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Arkan as-salat (les cinq piliers de la prière)
Nous venons de voir jusqu’à là les cinq piliers de la prière, à savoir: an-niya, takbirat-ul-ihram, se tenir debout, ar-roukou‘ et les deux sajadat. A propos de ces piliers l’auteur de l’ouvrage intitulé miftah al-karama a dit: «Normalement, tous les actes de la prière sont des piliers. C’est-à-dire si quelqu’un ne fait pas l’un de ces actes ou fait un en plus, que ce soit volontairement ou par oubli, sa prière sera incorrecte, car al-‘ibada doit être faite exactement comme Dieu a ordonné de la faire. Donc, on doit considérer tout acte faisant partie de la prière comme l’un de ses piliers, et cela jusqu’à preuve du contraire. Pour savoir quels sont les piliers de la prière, les jurisconsultes ont passé en revue tous les hadiths ayant trait à la prière, et ils ont trouvé qu’ils sont en nombre de cinq.»(1)
L’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Pour que at-tachahhoud soit correcte, il faut au moins dire: «Ach-hadou anna la-ilaha ill-Allah wahdahou la charika-lah, wa ach-hadou anna Mohammadan ‘abdouhou wa rasoulouh.»» (2) –(3)
L’Imam as-Sadiq (a.s) a dit aussi: «Pour que l’observation du jeûne [pendant le mois de Ramadhan] soit parfaite, il faut acquitter la zakat [à la fin du mois]. Et pour que la prière soit parfaite, il faut prier sur le Prophète.» (4)
Les jurisconsultes ont dit qu’il est obligatoire de faire at-tachahhoud une seule fois pendant la prière qui se fait en deux raka‘at, et qu’il est obligatoire de le faire deux fois pendant la prière qui se fait en trois raka‘at et celle qui se fait en quatre raka‘at. Ils ont dit aussi que celui qui négligera de le faire, sa prière sera incorrecte.
At-tachahhoud consiste en la prononciation de la formule «Ach-hadou anna la-ilaha ill-Allah, wa ach-hadou anna Mohammadan rasoul-Allah, Allahoumma salli ‘la Mahammed wa ‘ala ‘ali Mohammed.» L’auteur d’al-madarik a dit: «La plupart des jurisconsultes ont cité cette formule. Ils ont dit que at-tachahhoud ne peut pas être correcte si on ne prononce pas celle-ci, et qu’il n’est pas obligatoire de prononcer quelque chose en plus.» (5)
8- At-taslim (les salutations)
D’après l’Imam as-Sadiq (a.s) le Prophète (a.s.s) a dit: «La prière s’ouvre avec al-woudho’, elle devient sacrée en prononçant la formule «Allahou akbar», et se termine en prononçant la formule «as-salamou ‘alaykoum.»» (6)
L’Imam as-Sadiq (a.s) a dit aussi: «[ La prière] se termine en prononçant la formule «as-salamou ‘alayna wa ‘ala ‘ibad-Allah as-salihin.»» (7)
Les jurisconsultes ont dit que, après at-taslim, on peut faire tout ce qui est devenu interdit après la prononciation de takbirat-ul-ihram.
At-taslim consiste en la prononciation de la formule «as-salamou ‘alayna wa ‘ala ‘bad-Allah as-salihin» et la formule «as-salamou ‘alaykoum wa rahmatou-llah wa barakatouh.» Toutefois, plusieurs jurisconsultes ont dit qu’on peut se contenter de prononcer l’une d’entre elles. Certains jurisconsultes ont dit: «Si quelqu’un commence par la formule «as-salamou ‘alaykoum wa rahmatou-llah wa barakatouh», il ne devra pas prononcer après elle la formule «as-salamou ‘alayna wa ‘ala ‘ibad-Allah as-salihin.»
Les jurisconsultes sont unanimes à dire qu’il est recommandé de prononcer la formule «as-salamou ‘alayka ayyouha an-nabi wa rahmatou-llahi wa barakatouh» et que celle-ci fait partie de tachahhoud et ne fait pas partie de taslim.
