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Quinze Rajab décès de Zaynab fille d’Imam Ali (p)
On trouve dans le monde non seulement parmi les femmes mais aussi parmi les hommes très peu de Dames comme Hazat Zaynab (as). Elle était forte et représentait le modèle suprême du courage, de l’audace, de la connaissance, de la perspicacité, de la compétence, de la sagesse, de la puissance spirituelle et de la détermination dans les positions, et elle a parfaitement accompli sa fonction dans les divers devoirs sociaux dont elle a assumé la charge.
Le 15 de mois bénie Rajab ,est l’anniversaire de la mort de la femme pieuse, l’héroïne, la combattante et la savante, qu’est la Dame Zaynab,la petite Fille de prophète (p), qui a vécu dans le giron de sa mère, la Dame Fâtima az-Zahrâ’ (sa), sous la surveillance de son père ‘Alî (as) et de ses deux frères, al-Hassan (as) et al-Hussein (as).
Ses surnoms, Epithètes et Titres:
Al Abîda, Umm Kalsum, Umm Hassan, As-Siddîqa As-Soghra, Zaynab Al-Kûbra, Al-Aqila, Umm Al-`Awâjiz (La Mère des indigents), Aqîlatu Banî Hâshim, Umm Hâshim (Mère des Hachémites) car elle prit soin de la Famille du Prophète (sawas) après la tragédie de Karbala, Ra’îsat Ad-Dîwân (Présidente du Conseil), la fille de l’Infaillibilité..
Zaynab est le nom le plus connu et peut avoir deux sens :
Le premier : Zaynab (زينب) est un mot composé en deux parties « zayn » (زين) et « ab » (أب) qui signifie l’ornement de son père.
Le deuxième : Zaynab est un mot simple qui signifie un arbre odorant. [1]
Il est rapporté dans les récits que lorsque, Zaynab est venue au monde, sa mère Fatima (a) l’a emmenée auprès de son père Ali (a) et lui dit :
“Donne un nom à ce nouveau-né”.
Il répondit :
“Il est hors de question que je le fasse avant l’arrivée du Prophète (s) – qui était en voyage – “.
Et lorsque le Prophète (s) revint, on lui demanda de nommer ce nouveau-né, il répondit :
“Je ne peux pas le faire avant Dieu – Tous Puissant –”.
Alors l’ange Gabriel descendit du ciel est dit :
“Dieu te salue et te dit de nommer cette fille « Zaynab », c’est lui qui a choisi ce nom”. [2]
Naissance et Enfance
Sayyida Zaynab (a) naquit à Médine le 5 Jumâdâ al-Ûlâ cinquième ou sixième année de l’Hégire.[3]
Elle passa son enfance auprès de son père Ali b. Abi Talib (a), sa mère Fatima az-Zahra (a) et ses deux frères al-Hasan (a) et al-Husayn (a) .
Elle montra des aptitudes d’intelligence et de génialité depuis son plus jeune âge. Il est dit qu’une fois elle demanda à son père l’Imam Ali (a) :
” Est-ce que tu nous aimes ?”
Il répondit :
“bien-sûr” !
Elle dit :
“Il n’est point possible que l’Amour de Dieu et l’amour des enfants se réunissent dans le cœur d’une même personne croyante ; mais s’il se doit d’être, alors l’Amour pour Dieu et la bonté pour les enfants”.
Etonné par ses paroles l’Imam Ali (a) lui prodigua plus de tendresse et de bonté bienveillante.[4]
Ressemblance avec sa grand-mère Khadija (a)
Lorsque Zaynab est née, le Prophète (s) l’a prise dans ses bras, l’embrassa, puis demanda de lui témoigner du respect et de lui porter de l’attention pour sa ressemblance à sa grand-mère Khadija (a). [5]
Titres
Zaynab (a) avait plusieurs titres, signe de respect, de considération et de la grandeur de sa personnalité ; parmi ses titres on trouve :
‘Aquîlat banî Hâshim
‘Alîma Ghayr Mu’alama
‘Ârifa
Muwaththaqa
Fâdila
Kâmila
‘Abidat Âl Ali
Ma’sûma Sughrâ
Amînat Allah
Nâ’ibat az-Zahra
Nâ’ibat al-Husayn
Sharîkat ash-Shuhadâ’
Balîgha, Fasîha[6]
Pseudonyme (Kunya)
Umm Kulthûm
Umm al-Masâ’ib[7], ou Mère des douleurs, suite aux différents événements tragiques qu’elle a vécu après le décès du Prophète (s). Les douleurs qu’elle a vécus sont les suivantes :
Les malheurs qu’a subis sa mère Fatima (a), puis l’assassinat de son père l’Imam Ali (a), l’empoisonnement de son frère l’Imam al-Hasan al-Mujtabâ (a) et plus particulièrement encore la tragédie de Karbala où elle perdit un grand nombre de sa famille et en premier lieu son frère l’Imam al-Husayn (a), puis son autre frère Abu al-Fadl al-Abbas et deux de ses enfants, ainsi que d’autres proches, où elle passa ensuite elle-même des jours en état de captivité.
