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Leçons et inférences sociales tirées de la rencontre de Mûsâ (as) et de Khidhr (as)
A- La quête d’un guide savant et le profit que l’on peut tirer de son savoir ont tant d’importance que même un grand prophète (1) comme Mûsâ (2) (as) parcourt un long chemin pour le trouver. On découvre dans ce récit un exemple pour tous les êtres humains, quel que soit leur niveau de savoir ou leur âge.
B- L’essence du savoir divin découle de la servitude à l’égard de Dieu, comme on peut le voir dans ce verset : « Apprends-moi un savoir afin qu’il m’ouvre la voie vers l’objectif. » (3) (sourate Al-Kahf (La caverne) ; 18 : 66). Mûsâ (as) ne veut pas ce savoir pour lui-même, mais parce qu’il désire atteindre un objectif.
C- Il ne faut pas se précipiter pour agir, parce que la plupart des choses réclament une occasion adéquate. Cela vaut en particulier pour les questions très importantes. C’est d’ailleurs pour cela que le savant attend une telle occasion pour dévoiler à Mûsâ (as) les secrets que recèlent ses actes.
D- Le fait que les choses et les événements aient une face visible et une face cachée constitue une autre question importante que ce récit nous enseigne ; nous ne devons pas juger précipitamment des événements désagréables qui se produisent dans notre vie. Nous connaissons de nombreux événements désagréables qui ont par la suite compté parmi les grâces divines secrètes.
C’est d’ailleurs ce que nous enseigne le Coran : « Le combat vous est prescrit, et vous l’avez en aversion. Il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose, et elle est un bien pour vous. Il se peut que vous aimiez une chose, et elle est un mal pour vous. Dieu sait, et vous, vous ne savez pas. » (sourate Al-Baqara (La vache) ; 2 : 216). Tenir compte de cette réalité demande que l’être humain ne se décourage pas aussitôt des événements déplaisants arrivés. A ce sujet, un hadith intéressant a été rapporté de l’Imâm al-Sâdeq (as), disant à Ibn Zarâra (un grand personnage de son époque, comptant parmi les juristes et les compilateurs de hadiths, qui a une grande affection pour l’Imâm (as), affection partagée par ce dernier) : « Transmets mon salâm à ton père, et dis-lui ceci : ‘S’il arrive que je dise du mal de toi dans certaines réunions, c’est parce que nos ennemis cherchent à savoir envers qui nous témoignons de l’affection, pour pouvoir les tourmenter, à cause de cette affection. A l’inverse, si nous blâmons quelqu’un, ils le glorifient. Aussi, si je médis sur toi parfois derrière ton dos, c’est parce que tu es connu parmi les gens pour avoir de la wilâya et de l’affection envers nous, ce qui fait que nos ennemis te veulent du mal. J’ai donc souhaité résoudre ton problème et t’épargner leur colère, de la même façon que l’ami savant de Mûsâ (as) a déclaré : « Le bateau appartenait à de pauvres gens qui travaillaient sur la mer. J’ai voulu l’endommager, parce que, derrière eux, venait un roi qui s’emparait de tous les bateaux. » (sourate Al-Kahf (La caverne) ; 18 : 79). Comprends bien cet exemple. Cependant, je jure par Dieu que tu es la personne que j’aime le plus et mon préféré parmi les serviteurs de mon père (as), vivants ou morts. Tu es le meilleur des navires voguant sur cette mer furieuse et derrière toi se trouve un roi tyrannique et usurpateur qui attend précisément que passent les navires valables qui mènent les autres sur cet océan, afin de les confisquer. Que la miséricorde de Dieu soit sur toi, dans cette vie comme dans la mort.’ »
E- Le choix entre s’opposer aux événements ou choisir la posture consistant à composer avec eux constitue une autre des leçons que nous enseigne ce récit. Lorsque Mûsâ (as) se trouve par trois fois, involontairement, en butte à la rupture de son contrat passé avec son ami savant, il comprend parfaitement qu’il ne peut plus l’accompagner. Et bien que la séparation d’avec ce maître lui soit particulièrement désagréable, il ne fait cependant pas montre d’obstination face à cet amer événement et donne justement raison au savant. Il se sépare de lui en bons termes et retourne à ses affaires, alors même que la fin prématurée de cette relation le prive des immenses trésors de la vérité. L’être humain ne doit pas s’éprouver constamment jusqu’à la fin de ses jours, et échanger sa vie contre des examens destinés à le faire accéder à un avenir qui peut-être ne se présentera jamais. Lorsqu’il a plusieurs fois expérimenté une chose, il doit en tirer une conclusion.