Certains jurisconsultes ont dit que at-taslim est un acte recommandé, c’est-à-dire il est permis de ne pas le prononcer pendant la prière. Mais l’auteur d’al-jawahir a réfuté cet avis en disant que le Prophète, les compagnons du Prophète et leurs adeptes ont toujours prononcé at-taslim pendant la prière. (8)
Les actes de la prière doivent être accomplis dans l’ordre, c’est-à-dire il faut d’abord commencer par takbirat-ul-ihram, ensuite il faudra réciter les sourates puis faire ar-roukou‘ et ainsi de suite. Ils doivent aussi être accomplis d’une façon continue, c’est-à-dire après avoir fini de faire un des actes de la prière, il faudra immédiatement entamer l’acte suivant.
Les actes recommandés pendant la prière
– Il est recommandé de prononcer une seule fois la formule «Allahou akbar» dans les moments suivants: juste avant de s’incliner pour faire ar-roukou‘, juste avant de s’incliner pour faire as-soujoud, après chaque sajda et juste avant de faire al-qounout. Il est également recommandé de prononcer cette formule après avoir fait at-taslim. Il est recommandé aussi de lever les mains jusqu’aux oreilles avant de la prononcer.
– Il est recommandé de faire al-qounout après la récitation des sourates de la deuxième rak‘a et juste avant de faire le deuxième roukou‘ (que ce soit pendant la prière obligatoire ou pendant la prière surérogatoire).
– Lorsqu’on récite les sourates, il est recommandé de regarder vers l’endroit où on veut poser son front pendant as-soujoud. Et lorsqu’on fait ar-roukou‘, il est recommandé de regarder vers l’espace qui sépare les deux pieds. Et lorsqu’on fait as-soujoud, il est recommandé de regarder le bout de son nez. Et lorsqu’on fait at-tachahhoud et at-taslim, il est recommandé de regarder vers son giron.
– Lorsqu’on récite les sourates, il est recommandé de poser ses mains sur ses cuises tout en joignant les doigts de chaque main.
– Au moment où on fait ar-roukou‘, il est recommandé d’entourer les genoux avec les mains, et il est recommandé de poser celles-ci près des oreilles pendant as-soujoud, et il est recommandé de les poser sur les cuisses pendant at-tachahhoud.
Les choses interdites pendant la prière
Les choses interdites pendant la prière sont:
1-Être en état d’al-hadath.
En effet, quelqu’un a dit à l’Imam as-Sadiq (a.s): «Si, au moment où quelqu’un fait la prière, il se rend compte qu’il a dégagé des gaz intestinaux, mais il n’a pas senti leur odeur et n’a pas entendu leur bruit, que devra-t-il faire?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Il devra refaire al-woudho’, et la prière» (9)Quelqu’un lui a dit aussi: «Si, au moment où quelqu’un fait la prière, il se rend compte qu’il a dégagé un grain de potiron, que devra-t-il faire?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Si [ce grain-là] est couvert d’excréments, il devra d’abord interrompre sa prière, ensuite il devra refaire al-woudho’ et la prière» (10)
2- Le fait de poser l’une des deux mains sur l’autre.
Les jurisconsultes des quatre écoles sunnites disent qu’il est recommandé de poser l’une des deux mains sur l’autre pendant la prière, et qu’il est permis de ne pas le faire. Quant aux jurisconsultes de l’école chiite , ils ont trois fetwas différentes: la première dit qu’il est interdit de poser l’une des deux mains sur l’autre pendant la prière, et que si quelqu’un fait cela, sa prière sera incorrecte. La deuxième fetwa dit qu’il est interdit de faire un tel acte, mais si quelqu’un le fait, sa prière ne sera pas incorrecte. La troisième fetwa dit qu’un tel acte ne rend pas la prière incorrecte, sauf si on prétend qu’il fait partie des actes de la prière. Parmi les jurisconsultes qui ont adopté cette fetwa, on peut citer as-sayyid al-Hakim. En effet , dans l’ouvrage intitulé al-moustamsak, as-sayyid al-Hakim a dit: «L’avis selon lequel un tel acte rend la prière incorrecte est mal fondé , car la majorité des hadiths ayant trait à ce sujet veulent seulement dire qu’il est interdit de poser l’une des deux mains sur l’autre tout en prétendant qu’un tel acte fait partie des actes de la prière , ou bien en prétendant que si on ne le fait pas la prière sera incorrecte … Ceci est valable pour la fetwa qui dit qu’un tel acte est interdit mais ne rend pas la prière incorrecte.» (11)
