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L’importance de l’étude de l’islam dans le monde actuel
De nos jours, la réalité de l’islam est imprégnée dans l’inconscient de l’homme moderne. Aux côtés des deux grandes religions monothéistes révélées (le judaïsme et le christianisme), l’islam possède une position privilégiée dans l’esprit et la parole des hommes.
Chaque jour, paraissent des centaines d’ouvrages, d’articles, de discours et discussions au sujet de l’essence de l’islam, de sa place par rapport au monde moderne, aux autres religions, ainsi qu’aux concepts tels que: la liberté, la justice, la science, la raison, la civilisation …
Certains expliquent la progression continue de la religion islamique (en particulier ses arguments intellectuels et son modernisme) par des événements comme la guerre des six jours entre les Arabes et Israël qui perdure jusqu’à nos jours, par les homicides des musulmans bosniaques par les Serbes orthodoxes, par l’apparition de la révolution islamique en Iran ou alors par l’émergence d’une vague de reformes et de modernisme dans le monde islamique ou bien encore par le phénomène de la globalisation de la communication et le rapprochement des chefs religieux pour la paix dans le monde.
Evidemment, les raisons principales de ces mouvements généraux dans le monde et qui même dans les pays européens et américains ont aidé l’islam à donner une dimension importante à la vie de l’homme actuel, sont ancrées dans le contenu et la forme du message de l’islam, message, qui a été l’origine de nombreux mouvements pour la justice, la liberté et la reforme au cours de l’histoire ainsi que dans le monde moderne. Il occupe l’esprit et la parole de plus d’un milliard de musulmans dans le monde entier, il est un foyer d’espoir pour des millions d’opprimes, assoiffés de justice, de liberté et de générosité.
Le berceau de l’islam est la terre sèche, aride et inculte de la presqu’île d’Arabie (inculte géographiquement et culturellement.) Aujourd’hui le message de l’islam chargé de cohérence et d’aspiration à la paix s’est fondu dans des cultures diverses et s’est propagé aux quatre coins de la planète: d’Asie en Afrique, de l’Amérique du Sud et l ‘ Amérique Centrale jusqu’en Inde et en Chine.
Examinons à présent pourquoi on accorde autant d’attention au message de l’islam et ce qui fait sa force et son dynamisme d’avant-garde.
La connaissance de l’islam n’est pas seulement nécessaire à une meilleure compréhension de l’opinion de plus d’un milliard de musulmans, mais aussi à comprendre l’importance du rôle que la civilisation islamique a joué dans l’apparition et l’accomplissement de la civilisation européenne (et même américaine)
L’islam est la deuxième religion de l’Europe, notons aussi qu’en Amérique, les musulmans américains sont bien plus nombreux que les juifs. En outre, ce qui est fondamental dans l’étude de l’islam est le fait que cette religion soit porteuse d’un message, d’une révélation de la part de Dieu destiné à l’homme, afin de le libérer.
La révélation de l’islam est le troisième et le dernier cycle des révélations monothéistes d’Abraham et compose une des trois branches principales du monothéisme aux cotes du christianisme et du judaïsme. Par conséquent, méconnaître l’islam équivaut à ignorer cet ensemble monothéiste dont le christianisme et le judaïsme font partie.
La dernière révélation et le dernier prophète
L’islam s’affirme comme la dernière religion révélée et présenté son Prophète comme le dernier des prophètes. Quatorze siècles de l’histoire de l’humanité prouvent cette affirmation: en effet, depuis la mort du prophète jusqu’à maintenant, aucune autre grande religion n’a vu le jour (mis à part quelques mouvements religieux épars ou encore des ramifications de deux religions qui se rencontrent, comme par exemple en Inde.)
Du point de vue de l’islam, cette religion achevée de manière définitive la boucle commencée depuis Adam (considéré comme le premier prophète) et la révélation de l’islam complète les religions qui la précèdent. Ainsi, le foyer de tous les enseignements révélés est «l’unicité de Dieu) grâce à quoi le prophète de l’islam a complété les enseignements monothéistes des autres prophètes et a insufflé la révélation telle une âme dans le corps inanimé de l’homme.
