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Pourquoi le pacte de Ghadir n’a-t-il pas été respecté après le Prophète (P)?
Selon le point de vue chiite, alimenté par de nombreux documents historiques, du vivant du prophète de l’Islam, les Mohajerouns (immigrants, mecquois qui s’étaient expatriés de La Mecque pour rejoindre le Prophète) et les Ansârs (partisans, les compagnons du Prophète originaires de Yathreb) ne doutaient pas qu’après sa mort, l’Imam Ali (AS) lui succéderait. Cependant, les rivalités ouvertes et secrètes qui existaient entre eux, ainsi que la haine provenant de la jâhilîya, la jalousie et la faiblesse de la foi, ont fait que l’accord de Ghadir n’a pas été effectivement mis en œuvre et que la question du califat a connu un tout autre sort que ce que le Prophète voulait.
Tout d’abord, il convient de noter que les personnes présentes à l’endroit de Ghadir Khum étaient un grand nombre de musulmans de l’époque venus de différents clans et régions pour le Hajj. Mais un grand nombre d’entre eux étaient des musulmans vivant à Médine (composés à la fois de Mohajerouns et d’Ansârs). Il n’est pas possible de bien comprendre les événements qui se sont produits après la mort du Prophète de l’Islam (P) concernant la question de la succession du Prophète, sans prêter attention aux factions qui existaient à Médine ce jour-là. Bien sûr, il faut aussi regarder la situation générale de la péninsule arabique et des autres tribus arabes. Lorsque la Mecque est entrée dans le sanctuaire de l’Islam, la tribu de Quraysh a accepté l’Islam après de nombreuses années de confrontation avec le Prophète. Mais cette acceptation n’était pas du tout par sincérité et conviction profonde. Après cela, toutes ou la plupart des tribus de la péninsule arabique ont accepté l’Islam; cependant, beaucoup de ces tribus maintenaient leurs structures tribales et leurs coutumes de la période d’avant l’Islam. En effet, si elles avaient accepté l’Islam, c’était par réticence ou avec des motifs qui étaient pour la plupart peu sincères, et par conséquent, elles n’obéissaient pas pleinement aux ordres du Prophète1. La résistance de certaines d’entre elles contre le paiement de la zakat ((l’Aumône légale) était l’un des signes de leur non-soumission2. L’un des problèmes du gouvernement du Prophète dans les dernières années de sa vie était la jalousie de certaines tribus influentes, dont l’idée de l’Islam était “la victoire d’une tribu sur les autres tribus” ; c’est dans la même perspective que certains Qurayshites avaient considéré, au tout début de la présentation de l’Islam par le Prophète, comme un moyen pour Banu Hachim de maîtriser d’autres familles Qurayshites3. Le fait que certaines tribus avaient suggéré le partage du pouvoir au Prophète4 montre que malgré leur acceptation apparente de l’Islam, elles n’avaient pas réellement accepté le Prophète et considéraient la domination de l’Islam comme la domination des Qurayshites. En réalité, ces groupes représentaient toujours la jâhilîya et étaient contre l’Islam, qui rejetait cette période anti-islamique, et par conséquent, on ne peut pas s’attendre à ce qu’elles acceptent facilement la califat d’Amir al-Mu’minin (AS). Ce sont les problèmes engendrés par les tribus autour de Médine et des Bédouins. Par ailleurs, à l’intérieur de Médine, la rivalité entre les Ansârs et les Mohajerouns avait causé de nombreux problèmes. Bien que les Ansârs soient majoritaires, les Mohajerouns (principalement de Quraysh) étaient très influents. Dans les premières années de l’Hégire, la lutte contre les païens avait rapproché ces deux groupes ; mais après la conquête de La Mecque et avec la propagation de l’Islam et la suppression du polythéisme dans la péninsule arabique, la société de Médine a pris conscience de ses problèmes internes et la rivalité entre les Ansârs et les Mohajerouns est devenue évidente5. Les deux clans s’inquiétaient de leur situation après la mort du Prophète, et c’est cette inquiétude qui a poussé les Ansârs à tenir la réunion de Saqifa (ayant pour objet le serment d’allégeance de certains musulmans à Abu Bakr, après le décès du Prophète dans un endroit nommé Saqifa) dès qu’ils ont appris la nouvelle du décès du Prophète (P). Outre la rivalité entre les Ansârs et les Mohajerouns, il ne faut pas ignorer la concurrence au sein des Ansârs. Par exemple, parmi les Mohajerouns, Banu Hachim et les Omeyyades se faisaient concurrence depuis avant l’Islam. L’émergence de la prophétie de Muhammad au sein de Banu Hachim a attisé les jalousies au sein de Quraysh, notamment chez des Omeyyades, considérant qu’il y avait des personnes plus dignes que Muhammad pour la prophétie6! Cette concurrence doit être simultanément considérée avec les rancunes que les Quraysh avaient de Banu Hachim à l’issue des guerres du temps du Prophète., il va de soi qu’ils ne pouvaient pas supporter ceux qui avaient tué beaucoup de leurs aînés dans ces guerres. On peut, donc, conclure que leur reddition après la conquête de La Mecque n’a jamais signifié qu’ils ont oublié leur rancune contre l’Imam Ali (AS) et par conséquent, ils n’avaient aucun intérêt à accepter son Imamat7.
