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Une recherche à propos de la question du Mahdî
Introduction
«ونريد أن نمنّ على الّذين استضعفوا في الـأرض ونجعلهم أئمّةً ونجعلهم الوارثين»
«Mais Nous voulions favoriser ceux qui avaient été humiliés sur la terre; Nous voulions en faire des chefs, des héritiers.»
La question du Mahdî ne consiste pas seulement en l’appel d’une croyance islamique qui ne comporte qu’une teinte religieuse. Cette question incarne une partie importante des désirs de l’humanité vers lesquels les hommes se tournent par les religions et les écoles de pensée différentes. La question du Mahdî est la cristallisation d’une inspiration innée, fenêtre par laquelle les gens voient le Jour Promis en dépit de visions différentes, depuis les points de vue des diverses croyances. Un Jour qui verra se réaliser sur terre les révélations célestes avec tous leurs desseins et après bien des difficultés, aplanira le chemin qui au cours de l’histoire fut pénible pour les hommes.
Mais l’attente du Jour Promis n’est pas seulement propre à ceux qui croient en l’invisible. Les autres également ont les yeux fixés vers un tel Jour ; à tel point qu’à la lumière de ce désir, cela a englobé également les écoles de pensée qui en aucunes manières ne souscrivent à la croyance en l’invisible. Les partisans de l’école du matérialisme dialectique qui interprètent l’histoire sur la base de l’antilogie attendent également un Jour qui fera disparaître tous les antagonismes et mènera à la victoire de la paix et de la coexistence.
Nous savons très bien que les cœurs, au cours de l’histoire et au sein de tous les peuples ont été plus occupés par cet espoir et cette sensation que par les autres questions humaines. Lorsque la religion confirme cette conscience universelle et insiste sur le fait que la terre, après avoir été remplie d’injustice et d’iniquité sera remplie de justice et d’équité, elle donne une valeur objective à cette conscience universelle et la transforme en une foi solide ; la foi en l’avenir et en l’inévitable destinée de l’homme. Cette foi n’est pas seulement le ferment du soulagement et de l’apaisement, mais constitue également la source de l’espoir ainsi que la source de la résistance.
Elle constitue la source de l’espoir, car la foi en le Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, a le sens qu’il ne faut pas se placer sous le joug de l’oppression et qu’il faut être dans l’Attente d’un Jour où il sera victorieux sur le monde entier. Et elle est la source de la résistance, car cette foi est pareille à la lumière d’espoir qui s’oppose au désespoir et vivifie les cœurs ; bien que les malséances s’étendent et que les tyrannies montrent leur visage hideux.
Le Jour Promis est un Jour où la justice fera face à un monde rempli d’oppression et d’injustice, où elle ruinera leurs fondements et dessinera un nouveau plan. Le Jour Promis est un Jour où l’injustice, quelle que soit son ampleur, ses racines dans le monde et son emprise sur les destinées des gens sera nécessairement détruite et plus jamais ne retrouvera sa perpétuité.
Cette réflexion disant que la tyrannie sera renversée lors de son apogée et que ce renversement est certain, donne à ceux qui ont vécu l’oppression et aux peuples qui ont connu la souffrance l’espoir que les comptes seront modifiés, que la citadelle de l’injustice sera renversée et que les bases de la justice seront jetées sur sa ruine.
Il est vrai que la question du Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, n’est pas propre à l’Islam et que toutes les religions et les écoles de pensées étaient et sont toujours d’une certaine manière dans l’Attente du Mahdî et du Sauveur. Or, les particularités que l’Islam a apporté à cette question forment le plus important corpus d’œuvres suscitées par ces attentes et ces espoirs. L’Islam a suscité le plus grand nombre d’attentes et a stimulé plus encore les sentiments des opprimés et de ceux qui ont souffert au cours de l’histoire, car l’Islam a modifié l’idée du Sauveur absent en celle du Mahdî promis tout changeant l’avenir en présent. L’Islam a changé l’espoir en la Délivrance accordée au monde dans un avenir lointain et obscur, en la foi en celui qui existe aujourd’hui tout en étant lui-même dans l’Attente du Jour Promis ; sa présence est due au fait que toutes les conditions doivent être remplies afin qu’il puisse se charger lui-même de son dessein.
