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Le miracle du Coran diffère des miracles des Prophètes précédents selon plusieurs dimensions de l’irreproductibilité. Le Coran renferme une dimension miraculeuse que l’esprit ne saurait appréhender avant de s’être éveillé et d’avoir découvert ce qu’il méconnaissait des propriétés de l’univers et de ses secrets. Actuellement, il s’avère que le Coran a d’autres dimensions miraculeuses, des dimensions nouvelles qui accentuent le sens de l’inimitabilité et donnent de nouvelles dimensions au propos. Parfois, le miracle du Coran tient à l’emploi d’une préposition, une préposition qui comporte un miracle impressionnant. Nous aborderons ce fait en détail dans les prochains chapitres.
Mais ce que nous devons retenir à ce stade est que le Coran a des dons qu’il octroie à chaque génération et qui diffèrent de ceux des générations précédentes. Car le Coran est destiné à tous les hommes, c’est-à-dire au monde entier, et ne se limite pas à une nation en particulier. Il s’agit d’une religion complète destinée à toute l’humanité. De ce fait, il doit être en mesure d’offrir des dons à chaque génération. Dans le cas contraire, si le Coran achevait son don miraculeux en un siècle par exemple, il n’aurait rien à offrir aux siècles suivants et il serait ainsi figé. Or, le Coran se renouvelle et ne se fige jamais. Il est toujours généreux dans ses dons, capable d’octroyer des dons différents à chaque génération et avec les mêmes versets. Autrement dit, certains versets du Coran nous donnent aujourd’hui une nouvelle profondeur dans leur sens, une profondeur que l’on ne pouvait atteindre par une compréhension aigüe du temps de la révélation du Coran.
Pour que ce point soit clair, nous devons distinguer deux choses. Premièrement, dans le Coran, il y a des commandements spéciaux relatifs au culte, c’est-à-dire ce que Dieu a prescrit aux hommes de faire comme actes d’adoration selon la manière qu’Il a déterminée – Exalté soit-Il. Les ordres de faire ceci ou de s’abstenir de cela, ce qui est licite et ce qui est illicite, ces commandements prescrits n’admettent aucun changement ni modification et sont tels qu’ils ont été interprétés par le Messager de Dieu – que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui – ou tels qu’ils ont été interprétés du temps de la révélation du Coran : les cinq prières – il n’y a là aucun effort d’interprétation à faire – la profession qu’il n’y a de divinité que Dieu, l’aumône, le licite et l’illicite, le mariage et le divorce…
Tout ce que Dieu a légiféré comme commandements a été explicité et interprété par le Messager – que les salutations de Dieu et Ses bénédictions soient sur lui – et il n’y a aucune place pour l’ijtihâd. Personne ne peut venir nous dire que la prière se fait quatre fois par jour en s’appuyant sur une quelconque interprétation. Ceci est inacceptable et n’est pas sujet à débat. Les commandements de faire telle chose ou de s’abstenir de telle autre, les commandements qui mènent au salut lorsqu’ils sont accomplis et au châtiment lorsqu’ils sont bravés, ne souffrent aucun changement ni aucun ijtihâd, car c’est Dieu qui détermine la façon dont nous devons l’adorer et c’est Lui qui choisit la voie que nous devons suivre.
Par ailleurs, il y a des considérations relatives aux lois de l’univers et de la création, pour lesquelles l’entendement des hommes n’était pas prêt scientifiquement parlant lors de leur révélation, afin qu’ils les comprennent parfaitement : la rotondité de la terre qui est l’une des vérités dont le Coran a parlé, l’atmosphère qui entoure la terre, une autre vérité dont le Coran a parlé, l’embryologie abordée par le Coran, la rotation de la terre autour d’elle-même, le temps, la relativité du temps, et un certain nombre de vérités fondamentales de l’univers. Nous remarquons que le Prophète – paix et bénédictions sur lui – n’a fait que passer sur ces versets laissant à l’entendement de chaque génération d’y puiser à la hauteur de ses capacités. Ce qui est miraculeux ici c’est que le Coran s’adresse à chacun à la hauteur de son entendement. Il donne à chacun ce qui le satisfait. L’illettré est touché par la mélodie du Coran et y trouve satisfaction. De même, le semi-cultivé y trouve son compte et celui qui est versé dans la science trouve dans le Coran une inimitabilité qui le satisfait.