Selon un récit, Hazrat Zahra (la paix soit sur elle) voyait, également, le problème des gens avec l’Imam Ali dans son épée, et la raison de l’inquiétude de Quraysh était le comportement de l’Imam face aux monothéistes pendant les guerres de l’ère du Prophète8. C’est cette rancune et cette colère (envers l’Imam Ali) qui étaient à l’origine de l’inquiétude du Prophète de l’Islam (la paix soit sur lui et sa famille) de déclarer l’ordre divin concernant l’Imamat d’Ali (AS) le jour de Ghadir9. Ces rancunes sont devenues plus évidentes après la mort du Prophète et ont conduit à une opposition ouverte à l’Imam. Les Omeyyades et leurs alliés, en raison de plusieurs années d’opposition à l’Islam, n’étaient pas à la hauteur de s’opposer ouvertement à l’imama de l’Imam Ali, en revanche, la faction modérée de Quraysh a pu ignorer le message de Ghadir et gagner du pouvoir politique en se servant des rivalités et différences au sein de la tribu.
Quant aux Ansârs, ils entretenaient généralement de bonnes relations avec l’Imam Ali (AS), mais ils étaient aux prises avec leurs rivalités internes : Aws contre Khazraj et les familles de Khazraj entre elles! Quraysh a, donc, profité de ces rivalités au sein des Ansârs10.
Outre tout cela, la présence et le rôle des hypocrites ne doivent pas être ignorés. De nombreux versets du Saint Coran et en particulier la sourate Al-Munafiqun (les hypocrites) évoquent clairement l’immense activité des hypocrites. Ils étaient musulmans en apparence et même ils avaient été aux côtés du Prophète dans des scènes comme Ghadir; mais en réalité, ils n’ont jamais abandonné leur animosité et naturellement, après avoir entendu la nouvelle du décès du Prophète, ils se sont retrouvés sans aucune motivation pour tenir leur promesse. Un autre point c’est ce qu’Ibn Abi’l-Hadid a cité de son professeur, Abu Ja’far Naqib: les compagnons du Prophète ne considéraient pas la question de sa succession (la califa) comme des principes religieux tels que la prière et le jeûne, en d’autres termes, ils n’ont pas jugé nécessaire de suivre à la lettre “le texte du Messager de Dieu” dans ce cas, car il l’avaient jugé contre leurs intérêts! Suivant ce même principe, ils ont ignoré beaucoup de hadiths du Messager de Dieu en fonction de leurs intérêts11. Donc, le fait que les gens n’ont pas tenu leur promesse avec le Prophète (P) après son décès et qu’ils ont tourné le dos à leur allégeance tenue à Ghadir Khumm avait diverses raisons : faiblesse de la foi, jalousie, rancunes, rivalités, et ne pas avoir l’esprit de soumission aux commandements de Dieu et de son Prophète.
Ainsi, un chercheur a divisé les gens en six groupes :
- Ceux dont les pères, les frères et les proches avaient été tués par l’Imam Ali (AS).
- Les Arabes qui avaient été apostasiés.
- Ceux qui étaient jaloux de Banu Hachim.