Pourquoi elle a été surnommée Umm al-Maçâ’ib?
En fait elle a été surnommée Umm al-Maça’ib, parce que la tragédie du martyre de son grand-père, le Prophète (sawas), de sa mère Fâtimah az-Zâhra (as), de son père le Prince des Croyants (as), et de ses frères les Imams Al-Hassan (as) et Al-Hussein (as) se sont déroulés sous ses yeux.
La vie de Dame Zaynab (Que le salut d’Allah soit sur elle) ne peut être abordée sans mention des événements de Karbala’ et du malheur qu’encoururent les descendants du Prophète (Paix et bénédictions sur lui et sa descendance) pendant et après cette bataille qui affligea le cœur de tout croyant. En 61 A.H., l’Imam al-Husayn (Que la Paix soit sut lui), accompagné par les descendants du Prophète, dont Dame Zaynab, partit pour al-Kufah à la demande de ses habitants voulant se révolter contre Yazîd Ibn Mu`awiyah. À l’époque, ce dernier était un Calife connu pour son despotisme, son injustice et sa perversion.
Son rôle à Karbala:
Elle eut un rôle très important dans la tragédie de Karbala, elle s’occupa de l’Imam Zayn al-Abidin (as), contrôla les états de son frère, l’Imam Al-Hussein (as), de temps en temps, et géra les affaires familiales. Et ce qui est remarquable, c’est qu’à l’époque bien qu’elle soit mariée avec Abdullah Ibn Ja’far ibn Abî Tâlib, elle avait choisi de rester aux côtés de son frère Al-Hussein (as), et son mari, qui regrettait de ne pouvoir se joindre à lui du fait qu’il était aveugle, l’avait accepté et proposé d’envoyer ses fils Muhammad et ‘Awn auprès de leur oncle, avec elle, ce qu’elle avait accepté.
Le 11e jour du mois de Muharram, Umar Ibn Sa’d avait ordonné de transporter les femmes et les enfants à Kufa. A leur arrivée, Sayyedah Zaynab (a) prononça un discours au gens de Kufa dont Bachir b. Khozeim Assadi l’a décrit en disant : J’ai regardé Zaynab bint ‘Alî (as) ce jour-là, je jure par Dieu, je n’ai vu plus éloquent qu’elle, comme si ses paroles sortaient de la bouche d’Amir al-Mu’minîn (as), elle fit signe aux gens de se taire. Elle a dit : «Ô peuple de Kufa, ô peuple de la duperie et de la trahison, vous vous lamentez pour nous ! Que jamais ne tarissent vos larmes, que jamais ne se taisent vos supplications. Vous êtes semblables à celle qui défait le fil de son fuseau après l’avoir solidement tordu».
A Châm :
Ubayd Allah Ibn Ziyad, le gouverneur de Kufa, avait envoyé Zaynab (as) avec les prisonniers d’Ahl-lul-Bayt (as) sous l’ordre de Yazid, ayant transporté la tête de l’Imam Al-Hussein (as) et les autres têtes à Châm. Lorsqu’ils étaient entrés chez Yazid, il avait demandé la tête de l’Imam Al-Hussein (as), et l’avait posé entre ses mains. Et lorsque Zaynab (as) avait vu la tête de son frère (as), elle avait crié : «ô Hussein, ô le bien-aimé du Messager d’Allah, le fils de Fâtimah». En conséquence, tous les gens qui étaient présent en place, y compris Yazid s’étaient tus.