Quoi qu’il en soit, la plupart des jurisconsultes ont dit qu’un tel acte est interdit et rend la prière incorrecte. Ceux qui ont adopté cet avis se sont appuyés sur un hadith de l’Imam as-Sadiq (a.s). En effet, quelqu’un a demandé à l’Imam as-Sadiq (a.s) s’il est permis de poser la main droite sur la main gauche pendant la prière, et l’Imam (a.s) lui a dit: «Ne fais pas [une telle chose].» (12)
3- Le fait de se tourner vers le côté gauche ou le côté droit ou bien vers le côté opposé à al-qibla. Toutefois, si quelqu’un tourne légèrement sa tête tout en gardant le corps orienté vers al-qibla, sa prière sera correcte. La preuve pour cela est le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Si tu parles [pendant la prière] ou tu détournes ton visage d’al-qibla, tu devras refaire la prière» (13) et le hadith où l’Imam al-Baqir (a.s) a dit: «Si ton visage est orienté vers al-qibla, ne la détourne pas, sinon ta prière sera incorrecte, car Dieu a dit dans le Coran, «Tourne donc ton visage vers la Mosquée sacrée; et où que vous soyez, tournez votre visage dans sa direction..»» (14)
L’auteur d’al-madarik a dit: «Ceci est valable uniquement lorsqu’on se détourne volontairement d’al-qibla. C’est-à-dire si, par inadvertance, quelqu’un tourne légèrement sa tête à droite ou à gauche, sa prière sera correcte. Mais s’il la tourne complètement à droite ou à gauche, il devra refaire la prière, sauf s’il est trop tard pour la faire en son temps, dans ce cas-là, il n’aura pas besoin de la refaire.» (15)
4- Le fait de parler volontairement ou de prononcer même une seule syllabe. C’est-à-dire si quelqu’un fait cela par inadvertance, sa prière ne sera pas incorrecte, mais il devra faire un soujoud supplémentaire juste après at-taslim. La preuve pour cela est le hadith où l’Imam al-Baqir (a.s) a dit: «Si tu parles volontairement [pendant la prière], ta prière sera incorrecte, mais si tu parles par inadvertance, tu n’auras pas besoin de refaire la prière.» (16)
Si, au moment où quelqu’un fait la prière, il entend une personne lui dire «as-salamou ‘alaykoum», il devra lui rendre la même salutation et il ne devra rien ajouter. La preuve pour cela est un hadith rapporté par Mohammed ibn Mouslim. En effet, celui-ci a dit: «Une fois, j’ai rendu visite à l’Imam al-Baqir (a.s); je l’ai trouvé en pleine prière et je lui ai dit «as-salamou ‘alayka», et il m’a dit: «as-salamou ‘alayka.» Alors, je lui ai dit: «Comment vas-tu?», Et il ne m’a pas répondu. Et lorsqu’il a terminé sa prière, je lui ai dit: «Si, pendant l’accomplissement de la prière, quelqu’un entend une personne le saluer, devra-t-il lui rendre la salutation?» Et l’Imam (a.s) m’a dit: «Oui, mais il devra lui rendre la même salutation.» (17)
5- Le fait de rire à haute voix.
La preuve pour cela, est le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Le sourire ne rompt pas la prière, par contre le gros rire la rompt.» (18)
6- Le fait de pleurer avec des sanglots pour une cause autre que la crainte de Dieu.
En effet, quelqu’un a demandé à l’Imam as-Sadiq (a.s) s’il est permis de pleurer pendant la prière, et l’Imam (a.s) lui a dit: «Si quelqu’un pleure en pensant au paradis et à l’enfer, ses pleurs seront considérés comme le meilleur acte de sa prière. Mais s’il pleure un de ses proches qui a trouvé la mort, sa prière sera incorrecte.» (19) A propos de ce hadith, l’auteur d’al-moustamsak a dit: «Bien que ce hadith n’est pas authentique, on devra en tenir compte, car les jurisconsultes l’ont pris en considération» (20)
7- Tout acte de nature à altérer la forme de la prière(21).
