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Nous aborderons dans cet article la question de la Justice divine qui revêt plusieurs dimensions. Nous constatons qu’ici – bas l’homme n’est pas jugé ni rétribué pour ses actes, qu’ils soient bons ou mauvais. Les criminels et les gouvernements injustes qui usurpent les libertés des gens jouissent d’une vie fructueuse jusqu’à la fin de leurs jours, et ne se privent pas d’accomplir tout acte que leur dicteraient leurs penchants pervers, et malgré cela ils ne tombent pas sous le coup de la loi et de la justice, et ne subissent pas les conséquences naturelles de leurs actes. Il n’existe pas de force terrestre capable de les dissuader d’accomplir leurs actes, et de trancher ces mains qui s’étendent sur les droits d’autrui, et de les refouler aux limites du permis.
Bref, l’oppresseur et l’opprimé, le bon et le méchant, le souillé et le pur qui a consacré sa vie à maîtriser les élans de ses passions, et à conquérir les qualités vertueuses au point de devenir lui – même une source d’effusion spirituelle, tous quitteront ce monde.
Il est vrai que la religion met en garde avec insistance contre toute forme de soumission aux gouvernements tyranniques et impies, et interdit l’acceptation de tout décret injuste imposé par les gouvernements despotiques, et considère la résistance devant toute agression comme un devoir sacré et vital; mais il est également vrai que la lutte contre l’injustice peut parfois porter ses fruits ou demeurer vaine.
En outre, certains militants trouvent la mort par la main des oppresseurs et des tyrans. Si les registres des actes accomplis par les hommes justes et les hommes pervertis devaient être clos ici – bas, et voués à l’oubli, où seraient alors la justice de Dieu, Sa sagesse, Sa magnanimité infinie envers toutes ses créatures?
Dieu est juste, et sa justice se manifeste dans tous les aspects de l’existence.
Ne serait – ce pas l’injustice même que d’admettre que le Créateur a réuni toutes les conditions permettant à la plupart des injustes et des oppresseurs de poursuivre leur vie selon le train qu’ils se sont choisi sans fixer des limites à leurs agissements, et que s’étant emparés de la force, ils puissent agir selon leurs caprices sans avoir à rendre compte, et que d’autre part les opprimés vivent jusqu’aux derniers instants de leur vie dans les souffrances et les privations?
Si nous acceptons que tout homme doté d’un minimum de compassion et d’équité refusera une telle injustice, comment l’Essence divine sacrée, source infinie de bonté, de compassion et d’équité pourrait- elle l’agréer?
Et qu’en serait l’appréciation de la pensée créatrice qui est la manifestation la plus sublime de l’essence humaine, et qui est l’expression de la particularité de son existence?
Dieu, certes, n’est pas le responsable direct de l’injustice qui s’abat sur les hommes, de la violation de leurs droits. Mais laisser les injustes et les criminels libres d’agir à leur guise – c’est Dieu qui leur a donné la libre volonté et la puissance – serait contraire à la justice si en même temps il n’était prévu un châtiment à leurs actes.
Par conséquent, le lien étroit existant entre la justice divine et la mise en balance minutieuse des actes des hommes confirme la nécessité et l’inéluctabilité de la Résurrection.
Outre cela, certains crimes et péchés sont à ces points graves qu’il n’est pas possible de les châtier dans ce monde au temps limité. Le châtiment doit être proportionnel au péché, et si ce dernier est énorme et multiple, le châtiment infligé ici – bas ne suffira pas. Comme par exemple le criminel dont le seul souci est de sucer le sang des créatures impuissantes et pour qui le monde n’est qu’un cadavre à dévorer, lieu d’usurpation, une proie à chasser. Sas mains sont souillées du sang de milliers d’innocents, il sacrifie des groupes entiers pour satisfaire ses penchants. Il est embourbé dans la vase car il n’a pas médité les leçons de ceux qui l’ont précédé. Il n’a pas envisagé un avenir meilleur et vertueux. Si on lui ôtait la vie en expiation de tous ces crimes, ce châtiment ne serait pas juste et suffisant, car il n’est que la peine prescrite pour un seul crime parmi d’autres, les autres demeurant impunis.