Elle s’était également adressée à Yazid en ces termes bien connus: «Si tu penses que nous sommes un gain que tu viens de réaliser, tu ne tarderas pas à constater que nous sommes une perte que tu as subie. C’est à Allah que nous adressons nos plaintes. Allah ne traite jamais ses serviteurs injustement. Déploie donc tes fourberies et tous tes efforts. Par Allah, tu n’arriveras pas à effacer notre renommée. Tu n’anéantiras pas notre Révélation. Tu n’atteindras jamais notre rang et tu n’arriveras jamais à laver ta honte. Tes avis sont erronés, tes jours, lorsque le crieur criera, sont comptés et les armées que tu rassembles seront dispersées. Que la malédiction d‘Allah soit sur les injustes. Gloire à Allah qui a donné au premier d’entre nous le bonheur et au dernier parmi nous le martyre et la miséricorde. Il est Tout Puissant et Tout Miséricordieux, Allah nous suffit ! Quel excellent Protecteur !»
Nous complèterons, dans d’autres articles, le rôle immense de Sayyidah Zaynab (as), la fille de l’Infaillibilité, si Allah le veut.
Elle fut ensuite envoyée à Médine. Aussitôt arrivée, elle se dirigea vers le tombeau de son grand-père. On rapporte l’avoir vue accrochée à la porte de la mosquée du Prophète, les larmes coulant sur les joues appelant : « Ô grand-père je t’annonce le martyr de mon frère Al-Husayn ». Elle se mit ensuite à raconter aux habitants de Médine les événements amers qui se déroulèrent à Al-Kûfah. Ceci suscita l’inquiétude du gouverneur de Médine qui avertit Yazîd contre le danger de sa présence dans les terres saintes. On demanda alors à Dame Zaynab de choisir une autre contrée que celle de son grand-père pour s’y installer. Elle choisit l’Égypte.
En Sha`bân de l’an 61 A.H., six mois après le martyr de son frère, Dame Zaynab arriva en Égypte. Elle fut accueillie par une fine délégation qui pleura en essayant de la consoler. Dame Zaynab ne put alors empêcher ses larmes de couler et récita le verset : « Ceci est ce que le Tout Miséricordieux avait promis et les Messagers avaient dit vrai. »
Le gouverneur lui offrit une demeure à Al-Hamrâ’ Al-Quswâ où elle s’installa finalement honorée et respectée. Les Égyptiens ne cessèrent d’affluer vers sa noble demeure, lui demandant des invocations et écoutant les hadiths qu’elle narrait et les bonnes mœurs qu’elle prêchait.
Dame Zaynab resta dans cette demeure pendant moins d’un an au cours duquel on ne la vit que dévouée à son adoration, son jeûne, son dhikr et sa récitation du Coran. Elle tomba ensuite malade et sut par la lumière de son Seigneur qu’il s’agissait de la maladie de sa mort. On proposa de lui convoquer un médecin mais elle répondit : « Ô gens ! Nous ne sommes pas de ceux qui aspirent à l’ici-bas et souhaitent y rester. La meilleure rencontre pour nous, descendants du Prophète — paix et bénédictions sur lui — est la rencontre avec notre Seigneur. En plus, le médecin n’avancera ni ne reportera ma fin. Son remède n’est qu’un tranquillisant alors que la fin prédestinée devra arriver ».
Trois qualités de Hazrat Zeinab (P) à cultiver
Mettons plutôt en valeur trois de ses qualités que nous, dans notre volonté de devenir de meilleurs musulmans que nous le sommes, devrions et avons l’obligation de cultiver en nous. Quelles sont-elles ? Il y a la patience, ou la persévérance (as-sabr), la justice et la transmission du savoir.
Parler d’obligation peut paraître excessif aux yeux de certains et pourtant c’est une chose absolument logique et nous en verrons l’explication en guise de conclusion.
Hazrat Zeinab (Que la Paix de Dieu soit sur elle) est un modèle exemplaire lorsqu’on évoque la question de la patience et de la persévérance. En effet, toute sa vie n’est qu’une succession d’épreuve extrêmement dure, depuis la perte de sa noble mère, en passant par le massacre de ses proches à Karbala jusqu’à son emprisonnement à Sham. Elle a dû faire preuve d’une patience et d’une persévérance hors du commun, restant ainsi fidèle à l’enseignement de son noble père Ali (Que la Paix de Dieu soit sur lui). Il disait en effet :
“Soyez patients dans les moments critiques et contentez-vous lors du malheur.”
