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La Naissance du Prophète Mohammad et les quarante premières années de sa vie
Lieu et Date de Naissance
Le Prophète de l’Islam, Mohammad (Que la paix soit sur lui et sur sa sainte famille), est né à la Mecque, l’année où Abraha B. al-Achram, le vice-roi éthiopien du Yémen, de religion chrétienne, envoya une expédition contre la Mecque pour détruire la Ka’bah. Cette année-là fut baptisée ‘Âm al-Fîl (l’Année de l’Éléphant), du nom de l’expédition, étant donné que les Arabes virent un éléphant pour la première fois à cette occasion. Les envahisseurs sont mentionnés dans le Coran sous la dénomination de “Açhâb al-Fil” (les Gens de l’Éléphant). Ils périrent par la Colère Divine:
«N’as-tu pas va comment ton Seigneur a traité les hommes de l’Eléphant? N’a-t-IL pas détourné leur stratagème, envoyé contre eux des bandes d’oiseaux qui leur lançaient des pierres d’argile? IL les a ensuite rendus semblables à des tiges de céréales qui auraient été mâchées». (Sourate al-Fîl, 105: 1-5)
Quarante-cinq ou cinquante-cinq jours après l’expédition, le saint enfant est né, un vendredi, dans une maison connue sous l’appellation de Che’b Abî Tâlib.
La date de naissance retenue par les Chiites comme étant la plus probable est le 17 Rabî’ al-Awwal, alors que les Sunnites retiennent le 12 Rabî ‘ al-Awwal, comme étant la date correcte. Toujours est-il que même entre eux-mêmes, ni les Shî’ites ni les Sunnites ne sont unanimes sur une date de naissance précise. Selon le calendrier chrétien, Cassin de Perceival, retient le 29 août 570 (après J. -C.) comme la date de naissance du Saint Prophète.
Le Nom
Âminah, la mère de Mohammad, n’avait senti ni gêne ni pesanteur due à sa grossesse et, de ce fait, ne savait pas qu’elle était enceinte. Elle apprit la nouvelle de sa grossesse dans une vision. Plus tard, elle rêva d’un ange qui lui suggéra de nommer son enfant Ahmad ou Mohammad. Elle appréhendait de tels rêves, et pour en conjurer les mauvais effets, on lui conseilla de porter quelque médaillon de fer, ce qu’elle fit jusqu’à la délivrance. L’ancêtre de Mohammad, c’est-à-dire Ismâ’îl, avait reçu son nom de la même façon; d’autres Prophètes aussi. (Voir Genèse XVI-11: «L’Ange du Seigneur lui dit: “Voici que tu es enceinte et tu enfanteras un fils. Tu l’appelleras du nom d’Ismâ’î1, car le Seigneur a entendu ton affliction”»; et Genèse XVII-19: «Et Dieu dit (à Abraham): “C’est Sarah, ta femme, qui t’enfantera un fils et tu l’appelleras du nom de Isaac”», et St. Matthieu, I-2: «Tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus».
Dès qu’il fut né, un messager fut envoyé à ‘Abdul- Muttalib pour lui communiquer l’heureuse nouvelle de la naissance de l’enfant béni qui avait apporté avec lui une lumière soudaine(1) qui illumina tout le lieu sur le moment. ‘Abdul-Muttalib accourut joyeusement vers l’enfant, le prit dans ses bras et le porta à la Ka’bah pour remercier Dieu de ce cadeau. II l’appela Mohammad, ce qui signifie en arabe “Celui qui est loué”. Ce nom fut justifié par le Prophète après avoir reçu sa mission, pour le désigner comme le Paraclet promis.(2) (Voir “Le Nouveau Testament”, Jean, XIV-26, XVI-27). Le septième jour après sa naissance bénie, un festin fut organisé par ‘Abdoul-Muttalib avec grand éclat pour célébrer l’heureux événement.
La Mort de ‘Abdullâh
Le père de Mohammad, ‘Abdullâh, fils de ‘Abdul- Muttalib, n’avait pas vécu assez longtemps pour voir la naissance de son fils.(3) Laissant sa femme enceinte, ‘Abdullâh était parti en voyage d’affaires pour la Syrie. Sur le chemin du retour, il tomba gravement malade et il fut abandonné par la caravane à Médine, auprès des proches parents maternels de son père. En apprenant la nouvelle de la maladie de ‘Abdullâh, ‘Abdul-Muttalib envoya son fils Hârith pour le ramener à la Mecque, mais il était déjà trop tard. Hârith retourna donc pour rapporter la triste nouvelle de la mort de son frère et pour mettre toute la maison en deuil. ‘Abdullâh n’était âgé que de 25 ans. Son vieux père l’aimait tendrement parce qu’il possédait ses traits et ses talents personnels qu’aucun de ses frères ne portait. La nouvelle porta un coup mortel à sa jeune femme. Elle ne put survivre longtemps à sa disparition. Lorsqu’il la quitta, ils venaient à peine de se marier. La seule consolation qui lui resta fut l’enfant. Mais le chagrin pesa si lourd sur sa santé que la fontaine de ses seins tarit, ne lui laissant aucune possibilité d’allaiter le nouveau-né.