F- L’influence de la foi des pères sur leurs descendants. En raison d’un père juste et bienfaisant, Khidhr (4) (as) protège ses enfants, à la mesure de la charge qu’il peut assumer. Ainsi, la foi et la probité du père peuvent conférer le bonheur au fils, le bien qui lui revient pouvant également échoir au fils. Dans une partie des hadiths, nous lisons que cet homme juste n’est pas le père des orphelins, mais un de leurs aïeuls éloignés (d’où l’influence de la vertu). Parmi les signes de la vertu de ce père se trouve le fait qu’il ait laissé à ses descendants un trésor spirituel constitué de sages maximes.
G- Le fait que la vie puisse être raccourcie à cause de tourments causés au père et à la mère. Là où un fils, en raison du tourment qu’il cause à son père et à sa mère, se livrant à la révolte et à la mécréance sous leurs yeux et/ou les détournant de la voie de Dieu, mérite la mort, qu’en est-il du fils qui se livre à ce péché ? Quelle sera sa situation auprès de Dieu ? Dans les hadiths islamiques, un lien étroit est établi entre le raccourcissement de la durée de la vie et l’abandon des liens de filiation (en particulier lorsqu’il s’agit de tourmenter le père et la mère).
H- L’ennemi n’est pas celui que l’on croit ! Il arrive fréquemment que quand un individu agit bien envers nous, nous le prenons néanmoins pour un ennemi, et nous en sommes troublés parce que nous ignorons ce que cela cache. Nous nous montrons particulièrement impatients et indisposés face à ce que nous ne savons pas. Bien entendu, c’est tout à fait naturel que l’être humain se montre impatient vis-à-vis d’une chose dont il ne voit qu’un côté, qu’un aspect, mais le récit en question nous dit que nous ne devons pas juger avec empressement, et qu’il faut analyser les différents aspects de chaque question. Dans un hadith de ‘Alî, l’Emir des croyant (as), nous lisons : « L’ennemi n’est pas celui que l’on croit ! » Ainsi, plus le niveau de conscience des gens s’élève, plus ils rencontreront des questions logiques. Autrement dit, la conscience est le fondement de la patience ! Bien évidemment, d’un certain point de vue, Mûsâ (as) a bien le droit d’être mécontent, parce que ce qu’il a vu au cours de ces trois événements représentait la négation d’une très grande partie de la Loi divine : dans le premier événement il s’agissait de l’inviolabilité des biens d’autrui, dans le second, de l’immunité de la vie d’autrui, et dans le troisième, il s’agissait d’une question de droit, ou autrement dit, d’une manière logique d’aborder la question des droits communs. Ainsi, il n’y a pas lieu de s’étonner qu’il se soit mis en colère et qu’il ait manqué à l’engagement qui le liait à ce savant, mais dès lors qu’il s’est trouvé informé de la face cachée de ces événements, il a retrouvé son calme et a cessé de protester, ce qui montre en soi à quel point l’absence d’information au sujet de ce que cachent les événements peut être inquiétante.
I- La civilité exprimée par l’élève envers le maître. Dans les conversations entre Mûsâ (as) et ce savant de Dieu, il se trouve des points intéressants au sujet de la civilité exprimée par l’élève envers le maître. Dans le Coran, nous lisons : « Moïse lui dit : ‘Puis-je te suivre pour que tu m’enseignes ce qu’on t’a appris concernant une voie droite ?’ ! II dit : ‘Tu ne saurais être patient, avec moi.’. » (sourate Al-Kahf (La caverne) ; 18 : 66 et 67). Ces points sont les suivants :
- Mûsâ (as) se désigne lui-même dépendant de Khidhr (as) (attabi‛uka / أتبعك / te suivre).