Dans les prisons de Sham, même incapable de se lever, Hazrat Zeinab (Que la Paix de Dieu soit sur elle) ne manquait pas une seule de ses prières, pas seulement celles qui étaient obligatoires mais aussi celles qui ne l’étaient pas.
La vie de Hazrat Zeinab (Que la Paix de Dieu soit sur elle) est pour nous une véritable leçon de patience et de persévérance mais c’est aussi une invitation à la foi et à la confiance en Allah (swt). Même dans les pires moments de la vie, il est indispensable de continuer à croire en Allah (swt), de Le remercier et de se prosterner devant Lui car comme il est dit dans le Saint Coran dans la sourate al-Baqarah au verset 153 :
“Ô les croyants ! Cherchez secours dans l’endurance et dans la Prière. Car Dieu est avec ceux qui sont endurants.”
Comme un sage de notre communauté avait coutume de le dire, Dieu est là pour ceux qui n’ont personne. Et lorsque toutes les portes se referment devant nous, lorsqu’il n’y a plus aucune issue, en faisant appel à Lui, des portes vers lesquelles nous n’aurions jamais porté attention s’ouvre toute grande devant nous.
Ainsi la patience n’est pas qu’une vertu nécessaire lorsque nous faisons face à des épreuves importantes parfois tragiques, tout au long de notre existence, comme lors du décès d’un proche, de graves problèmes financiers ou encore une maladie grave. C’est aussi une qualité indispensable dans notre vie quotidienne. Les exemples ne manquent pas et certaines attitudes sont réellement choquantes. Regardez attentivement autour de vous, regardons comment nous agissons et vous vous en rendrez compte de la bêtise de notre comportement. Ce qui est finalement affligeant c’est le fait que nous avons oublié que c’est cette persévérance et cette patience qui rend notre existence et nos relations humaines plus décentes.
L’autre qualité que je voulais mettre en valeur c’est le sens de la justice de Hazrat Zeinab (Que la Paix de Dieu soit sur elle). De Karbala à Kufa, puis de Kufa jusqu’à Sham, Hazrat Zeinab (Que la Paix de Dieu soit sur elle) n’a eu de cesse de dénoncer l’injustice que Yazid était en train d’incarner. C’est pour les valeurs véritables de l’Islam et en particulier pour la justice qu’elle a consenti ces terribles sacrifices à Karbala. N’oublions jamais que la vision que la majorité des soi-disant pratiquants renvoient de l’Islam ne représente en rien la réalité des valeurs islamiques. Et cette réalité dérange parfois car elle vous oblige à considérer avec respect le monde qui vous entoure, les gens qui nous entourent (même ceux que vous n’aimez pas) et même la nature.