Ainsi, un premier point est que l’un des aspects miraculeux du Coran est qu’il s’adresse à chacun dans des versets et des mots qui aboutissent au sens. Quand Dieu révèle aux hommes l’un des secrets de Sa création et que nous reconsidérons le verset, on constate qu’il donne toujours le même sens.
Le Seigneur des levants et des couchants
Prenons un exemple qui clarifie ce fait. Dieu – Exalté soit-Il – dit dans Son Livre Honoré : “Le Seigneur du levant et du couchant”, “Le Seigneur des deux levants et le Seigneur des deux couchants” et “Le Seigneur des levants et des couchants”. Si nous considérons chacun de ces versets au moment de la révélation du Noble Coran à la hauteur de l’entendement des hommes de cette époque, nous notons que le levant désigne la direction d’où se lève le soleil et que le couchant désigne la direction où le soleil se couche. Lorsque Dieu – Exalté soit-Il – dit : “Le Seigneur du levant et du couchant”, cela ne choque pas l’entendement.
Ensuite, nous nous penchons sur le noble verset : “Le Seigneur des deux levants et le Seigneur des deux couchants”. Nous disons alors que si le levant désigne la direction d’où le soleil se lève, “Le Seigneur des deux levants” désigne à la fois la direction de manière générale, à savoir l’Est, et l’endroit précis du lever du soleil, en ce sens que l’on dit voici l’Est et voici l’Ouest tout en montrant du doigt le levant ou le couchant. Ainsi, si on veut indiquer l’emplacement du lever du soleil, on dit que le soleil se lève de là tout en indiquant un endroit précis. Telle est l’interprétation de ce verset à l’époque de sa révélation. Puis, nous en venons au verset “Le Seigneur des levants et des couchants”. L’interprétation de l’époque est que chaque contrée a un levant et un couchant et que, par conséquent, Dieu est le Seigneur de tous les levants et de tous les couchants.
Mais si nous abordons ces versets aujourd’hui, leur interprétation diffère. Certains ont dit que “Le Seigneur du levant et du couchant” a une portée générale. Mais Dieu – Exalté soit-Il – y a associé le levant et le couchant par une conjonction de coordination, car il n’y a guère de levant sans couchant. Rotondité de la terre oblige… A l’instant même où le soleil se couche dans une région, il se lève dans une autre région. D’où la parole de Dieu – Exalté soit-Il – “Le Seigneur du levant et du couchant” et non pas “le Seigneur du levant et le Seigneur du couchant”, et aussi “à Dieu appartiennent le levant et le couchant” plutôt que “à Dieu appartient le levant et à Dieu appartient le couchant”.
En effet, on croyait à l’époque de la révélation du Coran que ces deux directions étaient complètement différentes, opposées par rapport à l’œil nu. Mais la parole de Dieu “le Seigneur du levant et du couchant” signifie que le lever et le coucher du soleil sont simultanés, c’est-à-dire que le soleil se couche dans un pays au moment même où il se lève dans un autre pays.
Ensuite, nous considérons le noble verset : “le Seigneur des deux levants et le Seigneur des deux couchants”. Pourquoi Dieu a-t-Il spécifié les deux levants et le deux couchants en particulier ? Si nous regardons le globe terrestre, nous constatons qu’il est divisé en deux parties. Une moitié éclairée et une moitié obscure. La partie éclairée possède un levant et un couchant alors que la partie obscure est plongée dans l’obscurité totale. Quand la terre effectue une rotation complète, la moitié obscure se retrouve face au soleil et la moitié éclairée se retrouve dans le noir. La moitié du globe qui était obscure possède désormais un levant (et un couchant) et la moitié qui était éclairée est plongée dans l’obscurité. Donc globalement, la terre possède deux levants : un levant d’où le soleil éclaire la moitié du globe ainsi qu’un couchant. Puis la terre tourne entièrement et l’autre moitié se retrouve avec un levant et un couchant à son tour.