L’Allaitement de Mohammad
Ainsi, celui-ci fut confié tout d’abord à Thawbiyyah, une servante d’Abou Lahab, son oncle, pendant une courte période. Plus tard Halîmah, une femme bédouine le prit en nourrice et l’éleva parmi les siens, les Banu Sa’d – la plus noble des races bédouines – qui habitaient sur les hauteurs au sud de Tâ’if.
Les femmes bédouines avaient l’habitude d’allaiter les enfants des citadins, et Halîmah était suffisamment riche pour prendre en charge Mohammad, et contrairement aux habitudes des tribus bédouines qui vivaient constamment en guerre les unes contre les autres, elle resta paisiblement à la maison pendant toute la période où elle prit soin de Mohammad. Halîmah garda Mohammad avec elle pendant environ cinq ans, au terme desquels il devint suffisamment grand pour n’avoir plus besoin des soins de sa nourrice. Halîmah le rendit donc à contrecoeur à sa mère Âminah.
La Mort de Âminah
Tout de suite après(4), Âminah se rendit à Médine (575 ap. J. -C.) pour montrer le petit garçon aux proches parents maternels de son père, emmenant avec elle Mohammad et Um Aymân, la servante de son défunt mari; ou plutôt elle voulait consoler son cœur qui brûlait de jeter un regard sur le monticule de terre sous lequel son mari avait été enseveli à Médine. Durant son court séjour d’environ un mois à Médine, Âminah sentit une défaillance dans son cœur. Elle se hâta de rentrer, mais pendant son voyage de retour elle mourut à Abwa, à mi-chemin entre Médine et la Mecque, et elle y fut enterrée. Um Aymân ramena Mohammad à la Mecque où il fut pris en charge par son grand-père ‘Abdul- Muttalib qui avait atteint l’âge respectable de quatre-vingt ans. Mohammad avait alors six ans et était traité par son grand-père avec une tendresse infinie. Um Aymân était encore sa nourrice.
La Mort de ‘Abdul-Muttalib
La garde de ‘Abdul-Muttalib ne dura toutefois qu’environ deux ans.(5) Il rendit le dernier soupir en 578 ap. J.-C., laissant derrière lui l’orphelin à l’âge de huit ans. Mohammad sentit amèrement cette perte et il suivit le convoi funèbre les larmes aux yeux.
A la Garde d’Abû Tâlib
Alors qu’il se trouvait sur son lit d’agonie, ‘Abdul- Muttalib avait embrassé Mohammad pour la dernière fois et l’avait confié à ce moment-là à son fils Abû Tâlib, le demi-frère (par la mère) du père de Mohammad, en lui enjoignant de traiter l’orphelin aussi tendrement que s’il avait été son propre fils. Il avait dit: «Ils doivent prendre soin de ce beau petit garçon: rien dans leur famille n’est plus précieux que lui». Abû Tâlib avait promis très affectueusement de le faire, et son comportement ultérieur montra combien il tint scrupuleusement parole. Il aima l’enfant tendrement, il le faisait dormir au chevet de son propre lit et l’emmenait avec lui partout où il allait. Cela continua jusqu’à ce que Mohammad ait environ vingt ans.(6)
(Le dévouement d’Abû Tâlib pour Mohammad pendant sa jeunesse et la protection qu’il lui avait assurée contre l’hostilité des Quraych à son égard seront expliqués ultérieurement. Sa femme Fâtimah Bint Asad – la mère de ‘Alî – ne fut pas moins ardente dans son affection pour Mohammad qu’elle traita comme son propre fils).
Le Voyage de Mohammad en Syrie
Abû Tâlib décida un jour d’entreprendre un voyage d’affaires en Syrie (528 ap. J.-C.), avec l’intention de laisser Mohammad à la Mecque. Mais l’enfant refusa de se séparer de lui et s’accrocha tellement à son oncle que celui-ci en fut profondément touché. Ne pouvant pas le voir pleurer, il consentit à l’emmener avec lui en Syrie.