La preuve pour cela est al-’ijma‘ et le jugement de la raison. Certes, le Prophète (a.s.s) et les Imams (a.s) ont fait certaines choses pendant la prière (par exemple tuer un scorpion ou une puce…) et ils ont autorisé aux croyants de la faire, mais ces choses-là n’altèrent pas la forme de la prière.
8- Le fait de manger ou de boire.
A ce propos, l’auteur d’al-madarik a dit: «Certains jurisconsultes ont prétendu que cet avis fait l’unanimité chez les jurisconsultes. Mais il y a d’autres jurisconsultes qui pensent que le fait de manger ou de boire ne fait pas partie des actes qui rendent la prière incorrecte. Toutefois, si quelqu’un mange ou boit pendant une durée considérable, sa prière sera incorrecte. Pour moi, ce dernier avis est admissible.» (22)
Nous, nous pensons que le seul avis admissible est le premier avis, car le Prophète (a.s.s) et les Imams (a.s) n’ont jamais mangé ou bu pendant la prière, et leur façon de faire la prière laisse croire que de tels actes rendent la prière incorrecte.
9- La prononciation du mot amin après la récitation de la Fatiha.
En effet, en s’appuyant sur le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Si tu participe à la prière collective, ne dis pas: «Amin» lorsque l’imam finira de réciter la première sourate du Coran, dis: «Alhamdou lillahi rabbi-l‘alamin» (23), la plupart des jurisconsultes ont dit que la prononciation du mot amin après la récitation de la Fatiha rend la prière incorrecte.
10- Si on doute du nombre de raka‘at qu’on a faites au moment où on accomplit la prière de l’aube ou celle d’al-maghrib ou bien pendant les deux premières raka‘at des autres prières quotidiennes.
Les préceptes concernant les erreurs d’inattention
La prière est un ensemble d’actions bien précises qui doivent être accomplies dans un ordre bien précis. Donc, en principe, si quelqu’un ne fait pas la prière comme elle a été prescrite (que ce soit volontairement, par ignorance ou par oubli), sa prière sera incorrecte, à moins qu’il n’y ait un texte islamique qui tolère l’erreur commise.
Les choses qui rendent la prière incorrecte
La prière devient incorrecte dans les cas suivants:
1-Lorsqu’on commet une erreur volontairement (par exemple, lorsqu’on fait volontairement as-Soujoud avant ar-roukou‘, ou lorsqu’on prononce volontairement les sourates à haute voix au moment où on doit les dire à voix basse…). La preuve pour cela est al-’ijma‘ et les hadiths.
2- Lorsqu’on commet une erreur par ignorance (par exemple, lorsque quelqu’un fait par ignorance un acte interdit, ou lorsqu’il s’abstient de faire un acte obligatoire…), car une erreur commise par ignorance est considérée comme une erreur commise volontairement.
Dans l’ouvrage intitulé misbah al-faqih, cheikh al-Hamedani a dit: «Apparemment, aucun jurisconsulte n’est contre cet avis, il y a même certains qui prétendent qu’il fait l’unanimité. En cela, les jurisconsultes ne font pas la différence entre l’ignorance qui est dûe à la négligence et celle qui n’est pas dûe à la négligence.» (24)Donc, si, pendant l’accomplissement de la prière, quelqu’un commet une erreur par ignorance, sa prière sera incorrecte, quelle que soit la cause de son ignorance. Toutefois, si, après avoir fait beaucoup d’efforts pour connaître comment se fait exactement la prière, quelqu’un commet une erreur par ignorance, il ne sera pas puni, mais sa prière sera incorrecte, sauf dans les cas suivants: s’il dit les sourates à haute voix au moment où il doit les dire à voix basse (et inversement), s’il fait al-woudho’ avec une eau usurpée ou impure, s’il fait la prière dans un lieu usurpé ou impur, et s’il n’écourte pas la prière pendant le voyage.
3- Dans certains cas de doute. Nous les citerons dans le chapitre suivant.