Il y a donc de nombreux crimes qu’on ne peut châtier ici – bas; et si nous voulons prêter plus d’attention à l’analyse logique, nous devons élargir notre vue et comprendre qu’il n’existe aucune force dans cette vie capable de restituer aux gens tous les droits spoliés.
Il en est de même de la rétribution parfaite que l’on ne peut pas pleinement accorder dans ce monde. Et si nous comparions la valeur des efforts constants des hommes militants à tout ce que recèle ce monde, comme problèmes et maux, nous comprendrons que la récompense terrestre, aussi élevée qu’elle puisse être, demeure insignifiante et ne correspond pas à la valeur réelle des actes bons accomplis par ces militants.
Comment pourrait- on récompenser de juste façon quelqu’un qui a dépensé des trésors de science et de sagesse sans y mêler l’ostentation?
Celui qui dépense ses richesses pendant toute sa vie, et qui consacre toute son énergie à adorer Dieu et à servir Ses créatures en quelque lieu qu’elles se trouvent, puis sacrifie en fin de compte sa vie même pour la réalisation des objectifs divins, comment et où un tel homme pourrait – il recevoir sa récompense? En ce monde? Sa vie n’y aura pas été prolongée pour profiter du fruit de ses sacrifices et de son altruisme. Par conséquent, le fait que le séjour terrestre soit limité dans le temps ne permet pas une juste rétribution des actes des hommes de bonne volonté.
Pour poursuivre ce débat, il nous est nécessaire de souligner que cet ordre est lié- en premier lieu – à l’ordre divin qui embrasse toute chose. Chacun des êtres existants, petits ou grands, depuis l’infime atome et ses composants jusqu’aux constellations célestes qui sont innombrables, tous ces êtres procèdent de la justice qui régit l’ordre de l’Existence, et tout cet immense appareil ne peut se passer de la justice qui lui est inhérente, et il nous est facilement possible de démontrer cette vérité dans l’ensemble des phénomènes du monde de l’existence.
Et si les organes de cet ordre subissaient la moindre entorse, et sortaient de l’orbite qui leur a été fixée, tout l’ordre serait anéanti et ce monde finirait par le chaos.
Malgré cela, l’homme avec ses qualités exceptionnelles, en tant que partie intégrante de cet ordre global, ne saurait être conçu comme un phénomène faisant exception à la loi qui régit cet ordre.
Il diffère austèrement de toutes les autres créatures en ce qu’il jouit du privilège de la liberté qui lui confère la faculté créatrice et inventive, et qu’il suit une voie lui permettant de se donner les moyens d’atteindre les objectifs qu’il s’est fixé.
Ce sont là des particularités propres à l’homme et qui sont pour lui un motif de fierté et d’émerveillement.
Il peut tirer profit de ce privilège spécial et user de possibilités déterminées dans ses œuvres d’édification, ou pour se préserver de ses pulsions destructives. En créant l’homme libre, Dieu – qu’Il soit exalté – a manifesté dans l’univers toute la subtilité de la création.
Outre cela, l’homme est capable de rébellion, et de désobéissance.
Si l’homme était contraint de porter toutes les potentialités spirituelles, et de suivre la voie le conduisant à sa félicité, et forcé, l’épée dans .les reins, de prendre la direction des valeurs élevées, tout cela n’aurait pas de valeur. Il faut reconnaître par conséquent qu’en recevant de Dieu la faculté de liberté et de volonté, l’homme sera tenu un jour de comparaître devant la justice divine, et répondre de son comportement à l’égard de la loi universelle de l’ordre de l’existence, qui est justement la Justice. Car on ne pourrait croire que l’homme échappe à la justice divine qui s’étend à toute chose.