Ainsi, nous voyons que la question du Mahdî n’est pas seulement une réflexion nous disant de demeurer dans l’attente de sa naissance, ni n’est seulement une prédiction qui nous demande de rester là, dans l’espoir d’une preuve, mais au contraire, la question du Mahdî est une réalité extérieure et désormais prête dont nous sommes dans l’Attente de la mise en œuvre. Il y a un homme déterminé qui vit parmi nous ; nous le voyons et il nous voit, il connaît tous nos désirs et toutes nos souffrances, il participe à nos peines et à nos tristesses, il est le témoin de l’abondance de tourments des opprimés, des infortunes de ceux qui souffrent, de la tyrannie des tyrans, il brûle à cause de cela, il vit avec désir dans l’Attente du moment où l’autorisation lui sera donnée de tendre sa main secourable en direction des opprimés, des démunis et d’arracher les racines de l’oppression.
Bien entendu, la fatalité est en ceci que cet Imâm de ceux qui attendent ne se présente pas et malgré le fait qu’il vit avec les gens, il a lui-même une vie cachée, jusqu’à ce que le moment promis intervienne. Il est évident que la l’idée du Mahdî, accompagnée de ces phénomènes islamiques, réduit la distance transcendantale entre les opprimés et le Sauveur et quelle que soit la durée de l’Attente, cela raccourcit le pont qui les relient à la promesse du Salut.
Lorsque l’on nous demande d’avoir foi en un Mahdî avec cette spécificité qu’il est un homme vivant et déterminé ; qui vit comme nous, qui est comme nous dans l’Attente, le dessein en est de nous inspirer la négation de toutes les sortes d’injustice et d’iniquité, ce dont le Mahdî est le symbole. Maintenant, cela est évoqué dans la personne même de l’Imâm Attendu qui va rapidement faire son Apparition ; une personnalité qui dit «non» à toutes les forces, comme cela a été rapporté dans le hadith, n’a d’obligation envers aucun gouvernant oppresseur. La foi en le Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, consiste en la foi en cet homme vivant, celui qui se soulève, et en le fait de l’accompagner.
Dans les hadiths, l’emphase a constamment été mise sur l’Attente de la Délivrance et il a été demandé aux partisans du Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, de demeurer dans son Attente. Par cet acte, un lien spirituel est établi, et le contact entre l’Imâm et ses partisans prend corps. Alors qu’aucune de ces valeurs, ce lien et ce contact n’auraient été fondés dans le cas où le Mahdî, personnalité vivante et contemporaine, ne serait pas.
De cette manière, nous observons que cette détermination de la pensée de l’Attente donne un mouvement nouveau, et celui-ci fait augmenter les possibilités et les capacités potentielles. De plus, l’homme opprimé qui n’assume aucun pacte ne le liant à aucun tyran et qui a vécu avec difficulté et souffrance, s’il apprend que son Imâm, son maître, partage ses afflictions, qu’il le perçoit, parce qu’il est vivant et n’est pas dépendant de l’avenir ; cela lui procure la sensation d’une paix profonde.
Ceci dit, la question de l’existence effective du Mahdî est en même temps confrontée à des positions négatives. Un certain nombre de gens pour lesquels l’idée de l’existence d’une telle personnalité constitue une difficulté ont des doutes à la base sur cette question.
Ceux-ci demandent : «Si le Mahdî est un homme qui est vivant depuis plus de dix siècles, sachant que jusqu’au moment de l’Apparition, cela va peut-être durer encore longtemps, comment est-il possible qu’un homme puisse vivre aussi longtemps? Les lois de la nature font que cet homme doit avoir atteint la vieillesse depuis très longtemps et devrait être mort. Réellement, cette question n’est-elle pas tout simplement impossible?»
Ils demandent également : «Quelle est cette insistance de Dieu à faire que ce soit absolument le Mahdî qui soit cette personne, contrariant pour lui les lois de la nature, accomplissant des choses impossibles afin d’allonger sa vie et de le conserver jusqu’au Jour Promis? L’humanité ne peut-elle pas fournir à la société, dans l’avenir, un guide tel que lui?
Ne serait-il pas absolument préférable que le Jour Promis proviennent de quelqu’un qui viendrait au monde en l’époque que cela concerne, grandissant avec les gens de cette époque et peu à peu, d’une manière naturelle en viendrait à tenir la promesse de son plan?»
Ils demandent aussi : «Si «Mahdî» est le nom de cette personne choisie qui est le fils du onzième Imâm, la Paix soit sur lui, né en l’année 255 de l’Hégire et dont le père a quitté ce monde en l’année 260 de l’Hégire, cela veut dire qu’au moment du décès de son père le Mahdî était un petit enfant qui n’avait pas plus de cinq ans. Cet âge n’est pas suffisant pour avoir permis le passage à la phase de la maturité intellectuelle, religieuse et morale, sous l’autorité du père. Comment et par quel moyen cette personne a-t-elle été instruite du point de vue religieux et moral afin de pouvoir mettre en œuvre son plan grandiose?»