Il est à noter que pendant ce voyage, lorsque la caravane fit halte à sa dernière étape vers Bostra, Abû Tâlib se reposa près d’une église de moines nestoriens. Là, l’un de ceux-ci, dont le nom était Boheira ou Sergius, remarqua qu’un nuage couvrait de son ombre Mohammad.(7) Aussi vint-il près de lui lorsqu’il s’assit sous un arbre(8) qui se plia comme pour présenter ses respects à Mohammad, et examina-t-il méticuleusement ses traits. Il vit alors une impression pareille à un grand grain de beauté, de la taille d’un œuf de pigeon, entre ses deux épaules (le sceau, ou la pièce justificative de sa Mission Divine), ainsi que certains indices sur son visage, ce qui lui donna la conviction d’avoir affaire à la personne prédite dans l’Ecriture comme le futur Prophète. Après un peu de méditation et de contemplation, il conseilla à Abû Tâlib de protéger le garçon contre les innombrables dangers qui, dit-il, l’attendaient et qui émaneraient de son propre peuple dont il était destiné à être le Sauveur.
La Disposition d’Esprit de Mohammad
Etant donné que Mohammad était né et avait été élevé dans la famille sacerdotale des gardiens du sanctuaire de la Ka’bah, et qu’il était naturellement doué d’un esprit pensif et méditatif, l’ordre et la bienséance de la maison d’Abû Tâlib, les offrandes pieuses et les prières dévotes faites par lui-même et ses proches, l’observance scrupuleuse des rites sacrés, et surtout l’environnement sacré et impressionnant du Sanctuaire lui-même, laissèrent une forte impression sur l’esprit de Mohammad et lui inculquèrent une tendance à la dévotion à l’Omnipotent et Omniprésent Seigneur.
La Guerre de Sacrilège (585 ap. J. -C.)
Lorsque Mohammad eut quatorze ou quinze ans, une guerre, ou plutôt un conflit tribal, éclata entre les Banî Kinânah et les Banî Hawâzin, dans laquelle Mohammad fut forcé de s’engager deux fois pour aider son oncle Zubayr. La guerre eut lieu pendant les mois sacrés, sur le territoire sacré, et dura, avec des engagements épisodiques, environ neuf ans. Ces événements furent appelés Fujâr ou la “Guerre sacrilège”.
Hilf al-Fudhûl (595 ap. J. -C.)
Etant donné que Mohammad était doté par la nature d’un esprit compatissant, son cœur saignait de douleur à la vue des outrages terribles qui étaient perpétrés impitoyablement sous ses yeux, souvent par ses propres concitoyens, contre des gens sans secours.(9) Il désirait donc sérieusement corriger leurs murs, si possible, et cultiver en eux la crainte de Dieu, et il ouvra sans relâche dans ce sens. Animé par de tels nobles sentiments, alors qu’il n’avait que vingt ans, il voulut prendre quelques mesures en vue de l’éradication de la violence et de l’injustice. Ce fut dans ces circonstances que Zubayr, le plus âgé des fils survivants de ‘Abdul-Muttalib, forma une ligue dans le but de suggérer aux principales tribus de Quraych de s’engager par serment à assurer la justice aux faibles. Les Hâchimites, les Banû Zohrah et les Banû Taym participèrent à la ligue et jurèrent qu’ils se dresseraient comme défenseurs des gens lésés, qu’ils veilleraient à ce qu’aucune injustice ne restât impunie et que les revendications des opprimés seraient pleinement satisfaites.
Le serment est connu sous le nom de Hilf al-Fudhûl. Il s’avéra utile autant comme une prévention de la violence que comme un moyen de réintégration. Quelques années plus tard, Mohammad dira qu’il se sentait heureux du souvenir de l’initiative qu’il avait prise lui-même dans la création de la Ligue du Serment, initiative prise dans la maison de ‘Abdullâh B. Jod’ân pour mettre fin à la violence et à l’oppression.
Al-Amîn
Ayant acquis, sous la direction de son oncle Abû Tâlib un homme de grandes compétences commerciales – une véritable connaissance et expérience des transactions commerciales par caravanes, et étant très apprécié par ceux qui avaient eu l’occasion d’avoir des contacts avec lui, quelques commerçants l’engagèrent comme représentant pour conduire des affaires commerciales pour leur compte. Mohammad s’acquitta avec un tel succès de son travail que les gens s’étonnèrent de son intelligence et de sa capacité dans les affaires. Ils furent tous parfaitement satisfaits de son honnêteté, et toute la Mecque se confondit en louanges pour sa véracité, son fort caractère moral, son honnêteté dans la conduite des affaires et le crédit de confiance dont il jouissait à tous égards. Son caractère irréprochable et la conduite honorable de ce jeune homme discret lui firent gagner le respect de tous ses concitoyens, et lui valurent le titre unanimement consenti d’Amîn, “Le Digne de confiance”.
Khadîjah (595 A. -J.)