4- Lorsqu’on oublie de faire un acte faisant partie des cinq piliers de la prière(25), ou lorsque, par inattention, on fait un de ces actes plus d’une fois. En effet, si quelqu’un oublie d’avoir an-niyya (l’intention de se rapprocher de Dieu), sa prière sera incorrecte, car la prière est une ‘ibada, et celle-ci ne peut être correcte que si elle est faite avec an-niyya. De même, si quelqu’un oublie de faire takbirat-ul-ihram, sa prière sera incorrecte. En effet, quelqu’un a dit à l’Imam as-Sadiq (a.s): «Si quelqu’un oublie de prononcer takbirat-ul-ihram, que devra-t-il faire?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «Il devra refaire la prière.» (26). De même, si quelqu’un oublie de se tenir debout pendant la prière, il devra refaire la prière. La preuve pour cela est le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Si quelqu’un sait qu’il doit faire la prière debout, mais, par oubli, il a fait takbirat-ul-ihram en position assise, il devra interrompre sa prière et se lever pour la refaire debout.» (27)
Si quelqu’un oublie de faire ar-roukou‘ ou as-soujoud, il devra refaire la prière. La preuve pour cela est le hadith qui dit: «Il n’est obligatoire de refaire la prière que dans les cinq cas suivants: [lorsqu’on la fait] sans woudho’ et sans at-tayammoum, [lorsqu’on la fait] en dehors de son temps, [lorsqu’on la fait] dans une direction autre que al-qibla, [lorsqu’on oublie] de faire ar-roukou’ ou [lorsqu’on oublie] de faire as-soujoud» (28)et plusieurs autres hadiths. De même, si, par inattention, quelqu’un fait ar-roukou‘ ou as-soujoud plus d’une fois, sa prière sera incorrecte. La preuve pour cela est al-’ijma‘.
La plupart des jurisconsultes ont dit: «Si quelqu’un fait takbirat-ul-ihram plus d’une fois, sa prière sera incorrecte.» Mais certains jurisconsultes ont dit le contraire. A ce propos, l’auteur d’al-jawahir a dit: «Tous les jurisconsultes anciens et ceux de l’époque récente ont dit que cela (c’est-à-dire le fait de faire takbirat-ul-ihram plus d’une fois) rend la prière incorrecte. Toutefois, certains de leurs successeurs ont dit que la prière devient incorrecte lorsqu’on oublie de faire takbirat-ul-ihram, mais pas lorsqu’on la fait plus d’une fois. Pour moi, cet avis n’est pas sans fondement.» (29)
En ce qui concerne les deux autres piliers de la prière (c’est-à-dire an-niyya et le fait de se tenir debout juste avant de faire takbirat-ul-ihram et juste avant de faire ar-roukou‘), ce sont deux actes qui ne peuvent pas se faire plus d’une seule fois. En effet, on ne peut pas avoir an-niyya plus d’une fois, on peut seulement l’affermir ou la rendre faible. De même, on ne peut pas se tenir debout plus d’une fois juste avant de faire takbirat-ul-ihram ou juste avant de faire ar-roukou‘, car ce qui est considéré comme un pilier de la prière est le fait de se tenir debout juste avant takbirat-ul-ihram ou juste avant de faire ar-roukou‘. C’est-à-dire le fait de se tenir debout ne peut être considéré comme un pilier de la prière que s’il est suivi de takbirat-ul-ihram ou du roukou‘.
Les erreurs d’inattention qui ne rendent pas la prière incorrecte
L’auteur d’al-jawahir a cité plusieurs cas, et nous, nous les résumons ici:
– Si quelqu’un fait ar-roukou‘ avant de réciter les deux sourates, sa prière sera correcte. C’est-à-dire il ne devra pas se lever pour les réciter, et il n’aura pas besoin de faire soujoud as-sahw(30). La preuve pour cela est le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Si quelqu’un s’abstient de réciter les deux sourates, il devra refaire la prière. Mais s’il oublie de les réciter, sa prière sera correcte, et il n’aura pas besoin de la refaire.» (31)
– Si, par oubli, quelqu’un prononce les sourates à haute voix au moment où il doit les dire à voix basse, ou s’il dit les sourates à voix basse au moment où il doit les dire à haute voix, sa prière sera correcte et il n’aura pas besoin de réciter les sourates une nouvelle fois, et cela, même s’il n’a pas encore fait ar-roukou‘. La preuve pour cela est al-’ijma‘ et un hadith.