Ils demandent encore : «Si l’Imâm est prêt, alors quelle est cette Attente de plusieurs siècles? Toute cette souffrance, cette affliction, tous ces malheurs collectifs dont le monde est témoin ne justifient-ils pas l’Apparition de l’Imâm, que Dieu hâte sa noble Délivrance, sur la scène des événements et l’établissement de la justice sur la terre?»
Ils demandent : «Imaginons que ce sujet est de l’ordre du possible, cependant, comment pouvons-nous avoir la foi en son existence? L’homme peut-il croire en cette hypothèse sans en avoir de preuves formelles ou même juridiques et dignes de confiance?
Est-ce que quelques hadiths du Noble Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, dont nous ne savons pas jusqu’à quel point ils sont exacts sont suffisants afin de nous soumettre à l’hypothèse en question?»
Ils demandent aussi, au sujet du plan du Mahdî lors du Jour Promis : «Comment un individu peut-il mettre en œuvre ce plan grandiose et essentiel aux quatre coins du monde? Un seul homme ne peut, quelle que soit sa grandeur, faire l’histoire à lui tout seul et la faire entrer dans une nouvelle phase. La semence des soulèvements de l’histoire se répand dans les événements et les accidents, puis un homme de bonne volonté peut construire l’avenir sur cette base et en montrer les lignes directrices.»
Ils demandent également : «Comment pouvons-nous imaginer que cet individu ait la capacité de mettre en œuvre une telle transformation, prodigieuse, et couper les racines de la tyrannie ; alors que les ennemis contrôlent toutes choses et tous lieux, que les armes de destruction massive sont entre leurs mains et qu’ils se placent à un très haut niveau du point de vue des capacités scientifiques, de la puissance politique, sociale et militaire?»
Voici donc les questions à ce sujet qui sont exprimées sous cette forme ainsi que sous d’autres formes. L’origine réelle de ces questions n’est pas toujours constituée de réflexions justes, et même, ce sont des névroses qui y jouent le plus grand rôle. Car ce sentiment qui voit avec beaucoup de grandeur la réalité de ceux qui gouvernent sur la terre, ne croit qu’aucune puissance ne peut en changer les origines. Quelle que soit la quantité de temps qui s’écoule, ce sentiment devient de plus en plus fort et sème de plus en plus le doute à propos du changement fondamental. De cette manière, ce sentiment met en œuvre en l’homme brisé mentalement la faiblesse, l’incapacité, le manque de confiance en soi, de sorte qu’à chaque fois qu’il pense à ce grand changement en ce qui le concerne, il ressent un grand poids sur ses épaules et ce poids cause le fait qu’il regarde cette hypothèse avec doute et tente de désavouer et de nier la théorie.
Maintenant, nous allons amener les questions unes à unes et nous allons y répondre à la mesure que ce résumé peut contenir.
Première discussion :
Comment une telle durée de vie est-elle devenue possible pour le Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance?
Nous avons dit que l’existence du Mahdî, de plusieurs points de vues, est devenue sujette à questions et à problèmes :
Premièrement, la question de la durée de sa vie donne cette interrogation : comment une telle chose, impossible, est-elle devenue possible pour le Mahdî?
Est-il possible qu’un homme demeure vivant durant des siècles? Ainsi que cela est présumé au sujet de cet Imâm Promis et créateur du nouvel ordre mondial dont la vie atteint aujourd’hui plus de mille ans, à savoir dix fois plus que la vie d’un homme ordinaire ayant vécu de l’enfance à la vieillesse…
Il faut dire en réponse : quel est l’objet de «possible»? Ici, «possible» peut revêtir l’une de ces trois significations : possibilité pratique, possibilité spéculative, possibilité logique et philosophique.
La possibilité pratique désigne une action qui est en même temps de nature possible maintenant pour moi, pour vous ou pour n’importe quelle autre personne. Par exemple, le voyage sur les océans, l’immersion dans les profondeurs marines, le voyage sur la lune sont des actes qui sont possibles en pratique, il y a des gens qui accomplissent des actes de cette sorte.