En somme, le verset “Le Seigneur des deux levants et le Seigneur des deux couchants” nous expose le fait que la moitié du globe se retrouve à l’obscurité dépourvue de levant et de couchant alors que l’autre moitié est éclairée et a un levant et un couchant. Puis, la situation s’inverse. Pour la terre dans sa globalité, il y a donc deux levants et deux couchants.
Si nous poursuivons avec “le Seigneur des levants et des couchants”, nous constatons grâce au progrès dans le domaine de l’astronomie, qu’il n’y a pas qu’un seul levant ni un seul couchant pour une région donnée, mais plutôt une multitude de levants et de couchants. En fait, l’angle du lever varie et aussi l’angle du coucher, mais de façon imperceptible. Plus encore, si nous considérons le globe terrestre, nous voyons qu’à chaque fraction de seconde il y a un endroit où le soleil se lève et un endroit où il se couche. En d’autres termes, il y a des millions de levants et de couchants pour chaque région de la terre. Le levant et le couchant pour une même ville ne se répètent pas tout au long de l’année. Le soleil ne se lève pas sur une contrée du même endroit où il s’est levé la veille. De même, pour une ville donnée, le soleil ne se couche pas exactement au même endroit où il s’est couché la veille.
Bien que la direction de l’Est reste la même, l’angle du lever varie quotidiennement. Il en est de même pour le couchant. L’angle varie également selon les saisons et n’est pas le même en été, en hiver, en automne ou au printemps. Ceci ne peut arrivé que si la terre tourne autour du soleil une fois par an. C’est cette révolution qui fait que chaque jour a un levant et un couchant avec des angles et des horaires variables de jour en jour.
La façon la plus simple de s’en rendre compte sans rentrer dans des considérations astronomiques compliquées est de jeûner le mois de Ramadân. Chaque jour, on rompt le jeûne au coucher du soleil à des heures différentes. De même, à l’aube, on s’abstient de manger en fonction d’un levant qui diffère horairement du levant précédent. Il en est ainsi des horaires des prières qui varient tous les jours conformément à la révolution de la terre autour du soleil. La multiplicité des levants et des couchants montre, outre le fait que la terre tourne autour du soleil, que la terre est ronde. En effet, si elle était plate, il n’y aurait qu’un seul levant et un seul couchant : le pluriel n’aurait donc pas de raison d’être.
Je voudrais souligner que l’information apportée par le Coran dans le premier verset “le Seigneur du levant et du couchant” ne remet pas en cause son apport dans le deuxième verset “le Seigneur des deux levants et le Seigneur des deux couchants” ni son apport dans le troisième verset, à savoir “Le Seigneur des levants et des couchants”. Au contraire, le progrès scientifique qui a changé de nombreuses conceptions n’a rien changé à la pertinence des nobles versets. Il est plutôt entré en harmonie avec eux.
Il me vient à l’esprit un propos que j’ai lu dans un manuscrit ancien dont l’auteur disait : “Ô temps, toi qui contient tout le temps“. Cette parole signifie que le temps est relatif au sein de l’univers. Par exemple, au moment où j’accomplis la prière de midi, il y a des gens à un autre endroit qui accomplissent celle de vespres, d’autres encore dans un troisième lieu qui accomplissent celle du coucher du soleil, d’autres encore qui, dans un quatrième endroit, accomplissent la prière de la nuit, et enfin, d’autres gens dans un cinquième endroit qui accomplissent celle de l’aube. Autrement dit, au même instant, retentit au Nom de Dieu l’appel à la prière de midi, de vespres, du coucher du soleil, et de la nuit. Ainsi Dieu est mentionné à chaque instant selon toutes les plages horaires de la journée.