N’oublions pas que l’islam ne s’est jamais déclaré en rupture avec les religions précédentes, ni en opposition à elles, pas plus qu’elle ne les a reniées, au contraire, il considère les complète, les continuer, les confirmer et leur redonner vie tout en respectant leurs prophéties.
Selon l’islam, la religion est l’unique courant dynamique évoluant proportionnellement aux principaux besoins de l’homme, puisant ses racines dans la structure existentielle de l’être humain. Elle n’est donc pas un élément superflu ou inutile qui, par accident, serait offert à l’âme humaine.
Par conséquent ce courant religieux serait « la raison existentielle» de la création de l’humanité. Dans le Coran, ce courant est nommé «religion Hanif», «islam», «constitution».
La plupart des religions ont pour origine un événement historique bien précis ou bien la personnalité d’un prophète ou d’un fondateur ou encore un peuple particulier. Au contraire, l’islam ne se limite ni à un seul événement ni à un interlocuteur particulier, mais s’adresse à tous les hommes de toutes les époques et de tous les lieux, et insiste sur les vérités monothéistes les plus générales et les plus fondamentales.
L’islam se veut appel de la vérité, au-delà de tout événement historique ; de cette manière bien avant même la manifestation de l’islam, Abraham peut être considéré comme «musulman» et «Hanif». La conception monothéiste du message divin de l’islam comporte toute l’histoire de l’humanité.
En tant que premier prophète de Dieu et témoin de l’unicité de Dieu, Adam était «musulman». Mais ce message fut peu à peu oublié, dévié ou mal interprété, c’est pourquoi Dieu a constamment envoyé des prophètes pour répéter et renouveler ce message et en donner une bonne interprétation. Bien que ces prophéties soient révélées sous différentes appellations, toutes, au plus profond d’elles-mêmes ne sont autre chose que l’islam. Le Coran nomme Abraham «l’orthodoxe musulman» (La Famille d’Imran, 67), alors qu’il vivait plusieurs milliers d’années avant Mahomet.
Ceci prouve que l’idée d’une religion monothéiste n’est pas quelque chose de nouveau car elle est née en même temps que l’histoire religieuse de l’humanité. Par conséquent l’islam ne peut être considéré comme un appel entièrement nouveau et sans précèdent, car il complète la doctrine monothéistes et énonce la destinée de l’homme, le récit de sa félicité et le chemin pour l’atteindre.
L’Islam
L’islam signifie «la soumission» au Dieu unique (Allah) qui est l’origine de toute chose ainsi que sa fin. Il est le Créateur du monde, son Gardien et sa Sagesse. Cette soumission et ce consentement comportent différentes étapes, qui commencent par une profession de foi, puis cette soumission s’imprégné dans l’âme et le cœur et se manifeste dans le comportement personnel et social.
Le fait de «vivre comme Dieu l’a voulu» est la réalité de la religion et surtout de l’islam, une réalité qui se propage dans la vie, la pensée, les sentiments et les actes de 1’homme. Par conséquent, cette appellation de l’islam reflète une soumission sans condition à la volonté divine.
Pour devenir musulman il suffit de professer sa foi en l’unicité de Dieu (Ashhad an la elaha ella Allah) ainsi qu’en la prophétie de Mahomet (Ashhad an Mohammad-An rasu Allah). En effet, ces deux professions représentent le début et la fin du message révélé de l’islam.
La vérité fondamentale de 1’islam est incluse dans la profession de «La elaha ella Allah» (il n’y a point de divinité sinon la seule Divinité), qui comporte deux aspects:
1) L’aspect de la négation de toute divinité autre que Dieu ;
2) L’aspect d’affirmation, qui atteste 1’unicité du Seigneur.
