisent pas : dire que « je demande l’aide d’Allah » signifie « je demande l’aide au Nom d’Allah ». On ne pourrait imaginer une demande d’aide sans le Nom de Dieu et on ne pourrait supposer que la Basmalah soit ici. Dans ce contexte, une simple formalité. Il y a là-dedans une vérité dont le Nom du Seigneur en est la Manifestation. L’expression « je demande l’aide à la Basmalah», c’est se confier à cette même manifestation. Ceci concernant le mot Allah et ce qui en dépend, Quant au Nom (ISM), comme j’ai porté à votre connaissance, le nom est un signe pour le signifié et ceci pour toute chose au quelle vous supposez une certaine existence : le nom est son support par lequel elle est connue.
Le nom étant le signe pour chaque existence, Il faut y envisager une certaine hiérarchie : il y a des noms qui sont des indices véritables récapitulant toute la signification de leur objet, d’autres noms se trouvent au-dessous d’eux, ainsi jusqu’aux derniers êtres. Tous sont les aspects apparents, chacun, selon leur rang. Dans le corpus des traditions authentiques (RIWAYAT) du Prophète et des Saints Imams, il y a ceci :
«C’est nous les plus beaux Noms (de Dieu) » (NAHNU ASMA ‘UL HUSNA). Le Nom Suprême dans la station de la Manifestation est le Prophète glorieux et sa Sainte Famille. Eux sont parvenus à la dernière station de la perfection et se sont libérés de toutes les entraves de la nature et des choses, Ils ne sont pas comme nous, emprisonnés dans le puits. Nous ne nous sommes même pas encore mis en marche. Il y a des êtres qui ont émigré de ce puits. Ils sont parmi ceux au sujet desquels il a été dit dans la Tradition : « Celui qui sort de sa maison émigrant vers Dieu et son Prophète et qu’ensuite, la mort le surprend, alors sa récompense est à Dieu » (WA MAN YAKHRUDJMIN BAYTIHI MUHADJIRAN ILA LLAHI WA RASULIHI THUMMA YUD RIK-HUL-MAWT FAQAD WAQA’A ADJ RUHU ALA-LLAH), Il faut concevoir que cette émigration est une sortie de soi-même et une fuite vers Dieu : l’allusion faite à la maison (BAYT) vise la maison de son égoïste ! Il y a des gens qui ont émigré de cette maison de l’obscurité, de cette station de l’égoïsme, émigrant vers Dieu et son Prophète et sont parvenus à « la station de la mort » Ils sont parvenus à l’état où ils ne possèdent plus rien d’eux-mêmes : la mort absolue ; leur récompense est à Dieu et repose sur Lui à l’exclusion de tout autre rétribution. Pour eux, Il ne s’agit plus de paradis et d’autres délices. Il s’agit, pour eux, uniquement de Dieu. Celui qui émigre vers Dieu et son Prophète, aller vers le Prophète revient également à aller vers Dieu et ensuite la mort le surprend, il est parmi les Témoins véridiques et sa récompense se trouve dans la proximité de son Seigneur. Il y a une catégorie de gens qui se sont mis en marche vers Dieu et sont arrivés au but, pour eux la récompense, par excellence, est auprès de leur Seigneur. Ils ont pris pied dans la station de l’émigration perpétuelle. Il y en a d’autres qui se sont mis en marche sans être pourtant parvenus au but qui est l’extinction dans l’Etre. Il se trouve aussi des gens, comme nous, pour qui le problème ne se pose même pas, emprisonnés que nous soyons dans les ténèbres du monde et de la nature, emprisonnés dans ce puits, dans cette « maison » (BAYT) ténébreuse de’ l’égoïste, limités à nous-même ! Nous n’avons même pas décidé d’émigrer. Nous gaspillons, ici même, tout ce qui nous a été confié comme dépôt divin, à chaque moment, nous nous trouvons plus loin du but auquel nous devrions parvenir. Une Tradition authentique (RIWAYAT) nous apprend que : « un Jour, le Prophète béni était assis au milieu de ses compagnons. Soudain, on entendit un bruit. Interrogé, le Prophète dit qu’une grosse pierre, précipitée il y a une soixante dizaine d’années, du haut de l’enfer, avait atteint le fond de celui-ci, dans le puits qui s’y trouve, c’était son bruit, Sur ces entrefaites, on apporta la nouvelle qu’un vieillard mécréant, âgé de soixante-dix ans, venait de mourir ! Il avait, lui, parcouru le chemin des égarés pendant soixante-dix ans. » Nous sommes tous allés par des routes détournées ; moi, pendant une quatre vingtaine d’années, vous, selon vôtre âge, J’espère que votre chemin à vous soit celui des justes. Tout ce qui nous arrive est à cause de notre amour démesuré envers nous-mêmes.