- Mûsâ (as) exprime sa dépendance en lui demandant la permission (hal attabi‛uka / هل أتبعك / Puis-je te suivre ?).
- Il manifeste son besoin d’apprendre et d’avoir un maître disposant du savoir (‘alâ an tu‛allimani / على أن تعلمن / pour que tu m’enseignes).
- Il aborde la question du savoir que possède le maître avec beaucoup de respect et se présente comme celui qui est désireux d’apprendre un peu de son savoir (mimmâ / مما / ce). (5)
- Il parle du savoir du maître comme d’un savoir divin (‘ullimta / علمت / ce qu’on t’a appris).
- Il lui réclame l’instruction et la guidance (rushdân / رشدا / (concernant) une voie droite).
- Il lui suggère : « De même que Dieu t’a fait grâce de t’enseigner, toi aussi fais-moi grâce de ce don. » (tu‛alimani mimmâ ‘ullimta / علمت مما على أن تعلمن / pour que tu m’enseignes ce qu’on t’a appris concernant une voie).
- La phrase : « hal attabi‛uka / هل أتبعك / Puis-je te suivre ? » suggère également cette réalité que l’élève doit aller vers le maître. Il ne fait pas partie des devoirs du maître de se mettre en quête de l’élève (sauf dans des circonstances spéciales).
- Malgré sa haute dignité (il compte parmi les grands prophètes (as) ayant apporté une Loi et un Livre céleste), Mûsâ (as) fait montre d’un grand respect, ce qui nous enseigne que : « Qui que tu sois, quelle que soit ta dignité, tu dois être humble vis-à-vis de l’apprentissage du savoir. »
- En ce qui concerne l’engagement qui le lie au maître, Mûsâ (as) n’emploie pas une affirmation péremptoire, mais dit au contraire : « Tu me trouveras patient, si Dieu le veut. » (sourate Al-Kahf (La caverne) ; 18 : 79). D’une part, il s’agit d’une marque de politesse vis-à-vis du Seigneur, et d’autre part à l’égard du maître, car en cas d’échec, il ne pourra être question d’une atteinte au respect dû au maître. Il est également nécessaire de rappeler que ce savant divin fait lui-même montre d’une excessive patience dans son enseignement, car si Mûsâ (as), sous l’effet de l’émotion, oublie son engagement et se met à protester, lui-même se contente de lui poser cette question avec sang-froid : « Ne t’avais-je pas dit que tu ne saurais être patient avec moi ? » (sourate Al-Kahf (La caverne) ; 18 : 72 et 75).
Inférences sociales tirées de la rencontre de Mûsâ (as) et de Khidhr (as)
Le Professeur Motaharî déclare : « Il existe dans le noble Coran une question qui a avant tout fait l’objet d’une interprétation mystique et à laquelle on n’a pas prêté une attention historique et sociale. Pourtant, si cela avait été fait, une grande philosophie historique de l’islam aurait vu le jour. Cette question, c’est l’histoire de son Excellence Mûsâ (as) et de son Excellence Khidhr (as), qui compte parmi les récits les plus beaux et les plus profonds du Coran. A Mûsâ (as), qui est un homme de loi, un juriste et qui est particulièrement sensible aux notions de licite et d’illicite, de recommandé et de détestable, il est dit : « Tu as pour mission de te rendre auprès de l’un de Mes serviteurs qui a étudié le savoir auprès de Nous. » Mûsâ (as) se met en route avec son Excellence Yusha‛ (as). Il dit poliment à Khidhr (as) : « M’autorises-tu à t’accompagner afin que tu m’enseignes [moi qui suis ignorant] une partie de ce que tu sais ? » (6) (sourate Al-Kahf (La caverne) ; 18 : 66). Il ne veut pas dire : « Enseigne-moi ce que tu sais », au contraire, montrant beaucoup de respect, il dit : « une partie de ce que tu as appris auprès de Dieu. » Khidhr (as) lui fait une réponse claire : « II dit : Tu ne saurais être patient, avec moi. » (sourate Al-Kahf (La caverne) ; 18 : 67). Autrement dit : « Tu ne peux le supporter, tu n’en as pas la capacité. » Il dit à un prophète (as) : « Tu ne peux le supporter. » Mais Mûsâ (as) lui répond : « J’espère que j’en aurais la capacité et que je pourrais venir. » Ils embarquent dans un bateau. Mûsâ (as) voit Khidhr (as) pratiquer un trou dans la coque du bateau. La violation du bien d’autrui, sans son autorisation, est illicite, c’est contraire à la loi, et de plus, il y a risque de noyade. Pour cette raison, il demande : « As-tu pratiqué une brèche dans ce bateau pour engloutir ceux qui s’y trouvent ? » (sourate Al-Kahf (La caverne) ; 18 : 71). Khidhr (as) dit : « Ne t’avais-je pas dit que tu n’aurais pas la patience, que tu ne pourrais supporter, que tu n’en as pas la capacité ? » Là, Mûsâ (as) revient à lui et dit : « Ne me réprimande pas à cause de ce que j’ai oublié et ne me tiens pas rigueur de ce que j’ai fait. » Mûsâ (as) voit un jeune garçon sans péché et sans tort, mais Khidhr (as) le frappe à mort. Le sentiment de justice de Mûsâ (as) sursaute : comment peut-on tuer un être sans tort, n’ayant commis aucun crime ? « Pourquoi as-tu fait cela ? » Khidhr (as) dit : « Ne t’avais-je pas dit que tu n’aurais pas la patience ? » Après cet épisode, affamés et assoiffés, ils atteignent un village. Ils demandent à manger, mais Dieu fait que personne n’est prêt à leur donner une bouchée de nourriture. Ils repartent la faim au ventre et voient un mur penché. Khidhr (as) dit : « Nous devons venir en aide à ces gens. Remonte tes bas de pantalons, piétinons la glaise (7) et redressons ce mur. » Mûsâ (as) l’a vu tuer cet enfant sans péché. Il a vu ces gens refuser de les recevoir et maintenant il le voit lui faire du pisé afin de leur rendre service ! Alors, il proteste une troisième fois. Khidhr (as) dit : « Ne t’avais-je pas dit que tu n’aurais pas la patience ? » Il ajoute : « Voilà venu le moment de notre séparation. » (sourate Al-Kahf (La caverne) ; 18 : 78). Ensuite, il explique les événements un à un. A propos de l’histoire du bateau, il dit : « Je sais que vient derrière eux un roi qui confisque les bateaux, sauf ceux qui sont endommagés, alors j’ai endommagé le bateau afin de le sauver. Je rendais service, mais sous la forme d’une malversation. » A propos de l’enfant, il dit : « Il était le fils d’un père et d’une mère dotés de foi. Il était à craindre qu’en grandissant, il se révolte, fasse preuve de mécréance, et les fasse disparaître. En réalité, j’ai servi son père et sa mère. » Il ajoute : « Quant au mur, il appartient à deux enfants dont les parents étaient des gens justes. La charité et le service exigeaient que j’accomplisse cette action car il s’agit de la récompense de leur bienfaisance. » Dans ce récit, le lien consiste dans le fait que sous le voile, et ici le voile prend la forme d’une action détestable, se trouve un objectif noble, caché, qui explique cet acte détestable. Pour celui qui ne sait pas, cela reste inexplicable. Pour celui qui ne sait pas, le devoir consiste à suivre les lois concernées. Mais il s’en trouve un qui sait ce qui se trouve de l’autre côté, et pour qui le fait de briser ces lois est justifié, alors que pour l’autre ça ne l’est pas. Des actions sont licites pour certains et elles ne le sont pas pour d’autres. C’est ce qui fait que le devoir du Prophète (s), de l’Imâm (as) et du Walî (8) (as) diffère du nôtre dans bien des cas. Cela ne veut pas dire que l’illicite comporte deux décrets, celui du Prophète (s) et le nôtre. Le décret qui nous concerne et celui qui concerne le Prophète (s) ou l’Imâm (as) sont un. Si nous voyions davantage ce qui se trouve de l’autre côté, notre devoir s’y conformerait, aussi celui qui voit de l’autre côté voit petit à petit le décret changer en ce qui le concerne. (9) On s’est généralement préoccupé du début de l’histoire et l’on a davantage mis l’accent sur les questions morales et spirituelles, sur le prodige mystique. »