– Si quelqu’un se rend compte au moment où il fait ar-roukou‘ qu’il n’a pas récité la Fatiha ou la deuxième sourate, sa prière sera correcte. En effet, quelqu’un a demandé à l’Imam as-Sadiq (a.s) ce que devra faire un homme s’il oublie de réciter la première sourate du Coran et, en réponse, l’Imam (a.s) lui a dit: «S’il se rend compte de cela avant de faire ar-roukou‘, il devra réciter la première sourate du Coran.» (32)De même, si quelqu’un oublie de faire at-tasbih pendant ar-roukou‘, sa prière sera correcte. La preuve pour cela est le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Quelqu’un a demandé à [l’Imam] Ali (a.s) ce que devra faire un homme s’il oublie de faire at-tasbih pendant ar-roukou‘, et [l’Imam Ali (a.s)] lui a dit: «Sa prière est correcte.»» (33)
– Si, par inattention, quelqu’un se lève du roukou‘ avant de se mettre en position stable, ou fait as-soujoud immédiatement après ar-roukou‘ (c’est-à-dire avant de se redresser), sa prière sera correcte. De même, si quelqu’un oublie de faire at-tasbih pendant as-soujoud, ou se lève du soujoud avant de se mettre en position stable, ou oublie de poser sur le sol une des sept parties concernées par as-soujoud, sa prière sera correcte.
– Si quelqu’un se rend compte avant de faire ar-roukou‘ qu’il a seulement récité la deuxième sourate, il devra réciter la Fatiha, et il n’aura pas besoin de faire soujoud as-sahw. La preuve pour cela est le hadith où l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «S’il se rend compte de cela avant de faire ar-roukou‘, il devra réciter la première sourate du Coran.» De même, si quelqu’un se rend compte avant de faire as-soujoud qu’il n’a pas fait ar-roukou‘, il devra se lever pour le faire. Et si quelqu’un se rend compte avant de faire ar-roukou‘ qu’il n’a pas fait as-soujoud précédent, ou qu’il n’a pas fait la deuxième sajda, il devra d’abord s’asseoir pour faire as-soujoud (ou le compléter), ensuite il devra se lever pour réciter les deux sourates. La preuve pour cela est un hadith de l’Imam as-Sadiq (a.s). En effet, quelqu’un a dit à l’Imam as-Sadiq (a.s): «Si quelqu’un se rend compte après avoir redressé son corps qu’il n’a fait qu’une seule sajda, que devra-t-il faire?» Et l’Imam (a.s) lui a dit: «S’il n’a pas encore fait ar-roukou‘, il devra commencer par as-sajda qu’il a manquée; et s’il a déjà fait ar-roukou‘, il devra d’abord terminer sa prière, ensuite il devra faire as-sajda qu’il a manquée.» (34)
– Si, après avoir fait ar-roukou‘, quelqu’un se rend compte qu’il a fait une seule sajda pendant la rak‘a précédente, ou se rend compte qu’il n’a pas fait at-tachahhoud, il devra d’abord terminer sa prière, ensuite il devra faire l’acte qu’il a manqué et soujoud as-sahw.
– Si, par inattention, quelqu’un parle pendant la prière ou fait at-tachahhoud ou bien at-taslim au moment où il ne doit pas le faire, il devra seulement faire soujoud as-sahw. Cet avis est adopté par la plupart des jurisconsultes, et il s’appuie sur plusieurs hadiths, parmi lesquels on peut citer le hadith authentique rapporté par Ibn al-Hajjaj. En effet, celui-ci a dit: «J’ai dit à l’Imam as-Sadiq (a.s): «Si, pendant la prière quelqu’un dit: «Alignez-vous bien», que devra-t-il faire?» Et l’Imam (a.s) a dit: «Il devra d’abord terminer sa prière, ensuite il devra faire deux sajadat.»