L’islam est donc la religion révélée à Mahomet et le Coran est la forme écrite de cette révélation. Le Coran considère le concept de «religion» comme étant «l’islam», et l’ensemble des prophètes des doctrines monothéistes comme «musulmans» («la seule religion valable auprès de Dieu est l’islam»). En d’autres termes, dans chaque période de 1’histoire, la religion (ou 1’islam au sens général) est en relation directe avec le niveau intellectuel de ses interlocuteurs, leur capacité existentielle, leur souffrance, leur détresse, mais aussi leur langage, et il convient de dire que la dernière manifestation de la révélation et son aboutissement le plus complet est celle de l’islam.
Ceux qui ont accepté ce message sont appelés «croyants» et le Coran ainsi que le hadith (les paroles rapportées de Mahomet et ses compagnons) emploient le terme «Ihsan» (la bienfaisance) en plus de «l’Islam» et de la «foi», car afin de comprendre le sens exact de la religion, il faut d’abord en assimiler les définitions traditionnelles.
Tout musulman sait parfaitement que la religion comporte des «piliers» formant son essence et son âme, tels que les deux professions de foi, c’est à dire proclamer l’unicité de Dieu (Il n’y a point de divinité sinon la seule Divinité) et la prophétie de Mahomet, tels que les prières quotidiennes, le jeune du mois sacré de Ramadan, le pèlerinage à la Mecque (à condition d’en avoir les moyens), le paiement du Zakat (l’impôt religieux), et le Jihad (la guerre sainte, plus défensive qu’offensive) .
Selon le hadith (la tradition rapportée du prophète), la «foi» est le fait de croire en Dieu, en ses prophètes, aux livres révélés aux anges et au jour du jugement dernier.
D’après la sourate «La Génisse», la foi en l’Inconnaissable, la révélation et l’autre monde, ainsi que la prière, l’impôt religieux et le don de l’aumône sont les principales conditions de la «piété» (taqwa). Il est essentiel est que le Coran ne considère pas uniquement la foi en Mahomet et la révélation de l’islam comme condition de la foi et de la piété, mais aussi la croyance en tous les prophètes envoyés par Dieu et la révélation qui leur a été faite: telles sont toutes les exigences qu’un bon musulman doit accepter.
L’ «Ihsan» (la bienfaisance) est l’adoration du Seigneur, une dévotion, une méditation profonde, comme si l’homme était capable de contempler Dieu et de sentir sa présence, et même s’il ne le voit pas réellement, qu’il sache qu’un jour, le verra.
La bienfaisance est cette bonté et beauté de l’âme qui permet à l’homme de vivre en harmonie complète avec son Seigneur, de l’adorer, de se soumettre à sa volonté et ne jamais l’oublier, (La Génisse, 152: «Souvenez-vous de Moi, et je me souviendrai de vous»).
L’unité et la multiplicité au sein de la tradition islamique
Un regard sur 1’histoire de la civilisation islamique ainsi que sur l’histoire des sciences islamiques montre clairement que la tradition révélée a engendré des commentaires très divers du Coran ainsi que des avis divergents concernant le droit et la jurisprudence religieuse. Mais toutes ces diversités sont directement ou indirectement fondées sur la révélation du Coran.
Ces différences visent aussi bien l’interprétation superficielle et textuelle du Coran qu’une interprétation ésotérique ; aussi bien un rationalisme exagéré dans le domaine de la théologie qu’un fanatisme absolu; aussi bien la référence à l’imamat et à la théocratie chi’ite que leur dénégation. Cependant l’islam est incontestablement basé sur l’unité et tant que cette diversité ne porte aucune atteinte à l’unité des peuples musulmans et se limite à des discussions savantes, elle est source d’enrichissement.
Les facteurs qui forment l’unité de la tradition islamique sont les suivants:
- Tous les musulmans croient en un Dieu unique, en font profession de foi matin et soir à l’appel de la prière proclamant «il n’y a point de divinité que la seule Divinité». Le concept du monothéisme est en lui-même le facteur le plus important de l’unité. Croire et considérer toute chose dépendante d’un Dieu unique, constituent le premier principe commun à tous les musulmans (même s’ils existent des différents à propos de la définition et la conception de Dieu, ainsi que ses rapports avec le monde et l’être humain dans les écoles de théologie dogmatique et les écoles philosophiques).