Ce dernier verset (“le Seigneur des levants et des couchants”) est l’un des versets du Saint Coran dont le sens s’est précisé avec le progrès de la science. Il avait un apport du temps de la révélation du Coran et a un apport différent maintenant et il est possible qu’il apporte autre chose dans le futur avec le progrès scientifique. Le miracle ici tient du fait que le Coran a quelque chose à offrir à chaque génération. Il donne à chaque intelligence selon son besoin sans contredire la vérité scientifique ni entrer en collision avec les lois régissant l’univers. Son apport se renouvelle et les lois de l’univers ne peuvent jamais contredire le Coran car c’est Dieu Qui agit, c’est Lui le Créateur et c’est lui Qui Parle.
Ceci est l’un des aspects qui caractérisent l’inimitabilité du Noble Coran et le distinguent des Livres célestes antérieurs, sujet que je traiterai en détail dans les prochains chapitres.
La préservation du Coran et sa mise en application
Par ailleurs, il faut souligner que le miracle du Coran diffère des miracles des autres Messagers sur un autre plan. Chaque Messager avait un miracle, un Livre et un guide. Le miracle de Moïse était son bâton et son guide était la Thora. Le miracle de Jésus était dans le domaine de la médecine et son guide était l’Evangile. Mais le Messager de Dieu – que les salutations et les bénédictions de Dieu soient sur lui – a eu un miracle qui n’est autre que son guide, afin que le guide soit gardé par le miracle et que le miracle soit à son tour gardé par le guide.
Sur ce plan, les Livres antérieurs au Coran relevaient de la responsabilité humaine, c’est-à-dire que Dieu – Exalté soit-Il – a confié à Ses Serviteurs le soin de les préserver. Qu’est-il advenu de ces Livres lorsque Dieu en a confié la charge à Ses Serviteurs ? Ils ont oublié une partie du rappel qu’on leur avait fait : ils ont oublié ce que Dieu – Exalté soit-Il – leur a rappelé, ont altéré ce qu’ils n’en ont pas oublié, ont détourné par leurs langues le sens des versets, et ce qu’ils n’en ont pas détourné, ils y ont ajouté des choses de leur invention, en prétendant qu’elles venaient de la part de Dieu, cela afin d’obtenir un faible gain matériel.
Lorsque Dieu a confié à Ses Serviteurs la responsabilité de préserver les Livres précédents, ils y ont fait une place pour leurs passions et les ont altérés. Mais lorsque Dieu – Exalté soit-Il – a révélé le Coran, il a dit : “Nous avons certes révélé le Rappel et Nous le préserverons” . Pourquoi ? D’abord, parce que le Coran en lui-même est un miracle, ce qui implique la préservation de son texte tel quel ; sinon, son caractère miraculeux se perdrait. Ensuite, car Dieu a déjà testé Ses Serviteurs en leur confiant les Livres précédents qu’ils n’ont pas su préserver et qu’ils ont altérés.
A ce stade, soulignons une chose importante qui montre que la préservation du miracle du Coran est le fait de Dieu – Exalté soit-Il. Suivons pour cela deux axes. Le premier est celui de l’application du Coran et le mise en pratique de ses enseignements. Le second est celui de la préservation du Coran. On constate que l’application du Coran et sa mise en pratique faiblit avec le temps alors que sa préservation augmente incroyablement au point que de nos jours on voit le Coran dans les bureaux, dans les voitures, en pendentif sur les poitrines des femmes, dans les maisons, partout. De plus, on entend des éloges à l’égard du Coran de la part de gens qui ne croient pas en lui. Ainsi, un ressortissant allemand l’imprime entièrement sur une page et le dispose d’une très belle façon alors qu’il ne l’a peut-être jamais lu de sa vie. On apprend également que le Japon s’ingénue à réaliser de très belles impressions du Coran. Si l’on demande pourquoi ils ne font pas la même chose avec les autres Livres, la réponse est qu’ils y sont employés par le destin car Dieu – Exalté soit-Il – a pris en charge la préservation du Coran.