Compte tenu de cette tendance générale, appelée principe de Justice générale que l’on constate dans toutes les formes de l’existence, et en prenant en considération le fait que cet ici – bas ne peut pas servir de base pour beaucoup de formes de rétribution et de récompense, l’existence d’un autre monde s’impose comme nécessaire où l’homme répondra de ses actes ici – bas.
La preuve nous est fournie par une déduction particulière que l’on peut faire du mystère de la création humaine. Le résultat de cette déduction est le développement de toutes ses potentialités, la concrétisation de tous ses espoirs et la garantie de ses besoins fondamentaux.
Nous apprendrons ainsi que Dieu, qui n’a nullement besoin de la création de l’homme, ne pourrait pas conduire ce dernier au néant avant de le faire parvenir à la perfection qu’il mérite. Tout homme doué de raison aboutira à cette seule et unique conclusion.
Il est de fait que le châtiment que méritent certains pécheurs ne leur est pas infligé ici – bas dans toute son ampleur, mais il n’empêche que nombre d’entre eux reçoivent dans ce monde même leur juste châtiment. Ils ne subissent pas seulement l’imprécation de l’histoire, mais parfois ils en goûtent de leur vivant même l’amertume, et éprouvent des tourments terribles avant de rencontrer la mort, alors que personne ne pouvait prévoir un tel destin pour ces despotes.
Il n’est pas juste de considérer toujours comme fortuit ce lien entre l’acte de corruption et le destin, mais on peut le considérer comme une démonstration infime du châtiment terrestre.
Dieu dit dans le Coran:
«Dieu, donc, leur a fait goûter l’ignominie dans la vie présente. Le châtiment de l’au – delà cependant est plus grand, certes, s’ils savaient.» (1)
Cette punition peut se présenter également comme un avertissement et une mise en garde contre le danger qu’encourant les pécheurs, pour qu’ils puissent retourner à la juste orientation, avant qu’il ne soit trop tard, en se réformant. Ils apprendront ainsi que tous nos actes ont un critère de distinction du vrai et du faux, que tout acte mauvais et corruption ne resteraient pas sans châtiment, tout comme tous les actes de bienfaisance recevront leur récompense.
Le célèbre philosophe Emerson dit:
«Le monde est à l’image d’une table de multiplication ou d’une équation algébrique. Si nous inversons l’ordre des termes de celle – ci, elle continue de se vérifier, la solution sera la même. Quand nous résolvons une équation algébrique, quelque méthode que nous suivions, elle nous conduira à des nombres invariables. La nature silencieuse, mais avec perfection, dévoile tous les secrets; elle punit tout crime, récompense toute vertu, et répare toute injustice.
Ce que nous appelons châtiment est une nécessité universelle, grâce à laquelle le tout se manifeste par la partie. Si nous apercevons de la fumée, nous sommes certains qu’elle s’élève d’une feu. Et quand nous voyons une main ou une jambe, nous avons la certitude qu’il existe un corps dont elles font partie.
Tout acte entraîne nécessairement sa rétribution. Ou en d’autres termes, conformément à la loi dont nous avons parlé précédemment, tout acte se complète par deux voies.
Premièrement par la voie de la réaction se produisant dans la chose elle – même, dans la nature réelle.
Et deuxièmement, par la voie de la modalité patente, dans la nature apparente et phénoménale. La modalité patente est celle que l’on appelle châtiment.
Le châtiment inhérent, intérieur, se trouve dans la chose – même et n’est perceptible généralement qu’après un long délai. Les châtiments inhérents au péché peuvent survenir après de longues années. Mais il est absolument nécessaire qu’ils surviennent, car ils font partie intégrante du péché, comme s’ils étaient indissolublement attachés à lui.