La possibilité spéculative se situe ainsi : bien qu’actuellement, avec les outils modernes d’aujourd’hui, nous ne pouvons pas la réaliser, cependant, du point de vue scientifique et au vu des directions prises par la recherche scientifique, il n’existe pas de problème qui se soit posé à propos de cette possibilité, si l’on met en œuvre des outils adaptés, en des circonstances favorables.
Par exemple, le voyage vers Vénus, d’un point de vue spéculatif, n’est pas impossible, et même, les directions prises par la science actuelle nous apprennent la possibilité de sa réalisation. Bien qu’aujourd’hui il n’y a pas pour moi et pour vous de voie (praticable), il n’y a de différence importante qu’une «étape» entre le voyage vers Vénus et le voyage vers la lune ; le problème à régler provient seulement de la distance plus importante. Ainsi, l’ascension vers Vénus est possible sur le plan spéculatif, bien que cela ne le soit pas sur le plan pratique.
A l’inverse, aller sur le soleil, au cœur du ciel, n’est pas possible y compris du point de vue spéculatif, en ce sens que la science humaine n’a aucun espoir que cela ait lieu, car du point de vue scientifique et expérimental, on n’a jamais pu concevoir une combinaison qui puisse protéger l’homme de la brûlure de la chaleur solaire, sur une planète effrayante qui brûle effroyablement et dont la chaleur atmosphérique se situe dans les plus hauts degrés de température.
L’objet de possibilité logique et philosophique désigne ceci : du point de vue de la raison, avant l’expérimentation et en conformité avec les lois existantes, il ne se trouve pas de justification permettant de la réfuter ainsi que d’établir une loi établissant son caractère impossible. Par exemple, si nous voulons diviser en parts égales trois oranges sans en couper une en deux parties, du point de vue de la logique et de la raison, cela est impossible ; car la raison, avant toute chose et sans qu’il y ait eu expérimentation sait que le chiffre 5 est impair et ne peut être divisé en parts égales ; sa division en parts égales signifierait qu’il s’agit d’un nombre pair. Ainsi, si l’on dit que le nombre 3 est en même temps pair et impair, cela est contradictoire, et cette contradiction est absurde du point de vue de la logique. Or le fait que l’homme entre dans le feu et ne brûle pas où aille sur le soleil sans que la température du soleil ne le brûle n’est pas absurde du point de vue de la logique ; car aucune contradiction ne ressort de ce motif s’il est supposé que la chaleur du corps ayant la température plus élevée ne pénètre pas le corps ayant la température moins élevée ; même si bien entendu, cette question s’oppose à nos expériences passées ayant établi que la chaleur d’un corps ayant une température plus élevée pénètre un corps ayant une température moins élevée au point que les deux corps finissent par avoir la même température.
Par l’explication du sens de ces trois types de possibilité, nous comprenons que la possibilité logique dispose d’une aire plus étendue que la possibilité spéculative, elle-même plus étendue que la possibilité pratique.
Revenons à la base du sujet : il n’y a pas de doute à propos du fait que la vie de l’homme atteigne des milliers d’années est possible du point de vue logique ; parce que cette question est par ailleurs une absurdité du point de vue de l’intelligence seule, et ce type de présupposés n’est la cause d’aucune contradiction ; car le concept de «vie» ne comporte pas celui de mort rapide, et cela est absolument clair.
De la même manière, il n’y a pas de doute à propos du fait qu’une longue vie ne comporte pas actuellement de possibilité pratique ; de la même façon qu’à propos de l’immersion dans les profondeurs océaniques et de l’ascension vers la lune, il existe une possibilité spéculative ; cependant, la science, avec les outils et les instruments existants qui sont le résultat de la recherche contemporaine de l’homme n’a pas la capacité de porter la durée de la vie humaine à plusieurs siècles et nous voyons que les gens qui éprouvent la plus grande avidité vis-à-vis du fait de rester en vie, avec toutes les possibilités pratiques dont ils ont l’usage, ne vivent guère plus longtemps que les autres !
Mais voyons la possibilité spéculative : du point de vue du savoir actuel, il n’existe pas de problème pour raison théorique dans ce domaine. Est-ce que le phénomène du vieillissement provient des lois naturelles, lois qui régissent les tissus et les cellules de l’homme, et qui après que la croissance complète soit atteinte font progressivement diminuer le nombre des cellules fabriquées ainsi que leurs possibilités d’actions, pour finalement éteindre leur activité? Est-ce qu’un corps qui était immunisé vis-à-vis de toute influence extérieure est condamné à l’extinction? Ou est-ce que cette vétusté et cette incapacité des tissus et des cellules sur le plan physiologique ne constituent-ils pas le résultat d’un conflit avec des facteurs étrangers ; comme les microbes et l’intoxication qui proviennent de la suralimentation, d’actions qui se révèlent être lourdes pour l’organisme ou autres facteurs? C’est cette question que la science se pose aujourd’hui et à laquelle elle s’efforce d’apporter une réponse. Assurément, une grande quantité de réponses scientifiques ont été données à cela jusqu’à maintenant.