Toute cette préservation observée autour de nous est le fait de Dieu et non le fait de l’homme. Quand on voit le Coran dans un bureau, dans une voiture ou dans une maison et que l’on demande au propriétaire de la maison, de la voiture ou du bureau s’il met en pratique ce Coran, s’il accomplit la prière comme il se doit, il répond par la négative. Pourquoi donc garde-t-il le Coran dans sa maison sans le mettre en pratique, demandera-t-on. Il ne saura quoi répondre ou bien il dira que c’est une bénédiction. En définitive, notre négligence des préceptes du Coran en tant que mode de vie ne concorde pas avec l’augmentation de la préservation du Noble Coran.
Parfois, on voit des non-musulmans prendre soin du Coran et le porter. Des fois encore, on constate que celui qui n’applique pas les enseignements du Coran en possède un grand nombre d’exemplaires. De cette façon, Dieu – Exalté soit-Il – nous montre que c’est bien Lui qui préserve le Coran car bien que la mise en application du Coran faiblit, sa préservation augmente sans cesse. En effet, ce sont les Serviteurs qui sont chargés d’œuvrer alors que c’est Dieu qui S’est chargé de la préservation.
Passons maintenant à un deuxième point, à savoir que le Coran a été révélé en tant que miséricorde pour le monde entier, et c’est l’une des facettes de son inimitabilité. Dans le passé, Dieu – Exalté soit-Il – envoyait les différents Prophètes à des sociétés différentes pour soigner leurs maux et guider les gens vers la voie de Dieu. Chaque société souffrait d’un mal qui lui était propre à l’exclusion des autres sociétés humaines. C’est pourquoi il fallait que le Prophète apporte le remède approprié à sa société. Plus encore, Dieu – Exalté soit-Il – a envoyé plusieurs Prophètes simultanément pour soigner des maux différents. Ainsi Abraham – paix sur lui – et Loth – paix sur lui – ont-ils été envoyés à la même époque. Pour quelle raison ? Parce que dans le passé, les sociétés étaient isolées et ne savaient rien les unes des autres et ce, à cause de la médiocrité des transports et l’absence du progrès scientifique permettant de communiquer rapidement entre ces sociétés. Pire encore, ces sociétés vivaient et périssaient sans rien savoir sur les autres.
Par ailleurs, les maux dont souffraient ces sociétés variaient : certaines trichaient à la pesée, d’autres adoraient les idoles, d’autres répandaient le mal sur terre. Mais, avec le progrès scientifique, le monde est devenu une seule société. Ce qui se passe aux Etats-Unis trouve des échos en Egypte en quelques minutes. Et, ce qui se passe au Japon se répercute en quelques heures en Europe. Les moyens de communication sont devenus aisément accessibles et le monde entier est en passe de devenir une seule et même entité. La multiplicité des moyens de communication et leur grande accessibilité font que les maux se sont homogénéisés. Le mal qui touche un pays atteint la plupart des autres pays. En conséquence, le traitement se devait d’être également homogène. Par exemple, l’appel à l’athéisme et au communisme est un mal qui s’est répandu de par le monde et n’a épargné aucun pays. De même, le système capitaliste et l’usure se retrouvent dans le monde entier. La corruption et le vol sont des maux qui touchent la plupart des pays dans le monde.
Les maux sont devenus identiques, ce qui nécessite un traitement identique. C’est la raison pour laquelle la religion islamique s’adresse au monde entier : l’identité des maux nécessitant l’identité du traitement. Il s’agit là de l’un des aspects de l’inimitabilité du Noble Coran. En prévision de l’universalité des maux, Dieu a programmé l’universalité du traitement devançant ainsi la connaissance des hommes.
