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L'Islam en Nouvelle-Zélande (Partie II)

L’Islam en Nouvelle-Zélande (Partie II)

2023-08-10

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L’histoire de l’Islam et des Musulmans en Nouvelle-Zélande

Écrit par Abdullah Drury

Le défunt Haji Avdo Musovich était l’une des personnalités musulmanes les plus célèbres de la Nouvelle-Zélande. Il était né au Monténégro, et après le massacre des hommes musulmans de sa patrie, il a fui le pays et s’est donné au métier de marin. En 1953, lorsque son navire avait accosté à Auckland, il a quitté le navire et a demandé l’asile politique auprès du gouvernement néo-zélandais. En 1969, son fils, Miralem a fait un exploit historique et il est devenu le premier musulman à entrer dans la faculté de génie de l’armée de l’air néo-zélandaise (Royal NZ Air Force, RNZAF). Ainsi il s’est mis officiellement au service des forces armées néo-zélandaises. Dans les années 1970, il a commandé une escadrille composée de 40 effectifs dans une mission au pôle Sud.

De 1956 à 1981, Haji Avdo Musovich était membre du comité exécutif de NAMA. Après l’intensification des conflits armés en Bosnie-Herzégovine, M. Haji Avdo Musovich qui était l’un des pionniers musulmans de l’ex-Yougoslavie en Nouvelle-Zélande, s’est mis à la tête des opérations destinées à la collecte d’aides et de secours pour les musulmans bosniaques. En juin 1992, il a eu l’occasion de participer aux cérémonies annuelles du Hadj à la Mecque. En décembre 1992, le premier groupe des réfugiés musulmans de la guerre en Bosnie-Herzégovine est arrivé en Nouvelle-Zélande. Ce groupe de réfugiés comprenait trente anciens détenus qui avaient été emprisonnés dans les geôles tristement célèbres des criminels serbes et les dix membres d’une famille musulmane bosniaque.

Au mois de juin 1993, M. Haji Avdo Musovich a participé à une interview avec la télévision néo-zélandaise lors de laquelle il a exprimé ses points de vue sur la guerre civile en Bosnie-Herzégovine. Un an plus tard, son fils, Ramzi, a participé à une autre interview télévisée, lorsque le gouvernement néo-zélandais avait décidé d’expédier ses soldats pour une mission de maintien de la paix, sous l’égide des Etats-Unis.

  1. Haji Avdo Musovich s’est éteint à l’âge de 82 ans, le vendredi 15 novembre 2001. Il a été inhumé le lendemain, jour qui coïncidait avec le premier jour du mois béni de ramadan de l’an 1421 de l’hégire. Il était un homme dévoué sans aucun orgueil, et un véritable immigré intégré avec succès, ayant consacré toute sa vie à l’Islam et au bien-être des musulmans. Il s’est longtemps battu pour la défense des principes islamiques et des intérêts de la communauté musulmane, à laquelle il s’était donné corps et âme. Dans l’annonce de la nouvelle de son décès, publiée dans le journal New Zealand Herald (quotidien le plus prestigieux du pays), il avait été qualifié de «combattant pour le bien-être des pauvres et des ouvriers ». La fédération des Associations islamiques de Nouvelle-Zélande a rendu hommage à la mémoire de Haji Avdo Musovich, en ces termes : « L’engagement et l’enthousiasme que M. Musovich approuvait pour l’Islam et les intérêts de la minorité musulmane nous ont toujours impressionnés et lui donné un statut très élevé aux yeux de tous les musulmans néo-zélandais, qui le respectaient profondément. »

Permis de la production de la viande Halal et le développement des activités de la FIANZ :

Après de longues années de négociations permanentes et intenses avec les membres du Conseil d’administration des producteurs de la viande en Nouvelle-Zélande, M. Mazhar Krasniqi a réussi à les convaincre de l’importance du commerce grandissant de la viande sur les marchés des pays musulmans du Moyen-Orient. Ainsi, M. Mazhar Krasniqi et ses collaborateurs ont fini par persuader les sociétés néo-zélandaises de production de viande d’accepter la pratique des méthodes d’abattage islamique pour produire de la viande halal. Dans un rapport élaboré par M. Mazhar Krasniqi en 1980, concernant l’émission du permis de la production de la viande halal, il était convenu que les bénéfices de l’émission du permis de la production de la viande halal soient consacrés entièrement aux activités pour les jeunes, aux projets du développement social et aux activités de la mosquée des musulmans en Nouvelle-Zélande.