- Ceux qui étaient attachés à leur vie d’ici-bas et qui ne se sentaient pas responsables devant Dieu.
- Ceux qui comme le bétail vont dans n’importe quelle direction.
- Un groupe opprimé qui était capable de discerner la vérité mais qui ne pouvait pas agir12.
Le sixième groupe fait référence à ceux qui sont restés fidèles à leur allégeance à l’Imam Ali (AS) à Ghadir Khumm (les Banu Hachim et des personnes telles que Salman, Abudharr, Miqdad, Ammar Yasir, Zubayr ibn Awam, Bilal Habashi, etc.)13,mais en termes de nombre et de force, ils étaient incapables de se tenir devant le courant de la Saqifa.
Finalement, force est de constater que selon le point de vue chiite, alimenté par de nombreux documents historiques14, du vivant du prophète de l’Islam, les Mohajerouns et les Ansârs ne doutaient pas qu’après sa mort, l’Imam Ali (AS) lui succéderait. Cependant, les rivalités ouvertes et secrètes qui existaient entre eux, ainsi que la haine provenant de la jâhilîya, la jalousie et la faiblesse de la foi, ont fait que l’accord de Ghadir n’a pas été effectivement mis en œuvre et que la question du califat a connu un tout autre sort que ce que le Prophète voulait.
Notes:
1- De nombreux versets du Saint Coran, qui indiquent la nécessité d’une obéissance totale au Prophète, montrent que de nombreux musulmans n’ont pas obéi au Prophète. Voir: 4:64-70.
2- Par exemple, l’objection d’Aswad al-Ansi à la zakat et la demande du Prophète de la restituer. Voir: Tabari, Abu Jaʿfar Muhammad Ibn Jarir, Chroniques de Tabari, histoire des prophètes et des rois, Recherche effectuée par Muhammad Abul-Fadl Ibrahim, Beyrouth, 1967, v. 3, p.229.
3- Le fameux poème de Zob’ari, dont l’introduction est “Les Banu Hachim ont joué avec le royaume, et en fait aucune nouvelle (de Dieu) n’était venue et aucune révélation n’avait été révélée !” fait référence à cette réalité.
4- Comme le cas de Musaylama al-Kadhdhâb (voir: Ibn al-Athîr, Abu al-Hasan Ali ‘izz al-Din, Al-Kamil fi al-Tarikh, Beyrouth, 1965, v.2, p.300) ou celui de Banu ‘Amir ibn Sa’sa’ah (voir: Tabari, Ibid. v.2, p.350)
5- Un signe évident de cette concurrence peut être vu dans le différend sur le partage du butin de la bataille de Hanin.
6- Voir: Coran, 43:11 et 46:53.
7- Un jour, Uthman a dit à l’Imam Ali (AS): “Je n’y suis pour rien si le Quraysh ne t’aime pas ? Tu as tué beaucoup d’entre eux dont les visages brillent comme de l’or.” Jafarian, Rassoul, L’histoire politique de l’Islam, v.1: La Sîra du Messager de Dieu, Qom, Éd. Dalil, 2001, p.671 (cité dans Nathr al-dor, v.2, p.68)
8- Jafarian, Rassoul, Ibid. p.671 (cité dans Nathr al-dor, v.4, p.14)
9- Pour cette raison, Dieu a promis au Prophète dans le Verset d’at-Tablîgh (5:67) qu’il le protégerait de la colère du peuple.
10- Voir le hadith de l’Imam Baqir (AS) cité par Kulayni, Muhammad ibn Yaqub, Al-Rawdha al-Kafi, Dar al-Ketab al-Islamia, Téhéran, 1986, p.245.
11-Ibn Abi al-Hadid, Abd al-Hamid, Commentaire de Nahj al-Balagha, Publications de la bibliothèque Ayatollah Marashi, 1984, v.12, p.82.
12- Division faite par Sod Abadi dans Al-Monqa (cité par Jafarian, Rassoul, Ibid. p.677, Notes: 1)
13- Nassiri, Muhammad, L’histoire analytique de l’Islam, Éd. Ma’aref, 2000, p.97.
14- Voir: une citation d’Ibn Ishaq, citée par Ibn Abi al-Hadid, Ibid. v.2, p.271.