Si nous acceptons ce point de vue spéculatif qui dit que la sénilité et la vieillesse ne sont pas le résultat d’un conflit, d’une bataille avec des facteurs étrangers caractérisés, cela prend le sens suivant : sur le plan théorique, il est possible, lorsque nous tenons les tissus qui forment le corps humain éloignés des facteurs d’influence, que la durée de la vie augmente et que l’on en arrive à vaincre le vieillissement. Si nous acceptons l’autre point de vue disant que la vieillesse est une loi naturelle régissant les cellules et les tissus vivants, nous en arrivons à la conclusion que ces cellules et ces tissus portent en eux le germe de leur propre anéantissement et lorsqu’ils atteignent le stade de l’incapacité et de la vieillesse, ils finissent par mourir.
Mais nous disons : même si nous acceptons cette théorie, cela ne veut pas dire que cette loi naturelle ne puisse jamais être infléchie, et même, cette loi selon une hypothèse qui reste à démontrer, est une loi flexible ; car nous voyons dans notre propre vie et les savants l’observent dans leurs laboratoires scientifiques que la vieillesse est un phénomène de la physiologie, indépendant de la notion de temps. Parfois, cela se produit rapidement et parfois, cela apparaît après un laps de temps plus long. Parfois, un individu très âgé n’a pas de traces de la vieillesse sur le corps. Les médecins également témoignent à ce sujet.
De plus, les savants ont pu tirer profit en pratique de la flexibilité de cette loi dont on pense qu’elle est naturelle et augmenter de plusieurs centaines de fois la durée de la vie de certains animaux par rapport à la durée normale de leur existence. Cette action fut engagée avec la mise en œuvre de domaines et de facteurs qui ont ajourné l’efficacité de la loi de la vieillesse.
Ainsi, il a été établi que l’ajournement du rendement de cette loi, avec la mise en œuvre de domaines et de facteurs déterminés est possible du point de vue spéculatif, bien que la science ne puisse toujours pas appliquer cet ajournement à l’homme, et cela n’est dû qu’au fait que l’homme, vis-à-vis des autres animaux, a ses problèmes spécifiques. Cela veut dire que du côté scientifique, en considérant les prises de positions de la recherche actuelle, il n’existe pas d’empêchement dans l’avancement de la durée de la vie humaine, que la vieillesse soit le résultat du conflit et de la lutte contre des facteurs étrangers ou qu’elle soit le résultat d’une loi naturelle inhérente aux cellules qui s’éteignent d’elles-mêmes.
Par conséquent, il ressort de ce qui a été dit qu’au sujet de la vie du Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, et en réponse aux équivoques, il est nécessaire de dire : la longévité de l’homme, du point de vue de la logique et de la science spéculative, est possible et la science s’efforce petit à petit de changer cette possibilité théorique en possibilité pratique.
Lorsque la possibilité de réaliser la longévité est établie du point de vue logique et spéculatif, ainsi qu’il apparaît que la science humaine est en voie de changer cette possibilité théorique en possibilité pratique et effective, il ne reste plus de place pour l’invraisemblance de la réalisation de ce problème en ce qui concerne la personne de l’Imâm du Temps, que Dieu hâte sa noble Délivrance ; en dehors de l’étonnement consistant à se demander comment le Mahdî a pu prendre de l’avance sur la science ; avant que la science n’atteigne le niveau de cette évolution, à savoir ne touche à la possibilité effective en cela, comment a-t-il pu changer cette possibilité théorique en possibilité pratique?
Cela est semblable à un individu qui par la découverte d’un médicament contre l’épilepsie ou le cancer, aurait prit de l’avance sur la science. Si le problème réside en cela, à savoir comment l’Islam – un Islam qui a esquissé la vie de ce guide – a-t-il pu dans ce domaine mettre en œuvre un mouvement scientifique précurseur ainsi qu’une telle évolution? Alors la réponse est la suivante : ceci n’est pas le seul sujet dans lequel l’Islam a prit de l’avance sur le cours de la science.