Le crime et sa punition, sont les branches d’un même arbre. Le châtiment est le fruit qui jaillit brusquement du bourgeon après s’y être longtemps dissimulé.» (2)
L’apparition des conséquences des mauvais actes est un exemple vivant qui nous montre que le créateur n’agrée pas la corruption et l’injustice, et qu’il faut que tous les corrompus reçoivent un juste châtiment dans l’au – delà.
D’autre part il ne convient pas de minimiser le rôle de la rétribution active dans l’éducation et l’orientation, en matière d’éducation individuelle ou sociale. De ce point de vue, l’administration de la peine se présente comme une clémence et une faveur car elle vise à éveiller les consciences et à les réformer. On peut la considérer comme une amende versée par l’homme, mais elle entraîne pour lui un gain précieux.
Dieu dit dans le Saint Livre:
«Oui, le Dépôt que nous avions proposé aux cieux et à la terre et aux montagnes, ils ont refusé de le porter, et en ont eu peur, alors que l’homme le porta…» (3)
Pour parachever sa justice, Dieu a dissipé l’ombre de la contrainte qui planait sur l’homme, et lui a proposé à la place le dépôt (de la responsabilité de pourvoir) de la subsistance que les montagnes avaient refusé; l’homme accepta.
Cela, car l’homme ne pourra s’élever que par l’effort et l’acte, pour sortir le front haut de son épreuve.
Dieu dit dans le Coran:
«Tout individu est l’otage de ce qu’il s’est acquis.» (4)
Tout ce qui apparaîtra dans ce monde sous la forme de transgression, prendra en l’autre monde la forme d’un châtiment du transgresseur, et d’exécution de la justice. C’est la croyance dans le principe éternel et dans sa justice globale qui pousse l’homme à s’engager en faveur de la justice.
Le célèbre théologien Saint – Augustin dit:
«Le mieux pour l’homme est de dépenser sa vie dans la voie du service de Dieu, sans hésitation. Car l’âme qui se voue au service de Dieu exerce sa maîtrise sur le corps, et l’intellect qui se consacre à Dieu, dominera les pensées vaines et égarant.
Nous pouvons alors nous demander quelle justice pourrait- on trouver chez un homme qui ignore tout du service divin? Car on peut constater aisément qu’un tel homme ne possède ni âme dominant son corps, ni intellect le préservant de l’égarement. » (5)
La vie idéale pour ces gens est la vie après la mort qu’évoque le Coran en ces termes:
«Et cette présente vie n’est qu’amusement et jeu. La demeure dernière, cependant, c’est elle la vivante! S’ils savaient! » (6)
Pour cette raison, nous constatons que les hommes de Dieu non seulement ne craignent pas la mort, mais ils brûlent de désir dans l’attente de l’instant où l’ange de la mort viendra leur réciter à l’oreille.
«Ô âme tranquillisée, retourne vers ton Seigneur, agréante, agréée…» (7)
Dans l’autre monde, la félicité sera perçue par l’essence; il y est des jouissances que nos intellects sont incapables même de concevoir.
Cette vie tumultueuse et pleine d’injustice n’est donc qu’une courte étape de toute la vie, et pendant cette étape, le résultat des œuvres d’une partie des gens sera la proximité de la clémence divine, alors que pour d’autres le résultat en sera le voisinage de Satan et le châtiment éternel.
Peut- on considérer comme identiques ces deux destins?
L’un est la Géhenne, et c’est un destin malheureux.
Le second est l’Eden, et c’est un destin heureux, et les hommes sont libres de choisir l’un ou l’autre de ces destins.
Notes:
1-Cité par: «Les grandes figures de la pensée politique», (en persan), tome 1, page 354.
2- Le Coran, Sourate 29, verset 64.
3- Le Coran, Sourate 89, verset 27.
4- L’homme cet inconnu (Alexis Carrei).
5- Cité dans le journal Kayhan, no 8196, paraissant à Téhéran en persan.
6- Retraduit du Persan.
7- J. J Rousseau: Emile ou de l’éducation, classiques Garnier, édition 1964, Paris, p.569.