Le renom de droiture et de rectitude de Mohammad par vint aux oreilles de Khadîjah, une noble dame Mecquoise de Quraych. Son père Khuwaylid était le fils d’Asad, lequel était le petit-fils de Quçay.(10)
Khadîjah était suffisamment riche pour exercer le commerce avec ses propres caravanes que menaient ses esclaves et ses serviteurs. Aussi avait-elle besoin d’un homme capable de faire des voyages pour son compte. Elle envoya donc un mot à Mohammad par l’intermédiaire de l’ami de ce dernier, Khozaymah Ibn al-Hakam, qui avait des liens de parenté avec elle – lui offrant le double du salaire pratiqué à l’époque. Mohammad entra dans son service avec le consentement d’Abû Tâlib.
Conduisant une caravane de commerce pour elle, il partit pour Bostra, sur le chemin de Damas. Maysarah, un serviteur de Khadîjah, l’accompagna pendant son voyage. Au cours du voyage à Bostra, Maysarah remarqua que Mohammad était ombragé par un nuage pendant la chaleur de la journée. Grandement surpris par ce phénomène, il le relata à Khadîjah à son retour. Une fois arrivé à destination, Mohammad réussit, par des échanges commerciaux avec les marchands syriens, à doubler les bénéfices habituels des marchandises de Khadîjah.
Selon un récit, avant de disposer des marchandises, il y avait eu un contentieux entre Mohammad et la personne qui voulait les lui acheter. Cette personne désirait que Mohammad jure par les déesses mecquoises: “Lât et ‘Uzza”, mais Mohammad refusa absolument de s’exécuter. Ce refus montre que Mohammad ne crut jamais aux idoles.
Lorsque Mohammad eut disposé des marchandises de son employeur et qu’il eut acquis pour elle les articles qu’elle voulait, il retourna à son pays natal avec Maysarah; et lorsqu’ils approchèrent de la Mecque, le serviteur reconnaissant persuada Mohammad d’être lui-même à la tête de la caravane à partir de Marr-al-Tzohran et d’apporter lui-même à sa maîtresse la bonne nouvelle de ses transactions réussies.
Khadîjah, entourée de ses servantes, était assise à l’étage supérieur de sa maison (qui est encore connue et vénérée comme étant “Mawled Fâtimah” ou le lieu de naissance de Fâtimah – La Dame de Lumière – un peu au nord-est de la Ka’bah) guettant l’arrivée de la caravane, lorsqu’un chameau apparut à l’horizon, s’avançant rapidement.
Quand il s’approcha un peu plus, elle s’aperçut que c’était Mohammad qui le montait, et qu’il arborait un visage brillant, protégé de la chaleur du soleil par un nuage. Elle fut éblouie par sa beauté et par tout ce qu’elle savait à son propos. Il entra dans la maison, raconta l’issue heureuse de ses affaires, et énuméra les articles de son goût qu’il lui apportait. Elle fut extrêmement contente de ce succès. Elle l’envoya ensuite pour la même raison au Yémen où, là encore, il obtint grâce à son savoir-faire et sa diligence un succès similaire, à la grande joie de Khadîjah.(11)
Khadîjah fait sa Demande en Mariage à Mohammad
Elle était une dame distinguée autant par sa haute naissance que par sa fortune. Elle avait déjà été mariée deux fois, et avait accouché de plusieurs enfants, mais elle était veuve à présent. Bien qu’elle eut quarante ans, elle paraissait plus jeune et avait un visage attirant, beau et rayonnant de bonne santé. Beaucoup de nobles Quraychites l’avaient demandée en mariage, mais préférant vivre dans un veuvage digne et indépendant, elle avait rejeté toutes ces demandes.
Mohammad était alors à la fleur de l’âge, n’ayant que vingt-cinq ans. Il était doté par la nature de beauté et d’une apparence agréable. Noble de naissance, il était aussi noble par sa conduite et par ses manières élégantes. Attirée par ses qualités personnelles, et fascinée par sa beauté et son élégance, Khadîjah désira l’épouser.(12)
Pour sonder son opinion à cet égard, elle députa une servante qui l’aborda: «Oh! Qu’est-ce qui se passe Mohammad?», faisant allusion adroitement au fait anormal de rester célibataire à cet âge. «Mais qu’est-ce qui t’empêche de te marier?». «Je n’ai rien à ma disposition, qui me permettrait de me marier», répondit-il. «Et si cette difficulté disparaissait et que tu sois invité à épouser une dame belle et riche, de noble naissance, qui te rendrait riche, ne désirerais-tu pas l’avoir?», lui dit la servante. «Qui pourrait ce être?», demanda Mohammad qui commençait à être saisi par cette idée. «C’est Khadîjah». «Mais comment pourrais-je y parvenir?». «Laisse-moi faire», rétorqua la femme. «Je n’ai pas d’objection à une telle union», affirma Mohammad. La femme repartit et rapporta la réponse à Khadîjah qui, sans perdre de temps, annonça à Abû Tâlib, l’oncle et le gardien de Mohammad, son désir de contracter une alliance matrimoniale avec ce dernier.