Dans une lettre adressée en 1980 à M. Mazhar Krasniqi, président de la Fédération des Associations islamiques de Nouvelle-Zélande, M. Haji Mohammad Ali Harkon, secrétaire général de la Ligue mondiale islamique, lui avait accordé le droit exclusif de l’émission du permis de la production de la viande halal et de l’exportation de la viande et des nourritures halal en Arabie saoudite. En 1984, après de longues années de contacts et de discussions amicales avec les responsables de différents pays musulmans dans la région du Moyen-Orient, M. Mazhar Krasniqi a réussi à obtenir pour la Fédération des Associations islamiques de Nouvelle-Zélande, l’autorisation de l’exportation de la viande halal vers des pays comme le Koweït et les Emirats Arabes Unis. Ces autorisations avaient été obtenues suite à la conclusion d’un accord officiel d’abord entre la Fédération des Associations islamiques et le Conseil d’administration des producteurs de la viande en Nouvelle-Zélande, ensuite avec la société industrielle de MIA. Le premier contrat annuel qui avait été conclu était d’un montant de 60.000 dollars.

Grâce à la conclusion de ces accords, la Fédération des Associations islamiques de Nouvelle-Zélande a réussi à se procurer des sources de revenus indépendantes. Par conséquent, elle est devenue capable de consacrer des fonds financiers aux programmes des mosquées, ainsi qu’à leur maintenance et à l’organisation des cours coraniques pour les enfants musulmans. Vers la fin des années 1990, la Fédération des Associations islamiques de Nouvelle-Zélande obtenait chaque année des revenus qui montaient à près de 500.000 dollars. Chacune des associations adhérées à la fédération obtenait ainsi un fonds de 12.000 dollars pour développer ses activités de propagande islamique.

La croissance considérable et quasi-inattendue du commerce et de l’exportation de la viande halal dans les années de la décennie 1980 a laissé un effet non négligeable sur la composition de la communauté musulmane en Nouvelle-Zélande, ainsi que les activités des mosquées de ce pays. De nombreux hommes musulmans ont émigré en Nouvelle-Zélande en tant que force humaine spécialisée dans le domaine des techniques de l’abattage islamique du bétail. La fédération préférait d’abord embaucher sa main d’œuvre parmi les Iraniens, mais en raison du coût très élevé de leur voyage en Nouvelle-Zélande, la fédération a décidé enfin de les remplacer par des musulmans qui venaient de Fidji et de Malaisie.

Durant ces dernières années, un grand nombre de réfugiés musulmans somaliens se sont émigrés en Nouvelle-Zélande, et ils constituent aujourd’hui un pourcentage important de la population musulmane dans ce pays. La plupart de ces hommes travaillent dans les installations de l’industrie de la viande halal (situées souvent dans des régions lointaines et reculées du pays). Cependant, ces immigrés somaliens s’efforcent toujours de participer aux différentes cérémonies religieuses qui ont lieu dans les mosquées. En outre, il est à noter que la Fédération des Associations islamiques de Nouvelle-Zélande a embauché un personnel qualifié pour gérer un bureau central à Wellington et dans les locaux des installations industrielles afin de superviser les activités liées à l’abattage islamique du bétail, conformément aux principes de la charia.