Du fait que c’est le Walî qui est chargé de déterminer ce qu’est la voie mystique, il peut dévoiler le secret de la loi commune pour dévoiler la voie mystique, sachant qu’il est davantage question de cela en ce qui concerne la conduite d’une communauté. Si vous étudiez la biographie du noble Prophète (s), vous verrez qu’il n’est question que de l’histoire de Mûsâ (as) et de Khidhr (as). Lorsque le Prophète (s) détermine pour l’humanité ce qu’elle doit faire, il n’accorde aucune importance à ce que disent les autres. Lorsqu’il détermine que l’ennemi doit être affaibli, et que le premier plan sur lequel il doit être affaibli est le plan économique, parce que son argent est transformé en armes qui vont s’abattre sur les musulmans, il dit : « Coupez la route à leurs caravanes afin qu’ils ne se renforcent pas. » Et/ou s’il détermine que les juifs ont une origine corrompue, il dit : « Eliminez sept cents d’entre eux. » Alors bien entendu, pour celui qui ne voit que le présent et ignore l’avenir, ces points sont inexplicables. Par exemple, si on avait coupé la tête de Gengis Khan devant tout le monde, alors qu’il n’avait que quatre ou cinq ans, on aurait crié au meurtre. Mais lorsque Gengis Khan, une fois adulte, a tué des millions de personnes, on s’est dit qu’il aurait mieux valu que quelqu’un lui coupe la tête quand il n’avait encore que quatre ou cinq ans. Lorsqu’il s’agit d’un enfant, tout le monde a ce sentiment parce que personne ne voit l’avenir. Mais celui qui connaît l’avenir peut accomplir un tel acte. Bien entendu, il n’est pas question de se servir d’un tel prétexte pour commettre un crime. En dehors du Walî (as) qui voit la vérité, personne n’a le droit d’accomplir une telle chose.
Notes:
1 L’un de ceux qui ont apporté un Livre céleste. (Les notes sont du traducteur et les traductions des passages du Coran de Denise Masson).
3 Il ne s’agit pas ici de la traduction de Denise Masson, qui ne correspond pas au propos de l’auteur, mais de la traduction française de la version persane de ce verset servant de référence à cet article.
4 Il est également orthographié Khizr, ou Khezr (d’après la prononciation persane). C’est un personnage énigmatique. On ne sait dans quelle catégorie le placer. Il échappe à la classification de prophète, d’Imâm, de Wali ou même de Hanif. Certains le rapprochent de la figure du roi de Salem, de celle de Melchisédech… Lire à son sujet l’excellent article d’Amélie Neuve-Eglise paru dans la Revue de Téhéran n° 26 (janvier 2008) : http://www.teheran.ir/spip.php?article70.
5 Cet aspect est ici mal rendu par les choix de traduction de Denise Masson.
6 Il ne s’agit pas ici de la traduction de Denise Masson, mais de celle de ‘Allâmeh Tabâtabâ’î.
7 Pour faire le pisé, on piétine la glaise en la mélangeant à de la paille. Cette technique est encore utilisée de nos jours, en Iran par exemple, pour la restauration de maisons anciennes notamment.
9 Le décret peut varier en fonction du niveau de perception, mais il ne varie pas en fonction des personnes. N’importe qui peut recevoir une révélation de la part de Dieu et se trouver amené à agir en conséquence. Il risque cependant d’avoir des problèmes vis-à-vis de ses semblables, mais pas vis-à-vis de Dieu… Cela est arrivé à presque tous ceux que l’on appelle « saints », ou « Amis de Dieu ».