Mohammad Épouse Khadîjah
Après avoir consulté Mohammad, Abû Tâlib accepta la proposition, et le mariage eut lieu en 599 ap. J. -C. avec grand éclat et donna lieu à de nombreux festins.(13) Les invitations furent envoyées par Abû Tâlib et Khadîjah elle-même. Abû Tâlib lut lui-même le sermon de la cérémonie et paya de sa poche la dot de douze Okes et demi d’or, équivalent au prix de vingt jeunes chameaux de bonne race.(14)
Ce mariage s’avéra très avantageux pour Mohammad, car il le mit à l’abri de la nécessité de travailler dur pour gagner sa vie et lui donna le loisir de s’adonner à la méditation à laquelle il avait originellement tendance et qui avait été développée pendant la période de sa prise en garde par son oncle Abû Tâlib.
Il vécut d’une façon on ne peut plus affectueuse avec sa femme. Elle lui rendit bien son amour pour elle, et son estime pour lui augmentait au fur et à mesure que le temps passait. Le mariage fut un succès parfait à tous égards pour le couple. Khadîjah porta de lui son illustre fille, Fâtimah, destinée à devenir l’aïeule des Saints Descendants de Mohammad. Elle lui engendra également deux fils: Qâcim – dont le nom valut à Mohammad le sumom d’Abû Qâcim, et ‘Abdullâh. Mais tous les deux moururent pendant leur enfance.
La Naissance de ‘Alî
Ce fut sans doute à l’occasion de la mort d’un de ceux-ci que la femme d’Abû Tâlib, Fâtimah Bint Asad, qui était enceinte, offrit de céder son futur enfant, qu’il fût garçon ou fille à Mohammad, pour le consoler dans son deuil (Fâtimah n’était pas encore née). Cette offre s’avérera être un Décret Providentiel plus tard.
Fâtimah Bint Asad sentait l’enfant qui était dans son ventre la forcer à se lever par respect pour Mohammad chaque fois qu’il lui rendait visite, et il ne lui permit jamais de la laisser détourner sa face de Mohammad aussi longtemps qu’il se trouvait là. Ordinairement c’était le contraire qui aurait dû se produire, puisque la tante de Mohammad étant supérieure à ce dernier par le lien de parenté (tante – neveu) – elle était presque comme sa mère – avait droit à son respect pour elle; mais elle ne savait pas quelle force la faisait se lever dès qu’il arrivait, alors qu’il n’avait encore que trente ans.
Cet enfant n’était autre que ‘Ali, qui naquit dans l’enceinte de la Ka’bah (600 ap. J. -C.), où personne d’autre n’était né depuis sa fondation des milliers d’années auparavant.
Lorsqu’il ouvrit ses yeux pour la première fois, la première chose qu’il vit fut le visage de Mohammad qui l’avait pris dans ses bras en le caressant. Son premier bain après sa naissance fut fait par Mohammad qui prédit à ce moment-là que l’enfant s’occuperait de son dernier bain (après sa mort). Cette prophétie se réalisera après le décès du Prophète. Le nouveau-né n’acceptait aucune autre nourriture que la salive de la langue de Mohammad, qu’il suça pendant plusieurs jours après sa naissance. Mohammad le caressait en le mettant sur ses genoux, et avait l’habitude de mâcher la nourriture pour nourrir ‘Alî. Il le faisait souvent dormir à côté de lui dans le même lit, et ‘Alî jouissait de la chaleur du corps de Mohammad et inhalait le parfum sacré de son souffle. Lorsqu’il grandit, il partagea les repas de Mohammad et il fut élevé, sous ses soins personnels, de façon à partager aussi son éthique élevée et ses murs.
‘Alî était toujours prêt à risquer sa propre vie pour protéger Mohammad aux moments de danger et il lui était attaché affectueusement et avec une fidélité à toute épreuve. Les deux cousins étaient si soudés l’un à l’autre qu’ils vécurent toujours ensemble jusqu’à ce que la mort les séparât.
‘Alî Adopté par Mohammad
Lorsque ‘Alî ne fut plus un petit enfant, Mohammad, voulant compenser autant que possible toutes les peines que son oncle Abû Tâlib s’était données en prenant soin de lui et en lui assurant une éducation excellente, prit à sa charge son cousin ‘Alî, âgé de cinq ans, en 605 ap. J. -C., afin de l’éduquer selon sa propre méthode; et selon la plupart des hadiths, il l’adopta.(15) Et, étant donné qu’une famine sévissait dans le pays à cette époque, Mohammad persuada son oncle al-‘Abbâs de décharger Abû Tâlib des soins d’un autre fils, Ja’far.
Zayd Ibn Hârithah
Presque à la même époque, un garçon nommé Zayd, fils de Hârithah, fut offert à Mohammad par sa femme Khadîjah, comme esclave. Il était originaire d’une famille respectable d’une branche de la tribu des Khozaite, appelée Kalb; mais il avait été enlevé pendant son enfance par une bande de pillards et vendu à Khadîjah.