La façon dont se fait soujoud as-sahw
Soujoud as-sahw se fait à la fin de la prière (c’est-à-dire immédiatement après avoir fait at-taslim) de la façon suivante: il faut d’abord prononcer la formule «Allahou akbar», ensuite il faudra faire deux sajadat puis at-tachahhoud et at-taslim. Pendant chaque sajda, il faut prononcer la formule «bismillah, wa billah, allahoumma salli ‘ala Mohammed wa ali Mohammed.» A ce propos, l’Imam as-Sadiq (a.s) a dit: «Pendant chaque sajda du soujoud as-sahw, tu dois dire: «bismillah, wa billah, allahoumma salli ‘ala Mohammed wa ali Mohammed» ou «as-salamou ‘alayka ayyouh-an-nabi wa rahmatou-llahi wa barakatouh.» » (35)
Résumé
Si, pendant la prière, quelqu’un s’abstient de faire un acte obligatoire ou fait volontairement un acte en plus, sa prière sera incorrecte, c’est-à-dire il devra la refaire. De même, si quelqu’un oublie de faire un des cinq actes considérés comme les piliers de la prière ou fait un de ces actes plus d’une fois, sa prière sera incorrecte.
Il y a quatre sortes d’erreurs d’inattention qui ne rendent pas la prière incorrecte: celles qu’on n’est pas obligé de réparer (par exemple, lorsqu’on se rend compte après avoir faire ar-roukou‘ qu’on n’a pas récité les deux sourates), celles qu’on est obligé de réparer, et cela en faisant l’acte qu’on a oublié de faire (par exemple, lorsqu’on se rend compte avant de faire ar-roukou‘ qu’on n’a pas récité la première sourate du Coran), celles qu’on répare par un seul soujoud as-sahw (par exemple, lorsqu’on parle par inattention pendant la prière), et celles qu’on répare en faisant l’acte manqué et soujoud as-sahw (par exemple, lorsqu’on oublie de faire at-tachahhoud).
– Si, avant de faire un des cinq actes considérés comme les piliers de la prière, quelqu’un se rend compte qu’il a oublié un acte, il devra d’abord faire l’acte qu’il a manqué, ensuite il continuera sa prière. Par exemple, si quelqu’un se rend compte avant de faire ar-roukou‘ qu’il n’a pas fait as-soujoud de la rak‘a précédente, il devra d’abord faire as-soujoud qu’il a manqué ensuite il fera les actes suivants (la récitation des sourates, puis ar-roukou‘…). Et s’il se rend compte de son erreur après avoir entamé un des cinq actes considérés comme les piliers de la prière, il ne devra pas faire l’acte qu’il a manqué, car s’il le fait, il devra refaire un des actes considérés comme les piliers de la prière et, par conséquent, sa prière sera incorrecte.
– Si quelqu’un se rend compte après avoir fait la première sajda qu’il n’a pas fait ar-roukou‘, sa prière sera incorrecte. Cet avis est adopté par la plupart des jurisconsultes.
Question: Si quelqu’un est sûr d’avoir oublié de faire deux sajadat mais il ignore si elles sont d’une même rak‘a (c’est-à-dire il devra refaire la prière) ou de deux raka‘at différentes (c’est-à-dire il devra seulement faire deux sajadat à la fin de la prière), que devra-t-il faire?
Réponse: Par précaution, il devra refaire la prière, car il est sûr qu’il doit faire l’une des deux choses (c’est-à-dire refaire la prière ou faire uniquement deux sajadat à la fin de la prière) mais il ne sait pas laquelle et, dans un cas pareil, s’il refait la prière, il sera sûr d’avoir accompli son devoir (car les deux sajadat sont incluses dans la prière). Par contre, s’il fait seulement les deux sajadat, il restera dans le doute.
– Si quelqu’un se rend compte à la fin du soujoud qu’il ne s’est pas redressé après ar-roukou‘, sa prière sera correcte, mais il devra faire soujoud as-sahw. Et s’il se rend compte de cela juste après la première sajda, il ne devra pas se lever (c’est-à-dire il devra continuer sa prière). D’après cheikh al-Ansari, cet avis fait l’unanimité chez les jurisconsultes. Nous, nous pensons qu’il est préférable qu’il refasse la prière.
– Si, par oubli, quelqu’un fait la prière tout en étant impur (c’est-à-dire il n’a pas fait al-ghosl, al-woudho’, ou at-tayammoum), sa prière sera incorrecte.
– Si, par inattention, quelqu’un fait as-soujoud sur une chose sur laquelle il n’est pas permis de le faire (par exemple, sur une chose impure, sur un métal…), sa prière sera correcte.