- Tous les musulmans croient en la prophétie de Mahomet et proclament leur fidélité tous les jours à l’appel de la prière.
Bien que les musulmans aient quelques différends au sujet des commentaires et de la transmission des événements après le décès du prophète, ils sont à peu près d’accord en ce qui concerne sa personne et les vingt-trois années de sa prophétie car les historiens islamiques ont relaté le moindre détail des événements.
- Tous les musulmans croient aux prophètes précédents Mahomet et les respectent. Une grande partie du Coran relate les batailles, les luttes et les souffrances qu’ont subies les prophètes antérieurs pour la liberté, la justice et le monothéisme.
- Tous les musulmans croient que le Coran a été révélé mot à mot au prophète, par conséquent il n’est rien d’autre que les paroles mêmes de Dieu. En dépit des divergences théologiques, exégétiques, philosophiques ou historiques, les musulmans possèdent «un texte unique» dont la forme et le fond leur sont sacrés. Cependant, en ce qui concerne la manière de comprendre la vulgate coranique et les facteurs extérieurs qui interviennent dans la compréhension du texte ainsi que le cheminement pour saisir les desseins et les buts de la source (c’est-à-dire Dieu), les musulmans ont eu de nombreuses divergences qui ont engendré l’existence de plus d’une centaine d’interprétations de ce texte unique.
- Les musulmans s’accordent sur l’immortalité de l’âme humaine et la vie après la mort. Bien qu’il existe de nombreuses interprétations sur la question, la majeure partie des enseignements du Coran se consacré à expliquer les conditions de la vie eschatologique, les étapes des grâces et des châtiments divins, l’intercession, l’éternité et l’influence des bonnes actions dans chaque étape de la vie.
- Tous les musulmans suivent les mêmes cérémonies et rituels religieux, tels que les prières journalières, le jeune du Ramadan, le pèlerinage à la Mecque …, bien qu’il existe des différences substantielles dans la forme et l’application de ces traditions.
Cette unité apparaît clairement à quiconque, et les conflits qui naissent apportant leur lot de sang et de guerres ne peuvent pas nuire à l’homogénéité représentée par la religion islamique et sa civilisation tout entière.
Chi’ite et sunnite
Les musulmans se divisent en deux principaux groupes:
Les chi’ites et les sunnites. Certains considèrent les «kharidjites» comme un troisième groupe, mais vu que leur différence est due à un événement historique particulier et que de nos jours il n’en reste qu’un très petit nombre, ils ne seront pas pris en considération dans cet ouvrage.
La plus grande majorité des musulmans est constituée par les sunnites (87 à 88%) qui se déclarent être les disciples de la tradition de Mahomet et de la communauté musulmane. Les chi’ites constituent 12 à 13 % des musulmans; ce sont aussi des adeptes d’Ali (le gendre du prophète) et de ses descendants.
Les chi’ites se divisent eux-mêmes en trois parties: les chi’ites duodécimains, les zeydis et les ismaélites. Les chi’ites duodécimains sont composés de plus de 130 millions des personnes dont la majorité se trouve en Iran, en Iraq, au Liban, sur le Golfe Persique, en Arabie Saoudite, en Afghanistan, en Azerbaïdjan, au Pakistan et en Inde.
C’est à la suite des événements provoqués après le décès du prophète, au sujet de sa succession que chi’ites et sunnite se scindèrent. Cette désunion incita les sunnites à choisir «Abu Bakr» comme successeur du prophète, après le vote de majorité, mais les chi’ites considérèrent que cette succession n’était pas seulement une question politique et que le successeur en plus du pouvoir politique devait être juste et suffisamment érudit pour interpréter correctement le Coran. Il devait avoir la force spirituelle d’un théocrate et être choisi par Dieu. Les chi’ites voyaient toutes ces conditions réunies en la personne de Ali fils de Abi Taleb qui avait été choisi par Dieu comme imam, ainsi que ses onze descendants. L’imamat s’achève donc avec le douzième imam Mahdi (l’imam absent).