Ayant trouvé les traces de son fils, le père vint à la Mecque, prit contact avec Mohammad et lui proposa une grande somme pour son rachat, somme que Mohammad refusa poliment. Ce dernier(16), qui avait déjà affranchi Zayd, lui donna la permission d’opter pour le retour chez son père, mais Zayd ne voulut pas perdre le traitement affectueux auquel il s’était habitué, et préféra rester avec Mohammad qui le mariera plus tard à Om Ayman, son ancienne servante. Osâmah, le célèbre Général à qui Mohammad confiera le commandement de l’expédition contre les Grecs tout juste avant son décès, était le fils de ce même Zayd, et le fruit de ce mariage. Zayd fut tué à Mota alors qu’il commandait une précédente expédition contre le même peuple.
La Reconstruction de la Ka’bah
Mohammad était âgé de trente-cinq ans lorsqu’un événement survint qui augmenta sa popularité parmi les membres des tribus. Les murs de la Ka’bah étaient bas et délabrés, devenus mal affermis à la suite d’une inondation qui causait souvent des ravages similaires, comme ce sera le cas encore en 1627 ap. J. -C. où une telle inondation endommagera trois côtés du bâtiment sacré. En raison de l’absence d’un toit, des voleurs avaient escaladé les murs et volé de précieuses reliques, qu’on retrouva heureusement. C’est pourquoi on décida de rehausser les murs et de les couvrir d’un toit.
Entre-temps un bateau grec avait fait naufrage au bord de la Mer Rouge, près de Cho’aybah, l’ancien port de la Mecque. Walîd Ibn Moghîrah assista à la scène du désastre, récupéra les bois du bateau détruit, et s’assura les services de son capitaine, Baqum, qui était un architecte compétent, pour l’aider à la reconstruction de la Ka’bah.
Les nombreuses tribus de Quraych s’étaient regroupées en quatre corps dont chacun avait la charge d’un des quatre côtés de la Ka’bah. Ainsi, un côté était assigné aux Banî ‘Abd Manâf, y compris les descendants de Hâchim: ‘Abd Chams, Nawfal et ‘Abdul-Muttalib, et aux Banî Zohrah; un second aux Banî Asad et aux ‘Abd-al-Dâr; un troisième aux Banî Makhzûm et aux Banî Taym; et le quatrième aux Banî Sahm, à ‘Adî et ‘Amr Ibn Lo’ay. Les vieux murs dégradés furent démolis jusqu’à la couche de pierres vertes, appelées “Fondations d’Ibrâhîm”, et c’est sur elles que furent élevés les nouveaux murs.
Pour la construction de l’enceinte sacrée, des pierres de granit vert furent coupées dans les collines avoisinantes et apportées par les citoyens sur leurs têtes. Mohammad et tout le corps de Quraych assistèrent aux travaux. Comme à l’accoutumée, les gens ôtèrent leurs sous-vêtements pour les poser sur leur tête afin de mieux supporter le poids et la rudesses des pierres. Lorsque Mohammad ôta à contrecoeur son vêtement, il tomba malencontreusement par terre et une voix s’éleva d’une source invisible, le prévenant de ne pas s’exposer au danger. Il se leva sur-le-champ, et personne ne le vit jamais dénudé depuis sa première jeunesse jusqu’à sa mort.
Al-Hajar al-Aswad ou la “Pierre Noire”
Lorsque les murs de l’angle est furent suffisamment hauts pour fixer al-Hajar al-Aswad, ou la “Pierre Noire” sacrée, une dispute éclata à propos de la partie à qui revenait l’honneur de placer la “Pierre Noire” dans son nouveau réceptacle, car chaque famille des Quraych revendiquait ce privilège. Le contentieux s’aggrava tellement qu’il faillit tourner à l’effusion de sang. La construction fut suspendue pendant quatre ou cinq jours. A la fin, Abou Omayyah (de la famille des Banî Makhzum, le frère de Walîd père de Khâlid), le citoyen le plus âgé, suggéra que celui qui aurait la chance d’entrer le premier dans l’enceinte sacrée par la porte de Banî Chaybah (ainsi appelée parce qu’elle avait été probablement construite par Chaybah Ibn Ahmad) soit choisi pour régler le différend ou placer lui-même la Pierre.
Sur quoi Mohammad apparut, alors qu’il s’était absenté provisoirement. Il fut donc le premier homme à entrer par ladite porte à l’intérieur de l’enceinte. Et l’assistance s’écria: «Voilà venu al-Amîn, l’arbitre! Nous sommes prêts à accepter ce qu’il décidera!».