La loi de l’Islam dans sa totalité n’a-t-elle pas prit des années d’avance sur l’avancée de la pensée scientifique et l’évolution naturelle de la pensée humaine?
La loi de l’Islam n’a-t-elle pas dessiné des slogans fondateurs dans les affaires exécutives dont les hommes découvrent des centaines d’années plus tard la valeur qui consiste à les réaliser?
La loi de l’Islam n’a-t-elle pas apporté des lois avec sagesse dont l’homme, jusqu’à un passé proche, ne pouvait comprendre le mystère et le motif?
La religion céleste qu’est l’Islam n’a-t-elle pas divulgué le mystère de l’existence qui ne s’était jusque-là présenté à l’esprit d’aucun homme et a été attesté suite à la marche du développement graduel de la science?
Par conséquent, si nous croyons en tout cela, pourquoi devrions-nous douter à l’endroit du Maître de cette Révélation, à savoir Dieu Le Glorifié, du fait que lors de l’esquisse de la vie du Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, Il prenne de l’avance sur la science?
Bien entendu, nous avons seulement parlé ici des phénomènes que nous pouvons percevoir par nous-mêmes ; or nous pouvons rajouter à cela d’autres sujets dont la Révélation céleste et divine nous a parlé : par exemple, le Coran nous informe que le Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, a été transporté en une nuit de la mosquée sacrée de Makka (La Mecque) à la mosquée éloignée de Bayt al-Moqaddas (Jérusalem). Si nous voulons comprendre ce que fut ce voyage dans le cadre des lois naturelles, cela montre que dans ce cas-là les lois qui ont été mises en œuvre n’ont été découvertes et pratiquées par la science, qu’après le passage de plusieurs centaines d’années.
Cette même science divine qui a donné au Prophète de l’Islam, Dieu le bénisse lui et les siens, la capacité du déplacement rapide, bien avant que la science ne puisse réaliser un tel désir, cette même connaissance a suscité une longue vie pour le dernier des successeurs désignés du Noble Prophète, avant que la science ne puisse offrir la réalisation de la longévité à l’homme.
Oui, cette longévité que Dieu a offerte à ce Sauveur Attendu, que Dieu hâte sa noble Délivrance, est une chose improbable et invraisemblable en ce qui concerne les hommes du passé comme ceux d’aujourd’hui ; les recherches des savants n’ont pas non plus jusqu’à aujourd’hui été productives dans ce domaine ; mais le plan de modification des fondements et d’une origine, qui est à la charge de ce Sauveur, vis-à-vis de la vie des hommes et de leur passé historique, échappe-t-il à la tradition?
N’est-il pas prévu que le monde soit transformé par sa main et que le socle d’une civilisation nouvelle soit fondé sur la base de la vérité et de la justice? Alors pourquoi, lorsque la destinée de ce plan grandiose est lié à certains phénomènes suscitant l’étonnement et étant hors du commun, comme la longévité, sommes-nous affectés par cet étonnement? Alors que l’étonnement lié à ce phénomène et son caractère inaccoutumé, quel que soit son importance n’égale pas l’importance du rôle immense que le Mahdî doit tenir lors du Jour Promis…
Lorsque nous reconnaissons que nous n’avons rien de semblable dans le passé en terme d’événement historique d’une telle ampleur, pourquoi ne reconnaissons-nous pas la longévité qui d’une même manière lui est donnée tandis que nous n’avons rien de semblable dans notre vie? J’ignore si cela est une coïncidence, le fait que nous n’ayons dans l’histoire que deux personnes chargées de purifier la civilisation humaine des sources de la corruption et de la perversité pour ensuite la reconstruire à neuf, et ces deux personnes ont une longévité équivalente à plusieurs fois la durée de vie ordinaire?
L’une de ces deux personnes est le prophète Nûh, la Paix soit sur lui, qui a mis en œuvre son plan lors du passé de l’humanité. Le Noble Coran précise qu’il a vécu neuf cent cinquante ans parmi son peuple et a fondé un monde nouveau après le déluge. L’autre personne tiendra la promesse de son plan lors de l’avenir de l’humanité. Il est le Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, qui a vécu jusqu’ici plus de mille ans et dont il est prévu qu’il reconstruise le monde à neuf lors du Jour Promis.
Pourquoi acceptons-nous le fait que Nûh, la Paix soit sur lui, ait vécu au minimum près de mille ans et ne l’accepterions-nous pas à propos du Mahdî?