Le Coran détermine l’origine de la connaissance humaine
Une autre différence entre le miracle du Coran et les autres miracles est le fait que le Coran a déterminé la source de la connaissance humaine. Il nous dit comment l’homme apprend. Dieu – Exalté soit-Il – dit dans son Livre Honoré : “Et il enseigna à Adam tous les noms” , nous indiquant ainsi le point d’accès des connaissances humaines. Quand on entreprend d’instruire son enfant, on commence par lui apprendre les noms. La langue est un vecteur de sens entre les hommes. Ainsi, cette humanité que Dieu a créée et qui a exploité la terre et a construit tout ce que nous pouvons voir comme urbanisme et civilisation, devait nécessairement avoir un moyen de communication en son sein. Sans communication, il ne peut y avoir de civilisation ni de cohabitation réelle. Il ne peut y avoir non plus de transmission du savoir de génération en génération, de sorte que chaque génération progresse et apporte sa contribution à la connaissance. Ce moyen n’est rien d’autre que la langue, ces mots perçus par l’oreille et prononcés par la langue.
Lorsqu’un homme naît sourd, il ne peut parler et nous avons des exemples dans le monde entier illustrant le fait que celui qui est sourd de naissance ne peut parler. La langue n’est pas ni un groupe sanguin ni une race ni un caractère héréditaire. Elle ne dépend pas d’une personne en particulier. On répète plutôt ce que l’on entend : si l’on prend un nourrisson français, hollandais, africain ou de quelque autre nationalité et qu’on l’élève dans un milieu où l’on ne parle que la langue arabe, il parlera la langue du milieu où il a grandi, quelle que soit sa nationalité. Inversement, si l’on prend un arabe et qu’on le met dans un milieu non arabophone, il aura des difficultés à parler en arabe.
Donc la langue reprend ce que l’oreille entend et il ne sert à rien de prononcer des paroles dont le sens n’a pas été préalablement expliqué. Il faut noter que l’objet existe avant qu’on ne lui donne un nom. Par exemple, on ne parlerait pas de tasses avant que les tasses n’aient été inventées au préalable, sinon le mot n’aurait pas de sens.
Revenons-en maintenant au miracle du Coran. Le Coran est la Parole de Dieu et la parole est le fondement de la civilisation et du savoir que Dieu a révélé à l’homme. Dieu – Exalté soit-Il – dit dans son Livre Saint : “Et Il enseigna à Adam tous les noms”. Rappelons aussi que quand on entreprend d’apprendre à un enfant à parler, on doit commencer par lui apprendre les noms d’abord. On ne commence pas par lui apprendre les événements. En revanche, on lui dit : ceci est un stylo, ceci est un cahier, ceci est un lion, ceci est un verre, ceci est un chemin, ceci est la lumière, ceci est l’obscurité et ainsi de suite. Bref, on lui apprend les noms en premier. Dès qu’il a appris les noms, il devient capable d’apprendre et de parler sachant que l’on n’apprend pas les noms à l’école uniquement, mais de façon naturelle au quotidien.
L’enfant instruit et celui qui est illetré apprennent tous les deux les noms. La mère enseigne à l’enfant qui ne va pas à l’école et l’école enseigne à celui qui y va. Mais afin que les deux puissent se comprendre mutuellement dans la vie quotidienne, ils doivent commencer par apprendre les noms. On constate donc que l’enfant instruit et l’enfant analphabète connaissent tous deux le sens des noms. Ils savent ce que veut dire “chemin”, “verre”, “lion”, “autruche”, etc. Il n’y a pas de différence en cela entre l’analphabète et l’instruit, car les mots sont le point d’accès à la compréhension mutuelle entre les hommes. Dieu – Exalté soit-Il – a posé le fondement de cette compréhension mutuelle dans le verset “Et il enseigna à Adam tous les noms” et c’est devenu la base dans le monde entier.
Aujourd’hui et après quatorze siècles, nous observons que la base du savoir dans les pays avancés et dans les pays qui ne le sont pas n’est autre que les noms. En outre, dans les pays avancés, afin d’accélérer le processus d’apprentissage des noms – vu qu’ils sont la base de la communication dans la vie – on apprend aux enfants les noms à l’aide d’images sans perdre de temps dans l’apprentissage de l’alphabet. Ensuite, l’enfant peut tout apprendre.