Mohammad reçut la mission calmement et avec sang-froid, et il saisit lui-même l’occasion à la fois d’accomplir son devoir comme le Missionnaire Divin (bien que ce fait n’eût pas été réalisé à ce moment-là) et de réconcilier les quatre parties en conflit par sa solution rapide et judicieuse à ce problème épineux. Il ôta son manteau, l’étendit sur le sol, y plaça la pierre sacrée, invita un chef de chacune des quatre parties à s’avancer pour relever les quatre coins du manteau au niveau du mur. «Ils s’exécutèrent, et Mohammad poussa la “Pierre Noire” de ses propres mains vers sa place dans le mur, au coin sud-est de l’édifice, cinq pieds au-dessus du niveau du sol». (“Madârij al-Nubuwwah”; “Rawdhat al-Ahbâb”)
Il n’y a pas de doute que le fait que le jeune Mohammad ait été choisi pour arbitrer entre ses propres concitoyens des questions sacrées, malgré la présence de chefs âgés et vénérables, laisse entrevoir la main de la Providence et la Volonté Divine d’en faire l’Élu de Dieu pour être le prophète de son peuple. Bien que ce fait passât inaperçu parmi ce peuple, cette décision souligna le caractère de Mohammad pour son esprit prompt et pour sa détermination prudente, et rehaussa l’estime et le respect dont il jouissait parmi les membres des tribus.
Je n’essaierai pas de décrire la Pierre Noire de la Ka’bah comme un aérolithe ou comme un ange transformé en pierre. Quelle qu’elle puisse être, il suffit de dire qu’elle avait été tenue pour sacrée par Ibrâhîm et Ismâ’îl, universellement reconnus comme des Prophètes révérés, qui l’avaient fixée dans le sanctuaire de la Ka’bah, et qu’elle est considérée comme sacrée depuis lors.
Les Retraites Spirituelles de Mohammad
L’environnement de recueillement de la Ka’bah et les cérémonies sacrées que les gens y accomplissaient avaient déjà profondément marqué l’esprit de Mohammad. Mais sa dernière expérience lui avait montré que les diverses formes d’adoration n’étaient que des bêtises ou du moins des rites simplement transmis de père en fils. Les gens n’étaient pas sincères dans leur adoration. Il se sentit profondément affligé de leur irrespect et de leur négligence complète de leurs responsabilités devant le Tout Puissant Créateur et le Jour du Jugement.
Les traditions lui indiquaient la pureté de la foi de leur ancêtre Ibrâhîm, et il se rendit compte donc combien cette dévotion pure était maintenant corrompue et érigée en idolâtrie grossière et en crimes atroces perpétrés dans le pays. Il avait grande envie de ramener l’humanité égarée vers le droit chemin et de faire revivre l’adoration du Tout Puissant Seigneur telle qu’avait été pratiquée à l’époque d’Ibrâhîm.
En fait il avait toujours été un homme de réflexion et enclin aux méditations religieuses. Maintenant il se retirait avec ardeur dans le silence et la solitude pour prier et méditer. Pendant les heures de ses retraites solitaires dans le désert, que ce soit dans les ténèbres de la nuit ou sous la lumière éblouissante du jour, son attention était toujours fixée sur les preuves naturelles des étoiles scintillantes et des constellations brillantes, de la lune et du soleil glissant silencieusement tout au long du profond ciel bleu. Tous ces témoignages désignaient du doigt l’existence du Créateur, l’Administrateur Suprême. Ils semblaient le charger d’une mission spéciale. Une voix basse, qui ne passe jamais inaudible pour l’auditeur attentif, s’enflerait jusqu’à devenir majestueuse et prendre des tons plus impérieux, comme lorsque l’orage éclate avec son éclair en zigzag et son tonnerre grondant dans la vaste solitude des montagnes mecquoises.
Le Lieu de Séjour Favori de Mohammad
Le lieu de séjour favori de Mohammad était une grotte dans la Montagne de Hirâ, donnant sur la Ka’bah, à une distance d’environ cinq kilomètres au nord de la Mecque, où il se retirait fréquemment pour prier et méditer, et où il vivait tout seul, réservé et méditatif, pendant de longues périodes. II passait souvent des nuits entières dans cette grotte, absorbé par des pensées profondes, comme s’il était plongé dans une profonde communion avec l’Omniprésent Dieu de l’univers.
Pendant les mois de Rajab et de Ramadhân, il avait l’habitude de passer tout son temps dans cette grotte obscure et entourée d’un environnement sauvage, se résignant totalement à la Volonté du Tout Puissant et du Gouverneur Suprême et Juge de l’humanité. Enfin il eut des visions dans ses rêves où il entendit des voix d’une source invisible indiquant les traces de l’objet qu’il cherchait. Les conceptions du Très Haut se présentèrent à son esprit, exactement comme il l’espérait: une foi profonde et sérieuse en l’Omnipotent et l’Omniprésent Seigneur, le Seul Etre digne d’être adoré.