Louange à Dieu le Seigneur des Mondes… Nous venons d’expliquer quelque peu l’appartenance du Nom (ISM) dans la Basmalah inaugurant la Sourate de l’Ouverture et nous avons proposé à ce sujet quelques réflexions. Le pivot de la compréhension de certains aspects de ce genre de problème est de connaître le sens de la relation, existant entre le Créateur et le créé et de réaliser quel en est la portée. Bien sûr, nous concevons, souvent superficiellement, sinon par l’intermédiaire des arguments puisque les niveaux plus élevés sont le domaine des Elus un certain rapport qui existe entre le seigneur et les créatures, mais au fond cette relation n’a rien de commun avec les relations que nous envisageons généralement entre les existences: relation du père au fils et du fils au père. Ce sont des catégories de rapports reliant les entités indépendantes entre elles. On trouve, bien sûr, dans ce contexte, des relations plus véridiques, telle la relation existant entre le rayon du soleil et le soleil lui-même. Pourtant, il y a entre le rayon et le soleil un aspect, à envisager, les rapprochant du concept qui distingue entre le Même et l’autre! Le rapport entre la faculté percevante et l’âme peut être considéré comme placé à un niveau plus élevé, mais pourtant si nous envisageons le rapport de la vue et de l’ouïe à l’âme nous y trouvons une certaine distinction nous conduisant à voir entre eux quelque chose de plus que l’identité absolue! Le rapport du créé à la source existentielle et la vérité transcendante n’est analogue à aucune sorte de ce genre de lien. Le Livre et la Tradition confirment cette vérité et emploient à ce sujet l’expression de : manifestation, épiphanie (TADJALLI). « Lorsque Moïse vint au rendez-vous fixé et que son Dieu lui eut parlé, il dit : «Seigneur, montre-toi à moi, afin que je te contemple ». «Tu ne me verras pas, dit Dieu, regarde plutôt la montagne. Si elle reste inébranlable, tu pourrais me voir ». Et lorsque Dieu se MANIFESTA pour la montagne, il la réduisit en poussière, et Moïse tomba évanoui, foudroyé » (Coran VII, 143). Ou bien, nous lisons dans l’Invocation de l’ascension (DU’A’U AS-SAMAT) « Je t’invoque au nom de la lumière de ta face, par laquelle tu te manifestas à la montagne et tu la réduisis en poussière…» (WA BINOURE WADJHIKA-LLADHI TADJALLAYTA LILDJABALI FADJA’ALTAHA DAKKAN…). On trouve dans ce contexte, d’autres expressions telles que la RÉCEPTION, accueil, absorption, (TAWAFFI) lorsqu’on parle du retour du créé à son Créateur. « C’est Dieu qui reçoit les âmes lorsque le moment de la mort est venu…» (Coran XXXIX, 43) (ALLAHU YATAWAFFA-AL-ANFUSA ‘INDA MAWTIHA…), alors que c’est l’ange de la mort qui reçoit, en effet, l’âme du mort. De même, on dit de celui qui tue quelqu’un que c’est lui la cause de la mort de la victime. Toutes ces choses contiennent chacune leur part de vérité. On peut rapprocher cette idée de celle prononcée à propos du Prophète, (le Salut de Dieu sur Lui et sur sa famille Bénie), à laquelle nous avons fait allusion plus haut : «Tu ne tiras pas lorsque tu tiras…» (Coran, VIII, 17) et ses variantes : Tu ne tiras pas et pourtant tu tiras, ou bien, Tu tiras et ne tiras pas, pour mieux saisir le rapport du créé à son Créateur! Il s’agit là d’une épiphanisation, d’une illumination. Si nous pouvions concevoir cette idée par voie de l’intellection, sinon superficiellement, au moins, nous comprendrions le sens de certains nobles versets nous révélant quelques aspects de cette vérité. La manifestation dans les existences se produit par l’intermédiaire du Nom Suprême (AL-ISM-AL-A’ZAM). Les deux Noms de : le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux (AL-RAHMAN et AL-RAHIM) sont les lieux de l’épiphanie relatifs au domaine des actes. Le sens de l’ensemble de la Sourate et les expressions de : « Le Maître de la Rétribution », ainsi que celle « C’est toi que nous adorons », changent selon que nous envisagions la première ou la deuxième hypothèse concernant le mot Louange, (AL-HAMD). Dans cette dernière acception où nous envisageons le sens d’une louange absolue contrairement à la première, où tous les êtres étaient considérés comme Nom, l’acte d’adoration absolue appartient à Allah, et il se réalise par l’intermédiaire du Nom qui est l’indice de l’Epiphanie de la station de l’Essence et non pas par celui qui est la Station de la Manifestation. Il en est de même quant au sens de Tout Miséricordieux, de Très Miséricordieux, de Maître de la Rétribution, etc…