Selon les croyances chi’ites, la révélation à savoir l’ère de la prophétie, prend fin avec la mort de Mahomet. Cependant le besoin d’un modèle religieux, d’un exégète du Coran, d’une personne capable d’élucider les enseignements, les croyances et les textes religieux se perpétue, c’est pourquoi l’existence d’un imam est essentielle, alors même que la prophétie a été accomplie.
L’imam est bien le seul être ayant les conditions requises, il est désigné par Dieu et son niveau spirituel se situe bien au-dessus d’une simple position politique de successeur.
En réalité, le chiisme considère la dérive de 1a «conception de l’imamat» à la «conception de la succession: comme une déviation vers le «sultanat» héréditaire,
Le chiisme a toujours été considère comme un courant luttant pour la justice et la liberté et contre les forces politique usurpatrices. Il a été l’origine de bien des mouvements révolutionnaires dans l’histoire de l’islam. Ceci est dû en parti à la conception de la succession du prophète et de l’imamat au fait de croire que seule la personne immaculée de l’imam est dotée d’un pouvoir politique religieux, surtout après l’événement de «Achoura» et également à l’attente de l’apparition de l’imam Mahdi qui restaurera la justice de par le monde.
Ce n’est qu’en l’an 1501, au temps des Séfévides, que le chiisme fut déclaré religion officielle de l’Iran et qu’un gouvernement chi’ite prit le pouvoir, En 1979, la révolution islamique de l’Iran guidée par l’ayatollah Khomeiny aboutit à la création d’un régime basé sur les enseignements chi’ites.
La république islamique d’Iran en s’appuyant sur une vision nouvelle cherche à exposer la réalité de l’islam et du chiisme et à fonder son modèle de philosophie politique sur les deux principes de république et d’islamisme.
Ce gouvernement ayant été conçu selon les aspirations du peuple, pratique une politique sociale en s’appuyant sur les enseignements islamiques. La république islamique d’Iran est une expérience historique importante pour la philosophie chi’ite du monde moderne.
L’Islam en tant que religion
L’islam est considère par le Coran comme la seule religion valable et digne d’être estimée «La seule religion valable auprès de Dieu est l’islam». Comme il a été dit, l’islam est un courant continu dans l’histoire de la guidance de l’humanité et les prophètes antérieurs sont présentés par le Coran comme musulmans:
«Abraham n’était ni juif, ni chrétien mais c’était un musulman Hanif»,
D’après les linguistes, le mot «deyn» qui signifie «dette» vient de la racine «al -dayn»; ainsi le mot «din» (religion), de la même racine, représenterait la dette que l’homme a envers Dieu, et cette dette inclut l’ensemble de notre existence car nous ne Lui sommes pas redevables uniquement pour ses grâces, mais pour l’origine de notre existence et pour tout ce qui existe dans l’univers.
Accepter le fait que nous ne possédions rien, que l’homme soit littéralement pauvre et démuni de toute chose, alors que Dieu est le Possesseur, est primordial dans l’islam. Le Coran proclame explicitement cette réalité:
«Ô hommes! Vous êtes les besogneux envers Allah alors qu’Allah est le Suffisant à Soi-même, le Digne de louanges.» (Créateur ou les anges, 15, Blachere)
Donc, nous sommes entièrement dépendants de Dieu et redevables envers Lui et la réalité de la religion est fermement liée à cette dépendance. En raison du fait que notre existence ainsi que tous les éléments de l’univers sont en possession de Dieu, nous n’avons pas le pouvoir d’intervenir et d’empiéter selon notre désir sur le monde extérieur, c’est donc la religion, par la voie qu’elle nous indique qui définit notre comportement vis à vis des autres, de nous-mêmes, et de Dieu. C’est ainsi que la religion entre dans l’existence individuelle et sociale de l’homme. Le croyant est celui qui se sent constamment redevable et lie à Dieu. Il constate que toute l’existence, le pouvoir, la beauté, la science … est en possession de Dieu, et par conséquent il se referez à Lui pour connaître la manière d’intervenir et ordonne sa vie et son comportement selon les enseignements de la religion.