Désormais, il était considéré par les membres de la famille et les proches parents, ainsi que dans le cercle d’amis et de connaissances, comme un homme très pieux et saint. Lorsqu’il eut trente-huit ans, il commença à être conscient d’une certaine lumière qui l’entourait pendant ses prières de dévotion.
Notes:
- “Ibn Athîr”; “Al-Tabarî”.
- “Ibn Athîr”; “Al-Tabarî” (version persane); “Habîb al-Sayyâr”; “Rawdhat al-Çafâ”.
- “Al-Tabarî”; “Suyûtî”.
- “Ibn Qotaybah”.
- “Al-Mas’ûdî”; “‘Aqd a-Farîd”; “Rawdhat al-Çafâ”.
- a- Les deux Cheikh (Bokhârî et Muslim) ont noté que ‘Omar avait dit: «Que personne ne se trompe en disant que l’allégeance à Abû Bakr a été faite à la légère – bien qu’elle fût ainsi – le Seigneur en a prévenu les mauvaises conséquences…» (“History of Califat”, traduction anglaise par Major Jarret de Suyûtî)
b – L’urgence du moment et l’assentiment des gens purent excuser cette mesure illégale et précipitée, mais Omar lui-même avoua du haut de la chaire que si un Musulman sollicitait désormais le suffrage de son frère, tous deux, l’électeur et l’élu mériteraient la peine de mort. (Gibbon)
- “Al-Tabarî”; “Al-Suyûtî”.
- Note:
- Ibn Abîl-Hadîd dit: Une grande partie de la Ummah soutient que toute la politique et toutes les mesures apparemment précipitées adoptées par Abû Bakr et ‘Omar pour s’emparer du Califat répondaient en fait à un plan prémédité et bien établi élaboré pendant la maladie du Prophète, lorsque son lit avait été assiégé par l’habile ‘Âyechah, fille d’Abû Bakr et ennemie de ‘Alî (Gibbon). Abû Bakr était un homme bien âgé puisqu’il avait à peu près l’âge du Prophète. Il n’était donc pas probable qu’il puisse survivre longtemps après la disparition du Prophète. ‘Omar était beaucoup plus jeune qu’Abû Bakr, il avait donc confiance qu’il lui succéderait dans un délai pas trop éloigné. On peut donc supposer qu’ils s’étaient entendus sur l’ordre dans lequel ils accéderaient au pouvoir tous les deux, et c’est conformément à cet arrangement qu’Abû Bakr, lorsqu’il se trouva sur son lit d’agonie, ne se contenta pas de faire élire son successeur, mais nomma ‘Omar franchement pour lui succéder afin d’éviter le risque de l’élection.
- La réponse de ‘Omar à Hobâb, comme nous l’avons vu dans un paragraphe précédent, suggère aussi qu’il s’était déjà assuré de l’établissement du Califat avec ses partisans.
- La déclaration de ‘Omar selon laquelle il pensait qu’il ne convenait pas de désobéir au Calife deux fois en un jour (voir plus haut) tend à montrer également qu’il avait préalablement choisi Abû Bakr comme Calife avant l’élection; autrement comment pouvait-il parler d’un Calife alors qu’il avait professé fermement que le Prophète n’avait pas nommé son successeur, ce qui nécessitait une élection.
- Ayant encore le souvenir de l’expérience de Saqîfah, bien frais dans la mémoire, ‘Omar, sur son lit d’agonie accordera un délai de trois jours pour l’élection de son successeur, bien qu’il n’y eût que six électeurs qu’il avait désignés lui-même. Il est donc évident que l’élection à Saqîfah, avec toutes les parties contestataires parmi les Ançâr et les Muhâjirîn qu’elle impliquait aurait dû occuper beaucoup plus longtemps sans les mesures prises par ‘Omar pour conclure l’affaire au plus vite.
- “Kanz al-Ummâl”; “Arjah al-Matâlib”.
- “Abul-Fidâ'”; “Habîb al-Sayyâr”, etc.
- “Ibn Athîr”.
- Voir aussi: “Abul-Fidâ'”; “Al-‘Aqd al-Farîd”.
- “Ibn Qotaybah”.
- Ibid.
- Une grande partie des Musulmans soutiennent que ‘Omar avait obtenu la promesse, en accord avec Abû Bakr, de succéder à ce dernier après sa mort. Mais craignant naturellement une réaction de colère à tout moment de la part du prétendant légal, ‘Alî, réaction qui pourrait détruire ses rêves ambitieux, ‘Omar désirait avec angoisse se débarrasser de ce dernier n’importe comment. Mais ‘Alî était suffisamment sage pour supporter patiemment toutes les graves insultes et provocations dont il faisait l’objet, et éviter tout faux pas qui pourrait mettre en danger la sécurité de l’Islam.