Dans certains cas, le fait de faire plus d’une fois un acte faisant partie des cinq piliers de la prière ne rend pas celle-ci incorrecte. L’auteur de miftah al-karama a cité dans ce même ouvrage(36)cinq cas:
1- Lorsque quelqu’un fait ar-roukou‘ avant l’imam en croyant que celui-ci l’a déjà fait. Dans ce cas-là, il lui est permis de se lever pour refaire ar-roukou‘ avec l’imam.
2- Si, avant de faire as-soujoud, quelqu’un doute d’avoir fait ar-roukou‘ et se lève pour le faire et, au moment où il fait ar-roukou‘, il se rend compte qu’il l’a déjà fait, il devra immédiatement faire as-soujoud (c’est-à-dire il ne devra pas se redresser). S’il fait cela, sa prière sera correcte. Cet avis est adopté par ach-Chahid ath-Thani et par d’autres jurisconsultes.
3- Si, pendant la prière qui se fait en quatre raka‘at (c’est-à-dire la prière du dhohr, celle d’al-‘asr ou celle d’al-‘icha’), quelqu’un doute d’avoir fait quatre raka‘at et, par précaution, il fait une rak‘a à la fin de la prière (c’est-à-dire après at-taslim), puis se rend compte qu’il a effectivement manqué une rak‘a, sa prière sera correcte.
4- Si, pendant le voyage, quelqu’un n’écourte pas sa prière (que ce soit par oubli ou par ignorance) et se rend compte de son erreur en dehors du moment de la prière, sa prière sera correcte.
5- Si, pendant l’éclipse du soleil, quelqu’un fait la prière des Signes divins et, avant de l’achever, il se rend compte qu’il n’a pas assez de temps pour accomplir l’une des cinq prières quotidiennes qu’il n’a pas encore faite, il devra d’abord interrompre la prière des Signes divins pour accomplir la prière quotidienne, ensuite il devra reprendre la première prière de l’endroit où il l’a interrompue.
Notes:
1- Miftah a al-karama (v:2 / p:302)
2- Al-wasa’il (v:6 / p:396)
3- La traduction de cette formule est: «J’atteste qu’il n’y a point d’autre divinité que Dieu, et que Dieu est unique et n’a point d’associé; et j’atteste que Mohammed est serviteur et messager de Dieu» (NdT).
4- Al-wasa’il (v:6 / p:407)
5- Al-madarik (v:3 / p:426)
6- Al-wasa’il (v:6 / p:11)
7- Al-wasa’il (v:6 / p:426)
8- Al-jawahir (v:10 / p:292)
9- Al-wasa’il (v:1 / p:248)
10- Al-wasa’il (v:1 / p:259)
11- Al-moustamsak (v:6 / p:532)
12- Al-wasa’il (v:7 / p:266)
13- Al-wasa’il (v:7 / p:245)
14- Al-wasa’il (v:4 / p:312)
15- Al-wasa’il (v:3 / p:462)
16- Al-wasa’il (v:7 / p:282)
17- Al-wasa’il (v:7 / p:267)
18- Al-wasa’il (v:7 / p:250)
19- Al-wasa’il (v:7 / p:248)
20- Al-moustamsak (v:6 / p:578)
21- C’est-à-dire tout acte susceptible de faire croire aux autres qu’on n’est pas en train de faire la prière.
22- Al-madarik (v:3 / p:467)
23- Al-wasa’il (v:6 / p:67)
24- Misbah al-faqih (p:530)
25- C’est-à-dire an-niyya, takbirat-ul-ihram, se tenir debout, ar-roukou’ et les deux sajdat (NdT).
26- Al-wasa’il (v:6 / p:13)
27- Al-wasa’il (v:5 / p:503)
28- Al-wasa’il (v:1 / p:371)
29- Al-jawahir (v:9 / p:220)
30– Soujoud as-sahw est un soujoud supplémentaire qu’on fait immédiatement après at-taslim afin de réparer certaines erreurs d’inattention .(NdT)
31- Al-wasa’il (v:6 / p:87)
32- Al-wasa’il (v:6 / p:89)
33- Al-wasa’il (v:6 / p:320)
34- Al-wasa’il (v:6 / p:364)
35- Al-wasa’il (v:8 / p:234)
36- Miftah al-karama (v:3 / p:290)