Dans la doctrine islamique, la religion ne situe pas au même niveau que les activités quotidiennes de l’homme, telles que la politique, l’art ou les activités sociales, mais elle est pareille à une âme dans le corps inanimé de l’homme, lui apportant espoir, sérénité, bonheur, et dormant un sens à sa vie.
«Ô croyants ! Répondez à l’appel de Dieu et du prophète quand il vous appelle à ce qui vous fait vivre, et sachez que Dieu se glisse entre l’homme et son cœur, et que vous serez un jour rassembles autour de lui.» (Le Butin, 24, Kazimirski).
Par conséquent la religion englobe tout l’être de l’homme, son comportement intérieur et extérieur, individuel et social, et sa mort acquiert un sens autant que sa vie.
Les aspects individuels de la religion
Les aspects individuels de la religion se rapportent à la relation intérieure et ésotérique de l’homme avec Dieu. Dieu est celui qui lui a dévoilé l’islam, celui qui est intimement lié à l’homme, celui qui lui parle, l’écoute et exauce ses prières, Bien que Dieu, d’un point de vue existentiel, soit infiniment éloigné de l’être humain et des autres créatures, spirituellement il est «plus proche de l’homme que la veine de son cou».
La plus grande inquiétude du croyant, qui est aussi sa préoccupation principale, est la manière de communiquer avec son Seigneur, de l’atteindre et de gagner sa satisfaction. La plupart des enseignements religieux de l’islam se consacrent à l’aspect de la vie religieuse relatif aux rites de dévotion comme les bénédictions, les prières, les zekrs (les invocations), le jeune, le pèlerinage …
Les aspects sociaux de la religion
L’islam en tant que religion parfaite et mesurée ne s’est pas limite uniquement aux aspects intimes et individuels de la vie humaine, mais, contrairement à d’autres confessions, il s’est attache à tous les aspects politiques, sociaux et économiques de la vie de l’homme.
Au cours de l’histoire, certains ont voulu présenter l’islam comme une religion exclusivement unidimensionnelle et mystique, en lui dormant une interprétation ésotérique se limitant à une vision «du dedans».
Cependant l’étendue des enseignements coraniques et de la tradition islamique sur les problèmes sociaux, ainsi que le modèle exemplaire de la vie et du comportement religieux du prophète et de ses compagnons, démontrent clairement que ce genre d’approche est tout à fait inacceptable.
En islam, le monde terrestre et les mondes célestes, la foi, les bonnes et mauvaises actions, le bonheur et le bien-être ne sont nullement dissocies les uns des autres, mais possèdent une vraie corrélation.
Les enseignements islamiques se sont intéressés à tous les aspects de la vie sociale comme la famille et la société islamique, les rapports internes et externes de la société islamique sans négliger les rapports de l’homme avec son environnement. Pour chacun de ces domaines, qui interviennent d’une façon ou d’une autre dans la destinée de l’homme et de son bonheur, sont formulées des propositions nettes.
Dans l’islam, on ne néglige aucun des rapports entre les membres de la société. À titre d’exemple, il existe de nombreux enseignements juridiques et moraux concernant les relations avec les parents, les frères et sœurs, les enfants, les voisins, les rapports entre les professeurs et les élèves, entre les musulmans et les non musulmans, ainsi que les responsabilités, les devoirs et les droits au sein d’une société islamique. Il existe aussi de nombreuses instructions, tant dans le Coran que dans la tradition islamique, pour les non musulmans qui vivent dans une société islamique et veulent conserver leurs croyances et leur sécurité.
Les doctrines économiques
Certes, dans la vie sociale, l’économie et l’organisation des relations économiques de la société sont d’une importance capitale. Mais, à l’inverse de certaines religions, l’islam n’envisage pas l’économie et les relations économiques comme le fondement de la culture et de la morale, mais seulement comme un aspect essentiel de la vie sociale de l’homme. C’est une mauvaise application des principes économiques qui seraient la source de problèmes sociaux, moraux et culturels. Le Coran et la Tradition portent une attention particulière du point de vue moral, religieux et culturel, aux conséquences désastreuses de la misère et de la pauvreté et à la différence des classes sociales.