Ceux qui soutiennent la philosophie défendue par l’Imam al-Hussein (Que la Paix de Dieu soit sur lui) doivent eux aussi avoir ce sens de la justice, pour eux-mêmes et pour les autres, et ont l’obligation de dénoncer l’injustice, même la plus banale, lorsqu’elle a lieu devant nos yeux. La Voie de l’Eloquence est une compilation des plus grands discours, enseignements et prêches de l’Imam Ali (Que la Paix de Dieu soit sur lui). Dans l’un de ces discours, notre Imam (Que la Paix de Dieu soit sur lui) disait qu’il y a trois formes d’injustice : une injustice impardonnable, une injustice commise par un individu contre lui-même et une autre dont nous aurons à rendre compte. Associer une créature à Dieu est l’injustice impardonnable et celle dont nous aurons à rendre compte est celle commise par des hommes contre d’autres hommHazrat Zeinab (Que la Paix de Dieu soit sur elle) nous enseigne à travers sa vie qu’il est de notre devoir de lutter contre cette dernière forme d’injustice. Les discours de Hazrat Zeinab (Que la Paix de Dieu soit sur elle) à Kufa puis à Sham en sont la démonstration. Nous commettons tous les jours, sans même nous en rendre compte, des actes d’injustice contre nos frères et soeurs musulmans, nos parents ou les personnes qui partagent notre existence. Or n’oublions pas que nous aurons à rendre compte de nos actes. Et sans le pardon de tous ces êtres que nous avons blessés nous ne pouvons espérer la clémence divine. L’injustice ce n’est pas seulement la médisance, les faux témoignages ou les paroles blessantes mais c’est aussi notre silence devant un acte injuste dont nous sommes les témoins. L’Imam Zein Al Abidine (Que la Paix de Dieu soit sur lui) , dans les Cantiques du Sajjad, nous demande de réfléchir à cette question à travers cette prière :
“Mon Dieu, je te demande de m’excuser pour tout opprimé, victime d’une injustice en ma présence et que je n’ai pas secouru, pour toute personne qui m’a rendu service et que je n’ai pas remercié, pour tout malveillant à mon égard qui s’est excusé auprès de moi et que je n’ai pas pardonné, pour tout indigent qui m’a sollicité et que je n’ai pas préféré à moi-même […], pour tout défaut d’un croyant qui m’est apparu et que je n’ai pas caché, pour tout péché auquel j’ai été exposé et que je n’ai pas abandonné […]”
A nous donc de rester sensible à toutes ces formes d’injustice, d’éviter, tant bien que mal, de les faire et surtout d’empêcher les autres de les commettre. Comme nous pouvons le lire dans la sourate al-maidah au verset 5 :
“Soyez justes ! La justice est proche de la piété. Craignez Dieu ! Dieu est bien informé de ce que vous faites.”
Il y a une dernière qualité de Hazrat Zeinab (Que la Paix de Dieu soit sur elle) qui doit nous inspirer : la transmission du savoir. Cette figure illustre de l’Islam était réputée pour son érudition et pour sa grande sagesse. Un jour, durant sa jeunesse, son père lui demanda de dire “un”. Elle répéta “un “. Il lui demanda de dire “deux “. Mais elle refusa de répondre à cette demande. Son père lui demanda la raison de ce refus. Elle répondit alors qu’une langue qui prononce l’unicité ne peut pas prononcer deux. Cette anecdote n’est là que pour vous faire sentir le degré de clairvoyance et d’éveil de cette femme qui a eu pour professeur celui que toute la communauté islamique, de manière unanime, appelle “La Porte du Savoir”.
Quand elle vivait à Médine, puis à Kufa durant le califat de son père, toutes les femmes avaient coutume de se tourner vers elle pour trouver des réponses à leurs interrogations. Elles organisaient des classes où elle transmettait son savoir. Si tel était le savoir de la fille, il est facile d’imaginer l’étendu et la somptuosité du savoir de notre Imam Ali (Que la Paix de Dieu soit sur lui). Avant même de parler de transmission de savoir, parlons de son acquisition. Le Saint Prophète (Que la Paix de Dieu soit sur lui et sur sa famille) a dit :
“Un croyant obtient après la mort la récompense du fait de trois choses : la science qu’il a acquise puis enseignée aux autres ; l’enfant ayant acquis la piété par lui ; le livre qu’il a écrit et que d’autres peuvent employer après sa mort.”
L’acquisition du savoir est un devoir pour tous, que l’on soit un homme ou une femme. Ce savoir ne se réduit pas seulement au savoir de ce monde comme les mathématiques, la médecine, l’économie ou tout autre discipline. Mais c’est aussi le savoir islamique qui permettra à chacun d’entre nous de mieux comprendre notre religion et donc de la pratiquer de manière plus consciente et plus juste. Soyons clairs, le fait d’être une femme au foyer n’est en aucun cas un prétexte pour refuser ou interdire l’accès au savoir. Ce sont des femmes éduquées qui feront de notre communauté une communauté instruite. Ce sont des femmes pieuses qui en feront une communauté pleine de foi. Ce devoir est d’autant plus essentiel car, au final, les parents sont les premiers éducateurs et les premiers guides vers l’Islam de leurs enfants.
On a beau dire que le foyer est le premier lieu d’acquisition du savoir, de l’apprentissage des valeurs islamiques et du bon comportement, et pourtant, beaucoup trop de familles échouent dans cette mission par faute de temps, par ignorance ou tout simplement par négligence. C’est une véritable injustice à l’égard des enfants et nous aurons à en rendre compte devant notre Créateur.