Le Coran en tant que guide pour la vie
Le miracle du Coran diffère aussi des autres miracles dans la mesure où il n’y a pas une question touchant à la vie des hommes qui n’ait été traitée dans ce mode d’emploi envoyé par Dieu – Exalté soit-Il. Quand les législations sont élaborées, elles visent à traiter une réalité présente dans la société et une corruption qui s’est répandue. De ce point de vue, le Coran a abordé tous les problèmes du monde et leur a proposé un traitement et un remède. Ceux qui prétendent que le guide de Dieu ne traite pas les problèmes de notre temps démontrent qu’ils ne l’ont pas étudié en profondeur car il n’y a pas un problème de société fondamental que le Noble Coran n’ait pas traité.
Mais à ce propos, il se peut qu’il y ait une certaine confusion. Certains diront que le Coran ne traite pas par exemple des problèmes d’augmentation des rendements agricoles ni des inventions récentes. Ce que tout le monde doit savoir absolument c’est que le Coran est un guide pour le culte. Mais quand il intervient en tant que traitement, il ne s’occupe pas de points de détail mais il pose plutôt les principes généraux. Quand le Coran nous demande de parcourir la terre, de chercher les signes de Dieu, d’accroître notre savoir relatif à la vie sur terre (le savoir profane), de travailler, de produire et de développer la terre, si nous le suivions, nous atteindrions les plus grands progrès que l’humanité peut réaliser.
Le Coran pose donc le principe de la nécessité de scruter l’univers et de poursuivre la recherche et les études, sachant que celui qui cherche et étudie avec un cœur rempli de foi en Dieu et du sentiment de la Majesté de Dieu et de Son Pouvoir, peut réliser beaucoup de choses, énormément de choses. Le principe est que nous devons cultiver, bâtir et découvrir les signes de Dieu dans ce monde. Si nous négligeons tout cela, ne nous étonnons pas que les autres nations nous dépassent. Nous avons abandonné la voie tracée par Dieu, et par conséquent, la loi de causalité instaurée par Dieu nous fait nécessairement défaut. La vie ne pourrait être belle si l’étudiant sérieux et travailleur et le cancre qui n’ouvre jamais un livre de sa vie réussissaient tous les deux. La vie n’aurait aucune beauté si celui qui laboure la terre, en prend soin, l’irrigue et traite ses fléaux et celui qui ne travaille pas du tout la terre et la néglige complètement obtenaient tous deux la même récolte.
Si cela arrivait, la beauté disparaîtrait et tout deviendrait laid : on ne verrait aucun étudiant exceller, ni aucun savant inventer, et personne n’apporterait rien à la vie. Aucune ville ne serait construite puisque ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas obtiendraient le même résultat et réaliseraient la même chose. Mais la beauté dans la vie provient de la concordance du résultat avec l’effort fourni, et c’est ce dont parle le Coran dans la vie d’ici-bas et dans l’au-delà.
Ainsi, nous avons vu les points qui distinguent le miracle du Coran des miracles des autres Prophètes. Le Coran a un apport différent pour chaque génération et il vise le monde entier et n’est pas limité à un peuple en particulier. Il contient des vérités fondamentales de l’univers et en fait état dans un langage clair et adapté à l’intelligence humaine du temps de sa révélation et à l’intelligence humaine au fil des générations. Le Coran donne donc à chaque intelligence ce qu’elle peut comprendre.
Le miracle du Coran diffère également du fait que c’est Dieu qui S’est chargé de le préserver alors que les Livres des Prophètes antérieurs étaient à la charge des hommes qui les ont altérés, par l’oubli et par l’ajout. Mais Dieu – Exalté soit-Il – a préservé le Coran de toute corruption ou altération. Par ailleurs, le Coran est la Parole de Dieu que Dieu a débutée avec Adam et qui est le fondement de tout savoir humain.
Toutefois, par son éloquence, le Coran est venu défier les Arabes dans leur langue, et c’est ce que nous aborderons dans le chapitre suivant.