Le fait qu’ «une personne démunie n’ait pas droit à la résurrection» est admis comme un principe de la culture islamique apte à aider à l’accomplissement d’une justice sociale. Selon ce principe, l’homme ne s’intéresse à la spiritualité et à ses besoins supérieurs qu’une fois de livre de ses besoins primaires: nourriture, vêtements, logement et sexualité et après avoir atteint une certaine sérénité même partielle. C’est pourquoi il est inutile et déplace évoquer l’importance de Dieu, de la religion, de la spiritualité, de l’amour et de la liberté a une personne pauvre, sans foyer et démuni de tout.
Notons que de nombreux enseignements islamiques et textes religieux sont cons acres au commerce, a l’accumulation et la distribution de la richesse, aux impôts religieux, aux legs pieux, à la propriété, à la manière de se confronter à la misère, à l’usure etc. …. La plupart de ces enseignements sont acceptés depuis des siècles par les musulmans, soit en tant que lois juridiques et devoirs moraux économiques, soit comme principes fondamentaux du système économique des sociétés islamiques.
Une partie importante des instructions sociales est liée à la vie politique et militaire au sein de la société islamique. Dans la pensée islamique, la base des enseignements militaires est la stratégie de défense de la communauté musulmane. La majorité des intellectuels musulmans juge que la guerre sainte évoquée dans le Coran et la Tradition est défensive plutôt qu’offensive. Les instructions sur le comportement avec l’ennemi et les prisonniers de guerre: s’abstenir de tuer les innocents sur le front etc. …. Font la beauté et la fierté de la pensée islamique.
Les droits politiques
L’islam expose des doctrines fermes et remarquables relatives aux droits politiques des membres d’une société islamique, en particulier: les objectifs élevés vers lesquels doit tendre un gouvernement islamique (tels que la justice, la liberté et l’approche du Seigneur), les conditions requises pour diriger une société islamique (par exemple l’érudition, la piété et la dévotion, la capacité de diriger, d’accepter les critiques), les droits et les devoirs du peuple envers le gouvernement et réciproquement, ainsi que le droit de protestation, de critique et celui de donner des conseils aux dirigeants etc. ….
Il convient d’attirer l’attention sur quelques points importants:
- Bien que dans la pensée islamique, le but premier d’un gouvernement islamique soit l’approche de Dieu et «la proximité du Seigneur», le fait de procurer un bien-être partiel ainsi que la justice, la liberté, la sécurité fait également partie de ses responsabilités. Afin d’atteindre ces objectifs, il est nécessaire de fonder une société prospère, libre et sure.
- Un grand nombre d’enseignements islamiques se soucient davantage des qualités requises pour gouverner, des droits et devoirs que les gouvernements ont vis avis de la société et réciproquement que des différentes sortes de gouvernements.
- Dans la pensée islamique, il est entendu par gouvernement religieux, un gouvernement qui ne conteste pas les principes et les va leurs religieuses et qui évolue dans le cadre de ces principes en poursuivant ses objectifs.
- Le fait qu’un gouvernement ait pour base la religion ne signifie pas forcément que toutes les affaires politiques ou gouvernementales émanent directement des textes religieux et que l’expérience, la science et l’intelligence soient évincées. La Tradition islamique, les devoirs et les droits sont le plus souvent mentionnes parallèlement,
Selon ce principe, le peuple possède des droits comme le droit de choisir ses dirigeants (du plus bas au plus haut niveau), le droit de critiquer et donner son avis, ainsi que de participer à l’amélioration de son avenir. Tous ces droits sont reconnus officiellement.
- Dans la pensée islamique, le but du gouvernement est l’évolution et l’accomplissement libre et volontaire de l’homme. C’est pourquoi le gouvernement est charge de favoriser le développement d’une pensée libre et d’une foi libre. La multiplicité des idéologies politiques, économiques, philosophiques et mêmes religieuses est officiellement admise, en islam. Ainsi, les discussions savantes de ceux qui promulguent ces idéologies ne font que procurer l’élément nécessaire s à l’évolution, l’accomplissement et l’élévation du musulman.