C’est justement là que la madressa tente de combler ce savoir que les parents ne peuvent transmettre. Aussi, à défaut de pouvoir édifier nous-même l’éducation de l’âme de nos enfants, faisons l’effort de les amener au madressa afin que nos enfants puissent apprendre et découvrir les valeurs pour lesquels Hazrat Zeinab (Que la Paix de Dieu soit sur elle) et l’Imam al-Hussein (Que la Paix de Dieu soit sur lui) ont tant sacrifié.
Cultiver la patience et la persévérance sera une source de succès dans ce monde et dans l’autre. Mais ce succès passe nécessairement par le développement d’un sens plus aigu de la justice. Et le succès ne sera total que si nous sommes instruits et que nous transmettons notre savoir aux générations à venir afin qu’ils gardent vivant la flamme de l’Islam dans les coeurs. Encore une fois, les pères et encore plus les mères ont une très grande responsabilité car elles sont nos premières madressas.
C’est une obligation et un devoir pour chacun d’entre nous car nos commémorations de Muharram sont un véritable renouvellement de notre serment d’allégeance à l’égard de Dieu et de la cause qu’l’Imam al-Hussein (Que la Paix de Dieu soit sur lui) a défendu. Avant de se jeter dans la bataille au matin du 10 Muharram, l’Imam al-Hussein (Que la Paix de Dieu soit sur lui) lança cet appel :
“N’y a-t-il là personne pour nous aider”
Nous devons être conscients que cet appel nous était destiné. Et il est tant que nous regardions en face nos responsabilités vis-à-vis de notre serment. Pour terminer, remémorons nous ce passage de la Visite Pieuse de Wareth :
“Et j’ai pris à témoin Allah (swt), Ses anges, Ses prophètes et Ses messagers du fait que je crois en l’Imam al-Hussein (Que la Paix de Dieu soit sur lui) et dans le fait que c’est vers Allah (swt) que je retournerai. J’ai également foi dans les lois d’Allah (swt) et dans les conséquences des actions humaines. J’ai assujetti les désirs de mon coeur à ceux de l’Imam al-Hussein (Que la Paix de Dieu soit sur lui) et je me soumets sincèrement à lui et promets de suivre ses commandements.”
C’est sur ce serment que nous répétons tous les jeudis soir que nous vous invitons à méditer et à prêter attention aux traductions des douas, prières et zyarat que nous lisions tous les jours.
Décès
Zaynab (a) est décédée à Châm (Syrie) le quinze du mois de Rajab 62 H, il est dit aussi qu’elle est décédée en 65 H, et qu’elle a été enterrée dans un jardin appartenant à son mari Abd Allah près de Damas, où se trouve actuellement son mausolée.
Certains historiens prétendent qu’elle est enterrée en Egypte, tandis que d’autres disent qu’elle est morte à Médine et y est enterrée.[8]
Mari et Enfants
En l’an 17 de l’Hégire, Zaynab (a) s’est mariée avec son cousin ‘Abd Allah b. Ja’far b. Abi Talib, ils eurent cinq enfants ; quatre garçons :
Ali
‘Awn
Abbas
Muhammad
une fille du nom d’Umm-Kulthûm.[9]
Muhammad et ‘Awn, sont mort en martyrs au champ de bataille avec l’Imam al-Husayn (a) à Karbala.
Notes:
1-Jobrãne Massoud, Al Rãïd, T 1, p 924.
2-Baqir Sharîf Qurayshî, Sayyida Zaynab, p 39.
3-Mahalâtî Dhabîh Allah, Rayahîn ash-Sharî’a, T 3, p 33.
4-Mahalâtî Dhabih-Allah, Rayâhîn ash-Sharî’a, T 3, p 41.
5-Abu al-Qâsim Dîbâjî, Zaynab Kubrâ Batalat al-Hurîyya, p 15.
6-Noureddine Jazaïri, Khaçaïçe Zaynabiya, p 52-53.
7-Idem.
8-Qazvînî, Muhammad Kâzim, Zaynab Kubrã min al-Mahd ila Lahd, p 434.
9-Ibn ‘Asâkir, A’lâm An-Nisâe, p 189-190.