Ce qui est très important dans le commerce et l’exportation de la viande halal en Nouvelle-Zélande, c’est que ce commerce est directement supervisé par les mosquées des musulmans dans ce pays. Avant 1979, il était très difficile pour les musulmans vivant en Nouvelle-Zélande de se procurer de la viande halal. Mais le problème semble être plus ou moins résolu à partir de 1980. En effet, dans les années 1990, il existait dans toutes les villes principales de la Nouvelle-Zélande des magasins qui vendaient de la viande halal. Aujourd’hui, il est possible d’en trouver dans toutes les villes du pays.

Hudjat ul-Islam Mohammad Sharif Mahdavi :

Le Hudjat ul-Islam Mohammad Sharif Mahdavi est un religieux iranien qui travaillait en mission à l’ambassade de la république islamique d’Iran à Wellington, capitale de la Nouvelle-Zélande. En Iran, il était professeur à l’Université de Téhéran et expert des rapports entre l’Islam et le marxisme. Il avait fait ses études dans la ville sainte de Qom, dans la discipline de la politique et de la philosophie occidentale. Il est considéré aujourd’hui comme spécialiste des sociétés capitalistes en Occident et du marxisme.

En 1979, le Hudjat ul-Islam Mahdavi s’est rendu à Auckland, en tant que membre d’une délégation du secteur privé iranien chargée d’étudier la possibilité d’importation de la viande halal de la Nouvelle-Zélande. Il a été chaleureusement accueilli dans la mosquée des musulmans de la ville d’Auckland et a participé aux cérémonies de dîner officiel qui avait été organisé à son honneur. Pour montrer sa bonne volonté à l’égard de la délégation iranienne et le religieux qui l’accompagnait, M. Mazhar Krasniqi s’est chargé de tous les frais de l’accueil réservé à la délégation iranienne.

Pendant les années de la décennie 1980, la Nouvelle-Zélande exportait 40% de sa production en viande vers la République islamique d’Iran. Le Hudjat ul-Islam Mahdavi a vécu pendant cinq ans dans la ville d’Auckland où il supervisait les modalités de la production de la viande halal. Il a également participé au recrutement de la main d’œuvre qualifiée dans les pays musulmans pour les faire embaucher en Nouvelle-Zélande.

Dans le même temps, il était connu à NZMA, comme un leader religieux pragmatiste et le porte-parole de la communauté des musulmans. C’est la raison pour laquelle, il a été nommé le premier secrétaire général adjoint de la Fédération des Associations islamiques de Nouvelle-Zélande (FIANZ). En janvier 1980, il a inauguré la première boucherie islamique de la Nouvelle-Zélande, dans la ville d’Auckland.

Le Hudjat ul-Islam Mahdavi était un diplômé de la jurisprudence islamique, ce qui l’avait conduit à prononcer des discours devant les fidèles qui se réunissaient dans la mosquée de Ponsonby. En juillet 1982, un journaliste néo-zélandais avait écrit un article sur lui, et avait précisé : « Parmi les musulmans qui ont immigré en Nouvelle-Zélande et ceux qui vivent dans la ville d’Auckland, il y a en a beaucoup qui considèrent l’Iran comme l’espoir des musulmans à l’avenir. En effet, ces musulmans sont généralement sous l’influence du représentant religieux iranien en Nouvelle-Zélande, M. Mohammad Mahdavi. Il comptait parmi les personnalités influentes de la ville dans les domaines religieux et culturels. En septembre 1984, M. Mahdavi a quitté la Nouvelle-Zélande, et il a été remplacé par le Hudjat ul-Islam Ali Mohammad Amorollah Boyouki. Ce dernier semble moins s’occuper des affaires de la mosquée des musulmans à Ponsonby par rapport au Hudjat ul-Islam Mahdavi. M. Mahdavi est actuellement au service du département africain du ministère iranien des Affaires étrangères, mais la communauté des musulmans de la Nouvelle-Zélande gardera longtemps ses souvenirs et l’influence qu’il avait eue parmi les musulmans de ce pays. »

 

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